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Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : No Below 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
Messages : 202
Autres personnages : //
Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
Classe : Civil - Niveau 3
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t958-amadeus-domitia
No BelowCHAPITRE UN

Type de RP Rencontre, mention de bagarres
Date du sujet 30 Tollecourse
Participants @Islan et @Amadeus Domitia
TW TW : Langage charretier, sang, blessures, possibles échanges houleux
Résumé Amadeus trouve rien de mieux que se battre la veille du nouvel an. Rattrapé par la justice, voilà que c'est au fond d'une cellule qu'il va devoir s'expliquer avec Islan et passer le temps jusqu'à son moment de sortie.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>30 Tollecourse</en3> : <a href="LIEN DU RP">No Below </a></li></ul><p><u>Islan et Amadeus Domitia</u>Amadeus trouve rien de mieux que se battre la veille du nouvel an. Rattrapé par la justice, voilà que c'est au fond d'une cellule qu'il va devoir s'expliquer avec Islan et passer le temps jusqu'à son moment de sortie. .</p>[/code]

Amadeus Domitia
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_ Maman ?

_ Oui, mon poussin ?

_ Maman, est-ce que tu m’aimes ?

Surprise, elle se fige. Elle tourne les yeux vers lui. Ses yeux aussi sombres que les siens. Ses cheveux sont noirs, comme les siens. Mais eux sont bien coiffés. Elle pose son panier, aussi grand qu’elle, avant de glisser tendrement sa main abîmée dans la tignasse de l’enfant.

_ Bien sûr que je t’aime.

_ Même si mes oreilles ne sont pas comme les tiennes ? Demande-t-il. Ses yeux sont emplis d’une inquiétude viscérale, alors qu’il serre nerveusement le bout de tissu crasseux qui lui sert de doudou.

_ Je me fiche que tes oreilles soient rondes ou pointues, sourit-elle, Je me fiche que tu aies les yeux de ton père, les miens ou ceux de ton autre mère. Que tes mains aient 2 ou 6 doigts, que tu sois coiffé ou pas, que tu sentes le propre ou la poussière.

Elle s’agenouille et ses petites mains recueillent tendrement ses petites joues rondes. Elle dépose ses lèvres sur son front.

_ Tu es mon garçon. Mon amour. Je t’aimerai. Toujours. De tout mon cœur.

Et ces mots chassent toute inquiétude. Le visage de l’enfant s’éclaire d’un sourire radieux, dévoilant ses dents manquantes.

_ Je t’aime, maman !

________________

Pourquoi y pense-t-il, les yeux perdus au fond de son verre ?

La surface ambrée lui renvoie son propre reflet. Sa peau tannée, ses yeux sombres, ses sourcils et ses cheveux broussailleux. Son nez bien dessiné, cambré comme le bec d’un oiseau de proie, les lèvres pleines, pleines d’amour et de rage, de gerçures et de morsures. Le froid, ici, il ne s’y fait pas.

Que ce soit celui du temps ou des gens.

Ses yeux s’élèvent songeusement vers les vapeurs d’alcool, la buée qui s’élève vers le plafond, avant qu’il ne croise un regard.

Ses prunelles se plantent dans celles de cette elfe. Ça ne dure que quelques secondes. Quelques secondes suffisantes pour qu’il sente la chair de poule recouvrir sa peau.

Elle disparaît.

Amadeus baisse les yeux vers son verre. Une aigreur, sur les lèvres. Finir son peu d’alcool ne suffit pas à le soulager. Il a cette sensation. Mauvaise, dans le cœur. Comme une traînée d’encre sur les mains. Il masse sa mâchoire d’une main, ferme les yeux, penche la tête en arrière, la sensation est toujours là.

Son regard. Planté dans son dos. Dans son cœur.

Une traînée de peur.

Amadeus paye sa consommation, il retombe lourdement sur ses pieds. Ses mains s’enfoncent dans les poches de son pantalon, d’un pas chaloupé, il s’éloigne du comptoir. Un homme le bouscule, par inadvertance, en réponse, il grogne un juron. Pour autant, il ne s’attarde pas et c’est sans douceur que sa hanche heurte une table, lui arrachant un autre grognement.

Ces obstacles ne l’arrêtent pas, jamais. Malgré toutes les fois où il trébuche, il continue à avancer – ou à reculer, il sait pas vraiment. Il n’a jamais été aussi loin de chez lui.

Amadeus sort, dehors. L’air froid lui mord le visage, en réponse, il fronce le nez et dévoile les dents. Il crache contre le vent qui, en réponse, lui renvoie les embruns de sa salive à la tête.

_ Ah mais putain ! Jure-t-il en s’essuyant les yeux d’un revers de main. Il remonte la rue, s’évade dans une autre qu’il ne connaît pas. Est-ce qu’il découvrirait un raccourci jusqu’à sa chambre, par le plus grand des hasards ? Il tente sa chance, par habitude, et accélère naturellement le pas pour fuir les brises glacées de l’hiver.

_ Mais c’est pas vrai, qu’est-ce qu’on se caille le cul ici, c’est quoi c’trou miteux ! Bougonne le Tevintide, la tête rentrée dans les épaules.

Un regard.

Planté dans le sien.

Stoppe sa course.

Surpris, Amadeus s’est arrêté. Décontenancé, il bat des paupières.

