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If we catch a criminal | Hector & Ateesha

Karl
Karl
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Karl
Personnage
Illustration : If we catch a criminal | Hector & Ateesha L0jv

Peuple : Humain
Âge : 34 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Les caniveaux de Hossberg, dans les Anderfels
Occupation : Prestataire de jeux, organisateur de parties truquées ; receleur d'infos à la toile bien tissée, il saura vous orienter vers les meilleures canailles pour satisfaire vos pires désirs.
Localisation : Personne ne connaît sa véritable planque, et il est probable qu'il en change régulièrement. On le voit traîner dans tous les recoins les plus sordides de Starkhaven, du Clayrak au Clattercraft, en passant même parfois vers le bascloître.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Loken par Ori Vana, The Blade of the Arcane par Evan Monteiro | Lucky Cat II par The Verdant Hare | retouches par Lyr'se Aquilae
Date d'inscription : 28/10/2022
Messages : 66
Autres personnages : Faolan, Neria
Attributs : CC : 15
CT : 4
Mag : 18
End : 12
For : 12
Perc : 15
Ag : 15
Vol : 17
Ch : 15.

Classe : Mage, niveau 2 | Voleur, niveau 2
Sorts : - Désorientation (3 PM)
Expert de la tromperie, Karl sait user de magie pour parfaire ses illusions. Par suggestion subtile, il captive et altère les sens de la personne ciblée, faussant sa perception des distances, des obstacles, des indices sonores, visuels, tactiles ou olfactifs ; perturbée, la victime est immobilisée pendant un tour.

- Drain de vie (3 PM)
Son intérêt pour l'entropie lui a permis de découvrir ce sort très pratique. En tendant la main, Karl établit un lien parasite avec une cible unique afin d'aspirer sa force vitale ; l'ennemi sentira son énergie refluer alors que celle de l'apostat sera régénérée. Le sort prélève 9 PV à la victime pour les restituer à Karl.

- Lévitation (3 PM)
Autre outil essentiel de son arsenal magique : la manipulation d'objets à distance. Naturellement prédisposé à cette faculté, c'est l'un des premiers sorts que Karl a su maîtriser. Il s'en sert notamment pour faciliter ses tours de passe-passe et ses vols. D'un point de vue offensif, il peut également jeter des projectiles sur les ennemis : cela nécessitera un second jet de Magie et si l'attaque touche, la cible perdra 15 PV.

- Métamorphose en chat (End 12 | For 10 | Perc 17 | Agi 17 - Gratuit)
Reliquat d'une magie étouffée par la Chantrie, que Karl a apprise durant ses voyages. L'apostat adopte l'apparence d'un chat noir aux yeux ambrés : sa silhouette est svelte, haute sur pattes, sa tête et ses oreilles triangulaires et allongées, sa queue longue, son poil fourni. Sous cette forme, il interprète et interagit avec le monde au travers de ses nouveaux sens, mais conserve sa conscience et ses réflexions humaines ; pour chaque action exigeant un lancer de dé, il dépensera 1 PM.

- Ébullition du sang (1 PM & 2 PVs)
Karl a versé dans des arts interdits. Une simple entaille, faite à l'aide de son couteau ou de ses ongles acérés par la métamorphose, lui permet de puiser sa magie dans une source honnie : grâce à cette profanation, il embrase le sang d'une ou plusieurs cibles dans son champ de vision, comme si du magma coulait désormais dans leurs veines. La douleur est atroce et les dommages physiques, conséquents : les victimes subissent chacune 14 points de dégâts.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1643-karl-there-are-b
If we catch a criminalCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet 8 Réconfort 5:13
Participants Karl, @Hector de Grandbois, @Ateesha Leto
TW Violences, langage cru, isolement et désespoir
Résumé Suite à la débâcle de l'exécution de Jenny et des exactions de la Corneille, Karl fait profil bas pour esquiver templiers et peuple assoiffé de vengeance. Sa cavale féline est cependant interrompue par un message sibyllin qu'il reçoit d'une vieille connaissance. Ravalant sa prudence, l'escroc décide d'honorer le rendez-vous... et remporte un séjour en prison. Accusé de frayer avec la Corneille, son dernier espoir de liberté repose désormais sur la bannière au griffon...
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>8 Réconfort 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">If we catch a criminal</a></li></ul><p><u>@"Karl", @"Hector de Grandbois", @"Ateesha Leto"</u> Suite à la débâcle de l'exécution de Jenny et des exactions de la Corneille, Karl fait profil bas pour esquiver templiers et peuple assoiffé de vengeance. Sa cavale féline est cependant interrompue par un message sibyllin qu'il reçoit d'une vieille connaissance. Ravalant sa prudence, l'escroc décide d'honorer le rendez-vous... et remporte un séjour en prison. Accusé de frayer avec la Corneille, son dernier espoir de liberté repose désormais sur la bannière au griffon... </p>[/code]





Il n'y a pas de liberté, seulement des longueurs de chaînes.
Karl
Karl
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Karl
Personnage
Illustration : If we catch a criminal | Hector & Ateesha L0jv

Peuple : Humain
Âge : 34 ans
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Origine : Les caniveaux de Hossberg, dans les Anderfels
Occupation : Prestataire de jeux, organisateur de parties truquées ; receleur d'infos à la toile bien tissée, il saura vous orienter vers les meilleures canailles pour satisfaire vos pires désirs.
Localisation : Personne ne connaît sa véritable planque, et il est probable qu'il en change régulièrement. On le voit traîner dans tous les recoins les plus sordides de Starkhaven, du Clayrak au Clattercraft, en passant même parfois vers le bascloître.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Loken par Ori Vana, The Blade of the Arcane par Evan Monteiro | Lucky Cat II par The Verdant Hare | retouches par Lyr'se Aquilae
Date d'inscription : 28/10/2022
Messages : 66
Autres personnages : Faolan, Neria
Attributs : CC : 15
CT : 4
Mag : 18
End : 12
For : 12
Perc : 15
Ag : 15
Vol : 17
Ch : 15.

Classe : Mage, niveau 2 | Voleur, niveau 2
Sorts : - Désorientation (3 PM)
Expert de la tromperie, Karl sait user de magie pour parfaire ses illusions. Par suggestion subtile, il captive et altère les sens de la personne ciblée, faussant sa perception des distances, des obstacles, des indices sonores, visuels, tactiles ou olfactifs ; perturbée, la victime est immobilisée pendant un tour.

- Drain de vie (3 PM)
Son intérêt pour l'entropie lui a permis de découvrir ce sort très pratique. En tendant la main, Karl établit un lien parasite avec une cible unique afin d'aspirer sa force vitale ; l'ennemi sentira son énergie refluer alors que celle de l'apostat sera régénérée. Le sort prélève 9 PV à la victime pour les restituer à Karl.

- Lévitation (3 PM)
Autre outil essentiel de son arsenal magique : la manipulation d'objets à distance. Naturellement prédisposé à cette faculté, c'est l'un des premiers sorts que Karl a su maîtriser. Il s'en sert notamment pour faciliter ses tours de passe-passe et ses vols. D'un point de vue offensif, il peut également jeter des projectiles sur les ennemis : cela nécessitera un second jet de Magie et si l'attaque touche, la cible perdra 15 PV.

- Métamorphose en chat (End 12 | For 10 | Perc 17 | Agi 17 - Gratuit)
Reliquat d'une magie étouffée par la Chantrie, que Karl a apprise durant ses voyages. L'apostat adopte l'apparence d'un chat noir aux yeux ambrés : sa silhouette est svelte, haute sur pattes, sa tête et ses oreilles triangulaires et allongées, sa queue longue, son poil fourni. Sous cette forme, il interprète et interagit avec le monde au travers de ses nouveaux sens, mais conserve sa conscience et ses réflexions humaines ; pour chaque action exigeant un lancer de dé, il dépensera 1 PM.

- Ébullition du sang (1 PM & 2 PVs)
Karl a versé dans des arts interdits. Une simple entaille, faite à l'aide de son couteau ou de ses ongles acérés par la métamorphose, lui permet de puiser sa magie dans une source honnie : grâce à cette profanation, il embrase le sang d'une ou plusieurs cibles dans son champ de vision, comme si du magma coulait désormais dans leurs veines. La douleur est atroce et les dommages physiques, conséquents : les victimes subissent chacune 14 points de dégâts.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1643-karl-there-are-b
If we catch a criminal« Blame Simon! ‘cause he said “You could think better with a hole in your head”
Oh, you could think better with a hole in your head ! »
- The Hoosiers, Cops and Robbers.


1er Réconfort

Après les désastres récents, la ville bouillonne du lever au coucher du soleil. Ça en devient insupportable. Moi qui espérais que l'exécution de Jenny apaiserait quelques ardeurs... Oh, qu'on ne s'y trompe pas : j'envie pas son sort, à la petite, mais elle aurait quand même pu faire des efforts. Quelqu'un allait devoir y passer, c'était inévitable. Elle aurait pu se laisser sacrifier pour la cause, c'est-à-dire la tranquillité d'esprit de tous les apostats de la cité - on aurait honoré sa mémoire, évidemment, bien au chaud dans notre liberté préservée - mais plutôt que d'accepter bêtement son destin, il a fallu que madame fasse long feu. Maudire les Vaël sur dix générations, c'est une chose, mais se changer en abomination ? Manquer de raser son propre bûcher, et la place Bagpiper avec ? Tout ce que son coup de colère a réussi à accomplir, c'est donner plus de raisons au troupeau de crier au loup.

Je peux m'asseoir sur mes dés, maintenant. Impossible de reprendre mes petites affaires en toute sérénité alors que Starkhaven sue du chantricard par toutes les rues. J'en ai connus, des bigots zélés, du temps de Hossberg : je les vois venir de loin et je sais comment les négocier ; mais voilà, la soldatesque de Starkhaven est comme qui dirait sur les charbons ardents. Même moi, je ne me sens pas assez chanceux pour agiter ma tronche de Tévintide au nez de leurs épées - les amalgames malheureux sont vite arrivés. Et m'en tenir aux bas-fonds n'est pas une option : les rats aussi commencent à regarder de travers les mages dans leurs rangs, que ce soit par superstition bête et méchante ou par soupçon envers tout potentiel allié de la Corneille. S'il y a une petite, infime probabilité qu'on ne me catégorise pas d'emblée comme louche et qu'on ne m'embarque pas pour le principe - mieux vaut prévenir que guérir -, elle sera anéantie par les liens qu'on peut tracer entre moi et certains contacts, le Laurier en tête de liste.

