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Karl | « There are bad ways to win, and good ways to lose. »

Karl
Karl
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Karl
Personnage
Illustration : Karl | « There are bad ways to win, and good ways to lose. » L0jv

Peuple : Humain
Âge : 34 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Les caniveaux de Hossberg, dans les Anderfels
Occupation : Prestataire de jeux, organisateur de parties truquées ; receleur d'infos à la toile bien tissée, il saura vous orienter vers les meilleures canailles pour satisfaire vos pires désirs.
Localisation : Personne ne connaît sa véritable planque, et il est probable qu'il en change régulièrement. On le voit traîner dans tous les recoins les plus sordides de Starkhaven, du Clayrak au Clattercraft, en passant même parfois vers le bascloître.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Loken par Ori Vana, The Blade of the Arcane par Evan Monteiro | Lucky Cat II par The Verdant Hare | retouches par Lyr'se Aquilae
Date d'inscription : 28/10/2022
Messages : 64
Autres personnages : Faolan, Neria
Attributs : CC : 15
CT : 4
Mag : 18
End : 12
For : 12
Perc : 15
Ag : 15
Vol : 17
Ch : 15.

Classe : Mage, niveau 2 | Voleur, niveau 2
Sorts : - Désorientation (3 PM)
Expert de la tromperie, Karl sait user de magie pour parfaire ses illusions. Par suggestion subtile, il captive et altère les sens de la personne ciblée, faussant sa perception des distances, des obstacles, des indices sonores, visuels, tactiles ou olfactifs ; perturbée, la victime est immobilisée pendant un tour.

- Drain de vie (3 PM)
Son intérêt pour l'entropie lui a permis de découvrir ce sort très pratique. En tendant la main, Karl établit un lien parasite avec une cible unique afin d'aspirer sa force vitale ; l'ennemi sentira son énergie refluer alors que celle de l'apostat sera régénérée. Le sort prélève 9 PV à la victime pour les restituer à Karl.

- Lévitation (3 PM)
Autre outil essentiel de son arsenal magique : la manipulation d'objets à distance. Naturellement prédisposé à cette faculté, c'est l'un des premiers sorts que Karl a su maîtriser. Il s'en sert notamment pour faciliter ses tours de passe-passe et ses vols. D'un point de vue offensif, il peut également jeter des projectiles sur les ennemis : cela nécessitera un second jet de Magie et si l'attaque touche, la cible perdra 15 PV.

- Métamorphose en chat (End 12 | For 10 | Perc 17 | Agi 17 - Gratuit)
Reliquat d'une magie étouffée par la Chantrie, que Karl a apprise durant ses voyages. L'apostat adopte l'apparence d'un chat noir aux yeux ambrés : sa silhouette est svelte, haute sur pattes, sa tête et ses oreilles triangulaires et allongées, sa queue longue, son poil fourni. Sous cette forme, il interprète et interagit avec le monde au travers de ses nouveaux sens, mais conserve sa conscience et ses réflexions humaines ; pour chaque action exigeant un lancer de dé, il dépensera 1 PM.

- Ébullition du sang (1 PM & 2 PVs)
Karl a versé dans des arts interdits. Une simple entaille, faite à l'aide de son couteau ou de ses ongles acérés par la métamorphose, lui permet de puiser sa magie dans une source honnie : grâce à cette profanation, il embrase le sang d'une ou plusieurs cibles dans son champ de vision, comme si du magma coulait désormais dans leurs veines. La douleur est atroce et les dommages physiques, conséquents : les victimes subissent chacune 14 points de dégâts.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1643-karl-there-are-b
TW Langage vulgaire, discrimination, violences, jeux de hasard/addiction Karl
« It's more important to master the cards you're holding than to complain about the ones your opponents were dealt. »
- Grimsley, Pokémon Black/White
Informations

