Vous vous trouvez dans les souterrains de la grande Starkhaven, sous le saint quartier du Mirestreet.
Comment y êtes-vous parvenus ? Que ce soit au nez ou à la barbe des gardes, que ce soit en usant ou abusant de votre statut, que ce soit par habitude ou par découverte, vous avez réussi à passer l'une des entrées et avez plongé dans les entrailles silencieuses de la cité. Êtes-vous seul ? Que votre initiative soit individuelle ou que vous n'ayez pu vous convaincre de vous enfoncer dans ces profondeurs sans compagnon, les lieux sont d'un calme plat, un calme inquiétant.
Ce qui vous amène ici ? Votre enquête sur la Corneille : celle que l'Aristocratie et la Chantrie a publiquement attrapée et arrêtée, accusée d'Apostasie, une affaire qu'ils ont classée sans que cela n'ait emporté votre conviction. Vous manquez d'informations et, assoiffés, votre quête vous a conduits sous les rues, à longer les canaux sales d'une Aguera souillée, guidés par la certitude que vous y trouverez quelque chose.

Vous êtes plusieurs à avoir été chargés par la patronne du désormais Acanthe, feu le Laurier Carmin à jamais souillé par le symbole de la Corneille et le sang des innocents. En tant qu'employée permanente, et monte-en-l'air professionnelle, @Yara, tu as toujours un œil ou une oreille qui traînent sur le sujet : tes investigations non loin de sa demeure t'ont conduite à comprendre que quelque chose se passait sous la ville, que tu as appris à découvrir et connaître. À vous qui avez découvert pendant le terrible mouvement de foule un étrange parchemin indiquant de suivre les plumes noires, que tu possèdes encore, @Aiden, la salonnière vous a chargés de suivre la piste et la remonter : mais pendant des semaines, au désarroi de ta curiosité ainsi que de ton désir de toucher le pécule promis, rien de neuf. @Aethra, ce sont les petits orphelins du Clayrak qui sont venus te chercher : tandis que l'une des leurs quêtait charité non loin de la cathédrale, elle est sûre d'avoir vu une magnifique plume noire, trop belle pour avoir été perdue par un corbeau de la cité, à l'entrée d'égoûts dont elle n'osait pas s'approcher.  
Il y en a d'autres qui cherchent de leur côté : tu sens un coin de ton crâne te lancer, cicatrice d'une tuile malheureuse, @Toderick Beaujard, ton enquête t'a ramené des mois après sur la voie où toi et tes collègues des Dragons avaient croisé Jenny pour la première fois ; tu as trouvé les souterrains en remontant leur piste.

Des chemins différents, et pourtant, votre avancée vous conduit toutes et tous à une intersection entre deux voies : difficile de savoir où vous êtes par rapport au quartier au-dessus de vos têtes. Vos yeux traînent vers l'eau de laquelle on a, depuis longtemps, sorti les pauvre victimes de l'Enclin, perdus parmi les déchets de la cité ; n'y a-t-il pas d'autres restes antivans qui y flottent ? Voilà une issue livrée à votre imagination, et au tragique destin.
À cette intersection, les ombres peuvent vous masquer mais ne vous permet pas de remonter efficacement le chemin ; les lumières trahissent votre présence mais vous assurent d'une exploration sécurisée. Avancez-vous sans prudence, et vous serez vu ; avancez discrètement, et vous serez distancé. Car il vous faut maintenant chercher et trouver la suite du chemin : laquelle des quatre voies amènerait à l'indice rêvé ? Ouvrez chacune et chacun vos sens... ou coopérez.

• Le prochain tour s'ouvrira le 20 mai 2024 (flexible pour cause d'event). Si ce délai est dépassé, ne pas hésiter à contacter @Frère Génitivi.
  Il n'y a pas d'ordre de réponse. La mission est prévue pour être courte (5 tours prévisionnels).
• Cette mission fait suite à une progression dans le projet « Enquêter sur la Corneille », que vous trouverez dans le sujet des projets en cours. Les participant.e.s sont @Aethra, @Aiden, @Yara et @Toderick Beaujard. Vous pouvez vous organiser entre vous dans le sujet d'inscription.
• Vous devez faire un Jet de Perception en fin de réponse pour chercher votre chemin.
  Toute action nécessitera un lancer de dés, même lorsque les MJs n'en indiquent pas. À titre indicatif, la Discrétion, le Crochetage, l'Acrobatie se fait sur un Jet de Dextérité ; toute action physique se résout sur un Jet de Force ; la Fouille implique un Jet de Perception.
  Si vous avez la moindre question, vous pouvez contacter @Frère Génitivi en indiquant le nom de la mission dans le titre.

Partir à l'aventure était somme toute une bonne façon de fêter son anniversaire, songeait Tod, qui n'avait rien fait de particulier cette année-là. Et quelle meilleure idée pour célébrer le passage des ans que de partir à la chasse aux ombres dans les souterrains afin de se rappeler à quel point le temps était une chose précieuse et fragile qui pouvait à tout moment s'arrêter ?

Ah, le plaisir de l'adrénaline !

Tod passait un très bon moment.

Il avait juste un petit problème. Une fois entré dans les souterrains,  il avait allumé une torche, avancé prudemment, essayé de ne pas respirer trop fort la puanteur qui montait des eaux sales et marché tout droit, en tournant toujours à droite pour ne pas se perdre. Il trouvait cette stratégie plutôt efficace, jusqu'à se retrouver à un croisement. À présent, il avait un doute. Il leva la torche qu'il tenait dans sa main droite le plus haut possible pour examiner les ouvertures - des fois qu'il y aurait des inscriptions ou autre chose au-dessus de chaque passage. Par ici pour le campement secret de la Corneille, par exemple. Son autre main tapotait sa ceinture tandis qu'il réfléchissait. Il la passa distraitement à l'arrière de son crâne et grimaça.

Il avait pris consciemment la décision de ne pas s'encombrer de son armure pour explorer les souterrains, étant donné qu'elle était bruyante et plus encombrante que celle qu'il portait au quotidien, mais il ne pouvait s'empêcher de regretter de ne pas avoir emmené son casque. Il aurait eu l'air un peu ridicule, mais au moins, il n'aurait pas craint de se prendre un coup sur la tête. C'était idiot, bien sûr. Il n'y avait rien d'autre que la pierre sombre et humide au-dessus de lui. Pas de tuile embusquée. Pourtant il ressentait comme une douleur fantôme à l'endroit où il avait été assommé, des mois plus tôt. Tod fit un tour sur lui-même et abaissa sa torche, perplexe.

"Voilà qui est cocasse !"

Il chantonnait presque. Sa voix résonnait différemment dans le tunnel d'où il venait, lui semblait-il, tandis que les trois autres lui rapportaient un bel écho. Cela ne l'avançait en rien, mais entendre le son de sa propre voix le rassura. Les ombres et les fantômes, eux, ne parlaient pas.

Yara ne l’avouera jamais, mais les souterrains sont bien moins amusants – pour ne pas dire oppressants – à explorer seule. La présence discrète d’Hareas lui manque pour couvrir ses arrières ; surtout quand elle soupçonne les nouveaux limiers de Vera de vouloir ronger leur laisse, et ça quitte à lui arracher un ou deux doigts au passage. Enfin… Les ordres sont les ordres –  ou plutôt les opportunités. Hors de question de cracher sur celle d'enfin faire ses preuves. Avec son besoin de revanche, toutes deux constituent la meilleure des motivations. La seule dont Yara a besoin ici-bas.

Suffisante pour la guider parmi les ombres ?

La gueule du loup est garnie de crocs, et la voleuse s'en approche prudemment. Autant pour étudier son environnement qu'intéressée par la possibilité d'épier son rendez-vous, la voilà qui ralentit encore, vérifie la présence de son couteau et de sa fronde à leurs caches respectives, puis la position de sa capuche avant de s'occuper de sa lanterne, la recouvrant d'un tissu sombre pour en tamiser au maximum l'éclat. Le bruit de l'eau semble se dédoubler quelque part au devant, l'odeur de sa souillure atténuée par le foulard sur son nez. L'intersection, comprend-elle en se rapprochant d'un mur, le rasant pour mieux se fondre dans les ténèbres.

Et, à travers l'obscurité, par dessus l'écoulement régulier, autre chose. Une lueur imprudente. Une voix qu'elle reconnait dans un sursaut de surprise puis de fureur, saisie soudain de la violente envie de tester la résistance de sa lanterne contre une mâchoire. L'appareil vacille au bout de son poing serré, seulement retenu par la méfiance tandis qu'elle jette un rapide coup d'œil, facilité par la lumière d'un Dragon trop bruyant.

Comprendre d'abord, agir ensuite.

