« Que l'on fasse place au Prince de Starkhaven ! » Les cris des hérauts et autres valets de Kendric Vaël accompagnent vos pas tandis que vous quittez la place à sa suite : que ce soit pour le suivre ou pour savoir ce qu'il est advenu au Laurier Carmin, vous écoutez les bruits de la foule, regardez les oisillons de rouge et de noir aller et venir autour de cette haute figure, lui présenter les informations qu'il cueille parfois comme un chant bienvenu, qu'il balaye parfois comme un bruit agaçant...

Lorsque tu as hurlé pour qu'on mette fin au feu, @Eugénie Vaël, une main s'est faite pressante sur ton bras : ce même regard émeraude qui désormais brille de colère t'a alors donné livré sa profonde inquiétude. Non, tu n'étais pas la seule à t'inquiéter pour les vôtres - mais cet aveu, tu as été la seule à le récupérer au creux de ton cœur, et il te paraît maintenant bien loin. Bien loin alors tu as décidé de le suivre vers cette infâme bordel, que tu as décidé d'être là pour ton peuple, faisant fi de toute la sécurité dont on veut te recouvrir : car tu te dois de défendre les tiens, même face à ce simple symbole. Fière et digne, Princesse Vaël, comme tu l'as toujours été.

Que tu cherches ou non à te fondre dans la masse, rien n'y fait : c'est vers ton établissement que tout ce cortège se précipite, @Vera, fruit d'un labeur éreintant, œuvre de ta vie et personne ne fera mine de t'ignorer. Tout le monde te connaît. Tout le monde te laisse une place presque similaire à celle du seigneur de Starkhaven, sauf que tu es considérée avec plus de circonspection : une dame qu'on regarde avec défiance, ton nom soudainement associée à celle qui aurait dû avaler la haine... comme tu l'aurais souhaité. Car de tous les aristocrates, nobles et autres notables ayant déjà soupiré au Laurier Carmin, sûrement aurais-tu voulu éviter le Prince Vaël lui-même, bien armé de ses tonitruants cris. Rançon amère de la gloire ?
Et parmi ces regards qui pèsent sur toi, il est un œil que tu n'attendais peut-être pas : @Lugh ne se tient pas bien loin de ta position, observateur discret du spectacle du monde, curieux de découvrir le rôle que cet établissement de la pègre pourrait bien jouer. Oreilles effilées pour celui qui dirige ce joli monde... ou le croit-il. En tout cas, ils doivent s'en rappeler.

Vous n'êtes pas loin du Prince : en même temps, que pouvait-on attendre d'autre de ses enfants ? Oh, @Lachlann Vaël, ce n'est pourtant pas uniquement sa suite que tu prends : tu as d'autres intérêts à défendre dans cet établissement que tu fréquentes avec une certaine assiduité. Ces enjeux qui t'y attirent sont si nombreux que tu as refusé de les affronter seul. Parce que dans ta danse, tu entraînes ta sœur @Fionnuala Vaël, prise à mille tourments comme à son habitude : et tu le suis, Chercheuse, parce qu'à la fin de tes doutes, tu atterris toujours auprès des tiens. Il n'y a rien d'autres que tu puisses régler ailleurs, Exaltée, et tu acceptes alors cette invitation entendue : tu acceptes de retrouver ton père aux côtés de ton frère. Mais vous tenez-vous vraiment ensemble, enfants Vaël, main dans la main et soupirant à l'unisson ?
Et puis, il n'y a pas que les Havenois pour s'intéresser à ce qu'il se passe au Laurier : toi aussi, @Narjisse van Cauwenberghe, tu suis les murmures de « Corneille » qui, jusqu'à présent, ont toujours porté bonheur à ta propre famille. Qu'importe de planter l'ambassadeur emplumé sur la place, et ses piques ennuyantes, tu emportes avec toi ton bouclier vers le Laurier Carmin - mais à quels desseins ? Uniquement la curiosité... ?

La panique s'est lue dans tes mots et dans ton être, @Isbeil Byrne : tu voulais savoir, tu voulais l'accompagner jusqu'au bout, peu importaient les conséquences. Alors tu t'es engagée, bien fragile, sur une pente bien glissante, où la capacité ne compte plus. Et il était impossible qu'elle replonge, inadmissible, même : n'est-ce pas @Alzyre de Launcet, entendu par d'autres soucieux de son bien-être ? Alors tu tires l'apprentie loin de là, dans les rues dérobées, et tu la sauves de cette horreur - mais tes pas te trahissent, te ramènent vers ce point de chute que tu ne connais que trop bien, et tu la rapproches du Laurier Carmin, lui aussi en proie à son nouveau conflit.
Quant à toi, @Paco Tohopka, tu pensais profiter de l'absence des principaux dragons des lieux pour aller rendre visite à ta belle... mais tu as vu cette courtisane se précipiter vers la Place Bagpiper, affolée ; tu en as fait de même vers le Laurier ; tu t'es retrouvé, surpris, planté devant le symbole de peinture fraîche ; et lorsque que tu as entendu les hérauts annoncer la venue du Prince, tu as juste eu le temps de te cacher dans une rue annexe, craignant qu'on t'accuse... pour tomber sur ces deux jeunes gens quelques peu essoufflés et paniqués, un templier tenant fermement les mains d'une jeune femme entre les siennes pour la rassurer.
Ce n'était pas tout à fait ce à quoi vous vous attendiez.

Ce ne sont pourtant pas les seuls représentants du Cercle qui se précipitent vers les fleurs écloses : pourtant, nul doute que ces deux-là détonnent et étonnent... Il y a d'abord ce templier au visage juvénile, poupon, @Cadwell : ne connais-tu pas trop bien cet établissement vers lequel tu accours ? N'est-ce pas un nom qui a hanté tes cauchemars, teintés de désillusion ? Ne dois-tu pas, pourtant, remplir ton devoir et accompagner l'enchanteresse supérieure @Katriel de Palia elle aussi ramenée à ses racines : cette Corneille venue des terres d'Antiva et qui ne cesse de tourmenter son nouveau foyer... quelles présences, pour quelles réponses ?

Tu aurais voulu rester sur la Place, @Aethra : comprendre ce que la suppliciée, cette sœur d'apparences pour toi qui vis une vie de doutes avait bien voulu jeter comme opprobre sur cette cité qui aurait dû être ton nouveau. La sécurité, pourtant, l'emporte dans une vie de fuite : si ce n'est pas toi qui te portes au loin, alors tes proches le feront. Hors de question que vous approchiez de ce bûcher, n'est-ce pas, @Aiden ? Partir à tout prix... mais alors pourquoi prendre la suite certes lointaine des nobles et autres aristocrates de la ville - pourquoi chercher à savoir quel était cet étrange symbole peint sur les murs du Laurier Carmin, pourquoi fuir une fontaine de réponses pour se trouver, comme de légers papillons, attirés par une autre source chaude à défaut d'être lumineuse ?
Papillon en quête aussi d'un peu réconfort, d'une épaule sur laquelle te poser - ou simplement aider, soulager. Tu ne marches pas loin d'eux, @Amadeus Domitia, le ventre tordu et l'esprit saoul de ces émotions que la prière, chaleur blanche enlaçant encore ta poitrine, apaise... Il faut que les choses aillent mieux, oui, au Laurier de la Dame que tu as assistée quand le lyrium vous faisait autant danser.

Et toi @Elendîs, oh douce fille qui demeure au Laurier Carmin comme un fragile lièvre dans sa tanière, tu entends s'agiter l'extérieur de ta tour aux moelleux rideaux de velours : lorsque tu pousses ceux-ci pour jeter un œil timide, ce n'est pas qu'à un retour de l'exécution que tu assistes, non. Tu vois la couronne sertie de ses joyaux ; tu vois le visage forgé par le pouvoir et taillé par la fatigue, la maladie, l'âge ; tu vois les yeux emprunts de colère ; tu vois un Prince comme guider son armée à l'assaut du Laurier Carmin qui te protège.
Toi, @Sioned Meahger, ce n'est pas le boucan qui t'attire dehors, non : tandis que tu profitais d'avoir pour toi cet établissement que tes comptes sérieux tiennent encore debout, voilà que l'une des filles rentrant de promenade t'a appelée de ses cris apeurés et attirée à l'extérieur. Il a fallu la rassurer, oui, préparer les lieux - et si tu oses te précipiter dehors, ce ne sera que pour te retrouver devant les mines sérieuses et décidées de celles et ceux que l'on a tirés devant votre fleurie devanture.
Que se passe-t-il ? Écouter peut vous aider, oui... mais il va falloir que vous vous risquiez à sortir pour en comprendre plus...

Sortir et s'avancer, oui, vous qui avez suivi Kendric Vaël, pour admirer de vos propres yeux l'objet de toute cette agitation...

