Cadwell considéra la foule mécontente sourcils froncés, lèvres pincées de désapprobation, derrière la visière de son heaume de templier. Il ne comprenait pas les critiques des spectateurs mécontents - ou satisfaits de voir le Laurier en mauvaise posture. Vera et ses employé.e.s n'avaient aucun intérêt à voir la maison close sombrer.

Ce qui l'inquiétait davantage, c'était le sens caché derrière ce corbeau qui tâchait les murs du Laurier. Jenny avait peut-être autant de soutiens que de détracteurs. Ou alors, c'était une mauvaise blague… Mais au vu du timing, il y avait de meilleurs chances que sa première hypothèse soit la bonne.

Le malaise s'accentua lorsqu'une plume noire apparut devant leurs yeux. Le jeune templier la suivit du regard, presque ébahi. Et puis, des éclats de voix leur apprirent que le prince s'était effondré. Cadwell releva sa visière pour se tourner vers @Katriel de Palia et lui lancer un regard prudent.

"La dernière fois que des plumes noires ont été aperçues, c'était près des caisses de lyrium. Elles ont occasionné des malaises."

La chute du prince était-elle liée à sa maladie ou à une quelconque machination de disciples de la Corneille ? Dans le doute, mieux valait rester prudents.

"Je ne peux pas rester ici les bras ballants."

Il ne pouvait pas se précipiter au secours du prince, non plus. Au-delà du fait qu'ils s'étaient reculés dans la foule par prudence, et étaient loin de l'entrée du Laurier, Cadwell n'en avait tout simplement pas envie. Il y avait des gens plus proches et plus gradés que lui pour le faire, plus légitimes aussi. S'il avait dû aider quelqu'un, cela aurait été sa mère, mais pour le moment, elle semblait gérer la situation.

D'ailleurs, le malaise du prince avait peut-être même mis la mère maquerelle en position de force dans cet échange houleux. Cadwell ne doutait pas qu'elle saurait se servir de la situation pour échapper à l'ire de Kendric Vaël.

"Est-ce que vous sentez quelque chose ?" demanda-t-il à Katriel.

S'il y avait du lyrium, peut-être qu'il était immunisé à sa présence à cause des doses qu'il prenait régulièrement. Les premières avaient été difficiles - un souvenir désagréable qu'il aurait aimé ne pas faire remonter en cet instant - mais son organisme s'y était rapidement adapté et maintenant, c'était à peine s'il le sentait. C'était peut-être différent pour une mage.

Son regard survola les alentours de la foule, les endroits plus clairesemés, dans l'espoir d'y trouver d'autres plumes noires. Il plissa les yeux, incertain. Était-ce son imagination, où y'avait-il des mouvements en marge de la rue principale ? Et par mouvement, il entendait : des ombres louches. Cadwell se tourna vers Katriel pour voir si elle les avait remarqués elle aussi.

Résumé : Lorsque le prince vacille, Cadwell associe les plumes noires aux caisses de lyrium qui avaient occasionné des malaises lors de la Marche d'Andrasté. Kendric lui semble entre de bonnes mains et il a l'impression que ce retournement de situation joue en faveur de @Vera (ce qui le rassure un peu). Il cherche d'autres plumes du regard et demande à @Katriel de Palia si elle sent quelque chose d'étrange (lyrium ou autre). Il remarque alors du mouvement dans les ruelles adjacentes au Laurier, et se tourne vers Katriel pour savoir si elle l'a vu elle aussi.

Inventaire de Cadwell:

Recroquevillée dans l’ombre de mon compagnon de toujours, je craignais plus que tout que quelqu’un me remarque. Ce n’était peut-être pas très malin – ni discret – d’agir de la sorte, mais je n’avais actuellement rien de mieux en stock. User ma magie pour me carapater était complètement exclue, alors que la chasse aux apostats était lancée et que des chantristes, tout autant que des nobles, s’agglutinaient autour du Laurier Carmin. Vraiment, se rendre en ces lieux avait été une bien mauvaise idée… rester sur la place n’aurait éveillé les soupçons de personne, et j’aurais pu avoir le fin mot de cette histoire. Ici, je craignais plus que tout des représailles, en étant assimilée à la Corneille.

Je serrai doucement son bras entre les miens, comme pour faire paraître ma tentative de dissimulation plus naturelle. Je relevai la tête vers Aiden quand il me demanda à demi-mots qui était cet homme qui en savait déjà bien trop long sur mon compte. Je n’eus malheureusement pas le temps de lui répondre qu’un homme nous accosta. C’était celui qui me paraissait vaguement familier sans que je ne me souvienne de lui. Lui nous avait remarqué, mais loin de se formaliser de mon attitude, il engagea la discussion comme si de rien était. C’était presque une aubaine en vérité, car il était également suffisamment d’un grand et d’un naturel déconcertant pour que ma relative méfiance soit vite oubliée.

Aiden, comme à son habitude, lui répondit sur un ton affable. Je l’enviais parfois d’avoir autant d’aisance avec de parfaits étrangers. Que ce soit Karl ou lui, les deux avaient du bagout pour se tirer des situations les plus inextricables, ce qui était loin d’être mon cas. « Bonjour… » Soufflai-je dans un filet, avant de tressaillir un peu aux mises en garde d’Aiden. Je détaillai plus longuement notre vis-à-vis, dont pas seulement les traits, mais aussi l’accent, m’était assez familier. J’étais pourtant certaine de ne l’avoir jamais rencontré.

Mon regard accrocha ensuite discrètement cet anneau doré qui pendait à son cou, attisant un intérêt certain pour moi. Mais nos échanges, à peine entamés, furent coupés bien vite court par un nouveau mouvement de foule. Mon cœur bondit dans ma poitrine à entendre des exclamations, des cris, non loin du prince. Je crus un instant qu’ils allaient chercher des coupables dans la foule, mais il en fut tout autre : la silhouette pleine de prestance du prince s’effondra, comme une bougie que l’on souffle. « Ce n’est pas normal… » Pas après les menaces proférées par la Corneille. Pas subitement de la sorte.

Mais le devenir du prince de Starkhaven ne me regardait pas. Je voyais là une opportunité de disparaître dans la foule sans qu’on ne se soucie davantage de moi. Le mouvement de celle-ci qui suivit fut salvateur. J’en profitais même pour attraper cet anneau qui m’intriguait tellement à la volée, en faisant mine de vouloir retenir notre interlocuteur. J’avais beau savoir que c’était mal, je ne pouvais pas m’en empêcher. Attirée comme un papillon par la lumière, l’éclat de cet objet avait immédiatement accroché mon regard, me donnant envie de me l’approprier. Son ancien propriétaire sentit à peine la chaîne se briser à son cou, avant d’être happé par la foule. Le temps que j’avise une inscription à l’intérieur de l’anneau, attestant d’une valeur sentimentale, il était trop tard pour les regrets et faire machine arrière. Il avait tout simplement disparu.

Je me détournai donc sans attendre, entraînant Aiden à ma suite. Faisant disparaître l’anneau dans ma bourse, je repérai avec un temps de retard ce qui avait tout l’air d’un mauvais présage plutôt que d’une autre bricole dorée. Des plumes noires. « Tu as remarqué aussi, Aiden ? » Je ne savais pas si c’était prudent de s’approcher de ce vieux tonneau pour en aviser le contenu, mais ça ne m’empêcha pas de le faire discrètement, poussée par un élan de curiosité qui risquait de m’attirer encore des problèmes. Ce fut à ce moment précis que je repérai les ombres, sur le côté de mon champ de vision. Elles étaient fugaces, cherchaient à se faire discrètes à notre image… mais elles ne pouvaient pas trahir l’œil affuté de deux voleurs qui avaient l’habitude d’agir également dans l’ombre. « On devrait les suivre. » Lui murmurai-je, soudainement plus entrepreneuse maintenant que nous étions loin du danger. Car il n’y avait rien qui ne m’effrayait plus que les chantristes, les nobles et les esclavagistes. Ces ombres détenaient peut-être des réponses que nous convoitions.

Aethra attrape à la volée l'anneau en possession de @Amadeus Domitia pour se l'approprier avant qu'il ne se fasse avaler par la foule. Séparé de lui, mais loin du regard des nobles, elle poursuit son investigation avec @Aiden et découvre quelques plumes noires ainsi que des ombres mouvantes qui lui prend l'envie de suivre pour obtenir des réponses.

Leur sauveur est avalé par la foule. Aiden s'éloigne en compagnie d' @Aethra et alors qu'elle veut regarder le tonneau de plumes, ils avisent les ombres du coin de l'oeil et décident de les suivre, même si cela semble être une idée dangereuse. Aiden passe devant (on est gentleman ou on ne l'est pas).

D’un pas incertain, Isbeil continuait d’avancer. Elle s’était reprise par nécessité, parce qu’Alzyre le lui avait demandé. Parce qu’elle ne devait pas, plus penser à Jenny.

Jenny qui avait un jour souri puis maudit. Jenny qui avait brûlé.

L’apprentie secoua la tête. Ne pas penser. Ne pas regarder cette nouvelle Corneille qui semblait cependant devoir se rappeler à elle, et sous la forme de plumes, cette fois. Noires comme la suie. Eparpillées telles des cendres. Nombreuses. Trop Nombreuses.

Jenny qui avait souri. Jenny qui avait brûlé.

Impossible de ne pas faire le lien.

« J’espère qu’ils ne se sont pas simplement amusés à prendre la première venue pour la faire passer pour la Corneille. »

Ne pas se souvenir du feu et du doute.

Alzyre s’était accroupi, mais elle ne pouvait se résoudre à l’imiter et se rapprocher de l’objet de sa répulsion. A la place, son regard revint à la foule et aux personnes connues : Lachlann et Messerah Vaël, Messerah De Palia et Cadwell, tous rassemblés devant ce lieu inconnu et soudain frappé de fatalité.