Ça aussi, ça me fait chier. En plus d'être vivante et en parfaite liberté, cette foutue Corneille a trouvé très inspiré de repeindre les portes du bordel avec sa tête, mettant en porte à faux (ah ah) tous les braves gens qui y avaient leurs entrées. Vraiment, je ne sais pas ce qu'on lui a fait, à ce 28 Justinien, mais j'espère qu'on en connaîtra pas d'autres comme lui de sitôt. Vera fait ce qu'elle peut pour sauver les pots cassés, j'imagine, même si je n'ai aucune idée de comment elle encaisse le coup ; sans vouloir l'offenser, il ne fait pas bon traîner dans les parages du Laurier en ce moment, et je l'évite comme la peste. Connaissant la patronne, elle doit s'arracher les cheveux. Avoir un Prince sénile, un coup d’État et un mouvement de panique qui arrivent la même journée sur le pas de sa porte, c'est beaucoup pour une seule femme. Même une de sa trempe.

Bien sûr, ce n'est pas parce que je prends mes dispositions que je ne me tiens pas informé. Ça fait partie du boulot, après tout. Penser que je n'ai pas remis le nez dehors depuis le spectacle son et lumières délivré par notre famille dirigeante favorite, c'est mal me connaître.

Là où un humain au visage suspicieux camouflé dans son col attirerait des attentions indésirables, un chat noir peut se faufiler sans récolter un regard.

J'ai guetté - à une distance raisonnable, ne nous emportons pas - les allées et venues qui s'enfièvrent un peu partout à Starkhaven, y compris autour du Laurier, apercevant même l'image furtive de Vera à certaines reprises. Est-ce qu'elle m'aura reconnu ? Nul ne le saura jamais, puisque le rideau est rapidement tombé sur les fenêtres du lupanar ; et, derrière lui, ses secrets et ses manigances se sont évaporés dans les ombres.

J'en ai profité pour faire le point sur mes planques. La recrudescence des patrouilles en a compromis un bon nombre, en particulier celles que j'avais dans les quartiers moins mal famés. Ce qui m'ennuie, puisqu'il s'agit incidemment de mes refuges les mieux aménagés. Bah, tant pis. Autant sacrifier deux ou trois postes stratégiques, si ça me permet d'assurer mes arrières.

Ces derniers jours n'ont pas été de tout repos, avec ces inspections à effectuer d'un bout à l'autre de la cité. Le chat en moi, qui aurait préféré ne pas devoir s'extraire de sa sieste après l'événement Jenny, a encore les pattes douloureuses d'avoir couru de toitures en pavés, et j'ai presque la sensation qu'il refusera de répondre à l'appel si je l'invoque pour une escapade supplémentaire. Heureusement, puisque lui et moi ne faisons qu'un, je partage son manque d'entrain à l'idée d'une nouvelle échappée belle. Je préfère amplement m'étendre sur la paillasse dure d'une de mes planques du Clayrak, logé dans les combles d'un toit dont les seuls autres habitants sont les rats qui s'appliquent à ronger les boiseries en ruine. Hors de portée des templiers, des Dragons ou de tout ce que la mauvaise grâce de Fortuna pourrait bien m'envoyer.

Mon absence doit commencer à se faire remarquer, mais je devrais pouvoir ressortir de ma cachette avant que mes amis se posent trop de questions. Il faut juste attendre que les choses se tassent.


5 Réconfort

La nuit pousse le soleil hors de ses quartiers. Des étincelles blanches épinglent peu à peu le ciel, là où les nuages cèdent bon gré mal gré leur domaine. Un royaume plus bas, l'obscurité encombre les porches, trace de longs cils baissés sous les chambranles des fenêtres et s'amasse dans les rues étroites, où les murs s'accoudent comme pour prendre part à des conciliabules conspirateurs.

Au gré des ténèbres, un chat émerge. Il louvoie entre deux bâtiments adossés, à l'endroit où leur jonction ne se fait pas tout à fait et où une venelle creuse les ombres. Bien que sa collerette soit légèrement hérissée, il avance sans frémir, le pas souple et le poil dilué dans les nuances nocturnes. Le manque de visibilité ne lui fait pas peur : entre ses vibrisses sensibles et ses rétines à l'affût de la plus infime trace de lumière, le paysage qui l'entoure apparaît bientôt sous les contours d'obstacles familiers, presque aussi évidents pour lui qu'ils ne le sont en plein jour.

Les pattes glissent sur le pavé évidé par des siècles d'errance humaine. Tel un cours d'encre, le corps félin circule d'un bout à l'autre de la ravine urbaine, fluide et silencieux. La planque n'est plus très loin. Bientôt, il pourra regagner sa peau d'homme et son nid de paille pour un repos bien mérité.

C'était sans compter sur la silhouette courbée du gamin, égarée au cœur des ombres.

Le chat s'arrête, l'oreille tendue. L'apparition est inédite, et la rencontre, inopinée. La ruelle est supposée rester déserte, c'est la raison pour laquelle l'humain qui commande y a pris pied. La moue impatiente du gosse met à mal cette théorie, pourtant : avec nonchalance, pour ne pas dire ennui, l'enfant saisit un caillou près de lui et le projette contre le mur voisin. Un "clac-tac-tic-tic !" agaçant s'élève du néant. Contrarié, le chat remue son oreille.

S'assurant que le jeune intrus ne puisse pas le voir, l'animal avale les derniers mètres qui le séparent de l'extrémité de la venelle. Il aurait pu se contenter d'ignorer le galapiat et d'escalader une gouttière pour rentrer chez lui, mais la curiosité se fait plus forte. Et, avec elle, la méfiance. Que fait-il si près d'ici ?

Quelques secondes après que le félin ait tourné à l'angle, un humain court sur pattes, ébouriffé, les mains dans les poches et les soupçons au bord des lèvres, débarque en sens contraire. « Hé, toi, » il alpague. « Tu devrais pas traîner dans les allées sombres. Les gosses paumés y font de mauvaises rencontres.  »  

Aussitôt, le gamin abandonne son jeu las et saute sur ses jambes. Le geste est vif, quoique trop détaché, moins résultat de la peur que de l'habitude, certes curieuse, d'être abordé par des individus suspects au beau milieu de la nuit. « J'suis pas paumé. » La défense est piètre, mais le petit, semble-t-il, n'a vraiment pas l'air troublé. Il plisse désagréablement son museau retroussé, comme si toute cette histoire continuait de l'ennuyer prodigieusement. « On m'a dit d'vous trouver ici. Y s'passe des choses que vous d'vez être au courant.  

— Tu m'en diras tant. Et je peux savoir à qui je dois ces infos providentielles ? »

Le gamin râle, fouille dans ses poches, extirpe, entre un chiffon froissé et des restes d'amadou, un objet reconnaissable entre mille. Ah.

« On m'a dit d'vous montrer ça, que vous comprendrez.  

— "On" t'a aussi dit que je passerais par ici ?

— Ouais.  

— D'accord. Alors accouche, puisque t'as l'air de perdre ton temps autant que moi.

— C'est bien pasqu'on m'a filé la pièce à l'avance, hein. » Le gamin plante son regard humide d'orphelin dans les prunelles noires de l'homme, mais pour une fois, ses mines pathétiques n'essaient pas d'inspirer la pitié. Seulement l'agacement.  

« "Nous avons des amis, vous et moi", qu'on m'a dit. "Des amis que le soleil met en danger. Avant qu'il se lève, dans la cour du père Crook, Sullenhall." » Son office terminé, le vaurien trace déjà l'arc-de-cercle signant sa fuite. « Hé ! » s'exclame l'homme dans son dos, franchement peu réjoui par la tournure de la discussion. « C'est tout ? On ne t'a même pas donné des noms ?

— Pour les réclamations, vous avez vot' rendez-vous, » rétorque le gosse sans s'arrêter, sans même se retourner, bientôt avalé par la nuit.

L'écho mourant de ses pas accompagne les ruminations de l'homme jusqu'à ce que la ruelle, enfin, retrouve la solitude qu'elle n'aurait pas dû perdre.


6 Réconfort, à l'aube

Donc, on me fait la grâce de fournir des renseignements cruciaux à propos d'un danger que la Chantrie ferait planer sur des « amis », mais on ne considère pas l'urgence suffisante pour se passer d'étapes intermédiaires ? Pas moi qui serais le mieux placé pour critiquer les excès de prudence par les temps qui courent, mais j'aurais aimé en savoir un petit peu plus sur la nature de la menace - ou sur les personnes concernées - avant de devoir me pointer à découvert. Ça ne me surprend pas, cela dit. On a tendance à être cryptique, pour mieux jouer les je-sais-tout ensuite.

Mais vu les connaissances qu'on partage en commun avec moi, mes soupçons sont vite arrêtés. Et je n'aime pas ce qui me vient en tête. Pas le moins du monde.

C'est avec fatalité que j'approche du lieu de la rencontre. Un lieu bien connu de tous les partis, déjà fréquenté pour le même type d'arrangement lugubre, où on a échangé des murmures, des noms, des ressources utiles à ceux de notre profession ; mais cette fois, la nature de notre relation a évolué. Nous ne négocierons pas sur un pied d'égalité, j'en ai pleinement conscience. Reste à savoir quelle position j'occupe désormais : celle de l'allié à soutenir, ou du client à endetter.

La réponse ne devrait plus trop se faire désirer. L'enseigne bringuebalante de la taverne du père Crook dessine déjà ses angles tordus à l'horizon.

La cour se situe par-derrière ; l'accès se fait via un passage secondaire qu'empruntent les larbins et les chariots de livraison. Je fronce le nez. Les pavés, régulièrement écrasés sous le poids des roues, se résument ici à des îlots érodés au milieu des flaques de boue. Je contourne l'établissement en sautant habilement d'une pierre à l'autre, par-dessus les zones à risque. Les pans de mon manteau se rabattent sur mon sillage comme des ailes.

