GRAND TOURNOI - Cérémonie et inauguration
La foule s’entassait dans Mirestreet. Du bord du ruisseau jusqu’aux devantures des boutiques. Des panneaux en bois fabrication maison, vantant la gloire d’Andrasté montaient très haut.
Obadiah se dirigea comme tout le monde vers la Cathédrale. Il fut obligé de se frayer un chemin centimètre par centimètre au milieu des spectateurs retranchés à leur poste. Les badauds venus assister à l’évènement refusaient de céder un pouce de terrain. Des gardes passaient leur temps à rameuter des individus en plein sur l’esplanade, pour les renvoyer à leur morceaux de rue, hors du passage du Prince qui allait arriver pour inaugurer. Des petits mômes chevauchaient les épaules de leur père. Un millier de minuscules drapeaux de Starkhaven à bout de petits bâtons voletaient au vent.
Bientôt midi. La température qui descend encore. Des édiles en grande tenue qui se les gèlent. Obadiah, à tenter de se frayer un chemin. Les spectateurs bouche bée devant l’édifice, tous abrutis de froid. Obadiah sautilla et aperçut quelques détails : la garde d’honneur des templiers. L’un des chef du chantier, nerveux. L’impression qu’il donnait : « Pourvu-que-le-Prince-soit-satisfait. »
Fargo, l’un des nains du Carta, sortit de la foule, comme un diable de sa boîte, et fonça vers Obadiah. Un crétin dans le public cria hilare:
« Manaohani a botté le cul de Ny’ari ! »
Juste pour énerver Fargo qui avait perdu son pari (il avait misé sur l’elfe). Le nain fit un doigt au crétin. Ça déclencha quelques rires. Fargo tétait une demi-peinte d’alcool de grain des Marches Libres à 75°. Les gens autours gardaient leur distance en voyant qu’il était du Carta. Obadiah s’approcha de lui tout sourire. Fargo le colérique :
« Efface ce foutu sourire ! Je sais que tu voulais voir gagner cette garce de taverne avec sa maudite rapière. »
« La chance, ça va, ça vient. C’est au tour de la femme-scorpion. »
Obadiah a tendre son doigt en l’air, pour dessiner dans le vide le symbole du scorpion, en référence au collier de Manaohani.
« Manaohani a botté le cul de Ny’ari ! »
Qui retentit encore dans la foule. Fargo s’étrangla, Obadiah se marra.
« T’avais misé combien sur Tanassavir ? Tu connais le proverbe : cherchez l’efle. »
« Manaohani a botté le cul de Ny’ari ! »
Le même abruti qui a encore hurlé. Fargo le compère d’Obadiah balança sa gourde dans sa direction et lui courut après. La foule s’écarta et se referma sur le passage de nain du Carta furieux. Un grondement déchira l’air : IL ARRIVE ! IL ARRIVE ! IL ARRIVE ! Tous les gens se massèrent encore plus près. Obadiah fut bousculé. Le grondement prit de l’ampleur. Voilà le prince. Les cloches qui retentissent. Obadiah n’arriva pas à voir quoi que ce soit.
Trop petit.
Tiens ? Un type qui brandissait un panneau de bois avec un scorpion. Hommage à la gagnante du tournoi. Obadiah s’imagina Manaohani. Elle le tint suspendu de ses yeux. Il avait déjà dessiné son visage 4 fois sur du parchemin, au fusain. Il l’avait faîte radieuse et boudeuse. Il l’avait faite déterminée et enjouée. Pensée insolite : Manaohani la femme scorpion. Pourquoi elle a gagnée le tournoi ? Parce qu’elle déclenche la corde sensible chez vous et chez moi.
Obadiah tenta de suivre la foule qui s’engouffrait dans la cathédrale, après le discours de la prêtresse. Un cri lointain qui retentit : « Manaohani a botté le cul de Ny’ari ! » Un des gardes choppa par le cou, le crétin qui criait ça, comme pour lui dire : Suffit ! Le vent arracha quelques banderoles. Obadiah joua des coudes et pénétra dans la place comme tout le monde. Plus aucune place assise pour le bas peuple. Il resta dans la nef, debout. Sur l’un des côtés. Bordel ! Impossible de voir quelque chose pour un nain ! Il se sentait sonné à cause de l’ampleur du bâtiment et de son intérieur. Cierges à foison, statues monumentales, bienvenue à Starkhaven. Étranger impie, prends garde à toi. Obadiah aurait bien voulut que son père assiste à ça. Son père connaissait la belle architecture. Le murmure de la foule qui retentit entre les 4 murs. Tout le monde semble être sonné. Obadiah qui tend l’oreille et qui capte des échos. Un type raaaavit en plein milieu de la foule qui lance à quelques autres parieurs peu intéressés par le faste chantriste :
« Manaohani a botté le cul de Ny’ari ! »
Résumé : Oba depuis la foule, tente d’assister à l’arrivée du Prince. Il rejoint le bas peuple dans la nef et reste debout, mais sans pouvoir rien voir car il est trop petit.
Penché au-dessus de son bureau, l’héritier du Prince décrypte la bataille confuse qui fait rage sous ses yeux. Pièces noires et blanches sont placées à présent, ouverture lente et méthodique du Jeu pour jauger des forces en présence. La confrontation est inévitable, et des pièces tomberont. Certaines sacrifiées, d’autres arrachées, perdues, au profil d’un seul but : forcer la reddition, mettre fin au combat. Si la vie était aussi simple… Combien ont des allégeances floues, chaotiques ? Pour qui se bat Lachlann, si ce n’est pour lui-même ? Quels sont les plans de Kendric, qui ne prendrait pas le risque de s’exposer sans raisons ? Copper est-il loyal à Starkhaven ou à Amadis ? Ces figures grises perturbent toute stratégie sensée. Pourtant, diverses forces s’affrontent déjà. Il sera de son devoir de se positionner à un moment, en dehors de ses crises de colère et du refus d’être ce qu’il ne peut devenir.
Comme promis, Kendric lui a demandé de l’accompagner et de le seconder au quotidien. Préparatifs et réunions pour l’inauguration de la Cathédrale, rares moments pour prendre le temps de réfléchir. Rares aussi, les moments seul à seul avec lui, homme fatigué et las prêt à parler de beaucoup de choses tant que cela ne touche pas trop l’intime. Il est, pourtant, des choses qui doivent être dites. Et les paroles de Fionnuala qui reviennent en boucle, et ses actes aussi, forts. Dois-je vraiment me battre pour cela, pour cette famille ? Ne suis-je pas aussi Gaimont ? Alain ne sera bientôt plus là, et j’ai une place aux côtés de mon oncle. Les Vaël… Régnants mais destructeurs. Et pourtant je suis là, héritier. Tiarnan Vaël. Ironie du sort. Oui, je dois me positionner, parce que cet héritage, ces ruines, sera le mien demain. Index qui fait avancer le fou blanc de trois cases vers le centre du terrain. Lui, Tiarnan le Fou. Exposé, mais libre de son Destin. Pièce maîtresse parmi bien d’autres, qui pourra faire pencher l’issue de cette bataille… Ou d’une autre.
Une fois de plus, le jeune homme n’a pas écouté les recommandations vestimentaires d’Eugénie et a opté pour une simplicité relative : fourrure et soie, une cape bleue plus légère et moins imposante que celle de son père. Kendric marche d’un pas assuré et vif et il se doit de tenir la cadence même si cette allure n’est pas naturelle pour lui et que cela doit bien se voir. Il s’arrête, main sur le pommeau de son épée d’apparat pour écouter la Grande Prêtresse, et s’incline légèrement, respectueusement devant elle et l’immense cathédrale, respect profond pour la piété et l’œuvre des hommes. Quelqu’un lui tapote légèrement l’épaule et il constate que le Prince est déjà presque au niveau de Rebecca. S’élance presque pour revenir à leur niveau, quelques pas derrière. Père, n’avez-vous en ce monde point de respect pour qui que ce soit d’autre que votre personne ? C’est la beauté et la piété que nous célébrons aujourd’hui, et ce n’est pas comme si vous aviez grand appétit.
Les portes s’ouvrent et ils entrent dans cet espace pur et sacré, exempt de toute souillure ou péché. Le souffle coupé, Tiarnan ralentit un peu la cadence, les yeux levés au ciel pour admirer les immenses voutes de pierre et la lumière se refléter dans les vitraux, écrins de couleur dansants au rythme des pas. Si le Créateur existe, c’est certainement dans la main de ceux qui ont élevé une telle merveille. A chaque mètre, il comprend un peu plus ce qui les pousse à croire en une toute puissance, dans l’harmonie des formes et des couleurs, la disposition de l’espace, dans cette hauteur affolante, dans ce silence partagé, dans la sensation des pas sur la pierre et l’écho de l’endroit.