Pourquoi ?

« Où sommes-nous ? Q- quel est cet endroit ? »

Elle allait suggérer de se rapprocher des autres membres du Cercle où de rentrer quand un mot lui parvint, porté par un vent d’aigreur, d’accusation et de dégoût.

Bordel.

Car les enfants du couvent puis les années au Cercle s’étaient parfois montré plus forts que son innocence, Isbeil en connaissait le sens… En quelque sorte. Du fait de son éducation et sa pudeur, sa vision du commerce de la chair restait un tableau simpliste : aussi sombre que sévère, peint dans les teintes de la luxure et de la débauche ; image imprégnée d’une idée dépravation du côté de la clientèle, d’asservissement de celui des pourvoyeurs… Mais si cette dernière amena sur ses joues et son cou encore trop pâles la couleur de l’embarras, celle-ci fut bientôt balayée par un éclat plus puissant.

Kendric Vaël ployait puis s’effondrait. Brutale, imprévisible, sa chute semblait avoir entrainé défenseurs comme détracteurs, et elle-même se sentit attirée en avant jusqu'à ce qu'une voix la retienne :

« Gardez l'œil ouvert, mademoiselle Byrne. Le danger approche. »

Alzyre s’était relevé, arbalète en main. Prêt pour tirer.

« Le danger ? Mais-»

La mage s’interrompit en voyant que le Prince était pris en charge. Ce n’était pas là-bas qu’on avait besoin d’elle, mais ici : dans cette ruelle où la Corneille continuait d’étendre ses ailes, ses plumes de voleter... Et si tout cela avait un lien avec cette convocation en Gardien, si cela pouvait prouver l’innocence ou la culpabilité... Alors il n’était plus temps de se cacher, mais bien de déglutir, d'hocher la tête, puis d'ouvrir les yeux, enfin, pour ne plus ignorer.  

« D’accord. »

D’un pas incertain, Isbeil continua d’avancer. Elle s’était reprise à nouveau, par nécessité, parce qu’Alzyre le lui avait demandé.

Parce qu’elle devait encore, toujours penser à Jenny.

Après avoir découvert les plumes noires, Isbeil prend peur et adresse depuis les marges de la foule un regard aux membres du Cercle présents (@Lachlann Vaël, @Katriel de Palia, @Cadwell). Quand Kendric s'effondre, jugeant sa présence inutile et indésirée, elle décide de rester aux côtés d'@Alzyre de Launcet  pour enquêter. C'est à deux qu'ils ont appris la disparation de Jenny, à deux qu'ils ont enduré son supplice et, puisque cette étrange affaire semble la concerner, c'est à deux qu'ils continueront d'avancer.

Lancer de dé – Perception – 3/12 (Réussite)

Le Prince chancèle et, malgré les apparences, cela ne laisse pas Starkhaven de marbre : malheureusement, toutes et tous ne peuvent pas réagir... que ce soit pour retenir ou précipiter sa chute.

Faut-il que cet homme qui n'a jamais su que vous diviser et vous éloigner en vienne aujourd'hui à vous rapprocher, malgré lui ? Tu appelles votre peuple à ton secours, @Eugénie Vaël, et tu y vas de tes propres bras pour retenir ton époux que tu as serré maintes fois, du temps des rêves et des illusions : maintenant, tu es potée par le devoir. Tu ne seras pas la Princesse qui fera tomber Starkhaven. Un devoir auquel tu aurais aimé souscrire, @Lachlann Vaël, sans jamais en avoir eu l'occasion jusqu'à présent : tu tiens enfin ton père entre tes mains, avec bien des difficultés dus à ta condition de mage. Il est cependant hors de question que votre honneur soit détruit et foulé aux pieds de la foule, aux pied sde vos ennemis : on t'a retiré ton rôle, aîné du Prince ? Tu l'arracheras au destin avec force de conviction, de dignité et d'amour. Et toi, @Fionnuala Vaël, toi qui aurais la force de les soutenir, tu te refuses à eux : il est des trahisons que tu n'arrives pas à oublier, l'aies-tu seulement jamais désiré. Ni des images dont tu n'arrives à te départir, fussent-elles imprimées à ta rétine ou accrochées à ton armure : car ne serait-ce que trop d'ingérence pour Chercheuse que de supporter physiquement un suzerain ?
La plus illustre de toutes les compagnies se trouve devant vous, @Vera et @Elendîs ; et vacille, et tombe - car ce n'est sûrement pas demain que la Divine ou l'Empereur Drakon viendront au Laurier Carmin ? Il faut assister le Prince de Starkhaven et toi, courtisane de basse naissance, tu te précipites en ces lieux qui peuvent apporter du réconfort, en espérant : toi qui te sens si petite devant cette histoire dans laquelle tu seras une petit phrase... Quant à votre maquerelle, tu sens que l'on commence à s'élever contre vous : Prince ou Laurier, les deux commencent à se mêler et les reproches adressés à l'un finisse par découler sur l'autre. Tu ne débarrasseras plus aussi facilement des Vaël, chère Vera...
Ce n'est pas aisé d'emporter Kendric Vaël à l'abri des regards - et vous le sentiriez presque céder à vos invitations... quel dommage que vous n'ayez pu compter sur plus de monde pour l'emmener avec vous en sécurité. Au moins n'est-il pas seul.

Toi, @Amadeus Domitia, tu te retrouves face à cet homme parmi les plus agressifs : tu n'en doutes pas un seul instant à l'observer. Même s'il ne porte aucune arme à sa taille, il ne se trompe pas : et il n'apprécie pas particulièrement tes manières et tes mots. Il ne te lâche pas le bras, cet homme avec bien peu de crème et surtout beaucoup de gueules : au contraire, ta réponse a l'air de vraiment l'intéresser. Et tu constates que plusieurs de ses camarades, s'ils ne s'approchent pas de vous, se dispersent dans la foule...
« Oh, un Tévintard. Un con et insolent de Tévintard qui veut donc défendre ce cher Prince - comme c'est surprenant. Il a promis quoi, hein, Kendric, à toi et tes p'tits copains du nord, pour qu'tu veuilles l'défendre ? », conclut-il d'un sourire mauvais en te regardant droit dans les yeux.
Vous décidez de bouger : les ennuis vous entourent sans que vous ne trouviez leur source pèse sur ta conscience entraînée, @Alzyre de Launcet, et tu emmènes ton amie mage dans d'autres ruelles : pas. les. plumes. Ton esprit ne peut se détacher de ce danger-là. Mais c'est toi, @Isbeil Byrne, qui vois ce qu'il se passe : il y avait d'abord ces multiples surcots crème et rouges qui ont envahi la foule et puis, celui qui te parait en cet instant le plus agressif. Tu vois cet homme dans son tabard bicolore parler et discuter avec un autre, petit et trapus, visiblement en train de lui chercher des ennuis... tu ne peux pas deviner que ton compagnon le connaisse, lui qui regarde dans une autre direction, décidé à vous protéger. Mais en te concentrant, tu perçois les mots si ouvertement dirigés contre le Prince de Starkhaven...

À ces mots, il en est quelques uns et quelques unes qui se sont encore plus éloignés de la scène : c'est votre cas à tous les deux, @Aethra et @Aiden, qui avez décidé de lier votre quête des plumes noires à celle de votre fuite, même avec vous nouveau butin. Restant l'un et l'autre inséparables. Alors, vos yeux cherchent, et si ceux de l'Humaine ne trouvent rien, ceux de l'Elfe repère sous les pierres et le sable un morceau de parchemin. Plus d'un oiseau a perdu ses plumes et pourtant, ils volent encore. Cherchez-les. Trouvez leurs plumages. Et vous pourrez vous aussi chanter librement. Mais pourquoi faut-il que vous tombiez une nouvelle sur de nouveaux visages - et, surtout, sur l'armure rutilante d'un templier ?
Ce sont leurs murmures inquiets que tu perçois, @Cadwell, tandis que tu cherchais toi aussi des plumes noires ; tandis que tu cherchais également des caisses de lyrium avec lesquelles tu lies la soudaine faiblesse du Prince. Sa sécurité est assurée par celle qui est ta mère quand, toi, tu continues à chercher et remonter la route tracée par les reliques noires qui t'éloignent de la foule, jusqu'à tomber sur ce duo un peu... impromptu. Qui cherche à fuir. Es-tu venu avec l'enchanteresse supérieure que tu accompagnes ?

Le Prince est bien pesant, alourdi dans vos bras et dans vos préoccupations par le poids des responsabilités. Des tabards bicolores, de crème et de gueules sur lequel sont apposés des lions rugissant, ont envahi la foule concentre à de multiples évènements : quelque chose va se produire. Maintenant.

Les proches du Prince, si ce n'est relationnel au moins temporel, décident qu'il est temps de mettre celui-ci à l'abri : si peu de gens ont su le redresser, au moins n'a-t-il pas chuté seul. Il faut tout de même le dérober à plus de fureur avant qu'il ne soit trop tard, avant que la déchéance ne soit complètement consommée, consumée.
La porte du Laurier tourne sur ses gonds, prête à délivrer la foule et son seigneur de ce spectacle, emportant les réponses sur ce grand symbole noir, quant une voix détonne dans les lieux : elle résonne dans le salon du bordel, amplifiée, et contre les murs des maisons resserrées, répétée.