On s'étonne, on s'échange des regards et des murmures, on se demande si l'on voit bien ce que l'on devait. Parfois, même, l'on se pousse pour entrapercervoir l'objet de toute cette agitation. Vous entendez plusieurs fois les mots de « signe... », de « symbole... », de « Corneille »...

Et puis vous le voyez : cet immense profil d'oiseau peint de grands coups de pinceaux d'un marron aux teintes rougeâtres sur la devanture du Laurier Carmin, entre les rideaux carmin soigneusement et les fleurs finement écloses. Un oiseau ? Non : un corbeau. Une Corneille. Comme l'on vient d'en exécuter une, quoique celle-ci garde calme et dignité, provoque les murmures de son silence, prête à tout instant à s'envoler vers les cieux quand celle que vous avez abandonnée sur la Place Bagpiper s'effondre pitoyablement au sol.

Spoiler:

« Comment le symbole de la Corneille peut-il se retrouver sur ce bordel ? Qui est la maquerelle ? Où est-elle ! », la voix de Kendric Vaël détonne sans détours, maître de tous les lieux havenois.

Le silence tombe pour seule réponse : quelle autre lui délivrer ? Quelqu'un parmi vous a-t-il le moindre éclaircissement à offrir à votre seigneur et au peuple ainsi assemblé, admirateurs du fameux Laurier Carmin, maison de passe et de plaisir, admirateurs de l'immense symbole de Corneille rouge : la peinture encore fraîche luit au soleil de l'après-midi et annonce, elle aussi, sa funeste prophétie.
Oiseau de malheur.

« J'exige une explication ! », une nouvelle explosion embrase l'air.

Le Prince se retourne vers la troupe qui l'a suivie : cette troupe à laquelle vous faites partie et qu'il balaye chacun de vous de ses acérées pupilles émeraude, croisant sans nul doute votre regard. Qu'il paraît encore plus grand ainsi animé par la colère, sa longue cape carmin claquant à chaque mouvement, homme de stature et de statut ; sa patience se consume pourtant à grande vitesse et, si une réponse se fait entendre, il l'ignore avec superbe, et s'avance vers l'entrée du Laurier Carmin dans une dernière exclamation :

« Ou je m'en vais la quérir moi-même ! »

Certains et certaines, parmi vous, ont commencé à se détacher du groupe avant le coup de colère et d'incompréhension de Kendric Vaël, pour commencer à fouiller les lieux et pour comprendre ce qu'il s'est passé - mais vous laissera-t-on faire, si personne ne calme le Prince excédé ? D'autres, parmi vous, décident au contraire de se porter auprès de celui-ci pour tenter de l'apaiser et lui livrer quelques informations : l'heure est venue de défendre le Laurier Carmin... Mais combien de temps arriverez-vous à vous faire entendre si personne ne cherche d'explications ?

• Introduction générale: Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à vous référer au sujet récapitulatif.




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• Le prochain tour s'ouvrira le 29 mai 2023.
• Pour ce tour trois, voilà que vous avez tou.te.s de bonnes raisons de vous retrouver au Laurier Carmin, pour mieux admirer cet oiseau de peinture fraîche sur sa surface : oh, faut-il que vous ayez des explications que déjà ce cher Prince décide d'entrer dans l'établissement y chercher ses réponses...
• Règle : vous ne pouvez faire qu'un choix à ce tour entre intervenir auprès de Kendric ou surveiller les alentours du Laurier Carmin. Dans le second cas, il vous est possible de demander un Jet de Perception pour amasser des informations. Le Jet intervient à la fin du tour actuel, et non de votre RP (sauf si vous n'en postez qu'un). Indiquez le résultat dans votre résumé. Les indices sont laissés aux MJs.
• Ordre de passage : L'ordre de passage est libre et vous pouvez poster autant de fois que vous le souhaitez.
• Vote : si vous souhaitez continuer l'aventure, le vote pour l'un des choix proposés est obligatoire. Cela déterminera où vous vous situerez pour la suite de l'évènement.
• Inventaire : n'oubliez pas de rappeler votre inventaire à chaque fin de post ; pour celleux qui arrivent en jeu à ce tour-ci, vous trouverez un rappel des règles dans ce message.
• Indications RP : Privilégiez les réponses courtes. Si vous parlez à quelqu'un, taggez-le dans votre message (pour rappel, un tag s'écrit ainsi : @"PSEUDO COMPLET DE LA PERSONNE" les guillemets sont essentiels). Le résumé ainsi que l'inventaire en fin de message sont obligatoires. Si vous souhaitez faire plusieurs réponses, laissez passer un petit délai (indicatif : 2-3 jours) entre les réponses de votre personnage pour que d'autres aient le temps de jouer.
• Dés : Lancer les dés dans le sujet dédié et se référer aux règles.




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• Participation : Les participant.e.s à ce sujet sont : @Aethra - @Aiden - @Alzyre de Launcet - @Amadeus Domitia - @Cadwell - @Elendîs - @Eugénie Vaël - @Isbeil Byrne - @Katriel de Palia - @Lachlann Vaël - @Lugh - @Narjisse van Cauwenberghe - @Paco Tohopka - @Sioned Meahger - @Vera
  Vous pouvez dès à présent vous inscrire pour le tour suivant dans ce sujet.
• Absence et exclusion : Si vous n'avez ni posté, ni voté, au tour 2 de l'event, vous êtes de facto exclu.e.s et il faudra vous inscrire à nouveau.
• Exclusion de l'event : après deux tours sans réponse, voici les personnages exclus de l'event : aucun (voir message dans le topic commun). Si vous souhaitez y participer à nouveau, veuillez vous inscrire à nouveau.

C’était une habitude ancrée depuis quelques temps maintenant: assise sur son lit placé sous l’une des fenêtres du dortoir, Dîs fredonnait en observant l’extérieur, perdues dans des pensées qui n’appartenaient qu’à elle. Mais en ce jour funeste, beaucoup de ses collègues ainsi que des employés du Laurier étaient allés assister à l’exécution et seules quelques âmes restaient éparpillées dans la grande bâtisse. Pour une fois seule dans la pièce, l’Elfe chantait donc plus fort que d’habitude, une vieille berceuse apprise dans son enfance.

De l’agitation dans la rue un peu plus bas attira toutefois son attention et finit par la sortir de sa rêverie. Quelques badauds s’amassaient devant la devanture de l’établissement et pointaient la façade du doigt.

L’Elfe resta de longues minutes, interdite et hésitante, à genoux sur le lit et tentant de comprendre ce qu’il se passait au dehors. Est-ce qu’une fille se donnait en spectacle ? Est-ce qu’un client posait problème, alors que le Laurier était normalement fermé à cette heure? Elle se sentait peu concernée par une démonstration de bêtise mais garda quand même son regard aiguisé braqué sur l’extérieur, au cas où. Elle ne manqua donc pas l’attroupement qui semblait venir de la Place Bagpiper et s’approchait d’un pas rapide du Laurier. Le coeur de Dîs s’emballa soudainement en y reconnaissant plusieurs visages: Vera, mais également Lachlann faisait partie de la petite foule. Ses yeux verts tombèrent alors sur la figure de proue de cet étrange cortège. La couronne qui ceignait son front ne laissait aucun doute sur son identité. Ce n’était pas possible… Que faisait-il là? Mais que se passait-il?

La jeune Elfe avait beau avoir un instinct de conservation plutôt développé, c’était pour l’endroit qu’elle considérait comme sa maison et ses occupants qu’elle avait peur en ce moment précis.

Elendîs se précipita alors hors du dortoir et s’élança dans les escaliers. Un cri d’alerte franchit ses lèvres alors qu'elle atteignait le rez-de-chaussée à destination de la seule personne dont elle était certaine de la présence dans le bâtiment, sans même savoir où elle se trouvait, encore à l’intérieur ou déjà dehors, et si elle était déjà au courant.

« Sioned ! »

Ses pas rapides la conduisirent promptement à l’extérieur et elle se tourna immédiatement vers la façade, le choc de découvrir l’étrange fresque se lisant clairement sur son visage. Mais qu’est-ce que ce truc faisait là? Et quand était-il apparu?

Une exclamation impérieuse la surprit alors et elle reporta son attention sur les alentours, juste à temps pour voir le Prince en personne s’avancer vers le bâtiment. Dîs, qui n’avait fait que deux pas au dehors, recula vers la porte du Laurier comme si un démon s’avançait vers elle, terrorisée et futile barrage face à la fureur princière. Que pensait-il trouver à l’intérieur, au juste?

Résumé: A l’approche de l’attroupement, Elendîs comprend que quelque chose ne va pas et veut savoir quel danger menace sa maison. Elle se précipite donc à l’extérieur en appelant  @Sioned Meahger. Une fois dehors, elle constate l’étrange fresque et prend peur face au Prince en colère.