À cette heure matinale, la plupart des ivrognes dorment ou sont retournés dans leur trou ; la salle des réjouissances profite de ses trop rares instants d'inertie, et le personnel a déserté la cour. D'instinct, pénétrer un espace si dégagé me met mal à l'aise ; l'ombre a toujours été l'amie fidèle des comploteurs, aussi je m'applique à ne pas faire honte à la tradition. Je m'approche du point de rendez-vous sans quitter son giron, à la manière d'un fauve qui redécouvre son antre après une longue période d'absence. Au début, je ne me méfie pas. On n'est pas le genre de personnage à ne pas savoir se faire oublier quand les circonstances l'exigent.  

Mais, justement... alors que je progresse, les circonstances exigent peu à peu de se montrer.

C'est louche. Le doute me titille au moment où je passe la frontière entre l'ombre projetée du bâtiment principal et la clarté nue du centre de la cour, fugacement éclairée par la grisaille du petit jour. Quoi qu'il arrive, maintenant, impossible de me rater. Dans tous les sens du terme. Je suis vulnérable. Ça pue. Y'a un truc qui tourne pas rond...

Un raclement dans mon dos. Je fais volte-face.

« Explique-moi ce que...

— C'est fini, le rat. »

Le clair-obscur laisse deviner des mouvements amortis - des formes massives, menaçantes, se déploient autour de moi, jaillissent de derrière les caisses et les établis, me barrent la route là où les murs ne condamnent pas toute retraite. Un trait zèbre l'air - la hampe d'une lance, dangereusement proche de mes côtes. J'essaie d'ignorer tout à la fois l'envolée rapide de mon cœur et la peur qui descend le long de ma nuque, et tente de désamorcer la situation avec le meilleur atout à ma disposition : mon bagout. « Holà, messers, » je ronronne, mains levées en signe d'apaisement. « Je crois qu'il y a un malentendu...    

— Oh que non, corniaud, » grogne l'un des hommes, celui avec la lance. Le fer hoche la tête, sans s'écarter d'un pouce. « Tout est très bien entendu, au contraire.

— Je me suis perdu ! Ce n'est pas interdit de s'égarer quand on a pris une pinte de trop, si ?

— On sait très bien qui t'es, » crache un autre, avec tout le mépris qu'a dû ressentir sa mère en le voyant à la naissance. « On savait que tu serais là. Tu nous auras pas, le rat.

— Quoi ?

— T'es sourd, crevard ? Ou juste lent du ciboulot ? »

Le truand lâche un ricanement railleur... et la lumière diffuse du soleil levant rehausse les couleurs de son tabard. Un garde. Un garde de la putain de ville.

Mon sang-froid vacille.

« Écoutez, je ne sais pas ce qu'on vous a dit, mais...

— Attrapez-le ! » s'égosille le lancier.

Trois hommes fondent sur moi. C'est injuste, les rapports de force sont complètement déséquilibrés. J'esquive le premier coup dirigé vers ma tempe avec toute l'agilité qui me caractérise, mais ça n'est pas suffisant quand un autre soudard attend juste derrière pour me faucher les genoux. Je hoquète, je m'écroule. Pas le temps d'envisager la riposte que deux paires de bras me saisissent, m'écartèlent, pas le temps d'ouvrir la bouche qu'un poing vole à la rencontre de ma tête. La douleur éclate dans mon œil. Malgré la lueur du jour naissant, je sens les ténèbres arriver.

Le choc fait craquer ma nuque en arrière, et mon menton retombe mollement sur ma poitrine. Satisfait, le meneur de l'embuscade se penche sur moi. Son haleine fétide rampe contre mon oreille.

« T'as été vendu, oiseau de malheur, » il souffle. « Les templiers ont hâte de t'entendre parler de ta petite amie la Corneille. »

Je lui adresse un regard mauvais sous ma paupière déjà boursouflée. Mes lèvres se retroussent.

Pas le temps de lui cracher au visage qu'un pommeau s'abat. L'ombre m'entraîne avec elle, aussi noire et discordante qu'une nuée de corbeaux.


Croyez-le ou non, j'ai assez peu connu la geôle, dans ma vie. Enfin, je n'ai jamais pu dire non à quelques séjours gracieusement offerts ici et là - et qu'on pourrait tous résumer de la même façon : froids, sombres et ennuyants à mourir - mais, en proportion de ma sainte existence de crime et de cavale, c'est un palmarès qui demeure étonnamment peu remarquable.

Pas que je m'en plaigne. Être un apostat en cage, c'est prendre trop de risques pour rien, à mon humble avis. Par bonheur, les portes des prisons sont plus adaptées à la détention des humains qu'à celle des chats.  

Cependant, je redoute que les choses ne se passent pas aussi innocemment que d'habitude, cette fois-ci.

Parce qu'il ne s'agit pas de me faire poireauter pour régler une affaire de vol à l'étalage ou de trouble à l'ordre public. Cette fois-ci, la nature de l'infraction est un tantinet plus fâcheuse.

Cette fois-ci, on m'accuse d'avoir fait ami-ami avec la Corneille. Rien que ça !

J'aurais pu me sentir flatté de l'importance que les autorités de la ville ont fait prendre à ma petite personne, si ce traitement de faveur n'impliquait pas que les templiers viennent me faucher pour interrogatoire à plus ou moins très court terme. Les templiers ! Qui d'autre, hein ? Qui pouvait s'intéresser aux tribulations d'un assassin soupçonné de compromission avec une apostate - s'il n'en est pas un lui-même ? Par les revers de la Fortune ! Pourquoi les pourpreux ne peuvent pas accepter l'échec et lâcher l'affaire, comme tout le monde ? Ça leur éviterait de torturer injustement les honnêtes escrocs dans mon genre.

Je ne me fais pas d'illusions sur ce qui m'attend, une fois que les barbaques de la Chantrie m'auront sorti de là. Ils ne sont pas connus pour faire dans la dentelle, ce qui est d'ordinaire à l'avantage des filous dotés d'un peu plus de finesse ; mais là, pressé entre les quatre murs humides d'une cellule sans fenêtres, bouclé à double-tour derrière une porte épaisse qui n'a pas la décence de posséder des barreaux - sérieusement ? Qui ne met pas de barreaux à ses portes de prison ? Vous avez peur qu'un chat en profite pour s'y faufiler, c'est ça ? -, je vois mes options m'abandonner les unes après les autres. J'ai encore la tête qui cogne du coup qui m'a envoyé dans les vapes, sans parler du coquard qui plonge la moitié de ma vision dans un brouillard douloureux ; pourtant, j'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis que je me suis réveillé ici. L'ambiance des cachots a tendance à faire perdre la notion du temps.

Mais je vais trouver un moyen de sortir. Je trouve toujours un moyen.

Je n'ai pas le choix.


Les prisons sont toutes les mêmes. Glauques, sordides, déprimantes. À l'occasion, il faudrait leur dire que ça ne ferait pas de mal d'alléger la décoration, histoire de soulager les nerfs des désespérés en pleine planification d'évasion.

Je n'ai rien d'autre pour me distraire l'esprit. La garde a fait main basse sur toutes les affaires qui n'étaient pas en contact direct avec ma peau, y compris Alea - les chiens - et mon manteau, aussi. L'air glacé des geôles fore lentement son passage à travers mes os. Je grimace, frictionne vigoureusement mes mains pour faire circuler le sang. Je ne dois pas m'engourdir.

Il faut rester sur le qui-vive, afin de ne pas laisser passer la première occasion de fuir.


Fumier. Enfoiré. Pourquoi tu m'as fait ça ? Non, en fait, ça n'a pas tant d'importance ; c'est le jeu dans l'écosystème impitoyable qui est le nôtre. C'est moi qui ai manqué de prudence. Et tout ça pour quoi ? Parce que je me suis inquiété. Après tout ce temps, je me fais avoir par les sentiments, encore. C'est tellement bête que j'ai envie de hurler - ce coin de la prison est si immobile, de toute façon, que le silence est peu à peu en train de me rendre fou.

Je ne sais pas où ça en est. Je ne sais pas ce qui arrive. Les templiers, oui, d'accord ; mais quand ? Et après ? La question ? S'ils découvrent que je suis mage, autant dire que je suis mort et pire que mort.

Enfoiré. Fumier. Tu savais très bien ce que tu faisais, hein. Et j'ai marché dans la combine, comme un con. Bravo. Mais si je sors de ce pétrin, je le jure sur le fossé où on a jeté ma mère : ta vie, je m'assurerais personnellement d'en faire un enfer.

En attendant... Je quitte le pan de mur où je m'étais adossé pour approcher de la porte. Le battant de bois renforcé ne laisse presque aucun aperçu du monde extérieur, si ce n'est la minuscule lucarne (qui, elle, est pourvue de barreaux) située à hauteur d'homme. Il faut que je me hisse sur la pointe des pieds pour regarder au travers.

De l'autre côté, le néant.

Je pousse un soupir et me laisse choir par terre.  


7 Réconfort

Ils m'ont oublié. C'est forcément ça. Ils m'ont oublié, ou bien ils cherchent à me pousser à bout, par sadisme ou pour mâcher le travail des templiers. Salauds, tous autant qu'ils sont.

Mon ventre gronde. Je l'ignore ; la faim est une habituée des lieux, même si je dois reconnaître qu'elle n'avait pas toqué à la porte depuis quelque temps. Ce n'est que le deuxième jour, c'est supportable - mais le manque d'eau, lui, est tout de suite plus préoccupant. Je fais durer la cruche qu'on m'a donnée tant que mon gosier desséché n'en réclame pas davantage, tout en résistant à la tentation bien inutile - et très humiliante - d'appeler mes geôliers à la rescousse.

Plutôt me changer en momie pétrifiée.

Les torches n'ont pas été rallumées depuis la veille. La seule chose qui tienne les ombres en respect, c'est la lumière grise et chiche qui se déverse d'une ouverture aveugle, située en un point indéterminé du corridor menant à ma cellule. Le froid me cisaille les os, mais au moins, je devrais perdre mon eau moins vite - et les tremblements me forcent à rester sur mes gardes.

Mais, justement, point de gardes.

J'ai déjà tenté de me changer en chat, à la fois pour la fourrure et l'espoir qu'un de ces nigauds, en passant, déverrouille la porte afin de vérifier pourquoi la pièce est vide ; mais ce plan ingénieux a été réduit à néant par un insignifiant détail : ils n'en ont visiblement rien à foutre de leurs prisonniers. Personne ne vient. Je suis seul.

Tant pis. Au moins, je peux me rouler en boule plus confortablement sur ma paillasse, lécher l'humidité des murs et chasser les souris sans être inquiété par le raclement des hallebardes.