La méfiance pousse Yara à réduire l'intensité de sa lanterne et s'approcher discrètement de l'intersection. Décelant la présence de Tod, elle attend d'en savoir plus avant de révéler sa présence.

Je jette un regard à Aethra. Nous n'avons pas vraiment le choix que de suivre la piste quoiqu'il arrive. Au delà de ce qui nous lie à la patronne du Lotus Carmin qui exige des réponses, il y a notre propre curiosité et cette conviction profonde, cet instinct, que rien n'est terminé et qu'au contraire, tout commence. Les plumes noires sont dans une poche cousue à l'intérieur de mon pourpoint, contre mon cœur. Nous les avons suivi, mais cela nous a mené à une impasse et même au devant des ennuis. Je résiste à l'envie d'en saisir une et de la faire tourner entre mes doigts. Je l'ai fait des dizaines de fois, mais cela n'a pas réussi à me faire avancer dans cette enquête malheureusement. Pas davantage que de lire et relire ces mots mystérieux au point de les connaître par cœur d'ailleurs. C'est Aethra qui a eu vent d'une plume noire différente de celles des volatiles qu'on croise habituellement, qui a permis de reprendre enfin l'enquête après des semaines de vide et de flou.

Nous avons plongé dans ce piège à deux dés le début. Je l'ai suivie alors qu'elle m'enjoignait de suivre les ombres et les plumes. C'est ensemble que nous continuerons d'avancer dans cette direction... Quitte à aller au devant des ennuis. Pas comme ci nous n'en avions pas l'habitude. Et bien sûr, nos recherches nous conduisent... Aux égouts. Original. Je fronce le nez. Ce n'est pas parce que nous vivons dans les bas fonds depuis des années que cela me plaît d'aller patauger dans ces tunnels humides et glauques. Mes dagues sont bien à leur place et mes sens aux aguets. Je rechigne à me faire voir, mais les ténèbres sont impénétrables et il faut bien se résoudre à allumer une torche pour continuer d'avancer. La vision de chat d'Aethra aurait pu être utile, mais pour le moment, elle est plus utile sous sa forme humaine.

J'essaie de faire abstraction de l'atmosphère lugubre qui règne dans ces lieux et qui a déjà vu passé trop de cadavres. Il faut se concentrer pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe. Et pourtant, il semblerait que nous ne soyons pas seuls. Je marque un arrêt et met mon index devant mes lèvres pour enjoindre Aethra au plus grand silence et à tendre l'oreille... Autant que d'ouvrir les yeux. Il y a de la lumière plus loin. Nous devons retrouver un autre larbin de Vera. Il est fort possible que ce soit elle... Ces souterrains ne sont pas censés être très touristiques. Mais dans tous les cas, je récupère ma dague, que je serre entre mes doigts, prêt à toute éventualité... Sauf à celle de voir un homme au lieu d'une femme dans la lueur vacillante des torches et lanternes. Je suppose que Vera nous a décrit Aethra et moi à son intermédiaire... Un elfe aux cheveux blancs et une femme aux cheveux roux... Ce n'est pas habituel comme duo. J'ai retiré ma capuche dés que j'ai pénétré dans le souterrain. « Soit je me suis mépris sur la nature de notre intermédiaire, soit le déguisement est époustouflant... Soit vous n'êtes pas la personne que nous sommes censés rencontrer... Et là, nous avons peut-être un problème.» Je dis cela en toute détente, mais mon regard ne sourit pas et ma prise sur ma dague ne faiblit pas.

« Et tu dis que cette plume était posée là, à l’entrée des égouts ? … au niveau de la cathédrale ? » Grimaçai-je, en écoutant le récit de l’enfant. La protégée de Loina m’avait remise ladite plume noire, que j’avais pu comparer avec celle qu’Aiden et moi avions trouvé ce fatidique jour. Je ne m’étais pas encore rendue compte que ces deux plumes étaient quelque peu différentes de celles qu’un corbeau pouvait laisser dans son sillage… en quelques mois, les orphelins de Loina avaient plus avancé que moi seule.

Je lui offris un sourire satisfait, accompagné de quelques piécettes, pour la féliciter de cette information bien utile. Ce qui me gênait, dans cette histoire… c’était le lieu. En tant qu’apostate, je rechignais à m’approcher de la cathédrale, même en profitant du couvert des souterrains. Pourtant, il le faudrait bien.

J’avais prévenu Aiden de ma découverte. Après une courte réflexion, nous avions convenus d’en informer les agents de Vera, pour qu’ils n’aient pas l’impression que nous cherchions à nous défiler. Malheureusement, elle ne nous faisait pas assez confiance pour nous rendre sur place sans l’un de ses sbires pour s’assurer que nous respections nos engagements. Que craignait-elle exactement ? Que nous nous associons à cette Corneille de malheur, peut-être ? Elle nous avait déjà causé tellement d'ennuis que je n’avais qu’une envie : la déplumer proprement et simplement. Sa seule existence nuisait fortement à l’image des Corbeaux, qui plus est.

Nous avions attendus qu’il fasse suffisamment sombre pour nous glisser par la bouche d’égout sans éveiller les soupçons, refermant le passage derrière nous après s’être engagés sur l’échelle. Une plume laissée sur cette plaque d’égout sonnait comme une invitation à des réunions secrètes. Je me demandais bien ce que nous allions trouver là-dessous… apparemment, les hors-la-loi n’étaient pas les seuls à trouver les souterrains utiles comme refuge ou lieu de passage. Sauf que je ne pensais pas que nous serions si nombreux ce soir-là. La lumière persistante de torches, dans un endroit empestant autant l’humidité, sonnait comme une anomalie.

« Deux torches, pas qu’une seule. » Signalai-je à Aiden dans un murmure, quand nous nous approchâmes tous deux de l’intersection qui nous servait de lieu de rencontre avec notre intermédiaire. Méfiance était de mise. Je traquai les ombres évanescentes, en état d’alerte. Et si l’elfe abaissait sa capuche, je relevai la mienne sur mes yeux pour me dissimuler dans son ombre. L’éclat subtil et métallique de ma lame dégainée était un avertissement clair. Si l’homme ne répondait pas de la bonne façon à mon compagnon, j’agirais prestement. Car rien ne nous disait qu’il ne s’agissait pas de la Corneille que nous traquions, n’est-ce pas ? Nous étions sûrs de deux choses : nous attendions une femme comme intermédiaire de Vera ce soir… et la Corneille pouvait très bien être un homme, jusqu’à preuve du contraire.

Quel hasard que vous rencontriez tant de monde au croisement des canaux, en cette nuit profonde et bien obscure... N'est-ce pas ?

Ton exploration dans les souterrains ne se déroule pas avec une grande fluidité, @Toderick Beaujard, et te voilà perdu à une intersection entre quatre voies : à tel point que, dans cette obscurité, tu en viendrais à ne pas te rappeler la route par la quelle tu es venu, te permettant d'en éliminer une... Il n'en resterait que trois. Trois comme ces autres silhouettes qui s'approchent et auraient pu t'abandonner à ton sort, seul, à chercher ta route en chantonnant. C'est en tout cas le choix pour lequel tu avais opté, @Yara, tandis que tu observes cet homme que tu ne connais que trop bien – et le redoutes peut-être par cette capacité étrange qu'il a à se tenir en ces lieux sans peur, sans gêne – et te tiens avec prudence dans les ombres pour comprendre ce qu'il se passe.
Et quel surprise, pour vous deux, de tomber nez-à-nez avec un homme dans les souterrains normalement interdits de passage ! Le hasard, s'il ne revêt pas les habits de la chance, n'est pas une destinée en laquelle la pègre se fie : la présence de cet artiste sur cette étrange scène emporte ton doute, @Aiden. Est-il l'intermédiaire que l'on vous a chargé de rencontrer, ou bien un intrus involontaire – voire la Corneille elle-même ? Tu ne lui accordes pas ta confiance tant qu'il n'a pas emporté ta conviction, et tu tiens dans ta main ta dague... au cas où, puisque tu n'es pas seul. Vous êtes à deux emporté dans cette histoire, et ta compagne de route @Aethra qui vous a amenés en ces lieux se tient à tes côtés : le poids de la cathédrale l'effraye encore dans ces profondeurs, et tu décides pourtant que vous vous priverez d'une torche. Les ombres sont ton domaine, et il suffit d'un mauvais pas de sa part pour que s'abatte votre courroux.
Qui est-ce donc ? Voici la première question à laquelle vous souhaitez répondre avant de vous enfoncer plus profondément dans ces souterrains.