Nom Comment ça, nous n'avons pas été présentés ? Vous ne pensez quand même pas vous inviter à notre partie sans même connaître le maître de la tablée. Ce serait d'une impolitesse ! Allons, ne soyez pas timide. Ici, on me surnomme le Chat Noir ; paraît-il que je suis le signe d'une chance capricieuse, mais vous et moi savons bien que la Fortune est une amante difficile, dont les humeurs effraient même le Créateur, n'est-ce pas ? Oh, ne me lancez pas ce regard. Vous ne me faites pas confiance ? Nous voilà entre gens éclairés, alors. Puisqu'il semble que nous devions nous tenir compagnie encore un moment, laissez-moi vous mettre à l'aise : vous pouvez m'appeler Karl. Étonnant ? Ce n'est pas un prénom du coin, j'admets. Mais, et vous, alors ?
Âge Que de curiosité. On ne demande pas son âge à un étranger, c'est particulièrement déplacé ! Mais pour vous, je peux faire un effort. C'est vrai que mes trente-quatre printemps ne se lisent pas très bien sur mon visage. Vous ne dites pas que j'en fais plus, j'espère ?
Genre C'est votre manière de faire du charme ? Ça ne rendra pas mon jeu plus indulgent, je vous assure - faites donc attention à votre main, je n'ai pas besoin de me pencher pour la voir. La dernière fois que j'ai vérifié, j'étais un homme. Oh, je vous en prie ! La déception ne vous va pas au teint.
Peuple Je ne serai probablement jamais assez humain pour les bons andrastiens qui ne voient en moi qu'un malfrat, un apostat et un Tévintide désavoué. Heureusement, la vie déborde d'ironie, et ce que la morale considère comme sa lie n'a aucun problème avec ces séduisantes étiquettes. Il y en a quelques-uns qui en portent de pires, ici - je vous conseille d'ailleurs de ne pas jouer cet as que je vois dans votre manche, ou vous risqueriez de faire une expérience très personnelle de leurs petits noms affectueux. Ah ! Que c'est amusant, d'être traité plus dignement par des rats que par des gens !
Nation d'origine La plupart de ceux qui me croisent pour la première fois me prennent pour un Tévintide. En un sens, ils ont raison. Mes parents étaient tévintides - à ce qu'en disait ma mère, et cette femme était trop honnête pour son propre bien ! Mais je suis né en terre andérienne, au beau milieu de la capitale de Hossberg. Oui, tout s'explique. Comme le fait que je viens encore de remporter une très belle manche.
Occupation Si vous venez me trouver ici, c'est que vous savez déjà très bien ce que je fais. Je papillonne, je vais de taverne en hôtel pour organiser toutes les sessions de jeux des institutions les moins reluisantes de la ville. Paris, jeux de dés, Grâce Perfide ; tout me va, tant que l'or coule. Ne prêtez pas l'oreille à ces rumeurs de parties truquées : les mauvais perdants sont légions, dès que l'argent a quitté leur foyer. Je n'ai jamais prétendu faire dans la charité ; je ne suis qu'un marchand de loisir, un prestataire de divertissements parfois risqués, parfois rentables, pour les aventuriers qui décident de flirter avec le hasard. Mais peut-être que votre question en cachait une autre, plus discutable ? Dites-moi, quelle est la raison de votre venue ? La vraie raison ? Car ce qu'il y a de bien, à avoir un pied dans chaque cloaque un tant soit peu important de Starkhaven, c'est que j'ai également les oreilles partout. Je connais beaucoup de monde, et beaucoup de monde me connaît. Si ce qui vous intéresse, ce n'est pas la mise que je viens d'avancer, je suis certain que nous pouvons trouver d'autres moyens de nous arranger. Il vous suffit juste de jouer cartes sur table - et ça tombe bien, nous sommes déjà installés...
Religion ou croyances En ces heures sombres, ne doutons pas de la colère du Créateur qui revient s'abattre sur nous... mais, de vous à moi, je me soucie moins d'apaiser les ardeurs de ce vieux briscard que celles des andrastiens qui souilleraient leur lit s'ils me voyaient vagabonder librement entre leurs murs. À ce titre, les sermons impériaux sont tout de même plus sympathiques... Enfin, il n'y a pas un verset qui dit « Aide-toi, Andrasté t'aidera » ? Eh bien, disons donc que je suis très dévoué à ce Cantique.
Langue(s) parlée(s) Ab origine fidelis ! On ne se refait pas, surtout quand le reste du monde brûle de vous le rappeler à grands coups de bâton dans le dos. Je dois à ma chère maman un sang qui m'a coûté cher tout au long de ma vie, mais franchement, si vous connaissez un peu les Andériens, vous saurez qui blâmer. Elle m'a transmis ce qu'elle savait de sa langue maternelle, même s'il a bien fallu apprendre l'andérien pour comprendre si cette vieille peau au coin de la rue cherchait à nous insulter ou à rameuter la garde. Sinon, comme tout bon homme d'affaires qui se doit, je connais le commun, et vous pouvez constater que je me débrouille tout ce qu'il faut.
État civil Libre comme le vent ! La seule maîtresse que je me reconnais est cette dame Fortuna dont la fidélité n'est jamais acquise, mais la passion toujours enivrante.
Origine sociale Oh, vous renchérissez ? Très bien. Je crois que je vais me coucher pour l'instant. Tiens, ça vous étonne si je vous dis que j'ai plus souvent dormi à terre que sur un vrai matelas ? Je ne partais pas gagnant, à sortir du ventre d'une mère solitaire et émigrée dans une société qui ne la tolérait pas. La vie a été difficile, mais pour qui elle ne l'est pas, par ici ? C'est bien ce qui nous réunit tous autour de l'appât du gain.
Niveau de vie Je m'en suis pas trop mal sorti, depuis le temps. La Guerre des Rats a fait mouche, ça c'est certain, mais on ne change pas comme ça les grimaces d'un vieux chat ; j'ai su me refaire, et, ah, regardez ! Je rafle la mise ! Ne faites pas cette tête, ces pièces seront aussi confortables dans ma poche que dans la vôtre. 
Équipement Si ces cartes sont à moi ? Oui, bien sûr, comme les dés que vous entendez cliqueter dans ma bourse. Eh non, ce n'était pas le doux frétillement de l'or ; si vous prépariez un sale coup, vous pouvez ranger vos jolis doigts avant qu'il ne leur arrive malheur. J'ai récupéré ces merveilles en os auprès d'un soudard renfrogné dont la gueule de rêve ne s'est pas arrangée lorsqu'il a dû me céder son butin, mais, hé, les règles sont les règles ! Il ne faut pas jouer quand on n'est pas prêt à perdre. Conseil d'ami.
Et c'est pour ça que je ne suis pas du genre à parier mon manteau ou mes bottes. Je ne sais plus depuis quand ils me suivent, ces corniauds, mais c'est pas parce qu'ils sont couverts de boue que je les balancerai pour un peu d'or. Sans parler de ma petite Alea - la seule façon de la toucher, celle-là, c'est de gagner un bon petit coup dans le bide. Mais le sang ferait tache au beau milieu de notre partie, vous n'êtes pas d'accord ?

Loken par Ori Vana, Artstation
Mage, Voleur

Mage, NIVEAU 2 - Voleur, NIVEAU 2


Humain, Anderfels, Ville, 34 ans

Indépendant
Vous connaissez le chiendent ? C'est rustique, ça pousse partout, mais surtout ça enfonce ses racines très loin et vous aurez beau bêcher, il restera toujours un bout quelque part pour reproduire de beaux plants vigoureux. C'est une image qui résume très bien mon rapport avec la pègre locale : j'ai mon réseau de racines qui se déploie d'un bout à l'autre de son champ d'action, mais il n'y a pas vraiment de jardinier pour s'occuper de moi. Je suis mon propre maître. Un pied ici, un autre là, je vais vers celui qui m'offre le pourcentage le plus alléchant ; avec le temps, j'ai consolidé un répertoire fourni de noms très profitables, des personnes qui ont le vent en poupe ou qu'il vaut mieux ne pas contrarier, de celles qui me doivent des services ou que je pourrais encourager à s'endetter. C'est important, de garder l'esprit vif, pour ne pas laisser filer une occasion de mettre du gras dans son assiette ; mais je ne suis pas stupide non plus : j'ai bien assez cherché à fuir les fers pour vouloir vendre mon âme à une autre organisation tentaculaire. Le Carta ? Les Corbeaux ? Très peu pour moi ! Je ne les contrarie pas, on ne se marche pas sur les pieds, et ils me laissent gérer mes petites tractations dans mon coin. Ils sont bien contents, même, quand ils peuvent mettre à profit ma neutralité pour récupérer des informations juteuses sur leurs propres complices...
Hors-la-Loi
Parce que le simple fait de respirer ici, libre et loin de mes chaînes, les ferait s'évanouir de fureur. Parce que ma naissance m'a condamné, qu'il m'est interdit d'exister et plus encore d'exister en bonne entente avec leurs lois. Parce qu'on aura beau avoir déversé les punitions et les passages à tabac, on n'aura jamais réussi à m'inculquer qu'une seule chose : l'unique Créateur qu'il est important d'écouter, c'est soi-même. Alors oui, je suis un hors-la-loi. Mais, quelque part ; à cultiver chacun dans notre coin nos idées et nos secrets, ne sommes-nous pas tous un peu des contrevenants de la foi ?
Chronologie