« Kendric ! »

On se tourne et on se retourne pour enfin les voir : la dizaine de tabards de gueules et crème qui, maintenant, intime aux gens de faire place et chemin. Que ce soit d'un regard, que ce soit de quelques mots, que ce soit d'armes mises en évidence - quoique toujours bien enfoncées dans leurs fourreaux -, le lion rugissant ordonne que son seigneur puisse remonter jusqu'au parvis du Laurier et ce, quitte à en venir plus aux mains si on cherche à l'arrêter.
Ardal Irvine pourtant ne s'arrête pas, intimant parfois ses hommes à se calmer d'un geste de la main : grand et impérieux, le nez aquilin et le regard perçant : il a revêtu de son armure complète, rutilante sous ce soleil estival, ainsi que de son insigne de conseiller aux affaires militaires. Le guerrier ne s'avance pas seul puisqu'à ses côtés se tient, encore plus droite et fière, sa fille aînée @Eléonore Irvine, que Starkhaven peut enfin admirer depuis sa défaite au Grand Tournoi. Tu parais grandie, tu parais bien noble : toi qui as retrouvé le chemin du foyer, tu marches désormais aux côtés de ton seigneur, aux côtés de ton père, soutien indéfectible, dans une tenue toute aussi éclatante. Dans tes yeux brillent aussi les affres de la vengeance.

« Voici donc venu le jour où tout Starkhaven vit son Prince entrer dans un bordel !, qu'il continue quand enfin, il se détache de la foule pour faire face à la cible de ses assauts verbaux. Fallait-il en attendre moins de l'homme qui a voulu mettre un bâtard sur le trône ? Qu'en penses-tu, Eléonore ? », ajoute-t-il à ton adresse, @Eléonore Irvine.

Les surcots bicolores commencent à se disperser de ci, de là, se glissant dans la foule ou l'entourant pour prévenir du danger. Le Prince de Starkhaven se met à marmonner et à s'agiter entre les bras de son épouse et de son fils ; la colère qui commence à bouillonner en lui ne fait que saper encore plus ses jambes. Il cherche pour l'instant plus d'appuis pour se redresser face à son ancien ami, face à son conseiller, face à ce nouvel opposant : mais son souffle est court et il n'arrive pour l'instant qu'à murmurer son prénom avec colère et ressentiment.

« Reste donc parmi nous, Kendric, pour nous expliquer ce symbole, pour nous expliquer l'existence de ce bordel, et pourquoi la pègre se joue encore de nous et nous ridiculise ! »

Le ton d'Ardal Irvine aurait pu être moqueur et sarcastique, si l'homme n'était pas dramatiquement sérieux : il sait et il sent qu'il risque beaucoup, jusqu'à sa propre vie. Mais il sait et sent que dans son acte, il ne tient : et ce sont ces personnes-là qu'il interpelle, ignorant celles qui s'élèvent face aux outrages qu'il vient de prononcer. Parcourant les indécises et indécis du regard pour mieux les ramener à la scène, il les défie de s'opposer : car il est temps que quelqu'un parle et s'élève, n'est-ce pas ? Trop d'humiliations : il s'est retenu bien longtemps.
Figure droite et fière, flanquée et soutenue par sa fille.

Le Prince tente de se relever et de retrouver sa superbe : mais les mots éclatants de son conseiller ne font que s'ajouter sans fin à ses maux. Ardal Irvine se tient face au danger comme un fier guerrier, accompagné de son aînée. De quel côté vous tiendrez-vous, si tant est que vous en choisissiez un, si tant est que vous n'êtes pas en train de suivre la trace de ces plumes noires ? Sous les reproches et la colère, le Laurier Carmin se dresse, symbole d'une cité au bord de la déchirure.

• Introduction générale: Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à vous référer au sujet récapitulatif.




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• Le prochain tour s'ouvrira le 21 juin 2023.
• Pour ce tour cinq, alors que l'on tente de remettre, mais surtout qu'on l'observe lui et ses proches, son conseiller Ardal Irvine entre en scène : avec une véhémence qu'il ne cache pas, qu'il ne cache plus, et commence à vous prendre à partie. Mais peut-être êtes-vous de celleux déjà parti.e.s sur la trace des plumes noires, et qui n'en perçoivent que les échos... ?
• Règle : pour ce tour, vous pouvez agir comme vous le souhaitez. Vous pouvez faire 1 action de combat par tour. Vous pouvez utiliser 1 potion par tour.
  Le Jet intervient à la fin du tour actuel, et non de votre RP (sauf si vous n'en postez qu'un). Indiquez le résultat dans votre résumé. Les indices sont laissés aux MJs.
• Ordre de passage : L'ordre de passage est libre et vous pouvez poster autant de fois que vous le souhaitez.
• Inventaire : n'oubliez pas de rappeler votre inventaire à chaque fin de post ; pour celleux qui arrivent en jeu à ce tour-ci, vous trouverez un rappel des règles dans ce message.
• Indications RP : Privilégiez les réponses courtes. Si vous parlez à quelqu'un, taggez-le dans votre message (pour rappel, un tag s'écrit ainsi : @"PSEUDO COMPLET DE LA PERSONNE" les guillemets sont essentiels). Le résumé ainsi que l'inventaire en fin de message sont obligatoires. Si vous souhaitez faire plusieurs réponses, laissez passer un petit délai (indicatif : 2-3 jours) entre les réponses de votre personnage pour que d'autres aient le temps de jouer.
• Dés : Lancer les dés dans le sujet dédié et se référer aux règles.




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• Participation : Les participant.e.s à ce sujet sont : @Aethra - @Aiden - @Alzyre de Launcet - @Amadeus Domitia - @Cadwell - @Elendîs - @Eléonore Irvine - @Eugénie Vaël - @Fionnuala Vaël - @Isbeil Byrne - @Katriel de Palia - @Lachlann Vaël - @Paco Tohopka - @Sioned Meahger - @Vera
• Absence au tour précédent : @Katriel de Palia, @Paco Tohopka et @Sioned Meahger n'ont pas participé au tour précédent : aucune conséquence pour ce tour mais, en cas de nouvelle absence, vos personnages seront considérés comme n'ayant jamais participé à l'évènement et il faudrait vous inscrire pour en reprendre.
• Exclusion de l'event : après deux tours sans réponse, voici les personnages exclus de l'event : @Narjisse van Cauwenberghe et @Lugh. Si vous souhaitez y participer à nouveau, veuillez vous inscrire à nouveau.

À son retour dans le grand salon - vide, fichtrement vide -, Elendîs se figea un bref instant. Ni famille princière, ni cocottes, ni même Vera… Quelque chose avait dû les retenir à l’extérieur, sans doute.
Déposant la bassine d’eau sur une table basse et le linge sur son épaule, les pas rapides de l’Elfe la conduisirent jusqu’aux fenêtres, d’où elle observa la scène qui se déroulait au dehors de sa maison. Elle ne reconnaissait pas l’homme qui semblait interpeler le Prince, pas plus qu’elle ne pouvait entendre ce qu’il disait, mais son regard fut de toutes façons attirer par autre chose, enfin bien visibles de son point d’observation reculé. Des plumes… Des plumes d’un noir de jais qui parsemaient le trottoir du Laurier, se soulevant parfois pour virevolter à quelques centimètres du sol au gré des pas des curieux.

Le coeur de Dîs se serra à cette vision. Elle n’était pas présente, à la procession, mais d’autres en avaient parlé, raconté, les rumeurs s’étaient répandues… Alors, ces plumes noires accompagnaient-elles l’effroyable peinture, tels de multiples rappels de mauvais goût? Ou annonçaient-elles… pire? Aucune des personnes entourant le Prince ne semblaient les avoir remarqué. N’étaient-elles que d’insignifiants détails ou de terribles indices? Pouvait-elle se permettre de prendre le risque alors que le souverain était arrêté à quelques pas de la porte de l’établissement, chancelant aux bras de son épouse et de son fils?

L’Elfe fit donc demi-tour. @Vera avait déjà été victime de la Corneille une fois. Pas deux, si possible. Leur maison était déjà une cible, ne pouvait-on les laisser tranquilles?

En repassant par le vestibule, elle attrapa la chaises posée contre le mur, là où les vigiles s’accordaient parfois quelques minutes de pause, et elle la sortit sur le pas de la porte alors que la voix harmonieuse d’un jeune Tévintide résonnait dans la rue, parfois déformée par ses cris, et permettant à la jeune femme de comprendre un peu mieux ce qui s’était passé pendant son absence. Dîs ne s’approcha cependant pas plus du Prince et de sa famille, laissant la chaise juste là, près de la porte, à quelques pas de l’homme chancelant. Les choses étaient déjà assez compliquées comme ça, sans qu’elle vienne mettre ses atours de courtisane sous le nez de tout le monde… Que les Vaël, leurs gardes et leurs héraults voient le siège ou pas, et décident de s’en servir ou pas, n’étaient plus de son ressort.

Et les paroles du Tévintide avaient quelque chose de familier qui la fit chercher leur source des yeux, pour se poser sur @Amadeus Domitia. Elle comprit rapidement d’où lui venait cette familiarité. Ses mots reflétaient magnifiquement ses pensées, alors que l’on tapait allègrement sur le dos d’un homme affaibli et qu’on s’attaquait à celles et ceux qui tentaient bien de l’aider. Dîs eut toutefois peur pour le jeune homme si brave. Le laisserait-on s’exprimer ainsi en public? Laisserait-on les accusations du Tévintide s’élever sans représailles?

Mais déjà la voix de @Lachlann Vaël prenait le dessus et Elendîs la mit en sourdine pour revenir à la raison pour laquelle elle était sortie pour commencer.

«@Vera !», appela-t-elle sans toutefois trop s’approcher ni oser crier, de peur de trop attirer l’attention. « Là, regarde. », ajouta—t-elle en montrant d’autres plumes de la main, même pas certaine que sa patronne puisse ou veuille l’entendre au milieu de ce désastre. Vera saurait mieux qu’elle, sans doute, ce qu’il fallait faire de ces présages.