Tiarnan réalise qu’il est bien derrière l’étrange couple en tête, forçant un certain nombre de personnes à ralentir elles aussi. Ses joues s’enflamment, pourpres, et il tâche de récupérer à nouveau son retard sans pour autant courir vraiment, car le scandale serait alors beaucoup plus important. Il arrive finalement à hauteur de son père et leurs regards se croisent. Pincement au cœur. Est-ce bien le moment, Tiarnan ? Ce n’est pas le propos de la journée, quand bien même toute la Cité est là. N’as-tu pas besoin de temps encore ? Il reste debout et cherche @Fionnuala Vaël du regard. Est-elle seulement là aujourd’hui, en compagnie des Chercheurs ? Il ne l’a pas vue depuis sa finale. Ses yeux se posent ensuite sur @Eibhlin Byrne. D’étranges pensées se dessinent entre eux deux, dans le bleu vagabond de ses pupilles à lui. Comprendra-t-elle ?
Il se détourne finalement et les laisse-là, au plus proche du Créateur. Quelques rangées plus loin, Tiarnan s’assied. Aux côtés de Percival.
Résumé : Tiarnan se positionne sur le conflit qui secoue la famille Vaël, porté par son instinct plus que par raison.
Eibhlin était présente bien évidemment, au bras de son mari, ils attendaient ensembles l'arrivée du Prince et de la Championne, non loin des portes. Tous deux impeccablement et sobrement vêtus, elle y avait veillé, Eibhlin portait également une coiffe. Elle n'avait qu'une envie aujourd'hui : se faire discrète. Car cette journée était dédiée au Créateur, à ce bâtiment qui lui était dédié, à la piété et à l'humilité. Son regard ne cherchait personne et elle se dévouerait entièrement aux prières plutôt qu'à toute autre imprévu.
Et elle ne doutait pas qu'il y en aurait, malheureusement.
Rien ne perturberait son attitude solennelle, voilà sa promesse du jour.
Elle découvrit à son tour la nouvelle demeure du Créateur, les yeux ébahis. Elle ne put retenir quelques exaltations admiratives, forcément, mais elle les garda discrètes. Elle prit place derrière la rangée qu'occuperait le Prince et observa Tiarnan s'installer bien loin de leur père. Elle soupira et glissa à son mari : « Que le Créateur nous vienne en aide... » Elle murmura de sorte que seul lui puisse entendre, d'autant que la Cathédrale se remplissait encore, et les bruits assez nombreux pour couvrir sa voix. La déception était lisible : ne voulait-il donc pas de son soutien ?
Résumé : Eibhlin est là au bras d' @Eiric Byrne et est décidée à rester calme et discrète. Et ce même si @Tiarnan Vaël continue sur sa lancée du Grand Tournoi.
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts
> Il est là.
« Tu n'vas quand même pas y aller comme ça ? » Avait dit un premier courtisan. Mana l'avait regardé avec étonnement. Elle ne s'était jamais faite aussi belle.
« Y'a quoi ? »
Et très vite, tout le laurier y était allé de son commentaire pour lui faire savoir tout ce qui n'allait pas dans sa tenue, et sur ses cheveux sales, ça l'agaçait mais elle n'eut pas le temps de protester qu'on la jetait dans un bain, et elle se retrouva bientôt avec des petites mains partout autour d'elle qu'elle chassait tant bien que mal comme on chasse des mouches. Savons, brosses, ciseaux, rasoirs et autres ustensiles s'afféraient sur son corps et sur sa tête, des ongles de mains jusqu'aux ongles de pieds, tout y passait. Mana parvint à sauver ses aisselles du vilain rasoir, mais ce qui l'agaçait le plus c'est le temps qu'ils passaient sur sa tignasse.
« J'vais être en r'tard. »
Ça n'avait pas suffit.
[...]
Grognon, en robe et les cheveux propres et aussi soyeux que possible, Mana arrive donc au Palais, remarquablement bien habillée par rapport à ce qu'ils s'attendaient à voir. Même la Princesse ne cache pas sa surprise, et fait presque une moue approbatrice. Mana trouvé que son crâne lui gratte, d'autant plus que les tresses de partout rendent le grattage difficile, se sent gauche avec ces poulaines aux pieds mais elle se console en posant nonchalamment sa main sur la garde de Jeannine, bien accrochée autour de sa taille. Au moins sa robe est jolie et colorée, le maquillage léger, et elle a même une très jolie cape avec un col en fourrure pour ne pas avoir froid.
« V'là Jeannine, comme promis. Maint'nant j'peux vous l'dire, c'est pas trop mon truc l'épée. J'fais comme j'ai pu. » Qu'elle fait au Prince, ravie de montrer sa belle rapière dont elle est fière comme tout. Elle pense que ça doit les laisser rêveurs de l'imaginer encore plus forte avec une rapière que ce qu'elle a montré pendant le tournoi, et nulle doute qu'elle a fait ses preuves comme escrimeuse. Mais il la regarde plutôt comme un oiseau exotique qui piaille trop et personne n'a vraiment envie d'engager la conversation, sous peine de l'encourager. (Peut-être aussi parce que ce sont des culs-bénis hautains.) Mana ne se laisse pas intimider pour si peu, elle dévisage tout le monde droit dans les deux, malgré ses deux têtes de moins que le Prince et une tête de moins que les autres. Pour elle, ils ont juste tous un balai dans le cul et c'est un peu triste.
« Z'avez perdu vot' langue, tous ? » Passant d'un regard morne à un autre.
«
« D'ma longue expérience, se taire fait pas pleuvoir de l'or, Kendric de Starkhaven. Et au fait pour c't'histoire de bateau... V'vous souvenez ? Un beau p'tit bateau au pav'llion rouge et n... »
«
Elle lève alors les yeux au ciel et grimace, lâchant un juron entre ses chicots, puis continue, soudainement goguenarde.
« C't'ait pas ma seule offre d'ailleurs... »
«
« Oh, rien, rien. »
Elle tousse. Alors qu'elle marche derrière Grand Prince et Petit Prince, pressant le pas pour tenter d’interagir avec le rabat-joie en chef, quelqu'un, un valet probablement, la tire constamment pour la forcer à rester derrière, de façon fort pénible. Elle finit par s'arranger pour lui marcher sur le pied mais voilà qu'ils arrivent à la cathédrale de toute façon et le raz-de-marée humain coupe court à toute discussion.
Ses yeux ébahis découvrent avec émerveillement et naïveté l'intérieur de la cathédrale, alors que sa bouche tordue commente ce qu'elle voit à qui voudra bien écouter. Elle parle plus pour elle-même de toute façon.
« Et beh. Ç'flotte pas mais c'pas mal quand même. » Dit-elle, entre autre. Le valet la conduit jusque là où elle est censée aller, elle s'assied puis soupire rapidement, baille même et trépigne sur place. Mana s'emmerde déjà.
« C'ma première messe, » qu'elle fait, vaguement émue et un brin inquiète sur ce qu'elle s'apprête à voir. Si quelqu'un s'intéresse à elle, encore une fois. N'ont-ils pas la moindre curiosité ?
J'n'ai rien à foutre là.
Résumé : le Laurier a fait de Mana la plus belle pour assister à sa propre consécration et elle est à l'heure, badine avec le Prince, parle trop mais elle est sage.
Comme quoi il ne faut jamais dire jamais.
Déjà parce que ça fait plaisir à Mana. Enfin croit-il.
Ensuite, havenois dans l'âme, ce serait quand même dommage de manquer un tel moment historique. D'autant plus qu'il est un peu triste d'avoir loupé la parait-il esclandre des Vaël. Yara a eu beau lui décrire plusieurs fois les événements de la petite finale - de la théâtrale révélation d'une Irvine cachée aux propos grossiers tenus par la plus grande des Vaël, Ielvin ne l'a pas crue un seul instant. Et puis quoi encore ? Si elle avait voulu vraiment piquer son intérêt, sans doute qu'elle aurait du inventer l'arrivée d'un amant imaginaire se proclamant père légitime de l'enfant à venir de la Dame de Corintamh. Fais-le débarquer au milieu de la lice sur un dragon crachant des arc-en-ciels et là tu aurais piqué mon intérêt ! C'est pour lui clairement plus crédible que ce qu'elle lui a rapporté.
Il paraît que la curiosité est un vilain défaut, mais maintenant que les graines du doute ont été plantées, difficile de les ignorer. Faudrait pas qu'elles prennent racine des fois. La Chercheuse qui emmerde le Prince !?
Quant au Prince... Ah si le Prince le remarque à nouveau c'est clairement un signe du destin ! N'en déplaise à Mana, c'est qu'il a eu le béguin pour lui ! Non et puis sérieusement, comment ce très cher Kendric le remarquerait à travers la marée de badauds s'il prend garde à se tenir à l'écart cette fois ?
En effet, une fois rendu sur place, l'elfe est rassuré de constater que la foule est au rendez-vous et surtout nombreuse et agitée. Opaque. Parfait. Le rat des cités y est à son aise. Il sait naviguer comme un chef dans l'anonymat grouillant des passants. Mieux encore, il sait y trouver ses points de repères, y compris ce gredin auprès de qui il a parié une coquette somme d'argent pour la victoire de la capitaine.