Inventaire d’Elendîs:

Rien n’avait prévu que la confusion, à laquelle Sioned ne voulait pas se prêter, se retrouverait à son seuil de si bonne heure.
Ce fut d’abord le cri d’une des domestiques qui la sortit de ses idées, et qui la força à abandonner son bureau en un bond ; lançant un regard fugace à travers les rideaux, la veuve comprit aussitôt. Quelque chose n’allait pas.
Presqu’en même temps, elle entendit son nom à l’étage ; c’était  @Elendîs qui descendait. Et si la douce Dîs avait lancé un cri, l’intendante pouvait être sûre que quelque chose n’allait vraiment pas.
Garder son sang froid. Sio sortit de la pièce, et on lui sauta aussitôt dessus.

“ Qu’est-ce ?” exigea-t-elle auprès de la domestique en sueur qui s'agrippait à son avant-bras. ‘Dehors’, balbutiait-elle frénétiquement, essoufflée d’une apparente course. Elle avait l’air attérée. ‘Notre mur… fresque... ils arrivent…’“ Vera?” L’avait-elle vue? La domestique hocha de la tête en un non de désolation.  “ Reste ici. ”

Le parquet claqua sous les pas décidés de l’intendante, et cette dernière suivit Dîs, précipitée dehors comme un feu follet.

Le spectacle qui se donnait à voir dehors était catastrophique. Pas besoin de plus d’une œillade pour comprendre qu’une émeute était sur le point d’arriver, en plein Goldhead. Et le plus extraordinaire: au beau milieu de tout ce beau monde, le Prince Kendric se trouvait parmi eux. La couronne qui lui ornait la tête ne pouvait être qu’à lui, et la façon dont il vociférait juste sous son nez ne lui laissait aucun doute.

« Comment le symbole de la Corneille peut-il se retrouver sur ce bordel ? Qui est la maquerelle ? Où est-elle ! »

C’est à peine si elle avait réussi à apercevoir le symbole qu’on avait planté là.
Sioned trembla sur place, ne comprenant qu’à cet instant la gravité de la situation. Mais elle ne recula pas devant l'impétuosité du monarque. Au contraire, elle vint épauler Dîs, prête à lui tenir le bras si elle restait à ses côtés, ou la couvrant si elle reculait davantage ; mais, décidément, barrant l’entrée du Laurier Carmin, peut-être au péril de sa vie.

“ Votre Majesté…” Sioned s’inclina et saisit les plis de sa robe, comme l’exigeait une révérence et le protocole face à la figure d’autorité qu’était le Prince de Starkhaven ; elle fit de son mieux pour bien projeter sa voix, ne se laissant pas intimider par la foule qui parlait au-dessus d'elle : “... je l’aurai bien quérie pour vous… mais la tenancière n’est pas sur place. E-elles sont pour la plupart parties, assister à la punition dignement livrée par la Chantrie… Pitié, n-nous avons tout.e.s été.es victimes de ce lyrium, de cette Jenny ! Nous n’y sommes pour rien, ici ! Ce symbole n’a rien à voir avec nous ! ”

Prête à ce qu’on lui dévale dessus, l’intendante ne pouvait pas ne rien faire - Le Laurier Carmin était leur demeure!

Résumé: Dans son bureau, Sioned l’intendante du Laurier Carmin comprend déjà que quelque chose ne va pas, via l’arrivée frénétique d’une domestique. L’échange rapide lui permet de comprendre que quelque chose dehors ne va pas: elle sort à temps de voir le fresque sur le mur, ainsi qu’ @Elendîs, apeurée à l'approche du souverain courroucé - Sio décide de faire appel au bon-sens du Prince en lui rappelant qu’elles aussi ont été victimes de cette Jenny et que le symbole n’a rien à voir avec elles, que la tenancière @Vera n'était pas arrivée ; elle essaye de boucher l’entrée du Laurier Carmin pour préserver l’établissement.

Inventaire de Sioned:

Elle s’élance le long des pavés, cocottes sur les talons, Maylin à ses oreilles. « ... sur la façade… vu sur le retour… venue aussi vite que j’ai pu… ». Le trouble, dans la voix de sa fille, incite Vera à presser le pas sans tout à fait y parvenir : la rumeur a ébranlé les badauds, qui saturent l’artère principale et gênent leur progression. « Là-bas. » D’un léger signe du chef, Vera entraîne son cortège dans une venelle voisine, en quête d’un chemin plus navigable… qui se révèle presque aussi congestionné que le précédent. Le quartier tout entier semble en proie à une excitation brûlante, que la maquerelle devine à ses dépens. Mais qui ? Qui pour jeter aux flammes cette renommée si laborieusement acquise ? Sans certitude aucune, l’esprit égraine déjà les quelques potentiels coupables, tandis que le groupe remonte péniblement une voie parallèle à celle du bordel. Parmi les fautifs, il est un nom qui ne quitte pas Vera, et s’impose à elle avec l’assurance angoissée des pressentiments. Un nom de nain.

« Les soldats… Là, devant… » Dasyra s’étrangle à son côté, alors que les tentures du Laurier colorent enfin l’horizon… et avec elles les silhouettes chamarrées de l’escorte princière. Pourpoints, armures, étendards… Et ce front scintillant, qui domine l’assemblée et tempête.

Kendric Vaël. Vera sent son sang se figer et, de surprise, ralentit malgré elle l’allure jusqu’ici pressée de ses foulées, désormais plus prudentes… jusqu’à s’immobiliser complètement. « Vera ? » Lilley s’inquiète, hésite à porter la main sur son épaule, mais se ravise en apercevant les yeux gris sonder la foule : d’incrédulité, d’abord - la maquasse, bien sûr, a anticipé l’enquête, mais le Prince reclus de Starkhaven a indéniablement échappé à ses calculs - ; puis par stratégie. Kendric Vaël, elle le sait, ne lui laissera passer aucun écart.

« Suivez-moi. » glisse-t-elle à ses cocottes en s’avançant vers la cohue ramassée devant l’établissement. « Ils vont vouloir vous interroger. Surtout, restez dans les parages, mais ne vous imposez pas. » Dos droit, nuque raide, la maîtresse de maison se coule à travers la foule avec l’aisance d’un félin. « Place. » Siffle-t-elle à l’attention des badauds plus vulgaires, ces charognards sans lustre venus se repaître de ses malheurs. Elle les toise avec dédain, tandis que, quelque part devant elle, la voix de @Sioned Meahger perce le tapage ambiant. « Brave fille. » … quoiqu’un brin effrontée. Devinant l’imminence d’un nouvel éclat de colère princière, Vera se presse au devant du cortège.

Du coin de l'œil, elle l’aperçoit, presque indiscernable derrière les silhouettes  : oiseau de malheur, sombre Corneille, peinte, à la volée, sur la façade de son empire. « ... ils savent ils savent ils savent ils savent ils savent tomber tu vas tomber tomber tu vas tomber tomber brûler brûler comme Jenny tu vas brûler brûler… »

Elle ravale ses angoisses d’une inspiration.

La porte du Laurier apparaît enfin, et avec elle son lot de visiteurs.
Au milieu, des visages familiers. Lui, elle.
Faire fi de @Lachlann Vaël  et @Fionnuala Vaël paraît lui coûter autant qu’ignorer les voix dans sa tête.

« Mon Prince. » Vera s’arrête à quelques coudées de la famille princière - distance étudiée, l’étiquette ne lui est pas étrangère -, exécute la révérence appropriée aux hôtes qui se sont imposés à elle. « Princesse, ma dame. » Une nouvelle révérence, adressée à l’épouse du Prince @Eugénie Vaël. Et à présent…

Effacer les soupçons. Laver son nom.
Protéger les siens.

« Vera. Je suis la maîtresse de cet établissement. » Ses yeux glissent, l’espace d’une brève seconde, en direction de @Sioned Meahger et @Elendîs, qu’elle découvre sur le seuil du bordel. Puis, revenant à Kendric : « Je vous prie de pardonner l’émoi qui a secoué mes gens. Mon intendante, toutefois, a dit vrai : nous ignorons tout de ce symbole, que je découvre avec vous. » A-t-elle jamais aperçu un regard aussi tranchant ? Des émeraudes comme poignards. Elle s’efforce de les soutenir, sans verser dans l’insolence. « J’ai conscience, bien sûr, de la gravité de la situation. Aussi mes gens et moi-même sommes à votre entière disposition si, d’aventure, vous souhaitiez pousser plus avant vos questions. » Et, désignant d’un geste aérien l’entrée du Laurier, toujours gardée par Sioned : « Nous pouvons converser à l’intérieur, si vous le désirez. »

Vera cherche à regagner le Laurier, mais le monde attiré par le graffiti de la Corneille l'empêche de progresser comme elle l'entend. Accompagnée de ses cocottes, elle passe par une rue parallèle et finit par rejoindre son établissement, qu'elle trouve pris d'assaut par le cortège princier. Surprise, elle s'efforce néanmoins de donner le change et se porte à la rencontre du Prince et de @Eugénie Vaël. Se faisant elle aperçoit @Lachlann Vaël et @Fionnuala Vaël, qu'elle ignore de son mieux, de même que @Sioned Meahger et @Elendîs. Après des révérences protocolaires, elle s'excuse auprès du Prince, l'assure de son entière collaboration et l'invite, s'il le souhaite, à entrer dans le Laurier afin de continuer la discussion. 

