GRAND TOURNOI - Cérémonie et inauguration
Le fou.
La maison-dieu.
L'impératrice.
Évident au sens propre. Foutues cartes.
Le sens figuré est plus complexe et Mana n'est pas certaine d'en comprendre le sens. Mais parfois un fou est juste un fou, une maison-dieu, une maison-dieu et une impératrice, une impératrice. Quoique le reste face aussi sens. Qu'on ose lui dire que la divination est un art facile...
Qu'avait dit Ielvin, ce zouave ? Probablement que des bêtises car elle ne s'en souvient même pas. Juste des cartes.
Elle a reculé à chaque phrase prononcée par autrui, est rentrée dans le grand mercenaire, s'est excusée d'un signe de main. Elle a continuer de reculer jusqu'à disparaitre dans la foule et elle a bien fait. Elle a fini par apercevoir son blondinet à elle, sans cacher sa surprise et s'est glissée jusque sur ses genoux, s'étonnant également de sa compagnie. Mais au moins était-elle une parmi tant d'autres pour assister au triste spectacle.
« Salut l'nain, Paco. J's'vais pas qu'vous êtiez copains tous les trois. »
La maison-dieu.
Arche de pierre, voûte de marbre, elle se tient debout, puissante, inaltérable. C'est leur dieu, leur maison, pas la sienne.
La recherche de la vérité.
L'ironie est immense, dommage qu'elle ne connaissance que peu le fonctionnement chantriste pour la comprendre.
Le fou.
Il serait facile de l'affubler au Prince.
Trop facile.
Vivre l'instant présent et profiter, ainsi est le message du fou. Et en ce qui la concerne, ils sont tous des fous face à cet avenir qui s'annonce difficile. Ils n'ont pas envie d'y faire face, personne n'a envie de souffrir.
Il n'a pas envie lui non plus, mais il a toujours besoin d'air, songe-t-elle.
Vont-ils être trop fous pour se préparer comme il le faudrait ?
L'impératrice.
Qui est l'impératrice ?
Toute de bleu vêtue, soulevant les peuples debout sur son piédestal. Annonceuse de fatalité, presque trop théâtrale. Mana n'a aucune idée de ce que représente un enclin mais elle voit les visages blêmes et en saisit la gravité. Elle voudrait unifier mais divise, car l'annonce est trop lourde, trop dure et elle n'y peut rien.
Cette femme austère qui soutient son époux, ferme, inébranlable. Figure maternelle et pourtant cette famille est divisée, les affirmations publiques ont été trop nombreuses pour être ignorées, elle a donc eu tout le temps pour être l'impératrice. Alors ?
Statue de marbre au visage impassible, prophétesse de leur dieu, leur Créateur. L'union que la dame vêtue de rouge a tant proclamé qu'il est impossible de l'ignorer, elle non plus.
La future mère, encore discrète et qui tient la main de son frère, qui tenait celle de son père.
Toutes impératrices.
Femmes fortes qui vont guider ce monde face à l'adversité, trop ignorées par les hommes alors qu'elles sont là et qu'elles vont jouer un rôle majeur dans ces temps incertains, et pour Mana, c'est désormais claire comme de l'eau de roche.
Finalement, elle songe que les fous sont aussi ceux qui ne les considèrent pas assez, ceux qui croient que les hommes ont le pouvoir.
« Et beh... Vous m'insulterez si j'vous d'mande c'qu'est un enclin, exact'ment ?
Mana regarde Ielvin, le visage grave, et ça n'a rien à voir avec sa question. Elle a le cœur lourd.
Résumé : Mana recule, se cogne contre @Copper puis se glisse jusqu'à @Ielvin , @Obadiah et @Paco Tohopka pour disparaitre. Les évènements lui rappellent un vieux tirage de cartes.
Ielvin, Paco et Obadiah, aux premières loges du drama : les puissants de Starkhaven semblaient s’en manger une sévère à l’idée de s’entretuer. Keith Farwell avec son regard de furieux. Le prince Kendric, avec son air ahuris. La révérende mère avec sa robe de vieille peau. Les rejetons Vaël avec leur air de ne pas y toucher. Le diplomate tévintide semblait à cran. Manaohani la championne, avec son regard qui disait clairement : « Mais qu’est-ce que je fout ici ? » Les mages semblaient chercher des yeux une issue de secours : pas de chance les amis lanceurs de sorts, cette molosse en armure qui semblait dotée d’un acharnement capable d’alimenter toute une armée, c’est Fionnuala Vaël.
Obadiah glissa un coup de coude à Ielvin :
« J’ai pas tout compris, pourquoi ils veulent s’écharper ? Encore une intrigue de barbeaux ? C’est la saison des amours chez les puissants de Starkhaven ou quoi ? »
La commandante garde des ombres fit un speech, qui fit un certain effet. Stupeur dans la cathédrale, les commentaires dans la foule venu assister à tout ça, passèrent en surmultiplié. Le prince piqua une petite crise, modèle poids-lourd. Obadiah se piqua une petite suée, modèle poids-plume en voyant tout ça dégénérer. Il soupçonnait fortement qu’il y allait avoir de l’outrage et des dégâts, du drama et de la fierté mal placé. Et que les puissants allaient vite se trouver des boucs-émissaires aux problèmes avérés ou soupçonnés de la cité, en allant désigner coupable, complètement au hasard : les nains de Starkhaven et le Carta en particulier.
Manaohani qui décampe et vient se planquer près du trio. Visiblement elle connaissait Ielvin… intimement. Vu leurs échanges. Obadiah regarda Paco. Obadiah regarda Ielvin. Obadiah regarda Mana. Son regard allait de Ielvin à Mana et de Mana à Ielvin. Le nain lâcha hilare :
« Vous deux… Y’a une histoire là dessous…. Faudra me la raconter. »
La championne de Starkhaven les questionna sur l’enclin. Obadiah à attraper le poignet de Manaohani et à le secouer, pour qu’elle baisse le regard et porte son attention sur lui :
« Et bien, ma belle, l’enclin, c’est lorsque les mochetés des tréfonds, plus communément appelés « engeances » se réunissent en masse, avant de grimper à la surface pour se livrer à une orgie de destruction, de pillages et de dévastation. Ils sont accompagnés dans la foulée d’une mocheté aussi grosse que cette cathédrale, qu’on appelle communément « Archidémon ». Un dragon qui aime à faire frire toutes les citées humaines jusqu’à la nausée. Ça réponds à ta question ma jolie ? »
Obadiah qui fixe énamouré le collier en forme de serpent de la douce Manaohani et qui tente sa chance au baratin :
« Raaaah ! Ce collier ! Ielvin, vise donc un peu ce serpent enserpenté en spirale somptueuse, qui retombe sur ce torse palpitant d’un pouls puissant. »
Le nain la bouche en coeur, l’oeil amusé, qui en fait des caisses :
« Captivante Mana, pourquoi ne pas t’enfuir de la ville avec moi pour échapper au chaos ? Bon d’accord, je n’ai pas l’allure du chevalier qui repart toujours avec la fille à la fin de l’histoire. Mais par contre c’est toujours moi qui repart avec le gigot d’agneau à la fin. »
Le nain nota mentalement sa tentative de drague. Charme : 6/10. Éloquence : 4/10. Subtilité : 0/10. Pas sûr que ses notes, lui donnent son passage auprès de la belle.
Il fit un clin d’oeil à Manaohani, ce clin d’oeil breveté Obadiah, qu’il s’entraînait à faire devant le miroir. Effet manqué, sa paupière tressaillit de nervosité à cause du certain effet que faisait sur certains nains, la divine du Laurier.
Résumé: Oba continu de squatter à l'écart dans la foule et à assister au concours de claques et de grimaces entre les puissants de la ville. Il philosophe sur le sujet, puis vient se coller au couple @Ielvin et @Manaohani . Non content de se taper l'incruste, il tente de draguer la sublime championne.