- Nah c'pas moi qu'ait ton pactole filet mignon. Le sobriquet lui fait rouler des yeux vers le soleil. Demande au boss. L'est à l'intérieur. S'ensuit une description sommaire dudit boss. Une description qui pue le type du Carta. Super. Chercher un nain du Carta à capuche au milieu de l'essaim havenois c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Oh tu l'reconnaitras, t'inquiètes pas. Lui assure-t-on.
Certes.
Au moins Ielvin ne peine-t-il pas particulièrement à pénétrer dans la Cathédrale et à se glisser sur les côtés de la nef (les valets ne l'auraient probablement pas placé ailleurs) suffisamment loin du centre pour se croire en sécurité sous la protection de ces majestueuses voutes et des reflets chaleureusement colorés des vitraux. Dans ce beau bâtiment aux milles lumières et aux milles visages, même le regard fixe des statues ne saurait s'arrêter à un simple, un insignifiant elfe comme lui.
D'ailleurs, le blond tout infidèle qu'il puisse être, ne peut s'empêcher d'être un tantinet ému par la beauté et surtout la grandeur de l'endroit. Ses yeux se perdent un instant dans la hauteur des poutres richement décorées avant qu'une masse sombre ne le rappelle plus bas.
- Hop ! Pardon l'ami ! S'exclame-t-il alors qu'il vient de rentrer dans quelqu'un de plusieurs têtes de moins que lui. Son premier réflexe c'est évidemment de vérifier ses poches puis de se souvenir qu'il n'a de base pas grand chose à dérober.
Baissant le menton, la fripouille ne peut qu'écarquiller les yeux en reconnaissant la figure d'un roublard plus grand que lui (figurativement parlant). Oh bah tiens ! Obadiah ! Bah ça alors, tu t'es acheté une foi andrastienne maintenant ? La Pierre c'était plus assez rentable pour toi ? Vraiment la dernière personne qu'il se serait attendu à croiser dans un lieu andrastien.
Quoique... Alors qu'un murmure s'élève dans la foule, Ielvin relève les yeux et ne peut retenir un raclement de gorge lorsqu'il trouve enfin sa chère capitaine affublée d'une tenue qu'il n'aurait jamais imaginé sur elle.
- Fagotée comme une bourgeoise ! Et c'est quoi ces horreurs aux pieds ? Dirait presque une poule de luxe du Laurier ! Il ne croit pas si bien dire. Même s'il trouve dans le fond la robe assez charmante et même que la couleur lui sied bien au teint. Oh mais suis-je bête, tu ne dois pas y voir grand chose mon pauvre. Je te proposerai bien de te prendre sur mes épaules mais je suis plus tout jeune, c'est qu'mon dos est plus ce qu'il était ! Son humour par contre lui, ne s'est pas émoussé. C'est qu'on fait difficilement plus bête.
Qui aurait cru pouvoir apercevoir un elfe dalatien parmi les havenois - qui festoyaient en cette agréable journée de Tollecourse - leur nouvelle Cathédrale andrastienne? Drynne était pourtant bien là, son armure de Garde des Ombres réfutant quelconque commentaire déplacé. Ou du moins, ouvertement à portée de son oreille pointue.
Depuis la nef qu’il n’avait pas quitté des yeux cette architecture monumentale, ne baissant les yeux que pour se trouver un chemin vers les rangs, où la plupart des Gardes s’étaient déjà posés. Et puis, croiser le regard des shemlens ne l’intéressait pas particulièrement, et encore moins celui des templiers, dont il sentait les regards attentifs.
Les yeux gris de l’elfe étaient rivés vers la voûte de l’immense Cathédrale. À le voir, on aurait cru qu’il dévisageait tout un ciel aux étoiles plus scintillantes les unes que les autres.
Il avait pris sa place tout juste près d’un pilier, s’y sentant confortable, comme s' il avait trouvé un semblant d’arbre à côtoyer. En cas de danger, pourrait-il grimper? Certainement pas, mais c’était un moyen de se sentir plutôt à l'abri du reste tout de même. Il avait appris que ces petits raccourcis mentaux l'aidaient plutôt bien et en profitait.
Les images des quelques ruines qu'il avait vu, d'antan, défilaient sous ses yeux, se juxtaposant à celle qu'il détaillait maintenant. Vivre ce moment semblait surréel, et il se surprit à remémorer les histoires de l'Archiviste à propos d'Arlathan, la cité elfique par excellence. Il ne se souvenait pas de toutes les descriptions exactes qu'on lui avait données; de toutes façons, le Drynne plus jeune avait toujours préféré de les compléter mentalement, à sa propre guise. Un rêve à goût amer. Fouler les encombres de ces mémoires n'avait pas été dans ses plans cette matinée-là, et il essaya tant bien que mal de ne pas y songer.
Le gros coude de Mukae vint le heurter au haut de la jambe, et il fut arraché de ses pensées. Drynne avait horreur à ce côté volatile de son amie. C’est que cette naine était parfois si brute (pour ne pas dire toujours), à le cogner d’on ne sait où!
“ Ir abe-” - il se rattrapa tout juste à temps: ” Je vous demande mes excuses.”
Et bien. Cela commençait bien. Se lier d’amitié était siiii facile pour les dalatiens, pas vrai ? Le jeune homme, costaud pour un elfe, n’avait pas su se rattraper à temps. Mukae salua la shemlen, la reconnaissant aussitôt et échangeant quelques mots qui échappèrent à l’elfe encore irrité. Drynne ne connaissait pas vraiment les Gardes de Starkhaven - après tout, il était sur cette ville depuis à peine un mois - mais savait qu’elle et la naine se connaissaient d’assez longue date. L’occasion pour qu’ils échangent quelques mots ne s’était jamais présentée. Et maintenant…
Une fois la figure imposante retournée, Drynne se retourna vers la naine, comme qui «criait» son «chuchotement». Un langage qu’ils partageaient depuis toujours tous deux, de manière assez comique.
“ Il faut vraiment que tu arrêtes ça! ” Et c'était un tiers de ce qu'il voulait lui dire, mais l'occasion l'empêchait de s'exprimer. La naine n'avait pas beaucoup de considération pour les événements religieux, et empêchait l'elfe de son habituel calme. Quoique païen, l'elfe tenait à respecter la foi des autres, quelle qu'elle fut.
Sans parler que... Ce n'était effectivement pas la première fois que cela arrivait, et tous deux le savaient très bien.
« Roooh ça va, ça va.» la naine fit un mouvement de main nonchalant, l’air insouciant, sa voix chuchotant en retour : « C’est ma pote Leone,... elle a toujours l’air fâchée, t’en fait pas! » C’était facile à dire, quand on connaissait déjà plus de moitié des Gardes des Ombres de la ville, et qu'on savait embobiner n'importe qui. Puis elle continua, râleuse « Ahlalalala… c’est que j’me fait chier… Je ne vois absolument RIEN !» C’est vrai que la naine était entourée de tous les côtés. À croire que même lorsqu’ils seraient assis, ils ne verraient pas grand chose. L’elfe refoula un soupir, se calmant à la vue assez amusante de la petite guerrière.
“Tu n’as qu’à regarder en haut, le reste… tu ne perds pas grand chose.” - chuchota-t-il à son amie en retour, encore de manière particulièrement trop intense pour un chuchotement, mais assez bas pour ne pas attirer l’attention des plus croyants. À ce qu'il pouvait deviner, le Prince était finalement là, et sans doute sa championne aussi.
Résumé: Drynne est à Starkhaven depuis environ 1 mois.
La saga de la petitesse continue. Drynne est fasciné plus par la Cathédrale en soi que par le reste de la cérémonie. Il voit pas grand chose derrière la foule de toute façon - et son amie, la naine Mukae, encore moins - alors elle part pour l'agression. Drynne fait déjà des amis! Ah, et oui, c’est bien @Leone !
CT : 11
End : 15
For : 11
Perc : 15
Ag : 13
Vol : 15
Ch : 15
Venue pour voir et être vue. Rengaine connue, dont Vera, pourtant, ne se départit pas. La cathédrale, assurément, est impressionnante, mais la maquerelle n’est pas là pour cela. Un témoignage de foi, alors ? Bah ! Non, simplement les affaires : celles du monde, qu’il faut bien suivre, de cette place qu’il lui faut occuper. Question de survie. D’orgueil, aussi. Constat ironique compte tenu du cadre du moment. Vera, d’ailleurs, ne se sent pas à son aise. Les pierres sont froides, les murs trop nus et les percées trop lumineuses. Sa Lumière l’indispose, elle qui ne croit plus ; mais l’heure n’est pas à la révolte théologique. Il faut faire bonne figure, et en cela la matrone excelle.