Il ne reviendra pas

Combien de fois avait-il entendu ces mots dans la bouche des profanes, des désespérés, de ceux qui croyaient que le Créateur ne pouvait plus les aider ? Cadwell croyait encore, lui. Pourquoi, alors, la menace de Jenny lui paralysa-t-elle le corps et l'âme, au point qu'il en perde le fil de sa prière ? Les cris d'une Apostate au bord de la mort n'auraient pas dû avoir plus d'impact ou de vérité que les autres, pourtant Cadwell en fut secoué. Les mots envolés dans la fumée épaisse du bûcher, il retrouva sa prière et redoubla d'intensité pour se répéter mentalement ces paroles réconfortantes maintes et maintes fois psalmodiées. Mais le coeur n'y était plus, et le souffle lui manquait. Lorsque la foule commença à se disperser, le jeune templier retira son heaume et sortit son outre pour boire un peu d'eau - entre la chaleur des flammes et l'agitation ambiante, il commençait à transpirer.

Son inquiétude augmenta d'un cran lorsqu'il vit se détacher un petit groupe de nobles menés par le Prince en personne. Les mots que lui adressa l'Enchanteur Vaël se voulaient rassurants, et Cadwell aquiesca sur le moment - il lui faisait confiance - mais le doute s'empara de lui.

Pourquoi le Prince en personne se rendait-il au Laurier carmin ?

Sa mère était-elle sur place ?

Allait-elle avoir des ennuis ?

Oh, et la cathédrale... Il savait que sa place était là-bas, en compagnie de l'Ordre. Pourtant, l'hésitation se lisait très clairement sur son visage. À cet instant, sans son casque, Cadwell n'était pas un templier mais un jeune homme partagé. Il n'était pas seul ; Dame de Palia semblait elle aussi hésiter. D'un accord commun, ils suivirent ceux qui se dirigeaient vers le Laurier. Cadwell avait le sentiment qu'il allait le regretter. Mais avec l'approbation de Katriel à ses côtés, il se sentait aussi soulagé. Tant qu'il restait avec elle, tout irait bien. Il faisait son devoir de templier.

Les abords de la maison close étaient aussi agités qu'on aurait pu le penser. De nombreux badauds curieux, jaloux ou même amusés peut-être, venus assister à la... débâcle de la mère-maquerelle. Il repéra immédiatement le Prince, à l'entrée, et l'intendante de l'établissement qui faisait vaillamment face. Cadwell ne pensait pas en arriver là un jour, mais il espérait la venue de Miche. Où était le garde du corps de sa mère quand on en avait besoin ? D'ailleurs, où était...

Elle apparut dans son champ de vision, et Cadwell se figea. Il leva un bras pour intimer à Katriel de ne pas avancer davantage. La foule était compacte, il valait mieux rester en arrière. Question de sécurité et... de discrétion. Cadwell remit son heaume à contre-coeur.

"Restons en arrière."

La demande ne sonnait pas comme un ordre - pas sur une mage plus âgée et plus expérimentée, Cadwell ne se le serait pas permis - mais sa voix était ferme. De peur de trahir davantage son inquiétude, et tout ce qui pouvait nuire à son devoir. Cadwell n'avait pas oublié le regard sévère de son supérieur, tout à l'heure. S'il voulait assumer sa présence en ces lieux, il devait se rendre utile. En commençant par surveiller la foule, par exemple. À la recherche d'un air coupable, un échange de regards complices, ou encore un mouvement suspect... c'était tout ce dont ils avaient besoin.

Résumé : Cadwell est secoué par les menaces de Jenny et prie silencieusement jusqu'à ce que la voix de la Corneille s'éteigne. Il enlève son casque au moment où la foule commence à s'agiter et, bien qu'il ait compris les paroles de  @Lachlann Vaël, il hésite entre se rendre à la cathédrale ou au Laurier. Katriel perçoit son hésitation et ils finissent par suivre le mouvement. Devant la maison close, en découvrant l'altercation entre le Prince et  @Vera, Cadwell remet son casque pour se faire plus discret (mdr) et demande à @Katriel de Palia de rester en arrière avec lui. Il cherche dans la foule des regards coupables ou des mouvements suspects...

Inventaire de Cadwell:

Fionnuala Vaël suit @Lachlann Vaël, jauge @Vera et @Sioned Meahger jusqu'au Laurier Carmin, observe ce qu'il se passe, surveille un peu... en vain.
Elle est trop absorbée par la beauté de sa famille pour voir quoi que ce soit (bravo)
Échec du Jet de Perception.

Fionnuala Vaël rattrape son frère @Lachlann Vaël et tente de le maintenir fermement à leur place.
Elle est trop absorbée par la beauté de sa famille pour voir quoi que ce soit (bravo)
Échec du Jet de Perception (19/16).

Cette journée, le pirate déchu l’avait préparé la veille un peu à la dernière minute, en se doutant bien que Sioned lui dirait que c’était l’intention qui compte. Et pour cause, Paco avait prévu de leur offrir un moment en toute intimité, pendant que les autres bonnes gens perdaient leur temps à se déchaîner devant un feu vengeur. L’exécution de La Corneille ne l’intéressait pas le moins du monde, en tout cas pas lorsque sa belle était dans les parages…

Non loin de l’établissement, il s’était plongé dans l’obscurité d’un cul-de-sac, entre des déchets entreposés ici et là qui couvraient sa silhouette. Les mains dans les poches, il guettait tranquillement les sorties des occupants du Laurier Carmin ; Vera, Miche et les filles. En les voyant passer, eux qui se dirigeaient sans doute vers la Place, le voleur esquissa un sourire triomphant. Il était content de semer la présence de la tenancière aussi bêtement qu’avec une diversion offerte sur un plateau. C’était parce qu’elle semblait fourrer son petit nez partout qu’il évitait de venir ici en tant que client ou juste passer voir l’intendante ; moins il rappliquait, moins il risquait de créer des problèmes à sa sirène. Vera et lui ne s’étaient jamais ouvertement parlés, ça n’avait été que des regards en biais que tout deux comprenaient mais qu’aucun n’envenimait… tant que cela n’était pas nécessaire. Car pour sûr, la tenancière n’hésiterait pas à se positionner comme un obstacle, qu’importe la raison. Il avait mis un pied sur son territoire depuis déjà belle lurette, et ça ne plaisait pas.

Le voilà qui contournait le bordel luxueux, fouinant via les fenêtres le visage angélique de sa belle, sans jamais l’apercevoir. Il toqua par plusieurs fois, tentant de l’appeler, puis se résigna à simplement passer par la porte d’entrée. En s’y rendant, imaginant déjà le sourire qu’elle pourrait avoir en le découvrant dans ses quartiers interdits, Paco ne vit le symbole gravé sur la porte qu’au moment de l’ouvrir sans s’annoncer. Il resta quelques secondes face à la Corneille imprégnée dans le bois, comprenant tout de suite que cela ne présageait rien de bon. Bordel… ! souffla-t-il avant d’entendre les hérauts proclamer la venue du Prince. C’était bien la dernière chose à laquelle il se serait attendu et, jurant des dizaines d’injures dans sa barbe inexistante, n’eut qu’un bref instant pour se précipiter vers la petite ruelle juxtaposant le Laurier et se cacha comme un rat. Le Hors-La-loi longea le mur jusqu’au bord et regarda d’un oeil les nombreuses silhouettes s’avancer vers sa position… et celle du symbole gravé. Paco ne mit pas bien longtemps à faire le lien entre cet incident et sa présence ici, ainsi il rebroussa chemin pour se faufiler en espérant ni être vu, ni que tout retombe sur l’intendante de la Maison de plaisirs.

Cependant et contre toute attente, il se trouva nez à nez avec deux personnages sortant du lot ; un templier et une femme déstabilisée. Putain vous êtes qui vous ? grogna le rivénien qui avait déjà la main près de sa ceinture, où reposait l'un de ses couteaux. Ils n'avaient pas l'air bien méchant mais le pirate avait appris depuis longtemps à ne plus se fier aux apparences. Paco chuchotait plus qu'il ne parlait, conscient de la situation dans laquelle il se trouvait. Connaissant la bonne étoile inexistante qui dirigeait sa vie, il ne donnait actuellement pas cher de sa peau...