Résumé: Face à un grand salon vide, Elendîs s’approche de la fenêtre pour voir que l’attroupement est stoppé à l’extérieur par un échange qu’elle ne peut identifier. De son poste d’observation, elle remarque toutefois pour la première fois les plumes noires qui jonchent le sol et décide d’en informer @Vera. Elle ressort donc de l’établissement, emmenant une chaise avec elle, alors qu’@Amadeus Domitia termine sa tirade. Puis l'Elfe tente d’attirer l’attention de sa patronne sur les plumes.

Inventaire d’Elendîs:

« Non, tu ne comprends pas… tu ne comprends pas ! » Ou, plus exactement, mon ami d’enfance ne voulait pas comprendre. Ça avait toujours été plus facile pour lui de se voiler la face quand il était question de magie. Il se faisait subitement sourd et aveugle. Il jouait de sarcasmes comme pour se retrancher derrière ses défenses. « Et si cette malédiction était sur le point de se réaliser ? » L’une d’entre elles, en tout cas, était sur le point de l’être. Et les autres, qu’en était-il dans le reste de la ville ? Je craignais réellement le pire. « Et si cette Corneille n’était pas humaine, tu y as pensé ? » J’étais persuadée que cette femme n’était qu’une pauvre apostate comme moi, errant en ville, clouée au pilori uniquement parce que sa magie avait été dévoilée au grand jour… et qu’un démon s’était emparé de son corps quand la peur de mourir avait créé une faille en elle. La suite, nous la connaissions tous. C’était une prophétie autoréalisatrice.

La main d’Aiden sur mon bras me força à m’arrêter. Je lui rendis un regard chargé d’incompréhension. « Tu comptes m’aider ou non ? Si j’ai raison, il n’y a juste nulle part où se cacher pour moi. » Si l’équilibre de la magie était réellement sur le point de se rompre, pour laisser les démons déferler, je serais aux premières loges pour goûter aux affres d’un Voile déchiré. Je pouvais bien continuer de me fuir ou de me cacher, mais combien de temps exactement ?

Plus loin de la foule, je commençais à respirer. Je le faisais d’autant mieux en entendant Aiden me soutenir, prêt à passer en premier. Un sourire étira mes lèvres pour toute réponse. Qu’il prenne les devants m’allait bien, surtout que son regard était plus acéré que le mien. Il ne se laissait pas distraire par d’autres sources plus invisibles, lui. « Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que tu as trouvé ? » Soufflai-je avec curiosité, en me penchant par-dessus son épaule pour découvrir un morceau de parchemin… plein d’inscriptions illisibles pour moi. J’eus une moue frustrée, le laissant le décrypter pour moi.

C’était peut-être bien parce que je n’étais plus focalisée sur notre trouvaille que je repérai au coin de la ruelle ce templier du Cercle qui nous avait repéré. Son armure rutilante ne pouvait pas me tromper. « On n’est plus seul. » Murmurai-je à Aiden, comme mise en garde. Je sentis mon cœur battre la chamade au fond de ma poitrine. Est-ce que la fuite était-elle une option envisageable ou Aiden comptait-il réellement engager la discussion avec ces gens-là ? Difficile de paraître naturel alors que nous étions en pleine enquête, n’est-ce pas ?

Aethra fait quelques hypothèses à @Aiden sur l'identité de la Corneille et veut enquêter davantage, mais elle n'y comprend pas grand-chose à ce fameux bout de parchemin sur lequel le voleur a mis la main. C'est seulement plein de gribouillis pour elle. Elle repère alors @Cadwell au coin de la rue.

La foule vomit ses spectres dans un concert de cris, fantômes gueules et crème. Toujours perchée sur le seuil du bordel, Vera jauge les silhouettes sans se risquer à la moindre manœuvre, de geste comme de verbe. À quoi bon ? Ce qui se joue à ses pieds dépasse largement ses attributions, et assurément celles de tous les pantins en présence. Instant suspendu : elle sent l’Histoire qui s’écrit sous ses yeux, les courants furieux des chemins possibles. Quelque chose est sur le point de s’achever.

Le Prince s’agite devant elle, piqué au vif par ce conseiller dont Vera se borne à encaisser patiemment le fiel - si elle reconnaît la fille à son côté, la maquerelle se garde d’en faire l’observation : abattre cette carte, à l’instant, lui semble peu habile - ; et avec lui @Lachlann Vaël, tout en récriminations. Vera ignore le regard noir à son adresse - « Laisse ce qu’il lui reste de dignité à ton père, imbécile. » -, avant de chercher du sien les gardes de la suite princière. L’appel d'@Amadeus Domitia la tire de son examen. Un pincement angoissé, suivi d’une prière muette : « Va-t’en. ». Et les yeux, à nouveau, sondent la foule, en quête de ce museau tanné qu’elle souhaiterait hors d’atteinte, alors que son esprit glisse vers un autre garçon. @Cadwell était-il à l'exécution ?

« Vera ! Là, regarde. » @Elendîs s’approche, désigne de la main une ombre sur le sol, fine, discrète. Il faut quelques secondes à la maquasse pour saisir, entre les bottes et l’agitation ambiante, la nature de ce que lui présente sa fille.

Puis son sang se fige.

« ... partout partout partout ça recommence ça va recommencer encore encore regarde piégés partout ça recommence encore encore encore bientôt bientôt encore encore… »

Vera se tourne vers Elendîs, glisse une main au creux de son dos tout en se penchant à son oreille. « Reste à l’abri. S’il se passe quelque chose, guide les filles vers l’arrière-cour. » Une pause. « Et trouve quelque chose pour te défendre. »

La maquasse n’attend pas de réponse : d’un pas agile, elle abandonne la cocotte pour se porter auprès des courtisanes postées à quelques coudées de l’entrée, congédiées là aux prémices de cette farce de mauvais goût. « Rentrez. » ordonne-t-elle d’un ton impérieux, tout en cherchant du regard quelque âme susceptible de considérer la menace avec sérieux. Son choix s’arrête sur la silhouette d’acier de @Fionnuala Vaël, désormais la plus proche de sa position. Vera se coule prudemment à sa hauteur, ignorant les quolibets et regards noirs d’une foule dont elle se sait la cible et, d’une voix qu’elle espère suffisamment maîtrisée pour n’être entendue que du colosse : « La rue est saturée, Chercheuse. » De tabards bigarrés et de badauds bigots… Et de plumes. « Ce graffiti n’est pas de mon fait, ni ces plumes qui jonchent le sol. Quelque chose se trame, et la rue est saturée. »

Coïncidence ou pas, elle s’en moque. Ne persiste que le souvenir glaçant de la procession et l’assurance, terrible, d’une lame sur le point de la faucher.

Fais quelque chose.

Sans surprise aucune, Vera apprécie bien moyennement l'arrivée soudaine du conseiller Irvine et de ses hommes, qu'elle repère. Si elle reconnaît @Eléonore Irvine, la maquasse se garde - pour le moment - de le souligner publiquement. Tandis qu'elle ignore les gros yeux de @Lachlann Vaël et s'inquiète pour @Amadeus Domitia et @Cadwell, Vera est interrompue par @Elendîs, qui lui montre les plumes jonchant le sol de la rue. Vera comprend (ou croit comprendre) que quelque chose de grave se prépare et conseille à @Elendîs de se mettre à l'abri. Elle ordonne aux filles encore dehors de rentrer dans le Laurier, et se dirige vers @Fionnuala Vaël pour tenter de lui expliquer que c'est la merde quelque chose cloche.

Des éclats de voix, l'écho métallique des armures résonnaient dans son dos, mais Cadwell n'y prêtait aucune attention. Il avait suivi les silhouettes qui se dérobaient à la vue dans les ruelles, et il était tombé sur deux individus à l'air louche. Le jeune templier ne tenait pas particulièrement à se battre, mais il savait ce qu'il poursuivait - ou ce qu'il croyait poursuivre - et il avait posé la main sur la garde de son épée, prêt à dégainer. Il s'arrêta à quelques pas d'eux. Ses sourcils se froncèrent instinctivement :

"Vous m'avez l'air bien pressés..."

Il était conscient qu'ils étaient deux, lui seul, et son visage juvénile sous le heaume remonté pouvait laisser penser qu'ils avaient la chance d'être tombé sur un templier naïf et inexpérimenté. Certes, il lui manquait la sagesse et l'expérience des années, mais Cadwell n'était pas un initié, il ne se considérait plus comme naïf depuis longtemps et sa voix n'était pas celle d'un enfant :

"Avez-vous vu les plumes, vous aussi ? Ou est-ce vous qui les semez ?"

Le ton était calme, mais ferme. La main toujours posée sur sa garde, il fit un pas de côté pour leur barrer le passage. Deux personnes qui avaient l'air de fuir la foule, c'était déjà louche en temps normal, mais après l'apparition des plumes... Il ne pouvait pas faire mine de ne pas les avoir vu passer.

Résumé : Cadwell tombe nez à nez avec  @Aethra et  @Aiden dans la ruelle. Comme ils ont l'air pressé, il les soupçonne d'être à l'origine des plumes noires et leur barre le passage. Mais comme il est prudent, il leur laisse aussi la possibilité de s'expliquer.