Quelque chose attire l'attention des plus attentifs de votre groupe : un étrange mouvement sur les eaux des souterrains. Dans les égouts, pourtant, il n'y aurait rien de surprenant de voir des déchets flotter ; mais vous cherchez l'extraordinaire quand l'ordinaire vous attrape. Elles apparaissent pourtant par bribes, individu après individu, balloté par les courants : des plumes noires flottent à intervales réguliers, une par minute, à la surface de cette eau sale. Toutes proviennent du même canal, de la même voie, unique source pour diriger sous ce monde endormi : peut-être avez-vous trouvé le chemin que vous cherchiez...
Il n'y aurait pourtant aucune urgence à traiter ce cas avant de savoir à quel oiseau vous avez affaire, n'est-ce pas ? Surtout que les plumes paraissent s'arrêter à ses pieds – nouvel hasard...

Les eaux des souterrains clapotent et draguent avec eux les déchets d'une cité qu'elle est censée épurer, et qu'elles menacent de condamner à l'empoisonnement : encore faut-il que vous esprits soient assez disposés à laisser vos yeux traîner sur leur surface banalement ordinaire... bien que parfaitement dégoûtante, à y réfléchir.
Elles habillent, en un sens, vos silences.

• Le prochain tour s'ouvrira le 30 mai 2024 (flexible pour cause d'event). Si ce délai est dépassé, ne pas hésiter à contacter @Frère Génitivi.
  Il n'y a pas d'ordre de réponse. La mission est prévue pour être courte (5 tours prévisionnels).
• Cette mission fait suite à une progression dans le projet « Enquêter sur la Corneille », que vous trouverez dans le sujet des projets en cours. Les participant.e.s sont @Aethra, @Aiden, @Toderick Beaujard et  @Yara. Vous pouvez vous organiser entre vous dans le sujet d'inscription.
• Aucun jet ne vous est demandé à ce tour.
  Toute action nécessitera un lancer de dés, même lorsque les MJs n'en indiquent pas. À titre indicatif, la Discrétion, le Crochetage, l'Acrobatie se fait sur un Jet de Dextérité ; toute action physique se résout sur un Jet de Force ; la Fouille implique un Jet de Perception.
  Si vous avez la moindre question, vous pouvez contacter @Frère Génitivi en indiquant le nom de la mission dans le titre.

Tod se retourna, jeta un œil au nouvel arrivant et sourit calmement. Derrière ce sourire, on aurait pu voir les rouages de son esprit fonctionner à toute allure, si Toderick Beaujard n’avait pas été comédien : il savait maîtriser ses émotions, même si la surprise et la méfiance luttaient derrière le masque. Tod était visiblement au milieu d'un rendez-vous qui ne le concernait pas, l’inconnu avait une dague, s’il savait la lancer le mercenaire des Dragons n’aurait pas le temps de dégainer, et il parlait au pluriel, ce qui signifiait qu’ils étaient au moins deux, contre lui tout seul et… c'était déjà assez d'informations pour lui permettre d'improviser un rôle de composition.

Tod lança un regard autour de lui – il ne distinguait personne d’autre à la lueur de la torche, c’était juste une question muette – et adopta un accent clairement havenois et plus populaire que sa façon habituelle de parler :

"Soit on est venus à deux ? Non, mais je comprends que vous préféreriez avoir l'avantage du nombre, hein, surtout dans un endroit aussi louche."

Il posa la main sur la garde de son épée en guise d’avertissement poli, sans cesser de sourire.

Si le vrai intermédiaire se pointait maintenant, il était dans la merde – façon de parler, il était déjà partiellement dedans vu l’insalubrité des lieux – mais alors il lui suffirait de rajouter une couche d’improvisation à son petit numéro. D’abord l’inconnu armé, ensuite les inconnues potentielles. Une chose après l’autre.

C'est très bien qu'Aethra soit dissimulée dans les ombres, derrière moi, alors que j'avise l'homme qui se trouve à un endroit où il ne devrait visiblement pas être... Coïncidence ? Cela m'étonnerait beaucoup, j'ai appris que le hasard n'existe pas vraiment. Pour autant, l'homme ne se démonte pas vraiment. Il prend le temps de réfléchir sa réponse. Je connais bien cette méthode. De belles paroles pour mieux noyer le poisson. Des mensonges efficaces, pour gagner le temps de se sortir d'un mauvais pas... Et voilà qu'il me suggère qu'ils ont pu venir à deux. Je hausse un sourcil, un brin sarcastique. « Alors votre comparse s'est dissimulé dans les ombres à mon approche ? » J'incline la tête légèrement sur le côté, non sans baisser les yeux sur la garde de son épée qu'il caresse délicatement en signe d'avertissement tout en politesse. Je pourrais faire de même avec ma dague, mais à quoi bon ? Il s'en est déjà aperçu, alors qu'il conserve une attitude de qui vive toute naturelle.

« Vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je vous demande votre nom et pour qui vous travaillez dans ce cas ? » Je joue nonchalamment avec le poignard, non sans lui laisser entrevoir une habileté certaine dans son maniement. Une mauvaise réponse, et il est mort. Que ce soit de mon fait, ou de celui de la discrète ombre rousse qui me suit. En tous les cas, toute mon attention est tournée vers le gaillard qui me fait face. J'ai une confiance aveugle en Aethra pour assurer mes arrières... Et possiblement observer notre environnement tandis que je tiens le lascar occupé.

Combien de temps ce petit jeu allait-il durer ? Entre deux maîtres-chanteurs, je sentais que je serais la première à me lasser. Un soupir agacé m’échappa, qu’Aiden fut probablement le seul à percevoir. Cet homme jouait tellement sur les mots qu’il était forcément un intrus dont nous devrions rapidement se débarrasser. Il suffirait de lui planter une dague entre les deux yeux avant de le faire basculer dans le caniveau, ni vu ni connu. Mais mon compagnon de toujours n’avait rien d’un assassin. Il n’affectionnait pas autant que moi les réponses expéditives. En bon contrebandier, il cherchait à faire en sorte que l’autre se dévoile sans rien laisser paraître de ses propres intentions.

Je résistais à l’envie de les contourner tous deux, pendant qu’ils discutaient, pour étudier les ombres projetées par la lumière d’une autre torche aperçue plus tôt. Nous n’étions pas seuls. Mais l’homme ne m’avait pas encore remarqué… alors nous conservions un avantage que je tenais encore à garder, tant qu’il n’avait pas décliné son identité. Je prenais le risque de me faire repérer en chassant un deuxième lièvre en même temps.

En tendant le cou en avant, à la recherche d’un indice quant à l’identité de cette tierce personne, mon regard accrocha soudainement la silhouette d’une plume noire flottant à la surface des eaux sombres parmi les déchets véhiculés. Comme celle que le moineau de Loina m’avait remise, elle ne semblait pas provenir d’un corbeau jeté dans les eaux usées après qu’un chat lui ait tordu le cou. Non, cette plume était ce que nous recherchions. « Aiden… les plumes, regarde. » Lui soufflai-je doucement, dans son dos, pour le mettre en garde. Est-ce que cet homme en remontait également la trace, mais dans l’espoir d’assister à une réunion secrète ? Car une autre se révéla, moins d’une minute après, encore à la surface aqueuse… comme une invitation muette à suivre un chemin tout tracé, par un code savamment distillé à qui saurait le comprendre. « On doit suivre le courant pour voir où elles mènent ou... le remonter pour comprendre qui les dissémine. »

Le lézard a loupé sa chance. Sans interstice où se faufiler, sans queue à abandonner derrière lui, le voilà coincé… mais non vaincu. Toujours dissimulée, Yara l'écoute servir aux nouveaux venus – avec cet aplomb d'acteur qui l'a tant de fois agacée et pour lequel elle n'aurait jamais songé remercier le ciel – un mensonge foutrement culotté, même s'il la laisse face à un dilemme. Vaut-il mieux le connaitre ou non ? La limite entre stupidité et audace ne tient qu’à elle, coupante comme le fil d’une lame trop prompte, accrochant l’éclat d’une torche. Bascule en silence alors qu’elle s’avance – parce que oui, merde, évidement qu’elle avance.

Ils ont passé un accord. Pour le meilleur comme pour le pire, elle ne peut les laisser le tuer.

« Ta copine a raison, papi. »

Bougonne, sa voix s'élève après le murmure pour couper toute réponse à une question trop maline. Le regard planté dans celui de l'elfe aux cheveux blancs, Yara ne fait pas mine de se soucier de leur intrus. Une façon de valider son histoire sans trop se mouiller. Les meilleurs mensonges sont, après tout, les plus courts ; ceux qui laissent l’imagination de votre auditoire faire une part du travail. Donner trop de détails, c’est prendre le risque de s’y noyer. Assez d’eau fétide les entoure ici pour ne pas s’y risquer.

Et en parlant d'eau...