Je me demande comment s'en sort Vera. Si Yara a pu glaner des infos sur mon destin funeste - on peut rêver ! - et si elle les lui a rapportées. Mais est-ce qu'elle prendrait la peine de s'en soucier ? Elle a bien assez à faire pour étouffer les scandales qui menacent de consumer le Laurier.

Et Aiden et Aethra ? Ça va faire un moment que je ne leur ai pas donné signe de vie. J'aurais peut-être dû aller les voir, au lieu de rester terré dans mon trou. Ou pas. Je n'aurais pas atterri ici si j'avais continué de me cacher, après tout.

Il faut souhaiter que Loina ne leur mette pas de mauvaises idées dans le crâne. Surtout Aethra. Planquez-vous, ne vous fourrez pas dans les ennuis pour moi !

Je sais me débrouiller tout seul.


Ils t'ont oublié. Personne ne viendra, et tu disparaîtras, négligé, dans les profondeurs de cette cellule crasseuse. Si tu as un peu de chance, les templiers finiront par arriver, avec leurs tisons et leurs jolis maillons, et ta conclusion se prolongera sur quelques jours de plus, entre les cris et les larmes, les suppliques et la pisse qui ne manquera pas d'envahir tes chausses. Quel destin pitoyable pour une créature aussi grandiose que toi !

Dégage de ma tête.

Tu es unique. Tu le sais, n'est-ce pas ? Ce talent que tu détiens... Ce pouvoir que tu entretiens ! Tu ne vas pas le laisser pourrir à la merci des templiers. Tu es trop malin pour t'y résoudre. Trop fier.

Je sais ce que tu désires. Je sais que tu veux t'enfuir. Je sais que tu veux te venger. Je sais que tu veux sentir le sang couler sur tes doigts, voir la lueur de vie quitter leurs yeux exorbités, comme au bon vieux temps.

Tu rêves de liberté, mais que peut-elle t'apporter ? Moi, je te promets l'élévation. La culmination. L'apothéose. Offre-moi ton cœur, et je te promets que les murs de cette cité ne cesseront plus de résonner de leurs cris. Tu es une arme, mon arme, au potentiel sans égal, mais endormi, inaccessible. Je saurais comment te révéler. Ne le nie pas : je sais qu'au fond de toi, tu ne demandes qu'à servir. Je ferai de toi mon grand œuvre... Ensemble, nous serons invincibles !


DÉGAGE DE MA TÊTE !


8 Réconfort

Ils ne m'ont toujours pas amené à manger. La cruche est vide, et les carcasses de souris ne suffisent plus à remplir mon estomac, une fois que j'ai repris forme humaine.

Je crois que je vais vraiment crever ici.

Après tout ce que j'ai traversé, il faut bien dire que ce serait malheureux. Risible, même. La voix avait raison sur ce point. Je tourne en rond dans ma cage, le pas raidi par les courbatures, repassant en boucle les mêmes plans avortés - pas d'outil pour crocheter la porte, pas de garde à qui voler les clés, pas de fissure par laquelle m'éclipser, pas même un ciel pour prier une aide providentielle... Je suis plus coincé que jamais. Acculé, comme un lièvre au fond de son terrier. Et avec la claustrophobie, la peur répand son miasme dans tout mon corps.

Je peux pas crever ici. Je peux pas crever maintenant. Il y a forcément une solution. Je trouve toujours une solution...

Au loin - très loin - un bruit résonne contre les parois du corridor. Je sursaute ; je n'ai plus l'habitude des sons étrangers à ma propre existence. L'adrénaline me jette sur mes jambes, l'expectation met mes oreilles aux aguets.

Pendant un temps, le silence perdure assez pour que je me convainque d'avoir halluciné, une fois de plus ; mais bientôt, un nouveau claquement retentit, plus proche, plus rythmé. Des pas. Des cliquètements de métal.

Mon cœur se fige dans ma poitrine.  

Ils ne m'ont pas oublié, finalement. Ils sont venus me chercher. D'un coup, la perspective de mourir de faim dans ces cachots ne me paraît plus si terrible.

Mais puisque c'est la mort qui m'attend au bout du chemin, avec une probable agonie d'humiliation, faisons preuve d'éducation une dernière fois, et accueillons les templiers comme il se doit.

Je délaisse les ombres de la cellule et me dresse de toute ma hauteur pour glisser un œil valide au travers de la lucarne, les mains agrippées à ses barreaux. Dépourvu de mes sens de chat, j'ai bien du mal à percer la pénombre du couloir, et les uniformes qui s'en détachent me paraissent méconnaissables. C'est peut-être un effet de l'obscurité, mais les templiers ne portent pas des épaulières plus larges ? Et des plastrons plus épais...

Je force sur ma vision. Mon angle de vue n'est vraiment pas idéal, surtout avec un seul œil - il faudra qu'Andra me dise son secret. J'ai quand même l'impression que ça se dirige vers moi...

Et puis, c'est là que je l'aperçois. Le griffon. Le putain de griffon sur leur blason !

Les Gardes des Ombres.

Mes pensées s'emballent. Les Gardes des Ombres ici, en plein Enclin, ça ne m'évoque qu'une chose : recrutement. Je sais qu'ils visitaient souvent les donjons pour gonfler leurs rangs, à Hossberg ; c'était une échappatoire de dernier recours pour les plus criminels d'entre nous.

Une échappatoire.

Fortuna, merci ! Je tiens ma chance !

« Hé ! » Usée par la privation d'eau et le manque d'utilisation, ma voix se brise à peine s'est-elle manifestée ; je me mets à tousser, aussi bruyamment que possible, en secouant les barreaux de ma lucarne assez fort pour faire trembler la porte sur ses gonds. Tout pour me faire remarquer avant que l'occasion ne me passe sous le nez. Je sais que je n'en aurai pas de seconde. « Hé ! Hé ! Par ici ! » Je presse mon visage tuméfié contre l'ouverture, affolé. Ils ne sont pas déjà en train de s'éloigner, hein ?  « Les Gardes des Ombres ! Je suis là ! »

Je tente le tout pour le tout, avant que ma voix ne rende l'âme, et moi avec.

« Je veux me joindre à vous ! »





Il n'y a pas de liberté, seulement des longueurs de chaînes.
Hector de Grandbois
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If we catch a criminalUne journée comme une autre...


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On n'a pas le temps pour ça. Cette phrase Hector se la répétait à chaque fois, à chaque mission. La garde des Ombres menait une guerre contre la fin du monde mais prétendait avoir du temps à perdre en charité ? Le colosse n'y croyait pas, sauver les faibles, protéger les innocents, aider les autres. De biens beaux rêves auxquels il aimerait aspirer. Mais aujourd'hui, la Garde affrontait un ennemi plus terrible que tout. Cet ennemi n'avait ni règles, ni loi, ni quoi que ce soit à protéger. Et les gardes avaient déjà sacrifiés beaucoup pour le peu qu'ils avaient accompli. Trop des leurs avaient déjà perdu, certains continuaient d'espérer naïvement venir à bout de cette menace en restant fidèles à leur foi, leur honneur, leur altruisme. Hector en doutait fort, plus que cela il était convaincu de l'inverse. Alors aujourd'hui, les gardes devaient travailler avec tous, fiers chevaliers ou immondes meurtriers, preux templiers ou terribles apostats. Le statut des gens ne devait importer que pour une chose : leur capacité à aider la garde à se rapprocher de la victoire. Qu'importe le prix à payer, fut-il leur âme, leur corps ou leur existence même. La fin justifie les moyens. Plus le temps passait, plus le boucher de Grandbois renforçait son opinion. Assez, la garde ne devait plus attendre, ils devaient agir. Rester immobile à attendre que l'ennemi fasse le premier mouvement était dangereux, plus que cela, c'était un aveux d'échec. Certains partageaient son point de vue, d'autres bien le contraire. Aujourd'hui il allait avec sa supérieure, avec qui il partageait plusieurs points d'opinion, trouver une porte vers les bas-fonds de Starkhaven. Quelqu'un qui pourrait leur ouvrir la voie vers le monde souterrain qui vivait à la seule entrée des tréfonds de la ville des Princes.

Portant le blason des gardes sur son torse, sa maille dessous et son épée dans le dos, le guerrier avait rendez-vous avec sa supérieur près d'une petite prison dans laquelle il fouillerait parmi les crapules de la ville pour en dénicher une à même de servir, pour redonner une seconde vie à quelque criminel qui avait été suffisamment bête pour se laisser avoir par les incapables qui doivent faire régner l'ordre ici. L'endroit n'est ni beau, ni laid, il représente parfaitement la ville pour Hector, un endroit parfaitement banal, dans lequel vivait une population enfermée dans le déni, une qui espère toujours voir un beau lendemain lorsqu'ils perdent leur temps à prier une divinité pour son aide, plutôt que de prendre des décisions. Quelques fous armés de fourches qui espèrent protéger leur bétail des réfugiés, des engeances et des brigands. Le garde grogne en entrant, posant finalement ses yeux sur le garde de la ville présent.

« On est de la garde des Ombres. On vient voir les bouseux ici, chercher si il y en a qui peut encore servir. »

Ce n'était pas leur première sortie, à chaque fois la réponse fut non. Les soldats du griffons ont le droit de recruter n'importe qui, personne ne peut s'y opposer. Mais à chaque fois ils grimacent, jaloux du pouvoir conférer à la garde. Raisonnement stupide, ils ont ce qu'ils veulent. Ceux qui rejoignent la garde le font pour toute leur vie, jusqu'à une mort plus douloureuse qu'ils ne l'imaginent.

Lorsque la porte s'ouvre, Hector s'abaisse un peu pour aller voir les cellules. Une bande de pauvres rats de cavernes ici, comme ailleurs. Des ivrognes, des voleurs de bas étages, peut-être pire également, mais ce n'est pas ce genre de personnes qu'ils peuvent rechercher.

« Probablement encore un tas de paysans désespérés ici chef, pas de quoi... »

Une voie s'élève, comme pour lui prouver tord. Plus loin dans les cellules quelqu'un semble avoir envie de rejoindre les gardes. Il attire d'abord l'attention, puis avoue son envie de les rejoindre. Hector rit un peu en l'entendant, quel sot croirait donc ça ? Il veut sortir d'ici, comme chacun, juste lui a pensé à cette échappatoire, les autres non. Ou tout du moins pas encore. Le garde s'approche de la cellule avant de baisser son regard jusqu'à l'ouverture.