Cinq mois avant le 24 Tollecourse, 4:78 des Ténèbres Vous voulez entendre une histoire ? Dans ce cas, installez-vous bien, enlevez tous les poignards qui traînent sous vos coussins, car nous allons en avoir pour un moment. Tout commence il y a bien des années, comme le disent les contes pour enfants, durant une mystérieuse nuit où tonnait le bruit lointain des sabots... De beaux chevaliers en armure rutilante défilaient sous les étoiles, la bannière au vent... Sauf que ces chevaliers-là, ils ne venaient pas pour jouer les princes charmants, je vous assure. D'après ce que m'a raconté ma mère, ils avaient plutôt envie de raser les villages bucoliques, de faire sauter la tête des paysans souriants et de violer les demoiselles en détresse, sans oublier bien sûr d'empocher toutes leurs richesses avant de saler la terre derrière eux, pour que plus rien ne repousse. Une épopée épique, n'est-ce pas ? Heureusement, si on peut dire, je gonflais encore le ventre de maman à l'époque, alors je n'ai pas eu à subir. Elle n'a pas pu en dire autant, et c'est pour ça qu'elle a fini par atterrir dans les Anderfels : son bourg était près de la frontière, il ne demandait rien et ne dérangeait personne, mais ça n'a pas empêché les braves berruiers orlésiens d'y amener leur joyeuse troupe pour tout réduire en cendres. Donc elle s'est tirée, loin, en priant très fort pour que les cavaliers ne se lancent pas à ses trousses. Dans la panique, elle n'a pas fait attention au chemin qu'elle prenait (honnêtement, je pense qu'à sa place, vous aussi vous auriez tout fait pour ne pas recroiser la morgenstern qui venait de faucher votre mari) ; elle a continué de cavaler un ou deux jours sans se rendre compte qu'elle avait franchi la bordure, et c'est une patrouille de Gardes des Ombres qui a fini par la récupérer, seule, fatiguée et affamée. Oh, ils n'ont pas dû être contents, les Andériens, de voir débarquer de nulle part une foutue Tévintarde ! Mais elle ne représentait pas un danger considérable dans son état, et le fait qu'elle était visiblement enceinte et à bout de force les a convaincus de ne pas la passer au fil de l'épée. Ils l'ont recueillie, rafistolée et rassurée - à la mode andérienne, c'est-à-dire sans faire dans le sentimental. Ça n'a pas dû être facile mais ça l'a aidée, puisqu'elle a accouché quelques mois plus tard dans un quartier mal famé de Hossberg, après avoir essayé sans succès de s'intégrer à une petite communauté de paysans et fui les jets de cailloux par la première charrette en partance pour la capitale. Elle pensait que la vie en ville serait plus douce envers les étrangers. Peine perdue, et pourtant elle n'a jamais arrêté d'essayer de s'intégrer : preuve en est le nom qu'elle m'a donné. Karl, c'était le prénom de l'officier Garde des Ombres qui a défié tous les pronostics en décidant de s'occuper dignement d'elle. Elle a cru que ça me porterait bonheur, que j'aurais moins de mal à faire ma vie sur sa terre d'accueil, comme ça. Hmpf. Elle aura été déçue.
Jusque 4:88 des Ténèbres Je vous vois déjà venir. « Mais, Karl, si elle n'était pas acceptée, pourquoi ta mère n'est pas repartie vivre à Tévinter ? » À cela la réponse est très simple, mes amis : vous connaissez beaucoup de convois qui font Hossberg-Minrathie ? Non, évidemment. Pas moyen non plus qu'elle retourne sur ses pas par elle-même, encore moins avec un mioche dans le tiroir ; et, bien sûr, les Gardes des Ombres avaient autre chose à faire que de l'escorter jusqu'en territoire tévintide, surtout avec la Marche des chevaliers-brigands qui battait toujours son plein. C'était déjà un miracle qu'elle ait survécu à l'attaque de son village, quelle chance elle aurait eu de supporter le trajet inverse ? Même moi, je ne l'aurais pas tenté, et pourtant, vous savez que je suis joueur.
Alors elle s'est établie parmi les Andériens. Si les campagnards pissaient sur sa tête d'impériale, les citadins n'étaient pas beaucoup mieux ; et comme on ne sauve pas des noix gâtées, elle et moi n'avons jamais connu autre chose que la galère. Je ne me rappelle pas tout de cette période, et je crois qu'elle-même se passait bien de m'expliquer ce qu'elle était forcée de faire pour maintenir notre fragile radeau à flot ; mais on tenait bon, contre vent et marée. On tenait bon, en dépit des injures et des appels au mauvais œil qui résonnaient partout où on avait le malheur de mettre les pieds. On résistait, comme de la mauvaise herbe, on poussait dans chaque trou qu'ils n'avaient pas repéré, et ça les emmerdait fort. J'étais trop jeune à l'époque, mais aujourd'hui, je pense que ça m'aurait bien fait ricaner.
Sauf que Maman a fait son boulot. Je me tenais tranquille, tant qu'elle était là. Oh, oui, à un moment, je me suis mis à traîner dans la rue, sous la coupe des petites fripouilles du quartier ; mais les taloches m'attendaient toujours quand je rentrais trop tard le soir, avec des odeurs bizarres dans mon sillage. Elle voulait que je sorte de la boue, moi, quitte à ce qu'elle s'enfonce plus bas pour me permettre de me relever. Elle a fait de son mieux pour me partager son héritage, et si, à la Chantrie, on priait Andrasté avec ferveur, une fois à l'abri dans notre taudis, c'étaient les vents du Nord qui revenaient, avec la magie et les merveilles. Ce pays chaud et coloré qu'elle me décrivait prenait toute la place dans mes rêves. C'était tellement incroyable et si impossible d'imaginer un endroit où j'aurais pu vivre loin des menaces, sans les murs plein de crasse qui peuplaient mes journées ! Mais ce n'était qu'un mirage. Un souhait soyeux pour nous permettre d'avaler le pain rassis qu'on nous balançait comme à des chiens, parce qu'un bon citoyen ne touche pas un mendiant, et un bon croyant n'approche pas un Tévintide.
Un jour, je ne suis pas rentré tout de suite à la maison. J'ai eu... des démêlés avec un gamin deux fois plus grand et quatre ans plus vieux que moi, après qu'il ait trouvé inspirant de me traiter de bâtard sans père. J'ai pris une raclée, mais j'ai juste perdu une dent de lait dans l'histoire, alors qu'il doit toujours manquer un bout d'oreille à ce con. Bref, j'avais vengé l'honneur mais je me faisais déjà dessus à l'idée de la rossée que ma mère allait me coller en voyant ma dégaine - donc je ne me suis pas dépêché. J'ai pris mon temps. J'ai flâné dans les ruelles. Ça m'a sauvé la peau.
Parce que, quand je suis arrivé, j'ai vu des silhouettes étranges bloquer l'entrée de notre clapier. Des silhouettes inconnues, mais qui n'inspiraient pas confiance du tout à mon instinct de survie en formation. Je me suis jeté derrière un coin de façade avant que les manteaux noirs ne m'entendent arriver, et j'ai observé. Ils portaient des armes. C'était peut-être la garde, ou peut-être pas ; peut-être qu'il s'agissait d'une milice locale qui n'attendait qu'un seul prétexte pour passer ses nerfs sur la catin tévintide. Ou bien un bigot s'est senti pousser des envies d'épuration et nous a dénoncés pour je-ne-sais-quel crime qu'il aurait été facile de nous mettre sur le dos. Le tirage a été le même dans tous les cas : on a traîné ma mère en pleurs dehors sans sommation, on l'a sommairement jugée pour hérésie, et on l'a mise aux fers. L'image du groupe d'hommes qui éclipsaient ses appels en l'emmenant avec eux restera gravée dans ma mémoire. J'ai regardé toute la scène, je n'ai pas bougé. Ils ne m'ont pas trouvé. Elle n'est jamais revenue.