« J’suis sûre qu'des présentations s’raient très touchantes, mais j’pense qu’on préfère tous que notre nom résonne pas dans un endroit où n’importe qui peut l’entendre sans être vu. »

Pas vrai Beaujard ?

Prenant soin de ne jamais présenter complétement son dos, Yara s'approche du canal, puis désigne d'un geste du menton les plumes à sa surface. Comme elle le soupçonne chez les hommes, son jeu est celui d'une confiance tranchante, mais aussi plus vigilante. Impatiente sans l'être.

« Si vous avez fini d'vous la comparer, on peut peut-être avancer ? »

Ses yeux trouvent cette fois la fille observatrice – la plus dangereuse, lui souffle son instinct – qu'elle invite d'un signe à ouvrir la voie. Que celle-ci croit avoir repéré leur indice en premier. Pour l’instant, ça ne la dérange pas d’être sous-estimée.

Yara rentre dans le mensonge de Tod, puis enjoint sa joyeuse compagnie à remonter la piste des plumes, non sans s'agacer et se moquer un peu du Dragon et d'Aiden au passage. Ils sont bêtes ces garçons, pas vrai Aethra ?
Note : Elle porte toujours sa capuche et son foulard sur le bas du visage.

Les eaux contaminées habillent, en un sens, vos silences. Des silences que vous ne leur offrerez pas, au contraire de vos vies, au contraire de vos respirations.

Une rencontre parmi les plus tendues se déroule au bord d'un canal vaseux : chacun et chacun s'accuse d'être le perturbateur de l'autre, cherchant cet intermédiaire que votre quête vous a promise. La présence de ce duo a de quoi t'inquiéter, @Toderick Beaujard, toi qui enfiles ton meilleur costume pour ne pas trahir ta personne, mais qui est prêt à réagir au moindre geste brusque. Qui est donc ce bateleur qui vous fait face, main menaçante sur la garde de son épée, sourire moqueur sur le visage ? Une telle attitude te rend méfiant, @Aiden, et tu réclames et demandes son nom : de quoi le livrer aux ombres inconnues... Pourtant des murmures, sur ton épaule, cherchent à attirer ton attention sur quelques détails difficiles à ignorer : tu les as vues, ces plumes, @Aethra. Tu les as vues alors qu'un instant plus tôt, tu étais prête à frapper d'un trait cet inconnu. Corbeau attentif, prompt à agir, prompt à observer, prompt à s'envoler pour mieux plonger.
La question des noms ne te laisse pas indifférente, @Yara : peut-être es-tu ce danger qu'ils et elle craignent tant, tandis que tu émerges de la pénombre pour rappeler à ce groupe, les réalités. Les menaces et la duplicité. Tout pour tendre, rien pour apaiser, un rôle que tu endosses... Est-ce parce que tu es la seule pour laquelle toutes ces voix et tous ces visages ne sont pas totalement inconnus ?

Avez-vous cette impression qu'il se cache mystères et cauchemars dans les ombres ? Qu'ils soient intermédiaire ou réponses, vous entendez des rats couiner, les déchets plonger, la pierre travailler ; le tout souligne vos doutes et vos menaces. Sur les eaux, après un instant de pause, c'est une nouvelle plume noire que vous devinez perturber la surface sale d'un lieu dégoûtant... Mais il serait dommage de détourner le regard pour finir avec une dague dans le dos ou entre les yeux, n'est-ce pas ?

• Le prochain tour s'ouvrira le 13 juin 2024 (flexible pour cause d'event). Si ce délai est dépassé, ne pas hésiter à contacter @Frère Génitivi.
  Il n'y a pas d'ordre de réponse. La mission est prévue pour être courte (5 tours prévisionnels).
• Cette mission fait suite à une progression dans le projet « Enquêter sur la Corneille », que vous trouverez dans le sujet des projets en cours. Les participant.e.s sont @Aethra, @Aiden, @Yara et @Toderick Beaujard. Vous pouvez vous organiser entre vous dans le sujet d'inscription.
• Aucun jet ne vous est demandé à ce tour.
  Toute action nécessitera un lancer de dés, même lorsque les MJs n'en indiquent pas. À titre indicatif, la Discrétion, le Crochetage, l'Acrobatie se fait sur un Jet de Dextérité ; toute action physique se résout sur un Jet de Force ; la Fouille implique un Jet de Perception.
  Si vous avez la moindre question, vous pouvez contacter @Frère Génitivi en indiquant le nom de la mission dans le titre.

"Mon nom ?"

Tod pouvait-il avoir l'air plus goguenard ? Oui. Parfaitement. Contrairement aux idées reçues, avoir l'air joyeux et stupide était une très bonne chose quand on était coincé dans un souterrain avec un inconnu méfiant. Démonstration :

"Jamais au premier rendez-vous, messer ! Vous pouvez m'appeler Archie, ça s'ra très bien."

Donner sa véritable identité aurait été stupide pour de vrai, mais ce n'était pas une question qu'il s'était posée avant de rentrer dans ces souterrains. Heureusement pour lui, ses parents lui avaient donné beaucoup trop de prénoms à la naissance. Il y en avait trois qui ne servaient jamais à rien, si ce n'était à embobiner des inconnus à la dague facile.

Quant à la petite blague, elle était là pour gagner du temps avant de répondre à la seconde question. Pour qui travailles-tu en effet, Beaujard ? Il n'était pas sûr de trouver une aussi belle pirouette pour celle-là. Heureusement, il n'en eu pas besoin.

La voix étonnamment familière qui s'éleva dans son dos rassura un peu les battements de son coeur qui s'étaient mis à hurler frénétiquement au danger lorsqu'une autre silhouette s'était révélée derrière le type au couteau. Il n'avait rien vu venir. Si on lui demandait plus tard ce qui lui passait par la tête à ce moment-là, Tod dirait qu'il était simplement trop occupé à jouer son meilleur rôle.

Et il lui fallut tout son talent d'acteur pour ne pas hurler en reconnaissant Yara.

De joie évidemment.

Elle ne lui avait pas du tout fait peur en apparaissant comme ça.

Vous ici ? souriait son regard, avant qu'il ne se tourne vers les deux inconnus avec son air le moins convaincu et éloquent possible :

"Euh, ouais... Comme elle a dit ! J'crois qu'on sait tous ce que veulent dire ces plumes, de toute façon. On ferait mieux de les suivre ensemble, on rigolera plus tard !"

Un vrai rôle de composition, on vous dit.

Très bien... Monsieur fait le mariole. Un haussement de sourcil dubitatif et un brin agacé également accueille sa réponse, qui n'en est pas vraiment une. Un pseudonyme lancé au hasard. Un faux nom lâché avec une morgue totalement affectée. Je pourrai aussi bien lui planter ma dague dans la gorge dés maintenant, alors que j'ai l'impression que cet homme me fait perdre mon temps. Il n’est probablement pas en lien avec l'affaire qui nous amène ici aujourd'hui. Et je n'aime pas les gêneurs. « Je crois que tu te fiches de moi... l'ami. » Mais avant que je n'ai pu en dire davantage, la voix d'Aethra raisonne dans un souffle derrière moi. Je détourne prudemment le regard, pour voir la plume qu'elle m'indique. Rejointe par une autre... Voilà qui est intrigant. Et un message pour nous, sans aucun doute. Remonter le courant nous amènera dans la gueule du loup, c'est une évidence. Mais nous attend-on justement pour nous broyer ou nous proposer... autre chose ?

Une voix féminine résonne, tandis qu'une petite silhouette se dévoile, venant au secours de l'homme, qui n'a jamais répondu à ma question concernant son employeur. Je hausse un sourcil alors que l'impudente me traite de... papi ? Je ne relève pas tandis qu'elle continue. « Et tu sembles t'y connaître pour écouter sans être vue. » Sans doute a-t-elle entendu tout l'échange. Ce qui m'est confirmé à sa remarque toute féminine. Je lève les yeux au ciel et retiens un claquement de langue agacé. « Nous avons deux choix. Remonter le courant ou le suivre. » La gamine semble encline à en chercher l'origine. « Nous pourrions aussi bien nous séparer pour suivre les deux pistes... Mais ce serait diviser nos forces. » J'observe les deux étrangers. Quelles sont leurs forces ? Et sont-ils des alliés ou nous planteront-ils un couteau dans le dos dés que l'occasion se présentera.

Mais avant... « Aucun de vous deux n'a répondu à ma question... Pour qui travaillez vous ? » J'observe la demoiselle avec un sourire : « Murmure-moi simplement la réponse, je doute que cela résonne dans ce couloir étroit. » Confiance en eux ? Sûrement pas. « Peu importe où mènent ces plumes... Puisque nous sommes là, autant chercher qui nous lasse si gentiment ce genre... d'indices. Presque une invitation. ».

