4:74 des Ténèbres Si vous demandez à Ateesha quand elle est née, elle vous répondra que c’est en 20ème Drakonis 4:97 des Ténèbres, ce qui est bien évidemment faux : elle n’a pas seize ans, c’est indéniable. Elle est née dans une famille pauvre et nombreuse antivanne, quatrième née pour des parents déjà submergés par leur vie, sans compter sur leurs enfants… ce qui n’irait pas en s’améliorant, alors que d’autres naîtraient.
Elle l’aime, pourtant, sa famille : c’est pour ça qu’elle commet ses premiers larcins. Ici, des fruits pour sa mère qui déplore ne jamais pouvoir s’en procurer, ou du poisson fraîchement pêché « qui s’est échappé alors qu’on vidait le bateau ». Elle n’a pas froid aux yeux, l’enfant, et elle n’a pas son pareil pour embobiner les gens ou acheter son pardon, quand elle est prise la main dans le sac, lors de ses premières tentatives, en promettant de nettoyer le pont, de préparer le repas des marins affairés, ou autres menus services – non sans prendre sa part au passage, à l’insu de tous. Elle en vient à être plus téméraire, plus aventureuse, et avec succès, plus elle grandit et devient agile. Elle dérobe même parfois quelques à-côtés, des cadeaux visant à faire plaisir à sa fratrie ou à ses parents : un jouet, un couteau… elle s’adapte à chaque destinataire. Et son bagout et son espièglerie, parfois peu appréciés par les plus revêches, lui valent quand même l’attention des gens de Rialto. Et une affection sincère se tisse entre elle et sa famille, malgré la distance involontaire qui subsiste entre eux.
4:81 des Ténèbres (7 ans) Ce jour-là, Ateesha a eu la peur de sa vie. Elle s’est mis en tête de voler la bague que portait un riche commerçant de la citée, par défi. Un défi stupide, soufflé par son frère cadet, qui aimait les objets qui brillaient, comme une vraie pie. Elle s’était adressé à l’homme, l’avait flatté, avait prétendu qu’une pièce factice était tombée de sa bourse, le saluant avec déférence, beaucoup plus qu’il n’en méritait, mais il était vaniteux, assurément. Après tout, elle l’avait étudié pour définir comment le voler. Elle serait probablement parvenue à ses fins si elle n’avait pas rencontré un problème majeur : la bague était coincée sur les doigts gonflés par la chaleur de l’homme, et il avait surpris son geste. Il avait crié à qui voulait l’entendre qu’une indigente, une gueuse en voulait à sa propriété, et exigeait une hache pour lui couper la main « comme le méritent les voleurs de son espèce ». Ateesha a eu la peur de sa vie et, si un de ses comparses dont la rue était le terrain de jeu ne l’avait pas sauvée, bien qu’elle ait oublié comment, elle aurait perdu sa main. Elle a tout oublié de son acolyte, jusqu’à son nom ou son visage, mais elle ressent une gratitude énorme pour lui.
4:82 des Ténèbres (8 ans) Est-ce parce qu’elle s’est sortie de cette altercation avec le commerçant qu’Ateesha a attiré l’œil des Corbeaux ? Elle ne le saura probablement jamais, ces derniers n’ayant jamais répondu à ses multiples questions à ce sujet, pas plus que quand elle les implorait de la libérer. Mais elle a rejoint le groupuscule d’assassins contre son gré, prise sous l’aile de la famille Cantori, qui pensait qu’elle avait l’étoffe de devenir une maîtresse. Encore jeune, malléable, bien moins sûre d’elle qu’il n’y paraissait, elle était une candidate idéale : vive, curieuse, autodidacte, suffisamment orgueilleuse pour ne pas baisser les bras quand quelque chose lui résistait et qu’elle voulait le maîtriser, elle n’avait pas froid aux yeux et il fut facile de la convaincre qu’elle agissait pour le mieux en remplissant les contrats. Il était aussi plus facile pour elle de s’en convaincre, malgré le malaise persistant qu’elle ressentait sans vraiment le réaliser. C’était une enfant prometteuse et les bribes d’attention qu’on lui témoignait, qu’elle n’avait jamais eu que quand elle ramenait de jolis objets à sa famille natale, suffisait à la pousser à se dépasser, à faire plus, à les rendre fiers d’elle.