Depuis ce temps, je me débrouille par moi-même.
Jusque 4:92 Les rues sont le sanctuaire des parias et des orphelins. Puisque je n'avais plus à redouter les taloches, et surtout que je n'avais pas de meilleur chemin à emprunter, j'ai passé mes journées à déambuler en compagnie des clochards et des chiens, à inventer des moyens ingénieux de glaner de quoi me remplir la panse. Oui, ça signifie que je volais. Ou que je mendiais, mais c'était plus rare, moins fructueux et pas très bénéfique pour ma fierté. J'essayais d'amadouer les bons marchands à la bidasse aussi replète que la bourse, en leur faisant mon numéro du gamin malade et affamé, mais je ne sais pas pourquoi, ils n'ont jamais mouillé leur mouchoir devant mes yeux doux. J'ai abandonné l'idée quand je me suis rendu compte que c'était plus facile de tendre la main vers leur ceinture.
C'est à partir de là que j'ai multiplié mes... certains diraient « fréquentations douteuses », mais je préfère « partenaires d'affaires ». Ces gens n'étaient pas là pour faire dans la philanthropie, on était tous au parfum ; les receleurs du coin avaient juste dégoté un bon filon avec moi quand je revenais les mains pleines et qu'ils fermaient les yeux sur la traçabilité du produit. Pas besoin de s'inquiéter des gardes, eux n'avaient pas les doigts dans la merde et ils pouvaient simplement faire semblant de rien si jamais les uniformes me coinçaient. Au moins, je pouvais ressortir de leurs étals avec la certitude de ne pas garder le ventre vide. Je me suis fait avoir, aussi, un certain nombre de fois, parce que je n'avais pas l'expérience de ces charognards et que ça les arrangeait bien pour se trancher la part du lion. Mais plus on me la mettait à l'envers, plus je devenais méfiant, et plus je commençais à repérer les signes. Avec le temps, j'ai appris les schémas récurrents de leurs arnaques, retenu les arguments efficaces de leur bagout. Et il n'a pas fallu attendre longtemps pour que je décide de mettre mes observations en application.
Oh, oui, c'était rude, le milieu des affaires sous le manteau. J'ai fait mes dents sur du gibier parfois trop gros pour moi, et j'ai payé le prix fort - mais la garde ne m'a jamais mis la main au collet. Ah ! Ils m'avaient relégué aux coins les plus pouilleux de Hossberg, mais ils s'en sont bien mordu les lèvres lorsque je me volatilisais après quelques venelles sales. Ou quand l'ironie de la vie revient vous péter au visage. Bon, les gros bras des voyous que j'essayais de flouer, par contre, c'était une toute autre paire de manches. J'ai fini le nez en sang ou dans le caniveau trop de fois pour que ce soit intéressant à raconter, alors passons cette étape, vous voulez bien ? Tout ce qui compte, c'est que j'ai réussi à m'en sortir, comme toujours, en me montrant deux fois plus malin que la tentative précédente. J'ai fait quelques rencontres judicieuses aussi. Parmi les morveux avec lesquels je traînais, il y en avait un, Alaric... Eh bien, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il a trouvé de différent chez moi, mais il ne faisait rien comme les autres. Il a vite cessé de se moquer, il s'imposait parfois pour arrêter les chefs de meute qui me balançaient des coups de pied. Ouais. On peut dire qu'il m'a pris sous son aile. Il m'a aidé à peaufiner mes techniques de persuasion, on s'échangeait nos meilleurs plans jusqu'à ce qu'on s'accorde sur l'idée d'une alliance : un de nous faisait diversion pendant que l'autre se servait allègrement. On a monté à deux des escroqueries à faire pâlir d'envie les vétérans de la magouille, et quand on se faisait attraper, tout se terminait par une course-poursuite haletante entre les boyaux de la ville, à se séparer sur un dernier cri de défi : le premier qui sèmerait ces ordures pourrait récolter tous nos prochains gains. Ah, l'adolescence, le bon temps... Qu'on était cons, et qu'on était insouciants. On aurait pu durer longtemps, comme ça, mais bon. La Fortune est une dame frivole, et elle n'avait pas fini de danser avec moi.
De 4:92 à 4:95 Quand ma mère me parlait de Tévinter, elle décrivait avec foi les miracles dont les mages qui fondaient sa société étaient capables, à l'image d'Andrasté la prophétesse que les peuples du Sud s'acharnaient à amputer de ses talents. À l'époque, je l'écoutais avec avidité, des étincelles dans les yeux - j'aurais un tantinet plus de réserve maintenant, sans vous mentir. Mais quand je me suis réveillé un beau matin, après une série de cauchemars dérangeants, et qu'en tendant la main j'ai fait voler la couette deux enjambées plus loin que ce qui était prévu, je peux vous dire que j'ai manqué hurler de joie. Bon, de surprise aussi sur le moment, mais une chose est sûre, j'étais à mille lieues de trembler face au courroux du Créateur qui s'abattait sur moi. Bien au contraire : j'y ai vu une merveilleuse opportunité, un vent de malheur qui allait enfin tourner. Certes, j'allais devoir me méfier des templiers en plus de la garde de la cité à partir de maintenant, mais puisque j'étais déjà mis au rebus et traité comme un rat, ça ne changeait pas grand-chose à mon quotidien. Non, plutôt que de chercher l'expiation, j'ai commencé à réfléchir au meilleur moyen d'exploiter ce cadeau du ciel.
Évidemment, sans instructeur et sans le moindre début de notion sur ce qui était concrètement en train de m'arriver - en-dehors des exagérations fantasmées de ma mère -, j'y suis allé à l'aveuglette. J'ai dû tout expérimenter par moi-même, et ça ne s'est pas fait sans pots cassés - littéralement, quand j'ai voulu reproduire mon exploit avec la couette. Je n'avais que quelques contes tévintides pour me servir d'exemple, alors vous ne serez pas étonnés d'apprendre que je me suis mis en tête des choses... bizarres, parfois. Mais si je n'arrivais pas à la cheville des héros d'histoire qui déroutaient des armées d'un seul éclair ou faisaient disparaître un château d'un claquement de doigt, il s'est avéré que je me débrouillais très bien pour perturber les sens des personnes autour de moi. Je m'en suis pleinement rendu compte le jour où un glissement subtil d'énergie m'a permis d'adapter la main que j'avais tirée, lors d'une partie dangereuse de Grâce Perfide contre un gros bonnet à qui je devais... un peu trop de faveurs. Mais c'était un joueur qui aimait bien laisser une illusion de dernière chance à ses proies : il effaçait mon ardoise si je l'emportais, ou m'embauchait à vie et sans renégociation de contrat si je perdais ; et il n'avait vraiment pas de doutes sur le fait qu'il allait m'engloutir, puisqu'il avait la réputation d'écraser tous ses challengers depuis plus de dix ans. Alors, un gamin ! Il aurait eu raison, d'ailleurs, si je n'avais pu jouer qu'avec des forces matérielles. Pas de chance pour lui, être un vieux loup du recel ne vous immunise pas plus qu'un autre aux tours de magie. Si vous aviez vu sa tête quand j'ai étalé devant lui la suite parfaite ! J'ai cru qu'il allait cracher son cerveau par les naseaux. Mais un marché reste un marché. Il a bien fallu qu'il respecte sa part, sans quoi il aurait définitivement perdu la face. Au milieu de la fine fleur criminelle venue assister à l'événement, ce n'était pas recommandé.