Il y avait bien une autre personne qui se dissimulait encore dans l’ombre. Celle-ci semblait uniquement attendre le moment propice pour se révéler au grand jour, étudiant probablement la situation comme moi plus tôt. De toute évidence, l’homme et la femme étaient venus ensemble, à notre image. Et, en parfait miroir, elle avait attendu que les deux hommes fassent plus amples connaissances avant de s’en mêler.

J’eus toutes les peines du monde à retenir mon sourire en coin face à son langage cru, qui eut au moins le don de détendre l’atmosphère. Les deux hommes n’avaient pas été loin d’en venir aux armes, goûtant tous les deux assez peu au comportement de l’autre. Il fallait dire qu’Aiden avait tendance à se montrer agaçant comme nul autre, j’étais bien placée pour le savoir. Quant à ce soi-disant Archie, ses demi-vérités étaient loin d’inspirer un climat de confiance. Mais s’il savait pour les plumes… alors il était venu pour les mêmes raisons que nous.

Aiden leva les yeux au ciel, avant de lâcher momentanément l’affaire. Il se contenta de répéter ce que je disais, comme si tout le monde n’avait pas déjà entendu. Je crus un instant qu’il n’allait pas en dire plus – déjà reparti dans l’idée de glaner l’identité des deux nouveaux dans l’expédition – mais il finit par me proposer de plutôt remonter à la source. Parfois, il devrait parler moins pour agir plus. « Non, on ne se sépare pas. » Je n’avais aucune envie de me retrouver avec un couteau planté dans le dos. Mieux valait être proche de ses ennemis. « Faisons cela. Remontons à la source. » C’était probablement le plus prudent. Si nous tombions sur la personne – ou le système – qui les disséminait, nous saurions mieux comment réagir par la suite.

J’ouvris la marche, faisant signe à Aiden d’attendre que nos deux nouveaux acolytes me suivent pour leur emboîter le pas. Si je devais leur montrer mon dos pour remonter cette piste, je préférais autant que mon compagnon d’infortune soit dans le leur en juste compensation. Je ne leur faisais absolument pas confiance.

« Et tu sembles t'y connaître pour écouter sans être vue.
— Et tu sembles t'y connaître en repérage. »

Sans faire à Aiden l'insulte de nier, Yara ironise d'un ton blasé en haussant les épaules. N'est-elle pas là pour l'évaluer, après tout ? S'il a échoué à son premier test, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, et sûrement est-ce cette conscience qui le rend si mauvais perdant.

Ce qui reste le cadet de ses soucis, car elle en a de plus urgents.

« Euh, ouais... Comme elle a dit ! »

Alors que perce dans le regard de Beaujard – qu’elle a évité jusque-là pour contenir la tentation de l'étrangler – un pétillement où elle seule peut deviner l’espoir, le sien ne renvoie qu’une question froide : T’as 10 ans ? Ce n’est pas une surprise qu'il rentre dans son jeu : le cul coincé entre deux chaises, il n’a, pour ainsi dire, pas le choix. Cependant, s’en est une de ressentir cette pointe semblable de soulagement, aussi s'empresse-t-elle de la réprimer. De tous, le lézard est le moins susceptible de la planter dans le dos ; il serait même sûrement dans son intérêt de stopper la lame. Mais de là à développer une trompeuse impression de sécurité... Voilà une connerie qu'une saine éducation la garde bien de commettre.

« Nous avons deux choix. Remonter le courant ou le suivre. » reprend l’elfe. Une évidence. « Nous pourrions aussi bien nous séparer pour suivre les deux pistes... Mais ce serait diviser nos forces. » Ses yeux soupçonneux les dévorent à la recherche d’une amertume bien particulière, que Yara s'attend également à goûter. Celle de la duplicité.

« On se sépare pas. » qu’elle proteste donc en écho à l’autre fille – qui prouve une nouvelle fois avoir de la suite dans les idée... peut-être trop – mais pas que. C’est la meilleure façon de se faire couillonner. Peu importe par qui.

« Aucun de vous deux n'a répondu à ma question... Pour qui travaillez-vous ? » Un sourire ici, qui semble presque l'inviter à y coller ses phalanges. « Murmure-moi simplement la réponse, je doute que cela résonne dans ce couloir étroit. »

La demie-elfe cligne lentement des yeux. Sérieusement ? On dirait une technique de drague. Et mauvaise, en plus de ça. La demande si ridiculement impensable qu'il n'est pas très difficile, tête penchée sur le côté, sourcils exagérément relevés, de feindre l'étonnement :

« T’as déjà oublié le nom de celle qui vous a baisés ? »

L'image est appropriée pour un bordel – enfin « salon » maintenant que la conversation s'y tient plus souvent habillé qu'à poil – aussi cela devrait-il suffire à confirmer leur allégeance, réelle comme prétendue. Allons, j'sais d'expérience que c'est pas l'cas, pourrait-elle ajouter si elle décidait de la jouer sympa, si le comportement de cet elfe aux cheveux pâles ne l'irritait comme un tissu trop rêche. Lui et sa copine n'ont pas besoin de savoir que Vera l'a eue plus ou moins de la même manière. Pour l'instant.

« Peu importe où mènent ces plumes... Puisque nous sommes là, autant chercher qui nous lasse si gentiment ce genre... d'indices. Presque une invitation. »

Tandis que la seconde acquiesce pour ouvrir la marche que le premier semble devoir fermer, puis qu'elle-même laisse Tod prendre sa suite – après avoir failli tout foutre en l'air, ce dernier peut bien jouer les boucliers – Yara se demande si Aiden réalise les implications de son trait d'esprit. Pourquoi il vaudrait mieux pour eux qu'il ait tort.

Car toute invitation suppose d'être attendu.

Yara continue de rentrer dans le jeu de @Toderick Beaujard et répond aux interrogations d'@Aiden sans chercher à être agréable. Comme @Aethra, elle refuse de se séparer et souhaite remonter la source de leur indice. Quand tous se mettent en marche, elle décide de se placer après celle-ci, laissant au Dragon la charge implicite de couvrir ses arrières.
Note : Elle porte toujours sa capuche et son foulard sur le bas du visage.

Difficile de réunir autant de personnalités différentes, surtout si elles n'ont pas aucune raison réelle de cohabiter. Après tout, personne ne vous le demande, hormis le hasard, la curiosité ou même la situation. Vous n'êtes pourtant pas toutes et tous des inconnus pour les uns, pour les autres : certains ont la même patronne, quand d'autres se sont déjà rencontrés... mais rien qui ne suffise à apaiser les tensions et créer un emblant de confiance.
Rien, si ce ne sont des plumes noires flottant au gré des eaux.

Vous tombez pourtant un accord, implicite ou explicite, sur votre volonté de continuer ensemble la route pour remonter la piste des plumes flottantes sur les eaux puantes. La massive maçonnerie, plus épaisse que celle que vous trouvez en surface – ne serait-elle pas étrangère ? – vous dirige. Dans l'obscurité dominant les lieux, il s'avère compliqué de comprendre quels sont ces corps qui flottent et sont chariés par les flots : faut-il penser à des cadavres ? À des déchets ? À des restes d'un ailleurs souillé ? La légéreté des plumes détonnent dans ce fouillis, et dénotent manifestement dans vos regards : mais leur apparition se fait irrégulière.

En tous lieux, en tous temps, les souterrains d'une ville sont tortueux et labyrinthiques : couplé à cette piste difficile à suivre, il vous faut avancer droit devant, ou faire demi-tour. Nombreux sont les accès qui apparaissent à vos côtés, tantôt petits tuyaux, tantôt chemins vers la surface comme vous en avez empruntés pour arriver là.

Dans vos conversations ou dans vos respirations, droit devant vous, vous entendez soudainement des bruits devant vous, au-delà d'un bras de couloir vous barrant complètement la vue : des courts claquements, des grattements brefs contre la pierre, des battements forts, des déchirements peu engageants. Quelques secondes après, une nouvelle plume noire se détache sur les eaux usées, avant que les bruits ne reprennent.

La voie devant vous tourne brusquement à gauche, angle droit empêchant votre vue mais livrant vos oreilles aux souterrains. Que comptez-vous décider – seuls, ou ensemble ?