Il y a bien des regards torves, quelques murmures sur son passage, mais rien qui ne suscite quelconque émoi. Les persiflages l'indifférent, de même que les ganaches hostiles. Perchée aux côtés de ses filles, Vera se presse sous la voûte de pierre, son petit cortège sur les talons. @Sioned Meahger en fait partie, spectre silencieux et étrangement lointain. L’événement, après tout, ne manque pas de solennité et plonge l’assistance dans un mutisme docile.
La foule, déjà solidement installée, coupe finalement la progression de la troupe à travers la nef. Sans être relégué aux derniers rangs, le groupe doit se contenter de bancs* en relatif retrait de l’esplanade centrale, tout proche d’un imposant brasero de pierre. Si Vera lorgne un instant une place plus au devant de l’assemblée, la maquasse préfère toutefois rester avec ses cocottes : les récentes frasques avec le Carta ont laissé des traces, de sorte qu’il lui paraît important de s’afficher aux côtés de ses filles. Le Laurier demeure, envers et contre tous. Et même ici.
- Résumé:
- Vera est présente, à l'instar de certaines courtisanes du Laurier et de sa célébrissime intendante. Si elle n'a pas particulièrement envie de s'infuser un sermon chantriste, la mère-maquerelle a conscience que l'événement est important et ne peut être manqué.
*Le groupe est installé entre le repère b et le repère c.
Résumé : Taenar accompagne son maître et Sertoria Avitus avec Dorte et Zélia. L’ambassadeur et son invitée sont installés sur les bancs du transept occidental, les serviteurs se dispersent ailleurs pour profiter autrement de la cérémonie.
Elle se permit un regard vers Kendrick Vaël, qu'elle voyait de dos, et son héritier. Cordélia se demandait souvent ce qui pouvait se tramer dans la tête de quelqu'un de son âge, déjà posté si haut. Elle ne l'enviait pas vraiment. Ses yeux vagabondèrent de visage en visage, sans reconnaître grand-monde, alors qu'elle choisissait une place debout aux côtés des autres dévôts. Tends l'oreille, Cordélia.
Elle chercha Isbeil ou Alzyre du regard ; l'une était probablement assise avec les mages, et l'autre introuvable. Pourtant, son ami devrait apparaître d'une minute à l'autre, songea-t-elle.
Cordélia se place debout, le plus près possible du centre de la cathédrale et des premiers rangs.
CT : 13/13
End : 14/14
For : 11/11
Perc : 15/15
Ag : 14/14
Vol : 12/12
Ch : 13/13
J’étais donc arrivé avec grâce et prestance dans un défilé de templiers flamboyant – pour ce qu’ils pouvait flamboyer –, les yeux flirtant avec chaque paroi, chaque vitrail. Le moins qu’on puisse dire était qu’ils avaient beaucoup de moyens au nom de la foi ; je me demandais avec cette douce ironie s’ils feraient de même pour gérer l’éducation et la pauvreté de cette cité. Certainement pas. Ils avaient des comptes spirituels à rendre au Créateur, pas le temps pour les plus démunis.
Ce fut la tête emplie des songes les plus hétéroclites que mon attention fut attirée par un visage familier : elle était déjà présente, et je ne manquai nullement l’émoi pour cette impressionnante bâtisse sur les doux traits de son visage. Isbeil, l’apprentie que tout le monde semblait un peu oublier, ou qui se remarquait justement par son absence et sa discrétion. Depuis la dernière fois, j’avais fait quelques recherches pour en savoir plus (après tout, connaître les individus que nous étions censé protéger me semblait une évidence), et très peu de templiers avaient su me renseigner. Mais bon, je savais désormais l’essentiel : pieuse, de bonne famille. C’était amplement suffisant pour cerner la personne, sans parler de notre rencontre en pleine nuit.
Je m’approchai donc sans me poser la moindre question, un grand sourire empli de malice sur mon visage et le corps droit. Malgré la foule, je parvins à la rejoindre, la saluant d’une légère courbette de la tête.
- « Eh bien eh bien, si ce n’est pas la petite cachotière ! »
J’avais pris de la lecture sur moi pour passer le temps de la cérémonie au cas où, mais j’avais désormais mon petit temps d’amusement tout planifié.
Résumé : Alzyre arrive dans la cathédrale et ne peut qu’en admirer l’architecture, même s’il la trouve un peu rustique. Il repère @Isbeil Byrne et décide de venir l’embêter.
Résumé : Aerontus se rend donc à l'inauguration de la nouvelle cathédrale en compagnie de @Sertoria Avitus , @Taenar, Dorte et Zélia. Les deux premiers se placent sur les bancs qui leur sont réservés, les autres se dirigent ailleurs à d'autres fins. S'il observe en tout premier lieu le prince, l'ambassadeur prête attention également à l'héritier @Tiarnan Vaël.
Le jour était heureux ; le Chercheur de Vérité sénior n'en était pas moins contrarié.
Tout d'abord, il y avait le Prince, si proche de lui et pourtant si inaccessible, qui ne cessait d'ajourner leur entretien comme si la Divine Hortensia I n'avait débauché qu'un vulgaire colporteur à Starkhaven. La lenteur de ses investigations l'irritait, et @Fionnuala Vaël, sa voisine deux têtes plus haut, devait probablement se douter de la petite conversation qu'il allait bientôt avoir avec elle sur ses épanchements familiaux publics. Fort heureusement, celle-ci avait adopté depuis le profil le plus bas que sa taille gigantesque lui permettait d'adopter, laissant le Chercheur sénior fouetter d'autres chats.
Arrivé à la loge chantriste, proche du promontoire principal, Keith salua ses homologues d'un « Templiers. » formel lancé à leur intention. Par habitude, il passa en revue la fière troupe du regard, constatant le bon du moins bon. Avant de rejoindre sa place, il glissa à l'adresse de la Chevaleresse-Caporal @Cordélia Varlineau quelques mots, désignant du regard un @Alzyre de Launcet sûrement trop enjoué au goût du Chercheur : « Assurez-vous qu'aucune recrue ne nous jette l'opprobre durant cette cérémonie. Le Créateur vous regarde ». Et la consigne passée, rejoignit les rangs frontaux en compagnie de son collège.
Raide comme les statues qui peuplaient l'édifice, rasé de frais mais le regard rougi, Keith n'avait pourtant pas terminé de juger ses semblables. Il toisa la nouvelle championne qui serait bientôt consacrée : du tiroir de Starkhaven, on avait de toute évidence pas trouvé le plus affûté des couteaux. Mais la tradition des Marches Libres était sacrée, aussi cette reître méritait-elle comme n'importe quel noble les honneurs qui lui revenaient. Et puis il y avait, de toute évidence, des tévintides, que le bon sens n'avait pas sommé de se présenter dans le plus modeste des apparats. Leur répugnante présence terminait d'entamer l'humeur du Chercheur sénior, qui s'obligea à détourner le regard pour contenir son venin. Et c'est ainsi, qu'étonnamment, il trouva le Prince Héritier, en retraite dans un banc arrière plutôt qu'au devant.
Ramené au présent, Keith renifle, desserrant les dents pour glisser un mot à sa subordonnée : « A la clôture de cette cérémonie, fermez les portes s'il le faut, mais nous ne repartirons pas sans avoir pu échanger avec le Prince Kendric Vaël. » A l'adresse de la fille du Prince, il avait bien pris soin d'omettre leur lien de parenté dans sa consigne.
Résumé :
Keith missionne @Cordélia Varlineau de mettre pour la forme un taquet à @Alzyre de Launcet
Il juge les personnes présentes, maudit gentiment @Aerontus Nepos du regard, et prépare une embuscade avec @Fionnuala Vaël pour choper son père
Ce jour-là, un corps inerte était affalé sur le bord d’une rue, roupillant entre chariots et stockage de marchandises de ces honnêtes gens, qui gagnaient leur vie sans mettre la main dans le sac d’autrui. Un seau d’eau particulièrement froid fut déversé sur sa face, le saisissant comme s’il sortait d’un terrible cauchemar. — Et ça c’tait vraiment nécessaire bordel ?! beugla Paco en se relevant péniblement. Tandis qu’il s’écartait de la trajectoire du marchand qui n’avait fait que nettoyer la crasse sur son p’tit bout de trottoir, le pirate déchu ne prit pas la peine d’en venir aux mains. D’une part car il était conscient d’être en tort, d’une autre part car il entendait maintenant les conversations qui allaient bon train parmi les citoyens. Quelque chose attisait l’effervescence dans la ville et curieux, le brun s’approchait d’un petit groupe de personne pour en écouter la teneur. Aaah ouais, ça, l’inauguration de la Grande Cathédrale et tout le tintouin qui s'faisait autour du vainqueur. Cette agitation semblait si loin du hors-la-loi, qui se faisait néanmoins violence. Il y participerait, ne serait-ce que pour assurer sa survie dans la nouvelle vie qu'il devait se forger ici. Après tout pourquoi pas, son agenda n’était pas chargé, pour ne pas dire vide. Et midi sonnant bientôt, les gargouillements dans son estomac le poussaient à aller voir si quelque chose à becter ne se trouveraient pas dans une poche ou deux. Comme beaucoup d’autres, Paco marchait en direction du lieu des festivités. Les gamins couraient dans tous les sens lorsqu’ils n’étaient pas sur les épaules de ces pères, la vue des drapeaux dansant au gré du vent bombardaient les champs de visions.