La probabilité pour que la cérémonie finisse par le tuer d’ennui était franchement élevée, mais Paco avait fait fi de ce détail et le prouva par son acte de présence. En revanche, bien que pessimiste par nature, il n’aurait malgré tout pas parié sur le bordel qui se déroulait sous ses yeux. En bon ami, il céda à la demande d’Obadiah et lui décrivait autant que possible la folie et l'orgueil des puissances à la tête de la hiérarchie. Ah, bon sang, il savait qu’il aurait dû terminer sa cuite sur le coin de cette ruelle. Non pas que l’idée d’une baston en perspective fusse déplaisante, mais il n’était actuellement pas paré pour botter des culs. Le nain avait raison de dire que ça puait sévère pour le bas-peuple auquel ils appartenaient, généralement c’était eux qui s’faisaient pointer du doigt quand ça dégénérait. Le pirate avait toujours en travers de la gorge la perte de Llomeryn, un assaut violent qui avait perturbé une seconde fois son existence, ses habitudes. C’était donc tout naturellement que ces nouvelles perspectives d’avenir ravivaient ses plaies autant qu’elles lui déclenchaient une vague de colère, brute et indomptable.
— J’ai mon poignard, mais j’suis en train de décuver, j’vais pas me risquer à le sortir et te viser parce que j’louche encore un peu, répondit Paco au p’tit homme.
Les bras croisés, le voleur écoutait le monologue dramatique de la Commandeure-garde, fronçant davantage des sourcils à chaque note grave qui s’échappait d’entre ses lèvres. Ses yeux glissaient ensuite vers les visages des habitants, tous rivés vers le piédestal que s’était approprié l’oratrice. Il voyait chez certain de la peur, de l'interrogation, de la lassitude, puis il vit Sioned Meahger au loin, parmi les catins du Laurier Carmin. Ignorant son coeur qui rata un battement (et mettant ça sur le compte de la surprise), il souffla d’abord et détourna les yeux de cette femme. Paco se faisait violence pour garder la concentration dirigée vers les paroles prononcées plus loin sur l’estrade, mais c’en était fini très vite de sa volonté. Maintenant qu’il la savait ici présente, le brun était incapable de feindre un quelconque désintérêt à son égard ; elle était comme une sangsue qui s’accrochait à sang à son esprit. Alors à nouveau, ses pupilles rebroussaient chemin, jusqu’à lire sur ses traits un choc évident. Il avait envie de planter là le nain et l’elfe, pour s’en courir vers l’intendante. Mais à peine s’imaginait-il face à elle, que Paco se convainquit de la stupidité de l’idée.
L’arrivée de Manaohani dans leur petit trio, alors qu’autour d’eux se mouvait déjà la horde de citoyens apeurés, fut comme une bouffée d’air frais. — Il est jamais trop tard pour des félicitations, Mana, alors… il regarda le fiasco de la cérémonie, l’air désolé pour la rebelle qui n’avait pas du se douter d’un pareil événement, … félicitations !
A nouveau, son regard se fraya un passage vers Sioned. Tous ses membres le démangeaient tant il désirait la rejoindre, Paco pouvait presque sentir jusqu’à lui la crainte qui la guettait, mais la jeune femme avait été tant de fois clair avec lui. Heureusement, Oba était là pour lui changer les idées, même involontairement ; le chant du coq qu’il avait entamé à l’encontre de la championne de Starkhaven se trouvait être une amusante scène à observer du coin de l’oeil.
Résumé a écrit:
Paco qui s’ennuyait se vit maintenant tout ouïe face à ce qui se disait dans le devant de la scène. Il est toujours en compagnie de @Ielvin et de @Obadiah , rejoint par @Manaohani , remarque @Sioned Meahger dans le tas et se focalise sur elle parce qu'elle pèse plus sur la balance que l'Enclin mvoyez
CT : 10/10
End : 15/15
For : 19/19
Perc : 15/15
Ag : 12/12
Vol : 12/12
Ch : 12/12
Mais avec bravoure, elle se détourna de tous pour clâmer haut et fort, ses deux pieds ancrés dans la pierre, ce que personne ne souhaitait entendre. Moi y compris.
L’Enclin.
Je sentis Tod se rapprocher de moi, ses grands yeux plantés sur elle, comme une majeure partie des gens. Un Enclin. Il y avait les histoires, les actes héroïques – sûrement déformés pour les rendre plus glorieux encore –, mais quelle réaction aborder à une telle nouvelle ?
Un Enclin. Etait-ce réel ? Etait-ce réellement en train d’arriver ? Quelles sources avions-nous ? Celles et ceux responsables de le combattre ?
Et le prince en personne refusait même de les écouter ?
Prince qui s’agita, qui hurla, qui fit tomber son masque devant son peuple et devant sa famille. Prince qui monta les tours, qui accusait, condamnait, crachait ses mots à n’en plus finir, avant de pousser la malheureuse à la porte.
Mais une seule phrase, au coeur de tous ces drames, attrapa mon attention comme un loup qui repérait sa brebie : “Vous saviez…” Il savait ? Le prince était au courant de ces rumeurs et n’avait averti personne ? Pas même ses propres soldats ??
Mon regard clair et inquisiteur glissa alors sur l’émetteur de ce constat : le supérieur à l’armure solaire et noire. Son air était grave, et à juste titre : malgré son manque de stature, le corps droit, il poursuivit sur la lancée du prince, sur un ton tout autant accusateur, mais maîtrisé.
Le prince cachait des choses à la Chantrie, maintenant ? Starkhaven n’était-elle pas une ville pieuse ? Et il rejetait désormais, perdu dans ses désillusions dérisoires, toute menace autour de sa ville. De son peuple. De ses biens. De ses armées. Je l’avais compris dans le discours d’ouverture que quelque chose n’allait pas avec les tournures de ses phrases, mais tout prenait sens désormais. Le peuple en premier n’était pas pour flatter le peuple, mais bien pour ignorer, repousser la Chantrie d’une main ferme et malade. Ce n’était pas un blasphème pour s’attirer la sympathie décroissante de son peuple, mais bien car il ne possédait plus la moindre foi.
Mais que diable se passait-il, ici ?!
Le petit homme repartit sur un ton agacé, mais ne manqua pas de bloquer son regard dans le mien un instant. Mes sourcils restaient froncés. Tant de choses devaient traverser son esprit à ce moment-là, que ce soit en termes de sécurités de la ville, des décisions du prince. Il devait sûrement se dire que j’allais également fermer les yeux sur tout ça, puisque c’étaient les ordres.
Quelque chose me disait que j’entendrais parler de lui à nouveau, prochainement.
Et puis, quelqu’un me bouscula légèrement, ce qui attira mon regard autre part encore. Ah. C’était la championne du tournoi, à peine consacrée. Le poids de son fardeau futur lui pesait déjà sur les épaules ? Car si le prince allait envoyer quelqu’un pour montrer sa force militaire, c’était sa nouvelle championne. Les Dragons aussi, mais nous n’étions pas des héros d’histoires.
Je reportai mon attention sur chacun présent, dans ce groupuscule : la dame Byrne, assise douloureusement et encadrée d’un mari aussi inquiet que pensif, trop pensif ; une chercheuse silencieuse, qui ne pouvait que contempler sa propre famille se tordre, se déchirer ; un chef des templiers bousculé par toutes ces interventions – venait-il indirectement de s’opposer à des ordres de supérieurs ? Et enfin, un jeune héritier trop impulsif. Mais était-ce différent des entraînements, du tournoi ? Je n’étais pas surpris, en tout cas.
Ajouté à cette note, un jeune héritier qui n’était pas prêt à ce qui l’attendait. Le prince n’en aurait pas pour long avec une telle attitude et santé, et si l’Enclin s’avérait vrai .. Le pauvre, à peine couronné, à gérer une guerre avec la peste du haut de sa petite vingtaine. Ce n’était pas un conflit pour les jeunots, oh non. Et je doutais que ses conseillers puissent l’entourer si facilement. Mais malgré tout ce remue-ménage, malgré les tensions et les craintes, Tiarnan prit la parole, le corps droit, loin de l’hésitation.