Inventaire de Cadwell:

Un simple regard, non pas en avant, vers cette venelle crainte emplie du fantôme de battements d’ailes – à moins que ce ne fussent ceux de son cœur – mais en arrière : voilà tout ce qu’il fallut à Isbeil pour l’apercevoir. Lui. Ce garçon aux traits tévintides (@Amadeus Domitia) qui avait apostrophé @Alzyre de Launcet sous un nom des plus curieux avant de détaler, mais dont la présence n’aurait toutefois suffi à arrêter ses pas sans celle de l’homme d’armes qui lui faisait face. Les teintes du tabard de ce dernier semblaient transpercer le petit attroupement réunis devant l’établissement de plaisir en plusieurs endroits ; effusion de rouge bordée d’un crème qui ne suffisait à en atténuer l’agressivité, mélange titillant aussitôt sa mémoire.

« Alzyre. » appela-t-elle, le prénom lui échappant sous l’effet d’une urgence qu’elle ne pouvait encore totalement saisir et pourtant impérieuse ; sentiment qui ne fit qu’enfler à l’entente de propos hostiles proches de la sédition, puis d’éclats de voix plus lointains et indistincts, mais tout aussi inquiétants. « Ces couleurs… Ce sont celles du Conseiller Irvine. »

La réalisation – exprimée à titre d’information pour l’Orlésien et de mise en garde contre l'impulsif – trahissait également son incompréhension grandissante. Que se passait-il ? La question avait à peine traversé son esprit que déjà le mystérieux garçon échappait à la poigne de son agresseur et que, poussée par son instinct, elle avançait pour ne pas perdre sa trace puis écouter son explosion, si puissante qu’elle la sentit pénétrer ses os.

« Il faut prévenir quelqu’un. » s’alarma-t-elle à l'intention de son compagnon sans en attendre la fin, parce que l'inconnu avait raison. « Ils ne savent pas pour les plumes. Ils sont trop occupés. Il faut leur dire que le danger approche. »

Avant de trop y penser, elle se pencha pour ramasser quelques odieux présages, combattant dans le même temps la vague de nausée déclenchée par le contact des barbes sombres contre sa peau nue. L’émotion et le souvenir de Jenny l’avaient poussée dans une direction, mais que pouvaient-ils faire – simple apprentie et simple recrue de l'Ordre – si un péril menaçait bel et bien les vivants divisés ? Le temps n'était pas à la dissension mais à l'union. Il suffisait seulement que tous en prennent conscience pour se rappeler – elle en était persuadée – ce que ses parents lui avaient enseigné : à savoir le noble devoir de rester loyal à sa couronne et sa cité, de les défendre dans l'adversité et surtout, par la-même, protéger les personnes qui lui étaient chères.

Car si le chaos et la haine l'emportaient, qu'adviendrait-il de ce qu'il restait de sa famille : ce frère vénéré, cette belle-sœur respectée et cette nièce si chérie, si fragile ?

La disparition de @Cadwell et de @Katriel de Palia ne lui laissait le choix qu’entre @Fionnuala Vaël et @Lachlann Vaël, tous deux si proches des personnalités importantes qui s'affrontaient qu’elle se sentit presque aussitôt faiblir. La première, qui lui avait un jour promis son assistance, semblait occupée avec une autre femme (@Vera), aussi fut-ce le visage marqué par l'incertitude – plumes toujours enfouies dans le poing serré à se rompre – qu’elle quêta le soutien du templier qui l’accompagnait avant de reporter son attention sur le second.

Ils s’étaient déjà compris dans le passé : saurait-il de nouveau voir et interpréter ce regard de détresse planté sur lui ?

Isbeil attire l'attention d' @Alzyre de Launcet sur l'altercation qui oppose @Amadeus Domitia à un homme d'Ardal et, malgré sa compréhension partielle des évènements, trouve du bon sens dans les paroles du Tévintide. Toujours effrayée par le danger évoqué par le templier, craignant que davantage de division ne les rendent tous vulnérables et sous l'influence de son éducation noble qui choisit ce moment pour ressurgir, elle quitte précipitamment la ruelle dans l'idée de prévenir (sans se douter que quelqu'un s'en charge déjà) une personne de confiance de la présence des plumes. Cependant, les seules personnes visibles correspondant à cette description sont @Fionnuala Vaël et @Lachlann Vaël, tout deux géographiquement proches du Conseiller Irvine et de ce Prince qui l'intimident. Manquant subitement de courage pour les interpeller, elle se fige à distance raisonnable, tentant de capter un regard et quêtant muettement l'opinion d'Alzyre.

Une certaine tension naquit dans mes épaules quand le templier referma sa poigne sur la garde de son épée. Son geste ne m’avait pas échappé, comme une menace qu’il aurait pu proférer à voix haute à notre encontre. Mon cœur s’emballa dans un rythme effréné. J’avais appris à les craindre avec le temps, bien plus encore que Tévintide. Ils étaient un danger bien plus palpable et réel dans la belle cité de Starkhaven que l’étaient les ressortissants de ma terre d’origine. C’était d’autant plus vrai alors qu’ils traquaient désormais sans relâche le moindre signe qui trahirait le passage d’une corneille, comme des plumes virevoltantes au gré du vent…

Mon regard s’échappa brièvement sur les côtés, avisant qu’il était bien seul présentement avec nous. Mes griffes n’auraient aucun mal à déchirer son armure pendant que nous prendrions la fuite avec Aiden… mais ses questionnements laissaient encore planer le bénéfice du doute. Nous devions lui paraître bien suspicieux, juste pas suffisamment pour qu’il nous attaque sans autre forme de procès. Peut-être pouvions-nous encore montrer patte blanche ? « Nous avons remarqué ces plumes noires dans un des tonneaux le long de la ruelle, disséminées par une ombre que nous avons pris en chasse… il est peut-être encore temps de la rattraper. »

Libre à lui de nous croire ou non, mais je n’avais même pas eu besoin de lui mentir. J’écartai aussitôt ses accusations, comme si elles n’avaient aucune raison d’être. Je préférais mettre l’accent sur l’urgence de la situation, s’il voulait attraper les vrais responsables.

Aethra indique à @Cadwell qu’ils ont découvert des plumes dans un tonneau le long de la ruelle avant de prendre en chasse les responsables. Balayant ses accusations, elle lui rappelle plutôt l’urgence de la situation, et cherche à montrer patte blanche. Ils n'ont, après tout, rien fait de mal, et cherchaient également des réponses comme lui.

Fionnuala Vaël fait clairement comprendre à @Vera et aux autres qui espéraient qu'elle parte sur la trace des plumes qu'elle n'ira pas, et préfère rester près des siens pour les protéger. Désolée @Isbeil Byrne mais elle manque ton regard.
Fionnuala Vaël soutient par inaction les mots de @Lachlann Vaël et cherche dans le silence le soutien de @Eugénie Vaël.
Fionnuala Vaël se plante devant Ardal Irvine et @Eléonore Irvine en les mettant très clairement en garde contre toute action.

Ca y’est, ça commençait. Ardal sortait enfin de son trou. La foule était agitée. Je sentais dans l’air l’électricité qui précède l’orage. La chaleur lourde, les mains moites, les visages pleins de sueur. Les regards étaient portés sur nous. J'acquiesçais silencieusement à l’apostrophe de mon père, jetant un regard méprisant au prince flasque informe avachi sur le sol. A l’époque, peut-être qu’il montrait une certaine stature, mais en ce moment, je n’avais même pas une once de pitié à son égard. Seulement du dégoût.

Mon regard se porta sur le visage de Lachlann. Impassible. La faible confiance mutuelle qui s’était créée il y a quelques mois s’envolerait aussitôt. Tant mieux. Sa protection ne valait plus rien ; ce n’était qu’un Vaël de plus.

Je me demande ce que penserait Copper de tout ça.

La tête du serpent vint se placer entre nous et le reste de la foule. Evidemment. L'aînée du Prince. C’était vraiment la plus pourrie de la famille. L’Oeil-Qui-Voit tout insigné sur son armure ne me rappelait que trop bien ma rencontre avec Keith Farwell.

Eléonore reste aux côtés de son père, s’assurant que personne ne s’approche de lui.

Le sang d’Elendîs se glaça dans ses veines. Si les mots soufflés à son oreille n’avaient pas suffi à lui faire saisir l’ampleur de la situation, la main dans le creux de son dos termina de le lui faire comprendre. A l’abri, se défendre…

D’un côté, elle était bien contente de ne pas s’être faite rabrouer par sa patronne et de ne pas voir ses craintes balayées d’un revers de la main. De l’autre… Ça ne présageait rien de bon.

La petite Elfe acquiesça donc aux instructions de Vera, une angoisse bien plus sourde que la peur qui s’était emparée d’elle à l’arrivée fracassante du Prince lui retournant l’estomac. Alors qu’elle attendait ses collègues devant la porte de l’établissement et que leur patronne s’approchait d’une Chercheuse ( et pas n’importe quelle Chercheuse, se dit-elle tandis que Dasyra passait devant elle d’un pas bien plus animé que sa démarche habituelle. C’était sa sœur. Enfin, l’autre sœur. Celle dont il ne parlait presque pas.), elle voulut appeler à nouveau Vera, la convaincre de venir se mettre à l’abri avec elles. Elle savait aussi que ça ne servirait pas à grand chose. Que la maquasse n'en ferait qu'à sa tête pour protéger leur maison. Elle se résolut donc au silence, l'inquiétude seule marquant ses traits.

Toutes ses collègues étant entrées, Elendîs jeta donc un dernier regard dans la rue bondée. Elle n’était pas mécontente de se dérober au regard des curieux. Mais elle n’avait pas vraiment envie de tourner le dos aux quelques visages familiers dans l’assemblée, Vera et Lachlann en tête. Elle se savait aussi profondément inutile dans une telle situation.

La courtisane entra donc dans le Laurier dans un tourbillon de mousseline, réfléchissant à la dernière instruction de Vera. Un couteau de cuisine ferait l’affaire… Bon sang, tous ses collègues allaient hérité d’un couteau de cuisine pour l’occasion, on ne sait jamais!