« Voyez-donc ça ? Il y en a qui parle... »


Il pose violemment sa main contre la porte de cellule, émettant un bruit sourd à l'impact. Brièvement il jette un œil par l'ouverture. Le lieu est tout ce qu'il a plus ignoble, il a toujours évité un tel endroit, en même temps il avait toujours prévu d'emporter dans la mort ceux qui pouvaient tenter de l'enfermer.

« Charitable âme alors ? Désolé mais on est pas là pour recruter, encore moins les petites fientes collées au fond d'une cellule. »


Ce n'était ni totalement vrai, ni totalement faux. Ils cherchaient à recruter, mais Hector espérait encore trouver quelque chose de valable, peut-être un assassin doué, ou un apostat attendant le bûcher qui sait ?

« Je suis curieux et j'ai pas rigolé depuis quelques temps maintenant, réponds bien et on y réfléchira peut-être. Ou peut-être pas. Tu t'appelles comment ? Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu veux tant sortir de ta cellule ? »

Les gamins comme Saam qui se perdent en idéalisme dans la garde ne finissent pas dans ce genre de taudis en général, alors celui là veut autre chose.

Ateesha Leto
Ateesha Leto
Garde-connétable des Marches Libres
Seconde de Senaste
Garde-connétable des Marches Libres  Seconde de Senaste
Ateesha Leto
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Antivanne
Occupation : Garde des ombres
Localisation : À Starkhaven, aux côtés de Senaste, ou à l'endroit où ses missions l'envoient
Pseudo : Elnaie
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Personal project characters and sketches, Kelly McLarnon, Artstation
Date d'inscription : 28/07/2023
Messages : 344
Attributs : CC : 14 ; CT : 16 ; End : 12 ; For : 15 ; Perc : 15 ; Ag : 17 ; Vol : 13 ; Ch : 15.
Classe : Voleuse, 3
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1889-ateesha-leto
L’idée de se rendre à la prison épuisait déjà Ateesha. Non pas parce qu’elle avait en basse estime ce qu’ils s’apprêtaient à faire : ils avaient besoin de recruter et de grossir leurs rangs, quand bien même ils ne pouvaient offrir cette chance à n’importe qui. Non, elle y allait à reculons parce que les gardes tenteraient assurément de leur dire que personne n’était autorisé à entrer alors que le droit de conscription primait sur tout, mais aussi parce qu’ils verraient des gens qui n’avaient rien et dont la vie à leurs yeux valait moins que la possibilité d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent ou l’idée que leur famille ne meurt pas de faim. Le désespoir était bien mauvais conseiller, et leur famille le pleurait assurément plus que la miche de pain qu’ils n’avaient jamais eu.

Mais l’heure était bien trop grave pour qu’Ateesha se laisse aller à ces atermoiements, alors qu’elle-même avait du se débrouiller toute sa vie… et était encore là pour le dire, bien qu’elle soit née dans une famille sans le sou. « Ne nous faites pas perdre votre temps, et on ne vous fera pas perdre le vôtre. On a pas besoin de vous pour passer les cellules en revue. » Propos bien mal pris par les gardes, mais elle n’en avait que faire. C’était leur choix qui primerait, et ils ne pouvaient rien y faire dans tous les cas.

« À nous de leur faire comprendre ce à quoi ils renonceront et le fait qu’ils ne seront jamais plus les mêmes. Qu’ils ne pourront pas vivre une vie paisible avec leur famille s’ils sortent de là et qu’appartenir à la Garde de Ombres ne mettrait ni pain ni légumes sur la table de ces derniers. » C’était un réel sacrifice qu’ils feraient, s’ils se joignaient à eux. À moins de craindre pour leur vie – la plupart de ces petits voleurs n’auraient qu’un membre coupé – ce n’était pas une situation enviable qui leur étaient promise. Ces paroles, Ateesha tentait de les prononcer d’une voix forte, qu’elle n’échappe pas aux différents détenus les plus proches. Elle ne comptait pas mentir pour gagner ce qu’elle voulait : la plupart ne leur serait d’aucune utilité une fois qu’ils auraient réalisé la vérité, des coquilles vides sans aucune volonté qui mourraient très rapidement.

Mais certains goûtaient tellement à la vie que les promesses peu encourageantes qui allaient de pair avec le fait de rejoindre la Garde surpassait cette léthargie latente qui s’emparait des gens alors qu’ils réalisaient ce qui les attendait. Suivant Hector, elle jeta un regard désintéressé à l’environnement insalubre autour d’eux : elle avait vu pire que ça, en Antiva, cherchant à se faire discrète lors des différentes tâches confiées par les Corbeaux. La voix qui retentit, les interpellant avec une certaine détresse – d’après le point de vue de la Garde – était la preuve parfaite que certains le souhaitaient.

Elle aurait préféré y aller avec plus de subtilité que son comparse mais elle ne l’interrompit pas pour autant. « On est pas des bons samaritains. Tu sais ce que tu quittes, mais tu ne sais pas ce que tu rejoins. Le combat contre la Souillure, contre les abominations nées de l’Enclin, entre la Vie et la Mort. Si tu ne sais rien faire, je ne te donne pas vingt-quatre heures avant de mourir. Alors qu’est-ce que tu sais faire ? » Non pas qu’ils ne partent pas, parfois, des zéros avec leurs recrues, mais le prisonnier n’avait pas besoin de le savoir. « Et qui es-tu ? » Ça n’avait guère d’importance pour leur recrutement, personne n’étant à l’abri du droit de conscription, mais les informations étaient toujours précieuses, et peut-être n’était pas un inconnu.


*
Karl
Karl
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Karl
Personnage
Illustration : If we catch a criminal | Hector & Ateesha L0jv

Peuple : Humain
Âge : 34 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Les caniveaux de Hossberg, dans les Anderfels
Occupation : Prestataire de jeux, organisateur de parties truquées ; receleur d'infos à la toile bien tissée, il saura vous orienter vers les meilleures canailles pour satisfaire vos pires désirs.
Localisation : Personne ne connaît sa véritable planque, et il est probable qu'il en change régulièrement. On le voit traîner dans tous les recoins les plus sordides de Starkhaven, du Clayrak au Clattercraft, en passant même parfois vers le bascloître.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Loken par Ori Vana, The Blade of the Arcane par Evan Monteiro | Lucky Cat II par The Verdant Hare | retouches par Lyr'se Aquilae
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Autres personnages : Faolan, Neria
Attributs : CC : 15
CT : 4
Mag : 18
End : 12
For : 12
Perc : 15
Ag : 15
Vol : 17
Ch : 15.

Classe : Mage, niveau 2 | Voleur, niveau 2
Sorts : - Désorientation (3 PM)
Expert de la tromperie, Karl sait user de magie pour parfaire ses illusions. Par suggestion subtile, il captive et altère les sens de la personne ciblée, faussant sa perception des distances, des obstacles, des indices sonores, visuels, tactiles ou olfactifs ; perturbée, la victime est immobilisée pendant un tour.

- Drain de vie (3 PM)
Son intérêt pour l'entropie lui a permis de découvrir ce sort très pratique. En tendant la main, Karl établit un lien parasite avec une cible unique afin d'aspirer sa force vitale ; l'ennemi sentira son énergie refluer alors que celle de l'apostat sera régénérée. Le sort prélève 9 PV à la victime pour les restituer à Karl.

- Lévitation (3 PM)
Autre outil essentiel de son arsenal magique : la manipulation d'objets à distance. Naturellement prédisposé à cette faculté, c'est l'un des premiers sorts que Karl a su maîtriser. Il s'en sert notamment pour faciliter ses tours de passe-passe et ses vols. D'un point de vue offensif, il peut également jeter des projectiles sur les ennemis : cela nécessitera un second jet de Magie et si l'attaque touche, la cible perdra 15 PV.

- Métamorphose en chat (End 12 | For 10 | Perc 17 | Agi 17 - Gratuit)
Reliquat d'une magie étouffée par la Chantrie, que Karl a apprise durant ses voyages. L'apostat adopte l'apparence d'un chat noir aux yeux ambrés : sa silhouette est svelte, haute sur pattes, sa tête et ses oreilles triangulaires et allongées, sa queue longue, son poil fourni. Sous cette forme, il interprète et interagit avec le monde au travers de ses nouveaux sens, mais conserve sa conscience et ses réflexions humaines ; pour chaque action exigeant un lancer de dé, il dépensera 1 PM.

- Ébullition du sang (1 PM & 2 PVs)
Karl a versé dans des arts interdits. Une simple entaille, faite à l'aide de son couteau ou de ses ongles acérés par la métamorphose, lui permet de puiser sa magie dans une source honnie : grâce à cette profanation, il embrase le sang d'une ou plusieurs cibles dans son champ de vision, comme si du magma coulait désormais dans leurs veines. La douleur est atroce et les dommages physiques, conséquents : les victimes subissent chacune 14 points de dégâts.

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If we catch a criminal« Blame Simon! ‘cause he said “You could think better with a hole in your head”
Oh, you could think better with a hole in your head ! »
- The Hoosiers, Cops and Robbers.

Par la fenêtre bancale que les barreaux de la lucarne, la semi-obscurité et ma paupière droite gonflée me donnent sur le monde, je peux voir les deux silhouettes vêtues de bleu s'arrêter. Du moins, je crois ? Le griffon d'argent qui accompagne leur plastron aiguise ses liserés sur la lueur flétrie filtrant de la meurtrière.

Je voudrais les interpeler encore une fois, mais les mots dégénèrent en quinte de toux. Je me rabats sur les barreaux de ma cage, que je secoue de frustration, non sans tourner quelques pensées assassines vers mes geôliers et leur manque totale de considération envers mon gosier aride. Dire que je suis peut-être à une cruche vide de mon salut !

Mais la technique du caprice de gamin marche. Parce que je vois le plus grand des deux Gardes amorcer la rotation de sa masse dans ma direction. Oui ! Enfin ! Je savais que la chance ne me laisserait pas tomber si bêtement.