Alaric était sidéré quand je suis revenu à notre planque en rayonnant de triomphe. Il ne pensait vraiment pas que je réussirais à m'en tirer ; en fait, je suis quasiment sûr qu'il se préparait déjà à fuir la ville, à pleurer ma triste fin, ou les deux à la fois. « C'était débile, » qu'il disait, « c'était suicidaire et inutile » ; ouais, mais en attendant, je l'avais fait, que je lui ai répondu. On était tranquille, désormais. Mieux : j'avais frappé un grand coup, et le bruit a vite couru au sein de la pègre que du haut de mes seize ans, il valait mieux ne pas me sous-estimer. Les affaires ont prospéré comme des corbeaux sur un charnier, après cet épisode. J'ai travaillé mon art en flairant le terreau profitable du côté des jeux de cartes. À choisir entre risquer ma peau (ou pire) en arnaquant et volant à la tire les passants, ou bien remporter le gros lot à chaque partie en la saupoudrant d'un soupçon de magie, le tout sans quitter le confort de ma chaise, il y avait une solution nettement plus satisfaisante que l'autre. Alaric était sceptique quand je lui ai proposé l'idée, mais j'ai aligné les arguments convaincants. Il ne s'y est pas opposé longtemps. Et l'argent est rentré dans les caisses.
Bien sûr, personne n'a été mis au courant de mon secret. Même Alaric n'était pas dans la confidence. Pas par manque de confiance, mais si, d'une part, ça l'aurait mis en danger dans l'éventualité peu désirable où je me faisais capturer, mon... mon ami restait un Andérien, élevé par des Andériens, avec une approche de la vie andérienne. Ce n'était pas un bourge, ni franchement un religieux dévoué, mais la peur de la magie restait bien ancrée. Je ne voulais pas qu'il me regarde avec cet air horrifié qu'il réservait au trait lointain de la tour du Cercle.
Vous commencez à voir venir l'embrouille, hein ?
Vendangien 4:95Mon succès au jeu m'est monté à la tête. Je me sentais invincible, à contrôler des puissances qui les dépassaient, qui me dépassaient aussi - j'étais persuadé de pouvoir commander à la chance, et que jamais plus on ne me prendrait la main dans le sac. Notre qualité de vie s'est grandement améliorée, avec Alaric. On a bougé la planque, on s'est installé dans une bicoque pas forcément plus grande mais au moins assez propre pour ne plus être catégorisée parmi les trous à rat. On a découvert les matelas. Des matelas ! Quel bonheur. Mais j'avais oublié un détail : personne ne domine sa chance. On peut lui faire les beaux yeux, papillonner des cils et essayer autant qu'on veut, si elle a décidé de nous faire languir, on ne peut que se plier à son bon plaisir.
Dans mon cas, elle a plutôt choisi de me jeter au fond du précipice.
En quelques années, j'avais beaucoup développé mes dons. Les cauchemars n'étaient pas faciles à supporter, surtout quand ils s'invitaient dans la réalité ; mais j'avais vu pire. J'avais survécu au rejet, à la haine, à la faim et à la violence, au froid et à l'indigence, qu'est-ce que quelques voix d'outre-tombe et quelques rêves nébuleux pouvaient bien espérer me causer comme tort ? Il me suffisait de me tourner, de voir tout ce à quoi la magie m'avait permis d'accéder, et j'oubliais vite les invitations difformes qui harcelaient ma conscience. Pourtant, je n'aurais pas craché sur la possibilité d'élargir mon arsenal. Je commençais à atteindre les limites de mon imagination, et la stagnation alimentait ma frustration, moi qui aspirais à devenir le roi incontesté de l'illusion.
Le début de la fin s'est présenté sous l'apparence d'une nouvelle occasion juteuse, pour changer. Un bouquin - je ne m'étais jamais intéressé aux bouquins. Je savais à peine déchiffrer les lettres, alors des mots entiers... Mais celui-là était particulier. Selon le fourgat qui m'avait fait son baratin, c'était un livre de sorts tévintide sorti tout droit des pillages de la Marche Exaltée ; pour ce que j'en savais, ç'aurait très bien pu être un recueil de cuisine, mais les schémas sur certaines pages m'évoquaient irrésistiblement des expériences que j'avais pu connaître... ou provoquer. Même si je n'en comprenais pas une ligne, la curiosité et la tentation l'ont emporté. J'ai quitté le bazar plus léger d'un nombre inavouable de pièces, en échange d'un pavé de connaissances encombrant et incompréhensible.
Dès que je suis rentré avec ma trouvaille, Alaric m'a regardé de travers. J'ai balayé ses questions d'un revers d'explication, « c'est des trucs tévintides, ça me rappelle ma mère, tu ne peux pas comprendre », et je me suis assis pour lire. Enfin. Les images. Pas le texte. Je n'ai même pas eu envie d'essayer, les lettres ne ressemblaient à aucune de celles que je reconnaissais. Au bout de plusieurs jours de lutte, j'ai fini par baisser les bras, et le tome a terminé son parcours sur un bord de fenêtre oublié, à prendre la poussière. « De l'or gaspillé, » a rouspété Alaric, et j'ai haussé les épaules, sans trop vouloir admettre qu'il avait raison.
L'anecdote aurait pu s'arrêter là. Mais quel lien avec ma déchéance, dans ce cas ? Eh bien, tout a pris son sens le jour où des sbires du gars que j'avais proprement humilié devant la moitié de la canaille hossbergeoise ont mis à sac notre petit repaire. Ils ont tout retourné, mais n'ont emmené que mon bouquin. Alaric s'en foutait bien. Pour lui, l'attaque sonnait comme un avertissement plutôt qu'une réelle menace, mais en mon for intérieur, je me liquéfiais : si ces hommes trouvaient le moyen de lire le livre... Il ne leur faudrait pas longtemps pour relier les points. J'avais envie de me gifler. Aucune chance que ce vol soit arrivé par pure coïncidence. Ils avaient eu des infos, c'était évident.
Dans mon orgueil, j'avais oublié une loi de survie essentielle du milieu de l'ombre : j'avais manqué de prudence. Et ça ne sentait pas bon. Pas bon du tout.
Quelques jours se sont encore écoulés sans que le maître voleur n'agisse contre nous. Il espérait peut-être endormir ma vigilance comme ça, mais je n'étais pas dupe. De son côté, Alaric ne comprenait pas pourquoi je dansais sur des charbons ardents. J'ai insisté pour qu'on déménage une seconde fois la planque et ça ne l'a pas rendu jouasse, mais il a accepté, pour me rassurer. Évidemment, il ne pouvait pas savoir. Comment j'étais censé lui expliquer ?
Il n'y a pas eu besoin. Le boss s'en est chargé à ma place, lorsque ses molosses nous ont tirés de notre nouveau terrier manu militari pour nous balancer à ses pieds. L'homme nous a jeté un regard glacé sous ses paupières tombantes, puis il a sorti le bouquin de sa sacoche. Il l'a agité sous notre nez, pour prendre la température ; et quand j'ai perdu trois tons de couleur, il a eu un affreux petit sourire en coin. « Alors, comme ça, on fait de la magie ? » J'avais envie de lui cracher à la figure, mais Alaric a tout de suite envoyé la riposte. Il n'y croyait pas une seule seconde. Sacré Alaric... J'ai dénié les accusations aussi longtemps et aussi vigoureusement que j'ai pu, mais je le lisais dans ses sales yeux galeux : il avait gagné. Ce n'était qu'une question de temps.