Mais pourquoi ce genre de choses devait arriver alors que Miche était absent, mh?

Résumé: Elendîs obéit à Vera et après s’être assurée que ses collègues sont elles aussi bien entrées au Laurier, elle suit le mouvement, rêvant déjà du poids d’un couteau de cuisine dans sa main. Juste au cas où.

Inventaire d’Elendîs:

Il n’y avait pas besoin de mots. Il suffisait jusque que @Lachlann Vaël daigne se tourner, et alors elle pourrait discrètement lui montrer les plumes serrées dans son poing. Voilà à quoi songeait Isbeil tandis que, du coin de l’œil, elle pouvait voir @Fionnuala Vaël quitter l'inconnue vêtue de velours (@Vera), puis s’avancer vers Ardal Irivine – homme pourtant impressionnant – avec autant de prestance que d’assurance.

Une femme s’interposa aussitôt, rousse, trop bien vêtue pour n’être qu’une simple soldate. La fille aînée ? @Eléonore Irvine ? Les volontés se défiaient, les mains se crispaient sur les épées et, chez l’apprentie, l’admiration comme le flou des souvenirs ne tardèrent pas à s’évanouir pour laisser place à l’appréhension. Qu’adviendrait-il d’eux tous si la situation dégénérait ? Les flammes avaient déjà assez brûlé aujourd’hui, mais elle ne savait pas comment agir sans risquer de jeter de l’huile sur ces nouvelles étincelles.

« Surtout, n’écoute pas ce que je dis et reste en arrière. »

Juste le temps de sentir une douce pression sur son poignet et la chaleur d’un souffle contre son visage qu’@Alzyre de Launcet s’éloignait déjà à grand pas, la laissant frissonnante puis abasourdie. L’action avait beau être calculée – la mise en garde murmurée le prouvait – la terreur qui suintait des cris de l’Orlésien lui paraissait bien trop réelle. Tant, en vérité, qu’elle ne dût qu’à la force de sa volonté et à son expérience antérieure de ses masques de ne pas rester pétrifiée d’effroi.

« IL FAUT ÉVACUER TOUT LE MONDE !! »

Ou peut-être ne pouvait-elle tout simplement pas le laisser avancer et se compromettre seul, pas après qu’il l’avait soutenue, rassurée, sauvée.

« LA CORNEILLE ARRIVE DROIT SUR NOUS !!! »

Elle n’était pas sûre de comprendre totalement ses intentions, mais cela n’avait pas d’importance. Ses pieds lui répondaient enfin ou le suivaient plutôt de leur propre chef. Ce templier qui avait fini par devenir, contre toute attente et sans qu’elle ne le réalise encore pleinement, l’une de ces personnes chères à son cœur. Ce garçon insolent qui avait fini par déteindre sur elle ; hypothèse inconsciemment vérifiée alors qu’elle concluait ne pas vraiment ignorer son ordre, puisqu’il avait exigé qu’elle demeure en arrière et qu’elle restait techniquement derrière lui.

Bravo @Alzyre de Launcet, te côtoyer a visiblement corrompu mon apprentie qui désobéit sans réfléchir à ton ordre pour te suivre pendant que tu t'appliques à foutre le bordel.

L'ahurissement passe rapidement : Ardal Irvine est une figure connue et reconnue de Starkhaven, conseiller aux affaires militaires et l'un des grands acteurs de la Guerre des Rats. Quoique son absence avait bien plus étonné que sa soudaine apparition. Son armure continue de scintiller de mille feux ; sa figure est sévère, l’œil attentif ; il a l'oreille de la population qui l'entoure même si ses mots et son outrecuidance surprennent, choquent, sont difficilement acceptés.
Si tant est que l'on fait partie de celles et de ceux encore amassés devant le Laurier Carmin.

Car vous vous êtes éloignés depuis longtemps de la foule dont seuls les échos, plus ou moins terrifiants, se répercutent à vos oreilles : tout comme les murmures du danger. Oui, le danger ! Pourtant vous remontez le chemin tracé par ces plumes et vous cherchez des réponses. Des hypothèses se succèdent à ton esprit, @Aethra, toutes plus terribles les unes que les autres : tu t'imagines ce que la puissance de cette fille exécutée aurait pu causer comme troubles à la cité et craint que la situation ne vous dépasse totalement. Et tandis que tu fais part de tes doutes à ton compagnon, qui tient encore le parchemin gribouillé entre ses mains, un nouvel intrus s'impose. Suspicieux, @Cadwell, car toi aussi en quête de réponses : tu es certes seul désormais mais pas moins brave, et tu presses les deux personnes sur lesquelles tu viens de tomber à te fournir des réponses. Vas-tu croire en cette ombre dont ils t'indiquent la fuite, alors que tout en ces lieux vous amène à vous rapprocher du Laurier ? Quel crédit va-t-on accorder au très jeune templier que tu es - Créateur, que c'est insupportable !
Te n'es pas totalement séparée de ton compagnon templier, @Isbeil Byrne, mais tu restes malgré tout un peu isolée : car voilà que l'Orlésien est parti en hurlant à la Corneille et qu'il se trouve à l'arrière de la foule, arrêté par une masse noire, devant l'un des hommes d'Irvine. Tu as les plumes noires dans ta main, apprentie mage ; tu as le cœur qui bat et ton esprit qui se tord. Et quand tu commences à quitter cette ruelle pour toi aussi prévenir qui de droit... un instinct se saisit de tes entrailles et les tordent : un vrai danger. Qui t'éloignerait du Laurier Carmin. Si tu souhaites seulement écouter ces sens qui d'ordinaire, te font si peur...

Et puis il y a tes mots, @Amadeus Domitia, toi qui es certes éloigné du parvis du Laurier Carmin mais dont l'énergie de son intervention se répercute à la foule entière : tu te débats, tu t'arraches, même, à cet homme qui t'as pris à partie, et tu hurles ton indignation. Où est la loyauté ? Où est le respect ? Où est l'humanité ? Un discours qui touche bien des cœurs, à voir quels regards s'affaissent : mais dans d'autres pupilles se découvre sans honte le reflet éternel du Tévintide. Voilà tout ce que l'on verra chez toi, frontière que nombre d'Andrastiens et Andrastiennes refuseront de traverser pour quêter de l'humanité et avouer leurs faiblesses...
« On n'a pas b'soin d'un Prince qui s'casse la gueule, pas avec un Enclin. Mais p't'être que vous avez b'soin d'un pantin, non ? »
Et malheureusement, ces discussions n'arrivent à pleinement percer la foule et atteindre les protagonistes que tu essayes de défendre.
Tout comme tes cris d'alerte n'arrivent pas encore à totalement prendre, @Alzyre de Launcet : car vous étiez loin, vous étiez en marge, dans des ruelles annexes. Demeure une foule compacte et dense entre vous et le Laurier Carmin. Cela ne t'empêche pas, templier, de hurler à l'arrivée de la Corneille : deux alarmes venues des rues annexes et transperçant la foule depuis l'arrière. Tu arrives alors au niveau de ton camarade de la pègre en proie avec un homme tout habillé de crème et de gueules, et toutes celles et ceux présentes et entendant tes mots retiennent leur respiration.
« Comment ça, la Corneille arrive ?, te demande avec défiance le soldat des Irvine. Qu'est-ce qui te fait dire ça, templier ? »
Des yeux ébahis et écarquillés : on ne veut pas encore y croire, mais une rumeur sur la présence de la Corneille commence à prendre depuis la queue de la foule. Il ne manquerait pas grand-chose pour les convaincre : l'armure et le rang parlent en ta faveur, mais ton jeune âge et la situation en ta défaveur... Il ne manque pas grand-chose avant de les convaincre, oui, vous qui témoignez de la scène le remarquez dans cette multitude d'yeux surpris : le ferez-vous ?

Avant pourtant que les premiers doutes ne vous parviennent, au Laurier Carmin, il est des problèmes plus urgents... ce n'est pas tous les jours que l'on se retrouve avec un Prince chancelant dans les bras, et un conseiller bien décidé à l'achever.
Mais depuis quand cela est-il devenu le problème de prostituée ? Depuis, peut-être, que le Laurier Carmin reçoit de la si prestigieuse clientèle, l'associant désormais dans les discussions de toutes et tous à l'aristocratie havenoise ? Voilà pourquoi tu es probablement train de t'affairer entre les fauteuils de velours et les tapis moelleux, @Elendîs, toi qui pêches aussi d'avoir goûté à un fruit trop luxueux pour toi ; cherchant selon les ordres de ta supérieure un siège décent à votre invité ; tu ne rêves, pourtant, que de pouvoir te défendre et aider les tiennes à se défendre. Toi, @Vera, tu sens un danger arriver, tu informes qui de droit. Un danger vous entourant, entourant les quartiers alentours, indistinct, vaporeux, difficile à saisir... As-tu pour habitude d'écouter ces instincts qui, de toutes façons, échappent à tes sens, se jouent, même, d'eux : car trop d'âmes te coupent, écran demandant à ce que tu t'éloignes pour qu'enfin, perçoives... ou que tu te concentres au milieu des regards. T'y perdes. Vas-tu céder aux sirènes tapageuses ?