Le guerrier a tout d'un géant. Son comparse - sa, à mesure qu'elle se détache de la brume trouble de la distance - fait à côté l'effet d'une naine, si elle ne l'est pas déjà. Le peu de lumière qui passait jusque dans ma cellule palpite, puis étouffe tout à fait derrière l'envergure phénoménale du molosse de la Garde. Chaque pas qu'il trace semble lui faire atteindre des proportions toujours plus démesurées... Lorsqu'il écrase son nez contre la porte, son regard s'abat sur moi. Je lui rends la politesse avec tout le sang-froid que je peux rassembler - chose ardue quand il ne vous reste qu'un œil et que la moitié de votre visage a littéralement décidé de vous enfler.  

« Voyez donc ça ? Il y en a qui parle... » éructe le molosse.

Avant de comprendre ce qu'il se passe, je suis propulsé en arrière par une onde de choc qui manque de décrocher la porte de ses gonds : le mastodonte a amicalement ponctué son observation d'une brusque bourrade sur le battant. Je jurerais entendre la poussière fuir les fentes du mur dans un chuintement épouvanté.

« Charitable âme alors ? » Deux petits yeux engoncés auscultent mon enclos déplorable au cours d'un arc-de-cercle dédaigneux. De mon côté, je mobilise mon agilité pour cesser de chanceler sur mes pieds, dans l'effort teigneux de ne pas laisser cette embuscade me déstabiliser. Plus que je ne l'ai déjà été, je veux dire. « Désolé mais on est pas là pour recruter, encore moins les petites fientes collées au fin fond d'une cellule. »

La « petite fiente » achève de s'épousseter et écarte les mains d'un air d'évidence outragée.

« Vous vous attendiez à tomber sur un preux chevalier déjà en armure ? »

Certainement pas la manière la plus intelligente de sauver ma peau que d'entamer les hostilités avec les dernières personnes à pouvoir repousser les tisons des templiers, mais, hé, ma dignité a été assez souillée comme ça ; je ne vais pas céder ses restes sans combattre !

Par bonheur, mon molosse ne se vexe pas de si peu. « Je suis curieux et j'ai pas rigolé depuis quelques temps maintenant, réponds bien et on y réfléchira peut-être. Ou peut-être pas, » me nargue-t-il sans compassion, ce qui m'arrache un rictus teinté de rancune. « Tu t'appelles comment ? Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu veux tant sortir de ta cellule ? »

Nous y voilà. La partie qu'il va falloir jouer avec finesse, car toute défaite est exclue. Je sens que mon cœur bat trop vite et que mon débit de paroles s'excite en conséquence ; mais l'urgence se pend à mon cou : il n'est pas question de laisser les templiers me battre à plate couture, dans tous les sens de l'expression. Je m'efforce donc de chasser l'angoisse pour afficher la même confiance et la même lucidité que lorsque j'ai gros à parier ; sauf qu'ici, la mise en jeu c'est ma vie, et j'ai aussi l'instinct de survie pour me guider. « Mais bien sûr ! Tout ce que vous voulez ! » J'exécute une petite révérence ironique, avant de me mettre à énumérer sur mes doigts. « Un : je m'appelle Karl, deux : on m'accuse à tort de conspiration, et trois : si ça ne vous paraît pas évident... » (J'ouvre largement les bras pour embrasser l'éminente promiscuité et l'inénarrable saleté qui caractérisent mon charmant lieu de vie) « ...je n'ai aucune envie de finir mes jours dans ce trou. Mais libre à vous de prendre ma place si vous appréciez son cachet... » Le sarcasme se termine malheureusement en toux sèche, néanmoins le principal est dit, et je n'ai même pas eu besoin de m'y reprendre à deux fois. Je conclue ma tirade en faisant mine de glisser mes mains dans mes poches mais, désormais dépourvues de manteau, et donc de poches, elles se contentent de glisser platement contre mes cuisses. Je lève mon œil valide au « ciel ». « Il vous faut autre chose ? Je pensais pas que les Gardes faisaient les difficiles, surtout en cas d'Enclin.

— On est pas des bons samaritains. » Une voix, plus haute et plus nette, presque acérée, fend la pénombre là où je situe à peu près la présence jusqu'ici silencieuse de la naine. Elle ne bouge pas, elle n'exerce pas le moindre signe d'intimidation grossière comme son acolyte, et pourtant quelque chose d'indubitablement autoritaire émane d'elle, au point que je ne pipe mot.  « Tu sais ce que tu quittes, mais tu ne sais pas ce que tu rejoins. Le combat contre la Souillure, contre les abominations nées de l'Enclin, entre la Vie et la Mort. Si tu ne sais rien faire, je ne te donne pas vingt-quatre heures avant de mourir. » Je sens presque les majuscules vibrer dans sa phrase... et je me retiens de rouler une seconde fois les yeux dans mes orbites. Allez-y, sortez les violons ! Jouez les dramatiques ! Moi aussi, je peux le faire, vous savez. « Il y a d'autres moyens de connaître l'Enfer sur Terre qu'en donnant son existence à la Garde des Ombres. » Navré de vous décevoir, mais sans remettre en cause votre boulot, vous n'avez pas la primeur des tragédies thédosiennes. Bien sûr, ils ne savent pas non plus que j'ai l'intention de leur fausser compagnie dès qu'une ouverture à taille de chat se présentera à moi, mais ce n'est pas la question ici. Enfin, autant jouer le jeu. « Je tremble d'effroi. » De fait, je tremble - de froid, surtout.

« Alors, qu'est-ce que tu sais faire ? » Je perçois le regard perçant d'un aigle me jauger derrière le rideau d'ombres. « Et qui es-tu ? »

C'est qu'ils sont insistants, ces Gardes ! « Vous êtes vraiment regardants sur la marchandise, alors ? Andra aurait pu me prévenir. » Si seulement ç'avait été elle, là, en mission dans ces cachots ! Je n'aurais même pas eu à faire semblant - elle m'aurait tiré des griffes des templiers pour le simple plaisir de foutre en l'air leur plan, et avec le sourire en prime. Mais bon. Faute de grives, on mange des merles. « Ce que je sais faire, » je gronde, un ton plus sérieux, en m'avançant de nouveau pour serrer les barres de fer entre mes mains et fixer mes juges en bleu dans les yeux, « c'est bien assez de choses utiles à la Garde, vous pouvez me faire confiance. Ou plutôt, vous n'allez pas, » je ris, « et c'est très normal. Je vous dirais bien d'aller demander confirmation à votre camarade Andra, mais faites vite alors, car rien ne dit que je serai encore dans cette cellule à midi. Sauf si ces connards » (je hausse la voix en fusillant du regard le bout du couloir où j'estime que sont postés les geôliers) « me laissent crever de soif avant. » Je marque une pause où j'étouffe un toussotement, autant pour l'effet qu'à cause de la sensation, bien réelle, que tous ces mots râpent contre ma gorge desséchée. Je poursuis malgré tout, sans me démonter. «  Qui je suis ? Je vous l'ai dit. Je m'appelle Karl, et qui ne connaît pas mon nom n'a décidément pas assez exploré les dessous de la ville. » Je relâche les barreaux, recule pour laisser les ténèbres tracer les angles obtus de ma joue tuméfiée. À défaut de poches, je croise les bras. « J'ai toutes les raisons de vouloir sortir d'ici, et vous avez toutes les raisons de vouloir sortir d'ici avec moi à vos côtés. » Une affirmation osée, mais je sais que j'ai les arguments pour la prouver si nécessaire. Je ne suis juste pas stupide au point de révéler tout mon jeu avant que le destin me force la main.  





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End : 16/16
For : 20/20
Perc : 14/14
Ag : 13/13
Vol : 10/10
Ch : 12/12

Classe : Guerrier niveau 2
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If we catch a criminalUne journée comme une autre...


TW : Vulgarité

Hector haussa un sourcil, il parlait, mais en plus, il répondait. S'il s'attendait à tomber sur un preux chevalier ? Non probablement pas, après tout il n'apprécierait pas non plus la rencontre avec un autre symbole de vertu avec qui il aurait tant de désaccord. Donc pour réponse, il haussa les épaules.

« Non, pas vraiment, mais j'imaginais quelque chose d'un peu moins... Toi ? »


Il mima un dégoût mal fait, avant de gagner un sourire moqueur. Pour sur l'individu était bien loin du preux chevalier, mais le garde également, donc la chose n’était pas vraiment dérangeante. Il était un peu amusant déjà, petit être fragile derrière cette lourde porte de bois. Il doit se présenter maintenant, ce petit truc coincé entre quatre murs. Il parle bien, il parle beaucoup. Une petite révérence qui ne cache pas la malice dont il peut faire preuve, puis des phrases bien construites, mais un grand tout pour ne pas dire grand chose. Accusé à tord de conspiration, qu'importe, il a peur de finir ses jours ici, offrant aimablement de céder sa place, avant que son ton ne soit coupé par une toux venue de nulle part. Visiblement quelques beaux mots et quelques gestes sont tout ce qui est nécessaire pour rentrer dans la garde, si on le croit. Malin, peut-être. Mais pas très renseigné. Hector s'apprête à répondre, lorsque sa supérieur prend la parole. Plus honnête, plus direct que lui, elle le reprend. Le colosse reste muet pendant qu'elle lui explique à nouveau les choses. La menace de mort ne semble pas lui faire si peur. Mais les mots ne sont pas vraiment les bienvenues. Lorsqu'il répond avec presque de l'arrogance, la main lourde du garde vient à nouveau s'écraser soudainement sur la porte, c'est que ce gamin se pense assez important pour être aussi peu respectueux ?

Ateesha lui demande à nouveau de se présenter, peut-être correctement cette fois. Il répond. Il glisse le nom d'Andra dans ses mots, attirant l'attention du boucher de Grandbois. Il tente, sans trop de succès, de rester impassible. Il la connaît vraiment ? Ou bien tente-t-il de gagner leur faveur en lâchant le nom de celle qu'il a peut-être croiser une fois, au Laurier sûrement ? Jeu dangereux, il y a bien peu de choses qui énervent le colosse, mais tenter de se servir des personnes auxquelles il tient en était une. Sur l'instant, Hector reste silencieux, partagé entre curiosité et ennui. Déjà, il doit répondre à la seconde de la garde de Starkhaven. Il se vend alors, utilisant à nouveau le nom de la garde acolyte. Il prétend qu'elle confirmera ses mots. Peut-être. Dans tous les cas, s'il ment il le paierait plus violemment qu'une petite toux car il manque d'eau. Hector sourit un peu en l'entendant insulter ses geôliers. Il se présente comme quelqu'un connaissant les dessous de la ville, il prétend avoir toutes les raisons de sortir, tout comme ils ont toutes les raisons de le vouloir. Hector mime un soupir déçu, puis reprend la parole.

