Le Deal du moment : -35%
-35% TV OLED Evo 77” (195 cm) LG OLED77G4 ...
Voir le deal
2790 €


Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire

Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaireCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Sombre / Émotif.
Date du sujet 5 Marchiver 5:13
Participants @Linnarel et @Drynne
TW Descriptions graphiques de malaises (étouffements ; vomissements ; mort ; pensées obscures ; dépression ; suicide).
Résumé Drynne, prit d'insomnie, décide d'inspecter l'ancien thaig Kavish en mission solo.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>5 Marchiver 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire</a></li></ul><p><u>@"Linnarel" et @"Drynne".</u> Drynne, prit d'insomnie, décide d'inspecter l'ancien thaig Kavish en mission solo.</p>[/code]

Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

pensées obscures, descriptions diverses de malaises, mortTon sang trompe, ton sacrifice est nécessaire


Le froid de la nuit, quoique très présent, n'était pas suffisant pour anéantir certains individus. Parmi les rues de Starkhaven, plusieurs ombres glissaient encore, agitées par quelconque raison (dont la plupart était probablement malhonnête). L’une de ces âmes était un dalatien, figure fine et souple - dont les épaules reluisaient d’un argenté familier sous une lune presque pleine.  N’ayant pas trouvé de sommeil, Drynne avait enfilé son armure, ses deux haches aussi, et couvert sa nuque et sa cape de sa meilleure fourrure grise. Puis sans bruit faire, il s’était faufilé hors du dortoir qu’il partageait avec d’autres gardes et gardes-acolytes. Il ne dormirait point cette nuit-là. Autant être utile, non?

Quitter les parois de Starkhaven était vite fait, le quartier de Sullenhall étant le plus proche de l’extérieur - à sa plus grande joie. Il marcherait jusqu’au Cairnayr, peut-être que cela aiderait à le fatiguer, et aussi faire taire toutes ces pensées qui le prennaient d’assaut. Depuis les évènements de la Cathédrale il s’était rendu compte que les représentants de la Garde avaient un sacré boulot devant eux - ce Prince colérique n’allait pas être facile à gérer. De ce fait, il s’était dit qu’il allait devoir aider autre part, comme il le pourrait. Oui, car ce n’était pas un dalatien apostat, aux vallaslins plein la figure qui allait réussir à négocier quelque chose auprès des autorités havenoises.
Il marchait, d’un pas décidé, comme quelqu’un qui ne s’arrêterait pas jusqu’à aboutir là où il le voudrait.

Cela faisait plus d’une décennie que Drynne avait subi le Rituel d’Union, quelque part entre le Névarra et les Monts de Vinmark. La mémoire de ce gobelet d’argent, qu’il avait saisi avec un peu trop de hâte. Cette envie d’en finir, pour de bon. La souillure, qui lui avait excorié la gorge,  et le hurlement qui avait suivi, étaient des mémoires qui lui semblaient à la fois très lointaines, et très proches. Les vomissements, la sensation que son cou s’étranglait seul, les veines qui brûlaient, d’une ardeur nouvelle - non plus celle de la vie, mais celle de la mort. Une douleur que même lui avait peiné à supporter. Malgré lui, il avait subsisté, alors que tant d’autres avaient trouvé les doux bras de la mort ; il se rappelait de les voir étendus au sol, à ses côtés, alors que sa conscience lui revenait peu à peu. Comme s’ils n’avaient jamais existé ; leurs corps, corrompus. Dans la Guerre, la Victoire.
Falon'Din et Dirthamen ne lui avaient pas accordé la fin, et cela, il l’avait toujours mal vécu. Une victoire qu’il n’aurait jamais voulu cueillir, et qu’il portait à présent tous les jours: ces vêtements et sa cape bleue outremer.  

Mais peut-être que ceci avait une raison d’être? Si les Commandeurs-Gardes visaient juste, le Quatrième Enclin était sur le point de commencer. Il n’avait rien senti, lui, de l’Appel. Et plusieurs d’autres gardes l’avaient confirmé. Ni Mukae, ni Leone. Rien. Les rumeurs étaient que Senaste criait au loup. Si c’était vrai, à tout vous dire, il en serait un peu déçu. Mais ça, il n’oserait jamais vous l’avouer.  La nouvelle énergie qui avait éveillé le quartier de la Garde des Ombres était comme sortir un peu de cette torpeur, et cela lui allait à merveille. Vivre vite, pour arriver plus vite à la fin.

Sa respiration hantait sa face, des petits nuages de buée virevoltant chaque fois plus rapidement alors qu’il avait trouvé un bon rythme. L’heure de marche s’était très vite faite, mais il faut dire que le pas de Drynne n’avait jamais été celui d’un flemmard.
Il s’était mis en tête ceci : si l’ancien thaig avait eu accès au tréfonds autrefois, et bien, il fallait quand même ne pas l’oublier. Il avait vu bon nombre d’engeances, il savait ce dont elles étaient capables. Et même, il n’avait pas tout vu - le reste, seules les légendes en témoignaient vraiment. Des bestioles noircies par la puanteur, bien pire que celle de Cairnayr, aux dents visqueuses et acérées, aux bruits et cris indescriptibles. Ne jamais compter pour qu’elles y aillent de main douce. Dans la Paix, la Vigilance.