Et puis, il y a vous : les enfants. Ces descendants dont on attend qu'ils prennent part aux luttes des parents : vous avez beau vous être engagés dans des causes qui vous sont propres, des combats que vous êtes fiers de mener, vous revenez toujours sur les terrains de vos ancêtres... Évidemment, quand on tire une grande part de sa légitimité, la réponse arrive d'elle-même. Alors, @Lachlann Vaël, tu arrêtes le conseiller : tu l'éloignes et l'accuses sans réelle ambiguïté d'être à l'origine de cette situation, de ce symbole. Toi, @Fionnuala Vaël, tu dégaines tes arguments chantristes : l'accusation de blasphème tombe, mais c'est de la fille Irvine dont tu crains les dépassements, essayant sans fin de ne pas te mouiller - ta présence, pourtant, trahit une partie de ton allégeance. À vous deux, il réserve ces mots pleins de suffisance... et de révélations retenues.
« Regardez les derniers Vaël encore prêts à se battre pour ce père et cet époux qui n'a jamais rien su faire d'autre que détruire cette famille autrefois valeureuse. Croyez-moi : vous étiez à peine nés, tous les deux, qu'il commençait déjà... et je me demande qui sera le prochain ou la prochaine à s'en rendre compte, après votre sœur et le bâtard... Vous, Princesse ?
- Silence... », murmure l'accusé en se débattant encore.
Sur ton épaule, @Eléonore Irvine, ton père pose une main : que tu t'élèves contre la Chercheuse qui incarne toute ce que vous haïssez le plus le touche, tu le sens, mais il craint pour toi. Tu te souviens de combien ton aventure avec le Chercheur-sénior l'a marqué, de son regard lorsque tu détaillais ses actions... peut-être a-t-il peur encore que tu te brises sur ce combat-là. A-t-il seulement oublié de quel bois tu étais fait ?

Les choses changent et bougent, lentement... mais avant tout, le conseiller aux affaires militaires a la main, et il n'est pas venu sans atout : ses premières cartes s'abattent sur le plateau de jeu.

« Chien ! », que Kendric Vaëlmurmure, qu'il gronde et qu'il grogne, car entendre la voix de cet ancien ami semble avoir ravivé une flamme.

Des accusations avaient fait frissonner les manteaux ; des attaques contre les siens, une humiliation qu'il refuse. Grâce à votre aider et à votre soutien, s'il n'a pu trouver la force de se redresser, il a réussi à ne pas choir. Il ne reste à son côté que son épouse, @Eugénie Vaël, sur laquelle il s'appuie en soufflant fort : mais par ce que certaines chroniques appelleront un miracle chantriste, et d'autres un coup de chance ou une preuve de volonté, il réussit à reprendre appui sur ses deux jambes. Heureusement que le surcot carmin lui descend jusqu'aux chevilles : on ne le verra presque pas trembler.

« Chien !, qu'il répète à moitié redressé - difficile d'obtenir plus, le corps bloqué et coincé par les maux, l'esprit tordu comme le sont les traits de son visage. Comment oses-tu ! Dis-moi ce qui me retient de te jeter au trou ?
- Tu le sais très bien, Kendric..., les airs d'Ardal se parent d'outrecuidance alors que le Prince blêmit plus allant. À moins que tu ne souhaites que je te rafraîchisse la mémoire ? »

On peut deviner à la sueur coulant dans sa nuque et sur ses tempes qu'Ardal Irvine n'est pas serein, ainsi seul face à la foule, face à l'amour traditionnel de Starkhaven pour les Vaël : il ne lâchera pourtant pas le but qu'il s'est donné, compte bien se reposer sur la présence désormais rassurante de sa fille à ses côtés.

« Ne viens-tu pas d'exécuter la Corneille en nous promettant paix et justice ? Elle siège pourtant avec honneur sur ce bordel ! Je te l'avais bien dit que ce n'était pas la bonne ! N'aurais-tu pas non plus éradiqué la pègre, de façon si efficace qu'un tel établissement de débauche fleurit encore ? Es-tu devenu fou au point de ne pas voir la vérité quand on te l'apporte sur un plateau doré ? Et ça se dit encore Prince de Starkhaven ! »

Les souvenirs de la Guerre des Rats vous secouent comme une affreuse brise glaciale : quel a été le prix de cette folie ? Et quels constats, maintenant que l'insécurité augmente à Clattercraft, alors que la Corneille antivane vous cause tant de soucis ? Sont-ce les seuls et derniers mots du conseiller aux affaires militaires qui toucheront vos esprits ? Ardal Irvine compte bien continuer.

« Tu te dis encore Prince de Starkhaven ! À moins que tu ne sois plus lucide que tu nous l'aies montré ces derniers mois, Kendric ? Tu n'as eu de cesse toutes ces années de livrer Starkhaven aux autres pays, malgré ce simulacre de Guerre contre les rats à laquelle je croyais - mais ce sont les plus démunis qui en ont payé le prix. Deux empires lorgnent sur Starkhaven depuis des ères entières et personne ne les en empêche ! On en invite même des Tévintides dans notre cathédrale et on laisse des vieux Orlésiens dicter nos manières de vivre ! Et dois-je parler de ces Chercheurs qui accusent de blasphème en agissant comme bon leur semble, contre les paroles même de la Prophétesse : quelle honte ! Qui cautionne ça ? Qui pour leur demander des comptes, puisque le Prince lui-même n'est pas en état ? Le Créateur vous jugera et, avant lui, vous paierez pour ce que vous avez fait à ma fille ! »

Ne faites-vous face qu'à des guerres de familles nobiliaires ? Car la menace des Chercheurs planent sur toutes et tous si vous ne : le Chercheur-sénior n'a-t-il pas fait dépêcher toute une troupe depuis Tantervale, ne leur avait-il pas de - celle que l'on accuse, celle que l'on constate, être fausse ? Pourtant, vous ne pouvez douter de la piété de leur mission, ne vous prendrez pas à remettre les décisions de la Divine de Val-Royeaux en question... si ?
Mais qu'ont-ils fait à la jeune femme rousse ?

« L'heure n'est néanmoins pas au passé, Kendric, mais à l'avenir : celui que tu nous offres n'est que ruines et destruction ! Autant donner les clefs à l'un ou l'autre des ambassadeurs ! Havenoises et Havenois : qu'en dites-vous ? N'en avez-vous pas assez qu'on ne fasse rien contre ces rats, d'ici et d'ailleurs, qui ne cessent de se jouer de nous et de nous ridiculiser - qu'on vous fasse payer à leur place ? »

Un silence pèse à ces derniers mots, à peine brisé par les murmures de Kendric Vaël, délivrés aux oreilles de celles et ceux qui l'entourent, famille et alliés de circonstance.

« Arrêtez-le... »

On ne remarque pas encore qu'à l'arrière de la foule, cela s'agite fort ; peut-être parce qu'à l'avant, les accusations d'Ardal Irvine sont si fortes qu'elles étouffent les alertes du templier à l'arrière. Peut-être n'a-t-il que trop raison que vous ayez envie de le faire taire...

• Introduction générale: Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à vous référer au sujet récapitulatif.




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• Le prochain tour s'ouvrira le 2 juillet 2023.
• Pour ce tour six, alors qu'Ardal Irvine continue d'abattre ses cartes, il est des rumeurs de danger qui gagnent la foule et les cœurs des plus alertes d'entre vous...
• Règle : pour ce tour, vous pouvez agir comme vous le souhaitez. Vous pouvez faire 1 action de combat par tour. Vous pouvez utiliser 1 potion par tour.
  Le Jet intervient à la fin du tour actuel, et non de votre RP (sauf si vous n'en postez qu'un). Indiquez le résultat dans votre résumé. Les indices sont laissés aux MJs.
• Règles spécifiques : si vous êtes explicitement indiqué.e.s comme en marge de la foule, vous pouvez faire un Jet de Perception ou un Jet de Magie pour avoir plus d'informations.
• Ordre de passage : L'ordre de passage est libre et vous pouvez poster autant de fois que vous le souhaitez.
• Inventaire : n'oubliez pas de rappeler votre inventaire à chaque fin de post ; pour celleux qui arrivent en jeu à ce tour-ci, vous trouverez un rappel des règles dans ce message.
• Indications RP : Privilégiez les réponses courtes. Si vous parlez à quelqu'un, taggez-le dans votre message (pour rappel, un tag s'écrit ainsi : @"PSEUDO COMPLET DE LA PERSONNE" les guillemets sont essentiels). Le résumé ainsi que l'inventaire en fin de message sont obligatoires. Si vous souhaitez faire plusieurs réponses, laissez passer un petit délai (indicatif : 2-3 jours) entre les réponses de votre personnage pour que d'autres aient le temps de jouer.
• Dés : Lancer les dés dans le sujet dédié et se référer aux règles.




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• Participation : Les participant.e.s à ce sujet sont : @Aethra - @Aiden - @Alzyre de Launcet - @Amadeus Domitia - @Cadwell - @Elendîs - @Eléonore Irvine - @Eugénie Vaël - @Fionnuala Vaël - @Isbeil Byrne - @Lachlann Vaël - @Vera
• Absence au tour précédent : @Aidenet @Eugénie Vaël n'ont pas participé au tour précédent : aucune conséquence pour ce tour mais, en cas de nouvelle absence, vos personnages seront considérés comme n'ayant jamais participé à l'évènement et il faudrait vous inscrire pour en reprendre.
• Exclusion de l'event : après deux tours sans réponse, voici les personnages exclus de l'event : @Katriel de Palia, @Paco Tohopka et @Sioned Meahger. Si vous souhaitez y participer à nouveau, veuillez vous inscrire à nouveau.

Le jeune templier jaugeait les deux inconnus, sans animosité dans le regard, mais avec méfiance et circonspection. Étaient-ils tous les trois à la poursuite du semeur de plumes ? Y'en avait-il plusieurs ? Était-ce pour faire diversion, ou la piste menait-elle au contraire au Laurier ? La deuxième hypothèse n'était pas sa préférée, mais Cadwell ne pouvait pas laisser ses considérations personnelles brouiller son jugement. Ici, dans la ruelle, il n'était que templier.

"Très bien, dans ce cas, vous ne voyez aucun inconvénient à passer devant ?"