Elle était jeune et naïve, pas encore consciente que donner la mort ainsi n’avait rien d’honorable et ne contribuait pas au bien commun. Il lui fallut quatre ans pour commencer à poser des questions, quatre ans et demi pour réaliser que, pour sa survie, elle ne devait en poser aucune, et cinq pour commencer à enquêter elle-même sur ses cibles, tout en réalisant les contrats qu’on lui demandait avec zèle et brio, tout en s’assurant que la mort était prompte, discrète et la moins douloureuse possible pour ses cibles. Si elle ne pouvait pas les épargner, elle pouvait au moins leur offrir ça.
4:97 des Ténèbres Si Ateesha dit qu’elle a peu de souvenirs de son enfance, ce n’est pas totalement vrai : elle a toujours eu cette sensation de manque, d’injustice, d’être née dans la pauvreté et la misère, sans espoir. Que tous détournent le regard, se désintéressent d’eux. C’est pourquoi elle s’est jetée à corps perdu dans cette nouvelle chance que lui offraient les Corbeaux – bien qu’elle n’en ait pas eu le choix – avant de déchanter en prenant conscience de la réalité et de l’horreur derrière tout ça, plus elle grandissait. Elle en a tellement eu honte qu’elle l’a caché de tous lorsqu’elle a rejoint la Garde des Ombres grâce à Senaste en 20ème drakonis, lui mettant sa vie entre les mains.
5:09 des Exaltés Elle ne l’a jamais regretté. Elle qui a toujours eu l’impression de suffoquer, enfermé dans un cocon trop petit pour elle et pour ce qu’elle aurait voulu pouvoir accomplir, elle a enfin le sentiment de pouvoir le faire, d’avoir les moyens de faire ce qu’elle pouvait faire. Et rien ne compte davantage que Senaste et Aile d'Argent, qui ont sa loyauté - et son amour - indéfectibles, dont elle voudrait ne jamais se séparer.
5:13 des Exaltés Et pourtant... le jour funeste de leur séparation, fut-elle temporaire, est arrivée bien plus tôt qu'Ateesha ne l'escomptait. Si elle considère ne pas vraiment avoir eu le choix, incapable de ne pas aller secourir la famille qui l'a vue naître, elle aurait pu rester en arrière, ne pas quitter Senaste, ne pas prendre une décision aussi déchirante. Mais, à ses yeux, cela aurait impliqué de retomber dans le déshonneur qui était le sien lorsqu'elle était un Corbeau. Et si elle peine à accepter son passé, elle n'aurait pas supporté faire preuve de lâcheté et de déloyauté envers ses parents, ses frères et sœurs. Elle vit tout aussi mal, cependant, d'avoir tourné le dos à Senaste, surtout après l'accueil qui lui fut infligée alors qu'elle annonçait que les signes de l'Enclin se manifestaient. Elle sait qu'elle n'aurait pas fait un choix différent, si elle pouvait le changer, mais elle n'imaginait pas ressentir autant d'appréhension à l'idée de revoir Senaste. A l'idée qu'elle la rejette, n'en veuille plus en bras. Son pardon n'en a que plus de valeur.

Ateesha n’oublie aucun des courageux qui s’est soumis au rituel de l’Union sur son impulsion. Dans ses petites fioles, elle a recueilli quelques gouttes de leur sang, et, ultérieurement, fait forger des fioles sous forme de breloques le contenant représentant chacun d’entre eux, qu’elle ajoute à un bracelet qui ne la quitte jamais. Pour honorer leur mémoire et leur sacrifice, survenu trop tôt, et ne jamais oublier chaque vie offerte pour lutter contre l’Enclin, et le danger de leur combat, dès ses prémices. Plus morbide, elle n’oublie pas non plus les gens qui sont passés de vie à trépas par sa main : pour chacun d’entre eux, une petite dague tatouée parsème l’intérieur de sa cuisse. D’abord synonyme de fierté, quand elle était jeune – enfant, encore – et ne percevait pas l’horreur de ses actes, c’est maintenant un témoin de l’horreur qu’elle représentait. Ateesha a beau vouloir rejeter en bloc tous les apprentissages des Corbeaux, ils l’ont façonnée comme elle ne pourra jamais le nier, et font partie d’elle : preuve en est des poisons et des soins qu’elle conserve en permanence, et dont elle enduit ses flèches et ses armes. Elle ne peut s’empêcher de continuer à subtiliser divers objets ou de la nourriture : pour s’entraîner et conserver son agilité, se dit-elle. Ce n’est pas tout à fait faux mais c’est en réalité un réflexe, une peur, de se retrouver seule, démunie, dans la misère à nouveau… motivée par son pire cauchemar : et si la Garde était dissoute ? Si elle était détruite, si tout le monde était achevé, et qu’il ne restait qu’elle ? Elle ne pouvait pas perdre ses aptitudes à survivre, même si elle en est en réalité bien loin. Ateesha ne peut s’empêcher de garder un œil sur les Corbeaux, si elle le peut, comme une obsession. Elle les exècre et n’apprécie rien davantage que de ne plus être l’une des leurs, mais elle voudrait démanteler l’organisation, les faire tomber un à un, prouver qu’ils ne sont pas invincibles. Elle sait, pourtant, que c’est totalement incompatible avec son serment auprès de la Garde. Mais c’est une idée qui l’obsède.

Pronom du personnage Elle. Thèmes Je n’ai pas de thèmes à privilégier, ni restrictions particulières hormis les violences conjugales, sexuelles et tout ce qui touche à l’arachnophobie. Mort du personnage ? Vu que c’est un PV et qu’il vous appartient, la décision est vôtre, mais personnellement, j’aime autant pas !

Pseudo Elnaië. Avez-vous plus de 16 ans ? Bien plus ! Comment avez-vous trouvé le forum ? Par le biais d’Aethra. Fuseau horaire UTC +1. Mot de la fin Le forum est incroyable, magnifiquement travaillé et splendide visuellement (ces tons apaisants et agréables, je suis conquise), j'ai hâte de RP avec vous.