Venir seul n’était pas le plus intelligent des choix, mais que voulez-vous.  La prudence n’avait jamais été son fort, et penser avant d’agir, encore moins. Cairnayr, il ne s’y était pas rendu beaucoup de fois, depuis l’arrivée aux Marches Libres, mais on lui avait dit souvent que « il faut juste continuer vers l’ouest, et le nez fait le reste.» C’était assez vrai. L’air était particulier, et témoignait de l’activité ardente des commerces qui s’y trouvaient. Quant à ce qu’il recherchait, le thaig nain abandonné ne pouvait pas être bien loin… l’accès serait certainement à l’écart, mais pas si éloigné que cela. Drynne faisait assez confiance en son instinct pour s’y retrouver.

Et il avait raison sur ce point. Car après quelques minutes de marche, les yeux perçants le noir, il avait finalement detecté ce qui ne pouvait être que l’entrée de l’ancien Thaig Kavish. On disait qu’il était hanté, et qu’à défaut d’y trouver des fantômes, on y dégotait tout genre de filous du Carta ou même, de la Maison Stazzo.
Pensif, l’elfe alla s’adosser un moment contre une roche qui bordait le chemin.  Il avait couvert son crâne de sa capuche, plus par froid que par prudence. La nuit était incroyablement gêlée, ses mains frigorifiées ne pouvaient plus rien sentir: ni la texture de la pierre contre ses phalanges, ni le manche de ses haches contre la pulpe de ses doigts, ni le bout de noix qu’il avait glissé en bouche pour se nourrir. Il resta là un bon moment, observant les occasionnels passants d’un œil peut-être trop indiscret, réfléchissant à ce qu'il pourrait entreprendre ici. Entrer par cette furtive porte n’avait pas été dans ses plans, mais maintenant qu’il se trouvait ici, à l’observer dans la pénombre, ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Il était sûr, quelque chose l’attendait là-bas.

Dans la mort, le sacrifice… mais c’est trop bête, cette mort pour toi, hein?
Ah non. Pas ça, ici, maintenant.
Fen'Harel ma ghilana, grogna-t-il en pensée, chassant cette voix caverneuse avec agacement.
Mais c’était trop tard. L’envie était bien tentante, ne serait-ce que pour taire cette foutue provocation. Coeur palpitant, les muscles de Drynne se crispèrent - avancerait-il vraiment vers la gueule du loup? Il s’efforça à deviner ce que lui dirait Mukae en ces circonstances, mais rien ne lui venait.

Alors qu’il considérait ses options, dans cette pénombre nocturne venait de surgir une silhouette. Venait-elle de se glisser vers la porte, ou venait-elle d’en ressortir? Etonné par sa chance, Drynne ne bougea pas d’un cil pendant quelques moments. Aux mouvements feutrés, qui se voulaient des plus discrets, il pouvait être presque sûr que c’était un de ces brigands, d’organisations douteuses. Puis - attendez… étais-ce un elfe? Surpris, ou peut-être pas si surpris que ça, Drynne scruta la petite figure qui remuait et qui- maintenant il en était sûr, venait de sortir du thaig.

Son envie était d’aller directement vers lui. Suivre quelqu’un n’était pas non plus sa spécialité - il se rappela de l’apostate qu’il avait maladroitement traqué en plein bascloître (et comment il en avait presque subi une dague). Tant pis. Un elfe restait un elfe, et il croyait encore - peut-être naivement - qu’un elfe n’oserait pas s’attaquer à un autre, surtout si celui-ci portait évidemment les griffons de la Garde des Ombres sur son armure de guerrier, en plein annonce d’Enclin.

Le dalatien avança donc, tempestif comme à son habitude. Il ne lui fallu que quelques secondes pour intercepter le maigrichon, convenablement immobilisé par l’approche surprise. Drynne avait tout de même levé sa main en signe de paix - tiens, c’était d’ailleurs un dalatien, il pouvait deviner les vallaslins sur son menton, bien qu’il était évident que le filou voulait garder un minimum d’anonymat, le reste du visage péniblement hors de vue. Mais cette observation avait été faite en quelques millisecondes, et sa phrase de salut étant déjà toute formulée, c’est en commun qu’il la lui lança :

“ L’ami. Accordez-moi quelques secondes. ”



Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 1139
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr
Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire.

« Tiens. J’ai besoin de ces papiers demain. »

La liasse de papiers s’écrasa sur le bureau : elle craqua et ondula, mais aucun document ne s’envola – fait heureux ou malheureux, difficile de juger. Heureux pour le Carta, heureux pour le faussaire – malheureux pour les mains et les yeux de Linnarel, déjà au travail depuis plusieurs heures, et qui se savaient repartis pour le double, sûrement. Mais il retint toute complainte, commençant déjà à trier les feuillets les uns après les autres, entre les plus compliqués et les accessibles, sans redresser les yeux : il possédait toujours quelques réticences à regarder ce Nain-là. Ce même Nain qui n’en avait pas encore fini avec son sbire, celui-ci acquiesçant lentement à son ordre.

