Le caillou dans lequel Yara vient de passer ses nerfs roule sur le sol avant de finir dans le caniveau. Trop loin. Son talon gratte, fouille le sol sans succès, alors elle soupire avant de reprendre sa marche. Le Bascloître a beau grouiller d’activité autour d’elle, personne ne s’arrête pour la saluer. Le flot s’ouvre au contraire, comme une marée cherchant à éviter un rocher, ou bien fonce avec l’indifférence de vagues qu’elle évite alors, avec souplesse, juste avant d’être heurtée. Elle a l’habitude de ce petit jeu, de ce rejet discret qui reste toujours mieux que celui, plus bruyant, que lui réserve parfois les plus teigneux du quartier. Et, même si elle se doute que sa grand-mère ne voulait pas qu’elle s’éloigne beaucoup de la maison, elle s’enfonce toujours plus dans le courant, le remontant les mains dans les poches, une moue d’ennui au visage, ses longs cheveux noirs s'agitant sur ses épaules telle une masse furieuse.

Elle aimerait bien avoir quelqu’un avec qui râler, la petite Yara de onze ans. Quelqu'un avec qui se plaindre de sa mamie adorée qui l’a – aussi gentiment que fermement – mise à la porte parce que ses incessants battements de jambe la rendaient folle. Quelqu’un comme Islan ou Danylle, mais cela fait des jours qu’elle ne les a pas vus. Elle a beau savoir que leurs nouveaux emplois leur laissent peu de temps, cela n’empêche pas leur absence d’être piquante – loin de là – et c’est sur un nouveau soupir qu’elle bifurque pour rejoindre des rues moins animées.

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a désiré des amis. Pas des amis comme tonton Ielvin, qui la porte sur ses épaules et la chatouille le soir avant de la mettre au lit. Non, des amis de son âge, avec lesquels chahuter, courir dans les rues, et s’émerveiller des fourmis se faufilant entre les pavés. Des gamins qui ne verraient pas d’abord ses oreilles rondes ni ne lui tireraient les cheveux pour les moquer. Des amis qu’elle n’aurait pas à regarder en levant la tête, pour vivre avec eux des aventures dignes d'être racontées. Oui, dans le secret de son cœur, Yara a toujours voulu des amis, mais même dans ses pires moments de solitude, jamais elle n’a voulu côtoyer le trio sur lequel tombe soudain son regard. Ou, du moins, elle ne l’a plus voulu depuis ce jour où ils l’ont mise au défi de voler une pomme sur un étal et qu’elle s'est bêtement exécutée – encore plus bêtement ravie d’avoir enfin un peu d’attention, et cela jusqu’à ce qu’ils ne crient pour attirer sur elle celle, indésirée, du vendeur qui l’a ensuite traînée dans les rues, insensible à ses hurlements.

C’est le bruit qui a attiré ses pas. Des rires un peu étranges : plus coupants que joyeux. Oui : dans la ruelle autrement déserte, les garçons ont aujourd’hui l’air de commettre un mauvais coup et, si Yara change de direction pour avancer vers eux, c’est aussi bien parce qu’elle ne peut refreiner sa curiosité que parce qu’une part d’elle espère bien pouvoir leur rendre la pareille. Leurs têtes sont baissées. La chevelure rousse des deux qu’elle sait être frères reflète le soleil. Ils ne la remarquent pas arriver avant qu’elle ne signale sa présence. Ils ne la remarquent pas avant qu’elle le voie.

Même cloué au sol par un pied, même en sang, le chat continue vaillamment de claquer des dents. Il est dépassé pourtant, décharné, écorché. Sous la saleté qui le recouvre, le poil qu’on devine aussi flamboyant que la tignasse de son tortionnaire s’arrête brutalement au niveau d’un œil ou, plutôt, là où devrait se trouver un œil s’il n’y avait tout ce rouge. Un rouge qui gagne la vision de Yara, puis son ventre avant de le tordre. Un rouge qui teinte sa voix quand elle ordonne soudain :

« Lâchez-le ! »

Surpris, les adolescents relèvent la tête. L’inquiétude de leur expression laisse vite place au soulagement, puis à autre chose. Ils sont grands, mais Yara l’est aussi : elle n’a pas besoin de lever le menton pour les dévisager, et peut-être cela les agacent-ils encore davantage alors que l’un d’eux réplique :

« Dégage, la bâtarde, avant qu’on t’raccourcisse un peu plus les oreilles. »

Un rire lui répond sur sa droite, aussitôt repris sur sa gauche. Trop occupés par leur blague, les sales gosses ne remarquent pas que le visage de Yara s’est soudainement fermé. Ils ne voient pas ses sourcils se froncer, ne sentent pas la chaleur qui embrase son regard, chassant le vert pour ne laisser que la lueur de la rage.

Et c’est toujours ce sourire cruel, arrogant et stupide qu’ils affichent, au moment où Yara leur saute dessus.