Il contredit entièrement son propre père devant lui et devant le peuple. De la stupidité ? De l’audace ? Au moins, on pouvait aisément comprendre où allaient ses priorités, et c’était rassurant.
Mais aussi prestigieux fût son envol, l’atterrissage s’effectua lourdement : il quitta précipitamment les lieux, ce qui engendra un certain mouvement au cœur de cette cathédrale.
- « Quel merdier, jura Tod. »
- « Ça .. Je te le fais pas dire. »
Je posai une main sur son épaule, comme une tentative de le garder les pieds sur terre. J’observai encore autour de moi, cherchant un visage en particulier. Où diable était donc Leone ? Il me semblait l’avoir vue, tout à l’heure .. parée de son plus beau bleu de la Garde. Elle aurait des réponses à mes questions.
Mon regard se porta sur la sortie un instant, songeant au jeune Vaël. Je ne l’avais pas revu depuis la petite finale, serait-ce une bonne idée d’aller le voir ? Oh, et merde. Ce n’était pas le moment des investigations. J’entraînai Tod dans mon élan.
- « Partons d’ici. Je vais essayer de retrouver le jeune prince, si tu veux tu peux flâner aux alentours et essayer de gratter quelques informations, en attendant que je revienne. »
Toujours aussi pâle, Tod hocha péniblement de la tête. Je saluai d’un hochement de tête celles et ceux derrière nous, avant de sortir sur un pas calme. Quelle drôle de façon d’inaugurer une demeure sacrée.
En résumé : Copper observe attentivement ce qui se passe, constatant que personne ne daignait prêter la moindre attention à Senaste. La révélation est faite. Copper préfère se renseigner sur cette annonce avant de trancher pleinement, mais constate surtout que le prince n’est plus apte à quoi que ce soit, tout en confirmant certaines hypothèses que Copper avait depuis le discours de l’ouverture. Les propos de @Keith Farwell l’intriguent, et le renforcent dans son opinion sur le prince. L’échange curieux de regards le laisse songeur, se disant qu’il le recroisera certainement. Il se fait alors bousculer par @Manaohani, ce qui le sort de ses réflexions. Puis, Copper cherche à se renseigner mais ne retrouve pas @Leone, qu’il était certain d’avoir aperçu avant. Puis, voyant la position du jeune héritier et son départ, décide de quitter les lieux pour le retrouver.
Copper s'adresse en #83352b
Tod s'adresse en #999933
Leone était debout, face à un autel en ébullition où l’histoire de Starkhaven s’écrivait. Des paroles, des gestes brusques et des haussements de voix qui lui firent serrer la mâchoire, elle prit sur elle pour ne pas fondre sur les idiots qui empêchaient sa Commandeure de prendre la parole. Elle sentait bien toute la tension dans les rangs des Gardes, autant que dans ceux des nobles, des Chantristes ou des Mages. Un si beau jour, une si belle prestation de foi, le tout entaché par une guerre d’ego. Leone ne pouvait pas en vouloir à sa supérieure, c’était l’attitude des autres qu’elle déplorait. Après avoir été coupée un nombre incalculable de fois, Senaste prit la décision de grimper sur l’autel. Leone déglutit, ce n’était pas une tenue à avoir dans une cathédrale, encore moins le jour de son sacre, mais, c’était Senaste et elle passa outre cette ignominie.
La nouvelle annoncée ébranla la foule toute entière, y compris Leone. Celle-ci s’en doutait, les nouvelles qui leur étaient parvenues n’auguraient rien de bon et la situation devait avoir d’autant plus dégénérée pour que la Commandeure prenne ainsi la parole. Les Engeances étaient là, si proches et si loin à la fois. L’entendre de ses propres oreilles et devant telle foule fit réaliser à la femme l’ampleur de sa tâche. Chose qu’elle n’avait encore jamais vécu depuis son serment. Elle frissonna toute entière. Elle n’avait ressenti aucun appel, son sang mêlé à celui de l’engeance était resté bien silencieux. Était-ce elle qui n’avait pas su interpréter les signes ? Ou bien Senaste mentait-elle délibérément, comme l’affirmait le Prince ? L’ordre était tacite, la crédibilité de la Garde des Ombres était en partie entre ses mains.
Ô Créateur, pardonnez-moi de mentir en votre si belle demeure. L’Archidémon arrivera bien assez tôt, mes tripes me le crient.
Leone lâcha son épée et, face aux regards curieux et interrogateurs, elle s'éclaircit la gorge et se redressa de toute sa hauteur.
« _ C’est vrai. L’Enclin arrive. Elle ferma un instant les yeux, mesurant l’implication de ses paroles, se fermant à la démence du Prince et se jouant de sa faiblesse. Le sang ne ment pas. et elle brava du regard qui oserait remettre sa parole en doute. »
Le Prince se tut et son fils grimpa jusqu’au devant de la foule. Leone crut croiser ses yeux azurs. Une soirée partagée en sa compagnie lui avait suffi pour qu’elle mesure son indéfectible attachement pour la Garde des Ombres, allait-il respecté le serment fait à Senaste au pied de la lice ? Tiarnan Vaël ne la déçu pas en annonçant son soutien à la Garde. Un sourire confiant s’étala sur les lèvres de Leone, elle espérait que le Petit Prince puisse s’y rattacher, il avait pris la bonne décision, quoi qu’elle pourrait lui en coûter.
Alors que Senaste se fit jeter en bas l’estrade, Leone s’exécuta à son ordre. Ce fut ce moment inopportun que choisit Sertoria pour lui fondre dessus, comme à son habitude dérangeante. Leone ralentit son mouvement de manière imperceptible et la toisa.
« _ Pas ici. Pas dans cet accoutrement. La Mage insultait le Créateur et pensait pouvoir faire comme si de rien n’était ? Leone reprit sa route en tournant ostensiblement dos à la Tévintide. »
Bien en rang derrière Senaste et Ateesha, les Gardes des Ombres prirent la direction de la sortie. Leone était dans un état étrange, elle ressentait la satisfaction du devoir accompli mais un léger pincement demeurait.
Et si le Prince avait raison ? Si ce n’était qu’une poignée d’Engeances réchappées des Tréfonds ?
Elle balaya ses doutes, il était trop tard, elle avait choisi son camp depuis plus de vingt ans. Aujourd’hui, elle allait l'honorer et mourir pour lui. Cette pensée apaisait son âme.
Résumé : Leone soutient Senaste en affirmant que l’Enclin est là devant toutes les personnes qui souhaitent l’entendre dans les tribunes du peuple. Elle demande pardon au Créateur de prononcer des demies-vérités.
Elle sourit à @Tiarnan Vaël pour le soutenir dans sa décision qu'elle croit profondément juste.
Elle chasse @Sertoria Avitus , hors de question pour elle de lui adresser la parole ici et maintenant.
Elle sort de la Cathédrale, sentiment de satisfaction teinté de doutes.
CT : 11
End : 15
For : 11
Perc : 15
Ag : 13
Vol : 15
Ch : 15
Le temps s’égraine lentement tandis que résonnent les chœurs et grondent les sermons. Communion solennelle, vibrante, à laquelle Vera, pourtant, reste désespérément insensible. Mauvaise foi ? Elle essaie, pourtant, et cherche à s’investir. Mais les mots, bienveillants, ricochent sans l’atteindre. Le discours ne prend pas. Le cœur s’y refuse. Tant pis.
Le Prince se lève, accompagné de sa Championne, qu’il sacre avec dignité. L’homme impressionne, bien sûr, mais pas autant que la toilette - laborieuse - de Manaohani ! Un sourire de satisfaction, discret, tandis que la capitaine se relève, et voilà que la matrone s’enorgueillit de sa récente acquisition. Le cadre ne change rien à la suffisance qu’elle éprouve, et tant pis si cela irrite le Créateur.