« Et prends ça aussi, continua-t-il de cracher, quoique qu’avec plus de tranquillité. T’as d’la chance, l’est frais, traîne pas à l’bouffer. »

Le quignon s’écrasa à son tour sur la liasse déjà écrasée, et Linnarel l’attrapa rapidement de ses mains dextres et prestes pour éviter qu’il ne rebondisse vers le sol : avec solennité, il nettoya les miettes qui s’étalèrent en myriades de clochettes sur la pierre du thaig, et il faudrait balayer ce sol pour éloigner les rats…

En attendant, entre ses doigts, la mie s'enfonçait avec mollesse et tendreté : même encore un peu humide, signe effectivement qu’elle était bien fraîche. Son estomac le tirailla, lui imposant une pause : il n’avait pas mangé depuis la veille. Se demandait même quelle heure il était, et hésita à la demander au chef du Carta, puis se ravisa en voyant sa figure plus burinée qu’à l’ordinaire – il en aviserait au moment de sortir. Après toutes ces années, il était clair que leur relation ne tenait que du professionnel : même si depuis quelques semaines, il semblait que Brasir cherchait à garder son faussaire toujours plus proche de lui.

Pas de quoi devenir agréable : ça pouvait même être un peu inquiétant.

« Merci beaucoup.
- J’voudrais pas qu'tu m’claques entre les doigts d’un coup, t’pourrais renverser l’encre sur un papier important. Et j’aurais b’soin d’toi pour la réunion : pas d’excuse.
- Très bien…
- Bon ap’. »

Le pain fut avalé trop vite pour sa qualité – Linnarel n’en avait que rarement mangé d’aussi bon, mais la faim et le travail le pressèrent à en terminer. Une petite déception supplémentaire, peut-être, mais elle n’était que goutte dans l’océan de son existence. Cela ne suffit pas à réellement le frustrer : à la place, il retourna à son travail.

Dû pour le Droit d’enceinte pour le citoyen susnommé…

Des éclats de rire dans le lointain : ce n’était pas rare qu’ils tapissent les couloirs, et il avait fallu s’y habituer. S’habituer à cette pierre traîtresse qui rapportaient les échos à ses longues et sensibles oreilles, comme une commère qui n’avait aucune autre intention que de faire peur. La ville et le thaig se paraient de ces mauvaises habitudes auxquelles Linnarel avait bien du mal à s’habituer et il s’arrêta un instant dans son travail, l’ouïe aux aguets, avec l’espoir sourd qu’on ne vienne pas le déranger… mais non.

2 caisses de vin et 3 de blé en provenance de Ghislain, en Orlaïs – Douane payée.

La pierre craqua, sûrement du fait d’un éboulis dans un boyau. Tira un haut-le-cœur au faussaire qui dut inspirer profondément pour ne pas céder à la panique – non, des engeances n’attaquaient pas. Qu’il ait décidé, pour se préserver, d’ignorer toutes ces horribles rumeurs sur un Enclin, qu’il ait décidé de croire ce Prince humain parce que cela arrangeait sa conscience et allégeait son cœur, il y avait des moments où l’atroce réalité le rattrapait. Le laissant démuni de longues minutes, le cœur battant, à calmer cette angoisse passagère.

Laissez-passer du 15 Marchiver au 15 Gardien.

La plume cogna une dernière fois contre le verre : Linnarel venait de terminer sa liesse. La main en feu et le dos courbaturé. Surpris lui-même de s’y être autant investi, il se jeta en arrière pour s’étirer et se détendre, jouant légèrement avec ses cheveux, observant le thaig alentour.

Quel calme.

Quel calme flottait soudain dans le thaig Kavish, après des dernières semaines très mouvementées : il y avait l’Enclin et la folie du Prince ; les volontés de Brasir de s’imposer plus allant sur la scène de la pègre et ses différentes reconnaissances derrière les murailles de Starkhaven… Tout le monde devait redoubler d’efforts. Mais ce soir de Marchiver devait être propice à la détente. Et maintenant que Linnarel attachait ses longs cheveux un peu emmêlés, il se constata le dernier encore réveillé dans ce repaire de malfrats.

Et qu’il avait bien travaillé. Alors, sans un mot, après avoir déposé dans le coffre dédié et verrouillé les papiers fidèlement copiés, il s’en allait du thaig, sorti dans le froid de Cairnayr. Il n’arrivait tout de même pas à dissocier le thaig des monstres souillés, et refusait d’y coucher – tant pis s’il fallait pour cela encore marcher une grosse heure.

Le Dalatien constata qu’au-dehors, la nuit était bien tombée – bien avancée. Ce n’était pas un moment idéal pour rentrer, mais il s’en accommoderait : les sens en alerte pour éviter tout danger et tout bandit, il savait que les hommes évitaient tout de même la nuit. C’était beaucoup d’efforts pour peu de voyageurs : et lui ne valait manifestement ni salaire, ni rançon. Alors, autant se mettre en route, se convainquit-il en resserrant sa pèlerine de laine et en cachant son visage sous son capuchon.

Jusqu’à ce qu’une silhouette apparaisse soudain de l’arrière des rochers, figeant l'Elfe sur place.

Jet de Volonté – 4/17 – Réussite.