A mesure que le vagabond voyait les rues se remplir, il se rendit très vite compte de la différence entre ses vêtements sales et l’état impeccable de toutes ses têtes bienheureuses qui souriaient de la nouvelle attraction attrayante, qui allait les divertir de leur quotidien banal et monotone. La possibilité d'être interdit d'accès à cause de son allure peu recommandable l'irrita mais il ne changea pas de trajectoire, le tout pour l’tout serait tenté. Ses cheveux avaient déjà presque séchés et il fut reconnaissant envers cet homme qui lui avait permis, finalement, de se rafraichir un minimum. Pour l’instant, que des visages inconnus fourmillaient autour de lui. Y’avait vraiment la blinde de monde et c’était pas pour déplaire à Paco qui avait plus de chance de mettre la main à la patte. Façon de parler.
L’intérieur de la cathédrale était époustouflant, mais rien n’était aussi beau que l’océan à perte de vue. Alors la contemplation se fit en une fraction de secondes avant de se remettre à chercher un visage familier. Ah ! Voilà @Obadiah qui avait trainé sa petite carcasse jusque là aussi. Bien ! Le corps du pirate se frayait un passage, par la force de quelques coups de coudes, jusqu’au nain. Il se tenait derrière sans s’annoncer, regarder avec amusement la scène du garde en colère qui se jouait non loin. — Hé Oba, chuchotait le pirate près de l’oreille du p’tit homme, — j’peux te porter sur mes épaules s’tu veux. Un sourire espiègle frola ses lèvres avant qu’il ne trouva plus prudent d’anticiper une quelconque mésentente. — Ouais ou alors j’peux te décrire c’qu’il se passe c’est bien aussi ça ! finit-il par dire avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire. Pas sûr qu'il ne s'effondre pas avant la fin de la cérémonie.
Résumé a écrit:
Paco arrive à la cathédrale, affichant une mauvaise mine due à sa dure nuit. Il a les crocs et espère trouver de quoi se mettre sous la dent, c'est la raison principale de sa présence. Après avoir vu Oba, il le rejoint dans la nef et le taquine un peu pour passer le temps parce que les cérémonies, c'est pas son truc !
CT : 10/10
End : 15/15
For : 19/19
Perc : 15/15
Ag : 12/12
Vol : 12/12
Ch : 12/12
Ce n’était là que ce qui me traversait au fil de mon entrée en ces lieux. Evidemment, avec une taille pareille, difficile de se faire bloquer la vue, ni de passer inaperçu : les rangs étaient attribués en fonction des classes sociales. Il me fallait être stratégique. Quelque chose allait forcément se passer aujourd’hui. Quelques vagues avaient eu lieu lors du tournoi, mais il n’y avait nulle plus belle occasion qu’aujourd’hui. C’était ce qui m’avait motivé à venir. Cela dit, j’avais fait profil bas depuis la petite finale : de par mon intervention, ainsi que les révélations faites au sujet de la petiote, il aurait été fâcheux de fourrer son nez dans le mauvais sac.
J’observai donc attentivement l’espace qui nous était attribuées. La noblesse logerait au nord et à l’ouest, le Cercle et ses soldats religieux étaient à l’est, et le peuple occupait une vaste majorité des sièges de la cathédrale, dans le sud de la bâtisse. Si je voulais agir rapidement, il me faudrait être en mesure de me lever rapidement, et de m’élancer rapidement. Je n’étais donc pas arrivé trop tôt, sous peine de terminer ma course en plein milieu d’un banc. Plutôt sur la gauche, ou sur la droite ?
- « Woooooow Copper t’as vu comment ils sont beaux les vitraux ? Tu m’étonnes qu’ils aient mis des plombes à la finir ! »
A mes côtés, Tod, enthousiaste, la tête dans les nuages. J’attrapai l’épaule de mon bras-droit afin de l’entraîner sur la droite de la cathédrale. De par nos rangs, nous pouvions prétendre à une place aux devants des autres : nous restions la force armée de la ville, et de facto j’en étais leur meneur, peu importait le doute, ni les rumeurs qui allaient à notre encontre. Je glissai dans l’oreille de ce brave Tod, de sorte à non seulement que lui seul entende, mais aussi qu’il puisse réellement le faire : entre les échos et les milliards de petits bruits, il devenait parfois compliqué.
- « Concentre-toi, Tod. Nous allons nous asseoir au premier rang, en bordure sur la droite. »
- « Dis, Copper .. T’as pas l’impression de trop te prendre la tête, par– »
Il s’interrompit lorsqu’il croisa mon regard inquisiteur. Décidément, qu’il était bien à côté de la plaque. J’allais devoir m’occuper de ça tout seul. Super. Mais allons, j’avais l’habitude de nager à contre-courant.
Tandis que Tod était en train de s’asseoir, je me figeai. Mon regard avait bêtement divagué dans les rangées de bancs réservés aux membres de la chantrie et des mages, et s’était bloqué avec impuissance sur un seul visage. Mon coeur se serra.
Ailis. La petite Ailis que j’avais vu grandir, à qui j’avais appris à lire et à écrire. Ses parents l’aimaient tant, la gâtaient comme ils pouvaient malgré leurs faibles moyens, alors des fois je faisais des gestes d’ami. Mais Céleste avait disparu et Ailis était devenue mage. Leur vie de famille heureuse et aimante s’était effondré en si peu de temps.
On me tira sur la cape.
- « Copper ? »
Je m’assis lentement, quittant difficilement la jeune fille du regard. Elle avait tellement grandi. Et maintenant, un démon pouvait la posséder à tout instant si le monde avait décidé pour elle qu’elle passerait une mauvaise journée. Qu’y a-t-il à dire, ou à faire ? Séparer les familles était cruel, mais il fallait autant les protéger des autres que les protéger d’eux-mêmes. Après tout, pas tout le monde avait la chance d’avoir un templier dans sa famille. Les choses ne marchaient pas comme ça. On ne pouvait pas avoir tout ce que l’on désirait, et ceux qui osaient franchir cette règle divine le regrettaient toujours.
Mais mes yeux furent attirés par un autre visage, bien plus ferme et tendu. Un homme, qui portait une armure similaire à celle de Fionnuala, mais que je n’avais jamais vu avant. Son armure était plus complexe, un supérieur, peut-être ? En tout cas, il ne m’inspirait pas confiance. Les Chercheurs de la Vérité ne portaient jamais ce nom par hasard, après tout.
Mon regard divagua alors dans les rangs de la noblesse. Le Prince ne m’intéressait même plus, à force ; je cherchais les Vaël qui avaient au moins un coeur, dans les rangs. Tiens .. le jeune prince n’était pas tout devant ? Etait-il seulement venu ? Je ne l’avais pas revu depuis la désastreuse fin de la petite finale. J’avais préféré lui éviter des visites surprises. Je le trouvai finalement, dépassant à peine entre toutes ces têtes. Il était secoué, déconcentré. J’espérai avoir l’opportunité de lui parler dans la journée, si rien ne dérapait dans cette foutue cérémonie.
Dans ce même élan, je repérai alors Eibhlin, évidemment accompagnée de son époux. Je cherchai son regard, la tête froide et sérieuse, mais elle semblait tout autant préoccupée. Oh Eiric, veillez sur elle pour moi, faites votre devoir de mari avec justesse, car ce n’était pas le ciel qui nous viendrait en aide en cas de danger. Et Fionnuala, où était-elle, après la terrible petite finale ? C’était comme si elle avait disparu, si subitement .. J’espérai qu’elle allait bien, du moins, qu’elle tienne le coup. C’était une réelle claque que lui avait envoyé le prince dans l’arène, et elle n’avait pas cherché à l’éviter. Oserait-elle seulement venir, ou préférerait-elle se reposer loin du monde et de la foule inquisitrice, ce que j’aurais fait à sa place ?
Je posai alors mon épée derrière moi par manque de place, m’assurant de la garder un minimum à ma portée. La cérémonie allait débuter, il me faudrait être attentif. Si mes ancêtres pouvaient me prêter leur force et leur oeil aiguisé pour cette seule journée.
En résumé : si Tod s’enjaille sur la beauté de la cathédrale, Copper n’en a rien à faire, purement pragmatique. Evaluant les risques possibles et analysant la salle pour savoir où s’installer, il aperçoit @Ailis Treglown et se fige. Puis, son regard dérive vers @Keith Farwell et s’interroge sur les raisons de sa présence, ainsi que de son identité. Passant aux rangs des nobles, Copper est inquiet pour les enfants Vaël : d’abord @Tiarnan Vaël, qu’il aperçoit à peine mais suffisamment pour savoir qu’il l’a de mauvaise ; puis @Eibhlin Byrne, pensive et en compagnie d’@Eiric Byrne – Copper lui demande mentalement de protéger sa femme en cas de danger, car il sait qu’il ne pourra pas répondre présent pour elle en cas de menace – ; et enfin, il s’inquiète pour @Fionnuala Vaël, qu’il n’a pas encore aperçu. Copper est présent et attentif au possible.