La cérémonie s’achève, et avec elle l’attention des fidèles qui, lentement, entreprennent de quitter les lieux. Les bancs se vident, les couloirs s’encombrent, de sorte que les cocottes du Laurier peinent à libérer leurs sièges. « Attendons que la cohue passe. » Souffle Vera à sa meute, toujours installée à sa place, debout dans la nef. Si ce retard ne l’enchante pas, l’interlude lui permet d’observer à loisir les alentours : foule anonyme, parsemée de quelques visages familiers. Pas celui qu’elle cherche, hélas. Son sang, bien sûr, se trouve ailleurs, quelque part aux pieds de ces ecclésiastiques qu’elle abhorre. Et les yeux cherchent, soudain intrigués, ce regard si familier… En vain.
On s’agite devant, sans que Vera ne parvienne à comprendre pourquoi. Au milieu des étrangers, plusieurs silhouettes de sa connaissance se crispent : des Vaël, pour l’essentiel. Les muscles se tendent, le ton semble monter… Jusqu’à ce que fuse une madone toute de bleu vêtue, pieds foulant l’autel sacré. Et le couperet tombe.
Enclin.
Il y a des murmures autour d’elle. Des sanglots. Quelques jurons soufflés avec incrédulité sous les voûtes en pierre. Sur le banc de Vera, les filles échangent des œillades interloquées, que leur patronne partage, interdite. Un Enclin ?
Un élan d’angoisse monte dans sa poitrine, étouffant, répugnant, mais elle s’efforce de le repousser. Non. Non, elle refuse. Pas maintenant.
Pas après tous ces efforts.
Elle ne le permettrait pas.
Les hurlements du Prince déchirent brusquement le mutisme fébrile qui s’est emparé de la cathédrale et les badauds, à nouveau, s’excitent. Le tapage est insupportable, à l’instar de ces tuniques bleues qui émergent de la foule. Vera les voit à présent, ces oiseaux de malheur. Et ses mains commencent à trembler.
« Sortons. » La maquerelle tonne, voix plus assurée que ne l’est son âme, tandis qu’elle joint le geste à la parole. D’un pas rapide en dépit de l’affluence, Vera traverse les rangées de bancs, ses cocottes sur les talons… Du moins l’espère-t-elle. Qu’importe. Il lui faut de l’air. Juste. De l’air.
- Résumé:
- Vera tape sa meilleure crise d'angoisse mais parvient à donner le change. Elle n'a désormais qu'un objectif : sortir de la cathédrale.
Résumé : C'est du grand spectacle et Taenar est tout ! Exeunt Aerontus et son esclave. Merci à tous pour cette très belle intrigue, vous avez été incroyables !
La garde n'est pas d'humeur et pourtant elle aurait certainement besoin de se détendre, ils en auront tous besoin de l'avis de Sertoria qui n'irait pourtant pas se dévouer pour le faire elle-même. Qu'ils se débrouillent avec leurs regards miséreux et leurs jambes flageolantes.
Et il lui faut plus que ce refus pour perdre son sourire.
« Ce soir alors, à l'auberge des voyageurs. » Elle la détaille un très court instant de haut en bas, alors que celle-ci lui tourne déjà le dos, mais ne voulant pas être encore accusée de blasphème dans la maison du Créateur, elle se contente d'ajouter : « Je changerais de tenue. »
Et la tévintide se détourne elle aussi, l'échange n'ayant pas été très long et trouvant Zélia sur ses talons. Elle lui demande par où sont partis l'ambassadeur et son esclave puis ensemble elles rejoignent le fiacre juste à temps. Sans se départir de son sourire, Sertoria entre et s'installe, s'abstenant du moindre commentaire.
Plus elle y songe et moins cette nouvelle semble l'affecter.
Résumé : Sertoria donne rendez-vous à @Leone puis retrouve @Taenar et @Aerontus Nepos et puis s'en vont.
Le moment de @Manaohani avait été son favori; les postures des courtisanes enflées de fierté, le petit groupe avait été tout sourires, à la vue si ravissante de leur championne. Sioned secrètement appréciait plutôt la Manaohani farouche sans-loi, celle qui l’avait aidée à manier ses poings, et aussi dague, il y a à peine quelques jours. Mais quiconque aurait distingué son sourire y aurait vu sa fierté.
Et si la plupart des citoyens avait été assez silencieux tout le long de la commémoration, maintenant, les déroulements prenaient un grand tournant. Alors que Vera se tenait debout, telle une louve guettant une sortie, Sioned suivit le regard de la maquasse. Au loin, elles pouvaient détecter plusieurs mouvements peu anodins. L’intendante se releva, plissant un peu ses yeux - des mains crispées sous des capes, sur le manche de leurs épées. Puis une imposante figure à la cape bleue, s’érigeant au beau milieu de l’autel.
L’Enclin.
Tout le monde avait entendu ce fichu mot, tôt ou tard dans la vie. Sioned l’écoutait depuis toute petite ; son oncle avait été un Garde des Ombres et longtemps il avait clamé qu’un jour viendrait, où tout les autres petites affaires seraient réduites au néant auprès du problème qu’étaient les engeances. Et voilà que la Commandeur-Garde, venait de valider l’appel de l’Archidémon. Sioned regarda autour d’elle; quelques personnes reconnaissaient la gravité de cette confirmation. L’intendante incluse. Son estomac se noua à la vue de Vera, tout à fait transie mais le cachant presque à merveille ; c’était comme si l’annonce gagnait en réalité.
Murmures, les grondements du Prince, les mouvements de foule.
Les courtisanes chuchottaient elles aussi, plein de questions en bouche, quelques unes pleurant même. Questions que Sioned ne pouvait pas répondre. Où est Mana?» demandaient Lilley et Yena presque en unisson, préoccupées ; comme si la vue de la brave championne pourrait résoudre la peur dans leurs cœurs.
La maquerelle prenait déjà chemin vers la sortie, et Sioned leur accorda un regard qu’elle s’efforçait de projeter avec rassurance. Mais c’était les mains toutes tremblantes qu’elle tapota la dernière cocotte. “ J’irai la chercher. Rentrez avec Vera. “
Le cœur en feu, Sioned se retourna vaguement vers la direction où elle avait vu Manaohani se faufiler et disparaître. Presque contre une marée, l’intendante parvint finalement à se retrouver face à son amie ; celle qui avait une patience infinie pour lui enseigner tout ce qu’elle savait sur la défense, les poings, la bagarre.
“ Mana !” Heureusement que le chahut était énorme, et que sa voix ne semblait pas si tremblante. Elle manqua presque de trébucher sur un des bancs de la cathédrale. Ou étais-ce un pied? Bref. Détaillant la scène rapidement, elle se rendit compte que la championne n’était pas seulement accompagnée de l’elfe… attendez, n'était-ce pas l’oncle des enfants d’Arlisa, @Ielvin?! Elle ne lui avait jamais vraiment parlé, mais… l’heure était trop grave pour faire connaissance. De même, Sioned put apercevoir un nain (@Obadiah), qui finissait une phrase tout à fait loufoque:
«… c’est toujours moi qui repart avec le gigot d’agneau à la fin. »
Sioned lança un salut de tête au vent, ainsi qu’un maigre sourire, pour qui en voudrait bien.
Sans perdre de temps, elle posa une main sur l’avant bras de Mana, la fixant de son regard le plus calme possible, en cet instant de panique. Ne voulant quand même pas lui dérober trop de son attention, surtout que sa question ne lui prendrait que quelques instants, elle lui intima : “ Vera… est sortie. Les filles se demandaient si tu rentrera avec nous? ” Elles se sentiraient tellement plus en sécurité, continuaient ses yeux. Elle n’osait point compléter avec l’état d’esprit critique de la matrone.
___
Résumé: Sioned arrive à contrôler un peu sa panique à l'annonce. @Vera quitte la Cathédrale, et avant de partir les courtisanes demandent après @Manaohani. Sioned se charge d'aller chercher la badass garde du Laurier Carmin. Une fois face à la championne, elle lui vole 2 secondes de son attention pour lui demander si elle les rejoigneront.