Et de supplice. Puisque je ne voulais pas lui avouer mes talents, il avait la solution toute trouvée afin de stimuler ma mémoire : il a ordonné à ses gaillards d'attraper Alaric et de lui casser les os, les uns après les autres. Oh, c'en était trop. J'ai vu la panique dévaster son visage, et j'ai... j'ai perdu la tête.
Je crois que je me suis rarement fait aussi peur de ma vie. Parce que je m'en rappelle très clairement : je n'avais plus peur. Plus de contrôle. Je ne savais pas ce que je faisais. Je ne voyais plus que ce brasier infini de rage au fond de ma poitrine, toute une vie de rancœur accumulée que les incertitudes d'une existence traquée m'avaient forcé à garder soigneusement dissimulée, et que j'avais enfin la liberté de laisser éclater sans remords. Je ne me suis pas fait prier.
J'ai déversé toute la force de ma haine vers l'extérieur, vers lui, cet ignoble porc gavé de fierté ; la décharge l'a propulsé contre le perron d'en face. Le livre a dégringolé de ses mains avant que lui-même ne roule de marche en marche, mou comme une vessie percée. Son cou pliait dans un angle impossible. Mort.
Je me suis lentement retourné vers les hommes de main qui tenaient encore Alaric par les épaules. Ils étaient bleus de terreur. Il a suffi que je tende le bras ; ils ont déguerpi plus vite que s'ils avaient eu aux trousses toutes les voix de mon esprit. Alaric s'est écroulé par terre.
La colère avait du mal à me quitter. Elle me suppliait de la laisser, elle hurlait de me lancer à la poursuite de ces chiens pour leur faire payer ; mais je ne pouvais pas abandonner mon vieux complice. Je me suis forcé à souffler, et j'ai marché un pas, puis un autre, en quête de calme, pour récupérer le livre qui froissait ses pages à l'air libre. La charogne fraîche de ma victime refroidissait juste à côté, sans que je ne lui accorde un regard.
Puis je me suis tourné vers Alaric. J'ai fait mine de m'approcher ; je voulais l'aider à se relever, mais il a reculé sur ses fesses, complètement terrorisé. « Alaric, c'est juste moi, » je lui ai murmuré. « C'est toujours moi, tu sais ? » Il n'avait pas l'air de m'entendre. Le blanc de ses yeux lui dévorait les joues. « Démon, » il a répondu d'une voix tremblante. « Démon, monstre, va-t'en, laisse-moi tranquille ! » Je n'ai même pas su quoi répliquer. Je suis resté parfaitement immobile, les bras serrés sur ce foutu bouquin, pendant qu'il trébuchait pour se remettre sur pied. Je l'ai regardé faire sans un geste. Il aurait pu m'assommer et m'emmener chez les templiers que je n'aurais pas réagi ; mais dès qu'il s'est retrouvé debout, il a fui, dans la même direction que ceux qui allaient le torturer. Que ceux dont je l'avais sauvé.
Ses yeux effrayés brillent parfois encore dans mes cauchemars.
De 5:06 à 5:13 des ExaltésAh, mais c'était il y a presque vingt ans, maintenant... Évidemment, je n'ai pas trop tardé à quitter Hossberg après l'incident. J'étais désespéré mais pas stupide : la rumeur aurait eu tôt fait de remonter des bas-fonds jusqu'aux couches supérieures de la ville, et si j'échappais à la corde pour meurtre, ça n'aurait été que pour la grâce toute relative des chaînes du Cercle. Franchement pas des options qui proposent d'intéressantes perspectives d'avenir, vous êtes d'accord.
Pour tout dire, j'ai fui sans un regard en arrière. Je laissais derrière moi une vie et un cœur lourds, mais une multitude de chemins inexplorés s'offraient à l'horizon ; des chemins sur lesquels j'ai couru à perdre haleine, autant pour sauver ma peau que pour semer mes malheurs. L'avantage de recommencer à zéro, c'est qu'il y avait tout à reconstruire.
J'aurais encore un nombre incalculable de péripéties tout aussi fantastiques à vous raconter, mais croyez-moi, si je continuais, nous en aurions jusqu'au lever du jour ; coupons donc plutôt directement à la partie qui vous intéresse, à savoir mon arrivée à Starkhaven. À ce moment-là, ça faisait un paquet de temps que je n'avais pas trouvé de point de chute convenable où jeter mes bottes. Un petit tour parmi les réseaux de la pègre locale m'a rapidement mis au fait des enjeux dans le coin, et, encouragé par mon instinct, j'ai senti qu'un investissement sur le long terme pourrait me permettre de tirer mon épingle du jeu. Avec son aura de capitale des Marches, la cité brasse quantité de voyageurs et d'étrangers au milieu desquels je disparais comme un chat dans la foule... ainsi qu'un flot non-négligeable d'or qui ne demande qu'à être mis à contribution.
Ce que je n'avais pas prévu - toujours cette Fortune capricieuse - c'était que la Guerre des Rats soit déclarée même pas deux ans après mon établissement en terre havenoise. Comme j'étais déjà bien installé au sein des institutions souterraines, j'ai eu droit à ma part dans les dérouillées distribuées à titre gracieux par les mercenaires du Prince. Vous vous en doutez certainement désormais, mais j'ai connu plus d'un matraquage en règle dans ma vie, et ce n'étaient pas les gifles fébriles de quelques Dragons (qui n'ont de draconiques que leur joli dessin rouge) qui allaient venir à bout de ce que les rigueurs des Andériens n'ont pas su anéantir. Quand ils m'ont balancé dans le caniveau pour me bourrer de coups de pied, je les ai tous regardés - je n'oublierai pas un de leurs visages, pas un, et encore moins celui de cette immense brute rousse inarrêtable - avant de ramasser une poignée de terre et de leur balancer à la figure. Un tour vieux comme le monde qui m'a dégagé juste assez d'espace pour déguerpir sans demander mon reste, sous leurs jurons révoltés. Comme si j'en avais quelque chose à faire de l'honneur quand on attente à mon intégrité, hé !  
J'étais bien amoché. J'ai trouvé refuge dans les ruelles, ces camarades fidèles, avant de boiter jusqu'à la porte d'une vieille connaissance. Je suis sûr que son nom vous dira quelque chose, d'où que vous veniez : Vera n'est pas une personne à ignorer dans cette cité, quoi qu'on pense de son sens des affaires. À ce moment-là, elle n'était pas la maquerelle cotée qu'elle est devenue aujourd'hui, mais on avait eu l'occasion de traiter ensemble par le passé, et nos transactions s'étaient montrées assez fructueuses pour que l'alliance survive à l'épuration des Rats. Elle m'a plus ou moins sorti de l'égout où je pansais mes bleus afin de me couvrir à ses frais, ce qui, bien sûr, m'a rendu redevable ; et je déteste me sentir redevable. J'ai accepté ses boulots jusqu'à temps que la dette me semble honorée... mais elle paye bien, la maquasse, alors même après l'avoir remboursée, j'ai continué de lui filer des coups de main. En contrepartie, elle me laisse organiser mes jeux auprès de sa clientèle avide de sensations, et surtout agréablement fortunée. C'est du gagnant-gagnant.
Le Laurier n'est pas le seul à bénéficier de mes services, et depuis l'époque des Rats, j'ai lentement fait germer les graines que j'avais disséminées à mes débuts havenois. Désormais, le Chat Noir est un nom plutôt répandu sur les lèvres délictueuses de la ville. Oh, j'évite de prendre l'envergure des grands pontes, afin de ne pas leur faire de l'ombre. J'aime la modestie de ma position, et le confort de ma neutralité. Elles me permettent d'assurer mes arrières tout en mettant à profit mes compétences naturelles. À ce propos, vous n'avez pas envie de prendre votre revanche ? Si battre les cartes ne vous plaît pas, je peux aussi sortir mes dés...