« Maferath alors ?
— Miaou ?
— T’as raison, les coincés en rouge tireraient la gueule. »

Yara rirait bien, si son visage ne lui faisait pas si mal. Tout comme ses bras, ses côtes, ses jambes… Les pavés du Bascloître ne lui ont jamais parus si inégaux, et une grimace tord ses lèvres ensanglantées quand l’un d’eux lui frappe les orteils. Une grimace au goût de fer, mais aussi de victoire.

Parce qu’elle a gagné, et le chat dans ses bras en est la preuve. Quelques-unes de ses blessures lui sont dues : il a râlé, feulé, griffé, mordu même, avant de réaliser qu’elle tentait de l’aider ; mais elle ne lui en veut pas, et c’est le menton fier qu’elle clopine, rendant avec défi leurs regards aux passants jusqu’à ce qu’ils tournent la tête. Elle doit un peu ressembler à une sauvage, elle en a conscience, tout comme elle se doute qu’après ça – c’est sûr –  les parents du coin voudront encore moins qu’elle joue avec leurs enfants. Bah, ce n’est pas grave : ce n’est pas comme si ces derniers en avaient envie, de toute façon, et elle a un nouvel ami. Non, pas un nouvel ami : un frère d’armes, avec lequel elle a saigné et vaincu.

« Raaaaah, ça m’agace » lâche-t-elle un peu trop fort, s’attirant un nouveau regard auquel elle répond en haussant les épaules. « Tu sais quoi ? Ça s'ra Le Chat. C’est bien ce que t'es non ? Alors ça suffira le temps que tonton m’aide à trouver autre chose. »

Les maisons deviennent de plus en plus familières, les badauds de moins en moins nombreux jusqu’à ce que, enfin, Yara gravisse une marche défoncée.

« Tu vas voir, il est génial tonton. Vous allez trop vous aimer. » promet-elle avant d’ouvrir la porte.

Devant la petite fenêtre, deux silhouettent se découpent contre la table du salon, et elle leur adresse un sourire quand ils se retournent. Un sourire large. Un sourire douloureux. Un sourire qui, dans le contre-jour, dévoile un petit trou dans la dentition.

« Tonton, mamie, j'suis rentrée ! »

La voilà enfin, la terreur des bascloîtres, des rues trop étroites et des tontons filous ! C'est un vrai plaisir d'avoir découvert Yara sous ta plume, j'ai si hâte de lire la suite, et je suis heureuse de pouvoir enfin la libérer dans Starkhaven ! Tout le monde attend que ce petit bout de femme prenne vie

Ta demande acceptée par les autorités de la ville, te voilà maintenant inscrit(e) dans ses registres et tu peux arpenter Starkhaven comme tu l'entends ! Toutes les zones de jeu te sont désormais ouvertes, et tes nouveaux partenaires n'attendent que toi.

Mais avant de te lancer dans l'aventure, nous te demandons quelques petites dernières démarches qui permettront de bien suivre tes pérégrinations. Tout d'abord, pense à recenser ton personnage en remplissant le formulaire des bottins, pour qu'il puisse ainsi apparaître dans les statistiques. Tu constateras d'ailleurs que tu as obtenu tes 100 premières pièces d'or que tu peux dépenser comme bon te semble dans la boutique !

Pour permettre à ton personnage de s'intégrer sur le forum, parmi toute cette joyeuse petite bande, nous t'invitons tout d'abord à disposer de cette fiche de présentations comme tu le souhaites : elle devient désormais ta fiche de personnage, endroit idéal pour consigner tes liens, tes idées de liens ta chronologie, ton journal intime... ce que tu veux pour suivre ton évolution et la rendre accessible aux autres ! Pour des recherches plus précises, tu peux te tourner vers la demande de liens dans Relations ; et pour te lancer pleinement dans l'aventure, tu peux chercher des RPs dans Aventures. Tu peux également te tourner vers le décor pour trouver des situations MJ à intégrer, selon ton désir, dans ton jeu.

Tu peux discuter avec les membres de la Faction Hors-la-Loi ici et te tenir au courant de l'avancée de son influence dans la Cité-État de Starkhaven ! Jette un œil à ses projets pour trouver des petits défis à relever  Et tu trouverais également dans le tableau du cantor toutes les informations sur les organisations, ainsi que des forums dédiés si tu fais parties d'une ou plusieurs.

Pour le côté plus festif mais totalement accessoire : une zone flood n'attend que tes envies de détente et d'animations.

Enfin, plusieurs formalités importantes qui te suivront pendant toute ton aventure parmi nous.
À compter du 20 de chaque mois, et jusqu'au dernier jour de celui-ci, un recensement mensuel sera organisé pour savoir si tu souhaites rester parmi nous ; si tu a posté ton absence, tu n'as aucune inquiétude à avoir, tu seras pris en compte.
Enfin, lorsque tu ouvriras un sujet, pense bien à le recenser dans la chronologie du forum ; fais-le également à sa clôture.

Après toutes ces explications, tu te sens toujours un peu perdu.e ? Pas de panique ! Tu peux à tout moment demander de l'aide dans la zone de parrainage.

Après toutes ces petites informations, Ainsi tomba Thédas te souhaite un très beau moment de jeu. N'hésite pas à contacter Andrasté si tu as la moindre question !