Elle a jetté un salut de la tête/sourire très rapide aux présents @Ielvin (qu'elle reconnait comme oncle des enfants d'Arlisa mais c'est assez mauvais timing pour faire connaissance) - @Obadiah, qui finit tout juste de parler, et ignore encore complètement la présence de @Paco Tohopka.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.
Fionnuala Vaël est totalement sonnée, entre l'Enclin et son père, même si elle ne s'en rend pas compte. Elle continue sur la pente de la désolidarisation avec sa famille, comme si elle n'évoluait plus dans le même monde qu'eux.
Fionnuala n'annonce pas soutenir la Garde des Ombres, consciente que la réaction de son père n'est pas du vent : elle est du côté de la Chantrie et de personne d'autre.
- Merci pour les cadeaux :
- Réaction au moment du tréssaillement du Voile:
- Le tressaillement était venu aussi soudainement qu’il était reparti : Le Voile.
Ses tripes se resserèrrent telles des griffes, et il déglutit avec difficulté. Avait-il été le seul à percevoir l’imperceptible?
Yeux rivés vers sa main; sa longue cicatrice récente, encore visible, cette énergie fourmillante au bout de ses doigts. D’un regard nerveux, il observa le coin des mages du Cercle, scrutant quelconque réaction. Quelques-uns semblaient faire comme lui, détaillant les uns puis les autres; mais absolument aucune conséquence en résultait. Son regard d’acier glissa vers les templiers. Ils étaient nombreux à être là. Tant mieux. Ce vertige avait laissé Drynne sur ses gardes, et alerte. La Cathédrale était bondée de mages, songea-t-il, ses yeux scrutant les rangées du Cercle, ce n’était donc pas étrange de l’avoir ressenti.
Mais maintenant, voilà que Senaste avait volé le centre des attentions, et s’élevait sur l’autel sacré de la Cathédrale. En cette fraction de secondes, Drynne devinait facilement la seule raison possible pour qu’elle fasse un truc pareil…
L’annonce n’était pas une surprise en soi, mais elle frappait fort et haut quand même. Personne ne voulait avoir à entendre ces mots, ces paroles hantées et pesantes.
La foule s’était tu par maigres moments, comme pour absorber le choc d'un lourd coup. Puis le Prince, pris d’une rage exagérée, avait presque renvoyé Senaste au sol. Une pointe d’exaspération fit Drynne serrer ses poings, ses lèvres se resserrant. Eh oui, ils étaient “les oiseaux de malheur”… ils les avaient tous avertis, maintes et maintes fois ; personne n’avait voulu les entendre. Mais le peuple méritait de tout savoir, pour avoir du temps à se préparer, n’étais-ce pas logique? Toujours les plus pauvres qui souffraient, c'était fâcheux à le remarquer.
Le mensonge de Senaste ne l’inquiétait pas particulièrement. Plus tard, il en saurait certainement les raisons.
Alors que les nobles commençaient déjà à se chamailler entre eux, Senaste, impérieuse:
« GARDES ! Avec moi ! »
L’idée de ne pas la suivre ne lui avait jamais traversé l’esprit. Résolu, son pas décidé avait presque renversé Mukae de sa place, s’engageant près de ses compagnons en bleu.
Le regard de Drynne balaya les alentours ; tous ces havenois pourraient eux-même se retrouver en exil. En étaient-ils conscients ? Quelques uns pleuraient, d’autres affichaient encore une mine stupéfaite - cette perspective était donc très nouvelle pour eux… pauvres fous.
Puis le reste murmurait, ou leur jetait des questions à leur passage, essayant de leur dérober plus de détails. Il pouvait sentir leurs regards, affamés de réponses. Or, plus on lui cracherait des questions, moins il rechignerait.
Non seulement les temps promettaient de changer, mais les nouveautés s’annonçaient fâcheuses à avaler pour certains ; dans quelque temps, si les engeances avançaient vraiment, et que l’archidémon décidait de s’annoncer… Drynne imaginait la suite. Des réfugiés pourraient débarquer, venus de tous les coins des Marches Libres, voir Antiva ; les rues déborderaient encore plus de gens (comme s’il en manquait!) ; délogements, nourriture qui commençerait à manquer, la faim de loup s’imposerait, émeutes... Les griffons seraient plus agités aussi.
Et c’était ça, le dirigeant de cette cité-état?
Contenir la frénésie qu’il ressentait à présent était chose vite faite, et regard impassible et vide, le dalatien suivit la Garde des Ombres ; comme il la suivrait jusqu’à la mort.
Résumé: le dalatien reçoit la nouvelle (presque prévisible pour lui) avec appréhension, et sans que le mensonge de Senaste le fasse hésiter, il la suit sur-le-champ sous son ordre. Des réflexions ont lieu, sur le Prince dirigeant, sur la ville et ses citoyens ; il ne répond à personne de la foule à propos de détails.
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts
Crie. Hurle.
Quelle différence ? C’est impressionnant mais ça reste Kendric, que ses sœurs ont toujours décrit comme tempéramenteux, rien de nouveau sous le ciel.
Il aperçoit Vera du coin de l’œil, brièvement et déjà de dos, pour laquelle il s’inquiéterait volontiers, mais les mages autour de lui ne lui laissent pas cette liberté. Eux comme les templiers sont comme les autres, soumis à l’agitation, et c’est une chance qu’il n’y ait eu aucun accident – c’est cette perspective essentiellement qui le retient ici, avec l’habitude de trouver bon d’être là où Nucci n’est pas.
– Nulle part, » grommelle–t-il en attrapant vivement le bras d’un gamin prêt à s’élancer vers le centre de la cathédrale avec ses amis, qui obéissent du même mouvement. Manquerait plus qu’ils aient l’air de menacer les nobles. Un petit groupe se forme autour de lui, hésitant à se disperser mais sans le faire… Si tous étaient aussi sages ils pourraient rentrer, mais il ne se fait pas d’illusions sur son autorité : il attendra quelques minutes que le choc passe avant de partir, comme il prévoit depuis avant son arrivée. Peut-être @Isbeil Byrne qui approche, ayant visiblement abandonné ses élans romanesques, fera-t-elle l'étincelle qui mettra tout ce beau monde en mouvement dans la bonne direction.
> Lachlann est du côté de oh regardez une porte qu’elle est belle.
Il ne croit pas
Une bande de jeunes veut aller vers le centre de la cathédrale pour une raison inconnue et il les retient. Il regarde un peu ses mages et aimerait bien qu’ils se calment vite pour rentrer svp.
« Laisse-moi quelques minutes. » Elle est d'accord sur le fond, heureuse qu'il la laisse gérer seule, mais il ne s'agit pas que d'elle et de sensations. Il s'agit aussi d'observer, car il y a fort à voir et à entendre et elle n'a rien loupé du discours du Chercheur-Senior en particulier.
Respirer, reprendre ses esprits.
Inspirer, expirer.
C'était les leçons de l'enchanteresse Briana qu'elle appliquait. Et comme il avait été intéressant et inspirant d'apprendre que les mages avaient des leçons pour gérer leurs émotions, et à quel point cela pouvait être utile dans de nombreuses situations, comme pour faire face au pire crainte que l'on peut ressentir : la perte, le deuil. Un problème à la fois.
Respirer.
Une première fois.
Une deuxi...
« Non. »
L'invective de sa sœur, pourtant pas destinée à elle, a su trouver son âme et faire remonter sa force dans ses bras et dans ses jambes.
Non.
Il est hors de question de se laisser aller à la panique, surtout pas en publique, même si personne ne la regarde et c'est tant mieux.
Non.
Elle ne leur laissera pas croire qu'elle est incapable de surmonter cette épreuve, enceinte ou non.
Non.
Et elle leur rappellera qu'elle est certes une femme, mais qu'elle est aussi la seule enfant éligible du Prince et de la Princesse, la seule encore née dans cette union bénie par le Créateur et qui ne soit pas mariée à lui.
Non.
Eibhlin se relève. Seule.
Peut-être un peu blême, néanmoins son visage retrouve sa fierté et sa fermeté.