Anecdotes

Il paraît que je suis un tireur désastreux mais un indécrottable chançard. Une fois, j'ai voulu casser une fenêtre. J'ai pris le temps d'ajuster mon tir avant de lancer, et pourtant mon caillou a quand même largement raté sa cible pour s'écraser sur la tête d'un marchand. Le bougre a perdu le contrôle de sa carriole et une marée de choux a roulé jusqu'à l'entrée du manoir qui m'intéressait, déséquilibrant au passage tous les gardes en poste... Ne jamais douter de son talent, mes amis ! Vous riez, serah l'archère, mais si vous voulez en juger par vous-même, je suis bien prêt à vous alléger de ce bel arc et ses flèches. Ils m'ont l'air de bonne qualité.
On m'aurait repéré plusieurs fois aux alentours du Couvent des Murmures ? Je ne sais pas qui vous a raconté ça, mais il vous a mené en bateau, et pas sur un petit ruisseau. Franchement : un gars brun en manteau long et capuche, autant dire que c'est décrire la moitié de la ville, et plus des trois quarts des fonds de tiroir du Carta. Et puis, qu'est-ce que j'irais faire chez la vieille silencieuse ? Offrir de la soupe ? Donner, peut-être ? Laissez-moi rire. J'ai mieux à faire de mon or.
Non, je ne suis pas très grand (moins d'1m70). Ça ne m'a jamais posé problème, au contraire : tous les bons chats savent qu'on se planque mieux dans les recoins sombres quand on n'a pas les pattes qui débordent.
Vous avez vu la cicatrice sur ma tempe ? Un bon point pour votre perspicacité, d'habitude les gens sont plutôt captivés par ma chevelure éclatante. Oui, c'est un petit cadeau signé par de très gentilles frappes, il y a quelques années. Quand exactement, je ne saurais plus vous dire. Le coup sur la tête a dû entamer ma mémoire.  
Je suis un escroc, d'accord, mais un escroc avec des principes. D'abord, les gosses sont interdits à ma table - ils reviendront quand ils auront de quoi payer leur goûter eux-mêmes. Ensuite, s'il y a une autorité que je peux respecter sur cette terre de chien, c'est bien la Garde des Ombres. On peut en dire ce qu'on veut, quand on vient des Anderfels, on apprend vite qu'il vaut mieux compter avec eux ; sans eux, pas de circulation des vivres et pas de remparts qui tiennent assez longtemps pour s'en soucier. Et même si je n'ai pas connu les attaques d'engeances dans la cambrousse, même si les Gardes là-bas restent toujours des bons Andériens aux galons bleus, ils aspirent trop de souillure par les dents pour tortiller un poil de cul à propos d'un type comme moi. Je n'ai jamais rien eu à craindre d'eux, au contraire.
Dans la pauvreté la plus profonde et le malheur le plus insondable, je n'ai eu qu'un seul compagnon qui m'aurait suivi jusqu'au fond du gouffre. Un rat. Schnurrhaar. Oui, vous pouvez me regarder comme ça. On ne choisit pas toujours ses fréquentations, vous savez ? Et je peux vous dire, ce rat-là était peut-être le plus fidèle allié que j'ai jamais connu. Malheureusement, les rongeurs ne sont pas célèbres pour leur espérance de vie. J'espère que personne n'a dérangé son petit cairn de gravats, depuis le temps...

Questions

Le monde de Thédas est vaste et, pourtant, voilà que vous vous trouvez actuellement à Starkhaven. Comment êtes-vous arrivé ici et pourquoi y restez-vous ?
J'ai pas mal baroudé de bourg en bourgade avant de rouler ma bosse jusqu'ici, il y a quelques années. Starkhaven n'était pas un endroit pire qu'un autre pour entamer une nouvelle vie - enfin, si Fortuna m'avait soufflé qu'elle me réservait un petit caprice avec la Guerre des Rats, peut-être que j'aurais cherché à poser mes chausses ailleurs. Mais voilà, j'avais déjà mis un pied dans la bourbe havenoise, et je m'y suis senti bien. J'ai vu... le potentiel sous sa mauvaise terre, et je me suis dit que ça valait la peine de creuser. On n'obtient jamais rien sans tenter sa chance, et je sais comment amadouer la mienne.

Les décombres d'Antiva gisent entre la Souillure et la cendre ; les rues ne désemplissent pas de tous ces éclats de voix. Que les malheurs se pressent contre les murailles de Starkhaven ou qu'elle s’empêtre dans ses propres querelles, la pierre ne cesse de trembler. Où étiez-vous quand l'archidémon a survolé la moitié du continent et comment faites-vous face aux conséquences - pensez-vous que la Cité des Princes tiendra si l'Enclin se présentait ?
Quel désastre ! J'en tremble encore. Je n'étais pas là durant la procession, évidemment - oui, il faut tenter sa chance, mais avec intelligence, je vous prie - cependant j'ai eu le plaisir de voir voler l'archidémon, comme la moitié de Starkhaven. Charmante représentation, un passage mémorable. Surtout qu'il a permis de tripler notre flux de clients, et donc nos recettes, en moins de quelques jours. Quel désastre, oui, de voir tous ces désespérés déverser aveuglément leur or dans la moindre consommation qui leur permette d'oublier un peu la fin indéniable de nos misérables existences... C'est dommage, parfois je les vois insister pour jouer alors qu'ils n'ont clairement plus ni les idées ni l'argent là où il le faut, mais qu'est-ce que je peux y faire ? Ils sont maîtres de leur vie. Ça ne commence à me concerner que lorsqu'ils refusent de payer leurs dettes. Enfin, s'ils puisent du réconfort dans le jeu, qui suis-je pour les en priver ?