• Le prochain tour s'ouvrira le 1er juillet 2024 (flexible pour cause d'absence MJ). Si ce délai est dépassé, ne pas hésiter à contacter @Frère Génitivi.
  Il n'y a pas d'ordre de réponse. La mission est prévue pour être courte (5 tours prévisionnels).
• Cette mission fait suite à une progression dans le projet « Enquêter sur la Corneille », que vous trouverez dans le sujet des projets en cours. Les participant.e.s sont @Aethra, @Aiden, @Yara et @Toderick Beaujard. Vous pouvez vous organiser entre vous dans le sujet d'inscription.
• Un Jet de Perception auditive est possible à ce tour.
  Vous pouvez proposer des actions qui seront résolues par le MJ au prochain post.
  Toute action nécessitera un lancer de dés, même lorsque les MJs n'en indiquent pas. À titre indicatif, la Discrétion, le Crochetage, l'Acrobatie se fait sur un Jet de Dextérité ; toute action physique se résout sur un Jet de Force ; la Fouille implique un Jet de Perception.
  Si vous avez la moindre question, vous pouvez contacter @Frère Génitivi en indiquant le nom de la mission dans le titre.

Tod, ou plutôt Archie, ressentit une pointe de soulagement et de satisfaction mêlées à entendre sa comparse jouer le jeu. Après tout, elle aurait aussi pu nier tout lien professionnel avec le mercenaire des Dragons et profiter de la présence de ses vrais collègues pour se débarrasser discrètement de son corps dans les souterrains. C’est donc qu’elle ne le détestait pas tant que ça.

Il remarqua la façon dont La Fronde répondait à la question concernant sa commanditaire sans jamais mentionner son nom pour celui qui ne connaissait pas son identité (lui-même) et sourit très légèrement. Pour une fois, ce n’était pas moqueur.

Il fut satisfait que tout le monde s’accorde à ne pas se séparer, même si leur groupe ne respirait pas la confiance et la loyauté. Il était certain qu’ils sauraient tous se mettre d’accord si un danger plus grand qu'eux surgissait. Archie se retint de faire une petite courbette pour laisser Yara passer devant lui, parce que ce n’était pas du tout dans son rôle, et lui emboîta le pas après avoir lancé un regard ouvertement méfiant à l’elfe. Il regrettait presque de ne pas avoir emmené son armure de plates, finalement. Pourvu que celle de cuir soit suffisante pour repousser un assaut dans la semi-obscurité. Archie avait entendu dire que les elfes avaient une bien meilleure vue que les humains dans le noir et il ne voulait pas savoir à quel point celui qui marchait derrière lui visait bien.

Au bout d'un moment, un bruit nouveau se mêla à celui de leurs pas, de leur respiration et de l'eau qui s'écoulait à leurs côtés, charriant ça et là des formes plus sombres et plus imposantes que les plumes noires. Il y avait plusieurs bruits, en fait. Un frisson désagréable parcourut Archie et il serra les dents pour ravaler sa nervosité.

Qu'est-ce que c'était que ça ?

Son instinct le poussait à s'élancer le premier, mais il n'avait pas envie de créer un remue-ménage si ce n'était au final rien de dangereux. C'était peut-être un appât. Ou un rat. Dans tous les cas, c'était perturbant. Ils ne voyaient pas d'où provenait le bruit à cause du couloir qui tournait à angle droit devant eux. La main libre d'Archie attrapa instinctivement le pommeau de son épée, tandis que son autre bras s'abaissait pour réduire la lueur de sa torche.

"Des amis à vous ?" chuchota-t-il entre ses dents serrées.

Résumé : "Archie" avance en 3e position, entre Yara et Aiden qui ferme la marche (dont il se méfie). Les bruits l'inquiètent et il hésite à passer devant, mais la prudence le pousse finalement à baisser sa torche pour faire moins de lumière. Il demande à Aethra et Aiden s'ils ont ramené des potes.

J'aurais pu parier sur la réponse d'Aethra. Rester ensemble, pour garder à l’œil ces deux personnes en qui nous n'avions aucune confiance. Et la réciproque devait être également vraie. Les présentations ne s'étaient pas faites sous les meilleurs auspices. Mais la gamine qui nous a rejoint partage le même avis que ma compagne. Et finalement, j'ai une réponse de sa part... J'ai un léger rictus à sa répartie cinglante, avant de sourire un peu plus franchement. Une réponse générique, mais qui montre qu'elle sait bien de quoi elle parle malgré tout. Petite maligne.

Aethra passe devant. Je laisse passer les deux autres derrière elle, pour fermer la marche. Je n'aime pas vraiment qu'ils soient si proches d'elle, mai j'aimerais encore moins les avoir dans mon dos. Mon regard se focalise sur les dos devant moi, sans jamais perdre de vue celui d'Aethra en particulier. Je ne m'autorise quelques digressions que pour vérifier les plumes sur les eaux malodorantes. Nous avançons dans un silence tendu. L'odeur est de plus en plus putride et je n'ai aucune envie de vérifier ce qui est désormais charrié par les eaux sales des égouts... Se concentrer sur les plumes.

Qui se font de plus en plus rares.

Pourquoi ? Parce que nous nous rapprochons de l'origine et qu'elles ont moins le temps de se rassembler ? Ou parce qu'on sait que nous arrivons et qu'il n'est plus la peine de laisser autant d'indices ? Je me torture le cerveau à ce sujet, alors que cela n'a peut-être aucune importance après tout. Les plumes peuvent aussi bien se retrouver coincées par les amas informes qui sont ainsi chariotés.

Je ralentis un peu le pas, tendant l'oreille. Et ce que j'entends me fait froid dans le dos. On dirait que quelque chose est en train de déplumer notre oiseau, si on en juge aux bruits. L'homme glisse un trait d'esprit et je secoue négativement la tête. Pas le moment de plaisanter. On n'y voit rien... A moins de se glisser vers ce couloir pour y voir quelque chose... sans être vu. « Je peux aller voir discrètement de quoi il en retourne avant de continuer... » Ce n'est pas une suggestion, alors que je dépasse le trio pour m'avancer prudemment devant et voir ce qui nous attend au détour de ce funeste couloir.

Résumé : Après avoir progressé tranquillement, Aiden se décide à partir en éclaireur pour voir ce qui les attend, alors que des bruits de sinistre augure se sont fait entendre au prochain angle.

« T’as déjà oublié le nom de celle qui vous a baisés ? » Je fronçai le nez, en me retournant brièvement vers mon homologue féminin avec un regard peu amène. « Pour avoir la langue aussi bien pendue, tu ne dois pas faire partie de celles qui savent la manier à bon escient. » Alors à quoi servait-elle exactement à Vera, puisque cette métaphore si bien imagée ne pouvait que lui être adressée ? « Tu es donc forcément là pour remplir ses basses besognes comme nous, n’est-ce pas ? » Il n’y avait pas de quoi se vanter. Mon regard s’arrêta sur son compagnon, dont le sourire ne m’avait pas échappé à sa remarque acerbe. Je plissai le regard pour seule réponse avant de reprendre ma route. Je les avais à l’œil, ces deux-là. Ou, plus exactement, je comptais sur Aiden pour ne pas les quitter des yeux.

Nous progressions lentement à travers les boyaux souterrains, car je souhaitais avant tout miser sur la prudence et la discrétion. Ce n’était pas une mince affaire, avec les torches qui nous éclairaient encore. Je leur fis signe de les éteindre pour n’en conserver qu’une seule. Je ne leur faisais pas confiance, mais je craignais bien plus ce qui risquait de nous tomber dessus si nous étions trop visibles.

Je tentais de m’orienter avec leur lumière dans mon dos, mes sens faussés par celle-ci. A chaque intersection, je venais tracer une flèche discrète de la pointe de ma dague sur le mur le plus proche, pour être certaine de pouvoir rebrousser chemin au pas de course si le besoin s’en faisait sentir. Je leur indiquai simplement sur le mur, sans faire de commentaires. Ils comprendraient assurément.

Bientôt, les discussions se raréfièrent, au point que nous n’entendions plus que le rythme discordant de nos quatre respirations dans ces égouts humides… entrecoupés par d’autres bruits dont la provenance était étrange, douteuse même. Je me stoppai nette à l’intersection suivante, en entendant ce qui ressemblait à… quelqu’un qui arrachait les plumes une à une d’une corneille encore belle et bien vivante ? J’eus un léger frisson qui me remonta l’échine, car ce rituel macabre prenait des airs d’avertissement. Ma main se serra brièvement au poignet d’Aiden quand celui-ci me dépassa pour aller voir de quoi il en retournait exactement. Je lui intimai la plus grande prudence d’un seul regard échangé. Je n’aimais pas ça. Et pourquoi devait-il prendre ce risque ? Mais nous approcher à quatre, avec notre torche allumée, serait une grave erreur.

Aux aguets, je me tenais prête à intervenir au moindre signe de sa part. Mes dagues avaient déjà quitté leurs fourreaux, par mesure de sécurité.