Non.
Son père n'est pas un menteur, mais il faudra faire comme si et aider la ville à se préparer. Toute autre interprétation serait impensable et criminelle.
Elle se permet, juste avant de partir, de dévisager sa mère avec plus de dureté que jamais auparavant.
Si tu pensais pouvoir cacher ça éternellement, tu es une imbécile Mère. Mais sans doute devrions-nous te remercier de ne pas nous avoir entrainé dans ta disgrâce.
Et puis de suivre son époux dans le transept est, vers une autre porte.
Résumé : Si vous avez cru qu'Eibhlin allait se laisser aller là, c'est bien mal la connaître. Eiric et elle sont partis. déso pas déso Eugénie.
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique
Créateur. Andrasté. Ayez pitié de nous.
Avaient-ils tant fauté que la destruction était le seul moyen de racheter leurs péchés ?
Isbeil ne put qu’observer, pétrifiée Sénaste qui continuait à exhorter les havenois à se préparer, puis la violence éclatant soudain en la personne de Kendric Vaël.
Le mot fut assené furieusement et sûrement d’autres dans la cathédrale y avaient-ils songé. L’Enclin frappait oui, mais toujours les autres : les générations passées, d’autres lointaines à venir, et surtout, surtout, jamais la sienne. Ses monstruosités n’étaient censées qu’être une menace lointaine pratique pour effrayer les enfants turbulents.
Les dénégations du Prince n’avaient rien de rassurant cependant. Pas alors qu’il les hurlait avec hargne en bousculant Eiric puis en essayant de jeter la garde à terre. Ses paroles n’étaient pas celles d’un dirigeant sain d’esprit : c’était les vociférations d’un homme malade.
Isbeil n’écoutait plus. Le corps raidi et le sang pulsant à ses oreilles, elle sentait le monde se troubler et s’assombrir à chaque inspiration laborieuse.
Si nous prions, si nous nous repentons, peut-être…
Autre chose. Elle devait se concentre sur autre chose.
Cinq. L’or rose des murs, le reflet mauve sur la pierre, l’éclat d’une armure, le nœud sombre sur le bois d’un banc, l’obscurité des paupières fermées.
Quatre. L’écho d’un pas, le souffle d’une respiration, le bruissement d’une robe, la voix d’un homme. L’héritier ?
Pas maintenant.
Trois. La douceur du tissu sous ses doigts, la caresse du ruban contre sa nuque, la chaleur du pendentif chantriste contre sa poitrine.
Deux. La fragrance de miel d’un cierge, la fumée entêtante de l’encens.
Un. Le souvenir d’une friandise partagée avec Ailis sur le chemin.
Les picotements dans ses membres refluèrent lentement, tandis que ses sens lui rappelaient où elle se tenait : dans la maison du Créateur, entourée non pas d’horreurs mais d’êtres qui lui ressemblaient.
Inspirer puis expirer au rythme d’un cœur redevenu régulier.
L’apprentie ouvrit les yeux, juste à temps pour capter le mouvement sec de l’Enchanteur Vaël interceptant un adolescent agité. C’était sa famille au centre de cette cathédrale. Que ressentait-il face à cette triste et terrible scène ? La question acheva de lui faire reprendre pied et lui donna la force de poursuivre son avancée : les sentiments des autres étaient plus faciles à affronter.
« Messer Vaël. Vous allez bien ? » l’interrogea-t-elle en se plaçant à son côté.
Chercher la réponse sur le visage impénétrable du mage était inutile, aussi son regard resta-t-il fixé droit devant : vers l’autel, le reste des Vaël et Eiric qui s’éloignait. Isbeil aurait aimé le rejoindre, capter son regard autant pour s’assurer de son état d’esprit que se rassurer. Elle l’observa pourtant sans bouger, comprenant qu’il devait accorder son attention à d’autres en priorité. Sa femme. Son enfant. En cet instant, sa place était auprès d’eux plutôt qu’à ses côtés. Elle pouvait attendre.
Mais elle avait aussi besoin de réconfort.
« Je crois… que j’ai un peu peur. » avoua-t-elle d’une petite voix, la main légèrement tendue dans une demande muette.
Car malgré tout ses efforts pour se raisonner, elle restait une jeune fille apeurée, tremblant devant un cauchemar devenu soudain réalité.
Résumé : Isbeil a peur, et elle l’avoue à @Lachlann Vaël après lui avoir demandé comment il allait tout en regardant @Eiric Byrne s’éloigner.
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts
« Messer Vaël. Vous allez bien ?
– Bien sûr ? »
Les mots viennent comme une question, pas sûr de comprendre la sienne. Pourquoi irait-il mal ? Puis en suivant son regard la chose s’éclaircit : bien sûr, elle s’inquiète plus. C’est logique. Elle n’a ni l’habitude, ni la conviction nécessaire pour ne pas s’inquiéter. Je crois… que j’ai un peu peur. C’est bien de l’admettre. Les abeilles sur sa manche ont l’air d’un essaim affolé alors que sa petite main approche la sienne, l’effleurant presque par mégarde.
« Il n’y a pas de quoi, déclare-t-il en prenant sa main dans la sienne. Tout ira bien. » Puis il se détourne d’elle, seules leurs mains liées attestant de la scène qui a eu lieu, son ton ferme et sans appel. « Allez, par ici tout le monde. On rentre. »
La fête est finie : il compte bien sur la plupart des templiers pour aider avec la plupart des mages, et le reste suivra le mouvement.
> Lachlann rassure @Isbeil Byrne et part en homme calme et responsable, avec les mages.
Oui. Le rôle de Niklaus était ailleurs, en dehors des grandes prisons de roches et de marbre et des clochers dressés vers le ciel en rappel à leur condition de mortels.
Méditant sur les paroles de Son Excellence et sur les prochaines homélies qu'il tiendrait dans sa ridicule petite chapelle des docks, le prêtre ne se leva de son banc que pour laisser passer quelques confrères plus pressés que lui d'en finir avec cet événement.
Ce fut donc debout et d'un oeil curieux mais las qu'il observa l'étrange commotion causée par les grands de la cité.
L'annonce d'un futur Enclin ne provoqua en lui qu'un vague étonnement froid aussitôt étouffé par les cris et l'indignation du Prince. Enfant des Anderfels, héritier de ceux et celles qui ont bravé tant de fois la menace des engeances en vivant dans la trace d'une terre à jamais corrompue par la souillure, Niklaus ne craignait pas l'Enclin et n'était nullement surpris de le retrouver au seuil de sa porte. Il l'accueillit comme une évidence, à la manière dont on accueillerait un mauvais aléa de la nature : une tempête, une épidémie de rougeole, un tremblement de terre, une fulgurante crise de démence. Avec une résignation doublée d'apathie. Car telle était Sa Volonté.
Plutôt l'Enclin que la guerre des peuples.
Mais l'un n'excluait pas l'autre. Son regard suivit un instant la délégation tévintide qui s'éclipsait après s'être faite harponner par Son Excellence (et probablement pas pour parler union et amour du Créateur vu la mine fermée de la Grande Prêtresse). Puis, dans un silence contrastant avec le brouhaha des gens omniprésents, Niklaus laissa la foule l'absorber et le mener jusqu'à la sortie de la Cathédrale après quoi il disparut dans les rues de Starkhaven, le pas lourd et la mine songeuse.
Puisse le Créateur rester à leurs côtés.
Plus que les révélations de la Garde des Ombres, c'est l'éclat de colère du Prince qui fait frémir Ielvin. Face à la furie de Kendric dévoilée aux yeux de tous, il ne peut retenir ses pensées d'aller à ses enfants. Depuis combien de temps est-ce que la famille Vaël doit composer avec ce mal ? Et il songe vaguement à son propre père, à son père qui ne l'a jamais vu autrement que comme une source d'ennuis mais qui avait au moins assez de retenue pour ne pas laisser son courroux déborder en dehors de leur maisonnée.
Il a pitié pour elle.