Mais rapidement, la raison prit le pas sur la peur : l’absence de grognements, le déplacement plus preste que monstrueux, le simple fait qu’il ralentisse, ne correspondaient pas aux légendes de l’enfance. Non, c’était un individu normal qui venait : et ce n’était définitivement pas plus rassurant, car derrière Linnarel s’étalait l’entrée du thaig ; et donc, le reste du Carta. Et il se trouvait être le seul présent pour lui en empêcher l’accès.

Et, chose surprenante : plutôt que de fuir, il resta debout, prêt à demander à l’inconnu de partir. Une curiosité l’avait saisi…

« L’ami. Accordez-moi quelques secondes. »

Il y avait plusieurs accents qui se mêlèrent dans ces mots : mais celui que Linnarel repéra immédiatement fut dalatien, instillant en lui une aigreur forte. Malgré sa peur, il se sentait un certain courage, une certaine insolence - la réponse, peut-être, à cette voix ? Couplé au fait que plus la silhouette approchait, plus elle trahit ses particuliers : la capuche rabattue dévoilait une peau tannée par le soleil, des cheveux ébouriffés… Des haches tapaient à ses hanches. Mais Linnarel vit surtout les oreilles allongées, les vallaslins sur son visage.

Mais ses lignes… sont particulières. Les ai-je déjà vues ? Dans mes rêves, peut-être ? Parce ses yeux qui le regardaient ne lui étaient pas familiers : ils le mirent même extrêmement mal à l’aise, comme s’ils étaient parés d’un éclat de… malsanité. Je crois que je le connais. Cette voix me parle tant.... Mais il semblait que son esprit oubliait volontairement la réponse. Pourtant, Linnarel se sentait mal à l’aise, et fit un pas en arrière, comme pour échapper à ce que cet individu charriait.

Et il lâcha :

« Tu n’as rien à faire ici, elven… Va-t’en. »

Loin d’être extrêmement autoritaire, le ton ne laissait place à aucune équivocité sur le désir du faussaire du Carta que ce Dalatien s’en aille : mais comme à chaque fois qu’il parlait en elfique, les accents reprenaient cette mélodie candide qui ne quittait pas Linnarel.

Seulement, tout pouvait s’arrêter sur ces mots-là. Il suffisait que l’intrus parte et ne revienne jamais au thaig Kavish. Réellement : tout aurait dû s’arrêter là.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

aucunTon sang trompe, ton sacrifice est nécessaire


Dans cette pénombre, il était difficile de se faire rassurant, et Drynne avait baissé sa capuche, révélant ainsi ses vallaslins, ses oreilles pointues, sa toison frisée et noire ébène, retombant sur son front. Car si l’on voulait être bien reçu, surtout en cette belle nuit de givre, il fallait se rendre vulnérable, approchable, reconnaissable, pas vrai? Du moins, c'est ce qu'on lui avait conseillé, et qu'il avait vérifié lui aussi au long de ses années parmi ces villes.

Non pas qu'tu sois particulièrement reconnaissable, si?

La figure fine de l’inconnu s’était figée, tel un lapin étourdi par la lueur d’une torche au beau milieu de la nuit ; chose qui avait assez surpris le garde des ombres en l’abordant, mais qu’il n’avait pas eu le temps d’analyser sur ces courtes secondes.  

C’était un homme, ça il pouvait maintenant bien le vérifier à présent- malgré les cheveux longs qui l’avaient presque induit en erreur, un cartilage trop prononcé le dénonçait. D’ailleurs, un souvenir vague vint le titiller, mais il tut aussitôt cette intuition perturbante.
Or, ce n’était pas la longueur de sa chevelure qui l'intriguait, mais plutôt les vallaslins qui ornaient le bas des lèvres du jeunot, puis son menton, descendant jusqu’à la gorge, où la pèlerine ne cachait que moitié de son col. June? Serait cet individu un artisan? Il n'en avait pas exactement l'air. Bon, il n'avait l'air de pas grand chose, dans ce clair-obscur du soir.

Parler en commun n’avait empêché en rien son interlocuteur mystérieux de lui riposter en elfique. Naturellement, l’accent que Drynne s’efforçait de ne jamais laisser mourir en lui, le devançait.  Dhaveira en avait plein les oreilles, de l’entendre parler sa langue maternelle, la plus belle des langues! Parler en dalatien là où il pouvait le pratiquer, sans se permettre d’en perdre une bribe de grammaire, avait longtemps été sa mission.
Son seul héritage... à part les marques au visage.  

La voix du p’tit l’elfe était fine, et trop indulgente pour que Drynne ne le prenne pas avec indifférence, et donc il poursuivit, sa voix dalatienne sonnant un peu plus grave qu'avant -où étais-ce son léger agacement? :

“Là d’où tu sors.” il pointa du menton vers l’entrée. “Est-ce bien l’ancien thaig durgen’len?“  l’elfe au teint hâlé avait froncé les sourcils, une petite douleur inconsciente qui insistait à pointer du nez alors qu’il attendait la réplique.