« Pour avoir la langue aussi bien pendue, tu ne dois pas faire partie de celles qui savent la manier à bon escient.
— Dit la lame facile. »

Plutôt que de lever les yeux au ciel – réponse oh combien tentante – ou de froncer les sourcils – et ainsi laisser croire que l'attaque a porté – Yara se contente de rendre son regard à Aethra, l'expression d'autant plus impassible que celle-ci spécule grossièrement sur ses liens avec son employeuse. Pour la monter contre celle-ci ? Peu importe, puisque la rousse fait l'erreur de confondre leurs situations. Sa coopération avec Vera n’existe que parce qu’elle le veut bien, et que chacune y a jusque-là trouvé son compte. Il n'y a pas de basse besogne, seulement des prises à saisir. Elle n’a rien à voir avec eux.

« Je suis là pour choper une saleté de piaf et m’assurer qu'vous foutiez pas tout en l’air. En nous f'sant perdre toute la nuit, par exemple. »

Elle est là pour elle, et personne d'autre.

Difficile de garder les sens entièrement disponibles quand la méfiance empeste son propre groupe. Heureusement, Beaujard semble capable de la boucler ; exception qui tiendrait du miracle si le Créateur n’était pas si résolu à bouder, et trouve sûrement explication dans la précarité de sa position. Cela lui rappelle la nuit de leur rencontre, le guerrier alors perçu et l'épée fine sur la table. Elle ne l’a jamais vu se battre avec. Se demande si cela changera aujourd’hui. De qui viendra le premier coup.

Les ombres restent toutefois des ombres. Tremblotantes. Fuyantes à la lueur des flammes. Lorsque lame facile – encore elle – leur intime de réduire leur nombre, Yara désigne tout aussi muettement sa lanterne, toujours voilée par le tissu, et donc bien plus discrète. Un compromis avantageux, car c'est sa main qu'elle prive d'une arme. Elle lorgne ensuite d'un œil dubitatif les flèches gravées aux murs – repères d'un intérêt certain, mais également piste pouvant les faire passer de chasseurs à proies...

« Tu laisses une invitation aussi ? » qu'elle lui chuchote, la pointe dans sa voix plus curieuse de sa réaction qu'acérée : ne peut-elle pas simplement mémoriser comme tout le monde ?

La suite de leur avancée se fait dans un silence vigilant, quand leur cheffe de file s'arrête soudainement. Provenant de l'intersection suivante, une suite de sons distordus et peu engageants s'élève, évoquant la violence. Des chocs. Des serres. Une lacération de la chair...

Qu'est-ce que c'est qu'ce bordel ?

Profitant de leur hésitation, l'elfe les dépasse pour se la jouer solo. Evidemment. Mise devant le fait accompli, sans autre choix que de ronger son frein, Yara s'approche de lame facile pour s'accroupir à ses côtés. Là, elle pose sa lanterne au sol, puis sort de ses poches sa fidèle fronde ainsi qu'une pierre ronde de bonne taille. Adapté aussi bien à la distraction qu'à l'attaque, son poids familier est solide dans sa paume, plus digne de confiance que toute cette alliance indésirée.

« J'espère qu'ton pote sait c'qu'il fait. »

Le marmonnement fuse d'entre ses dents serrées, tandis que les conseils de Miche et Vera lui reviennent en mémoire. Observe. Ecoute. Soit discrète. Et parmi eux le plus important :

Si ça tourne mal : tire-toi.

Yara progresse en troisième position dans les souterrains et refuse d'éteindre sa lanterne, signifiant plutôt à ses compagnons d'éteindre leurs torches, dont la lumière est plus difficilement camouflable. Le fait qu'@Aiden parte de son propre chef et seul en reconnaissance lui déplait, ce qu'elle fait comprendre à @Aethra en se préparant malgré tout à toute éventualité.
Note : Elle porte toujours sa capuche et son foulard sur le bas du visage.

Tac. Tac Tac. Tac-tac-tac. Tac.

Votre groupe s'est mis en route et a avancé dans le couloir coudé.
La méfiance te vrille les entrailles, @Toderick Beaujard : il faut dire que tu n'es pas en terrain connu, encore moins conquis, au milieu de ces gens que tu juges sans conteste mauvaises - et difficile d'avoir confiance en la seule que tu connais. Comment expliquer autrement que tu hésites à t'élancer aux premiers claquements, et préfères la prudence ? Tu te défends par l'humour d'une remarque qui, dans le silence, résonne plus fortement que ce que de simples chuchotement laissaient entendre... Et tu l'entends, @Yara, comme tu as entendu leurs échanges précédents : le duel de mots s'est mu en duel de regards et, maintenant, en duel d'actions. Que vous travailliez pour la même patronne ne paraît pas changer quoi que ce soit à ce doute qui anime la pègre toute entière, son essence, que tu exprimes par ta langue aussi acerbe que leurs dagues. Qu'importe : vous êtes là pour trouver des réponses.
Alors tu prends la tête de la troupe, @Aethra : malgré la nonchalance du dénommé Archie ou l'insolence de l'autre monte-en-l'air, tu cherches à savoir, et qui t'aime te suivre – en silence, de préférence. Cette histoire de Corneille te hante depuis des mois maintenant, empathie tenace pour une fille désormais disparue, et la perspective de cette enquête qui promet enfin d'avancer un peu... ne t'offre pas une opportunité de vaincre ta prudence légendaire. Puisque tu t'arrêtes avant de passer le coude, forçant les autres à l'immobilisme.
Presque tous les autres.

Tac. Tac Tac. Tac-tac-tac. Tac.

Pour toi, @Aiden, ces sons qui te parviennent à l'oreille sont plus étranges qu'effrayants : ils ne t'incitent pas à la prudence, mais t'invitent plutôt à aller vérifier ce qu'ils sont. Tu dépasses ton groupe si hétéroclite, laisses ton amie à l'arrière et, avec une discrétion qui t'honore, tu avances dans l'obscurité.
Seul. Et heureusement, que tu y vas seul.
Pour d'autres, ce qui apparaît au bout du couloir aurait pu être une masse difforme et ambigüe, une masse inquiétante. Aux esprits sanguins, aux mains trop rapides, aux regards embrumés, le danger aurait été évident : des mouvements saccadés se détachent irrégulièrement de ce tas sombre dans un odieux déchirement de chair, dans d'étranges craquements d'os... et de plumes. Car tes yeux à toi ne te trompent pas, @Aiden, et tu comprends tout de suite ce qu'il se joue.
Si le chemin continue de suivre l'un des nombreux égoûts souterrains de la ville, une grille traverse tout le couloir, et empêche qui ne possède pas la clef de sa petite ouverture de passer de l'autre côté. Mais ses larges barreaux permettent de voir, même dans l'obscurité ambiante que de trop fins traits lumineux éclairent, cette scène bien étrange. Sur le sol gît un grand oiseau noir juché sur un autre, en tous points similaires, si ce n'est qu'il est mort depuis longtemps, et en plusieurs endroits grignoté par tous les charognards qui sont passés ; mais, surtout, la majorité de son corps est dépourvu de plumes.

Tac. Tac Tac. Tac-tac-tac. Tac.

La corneille encore vivante ne t'a pas vu, @Aiden, discret comme tu es, loin comme tu es : ses serres plantées dans le cadavre défunt, elle plonge son bec dans les chairs putréfiées et arrache l'une desdites plumes noires qu'elle jette à l'eau derrière elle. Curieuse embarcation qui, portée par les flots sales, traversent la grille, dépasse ton côté, et poursuit sa route jusqu'à croiser tes compagnons d'infortune derrière toi – et continuer vers des destins que vous ne connaissez pas.
Parce que toi qui es à la tête du groupe resté en arrière, @Aethra, tu remarques une nouvelle plume passer sur les eaux sales. Quant à vous, @Toderick Beaujard et @Yara, vous n'avez pour toute réponse qu'à vous interrogations qu'un son qui s'élève, sans gêne, dans le silence devenu pesant.

Tac. Tac Tac. Tac-tac-tac. Tac.

• Le prochain tour s'ouvrira le 14 juillet 2024 (sous réserve du prochain chapitre). Si ce délai est dépassé, ne pas hésiter à contacter @Frère Génitivi.
  Il n'y a pas d'ordre de réponse. La mission est prévue pour être courte (5 tours prévisionnels).
• Cette mission fait suite à une progression dans le projet « Enquêter sur la Corneille », que vous trouverez dans le sujet des projets en cours. Les participant.e.s sont @Aethra, @Aiden, @Yara et @Toderick Beaujard. Vous pouvez vous organiser entre vous dans le sujet d'inscription.
• Un Jet de Perception vous est demandé à ce tour ; de plus, un Jet d'Agilité réussi est nécessaire pour avancer sans faire s'envoler l'oiseau.
  Toute action nécessitera un lancer de dés, même lorsque les MJs n'en indiquent pas. À titre indicatif, la Discrétion, le Crochetage, l'Acrobatie se fait sur un Jet de Dextérité ; toute action physique se résout sur un Jet de Force ; la Fouille implique un Jet de Perception.
  Si vous avez la moindre question, vous pouvez contacter @Frère Génitivi en indiquant le nom de la mission dans le titre.