Quant à l'Enclin, l'elfe n'en pense rien de particulier. L'Enclin n'a rien de tangible pour lui, demeure une de ses nombreuses histoires qu'on murmure aux enfants insolents comme lui dans l'espoir de les discipliner. Si tu n'es pas sage c'est une engeance ou Fen'Harel qui viendra te prendre au milieu de la nuit ! Difficile d'avoir peur d'un croque-mitaine alors qu'il n'en a jamais vu le bout du nez.
Et celle qui vient pointer le bout de son nez a une bien plus jolie gueule que le croque-mitaine. Sentir la chaleur du corps de la championne contre le sien ne peut que le faire sourire d'une oreille jusqu'à l'autre. Il passe son bras autour de sa taille et la salue d'un clin d'oeil doublé d'un petit compliment murmuré au creux de l'oreille :
- La robe te va bien mais je te préfère sans. Au naturel !
Évidemment, leur proximité a de quoi faire mettre la puce à l'oreille et Obadiah ne se gêne pas pour les interroger.
- C'est une histoire pour les grandes personnes Oba. Se gausse l'elfe qui ne peut s'empêcher de saisir la perche qu'on lui tend.
Il se tait cependant pour écouter le portrait de l'Enclin que leur dresse le nain. Après tout le peuple de la Pierre est expert en engeances. Mais à l'évocation d'une mocheté de la taille de la Cathédrale, Ielvin pense que le brigand fabule pour essayer d'impressionner la capitaine. D'autant plus qu'il lui propose de but en blanc de repartir à son bras avec une métaphore qui fait exploser de rire le blondinet.
Il veut bien entendu rebondir dessus mais le groupe est rejoint par une seconde dame. Ielvin la toise d'un air dubitatif car le visage lui est familier. Il l'a déjà croisée plusieurs fois mais où et quand ? Ce n'est que lorsqu'elle prend la parole qu'il reconnait sa voix. Sioned, une amie d'Arlisa ! Une amie qui travaille au Laurier Carmin ? Ça alors ! Et dire que c'est lui que les parents de la marchande désigne comme une mauvaise fréquentation.
- Hé bien Mana j'allais te proposer de te raccompagner mais on dirait bien que je vais devoir t'arracher aux filles, au chevalier au gigot (Il regarde le nouvellement nommé Paco qui est venu assister à la messe avec eux) et à son ami pour passer du temps avec toi. C'est toujours mieux que de devoir batailler contre noblesse et Chantrie. Mieux vaut trainer avec les travailleuses de la nuit et le Carta que de devoir partager avec la bourgeoisie. Alors qu'est-ce que tu préfères Championne ? Les femmes, le jambon ou le bel elfe qui ne manque jamais de te faire sourire ?
Oh Obadiah peut toujours tenter sa chance, Ielvin ne lui en veut pas. Car le terrain a peut-être déjà été conquis, le coeur lui ne saurait être enchainé à ses seuls deux bras. L'un et l'autre restent libres comme le ciel et la mer.
« S’j’résume, ç’va être moche quoi. » A deux doigts de demander si les mochetés vont sur l’eau… Pour une amie. « R’son d’plus pour picoler et profiter, donc. » Raison de plus pour se casser loin. Ça tombe bien c’est ce qu’elle escomptait faire ce soir et le lendemain et cetera.
L’nain commenta son collier qui pendait entre ses seins, ce que la capitaine ne comprit que plus tard. Elle le souleva, l’air plus que dubitatif. Avait-il déjà commencé à boire sans eux ? « Serpent ? » Qu’elle répéta, alors qu’il avait manifestement la forme d’un scorpion.
« C’dépend, t’as le pied marin le nain ? » Elle demande en lui faisant une bonne tape dans le dos. Après tout elle aurait besoin de mousses sur son bateau comme sur sa bière, alors, la proposition n’était pas inintéressante. Trop subtile pour elle côté drague, elle qui a pourtant la cuisse légère. Elle ne comprit pas son histoire de gigot, mais qu’il emmène des provisions ne lui posait évidemment pas de soucis. Elle espérait juste qu’il réalise qu’il lui faudrait manger autre chose que de l’agneau au bout d’un moment, il n’y a pas de mouton dans l’océan à ce qu’elle sache. A part ça, elle se gausse avec Ielvin, bien sûr, surtout quand elle se fait titrer de grande personne, elle qui dépasse à peine du nain.
C’est à ce moment que la douce Sioned interrompt cette discussion sans queue, ni tête, pour demander à leur championne de raccompagner les filles. C’est vrai qu’elle les a oublié dans l’histoire, alors qu’elle est censée les protéger… Enfin pas toutes les heures de tous les jours, quand même. Elle devine sans peine leur détresse, même si elle aurait aimé parler avec son joli cœur d’elfe. Ce n’est pas grave, c’est pas comme si elle était obligée de partir ce soir, ni demain, elle a encore le temps.
Ielvin a le don pour la faire rire - comme pour l’agacer, mais là c’est pas le cas - mais elle a déjà fait son choix. « Du rhum, des femmes mon ami ! » Même si pour le rhum… Elle embrasse l’elfe, se moquant éperdument d’être dans la maison du Créateur et se lève, lui mettant cette fois une petite claque affective sur la joue. « Bon les garçons, les filles ont b'soin d'leur championne, on s’retrouve pl'tard à la naine ? S’rtout toi Levin. Paco, Oba, v’faites bien comme vous voulez. »
P’t’être que Paco voudrait v’nir au Laurier plutôt, après tout c’était un habitué. Et puis elle suivit son regard jusqu’à Sioned, se contenta de sourire tout en la rejoignant.
« Et bien, rentrons au Laurier. »
Résumé : Mana a une discussion incroyable avec @Obadiah @Ielvin et @Paco Tohopka , mais après l'interruption de @Sioned Meahger elle décide de raccompagner les courtisanes au Laurier. Elle a proposé aux garçons de la retrouver plus tard à la naine détrousseuse. (désolée Oba pour le coup du scorpion)
Mana est partie avec Sioned.
Il n’était pas encore complètement sec, depuis ce matin, le pirate qui s’était pris un seau d’eau gratuit. Ses longs cheveux étaient encore humides, et s’il avait grelotté en arrivant, à présent Paco sentait la chaleur de toutes les personnes agitées autour de lui qui, à défaut de remarquer sa présence, le heurtait ici et là dans leur fuite vers la sortie. Le spectacle était terminé, y’avait plus rien à voir. — Bon les garçons, les filles ont b'soin d'leur championne, on s’retrouve pl'tard à la naine ? S’rtout toi Levin. Paco, Oba, v’faites bien comme vous voulez, leur proposa Mana comme une alternative fort alléchante d’une beuverie entre p’tits copains, ce à quoi le hors-la-loi hocha positivement la tête. Il n’avait rien de prévu en ce jour sombre, et être entouré finissait toujours par lui manquer. Un tout petit peu. Même si c’était Mana, parce qu’au fond il l’appréciait.
Néanmoins, dans toute cette agitation, une lumière venait éclairer son champs de vision. Le visage de Sioned apparaissait et il ne vit pas que la championne l’aperçut du coin de l’oeil, remarquant son insistance à détailler la beauté de l’intendante. Un petit temps déjà que Paco n’avait plus croisé cette femme qui l’irritait à siéger au milieu de ses pensées. Qu’était-il en train de regarder, au juste ? Elle avait l’air calme et pourtant, son regard trahissait une peur profonde des dernières nouvelles. Son corps entier le suppliait d’aller vers elle, pour la réconforter, tant elle que lui. Mais son acharnement encore féroce gardait ces jambes solidement ancrées sur le sol de la cathédrale, que Manaohani et les filles du Laurier Carmin s'apprêtaient à quitter. Le pirate voulut partir, lui aussi, pour aller s’cacher au fin fond de la naine détrousseuse ou autre fourre-tout de paumés. Alors pourquoi restait-il statique, à observer Sioned, qui trainait le pas derrière la bande du bordel ? Son inquiétude se transforma vite en colère, pour cet impulsif qui voyait le danger lentement s’éveiller autour d’eux : les plus angoissés devenaient agressifs, les bousculades plus violentes. Le chaos embrassait les lieux et elle, restait séparée de son groupe, à croire que se retrouver piétiner n’arrivait qu’aux autres. Les sourcils froncés et la mine peu joviale, le voleur se mit alors en marche après avoir assuré ses camarades qu’ils se retrouveraient plus tard. Il se fraya un passage bien déterminé jusqu’à la brune, sa main venant agripper le fin poignet de la dame, dans un geste qu’elle aurait trouvé sans doute brutal. Mais il se fichait éperdument, à ce moment là, de ce qu’elle pouvait bien en dire. L’obligeant à se tourner vers lui, Paco ancra ses pupilles dans le regard de la veuve.