Non, même pas les dalatiens te reconnaissent comme frère. Ingrats.  Et déraisonnable…

Mais la patience de Drynne était arbitraire et imprévisible ;  plus il observait cette fichue porte de près, et plus il avait envie d’aller simplement l’ouvrir, déceler ce qui s'y cachait derrière. Après tout, ce serait improbable de se retrouver directement en pleine petite salle de réunions d’filous, non? Il zyeuterait l’entrée, vite fait, sans qu’on s’en rende compte...
La curiosité le mordait, lui tordait les tripes, l'assaillait. Les thaigs avaient un attrait inexplicable pour lui, était-ce un appel qu’il ressentait?
Était-ce l’Appel? Non - on disait que l’Appel ne posait absolument aucun doute, aux gardes des ombres ayant affranchi le Rituel. Mais Drynne avait longtemps imaginé comment ça serait, de ressentir tout au long de son corps et de ses veines cette proclamation, cette annonce… Un jour, peut-être?

Ce fut sur ses pensées que, d’un geste qui révélait ses intentions, il fit un pas vers l’entrée du thaig.


Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 1139
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr
Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire.

Oh, que Linnarel aurait donné cher, quand il comprendrait plus tard ce qu’il se jouait vraiment avec cette rencontre, pour que cette dernière n’ait jamais eu lieu.

« Là d’où tu sors, lâcha cet autre Elfe sur la défensive, faisant tressaillir son interlocuteur à répondre dans cette langue si particulière. Est-ce bien l’ancien thaig durgen’len ? »

Ce Dalatien portait sur lui tout ce que son peuple avait de détestable, tout ce que des années de rejet et de solitude avaient excrété. Sous ses boucles brunes, son impatience se manifestait dans ses mots, semblable à cette suffisance que le peuple des forêts avait érigée en étendard alors qu’elle n’était que le soubresaut d’une dignité perdue. Oh, « l’ami », voire le frère, s’en était allé bien vite au premier refus rencontré – quelle surprise, la sympathie et la solidarité faussement jouées. Il ne portait donc pas si bien les vallaslins du dieu des murmures et des secrets. Sauf qu’on ne l’aurait pas une nouvelle fois pris à ce jeu feinté de l’entraide.

Est-ce cela que je reconnais avec autant de force ? Le mépris ? Comme lorsque l’on acceptait pas que je joue comme les garçons de mon âge, moi qui n’aimais pas le conflit ou même grimper à leurs arbres ?

Et pourtant… cette sensation de le connaître le poursuivait et l’enlaçait, alors qu’il aurait pu fuir et chercher du secours. Qu’étaient trois moqueries habituelles contre le risque d’un conflit ouvert ? Et pourtant, cette sensation de le connaître le poursuivait et l’enlaçait, et le força à rester debout devant lui. Il était hors de question que l’intrus pose le moindre pied dans le thaig : et cette certitude, si rare chez Linnarel, l’arma d’un courage méconnaissable. Personne n’avait : du mépris, du rejet, de la peur, oui, mais un mélange de tout cela, ajouté à une familiarité brûlait – voulait-il simplement le connaître plus ? Difficile à croire, quand ses mots ne laissèrent place à aucune ambiguïté sur ses intentions :

« Ce ne sont pas tes affaires, elven : le monde de la Pierre ne t’appartient pas, et ta forêt s’étend plus loin à l’est. Pars maintenant et ne reviens jamais. »

Même sous son capuchon, les mots du faussaire sonnèrent comme une menace : ni l’intonation, ni son attitude défensive, ne trompaient sur ses intentions, même si cela sonnait étrangement faux avec sa voix fluette.  Mais non : cet Elfe à l’aura étrange, tout aussi attirante que repoussante, qui portait en lui d’inaudibles échos, décida qu’il devait entrer dans le thaig Kavish – piétinant par la même occasion allégrement le refus exprès de celui qui devait être son frère, selon leurs lois ancestrales… non ?

Jet de Volonté – 15/18 – Réussite.

« Je t’ai dit de reculer, de partir, et je ne me répéterai pas, éclata soudainement Linnarel, dans d’incontrôlables aigus. Fais donc un pas de plus et je jure par les Evanuris que Fen’harel t’emportera avec lui dans tes pires cauchemars ! »

Dans sa soudaine excitation, ou bien dans un geste inconscient pour faire porter plus loin sa voix, la pèlerine tomba de sa tête et découvrir son front et ses grands yeux gris, écarquillés dans un mélange infini d’émotions : son regard, pourtant, tentait de figer l’intrus sur place, plus fort que ses menaces ne pourraient le faire. Avec une seule insistance en tête.

Que l’autre Dalatien ne fasse pas un seul pas de plus.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

aucunTon sang trompe, ton sacrifice est nécessaire

« Ce ne sont pas tes affaires, elven : le monde de la Pierre ne t’appartient pas, et ta forêt s’étend plus loin à l’est. Pars maintenant et ne reviens jamais. »

Le fier dalatien sourit en coin, alors que son pas le menait jusqu’à l’entrée du boyau mystérieux, à quatre pas de distance de son interlocuteur seulement - il ne voulait tout d'même pas enclencher l'alarme du petit garde, il pourrait beugler trop fort.  