Heureusement, les bruits étranges qui résonnent au fond du souterrain, devant nous, ont au moins le mérite de faire taire la gamine à la langue trop bien pendue. Je ne sais pas pourquoi Aethra se fatigue à répondre à ses provocations... Pour ma part, je préfère miser sur une discrétion absolue, afin de savoir ce qui nous attend. La curiosité l'emporte sur la prudence, mais ce n'est pas pour autant que j'ai envie de foncer tête baissée. Je préfère pouvoir aviser et ensuite, transmettre à mes compagnons pour discuter de la meilleure façon de faire.

Et s'il ne semble y avoir aucun danger... C'est une scène plutôt étrange qui se joue devant moi. Deux corneilles, derrière les lourdes grilles nous barrant la route. L'une est en train de déplumer totalement l'autre... Je grimace devant ce spectacle macabre, regardant le charognard qui se délecte de l'autre. Ne sommes-nous venus ici que pour ça ? Ces plumes disséminées ne sont-elles qu'une sinistre perte de temps ? Ou l'oiseau est-il un peu plus que cela ? Une nouvelle plume est ainsi lâchée sur les flots...

Est-ce que cela vaut le coup de continuer sur cette voie ? J'avise le mécanisme de la clé, me demandant s'il serait possible de le crocheter. Mais encore une fois, dans quel but ? Et puis-je le faire en me montrant discret ? L'oiseau n'a absolument pas interrompu sa sinistre besogne, trop concentré dessus pour faire attention à moi... Je rebrousse chemin aussi discrètement que je suis venu, afin de faire un compte rendu à mes compagnons.

« Il y a une grille qui nous bloque l'accès. Et derrière elle, un immense oiseau noir qui déchiquette avec soin son homologue. Ce sont ses plumes qui nous ont guidé jusque là... » Mon expression est perplexe. « Nous pouvons tenter d'y retourner et de crocheter la grille pour avancer, mais nous risquons de faire fuir l'oiseau... » Est-ce que l'analyse du cadavre de l'autre nous apprendrait quoique ce soit ?

Résumé : Aiden peut voir l'oiseau déchiqueter l'autre. Il essaie de voir si la serrure est crochetable, avant de rebrousser chemin pour décrire aux autres ce qu'il a vu. Il est prêt à y retourner pour tenter d'avancer !

Un sourire en coin me vint à ce surnom dont m’affubla la femme en représailles. Il résidait tout de même un fond de vérité impossible à nier dans celui-ci. « Nous sommes tous là pour la même chose. » Lui rappelai-je. « Et, jusqu’à preuve du contraire, vous n’auriez encore aucune piste sérieuse sans nous. » Mon regard se fit plus sévère pour celle qui se permettait de nous remettre en cause, alors qu’elle était ici uniquement parce que nous avions progressé dans notre enquête.

« Si nous devons fuir le plus vite possible, je veux être capable de retrouver mon chemin sans tarder. Se retrouver piégé dans un cul-de-sac serait une mort idiote. » Et puis ces gravures, du bout de ma lame, étaient assez discrètes pour ne parler qu’à moi. « Tu comptes continuer de critiquer tout ce que je fais encore longtemps ou enfin te rendre utile ? » Je ne pris même pas la peine de répondre quand elle me demanda si Aiden savait ce qu’il faisait. Evidemment que oui.

D’un signe du menton, je leur indiquai qu’une nouvelle plume remontait le canal en sens inverse, comme autant de promesses funèbres. Aiden finit par revenir avec des informations fraîches, comme je l’espérais. Je fronçai les sourcils, dubitative. « Une fausse piste, tu penses ? Un corbeau qui se repait de la chair d’un autre n’est pas si exceptionnel… » Ca m’ennuierait d’avoir fait tout ce chemin pour faire chou blanc et repartir à zéro.

Je sortis la tête de mon couvert. « Je vais voir. » Les informai-je dans un chuchotis, avant de me rapprocher juste ce qu’il fallait pour déployer mes sens… y compris ceux surnaturels. J’avais besoin de comprendre si de la magie était à l’œuvre derrière tout ça. Je n’étais pas la seule personne capable de prendre une apparence animale. Et est-ce que cette grille était piégée ou avait quelque chose de spécial ? J’avais besoin d’en avoir le cœur net, avant que nous ne prenions la décision de poursuivre notre route ou non.

« Nous sommes tous là pour la même chose. Et, jusqu’à preuve du contraire, vous n’auriez encore aucune piste sérieuse sans nous.
— Thédas vous a pas attendu pour tourner. »

Ni l’Acanthe pour enquêter, ni elle. Si le duo a fait quelque chose, ça n’a été que confirmer ses propres pistes. Et si la rousse tient à ce petit jeu de qui ne serait pas là sans l’autre...

C’est même plutôt l’inverse, en fait.

A sa question revêche, Yara rétorque en récitant leur parcours d'une voix plate. Mnémotique. C’est par un mot compliqué de ce genre que Vera a appelé sa façon de retenir les choses. Une histoire d'associations ; l'exercice plus difficile qu'elle ne le présente : il y a moins de repères visuels ici-bas.

« Pas la peine de monter sur tes grands chevaux, lame facile. » qu'elle ajoute, satisfaite. La colère reste une émotion familière dont elle comprend le sens : pas d'entourloupe à craindre derrière ces signes. « Personne t’empêche de gribouiller. »

A son grand dam, personne n'empêche non plus l'elfe de les dépasser. Oh, il doit être un minimum compétent, puisqu'il revient bientôt. Cependant, une partie d'elle – celle qui a poirauté des heures sur un toit du Bascloître pour voir sa patronne ressortir avec deux nouveaux agents sur la mission qu’elle lui avait auparavant confiée, et qu'une mauvaise langue nommerait orgueil – ne les considère toujours pas autrement que comme d'insupportables arrivistes.

« Mais ça reste louche. » qu'elle objecte aux propos sur l'oiseau cannibale  – charmante bestiole – quoi qu'en dise leur experte dans le domaine.

Alors, sans lâcher sa fronde, Yara lui emboîte le pas après avoir lancé un regard lourd de sens à Beaujard.

Pas question de rester sur la touche cette fois-ci.

Yara continue d'échanger aimablement avec @Aethra, puis décide de la suivre après une instruction muette à @Toderick Beaujard.
Note : Elle porte toujours sa capuche et son foulard sur le bas du visage, et laisse sa lanterne couverte, toujours au sol, à Toderick.

À gauche après la grille rouillée, tout droit pendant dix ou quinze pas...

Si leurs collègues à la lame facile avaient leur propre méthode pour se remémorer le chemin parcouru, le mercenaire des Dragons ne laissait rien voir de la sienne. Celle-ci était aussi discrète qu'il était bruyant d'ordinaire. La seule chose qui aurait pu le faire repérer était sa torche, mais comme La Fronde avait déposé sa lanterne recouverte d'un voile entre elle et lui avant de continuer, "Archie" profita de cette occasion pour échanger les deux sources de lumière.

La torche enflammée finit délicatement sa course dans le cours d'eau, qui emporta son rai de lumière trop vive dans un pshiit étouffé.

Le mercenaire hocha légèrement la tête en croisant le regard de la camarade qu'il s'était choisie pour cette aventure, lui assurant en silence qu'il continuait de surveiller ses arrières. Peu importait ce qui se dissimulait derrière cette grille que leur décrivait l'elfe au couteau acéré. Le Créateur soit loué, il était plus discret quand il n'essayait pas d'avoir le dernier mot... Archie jeta un dernier regard dans leur dos, avant de suivre le groupe afin d'observer à son tour cet oiseau étrange.

Fausse piste ? Piège ?

Le mercenaire n'avait qu'une certitude : ce n'était pas cet animal qui avait disséminé dans toute la ville des plumes noires après la disparition de Jenny. Une chose obscure se tramait, aussi inquiétante que le spectacle morbide qui s'offrait à eux.

Mais si Archie le roublard était muet et silencieux comme une ombre, le barde n'était jamais bien loin. Intérieurement, il chantonnait leur chemin :

À gauche après la grille rouillée, tout droit pendant dix ou quinze pas...!

Résumé : "Archie" ferme toujours la marche. Une fois délesté de sa torche, il récupère la lanterne couverte de @Yara et s'avance à son tour pour observer ce qui se passe de l'autre côté de la grille.