Copper s'adresse en #83352b
Tod s'adresse en #999933
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.
Fionnuala reste relativement discrète et en retrait, évite les regards dans la cathédrale et préfère se concentrer sur sa délégation : elle en a assez fait à se mêler des affaires des autres.
Elle observe @Tiarnan Vaël qui s'éloigne de son père pour rejoindre sa famille maternelle, évite de regarder @Eibhlin Byrne et @Lachlann Vaël, et discute avec @Keith Farwell : notamment de son plan d'embuscade qu'elle trouve très risqué face aux colère légendaires de son père.
- Merci pour les cadeaux :
Au regard de Keith, personne n'était jamais excusé.
Finalement, c'est la mention par Fionnuala du caractère peu coopératif du Prince qui lui décrocha un premier sourire ; un sourire mauvais néanmoins. « Si je ne peux pas avoir un entretien avec le Prince en six mois d'attente, je n'ai pas plus de chances d'en avoir un avant la prochaine ère. Nous allons bien le confronter à la première opportunité, publiquement ou non. Non pas parce que j'espère sa coopération, explicita t-il, mais parce que j'attends sa réaction. Restez vigilante ». Keith expira longuement du nez, son mètre cinquante-neuf se vidant de l'excès de férocité qui le suivait trop régulièrement. S'il allait au devant de la confrontation, il n'était pas tolérable qu'il perde son calme dans Sa demeure. « Il n'y a pas que les templiers qui ont besoin qu'on leur rappelle que le regard pénétrant du Créateur pèse sur leurs épaules. Et à dire vrai, c'est le seul courroux qui devrait vous inquiéter. Tout souverain qu'il est, le Prince n'est qu'un homme. »
Résumé :
Keith apporte un complément d'informations à @Fionnuala Vaël en attendant le début de la cérémonie.
Il guette une opportunité d'approcher le Prince lorsque le contexte le permettra.
C'était un grand jour pour les havenois, un grand jour pour le Créateur et ses fidèles, dont Leone faisait indéniablement partie. La Grande Cathédrale, au prix d'années de travail et de sueur, allait ouvrir ses portes pour la toute première fois au grand public et à son Prince. Sous les yeux du Divin, pour sacrer la Championne de Starkhaven. Leone s'était apprêtée de son armure de cérémonie qu'elle avait fait ajustée et lustrée pour l'occasion. Deux mois de sa solde dûment investis tant l'armure rayonnait de la sobriété des Gardes des Ombres. Une armure discrète mais élégante qui soulignait sa carrure et sa peau sombre, le tout drapé d'une cape bleu-nuit frappée du sceau de la Garde.
Elle avait suivi la construction de l'immensité divine depuis son arrivée à la Cité-Etat et, la voir s'ouvrir à eux en ce jour, la comblait toute entière d'une foi renouvelée. Les paroles de la Grande Prêtresse l'emplit d'émotions et elle était tout aussi pressée que Kendric Vaël de pénétrer en son sein. La foule était dense, nombreux et nombreuses les havenoises qui avaient choisi de participer à cette cérémonie historique.
Leone regarda les plus prestigieux personnages de la ville défiler, le gratin de la noblesse, les politiciens les plus émérites. Elle remarqua la mage tévintide qui ne lui était plus inconnue au bras d'un homme aux traits mystérieux. Après un défilé qui lui parut durer une éternité, son tour arriva enfin et elle pût emboîter le pas à ses confrères et consoeurs pour entrer dans la cathédrale.
Une chape de silence tomba lorsqu'elle passa les grands battants. Le lieu était aussi splendide qu'elle se l'était figuré, et plus encore. Les murs étaient encore dépouillés mais la majesté des entrelacs donnait un spectacle encore plus éblouissant. Les vitraux laissaient miroiter l'histoire du Divin et de son envoyée en Thédas, Andastré. Une histoire que Leone connaissait bien même si les vitraux étaient des œuvres originales, d'une beauté époustouflante.
Elle s'installa sur les bancs réservés à la Garde des Ombres. Sans être prestigieux, ils avaient droit à une vue plongeante sur la nef centrale et Leone s'en réjouit. Les bruissements se faisaient de moins en moins plus les intéressés désirant s'installer trouvaient place. Leone remercia le Divin pour sa grandeur et adressa une courte prière qui lui semblait de mise. Elle fut brutalement interrompue par un mouvement brusque de son voisin de gauche qu'elle ne pût que foudroyer du regard. Un elfe à la peau sombre et tatoué jusqu'aux oreilles chahutait là, elle s'apprêtait à le réprimander quand elle reconnut la naine assise à son côté, Mukae. Cela eut don de la décrisper. La naine était une amie et Leone la respectait comme son égale tant ses compétences martiales brillaient.
« _ Bien, j’accepte tes excuses. Qui as-tu donc amené là, Mukae ? Dit-elle en désignant @Drynne du menton. »
Leone était persuadée d’avoir déjà rencontré ce garde, mais, elle peinait à savoir exactement quand et dans quelles circonstances. Ce dont elle était certaine, il n'était pas à Starkhaven avant le tournoi. Elle l’avait probablement déjà croisé lors de ses pérégrinations avec Danse-Vent.
« _ Tais-toi et mets toi debout sur le banc au lieu de te plaindre. Ajouta-t-elle à l’attention de Mukae qui se dandinait sur ses fesses comme si elle se préoccupait véritablement de ce qu’il se tramait dans l’église. »
Leone retourna à sa concentration et à l’observation de la cérémonie. Elle repéra sans mal les Vaël, disséminés dans différents endroits de la cathédrale. Elle marqua un regard plus long vers l’immense Chercheuse de Vérités en conversation avec un homme courtaud qui semblait être son supérieur. La différence de taille était tellement flagrante qu’elle en devenait ridicule. A part Manahoani, il était difficile de discerner les autres visages du peuple. Enfin, Leone chercha Senaste du regard mais sa supérieure était pour le moment introuvable.
Résumé : Leone est méga hypée par l’idée d’entrer dans cette immmmense cathédrale et, sans surprise, elle l’a trouve magnifique. Elle est assise à côté de @Drynne et Mukae et leur adresse de brefs paroles. Elle retient la position des visages qu’elle reconnaît dans la foule et cherche Senaste du regard, sans la trouver.
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique
L’intérieur, bien qu’incomplet, était tout aussi grandiose. En l’absence de coup de pinceaux et de tissus richement ouvragés, c’était à l’imagination de combler les manques. Quel thème iconographique viendrait décorer l’abside ? Ce bras du transept accueillerait-il une Andrasté combattante, guidant les justes et les vertueux ? Pour Isbeil, dont les yeux étaient grands ouverts, cette place laissée à la créativité de chacun, aux « possibilités infinies », donnait peut-être même davantage de charme à la découverte du lieu. Et si les murs étaient encore vierges d’ornements, la Dame était loin d’être froide ou dépouillée, car l’astre du jour s’était fait artiste pour composer une mosaïque aussi flamboyante qu’hypnotique. Le reflet des vitraux étincelants constellait le sol, éclaboussait voûtes et piliers comme si un peintre négligeant avait échappé sa palette. La cathédrale n’était pas seulement peuplée de lumière, mais aussi du son de milles murmures amplifiés, ricochant et résonnant, déferlant dans la nef comme une vague sur la grève. Elle était vivante et chaleureuse, et pendant un instant, Isbeil goûta une béatitude parfaite, extatique.
Puis elle les aperçut. Des sœurs rayonnantes dans la lueur iridescente.
Les souvenirs affluèrent. La main de son père dans la sienne, la voix de sa mère contant l’histoire de la Prophétesse. L’éclosion d’une vocation au milieu d’autres couleurs dansantes. Un chant aux notes aussi maladroites qu’enthousiastes. Des robes rouges et blanches plus courtes. Des visages plus juvéniles, mais tout aussi souriants. Jusqu’à cette nuit.
Personne n’avait sourit cette nuit là.
Il lui fallut quelques secondes pour réaliser que le sentiment qui lui serrait soudain la poitrine n’était pas de la peine, et quelques autres encore pour lui donner un nom : envie. Isbeil le savait, elle devait accepter son sort car Il l’avait voulu, respecter Sa volonté même si elle ne la comprenait pas. Il lui fallait avancer sur le chemin qu’Il avait tracé pour elle. Ce n’était qu’ainsi qu’elle obtiendrait Son pardon et que l’Eternel lui ouvrirait les bras. Elle le savait, mais en cet instant, face à cette image du futur qui lui avait été refusé, il était si dur de ne pas faiblir, de ne pas penser qu’elle aurait pu, aurait dû se trouver aux côtés de ces sœurs. L’idée qu’elles puissent la voir lui paru soudain insupportable. D’un seul coup, la cathédrale ne lui semblait plus si vaste. Il y avait trop de monde, trop de bruit, trop de regards tournés vers la zone où les membres du Cercle étaient réunis. Elle ressentait une honte brûlante qui lui paraissait elle-même honteuse. Elle avait noué avec certaines de ces personnes une amitié précieuse. N’était-ce pas les trahir que de désirer être ailleurs ? Lachlann. Varina. Ailis. Elle les cherchait du regard lorsqu’elle remarqua le templier qui s’avançait vers elle.