“ Les engeances ne sont-elles pas l’affaire de tous, elven ? ”  Cette phrase avait été lâchée avec insouciance, alors qu’il levait son visage pour observer le contour de cette entrée louche. Rhétorique facile, mais ce n’était pas ce sujet auquel il voulait revenir.  

En rien le monde de la Pierre l’intéressait. Ce n’était pas les durgen’len qui soulevaient cette curiosité maladive, mais plutôt, ce qui se trouvait bien au-delà de ça. L’inconnu à la pélerine ne s’en doutait peut-être pas, donc Drynne pouvait tout de même comprendre ce qu’il crachait d’avertissement. C’était quand même drôle, qu’une bande de filous enrôle un tel personnage -comme quoi, garde?- à la voix tremblante, et dalatien de surcroît.

« Fais donc un pas de plus et je jure par les Evanuris que Fen’harel t’emportera avec lui dans tes pires cauchemars !  »

Le Garde des Ombres s’arrêta net, poussant un soupir de frustration. Peut-être que le tremblotant  dalatien avait visé juste, et sa remarque l’avait piqué au bon nerf pour le raviser. Un moment, il essaya de discerner cette fichue porte, mais le clair de la lune et de tout le reste l’empêchaient d’observer… quoi que ce soit. Et il n’avait pas de torche, et pas question d’user de magie non plus.

Tu vas faire quoi Drynne? T’crois qu’tu peux arrêter les engeances à toi tout seul maint’nant? S’tu veux mourir, au moins tu m’appell’ra avant, hein?  Mukae avait ce don, d'intervenir dans son esprit, comme une deuxième conscience presque. Ou étais-ce lui, qui n'était même plus capable de se sauver lui-même?

Eh bien, l'autre filou mentionnait Fen'harel? Approprié pour son état d'esprit. “Fenedhis...!” sibila-t-il entre ses dents. C’était insensé, il le savait, et se broya les dents avec frustration devant cet impasse. Il pourrait peut-être revenir le lendemain, de toute façon. Ou mieux, suggérer une expédition plus sérieuse auprès de Senaste ou Ateesha. L’elfe à la peau hâlée tourna son visage vers l’inconnu, de son air impassible, sans remarquer encore que son couvre chef avait dévoilé sa tête. Il zieutait les parages, se demandant si l’elfe y habitait plutôt.

“ Je t’ai pourtant bien vu. Tu portes les vallaslins de notre peuple également. Y appartiens-tu, toi, au monde de la Pierre? ” la question était sincère, de son ton posé. Ce fut à ce moment que ses yeux gris se posèrent sur la nouvelle silhouette du bonhomme. Plus il observait le jeunot, plus son cœur battait fort. D’où venait cette sorte d’angoisse, de retour en arrière? Ce visage, quelque chose de si familier se cachait derrière ces vallaslins.
Mais non. J'rêve. C’est impossible que j'le connaisse.

Malgré son gêne, il avait continué, comme s’il refusait d’y voir clair, parmi cette pointe de douleur qui promettait de s’accabler sur tout son être. N'était-il pas habitué à la douleur? Si.
Son visage affichait un sourire qui se voulait espiègle, un sourire très typique, de ceux de sa jeunesse ; tout pour forcer un semblant de normalité, face au déni. Face au passé.  
“ - Et puis… Qui t’dis qu’j’aime pas les cauchemars? ”


Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 1139
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr
Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire.

« Les engeances ne sont-elles pas l’affaire de tous, elven ? »


Linnarel secoua la tête : non, les engeances n’étaient pas son affaire à lui, n’était pas leur affaire. On berçait assez tous les peuples de Thédas avec des histoires de fiers guerriers de bleu, de rudes combattantes d’écailles, capables d’abattre des archidémons comme d’autres combattaient les démons. Comme d’autres chassaient de pauvres Elfes… Toujours des histoires de guerres et de meurtres, de sang et de silence ; chez les Humains, jamais la rédemption ne passait par une caresse, jamais le salut ne venait de bras ouverts…

Mais comment ose-t-il simplement parler d’engeances avec une telle insouciance ? Est-il… ?

Un Garde des Ombres ? La pensa frappa le faussaire du Carta tandis que ses menaces portèrent, et arrêtèrent net l’autre Elfe. Toute à la fois invraisemblable et pourtant logique, cette association perturba les pensées déjà folles de Linnarel, qui essayait de trouver des liens plus plausibles : mais les autres pilleurs de tombes ou aventuriers téméraires n’arrivaient pas à le convaincre, car cette confiance audacieuse et totalement méprisante leur collait bien trop mal à la peau.

Au contraire de celle, halée, de l’Elfe : les yeux gris commencèrent à réellement regarder cet homme. Il aurait pu manquer de rougir, si ses joues n’étaient pas déjà cramées par la peur : à la place, il discerna toutes les aspérités d’une peau nourrie par le soleil, frappée par les dangers, entraînée par une vie de labeur, exhibée par cette culture qu’on lui avait apprise à aimer. Admira avec une honte invisibilisée par ses peurs ses doigts qui allaient sur la piteuse entrée du thaig. Devina ses vallaslins pourtant dérobés à sa vue, comme si dans le fond, il les avait toujours connus…

« Fenedhis... ! », cracha l’autre Dalatien.