À Starkhaven, l'union fait souvent la force, mais l'on trouve parfois préférable de faire cavalier seul ou cavalière seule. Quelle est votre place parmi les différentes organisations et factions de la cité et pourquoi avez-vous fait ce choix ?
L'union fait la force, hein ? J'aurais plutôt envie de vous dire « l'opportunité fait le groupe, mais pas l'inverse ». On est rarement mieux servi que par soi-même quand le tocsin sonne et que les premiers agités qui passent seraient prêts à vous dénoncer pour s'assurer une place au paradis, au coin du feu ou juste sur le coussin sur lequel vous chauffiez votre cul. Parmi les rats, au moins, on sait à quoi s'en tenir : on a tous notre croûte à gagner et nos rognures à lorgner, et on ne compte pas partager plus que nécessaire. On ne se fait pas confiance, mais on grouille ici pour la même pitance, et on sait que le premier qui lâche le morceau au mauvais endroit sera aussi le premier pendu qui accueillera les dragonnets de Starkhaven quand ils débarqueront pour une nouvelle purge.

Même accompagné de vos proches, de vos collègues, de votre animal de route, vous vous retrouvez seul ou seule à vous demander de quoi demain va bien pouvoir être fait. Quel est votre objectif le plus concret et direct à suivre ?
Le même, toujours le même depuis que j'ai laissé derrière moi les caniveaux de Hossberg : survivre, si possible avec une jolie petite assurance sonnante et trébuchante. Pour le reste, je me laisse porter par les vents du destin. Même s'il se met à souffler en sens contraire, je trouverai le meilleur moyen pour contourner la fatalité, comme je l'ai toujours fait.

Personnage

Pronom du personnage Il Thèmes Toutes, tant qu'on en parle avant (en particulier les thématiques sexuelles).Mort du personnage ? C'est un joueur, les bénéfices viennent avec les risques Héhé  

Joueur

Pseudo Lyr'se Aquilae Avez-vous plus de 16 ans ? Toujours, et c'est pas près de s'améliorer Comment avez-vous trouvé le forum ? Internet est ton meilleur ami Fuseau horaire Paris. Mot de la fin Fin du mot Nope





Il n'y a pas de liberté, seulement des longueurs de chaînes.
Andrasté
Andrasté
Prophétesse du Créateur
online
Prophétesse du Créateur
Andrasté
Personnage
Illustration : Karl | « There are bad ways to win, and good ways to lose. » 00271e5d6ef73524ca7af225b44553f426543b3d

Pronom.s personnage : Elle
Occupation : Je rappelle au Créateur le malheur des hommes qu'il a pourtant promis d'aimer...
Localisation : Aux côtés du Créateur.
Pseudo : Compte administrateur
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Adamant (avatar).
Date d'inscription : 22/09/2020
Messages : 3045
Feuille
Joueur

 

   

Validation

Maintenant, les ennuis commencent !

Crédits : Mâo, Faction Hors-la-Loi

Difficile de faire un personnage plus Hors-la-Loi que celui-là, n'est-ce pas ? Hey En tout cas, rebienvenue avec ce super Prédéfini que tu as su très bien réinterpréter Coeur Les ajouts sont si cohérents, rendant Karl particulièrement attachant... jusqu'à ce qu'on se rappelle que ce n'est pas notre ami et qu'il ait réussi si habilement à nous convaincre que, si lui tombe, tout Starkhaven tombe avec lui ? Hey


La herse se lève, les portes s'ouvrent : Starkhaven s'offre à toi dans toute sa splendeur et dans tous ses mystères !
Que vas-tu faire dans la Cité des Princes ?


Hors-la-Loi

Bienvenue, Karl


Ta demande acceptée par les autorités de la ville, te voilà maintenant inscrit(e) dans ses registres et tu peux arpenter Starkhaven comme tu l'entends ! Toutes les zones de jeu te sont désormais ouvertes, et tes nouveaux partenaires n'attendent que toi.

Mais avant de te lancer dans l'aventure, nous te demandons quelques petites dernières démarches qui permettront de bien suivre tes pérégrinations. Tout d'abord, pense à recenser ton personnage en remplissant le formulaire des bottins, pour qu'il puisse ainsi apparaître dans les statistiques. Tu constateras d'ailleurs que tu as obtenu tes 100 premières pièces d'or que tu peux dépenser comme bon te semble dans la boutique !

Pour permettre à ton personnage de s'intégrer sur le forum, parmi toute cette joyeuse petite bande, nous t'invitons tout d'abord à disposer de cette fiche de présentations comme tu le souhaites : elle devient désormais ta fiche de personnage, endroit idéal pour consigner tes liens, tes idées de liens ta chronologie, ton journal intime... ce que tu veux pour suivre ton évolution et la rendre accessible aux autres ! Pour des recherches plus précises, tu peux te tourner vers la demande de liens dans Relations ; et pour te lancer pleinement dans l'aventure, tu peux chercher des RPs dans Aventures. Tu peux également te tourner vers le décor pour trouver des situations MJ à intégrer, selon ton désir, dans ton jeu.

Tu peux discuter avec les membres de la Faction Hors-la-Loi ici et te tenir au courant de l'avancée de son influence dans la Cité-État de Starkhaven ! Jette un œil à ses projets pour trouver des petits défis à relever  Et tu trouverais également dans le tableau du cantor toutes les informations sur les organisations, ainsi que des forums dédiés si tu fais parties d'une ou plusieurs.

Pour le côté plus festif mais totalement accessoire : une zone flood n'attend que tes envies de détente et d'animations.

Enfin, plusieurs formalités importantes qui te suivront pendant toute ton aventure parmi nous.
À compter du 20 de chaque mois, et jusqu'au dernier jour de celui-ci, un recensement mensuel sera organisé pour savoir si tu souhaites rester parmi nous ; si tu a posté ton absence, tu n'as aucune inquiétude à avoir, tu seras pris en compte.
Enfin, lorsque tu ouvriras un sujet, pense bien à le recenser dans la chronologie du forum ; fais-le également à sa clôture.

Après toutes ces explications, tu te sens toujours un peu perdu.e ? Pas de panique ! Tu peux à tout moment demander de l'aide dans la zone de parrainage.

Après toutes ces petites informations, Ainsi tomba Thédas te souhaite un très beau moment de jeu. N'hésite pas à contacter Andrasté si tu as la moindre question !



Glorieux Créateur, comment Tes enfants peuvent-ils être pardonnés ? Trébuchant dans l’ignorance, nous avons oublié que seule une Lumière brisera les Ténèbres.
Parle à Tes enfants, enseigne-nous Ta splendeur. Ce qui a été oublié n’est pas encore perdu.

Karl | « There are bad ways to win, and good ways to lose. »