« Eh bien eh bien, si ce n’est pas la petite cachotière ! »
@Alzyre de Launcet faisait-il référence aux circonstances de leur rencontre ou avait-il perçu son agitation ? Isbeil n’appréciait pas son sourire en coin. Il lui donnait l’impression d’être la victime d’une farce qu’il était le seul à comprendre. Elle inclina la tête en un salut courtois bien qu’un peu raide. Le jeune homme l’avait trouvée dans un moment délicat, et elle craignait qu’il profite de sa vulnérabilité pour se montrer désagréable.
« Nul ne saurait cacher quoi que ce soit au Créateur, et encore moins dans Sa demeure. » Elle avait répondu d’une voix douce malgré l’appellation agaçante et l’évident manque de manière de son interlocuteur. Il y avait déjà assez de trouble dans son cœur, et elle refusait d’y voir naître davantage de sentiments déplaisants. Pas en un tel jour. Pas en un tel lieu. « Templier de Launcet, je suis heureuse de vous voir en meilleure forme. » Et elle était sincère, car si son état avait été le juste prix de son irresponsabilité, la souffrance d’autrui devait toujours être une source de chagrin et jamais une occasion de se réjouir. S’il n’y avait eu son comportement, avec sa posture droite et son armure polie correctement sanglée, il aurait pu se rapprocher un peu plus de l’idée qu’elle se faisait d’un soldat de la Chantrie. « Je vois que vous êtes en service. J’espère que vous trouverez malgré tout un peu de temps à consacrer à la prière. »
Résumé : Même si la cathédrale est splendide, ce n’est pas facile d’assister à un tel évènement religieux en tant que mage quand on a rêvé toute son enfance de dédier sa vie au Créateur. Isbeil déprime donc avant d’être interrompue par l’agaçant Alzyre, mais elle est si gentille qu’elle lui répond poliment.
CT : 13/13
End : 14/14
For : 11/11
Perc : 15/15
Ag : 14/14
Vol : 12/12
Ch : 13/13
Je sentis un regard posé sur mes épaules.
La sensation était désagréable, comme si un vieillard grincheux essayait de me maudire par la seule force de ses yeux. Une sensation qui me sortait de mon aise, qui appuyait vicieusement sur ma cage thoracique comme pour me marquer au fer rouge d’un avertissement. Je me doutais bien que ce n’était pas le Créateur derrière cette supercherie, après tout il s’était barré.
Ma tête pivota discrètement, et je croisai alors un regard. Un regard qui incarnait bien ce que certains peureux définissaient comme l’enfer. J’avalai ma salive, tandis que je m’aperçus en détaillant son armure qu’il s’agissait là du seigneur chercheur. En personne. Je ne l’avais jamais vu par ici, venait-il d’arriver à Starkhaven ?
En tout cas, Il ne l’avait pas gâté en hauteur.
Je reportai mon attention sur Isbeil, évidemment agacée de me voir. Ah, elle était déjà plus présentable que la nuit de notre rencontre. Les cheveux bien peignés, la tenue impeccable, le teint pas trop maladif non plus, même si je pouvais soupçonner des cernes assombrir de fatigue son captivant regard. Je haussai des épaules.
- « Nul ne saurait cacher quoi que ce soit au Créateur, et encore moins dans Sa demeure. »
- « Vous savez, parfois les secrets se dissimulent en pleine lumière, là où personne ne songerait à fouiner. »
Encore ses théories pieuses. Bien évidemment. Nous étions dans le lieu parfait pour ce genre de remarques. Mais avec surprise, Isbeil restait en forte contenance, contrairement à la dernière fois.
- « Templier de Launcet, je suis heureuse de vous voir en meilleure forme. »
- « Le sentiment est partagé, soyez-en assurée. »
Autant ne pas trop chercher de noises à une mage en-dehors du Cercle, et surtout lors d’une cérémonie importante. Et puis, si le seigneur chercheur en personne était parmi nous, autant ne pas se faire trop remarquer.
- « Je vois que vous êtes en service. J’espère que vous trouverez malgré tout un peu de temps à consacrer à la prière. »
- « Ma seule prière sera que cette cérémonie se termine rapidement, sans plus. Mais maintenant que vous mentionnez la chose, il va bien falloir que j’aille accomplir mon glorieux devoir de templier. »
J’effectuai un bref hochement de tête en guise de salut, avant de rajouter :
- « Bonne prière. »
A ces mots, je partis en quête de ma compatriote et camarade Cordélia. Où s’était-elle encore perdue, celle-là ? Il y avait tant de monde, et elle avait choisi de se fondre dedans. Super.
Vagabondant sans gêne, je finis par apercevoir la petite silhouette plantée droit comme un piquet. Et elle avait choisi la pire place, en plus. Mais bon. Je me dirigeai alors, le corps droit, le pas fier, et m’installai debout à côté d’elle. Je me penchai vers elle pour murmurer.
- « T’as un don pour choisir les pires places, tu le sais, ça. »
Je marquai une pause, avant de reprendre de façon plus enjouée.
- « Alors, bien réveillée ? »
Résumé : après avoir senti sur ses épaules le regard inquisiteur de @Keith Farwell, Alzyre discute de banalités avec @Isbeil Byrne, avant de prendre congé de sa présence pour partir en quête de @Cordélia Varlineau, qu’il finit par trouver. Il se place debout à côté d’elle de façon purement professionnelle.
Sioned n’avait jamais vu un édifice aussi somptueux que celui-ci. Installée entre @Vera et une des cocottes, ses yeux traçaient chaque mètre d’architecture avec intérêt mesuré.
Plus prêt du noyau de conversation des courtisanes, l’intendante du Laurier Carmin pouvait entendre des commentaires chuchotés comme ceux-ci : « Mais qu’il est beau c’lui-là! » « Tout est très joli mais il fait vraiment trop froid ici » «Tiens, je lui enlèverai bien son armure à lui! » « Je crois le reconnaître, n'était-ce pas le beau blond d’la semaine dernière? » « J’vous ai d’jà dit, les Templiers sont tous pour moi! »
Templiers.
Les yeux de l’intendante s’étaient plissé quelque peu, feignant être concentrée ailleurs. La vue des Templiers lui avait toujours été difficile ; ses visites à Mirestreet étaient restées rares, voire inexistentes. Pour elle, la Cathédrale s’était comme érigée soudainement, car elle n’avait pas accompagné du tout sa construction. Seules les informations qui lui parvenaient à l’oreille, et même, elle n’y portrait pas nécessairement d'intérêt, sa foi était si lointaine en son cœur.
Et pourtant, lorsqu’elle posa ses yeux sur une des grandes armures de l’Ordre, elle fut surprise de sa propre impassibilité.
Toute la matinée s’était passée à préparer Manaohani, la championne de Starkhaven, pour sa cérémonie face au Prince Kendric, et elle se sentait drôlement fatiguée. Le peuple lui semblait ravi, et l’énergie était très particulière, on y sentait tout type d’émotions.
Leur mission était bien accomplie: Leur championne rayonnait particulièrement pour l’occasion, et Vera et Sioned semblaient avoir adopté cet air de ‘C’est grâce à nous’. Entre elles bien sûr, et à qui saurait le percevoir.
Mais il était presque effrayant à quel point Sioned avait presque adopté l’expression typique de son employeuse; si différentes, mais si redoutables toutes deux.
Résumé: Sioned est installée entre le repère B et le repère C, avec @Vera et d'autres cocottes du Laurier Carmin. Elles font le duo bad bitches. Elle est fière d'la tenue de Manaohani.
La veuve se surprend à ne plus tant réagir à la vue d'armures templières.
Le tissu d’un rouge vif aux délicates broderies jaunes flottent autour des chevilles allègrement parées de bijoux, comme les poignets, le cou et même les cheveux. Longues et complexes tresses les maintiennent fermement, et pourtant ils ondulent tel un serpent dans son dos, au rythme de ses hanches. Toute à la mode tévintide, il semblerait que Sertoria ait souhaité faire de l’ombre à la prophétesse dans sa propre demeure, elle qui ne voulait même pas venir. Et quel dommage cela aurait été ! Elle se sent telle une égérie étrangère, divine et précieuse, raffinée et exotique, et sans le moindre doute : admirée ! Et comment se sentir autrement quand sous ses doigts délicats, elle tient le plus beau bijou de tout Starkhaven : Aerontus. Ou peut-être que c’est lui qui s’est embelli de sa présence, car l’Ambassadeur savait certainement qu’en insistant pour la faire venir, la femme serpent se parerait de ses plus beaux, et provocants, atours dans le seul but de se faire remarquer. Peut-être peu subtile, certes, néanmoins irréprochable.