Un frisson secoua le corps frêle de Linnarel qui secoua la tête, fit danser ses cheveux – non, non, il y passa une main nerveuse, se sentit encore plus mal. Ce n’était plus de la gêne. Ce n’était plus de la surprise. Ce n’était plus de l’appréhension, non : Fenedhis, insulte grivoise qui charriait avec elle la peur. Une peur enfouie et lointaine, plus forte encore ; une peur qui se mêlait d’ordinaire avec la haine, sauf que celle-ci était partie, le laissant seul.

« Je t’ai pourtant bien vu. Tu portes les vallaslins de notre peuple également. Y appartiens-tu, toi, au monde de la Pierre ?
- Je… ne… »

Les mots recommencèrent à lui manquer, et au milieu de ses sursauts de courage, voilà qu’il redevenait un Elfe apeuré. Ce qu’il ne pouvait pas se permettre d’être. Machinalement, Linnarel caressa doucement ses propres vallaslins, les retraça sans les voir avec une précision incroyable : à croire qu’il aurait pu se les tatouer lui-même. Et quand il eut fini, il se sentit l’envie irrépressible de lui en adjoindre un autre : irrépressible, oui, à tel point que ses doigts commencèrent à s’exécuter dans les airs. Dirthamen. Le dieu des souvenirs. Le dieu des murmures. Le dieu des songes.

Celui qui chassait les cauchemars et dominait la peur, et la tromperie.

« Et puis… Qui t’dis qu’j’aime pas les cauchemars ? »

Et puis, qui te dit que je ne suis pas ton cauchemar ?

L’Elfe aurait pu prononcer ces mots-là ; c’est en tout cas ce que le plus jeunes des deux membres du clan Virnehn entendit. Et un cri s’échappa de ses lèvres, mélange de surprise, de douleur, de honte…

De peur.


Jet de Volonté – 12/18 – Réussite.

« Non… »

Il ne pouvait pas ressembler à ça. Dans l’image qu’il s’était faite toute ces années, s’il n’était pas mort, il ressemblait aux monstres des pires horreurs que les enfants se racontaient entre eux. Aux Oubliés eux-mêmes, parfois. La peur avait ce don de stimuler la plus terrifiante des créativités…

« Non, non, non, non… »

Linnarel recula, terrifié, abasourdi, incapable de retrouver le fil de ses pensées : il avait l’impression que ses entrailles fondaient à mesure qu’il pleurait, totalement tétanisé. Il n’arrivait plus à réfléchir.

Ton sang trompe.

Jet de Volonté - 12/18 - Réussite.


« Je suis désolé », mais de quoi ? De ne pas hurler au Carta ?

Ton sacrifice est nécessaire.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

pensées obscures, descriptions diverses de malaises, mortTon sang trompe, ton sacrifice est nécessaire

L’étranger avait bégayé, avait titubé en arrière comme s’il était pris d’une panique inexplicable, que l’autre ne traduisait guère. Vision loufoque, voyait-il l’Archidémon lui-même se matérialiser face à lui? Tel un hahl déchu, pris au piège, sans issue, muscles roulant de peur sous ses mouvements hâtifs ; le réflexe de Drynne avait presque été de s’approcher, mais ses membres ne l’écoutaient plus du tout, interdits.
Au lieu de trouver cela bien étrange, au contraire, il y avait là quelque chose de familier. Trop familier.
Le gêne persista, gratta les tréfonds de son raisonnement, montra son terrible museau.  

« Non, non, non, non…»
Si, si, si, si…

Le visage de Drynne se métamorphosait, le sourire éteint passant par de l’incertitude, puis de l’incertitude à la confusion, de la confusion au choc. Une lutte que son inconscient avait tenté de refouler, gesticulant, tentant d’étouffer tout ce qui s’apprêtait maintenant à monter, à dévoiler, à éclater. Tout comme le plus jeune, affaissé. Car ce qui en adviendrait serait terrible, imprévisible. La plus grande de ses balafres s’apprêtait à rouvrir: l’inconnu apeuré en était plus conscient que lui.
Et lui, que pouvait-il y faire? Absolument rien.
Le gêne ne l’était plus - l’angoisse prenait place. Faisait craquer l’intérieur de son crâne, levait ses babines. Il avait mal. Lui, qui ne sentait jamais rien.

Ses poumons se vidèrent, soufflant du nez et de la bouche comme s’il étouffait sous cette évidence. Rien ne l’avait heurté, mais tout son torse s’était éreinté d’oxygène. Son corps, lui, commençait à le tordre, et ce n’était que le début.  

Il regardait, mais ne voulait pas voir. Pas croire.