Inventaire de Paco:

L'ombre des Vaël se mouvait dans les rues de Goldhead, ce quartier où la Princesse n'aurait pas imaginé fouler le sol de sitôt. L'inquiétude de Kendric avait été perceptible, et cette fraction de seconde où Eugénie avait croisé le regard de son Prince, son coeur s'était un peu plus resserré. Comme si cet infime instant, elle avait retrouvé l'homme qu'elle avait jadis tant aimé. Mais cela passa, aussi éphémère qu'un battement d'ailes de papillon, et les voilà que leur présence faisait chanter les hérauts. Les rues étaient désertes, quelques curieux retardataires couraient vers la place avant de se figer au passage du couple princier. Mais Eugénie ne les vit pas, elle ne fit que fixer l'établissement qui se dessinait dans son champs de vision. Un bordel que les petites gens qualifieraient de luxueux, mais qui n'était rien d'autre qu'une acceptable façade pour cacher la débauche et la honte de ces hommes et femmes.

Plus ils s'en approchaient, moins Eugénie désirait y entrer. Il semblait néanmoins que le symbole de la Corneille gravé, tout de noir sur cette entrée vers la damnation, attire franchement son attention. Plissant légèrement les yeux, elle le scruta, s'interrogeant sur l'intention du criminel qui aurait accompli cela. N'y avait-il pas d'endroits moins retirés pour afficher ce à quoi on croyait, où l'avait-il peint ici pour une bonne raison ?

Une raison que Kendric souhaitait trouver par lui-même, en témoignait sa colère, ses directives et son agitation. Ressaisissez-vous mon Prince. Je comprends vos émotions, mais il vous faut garder votre calme pour mener à bien cette histoire. Sa voix était tendre et douce, comme un murmure qu'il serait seul à entendre, tandis qu'elle se tenait à ses côtés. Oui, elle n’avait pas oublié la colère avec laquelle il lui avait sommé de tenir son rôle de d’épouse. Alors, Eugénie prenait sur elle pour canaliser son époux, comme elle l'avait toujours fait, encore plus ces dernières années. A nouveau il balaya son assemblée, accrochant les regards de ses proches. Il était certain qu'ainsi furieux, Kendric en imposait pour ceux qui n'avaient pas l'habitude de marcher à ses côtés.

Le Prince s'avança, menaçant d'une dernière parole qu'il franchirait au besoin cette satanée porte. La Princesse, elle, scrutait les fenêtres de la façade à l'affût d'une ombre qui les épierait... puis reporta son attention sur la jeune femme qui venait de sortir du Laurier Carmin. Elle implorait la pitié du Prince, ce qui fit doucement sourire d’un triste éclat Eugénie, qui savait que son époux n'était quasiment plus capable d'un tel acte de miséricorde. Kendric ne put pas répondre tout de suite, voilà que la tenancière elle-même venait d'arriver, saluant comme il se doit le couple princier. Eugénie la dévisagea comme on le ferait avec une curiosité qu'on aimerait saisir et comprendre, et à l'entendre s'exprimer, elle la catégorisa tout de suite de femme intelligente, sachant manier les mots, donc peut-être une indéniable manipulatrice qui savait comment agir pour protéger les siens. La Princesse ne put l'en reprocher, n'usait-elle pas de semblables machineries, après tout ?
La tenancière les invita à entrer pour démêler cette affaire, et à cela, Eugénie haussa un sourcil désappointé. Elle avait osé leur proposer d'entrer dans cet immonde endroit. Continuant de fixer  @Vera , la Princesse ne tourna pas son visage vers Kendric, mais attendait sincèrement de voir ce qu'il répondrait à cette honteuse invitation ; n'avaient-ils pas des gardes pour se quérir de ces tâches les plus ingrates ? Devaient-ils réellement poser pieds dans pareil endroit.

« Où est-ce qu’on va ? » Répétai-je une nouvelle fois, avec un peu plus l’accent de la détresse. Peu importait où mon regard se posait, des templiers étaient présents avec leurs mages dans chaque ruelle parallèle. Il voulait m’emmener en sécurité, loin de la grande place ? C’était bien pire ici ! Les rumeurs courraient dans les rangs que le symbole de la Corneille aurait été entrevu sur les murs du Laurier Carmin. Des nobles, en nombre, s’étaient également déplacés, sûrement pour s’en assurer. « Arrête… Aiden ! » Je freinai aussitôt, non pas sous les cris de colère du prince de Starkhaven, mais parce que je venais de reconnaître un mage bien précis dans son entourage direct. Mon souffle se coupa, alors que la peur m’étreignit avec force. Je me dissimulai aussitôt comme je le pouvais dans l’ombre du voleur, m’accrochant à lui. « Lui ! Il ne faut pas qu’il me voit ! » Lui soufflai-je sans plus d’explications. Par chance, le concerné était très occupé à se disputer avec une autre femme qui le suivait de près, concernant la bonne conduite à tenir. D’ici, je n’entendais rien de plus que des bribes de leur discussion, mêlée aux exclamations étouffées et offusquées de ceux face à l’établissement.

Qu’arriverait-il s’il me reconnaissait, alors même que son prince recherchait le responsable dans nos rangs ? Ce serait facile de me désigner coupable, moi, une apostate. S’il ne m’avait pas mis dans les pattes des autorités quelques mois plus tôt, rien ne me disait qu’il ne changerait pas d’avis pour céder à la facilité cette fois.

« Je t’en prie, on s’en va. » Je savais que les siens cherchaient également des réponses concernant cette Corneille de malheur, mais ma priorité n’était subitement plus d’en obtenir. J’aurais eu envie de disparaître sous forme féline dans la capuche de son vêtement, mais la moindre variation dans l’air risquait d’éveiller les velléités de tous ceux présents. Alors je ne pouvais plus que me faire toute petite dans son dos, en jetant des regards nerveux aux alentours. Mon regard croisa brièvement celui d’un homme brun à la peau mate non loin de nous, qui nous avait forcément remarqué. Est-ce qu’il allait simplement tracer son chemin sans s’arrêter ? Je l’espérais.

Aethra est entraînée par @Aiden jusqu’au Laurier Carmin, mais commence à paniquer quand elle voit le nombre de templiers et mages déjà présents sur les lieux. Quand le prince cherche un responsable, elle reconnaît surtout @Lachlann Vaël et se cache aussitôt derrière le voleur pour essayer de se soustraire à son regard, espérant que @Amadeus Domitia, juste à côté d’eux, fasse comme si de rien n’était.

Mauvaise décision que de rejoindre le Laurier Carmin. @Aethra connaît du beau monde et c'est bien dommage. Aiden est prêt à battre en retraite, même si il est interrompu par @Amadeus Domitia (et bien non, je ne t'ignore pas, en plus tu nous caches un peu o/).

Les bruits de marche juste derrière d’elle lui furent d’un grand soulagement et Elendîs mit fin à sa retraite désordonnée en entendant la voix de l’intendante s’élever près d’elle. Sioned entama alors une révérence - évidemment, idiote! - et l’Elfe lui emboîta le pas, effectuant à son tour un élégant salut avec un temps de retard. Après tout, son Hahren de père avait veillé à ce qu’elle soit prête à toutes les éventualités. S’il pouvait la voir maintenant, courtisane tremblante face à l’ire du Prince…

Tandis que Sioned, dont la main s’était posée sur son bras, essayait de raisonner le souverain, Dîs tenta de lui affirmer silencieusement son soutien en resserrant les rangs, les deux femmes maintenant épaule contre épaule face à celui qui voulait envahir leur maison. L’Elfe avait beau être effrayée de se dresser ainsi contre la menace, le courroux dirigé vers l’établissement lui faisait craindre bien plus encore. Si elle perdait le Laurier, c’était tout son monde qui s’effondrait. Elle ne pipa toutefois mot en secours de l’intendante… Le Créateur seul savait comment les personnes en présence réagiraient si une courtisane venait à s’adresser directement au Prince.

Les visages familiers qu’elle avait aperçus dans la foule s’imposèrent alors. Vera s’avança, suivie de celles qui l’avaient accompagnée au bûcher. Elendîs ne retint pas un soupir de soulagement. Pendant un instant, elle avait craint que la patronne ne se manifeste pas tout de suite et attende de voir dans quel sens le vent allait tourner… Mais Vera se dressait bien là, droite et fière, et bien que l’Elfe s’en trouva apaisée, la tension qui animait son petit corps ne s’adoucit point.

L’autre visage connu dans la foule, la courtisane ne le chercha même pas des yeux. En réalité, son regard ne faisait que passer du couple princier à Vera sans s’égarer. Elle ne pouvait, et surtout ne devait, rien attendre de l’Enchanteur supérieur. Ce n’était pas concevable, ce n’était pas sa place. Après tout, ce combat risquait bien d’être celui du Laurier, et le sien seulement. Aucune aide n’était en tout cas à attendre de la populace avide et curieuse qui s’était assemblée autour.

Tendue comme la corde d’un arc aux côtés de Sioned, Elendîs attendait le moindre signe sur la conduite à tenir. Continuer à faire barrage ou s’écarter pour laisser entrer le Prince dans leur demeure en compagnie de la maquerelle? La première option lui donnait des sueurs froides, et la seconde des frissons d’horreur…

Résumé: Elendîs fait front aux côtés de @Sioned Meahger. Elle est soulagée par l’intervention de @Vera et évite soigneusement ne serait-ce que de regarder @Lachlann Vaël. Elle fera qu’importe ce que sa patronne juge juste, quitte à laisser le chat entrer dans le nid.