« Calme toi machin, on a tout notre temps. Tu as un peu de temps avant de perdre à la soif si j'en crois tes beaux discours. »

Il fait une pause, puis perd un peu du sourire qu'il avait, laissant un peu de curiosité prendre le dessus.

« Mais dis-moi, si tu es là déjà depuis quelques temps, qu'est-ce qui te fait croire qu'à midi tu pourrais être sortit de ta cellule ? Peut-être pas relâché pour bonne conduite ? Tu as peur qu'ils viennent te chercher pour des petits jeux ? Maintenant, je me dis... On a toutes les raisons de vouloir sortir d'ici avec toi à nos côtés, mais actuellement tu nous as dis deux trucs. Un : apparemment Andra te connaît, mieux vaut pour toi que ce soit vrai. Deux : tu connais les dessous de la ville. »

Il rapproche son visage des barreaux, plantant son regard dans celui du prisonnier.

« Toutes les raisons ne sont que ces deux petits points... Euh... Machin ? Ca me paraît un peu réduit non ? Et puis, tu connais les dessous de la ville, mais est-ce réciproque ? »

Ça peut-être intéressant, dans un cas comme dans l'autre, s'il peut les guider jusqu'à un intermédiaire acceptable.

« Ca fait bien peu sur toi dans tous les cas machin, c'est quoi ton histoire en bref ? C'est quoi cette conspiration dont tu es accusé à tord ? »

Peut-être autre chose d'intéressant à explorer ?

Ateesha Leto
Ateesha Leto
Garde-connétable des Marches Libres
Seconde de Senaste
Garde-connétable des Marches Libres  Seconde de Senaste
Ateesha Leto
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Antivanne
Occupation : Garde des ombres
Localisation : À Starkhaven, aux côtés de Senaste, ou à l'endroit où ses missions l'envoient
Pseudo : Elnaie
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Personal project characters and sketches, Kelly McLarnon, Artstation
Date d'inscription : 28/07/2023
Messages : 344
Attributs : CC : 14 ; CT : 16 ; End : 12 ; For : 15 ; Perc : 15 ; Ag : 17 ; Vol : 13 ; Ch : 15.
Classe : Voleuse, 3
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Si l’Antivane se retint de lever les yeux au ciel, habituée à cacher ses pensées et ressentis par l’enseignement strict des Corbeaux, elle croisa les bras suite au trait d’esprit, de sarcasme, du prisonnier. Qu’il soit suffisamment désespéré – ou courageux, ça dépendait du point de vue – pour remettre sa vie entre les mains d’une organisation dont il ne connaissait probablement rien, sans savoir dans quoi il s’engageait, attirait assurément son attention. « Évidemment, un guerrier apte à manier tous types d’armes, à affronter n’importe qui à mains nues, et à se faire discret et à passer inaperçu même sur une place vide. »

Quelqu’un d’aussi doué ne pouvait pas exister et, s’il existait, il n’aurait pas fini par croupir dans un tel lieu ou, tout du moins, aurait été sauvé et soumis au chantage pour faire bon usage de ses capacités. Il était plus que probable qu’il s’agisse d’un gueux, réellement coupable ou s’étant trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, de toute évidence, mais c’était sans importance. Du moins tant qu’il n’avait pas répondu à leurs questions et signalé ce dont il était capable.

Arquant un sourcil alors qu’il répondait à sa première salve de question, elle finit par lui tourner le dos, s’adressant à Hector. « Allons-y. Visiblement, il est plus fort que l’Enclin et ses engeances, et n’a peur de rien. On n’a pas besoin de casse-cou qui se jettera au devant du danger et se fera tuer en une poignée de secondes – ce sera une perte de temps pour tout le monde. » Elle s’arrêta cependant en entendant le nom d’Andra. L’une des rares personnes de la Garde qu’Ateesha appréciait réellement, au-delà d’être sœurs et frères d’arme et obligés de cohabiter, presque autant que Senaste.

« Nous n’irons rien demander à Andra. Un nom lancé au hasard, que tu as pu glaner n’importe où, ne t’exemptera pas de prouver ta valeur. Et tu le dis si bien : le temps est compté. Alors parle, ou on s’en va, et tu ne nous reverras jamais -tu ne reverras probablement jamais l’extérieur de cette cellule, par ailleurs. »

Un seul mot de travers, et elle partirait sans se retourner.


*
Karl
Karl
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Karl
Personnage
Illustration : If we catch a criminal | Hector & Ateesha L0jv

Peuple : Humain
Âge : 34 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Les caniveaux de Hossberg, dans les Anderfels
Occupation : Prestataire de jeux, organisateur de parties truquées ; receleur d'infos à la toile bien tissée, il saura vous orienter vers les meilleures canailles pour satisfaire vos pires désirs.
Localisation : Personne ne connaît sa véritable planque, et il est probable qu'il en change régulièrement. On le voit traîner dans tous les recoins les plus sordides de Starkhaven, du Clayrak au Clattercraft, en passant même parfois vers le bascloître.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Loken par Ori Vana, The Blade of the Arcane par Evan Monteiro | Lucky Cat II par The Verdant Hare | retouches par Lyr'se Aquilae
Date d'inscription : 28/10/2022
Messages : 66
Autres personnages : Faolan, Neria
Attributs : CC : 15
CT : 4
Mag : 18
End : 12
For : 12
Perc : 15
Ag : 15
Vol : 17
Ch : 15.

Classe : Mage, niveau 2 | Voleur, niveau 2
Sorts : - Désorientation (3 PM)
Expert de la tromperie, Karl sait user de magie pour parfaire ses illusions. Par suggestion subtile, il captive et altère les sens de la personne ciblée, faussant sa perception des distances, des obstacles, des indices sonores, visuels, tactiles ou olfactifs ; perturbée, la victime est immobilisée pendant un tour.

- Drain de vie (3 PM)
Son intérêt pour l'entropie lui a permis de découvrir ce sort très pratique. En tendant la main, Karl établit un lien parasite avec une cible unique afin d'aspirer sa force vitale ; l'ennemi sentira son énergie refluer alors que celle de l'apostat sera régénérée. Le sort prélève 9 PV à la victime pour les restituer à Karl.

- Lévitation (3 PM)
Autre outil essentiel de son arsenal magique : la manipulation d'objets à distance. Naturellement prédisposé à cette faculté, c'est l'un des premiers sorts que Karl a su maîtriser. Il s'en sert notamment pour faciliter ses tours de passe-passe et ses vols. D'un point de vue offensif, il peut également jeter des projectiles sur les ennemis : cela nécessitera un second jet de Magie et si l'attaque touche, la cible perdra 15 PV.

- Métamorphose en chat (End 12 | For 10 | Perc 17 | Agi 17 - Gratuit)
Reliquat d'une magie étouffée par la Chantrie, que Karl a apprise durant ses voyages. L'apostat adopte l'apparence d'un chat noir aux yeux ambrés : sa silhouette est svelte, haute sur pattes, sa tête et ses oreilles triangulaires et allongées, sa queue longue, son poil fourni. Sous cette forme, il interprète et interagit avec le monde au travers de ses nouveaux sens, mais conserve sa conscience et ses réflexions humaines ; pour chaque action exigeant un lancer de dé, il dépensera 1 PM.

- Ébullition du sang (1 PM & 2 PVs)
Karl a versé dans des arts interdits. Une simple entaille, faite à l'aide de son couteau ou de ses ongles acérés par la métamorphose, lui permet de puiser sa magie dans une source honnie : grâce à cette profanation, il embrase le sang d'une ou plusieurs cibles dans son champ de vision, comme si du magma coulait désormais dans leurs veines. La douleur est atroce et les dommages physiques, conséquents : les victimes subissent chacune 14 points de dégâts.

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If we catch a criminal« Blame Simon! ‘cause he said “You could think better with a hole in your head”
Oh, you could think better with a hole in your head ! »
- The Hoosiers, Cops and Robbers.

Mon laïus n'ébranle pas plus que ça le molosse de la Garde. Il tord la bouche d'un air désabusé. « Calme-toi machin, on a encore tout notre temps. » Je lui balance un regard indigné : débiter de l'engeance à l'épée ne doit certes pas exiger une grande mémoire, mais franchement, il pourrait faire un effort, j'ai craché deux fois mon nom ! « Tu as un peu de temps avant de perdre à la soif si j'en crois tes beaux discours.

— Appelle ça l'instinct de survie, » je grommelle - dans ma barbe, car je sens qu'il n'en a pas fini.

Et en effet, son rictus se modifie. Entre la pénombre ambiante et le brouillard qui noircit ma vision, j'ai du mal à distinguer si c'est un signe prometteur. « Mais dis-moi, si tu es déjà là depuis quelques temps, qu'est-ce qui te fait croire qu'à midi tu pourrais être sorti de ta cellule ? » J'ai presque l'impression que son intérêt sur la question est authentique. « Peut-être pas relâché pour bonne conduite ? Tu as peur qu'ils viennent te chercher pour des petits jeux ?

— C'est le minimum, après qu'ils m'aient fait mariner tout ce temps.

« Maintenant, je me dis... On a toutes les raisons de vouloir sortir avec toi à nos côtés, » il répète, dubitatif, « mais actuellement tu nous as dit deux trucs. Un : apparemment Andra te connaît, mieux vaut pour toi que ce soit vrai. » (Je ne prends pas la peine de justifier ma défense : je sais que l'intéressée calmerait les ardeurs de ses collègues dès l'instant où elle aurait vent de ma présence, si tant est  qu'il reste quelque chose de moi à sauver. Mais par la pipe du Créateur, Andra, ç'aurait été ton moment pour débarquer en grandes pompes et m'offrir ton plus beau clin d’œil ! Je me serais même fendu d'une révérence, rien que pour toi.) « Deux : tu connais les dessous de la ville, » poursuit le molosse en aplatissant ses naseaux contre la lucarne.

Je ne lui fais pas le plaisir de reculer ; cela dit, malgré le battant solide qui le tient fidèlement en respect, je n'en mène pas large.