Il ne proposait pas uniquement cela pour ne pas tourner le dos aux deux individus, mais également parce que d'après les paroles de la femme, ils semblaient savoir mieux que lui dans quelle direction chercher. S'ils avaient vraiment le même but, il était prêt à se laisser guider… prudemment, pas aveuglément. Le templier gardait l'oeil ouvert, et la main à portée de son épée. Quelle que soit la direction dont il viendrait, le danger pouvait certainement les guetter à mesure qu'ils se rapprochaient des indices semés par… cette mystérieuse ombre.

Résumé : Cadwell ne relâche ni sa méfiance, ni son attention, mais il décide de croire @Aethra pour le moment. Il lui propose, ainsi qu'à @Aiden, de passer devant pour partir en chasse de l'ombre mystérieuse…

Inventaire de Cadwell:

Ses bras puisaient dans une force insoupçonnée, balayant d'un geste net tout commentaire inapproprié, comme les pensées de ceux qui la disaient femme frêle ou fragile, de par sa taille ou la fragilité qui pouvait se dégager de sa silhouette. Il était vrai qu'elle n'arborait plus cet entrain de la vingtaine, mais qu'ils voient tous ô combien la Princesse était bien plus forte et à même de porter la couronne aujourd'hui plutôt qu'hier. Dans son coeur et dans son esprit, aucun homme fièrement bâti ne pouvait se vanter de la surpasser.

Toute sa juste valeur se lisait dans le regard de sa jeune fille, sublime dans sa tenue chantriste qui scintillerait plus fort si les rayons du soleil le permettaient. Fionnuala les aveuglerait tous si elle se voyait telle qu'Eugénie Vaël la voyait. La présence de  @Fionnuala Vaël et  @Lachlann Vaël étaient pour la Princesse un soutien incommensurable qui la nourrissait d'espoir, d'énergie et de courage. Elle avait croisé leur regard dans un léger hochement de tête, toute dans son habituelle discrétion après ses années passées dans l'ombre d'un époux imposant. Augustin Dumas l'aida également à relever le Prince qui finit par se tenir fébrilement sur ses jambes, alors que le discours ingrat d'Ardal Irvine enserre le coeur d'Eugénie dans un étau. Ses sourcils se fronçaient, laissant apparaître ses rides sur le coin de ses yeux qui en avaient déjà vu des traitres, par le passé.

Tandis que Lachlaan répliqua, la Princesse sentit cette montée d'adrénaline l'envahir, cette fiévreuse envie de justice lui parcourir les veines. Sa tiare lui pesait souvent sur la tête, mais présentement, elle lui donna des ailes. Sans jamais lâcher le bras de son mari qu'elle soutiendrait jusqu'à la mort, sa voix tonna comme le grondement sourd d'un tonnerre. Son doigt se releva lentement vers le conseiller, qu'elle pointa comme si sa main était une arme ; et elle l'était bel et bien.

IL SUFFIT ! ordonna-t-elle d'un ton à glacer le sang. Vous n'avez que trop parler, vous n'avez que trop insulter votre Prince. Ses pupilles sombres toisaient l'homme, cet individu proche de son époux qu'elle n'avait jamais apprécié. Qu'importe le secret auquel faisait référence Ardal, il était hors de question que Kendric se soumette à cause d'un point noir du passé qui laisserait son conseiller le tenir en laisse comme un vulgaire pantin. Vous n'êtes pas exempt des lois. La déloyauté, la tromperie, la mutinerie n'ont pas leur place en Starkhaven. Arrêtez le Conseiller Irvine ! déclara-t-elle aux gardes présents, surplombant avec plus de vigueur l'ordre du Prince.

Impuissante, Vera observe la farce grotesque qui se joue autour d’elle, factionnaires séditieux, badauds tapageurs, élite flageolante ou trop forte en gueule. Fionnuala, malgré la mise en garde soufflée plus tôt, s’écarte pour s’opposer au conseiller Irvine, et protéger de sa carrure de titan, de son plastron flamboyant, ce père qui chancelle. Et les menaces pleuvent, ricochent sur les égos dressés, égratignant au passage le bordel et ses pensionnaires. Rats, coupables tout désignés de la décadence de cette cité monstrueuse, cet ogre qui broie et souille, brise et piétine : les corps, les consciences, les rêves… Coupables, comme si les petits ne demeuraient pas sous la coupe des grands, accusateurs ; comme si la misère naissait spontanément, sans antécédents ni moteur, pour le simple plaisir de nuire ; comme si la masse, informe et scélérate, s’accommodait en se flattant de sa condition misérable. « Occupez-vous de relever le Prince rapidement. » avait soufflé la Chercheuse en s’éloignant affronter Irvine et sa fille. « Qu’il aille au diable. » songe désormais Vera, alors que lui reviennent, par vagues brutales, les souvenirs de la purge. Et ses yeux glissent vers les silhouettes endimanchées, s’arrêtent sur ces assassins aux cols d’hermine qu’on lui somme de secourir, saisir de ses mains celles par qui tant de sang a coulé. Kendric, avant de s’effondrer, ne venait-il pas de la menacer - tout en fureur et mépris ? Et cette princesse, qui s’est refusée à fouler de ses précieux souliers jusqu’au sol du Laurier ? Et ce fils sans couronne, à la fierté aveugle, complice d’un Prince dont il se félicite des méfaits ? Cette fille orgueilleuse, cette Chercheuse brutale ? Ce conseiller cruel ?

« Qu’ils aillent tous au diable. » Lentement, Vera se recule d’un pas, repoussant de sa présence - infecte, obscène, rat, putain ! - les spectateurs qui la conspuent, et dont elle reconnaît certains visages : ici, un époux par trop volage ; là, l’ombre d’un fiancé prudent (« Comprenez bien, ma dame, à mon âge, il faut bien profiter ! ») ; et là, le patriarche mélancolique, au bras de sa dame, toute en plumes et protestation ; maris et pères, frères et amis, notables, chantristes… Et tous les envieux, les minables éconduits, faute d’argent ou de manières. Au diable, tous !

La maquerelle se retourne, la fureur supplantant l’angoisse, qu’elle compte bien présenter aux siens pour justifier sa fuite. Le danger plus que l’orgueil blessé, le bon sens plus que la frustration de ne pouvoir répondre aux injures, faute d’un nom, d’un titre - laissés là-bas, si loin, en Orlaïs. D’un pas déterminé, Vera rebrousse le chemin - mouvant - emprunté plus tôt, glisse au milieu des corps tendus, jusqu’à se porter sur le seuil de son Laurier où demeurent perchée la famille princière qu’elle a choisi d’abandonner. Au diable, tous ! Oui…

« Havenoises et Havenois : qu'en dites-vous ? La voix d’Irvine fige la hyène sur le pas de sa tanière. N'en avez-vous pas assez qu'on ne fasse rien contre ces rats, d'ici et d'ailleurs, qui ne cessent de se jouer de nous et de nous ridiculiser - qu'on vous fasse payer à leur place ?
― IL SUFFIT ! Tonne la princesse, arrachant Vera au seuil qu’elle entend franchir. Sans bouger, la maquerelle écoute, paupières closes, la partition redoutée. Un air de crépuscule. Le chant du cygne. Vous n'avez que trop parler, vous n'avez que trop insulter votre Prince. Vous n'êtes pas exempt des lois. La déloyauté, la tromperie, la mutinerie n'ont pas leur place en Starkhaven. Arrêtez le Conseiller Irvine ! »

La foule est chauffée à blanc. Irvine domine.
« Ils vont nous tuer. » Par excès de zèle, ou maladresse ? Qui, du Lion ou du Dément ?

« Au diable, au diable ! » Elle le souhaite de tout son être.

« Quels rats, conseiller ? » Volte-face : Vera se tourne, à pas comptés, cherche du regard l’homme qu’elle vient d’interpeller. « Vous ne trouverez, ici, que les enfants de votre Cité. Car assurément, vous ne lui êtes pas étrangère : autorité et responsabilité vont de paire. » Ils vont nous tuer. Lentement, pourtant, elle s’avance. Et la nuque se raidit, le menton se redresse. « En interrogeant les havenoises et havenois, vous m’interrogez aussi. Alors, je vous réponds : gardez-nous d’un nouveau bain de sang. » Le sien, celui de ses filles… Et de tous ces autres qui l’indiffèrent, mais dont elle décide, aujourd’hui, bon gré mal gré, de protéger le flanc. Qui la défendra, elle, si elle ne s’en charge pas ? « Starkhaven… » Un coup d'œil par-dessus son épaule, en direction de ce Prince éreinté et de cet héritier qui ne l’est plus. « ... a besoin de ses fondations pour affronter l’Enclin qui approche. Voilà ce que, havenoise, maquerelle, je vous réponds. L’union. Sans quoi, hélas… Je crains que vos ambitions personnelles ne nous mènent à notre perte bien avant l’Engeance. »

Et finalement, elle se tait.
Au diable, tous.

Vera se sent impuissante face à la réponse de @Fionnuala Vaël et le discours d'Ardal Irvine. Se souvenant du mépris global qu'on lui adresse (ainsi qu'à ses filles), couplé à la menace qu'elle perçoit, Vera décide ce que combat n'est pas le sien et laisse aux bonnes gens la responsabilité de leurs affaires. Elle s'apprête à rejoindre le Laurier lorsque la dernière apostrophe d'Ardal - et la réponse d'@Eugénie Vaël - l'arrête dans sa fuite. Comprenant que la situation est en train de déraper, elle tente d'apaiser - un peu - les tensions et de mettre en lumière les contradictions du conseiller.

TL;DR : Vera déteste tout le monde bis mais elle a peur pour son fiak.