Inventaire d’Elendîs:

Le cri annonçant la venue du Prince se perdit dans les hurlements d'une âme, le heurt de deux souffles instables. Même si c’était lui – ou parce que c’était lui ? – la mage se cramponnait de toute ses forces au templier, s’accrochait comme le naufragé s’agrippe au bois flotté ; plongée dans le tumulte quand elle n’avait voulu offrir qu’un peu de compassion ; égarée par la cruauté du monde.

Et c’est ainsi que le pirate les découvrit, front uni contre la tempête.  

« Putain vous êtes qui vous ? »

L’homme portait les traits de rivages inconnus mais, tout comme sa nervosité, Isbeil le remarqua à peine. C’est qu’il était si facile de confondre la défensive avec l’attaque quand votre regard était attiré par un couteau, quand vous sentiez la main de votre compagnon se diriger vers la garde d’une épée ; quand l’on vous avait répété encore et encore que l’extérieur était dangereux pour vous et que votre seul horizon n’avait été constitué, des années durant, que d’encre inerte et de carreaux froids...

Était-ce ce qu’on appelait un brigand ? Une extorsion ? Pendant quelques secondes, la jeune femme se tint figée, vulnérable dans sa robe frappée du sceau du Cercle. Yeux écarquillés, incapable de songer à autre chose qu’aux lames alourdissant les ceintures ou bien l’absence de poids à la sienne jusqu’à ce que l’assurance pragmatique du templier, mais aussi – détail curieux à noter en pareilles circonstances – son manque flagrant de politesse ne la stimulent assez pour la pousser à se relever, essuyer sur son visage les dernières traces de larmes, puis balbutier d'une voix tremblante :

« Je… Je m’appelle Isbeil. »

Si tôt après les flammes de la haine, l'apprentie ne pouvait se résoudre à se présenter par son titre, préférant rappeler la personne qu’elle était. Et par la pitié d'Andrasté, comme elle n’aurait pu supporter davantage de violence aujourd’hui – n’aurait pu même la laisser advenir si elle pouvait l’en empêcher – ce fut en gardant une main sur le gantelet et en tendant lentement l’autre pour en présenter les doigts vides qu’elle ajouta :  

« Nous ne voulons pas d’ennuis, Ser. Juste savoir ce qu’il se passe… S’il vous plait. »

Elle les entendait maintenant : l'agitation venant de la rue, les voix qui s'élevaient avec entre toutes celle si reconnaissable… Tous ces signes que quelque chose n’allait pas et qui amenaient bientôt Alzyre à prendre les initiatives d’un soldat, la réduisant à hocher docilement la tête face aux directives. Tout, tout était préférable à l’idée de rester seule dans cette ville qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de connaître, abandonnée sous ce ciel trop vaste qui charriait encore les cendres. Et s’il y avait beaucoup de monde, si les cris du Prince lui rappelait l’angoisse ressentie dans la cathédrale, peut-être la partie de son cerveau luttant encore contre la peur triomphait-elle de ses dernières résistances en lui soufflant que le moment était également mal choisi pour une mage de donner l’impression de se cacher...

Apercevoir la sinistre corneille, oiseau de mauvais augure qui excitait tant les passions, lui arracha un frisson. Tout comme elle n'osait se rapprocher davantage des autres si bruyants, ses doigts se tendirent vers ceux d'Alzyre sans toutefois oser les reprendre. Les membres du Cercle entrevus étaient trop proches à plus d'un titre, alors c'est en s’en tenant à la lisière des rues adjacentes qu’elle avança ; petit animal craintif tentant de repérer l’issue qui l’éloignerait des loups.

Encore en état de choc, Isbeil est effrayée par l'apparition de @Paco Tohopka. Aidée par @Alzyre de Launcet mais craignant que son attitude cavalière n'envenime une situation qu'elle juge dangereuse, elle tente d'apaiser tout le monde avec un peu de politesse.
Quand le templier décide ensuite d'enquêter sur ce qu'il se passe, c'est inquiétée par la présence de la foule et l'attitude du Prince qu'elle le suit, préférant également s'en tenir aux abords de l'attroupement pour observer les alentours.

Lancer de dé – Perception – 10/12 (Réussite)

Inventaire de Katriel de Palia:

Vous voilà admirant cet immense symbole de peinture noire, de peinture fraîche, dont la vue provoque quelques soubresauts dans la foule, panique lente qui amène certaines et certains à être séparés de leurs comparses de l'instant...

Aux premiers bruits de la foule, vous vous êtes précipitées auprès de votre Laurier Carmin, Serahs : accomplissement de toute une vie, refuge au milieu d'interminables tourments, entreprise et entremise des plus solides, il ne devait pas tomber sous le feu princier. Vous qui espériez vous tenir loin du tumulte odieux, voilà que celui-ci vient à vous, @Elendîs et @Sioned Meahger : vous vous retrouvez face à une face altière désormais rougie par la colère, un visage bien décidé à quérir les explications que ses lèvres articulent. De tes regards pour l'une, toi qui attires malgré sa timidité et ses apprêts de mousseline le regard princier, et de tes paroles et de tes mots, presque supplications, vous arrivez à freiner Kendric Vaël dans sa furie : sa main sertie de milles attributs de pouvoir se plaque contre la porte de bois sans l'enfoncer. Au moment où tu te présentes comme la tenancière de ces lieux, @Vera, ses yeux émeraude se dardent sur toi et te toisent avec tout le mépris que les hommes de son rang réservent avec naturel aux femmes du tien : mais il t'écoute. Sans l'ombre d'un doute, il t'écoute. Il t'écoute parce qu'il sent à ses côté la présence d'@Eugénie Vaël qui tient sans faille. cartoi, tu tentes de le ramener à la raison autant que tu le peux : tu cherches une trace d'humanité, tu cherches à rappeler cette intelligence que tu as connue, et tes mots font mouche. Tu le vois dans ce port qu'il redresse à l'encontre de la sèche femme devant, tu le sens dans cette légère pression de la paume posée sur ton épaule.
Vous avez été assez nombreuses à le retenir, Messerahs : voilà en conséquence le Prince qui se prépare à de nouvelles questions.

Réponses et dissimulation : l'un cherche des informations sur les murs et dans les murmures, @Aiden, tandis que l'autre ne désire que la fuite et la sécurité, @Aethra, objectif d'une vie entière. Vos pas vous conduisent à croiser la route d'un homme, ce trapu Tévintide aux cheveux en bataille, mais le temps d'un échange de politesses, voilà que vous êtes tous les trois séparés - et vos yeux à vous deux, hors-la-loi de diverses natures, se posent alors sur la faille étrangement comblée d'un tonneau en d'autres endroits éventré. Coincées par le bois, vous voyez alors ces plumes noires.
Peur et doute : vous avez désiré vous soustraire aux flammes pour mieux sentir cette colère gronder dans les autres cœurs. Comment rassurer quand il n'y a pas de quoi être serein ? Les mots essayent de percer mais l'incompréhension, elle, rugie avec plus de force que de raison ; il y a bien cet homme quelque peu louche qui vous interpelle à l'entrée de la ruelle mais un mouvement de la foule le dérobe à votre vision, et vous à la sienne. Comment résister à la curiosité de voir ce qu'il se passe ? Elles crissent sous ta botte, quasi-intégralement couvertes par tes bruyants solerets, @Alzyre de Launcet ; elles caressent ton regard, @Isbeil Byrne, attirent délicatement ton attention, cherchant à s'épousseter par leurs spasmes. Négligemment posées à vos pieds, vous voyez alors ces plumes noires.
Que font donc des membres du Cercle devant le Laurier ? Il y a l'enchanteresse qui découvre un bout d'Antiva qu'elle n'attendait pas, d'un côté ; il y a le templier qui évite un bout de ce passé qu'il n'assume pas, de l'autre côté. C'est alors que l'une d'entre elles vole devant tes yeux, @Cadwell, comme tombée d'un ciel pourtant sans âme, sans vie : elle virevolte un instant pour se déposer sur ta robe, @Katriel de Palia. Caressant et glissant lentement vers le sol, vous voyez alors cette plume noire.
Pour vous, des plumes. Des plumes de jais attendant que quelqu'un les remarque, et que quelqu'un les observe de plus près... à moins que ce ne soit ces hommes de main qui commencent à apparaître dans l'ombre des ruelles qui vous intriguent ?