« Toutes les raisons ne sont que ces deux petits points... Euh... Machin ? » (Karl.) « Ça me paraît un peu réduit non ? Et puis, tu connais les dessous de la ville, mais est-ce réciproque ? »

Pour le meilleur et pour le pire, sifflent amèrement mes pensées. Je note tout de même que mes contacts piquent sa curiosité. On y revient toujours.

« Ça fait bien peu sur toi dans tous les cas machin, » (Karl, bon sang, Karl, c'est si compliqué ? Ou bien c'est encore trop long pour tenir dans sa cervelle cabossée ?) « c'est quoi ton histoire en bref ? C'est quoi cette conspiration dont tu es accusé à tort ? »

En contrebas de la montagne de muscles, son acolyte miniature, qui était déjà sur le départ, s'attarde finalement un peu plus, juste le temps de tailler l'air d'une réponse sèche : « Nous n'irons rien demander à Andra. Un nom lancé au hasard, que tu as pu glaner n'importe où, ne t'exemptera pas de prouver ta valeur. Et tu le dis si bien : le temps est compté. Alors parle, ou on s'en va, et tu ne nous reverras jamais - tu ne reverras probablement jamais l'extérieur de cette cellule, par ailleurs. »

Quelque part au fond de mon ventre creux, l'ego écorché et affamé se retourne comme un serpent sur le point de mordre. Je peux te conférer le pouvoir d'arracher cette porte de ses gonds et de faire exploser ces murs jusqu'à la lumière. Oh, la stupeur qui se figerait dans leurs yeux ! Ne voudrais-tu pas leur révéler pour de bon ce dont tu es capable ? Les voix paradent avec mes intonations et mes souhaits, mais ce n'est pas nouveau. Je laisse les murmures passer leur chemin, cligne des yeux en singeant un intervalle de réflexion. Reste que le démon a raison : leurs insinuations commencent à me taper sur le système. Un tic retrousse mon nez tandis que j'humecte mes lèvres d'une langue desséchée.  

« Que c'est commode, » leur fredonne ma voix éraillée, tendue sur un sourire dépourvu de chaleur. « Vous refusez mes garanties, mais comment je suis censé prouver ma valeur ? Vous allez me croire sur parole ? Vous n'en avez pas l'air. » Je soupire, soupir qui dégénère en toussotement, hausse les épaules et baisse les paupières. « Puisque, pour ma survie, je n'ai pas d'autre choix, je vais faire comme si. » D'un coup, je braque le regard sur les galons bleus, tour à tour - le tranchant de mon ton est difficile à émousser. Il se dissimule pourtant habilement derrière la dureté d'une autre langue, un grasseyement ancien et familier qui racle ma gorge et quitte mes lèvres. « Im Tode, bring Opfer. On a pas besoin d'avoir vu la gueule d'une engeance pour avoir une idée de ce que cause la Souillure, quand on vient des Anderfels. Ni de se voir rappeler ce qu'on doit à la Garde. »

Je marque une pause, laisse l'opportunité à mes arguments de se faire une place douillette dans le crâne de mes interlocuteurs. « La piétaille me garde en réserve pour les templiers, » je leur explique ensuite. « Ils sont persuadés que j'ai des liens avec la Corneille. Pas que j'ai rien à me reprocher, mais celle-là, je sais pas d'où elle sort. Depuis le fiasco de son feu de joie, la Chantrie court après les boucs émissaires comme une bande de poules sans tête. Moi, je tiens pas à rendre l'âme à la place du vrai coupable et priver nos bonnes auréoles de leur justice bien méritée, hein ? » Ma main s'étire nonchalamment pour souligner le sarcasme. Pour chasser les courbatures, aussi. Cette histoire me crispe beaucoup trop pour quelque chose qui n'aurait jamais dû avoir lieu. « Si vous vouliez une preuve que je fraye avec les "bonnes" personnes, navré de vous décevoir, vous vous contenterez de ça. Vous avez un intérêt à discuter avec les groupes organisés derrière le rideau de la cité ? Pas de problème. Je peux vous négocier une entrée. Mais si vous cherchez à mettre la main sur la Corneille - tout le monde est à ses trousses, ça m'étonnerait plus que la Garde soit du nombre - je suis pas votre homme. Je l'admets, comme le reste. »

La quinte de toux qui menaçait d'emporter le clou de ma tirade se meurt dans le silence. Muet, j'attends leur réaction sans broncher, tant pour continuer de développer mes plans de secours à l'arrière de mon esprit que pour mater la sécheresse établie sur mon palais - et le brûlant, irrévocable désir de vengeance qui échauffe mon pouls. Encore obligé de me monnayer... Salopard. Je crèverai pas avant de t'avoir fait ta fête.





Il n'y a pas de liberté, seulement des longueurs de chaînes.
Hector de Grandbois
Hector de Grandbois
Garde de rang
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TW : Vulgarité, violence, menace

Pas commode la connétable. Pour sur, elle était encore moins patiente ou tolérante qu'Hector, mais peut-être moins expéditive au fond. Le grand guerrier se retenait de sourire lorsqu'elle moquait un peu le pauvre petit criminel perdu dans sa cellule. Le menteur, ou quoi que ce soit qu'il était, amusait un peu Hector, mais guère sa supérieure. Le guerrier mima un air désolé lorsqu'elle promettait un départ prochain des gardes, avant d'échouer à retenir un rictus moqueur. Le garde de rang reste amusé, au moins ça fera une jolie histoire à raconter le soir lorsqu'il évoquera le petit bête qui pensait pouvoir rejoindre les garde en agitant un nom et quelques succès difficiles à croire. Alors très bien, le boucher de Grandbois hausse les épaules et suit sa chef.

La connétable s'apprête à quitter les lieux lorsqu'il reprend la parole, soit téméraire, soit idiot, mais tenace dans tous les cas. Le colosse Orlésien reposa à nouveau son regard sur le prisonnier. Visiblement un peu content de voir la suite de ce triste spectacle. Le pauvre petit bout de chou semble presque indigné que les gardes ne le croient pas. Il tousse un peu, sans cacher son désaccord avec la façon de voir les choses des gardes. Il commence à parler un peu de son passé. Il vient des Anderfels et a connu les engeances avant. Le guerrier reste silencieux, il a peut-être plus à offrir que des origines vagues.



Le prisonnier continue, il explique que les gardes le réserve aux templiers. Une sombre histoire de Corneille. Il admet sans difficulté avoir des tords, mais pas ceux qu'on lui reproche. Il est toujours un peu fier visiblement, mais ne veut pas payer pour de faux crimes. Alors sa solution est la garde ? Qu'a-t-il donc à se reprocher qui lui font tant craindre ces templiers ? A-t-il vraiment si peur que leur justice échoue ? Peut-être à raison, mais en l'instant, un détail semble agacer le garde. Il s'imagine se vendre bien, son attitude est celle d'un coq bientôt prêt à rejoindre ses poules. Hector grimace, puis vient se mordre sa lèvre. Tant pis, autant accélérer. Sans prévenir, sa main franchit les barreaux sur lesquels se repose l'individu, attrapant son cou rapidement.

« Pas que la Corneille nous intéresse le moins du monde machin, pas que les affaires des templiers nous intéresse le moins du monde, mais on est pressé. Les rats d'égouts qui se vantent de pouvoir tout faire, il y en a beaucoup. Des gens qui ont des trucs à se reprocher, il n'y a que ça partout, qu'importe ou tu regardes. Maintenant dis-moi, si les templiers te choppe, pourquoi diable pense-tu qu'ils vont te prendre directement comme coupable hmm ? »

Il serra le poing, refermant son emprise sur la gorge du saltimbanque. Le regard noir qu'il s'efforçait de conserver changeait de l'attitude moqueuse qu'il avait eu plus tôt.

« Autre chose. Tu essaies de marchander pour sortir d'ici, mais il y a quelque chose que tu ne réalises pas. Si tu sors avec nous, tu passes un marché à vie, à mort, avec la garde. On ne promet pas de liberté, c'est une prison qui sera fermée avec plus qu'une porte en acier. Et crois-moi machin, tu nous mens, tu essaies de nous doubler, je briserai chaque os de ton corps avant de t'envoyer à la mer. »

Le garde tourna son regard vers la garde à ses côtés. Sa prise sur le prisonnier se relâcha un peu, pas qu'il souhaite faire bien plus que l'intimider, l'énergumène semblait déjà avoir des problèmes de toux.

« Qu'en pensez-vous chef ? Au pire on peut l'emmener directement aux templiers, on aura peut-être notre réponse plus vite non ? »

Ateesha Leto
Ateesha Leto
Garde-connétable des Marches Libres
Seconde de Senaste
Garde-connétable des Marches Libres  Seconde de Senaste
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L’instinct de survie ? Il pouvait pousser à faire n’importe quoi, comme à interpeller et à solliciter – avec une insolence dont Ateesha se serait passée – la Garde des Ombres. Mais soit. Elle était prête à lui donner le bénéfice du doute. Et l’extraire temporairement de là, quitte à l’y renvoyer si ses garanties, sa motivation, n’étaient pas satisfaisantes. D’autant plus qu’il n’avait pas tort : s’ils réfutaient toutes les informations que l’on tentait de leur présenter, ils n’auraient jamais de recrues. Cependant, c’était peut-être exactement ce qu’il fallait pour qu’il soit plus disert. Elle ignora le langage employé, croisa les bras, écoutant attentivement. Comme si elle n’avait jamais rien entendu de plus intéressant et captivant : et peut-être était-ce le cas.



« Nous ne cherchons qu’à lutter contre l’Enclin. » Et tous les moyens étaient bons, mais cela ne passait assurément pas par la Corneille. Pas à ses yeux, du moins. Elle jeta un regard à Hector. « On pourrait, oui. Ou alors on pourrait le questionner dans un endroit où il ne se sentirait pas aussi menacé. » À tort, évidemment, mais cette fausse sensation de sécurité pourrait jouer en leur faveur. Défiant les gardes du regard, elle passa une gourde à leur interlocuteur, avant de s’adresser à ces deniers. « Je vais emporter ce prisonnier et faire toutes les démarches nécessaires s’il sied à la Garde qu’il devienne une de ses recrues. » Une décision peut-être prise sur un coup de tête pour le moment, mais qui ne tolérait aucune contradiction. Eut-elle à évoquer le droit de conscription, s’ils ne coopéraient pas. Mais le gardien face à elle semblait hésitant, incertain, et elle en joua, pour amener ce Karl dans leurs locaux.[/color]


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