— Qu’est-ce que tu fiches toute seule, c’est dangereux ! lâcha-t-il sur un ton à la fois alarmé, attentionné, aimant, possessif. Le rebelle ressentait une nuée de sentiments pour l’intendante, tant qu’il avait du mal à les gérer, les organiser, les comprendre. Mais tous partaient d’une bonne intention… la meilleure et la plus belle qui fusse, en vérité.
— J’te raccompagne, finit-il par dire en voulant passer devant elle pour lui ouvrir la route. Mais visiblement, Sioned ne l’entendait pas de cette oreille.
— Seule ?! Sioned le regardait encore, un mixe d’appréhension et de rébellion aux yeux; elle avait jeté un regard à la populace encore présente autour d’eux, ses yeux encore brillants d’émotion vive. — J-je ne suis pas seule j… je suis venue chercher Mana. Sioned tordit son bras pour échapper à son emprise, — Non… Pas maintenant… se glissant hors de sa portée et essayant de repérer Manaohani dans la foule. La championne avait déjà rejoint les courtisanes, et toutes s’apprêtaient à quitter les lieux. Bousculée par quelques autres citoyens, l'intendante s’était infiltrée parmi la foule, dans le but de quitter la cathédrale. Le pirate n’arrivait pas à croire que pareille bonne femme pouvait être aussi butée et inconsciente. Lui-même décidé et incorrigible, il se mit à la suivre à la hâte, ne la rattrapant qu’à la sortie de la grande cathédrale. Quelques coups de poings s’étaient perdus entre lui et les bonhommes les plus envahissants qui cherchaient à piller les citoyens. Lui aussi, faisait parti d’cette sauce là et si Sioned n’avait pas été là, c’était ce qu’il serait sûrement en train de faire également. Mais elle était devenue une priorité à laquelle il ne pouvait se soustraire.
Cette fois c’en était trop, ce n’était ni le lieu ni l’moment pour jouer au jeu du chat et de la souris. En temps normal, Paco adorait s’adonner à cela, mais pas aujourd’hui. Il se planta devant elle, la jaugeant un court instant, puis ils reculèrent vers une petite ruelle adjacente qui débouchaient sur un labyrinthe entier. Seuls entre ces petites habitations et commerces indépendants, avec les passants à plusieurs mètres sur la droite qui continuaient de dévaler la rue principale, les deux silhouettes étaient maintenant invisibles. L’envie du pirate à engueuler la petite sotte lui était passé, maintenant que les yeux embués de l’intendante brillaient de leur triste lueur. — Sio… murmurait-il plus doucement, sa main venant se poser un instant sur la joue tremblante de la jeune femme. De l’extrémité de son pouce, il essuya la petite larme qui faillit s’échapper, non sans sourire face à cet aspect fragile qu’il découvrait chez elle. — T’es dans cet état parce que j’me suis fâché ou parce que c’est la fin du monde ? ricanait-il, canines apparentes, amusé par sa propre blague malgré que le moment ne fusse pas propice à l’art et l’humour. Ses doigts relâchaient leur emprise du visage de la brune, pour venir s’appuyer paume contre la façade en pierre, formant un mur davantage protecteur qu’oppressant... du moins, il l'espérait.
Résumé a écrit:
Paco voit @Sioned Meahger alors que @Manaohani s'en va avec les filles du Laurier. Il remarque qu'elle est perturbée, mais au-delà de ça s'énerve à la voir se mettre si facilement (et naïvement) en danger. Après avoir pris congé d'Oba et les autres, il la suit dans le but de la ramener chez elle mais l'intendante n'est pas d'humeur et le fait comprendre. Ils se retrouvent finalement en dehors de la cathédrale, loin du chaos, dans une petite ruelle.
Alors que Manaohani s’apprêtait à quitter le groupe pour rejoindre les filles, le regard de Sioned s’était finalement posé sur Paco, qu’elle n’avait pas du tout détecté, juste à côté du nain, et dont la présence, soudainement si proche, la mit dans un état de nerfs redoublés. C’était bien la dernière chose dont elle avait besoin...
Sio’ avait parvenu à tenir son semblant de calme, mais face à lui, le masque se voyait mitigé. Les secondes que ses pupilles se croisèrent pouvaient en dire long. Séparés de quelques mètres, mais aussi de bousculades chaque fois plus agaçantes, l’intendante sentit ses yeux se remplir de larmes. Elle aurait bien aimé pouvoir aller vers lui. Pour quoi faire, au juste? Elle ne savait pas. Mais l'idée qu'il l'entoure de ses bras était réconfortante.
Or... L'idée était si sotte. Et puis, à quoi bon? Un Enclin ne serait pas arrêté par l'étreinte d'un homme. Elle serra sa mâchoire pour ne pas s'autoriser cette faiblesse, ne pas pleurer, pas ici... Ce furent les mots de Manaohani qui l’arrachèrent de ses secondes de défaillance. « Rentrons au Laurier.» Oui, rentrer. À la maison. Sioned ne voulait qu’une chose, retrouver sa chambre, son lit ; elle voulait qu’on l’oublie, elle avait besoin de sortir de tout ce chaos. La peur qui l’envahissait la faisait presque fléchir au niveau du ventre. Un réflèxe qui, heuresement pour elle, passait vaguement pour un mouvement de foule. Regagner le Laurier était bien sa priorité. Mais alors qu’elle s’apprêtait à enchaîner le pas derrière la championne, elle sentit son poignet emprisonné.
Il n’y avait aucun doute dans son esprit, de qui l’avait saisie de la sorte.
D’une manière qu’elle méconnaissait, Paco s'était permis de la gronder, car elle se jetait parmi la pègre, soi-disant imprudemment. Bon, c’est vrai que la foule avait redoublé de force, et qu’elle avait bien vite perdu le chemin que Mana avait bravé pour elle jusqu’aux filles, à cause de son hésitation.
Mais un Enclin était annoncé, elle ne réchignerait pas à l’idée de se débattre parmi la folie pour regagner son logis, ses amies… Et puis si Mana pouvait, elle aussi pourrait s'ouvrir un chemin… elle n'avait pas d'autre option.
Non, non… Pas maintenant Paco...
Par chance, elle avait réussi à regagner sa liberté, tantôt de son poignet, comme de l'extérieur. Serrant ses bras pour ne pas perdre son équilibre, en quelques minutes elle pouvait finalement respirer l'air de la rue, l'air de Mirestreet.
Au loin, Sioned détecta facilement la petite troupe de courtisanes. La plupart venait de disparaître derrière une autre ruelle, mais Lilley et quelques autres avaient traîné un peu, afin de s’assurer que leur intendante les rejoindrait saine et sauve. Ce fut vers elles que Sioned avait trotté, le cœur en flammes.
- Résumé:
Résumé: Sioned voit finalement @Paco Tohopka et elle a envie de pleurer.
Elle essaye de suivre le chemin ouvert pas Mana mais prend du retard par rapport aux autres, surtout car Paco essaye de prendre le contrôle. Mais elle parvient à s'enfuir et se retrouve finalement dehors, essayant de rattraper la petite cohorte des courtisanes déjà lointaine.
Sioned a quitté la cathédrale saine et sauve.
(Enchaînement vers un autre sujet)