De votre côté, les premières réactions ont été dédiées à la tempérance, oui ; à l'incompréhension, également. Car ces deux jeunes gens aux tenues étranges se dérobent soudain à ta vue, @Paco Tohopka, emporté que tu es par l'un des mouvements de la foule ; tu es porté un petit plus loin de cette ruelle dérobée, mais plus proche de ce Laurier que tu cherchais à atteindre, mais séparés de ces deux visages qui se graveront sûrement à ta mémoire. Quant à vous deux, @Lachlann Vaël et @Fionnuala Vaël, votre manège ne passe pas inaperçu : entre vous s'élèvent des mots forts, et une certaine implication dans les évènements qui continuent de se dérouler sans vous. Est-ce le bordel qui provoque de telles émules, ou bien vos parents à l'avant du cortège ? Nul doute qu'on vous jauge et juge, enfants Vaël livrés à la Chantrie, aînés arrachés à vos destins.
Quand est-il de toi, @Amadeus Domitia ? Tu discutais avec ces deux jeunes gens incertains de la route qu'ils désiraient prendre quand tu t'es senti, malgré ta large carrure, happé par l'un des mouvements t'entraînant à l'arrière de la foule qui te crache soudain - et ce, à la poitrine de cet homme qui rejoignait nonchalamment la scène. S'il n'a pas une gueule de porte-bonheur, il est bien armé et armuré, son bouclier portant les armoiries jaunes et rouges d'un lion à deux têtes. « T'as une drôle de gueule, toi. Tu viens d'où ? T'es qui ? », qu'il te crache en t'attrapant le bras - rengaine éternelle et sans originalité.

Les plumes noires se glissent dans des recoins inattendues, dans des cachettes dérobées à celles et ceux qui ne savent pas regarder, mais évidentes aux yeux les plus acérés. Ces iris dans lesquelles leur robe de jais se reflète. Posées sur la pierre, la terre, le sol, elles demeurent imperturbables au vent qui se lève autour du Laurier Carmin : non, pas l'air autour de vous qui stagne comme du plomb dans votre poitrine, mais plutôt ces souffles qui s'extirpent de vos lèvres et ne tardent pas à former des mots. Certaines et certains chercheront à fuir la rafale, suivront les plumes noires ou les silhouettes se détachant lentement des lieux, penchées vers le sol ; mais pour tous et toutes, le tonnerre grondera à vos oreilles.

Car Kendric Vaël est toujours posté devant cette porte et c'est à son tour de prendre la parole.
« Évidemment que vous proclamez votre innocence !, s'exclame-t-il en se faisant plus menaçant. Cela n'explique pas pourquoi ce symbole est sur votre établissement ?
- Ce n'est pas évident ? Quelqu'un a balancé les prostituées ! Ce bordel a travaillé pour la Corneille ou l'a contrariée, nul besoin de réfléchir plus allant ! », demande une citoyenne ne portant manifestement pas le Laurier Carmin dans son cœur : établissement de privilégié.e.s, clientèle agacée, gênée, outrée...

D'autres murmures approuvent cette interrogation, cette conclusion, cette gêne que cause la présence de cette maison de plaisirs en plein Starkhaven : d'autres gens ont été victimes de la Guerre des Rats pour moins de débauche. La bouche du Prince se tord et il se détourne des employées du bordel qui l'ont arrêté et ont réussi à atteindre sa raison : ses yeux acérés sondent la foule et s'attardent sur des visages connus, ses propres enfants et des rencontres marquantes, avant de se rabattre derechef sur l'objet de son interrogation.

« Je veux bien vous écouter, maquerelle, vous et vos employées... Je..., mais le Prince restera sur le palier du Laurier Carmin.
- N'aviez-vous pas nettoyé Starkhaven de tous ces rats il y a des années, mon Prince ? Pourquoi un bordel se tient-il encore debout en plein milieu du Goldhead ? Nous vous avons connu plus... capable », les sous-entendus de cet ancien client noble que vous avez écarté, chassé, interdit de séjour, à moins qu'il n'ait toujours jugé ces lieux avec mépris et condescendance.

Pendant un instant, Kendric Vaël hésite : il se tourne et se retourne, vous regarde toutes, employées du Laurier Carmin, et tous, cortège assemblé là pour admirer ; puis ses yeux se posent sur le symbole de la Corneille, sans savoir quoi comprendre, sans comprendre qui croire. Décontenancé.
Alors, Kendric Vaël chancèle : son visage s'affaisse sous sa barbe et ses épaules tombent sous son manteau. Poils et tissus s'effritent tandis que les fondements Perdu.
Et soudain, Kendric Vaël chute : que ce soit par le poids soudain trop lourd sur son dos ou parce qu'il s'est pris les pieds dans ses vêtements trop longs, vous voyez sa haute silhouette basculer. Il tente de lutter, en vain, de recouvrer ses esprits et ses forces, avec peine, mais il paraît désormais bien faible - et surtout, bien malade.

Alors dans un dernier geste, le Prince de Starkhaven se rattrape à toi, @Eugénie Vaël, épouse qui se veut le plus solide des soutiens : instant de répit avant qu'il ne rencontre le sol. Seulement, même pour une femme aussi vaillante que toi, ton mari pèse lourd dans tes bras, et tu as le choix tenir coûte que coûte ou le lâcher, le laisser définitivement choir...
... à moins que tu ne sois pas seule, Princesse de Starkhaven, à choisir ou non de rattraper Kendric Vaël.

Au moment où Kendric écoutait les revendications du Laurier Carmin, les doutes et les reproches se sont infiltrés dans ses chancelantes faiblesse et ont sapé ses dernières forces. Quand un suzerain faillit, ses sujets peuvent faire un choix : le soutenir, ou le laisser tomber... À moins que ces éclats lointains ne vous aient pas perturbé.e.s et que vous continuiez à suivre les plumes laissées sur le sol...

• Introduction générale: Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à vous référer au sujet récapitulatif.




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• Le prochain tour s'ouvrira le 10 juin 2023.
• Pour ce tour quatre, certain.e.s d'entre vous se portent auprès du Prince pour apaiser sa colère, d'autres suivent des plumes noires, les dernier.e.s joeunt de tempérance pour la suite. Mais lorsque que Kendric chancèle, cela vous demande de faire un choix pour le soutenir ou le laisser tomber...
• Règle : pour ce tour également, vous ne pouvez faire qu'un choix à ce tour entre intervenir auprès de Kendric pour le soutenir ou non ou surveiller les alentours du Laurier Carmin. Dans le second cas, il vous est possible de demander un Jet de Perception pour amasser des informations pour commencer à suivre la trace ou poursuivre votre enquête. Le Jet intervient à la fin du tour actuel, et non de votre RP (sauf si vous n'en postez qu'un). Indiquez le résultat dans votre résumé. Les indices sont laissés aux MJs.
• Ordre de passage : L'ordre de passage est libre et vous pouvez poster autant de fois que vous le souhaitez.
• Vote : si vous souhaitez continuer l'aventure, le vote pour l'un des choix proposés est obligatoire. Cela déterminera où vous vous situerez pour la suite de l'évènement.
• Inventaire : n'oubliez pas de rappeler votre inventaire à chaque fin de post ; pour celleux qui arrivent en jeu à ce tour-ci, vous trouverez un rappel des règles dans ce message.
• Indications RP : Privilégiez les réponses courtes. Si vous parlez à quelqu'un, taggez-le dans votre message (pour rappel, un tag s'écrit ainsi : @"PSEUDO COMPLET DE LA PERSONNE" les guillemets sont essentiels). Le résumé ainsi que l'inventaire en fin de message sont obligatoires. Si vous souhaitez faire plusieurs réponses, laissez passer un petit délai (indicatif : 2-3 jours) entre les réponses de votre personnage pour que d'autres aient le temps de jouer.
• Dés : Lancer les dés dans le sujet dédié et se référer aux règles.




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• Participation : Les participant.e.s à ce sujet sont : @Aethra - @Aiden - @Alzyre de Launcet - @Amadeus Domitia - @Cadwell - @Elendîs - @Eugénie Vaël - @Fionnuala Vaël - @Isbeil Byrne - @Katriel de Palia - @Lachlann Vaël - @Lugh - @Narjisse van Cauwenberghe - @Paco Tohopka - @Sioned Meahger - @Vera
  Vous pouvez dès à présent vous inscrire pour le tour suivant dans ce sujet.
• Absence au tour précédent : @Narjisse van Cauwenberghe et @Lugh n'ont pas participé au tour précédent : aucune conséquence pour ce tour mais, en cas de nouvelle absence, vos personnages seront considérés comme n'ayant jamais participé à l'évènement et il faudrait vous inscrire pour en reprendre.
• Exclusion de l'event : après deux tours sans réponse, voici les personnages exclus de l'event : aucun (voir message dans le topic commun). Si vous souhaitez y participer à nouveau, veuillez vous inscrire à nouveau.