Des cheveux longs, un visage maigrichon, des oreilles à présent dévoilées : il pouvait les deviner qui dépassaient hors de sa chevelure, leur contour souligné par la lueur. Fines, elles n’étaient pas aussi pointues que la norme, légèrement arrondies au bout. Il connaissait ces oreilles. Mais le menton, lui, était angulaire, encadrait l’expression de peur. Il connaissait cette grimace aussi. Les tatouages magiques soulignaient les hautes pommettes de toute cette face atypique ; des maigres doigts les retraçaient d’une justesse millimétrique, et à ce moment ce fut comme si ses yeux parvinrent à s’en abstraire. Il connaissait tout ce visage.
Les vallaslins  l’avaient confondu, tout comme un masque l’aurait fait. Il aurait dû supposer que, parmi tous les membres de son clan d’origine, et de tous les dieux à choisir d’honorer, Linnarel Virnehn aurait retenu June, le dieu de l’artisanat, dieu de l’art, dieu des flèches - dieu qui préférait piocher du sol des meilleurs branches, -plutôt que de les casser en grimpant haut les arbres-, pour en faire les meilleurs arcs.
Comment ne l’avait-il pas reconnu avant, à son tout premier mot prononcé?

Linnarel. C’était Linnarel.

Mon petit frère, Linnarel. Da' isa'ma'lin.
Linnarel, l’autre frère que tu abandonnes.

Les mémoires lointaines qu’il ne savait plus avoir en lui, “ Allez Linnou, j’ai trouvé un arbre solide, pas très haut. Tu monteras sur celui-là, et je choisirai l’un d’à côté! Tu verras, y’a pas de quoi avoir peur. ” “ Mais arrête Drynne, s’il veut pas, laisse-le faire comme bon lui plaît. ” Toutes s’accablaient sur lui en une vague gigantesque et leur poids était à peine supportable.  



Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 1139
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr
Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire.

J’aurais aimé être aussi grand que Drynne : mais j’avais beau tendre les bras vers lui, je suis toujours resté petit. J’aurais aimé être aussi rapide que Drynne : mais j’avais beau marcher, courir, dans ses pas, je suis toujours resté sur place. J’aurais aimé être aussi courageux que Drynne : mais je suis toujours resté en bas tandis qu’il montait dans les arbres.

Oh, j’aurais aimé être Drynne ; et j’ai seulement trouvé ma place dans son ombre…

Le dernier murmure s’écrasa dans la boue, tandis que ses pas se détournaient, que sa course était lourde, lourde dans cette gadoue ; comme chaque larme chaude et amère, torrents insatiables. Il ne savait pas où il se rendait ; ne comptait que sur le fait qu’il partait.

Et Linnarel espérait, alors qu’il se posait contre un arbre effeuillé, qu’il crachait ses poumons seul dans cette forêt, que Drynne n’avait été qu’un cauchemar – cette rencontre paraissait si irréelle qu’il ne tarderait sûrement pas à se réveiller… et ses jambes se dérobèrent sous lui, ne lui laissant que sa pauvre laine pour pleurer, et ses souvenirs pour espérer revenir à lui dans sa paille.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire




Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 1139
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr
Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire.

L’hiver était une saison terrible, promettant le blanc et la lumière, offrant l’humidité et la boue. Cette boue collant aux fins et pauvres vêtements de sa première chute, et s’infiltrant maintenant sous le lin et la laine. Il aurait mieux valu se relever que de se laisser ainsi affaiblir pour ne pas tenir la brise.

Ce n’est pas un hasard s’il a fallu que je croise la route de Drynne, précisément.

Et ainsi agenouillé, les mains serrées sur sa laine pour ne pas traîner dans la boue, il se débattit contre ses larmes, et contre ce corps refusant de se ressaisir et de le ramener chez lui. Si tant était qu’il avait un foyer quelque part – mais ce coup-ci, il pensa fort au thaig, à ses murs larges, à ses dagues qui pour une fois, auraient pu le protéger… Si seulement l’intrus était parti, si seulement Linnarel avait fui dans le bon sens…

« Fen'Harel ma ghilana. Tu me demandes de t’aider, mais je ne peux plus. »

La brise les emporta, ces mots qu’auraient pas souhaités être prononcés.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Personnage
Feuille
Joueur

 

pensées obscures, descriptions diverses de malaises, mortTon sang trompe, ton sacrifice est nécessaire




Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 1139
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr
Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire.

Linnarel entremêlait ses doigts, ses cheveux et ses larmes : le dos collé contre cet arbre protecteur, le corps lové contre cette écorce rugueuse, désagréable, il se demandait s'il ne se changerait pas en racines, à force d'ainsi s'abandonner à la nature. Les siens plantaient sur les tombes de leurs morts les graines d'un arbre éternel ; alors peut-être que s'il le désirait fort, il pourrait lui aussi s'enfoncer dans l'humus et dans la boue, s'oublier dans la terre qui depuis des ères accueillaient toutes les ruines de son peuple ; et disparaître de la surface d'un monde pour lequel il ne comptait plus, comme leur civilisation d’antan…

Seulement, tout perdu qu'il était à son égocentrisme, Linnarel ne prêta pas l'oreille au silence hivernal : il n'entendit pas les légers craquements et les bruissements. Il ignora la présence Drynne qui pourtant hantait ses pensées, remuer de troubles trop grands ; à force de déni, peut-être que l'autre Virnehn disparaîtrait…

Et peut-être que s'il s'enfonçait plus fort contre l'arbre, se cachait sous ses racines, alors lui aussi disparaîtrait de ce monde. Personne n'aurait besoin de planter de graine pour sa mémoire. Et il échapperait à Drynne.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Personnage
Feuille
Joueur

 

Ton sang trompe, ton sacrifice est nécessaire