L’un ou l’autre, qui sait ? Il n’y a pas qu’une réalité et probablement que les deux sont vrais en même temps. Et si ce n’est pas le cas, elle y consent tout autant.
Si seulement l’hiver marchéens n'obligeait pas à cacher le sublime sous un épais - néanmoins très beau - manteau ocre au doux col de fourrure.
Rayonnante, elle ne rougit pas, et sourit simplement, avec cette assurance qu’elle a déjà exhibée fièrement durant le tournoi. Elle se sent bien, comme une ode à l’impérium au cœur de son plus grand ennemi, s’en amuse même largement en se disant qu’elle a rassemblé l’orgueil de tout le magistérium réuni pour le plus grand plaisir d’havenois si facilement outrés. Qu’ils me regardent et qu’ils me jugent, qu’ils me croient orgueilleuse tant qu’ils me voient. Tout le plaisir est là, dans ces regards récoltés, autant scandalisés que subjugués.
La cathédrale, l’architecture, tout cela lui passe au-dessus de la tête, littéralement mais pas que, même si elle observe comme tout le monde, rapidement, n’admire pas mais concède la beauté du lieu : ça ne l’intéresse pas vraiment. Elle préfère observer les visages, suivre ce feuilleton havenois telle sa meilleure spectatrice.
Alors qu’ils avancent dans la nef, enfin débarrassés des esclaves, elle cherche Lachlann du regard, le trouve et lui sourit, bien mystérieusement. Puis elle dévisage les chercheurs, une lueur de malice dans le regard, elle n’hésite pas à plonger dans le leur si elle le peut. Surtout la grande, la sœur, et le petit, leur chef ? Trop grande et trop petit, quelle ironie.
Elle les quitte ensuite pour le Prince - qu’on les traite d’arrogant s’ils le souhaitent, mais celui-ci est le Créateur personnifié dans cette cité. Il ne lui semble pas avoir déjà vu quelqu’un avec une telle aura, même pas l’Archonte. Est-ce que quelqu’un ici ose s’opposer à lui, hormis sa propre famille et ce sans grand succès semble-t-il ? Ils passent à côté, elle croise son regard sans se départir de son sourire. Il ne fait aucun doute qu’il la reconnaît, tout comme elle ne se méprend pas : elle n’est guère plus qu’un cafard gênant à ses yeux.
Le Prince ne l’intéresse pas plus que ça, il n’est pas à sa portée, et alors qu’elle s’assied enfin, c’est la Princesse qui captive son regard acéré. Quelle est son histoire ? Quelles étaient ses ambitions ? Que sont-elles devenues ? Cette femme là mériterait qu’on s’y intéresse. Il faudra juste passer outre ses origines orlésiennes…
A peine un regard pour la championne. Il y a l'autre fille plutôt, peu intéressante encore, pourtant il ne faut pas la négliger, et se renseigner sur elle aussi. Mais à cet instant c’est le dernier fils qui l’intéresse, l’héritier. Choix intrigant qu’il a fait, assis plus proche du fond que de son propre père. Est-ce pour simplement s’éloigner, ce qui est déjà incroyable, ou y-a-t-il un choix plus profond ? Sertoria s’imprime des visages qui l’entourent, elle qui a toujours eu une très bonne mémoire des faciès. S’étant renseignée, elle sait aussi maintenant qui était l’apprentie elfe rousse.
Elle n’avait répondu que d’un simple sourire amusé un peu plus tôt à la remarque de l’Ambassadeur, et elle vient à son tour glisser quelques mots à son oreille, en tévenne.
« En plus de leur sagesse, il semblerait que vous pouvez aussi compter sur leur talent inné pour la politique. »
Le spectacle a donc déjà commencé et promet d’être divertissant et instructif. Les jambes croisées, les mains entourant son genou, la tévintide ne se dépare pas de son expression à la fois amusée et mystérieuse. Et elle parcourt avec plus d’acuité qu’elle en a l’air toute cette foule, se concentrant sur quelques visages au hasard et plus régulièrement en direction d’un certain enchanteur supérieur, malgré l’immense statue qui lui bouche la vue.
Résumé : Sertoria a choisi de s'habiller de jaune et de rouge pour l'occasion et espère bien se faire remarquer, en bien comme en mal. Elle est ravie d'être là et le montre, surtout en compagnie d' @Aerontus Nepos, croise le regard de @Lachlann Vaël plusieurs fois, et peut-être de @Fionnuala Vaël et @Keith Farwell . Elle observe le Prince, la Princesse, Eibhlin et enfin @Tiarnan Vaël et parle en tévenne pour les oreilles indiscrètes. Elle ignore complètement les esclaves.
- Tiens-toi bien, Alzyre, tant de décontraction ne sied pas à la maison du Créateur, ni à ton rang. Elle fronça un sourcil sévère vers son homologue Orlésien - elle espérait naïvement que le Chercheur l'ait vue et prenne note de sa diligence mais il semblait être plongé dans une discussion avec la Chercheuse Vaël. Encore un de ses rares moments d'autorité passé inaperçu aux yeux de la hiérarchie. Le Créateur lui en voulait, c'est sûr. Comme souvent avec Cordélia, la sévérité ne durait pas bien longtemps, et elle ne put s'empêcher de couler un sourire amusé vers son collègue.
- Mesure ta chance et pense à tous ces malheureux installés au fond, qui ne pourront voir ni entendre le discours Princier. Elle baissa le ton, sa voix noyée au milieu des murmures résonnant dans la nef, sauf pour Alzyre: Quoique je commence à douter de mon choix. Il semble avoir hâte d'en finir, et il se peut que ce discours soit expédié en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mais en Son absence, nous représentons Sa présence, surtout en un jour si important, ne trouves-tu pas ?
Ils avaient une vue décente sur le coeur du transept, ainsi que sur les cernes autour des figures des concernés, que Cordélia et d'autres n'avaient certainement pu s'empêcher de noter. Son regard parcourut ensuite les sièges du Cercle face à eux, et croisa celui d'Isbeil un court instant. Sa posture et son regard perdu indiquaient qu'elle n'était pas à l'aise, et Cordélia tenta de lui adresser un sourire rassurant de là où elle se trouvait, avant de poursuivre son tour des personnalités pour s'arrêter sur deux nouveaux venus.
- Je ne savais point qu'il y avait des Tévintides en visite ici, fit-elle remarquer à son homologue, en suivant du regard, comme beaucoup, le couple de Tévintides, et particulièrement cette femme à l'allure fière et hypnotisante, qui ne se cachait même pas de dévisager les principaux acteurs de la scène. Bien que le pire affront de tous soit ce manteau. Du jaune avec du rouge, sérieusement ? En cette saison ?
Résumé:
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique
Son commentaire sur la durée de la cérémonie la fit tiquer sans qu’elle ne puisse s’en empêcher.
« Le recueillement solitaire est une bonne chose, et certaines personnes y sont en effet plus sensibles. » commença-t-elle avec la conscience qu’ils savaient tout les deux qu’il ne parlait pas de ça. « Mais vous ne devriez pas rejeter si catégoriquement la prière commune, car elle a également son utilité. »
Elle avait volontairement ignoré son évident désir de la provoquer, préférant y voir une occasion de le ramener à une conduite plus vertueuse, mais elle n’eut pas l’impression qu’il était très réceptif à sa tentative d’enseignement. Et bien, si le premier essai était infructueux, il suffirait de réessayer.
« Nous pourrons en discuter une autre fois. Je ne voudrais pas interférer avec l’exercice de vos fonctions. »
« Bonne prière. »
« Que le Créateur vous garde. »
Elle le suivit du regard alors qu’il s’éloignait pour rejoindre la templière @Cordélia Varlineau. L’aisance avec laquelle ils se mirent à discuter laissait supposer entre eux l’existence d’une amitié qui l'étonna. L’Orlésienne la surprit à les observer et lui adressa un doux sourire.
L’intervention malvenue d’ @Alzyre de Launcet avait au moins eu le mérite d’interrompre ces sombres pensées, et ce geste les éloigna comme un rayon de soleil chasse les nuages. Oui, le Cercle était une épreuve difficile, mais elle y avait également rencontré de belles personnes dont cette femme pieuse qui portait avec dignité son titre de templière faisait partie. Elle reprit son examen du lieu de culte avec une sérénité nouvelle, bien décidée à se concentrer sur ce que la vie lui avait donné et non plus sur ce qu’elle avait perdu. Elle remarqua enfin @Lachlann Vaël, installé quelques rangs devant elle, et ses yeux s’écarquillèrent. Était-ce une épée à son côté ?
Résumé : Isbeil échange quelques mots avec Alzyre, apprécie le sourire rassurant de Cordélia, et remarque l'étrange choix d'accessoire de Lachlann.