Les mots s’échangeaient durement mais la situation ne se débloquaient pas. Eugénie Vaël connaissait son époux et savait que seule la maladie l’empêcherait d’aller au bout de son investigation. Et c’était une part chez Kendric, qu’elle aimait beaucoup, sa détermination parfois mal dirigée mais qui tout de même était bien présente. Ajustant son châle tandis que la brise filait entre les silhouettes, la Princesse jeta un regard désapprobateur sur la scène qui se jouait plus loin, entre ses enfants. Lachlann hésitant à confronter son père tandis que Fionnuala, resplendissante, gardait le contrôle de ses émotions. Si leur titre ne leur avait pas été arraché, ils seraient présents à ses côtés, soutenant leur parent et rassurant quant à l’avenir du trône… Eugénie détourna les yeux, les reportant sur Kendric ; ce n’était pas heure à se tourmenter de nostalgie et de rancoeur.

Des habitants crachaient leur haine, prêt à tout pour faire tomber l’établissement. Aucun ordre pour les faire taire ne fut donné, car il était toujours bon de laisser le peuple s’exprimer, dans la mesure du possible. Eugénie tenait à entendre ce qu’ils pensaient, après tout n’étaient-ils pas en première loge de tout ce qu’il se passait dans leur ville ? Même si de sa tour d’ivoire, le couple princier avait une belle vue, il était impossible d’en décortiquer les détails à l’oeil nu.

Puis, une sonnette d’alarme alerta la Princesse. Il ne s’était pourtant encore rien passé d’inhabituel, mais elle sentit sa chair réagir au quart de tour lorsqu’elle perçut ce voile passer dans le regard maintenant brouillé de son Prince. La paume de sa main se glissa sur son avant bras, un signe pour rappeler à son époux où ils étaient, avec qui et ce qu’ils y faisaient. La voix de ce dernier sembla alors lointaine, son attitude plus molle. Le coeur d’Eugénie prit alors un poids considérable, comme à chaque fois que la peur s’emparait d’elle ; la peur de revoir Kendric l’abandonner était omniprésente, même si le masquer au quotidien était d’une facilité déconcertante. Mais là tout de suite, alors que les jambes du Prince lâchait prise, son cri était destiné aux gardes les entourant, ainsi qu’à son fils, qu’elle vit déjà accourir. Rattrapez votre Prince ! ordonna la madone des Vaël tandis qu’elle se sentit presque emporter par le poids de son époux. Ses yeux sombres plongèrent dans son regard, et Eugénie se sentit défaillir à son tour. Kendric, je suis là souffla-t-elle dans un murmure à peine perceptible, lui assurant qu'elle ne le lâcherait pas.

Oui, elle avait toujours eu peur qu’il l’abandonne encore…

Le Prince tonne sur le seuil du bordel et la foule frémit. D'instinct, les muscles de la maquerelle se tendent : échos silencieux d’un autre temps. La colère des hommes ne lui est pas étrangère.
Violences (ciblées contre les femmes) Vera connaît les cœurs violents, les bouches acérées. Des mots comme des lames et des coups dans ses côtes. Trop bavarde ou trop sage ; trop effrontée, trop timide ; trop docile, trop sauvage ; un sourire, un mot… Femme. Ils n’ont pas besoin de davantage.

Kendric Vaël gronde, et les badauds tout autour de lui s’éveillent. La bile se répand, éclabousse cocottes et maîtresse. Persiflages au goût de fiel… Vera, pourtant, se maintient : pas question de céder sous les assauts populaires. Qu’elle s’agace seulement, et l’on prendrait sa fureur comme quelque preuve supplémentaire de son forfait. Pute. Iels n’ont pas besoin de davantage.

Elle s’apprête à renouveler sa proposition, au nez et à la barbe de ces bigots qui la conspuent, lorsque le Prince hésite, s’agite… et finalement, chancelle. Par réflexe, elle fait un pas en direction du souverain, qui s’effondre contre son épouse. La prudence enjoint  néanmoins la maquasse à suspendre ses gestes. D’un signe de la main, elle ordonne à ses filles de tenir leurs distances, tandis que son regard cherche celui de @Lachlann Vaël et de sa sœur,  @Fionnuala Vaël.

Il y a du bruit autour d’elle, une agitation qui écorche les nerfs. Est-ce le corps soudain misérable de Kendric qui l’inquiète, et ranime brutalement ses angoisses ? Ou cette foule hostile, dont la fébrilité lui rappelle les purges d’autrefois ? « Il ne faut pas rester là. » Elle le sent dans ses tripes. Alors, se penchant en direction de la princesse - autant que le bon sens le lui permet -, qu’elle embrasse d’un regard grave : « Ma dame, il faut vous mettre à l’abri. Entrez, je vous en prie. »

Vera se redresse, tourne ses yeux en direction de @Sioned Meahger et @Elendîs, toujours sur le pas de la porte. « Allez, allez ! » Et puis, s’approchant de l’intendante et de la cocotte : « Un linge propre, une cuvette d’eau. Tirez aussi les rideaux. »

Il ne faut pas rester là.
Rats. Iels n’ont pas besoin de davantage.

Vera encaisse la colère du Prince et les persiflages des badauds. Elle s'apprête à renouveler sa proposition à Kendric lorsqu'elle le voit s'effondrer. Si elle s'approche du Prince par réflexe, la maquerelle se garde bien de le toucher, laisse à ses enfants @Lachlann Vaël et @Fionnuala Vaël le soin de soutenir leur paternel. Après avoir indiqué à ses filles de tenir leurs distances, Vera invite @Eugénie Vaël à l'intérieur du Laurier et demande à @Sioned Meahger et @Elendîs de préparer de quoi prendre en charge Kendric - et assurer un minimum de discrétion. 

Les yeux d’émeraude rencontrèrent les siens et sous la colère princière, Elendîs découvrit une lueur de discernement qui n’était pas sans lui rappeler le regard perçant du fils.
La main bardée de bagues s’arrêta, posée contre le battant de bois qui protégeait encore le Laurier,  ralentie, et une étincelle de soulagement la détendit un petit peu.

Les railleries et accusations gratuites de la populace la blessèrent inutilement. Quel lien entre l'établissement et la Corneille donc? Et ce mot lancé à tout va, l’insulte sous-jacente bien audible - prostituée.

Le Prince accepta toutefois de les écouter, sans furie frénétique. Et l’Elfe amorça un mouvement pour s’écarter et le laisser passer, alors qu’une nouvelle voix s’élevait de la foule, masculine cette fois. Quel rapport entre de dangereux criminels et des courtisan.e.s qui faisaient juste leur travail? Ils n’obligeaient personne à venir les voir. Ils ne forçaient personne à passer les portes des établissements de plaisir et à dépenser leurs deniers. Ils ne faisaient de mal à personne.

Mais une nouvelle angoisse était née au fond de son estomac à la mention des rats. Personne ne savait, pas vrai? Son lien avec Taralen n’avait rien à voir dans tout ça, mh? Ce n’était pas possible… Pas après toutes ces années, non… Elle s’inquiétait pour rien, sans doute.

Son attention fut cependant absorbée par le Prince dont l’expression et la posture changèrent du tout au tout. Elle n’avait pas pensé être un jour si près de la silhouette souveraine, et être aux premières loges de cette dissolution lui fit étrangement mal au cœur, comme de voir une figure paternelle qui s’effondre. Son réflexe fut de se porter aux secours de l’homme chancelant qui s’était rattrapé à la Princesse. Mais le simple geste de @Vera combiné à un éclair de réalisation - que diraient ces gens s’ils voyaient le Prince être soutenu par une prostituée, hein? - l’arrêtèrent dans son mouvement.

L’Elfe prit alors les instructions de sa patronne à cœur et ouvrit la porte du Laurier en grand pour laisser entrer qui le voudrait. Malgré ses peurs et ses angoisses, Dîs avait appris à rester fonctionnelle pendant les moments de tension. Alors elle s’élança rapidement vers les cuisines sans questionner les ordres, traversant le vestibule et le grand salon, pour aller remplir une cuvette d’eau et saisir un linge propre, qu’importe qu’elle fut suivie ou non.

Elle revint ensuite dans le grand salon, ses frêles bras chargés et tous ses sens alertes, ignorant ce qui s’était produit pendant sa courte absence et si le matériel amené serait seulement nécessaire.

Résumé: Bien que soulagée par le retour à plus de calme, Elendîs est secouée, tant par les railleries de la populace que la soudaine chute du Prince. Obéissant aux ordres de @Vera, l’Elfe se précipite à l’intérieur et va chercher une bassine d’eau ainsi qu’un linge propre dans la cuisine du Laurier. Elle ne sait donc pas ce qui s’est passé pendant son absence.

Inventaire d’Elendîs:

Fionnuala Vaël cède à son frère @Lachlann Vaël et approche du Laurier Carmin, mais elle ne fera pas un geste pour rattraper son père chancelant : elle répète l'ordre de sa mère @Eugénie Vaël pour que certain.e.s l'aident. Par contre bon courage à qui veut approcher.
Elle gratifie au passage @Vera d'un regard noir (parce qu'elle est sûre qu'il y a jugement) et intime à @Elendîs et @Sioned Meahger de faire de même.