L’elfe. Elle est là. Un homme tient ses bras, elle se tire en arrière, ses lèvres serrées laissent échapper un couinement qu’il fait taire d’une gifle. Si puissante qu’elle tombe au sol.

Traînée de sang. Sur le sol dallé.

L’homme s’approche d’elle. D’un pas lourd, si lourd, que la terre tremble, qu’il sent sa force ébranler sa cage thoracique. Amadeus est figé. Tétanisé.

Maman, est-ce que tu m’aimes ?

Bien sûr que je t’aime, mon petit cœur.

Tu m’aimes, même si je ne suis pas comme toi ?

Je me fiche de ce que tu es. Je t’aime.

L’homme se penche sur elle. Sa main se referme sur ses cheveux bruns, la soulève légèrement, assez pour dévoiler ses longues oreilles.

Je t’aime, Amadeus. Je t’aime.

Maman, j’aime quand tu me le dis. Quand tu le dis, je me sens fort. Quand tu le dis, je sais qu’il ne m’arrivera rien.
L’elfe gémit, elle crie. L’homme, lui…

Amadeus s’est glissé dans son dos. Son pied se plaquer sur l’arrière de son mollet, pour le maintenir au sol. Surpris, l’homme lève les yeux.

Quand tu le dis, je sais qu’il ne m’arrivera rien.

Son poing s’abat violemment dans la tempe de l’humain. Il a frappé de toutes ses forces, assez pour que l’impact remonte jusqu’à son épaule, contracte les muscles de sa clavicule, sa nuque a émis un craquement lugubre.
Pris par surprise, l’humain tombe sur le côté, relâche l’elfe qui se redresse d’un bond.

_ Casse-toi.

Ces mots, s’arrachent, grondement viscéral. Ses mâchoires sont serrées, ses sourcils, froncés, ses deux poings, écrasent ses jointures. L’elfe n’hésite pas une seconde : elle s’enfuit sans un regard.

L’homme pose une main au sol, se relève lentement. Amadeus cherche son regard, dans la pénombre, il ne discerne qu’une nuque épaisse, des épaules massives.

Amadeus sent la peur le prendre à pleines mains – au même instant que l’homme referme soudain ses énormes bras sur lui pour le renverser au sol. La pierre heurte son dos, avec toute la force de son poids, lui arrachant un cri étouffé. L’homme saisit un de ses bras pour le plaquer au sol, assis sur son ventre, il lève son autre poing, l’abat violemment contre son visage.

La douleur est vive, c’est un vrai coup de marteau. Sonné, Amadeus n’a pas réellement le temps de réaliser qu’un deuxième, un troisième coup s’abat contre son crâne. Chaque impact, des étoiles lui sautent au visage, les pensées, décontenancées, hachées, le goût du sang dans son nez.

Ca fait mal. La peur. Son bras libre tente de protéger son visage, l’homme tente de lui saisir le poignet – Amadeus se dégage, il frappe, il touche le ventre de l’homme sur lui, il ne bronche pas. Son adversaire lève son poing – jusqu’à ce que la main d’Amadeus se referme sur son entrejambe. L’homme glapit, quand Amadeus tourne d’un coup sec.

La diversion est suffisante. Amadeus dégage son autre bras, ses deux poings frappent directement le visage de son agresseur, qu’il bascule au sol d’une torsion du corps. Amadeus se redresse, titube, déjà, ses bras s’élèvent pour protéger son visage. Les lèvres et l’arcade éclatées, le sang inonde sa bouche, brouille sa vision, un vertige manque de le mettre à terre.

L’homme. S’enfuit.

Hein ?

_ Pauv’merde, crache Amadeus, se relevant. S’essuyant les lèvres d’un revers de manche, il fait demi-tour – dans un « glong » caractéristique, sa tête percute un plastron d’acier.

_ Mais p’taaaaaain ch’est pas vraaaaaai ! S’énerve-t-il, reculant de deux pas, V’v’lez ausshi ?Baragouine-t-il en levant les poings… Avant de réaliser.

La garde.

_ … Quoi ? Lâche-t-il en laissant ses bras retomber, il grimace et un vertige le saisit de nouveau.

Il s’effondre.
Islan
Islan
Garde de Starkhaven
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Les journées étaient froides et monotones. Les gardes de la ville de Starkhaven étaient demandés de tous les côtés si bien que les effectifs manquaient, comme ce jour-là. Sur les pavés gelés et glissants, Islan marchait en compagnie d'Ouurs, garde fraîchement nommée. Elle avait la candeur d'une jeune pousse et une fierté qu'Islan avait connu avant la Guerre des Rats. Elle parlait comme si elle découvrait chaque coin de rue, s'en était épuisant mais Islan s'accomodait à lui tenir la réplique. Tout était bon pour entretenir la conversation et, en ce moment, la question de la météo faisait fureur. Impassible, l'elfe répondit quelques phrases évasives mais attendues. Sale temps pour la saison. Ou bien on en avait pas assez de l'Enclin que voici la neige. Ou encore si les températures baissent à nouveau, je vais me transformer en glaçon ! Ce qui eut pour effet de faire franchement rigoler sa comparse et ne l'empêcha pas d'embrayer sur l'élevage de moutons et les implications des saisons sur le pelage, la mue et l'appétit des bêtes. Le garde décrocha et acquiesça machinalement quand il sentit qu'Ouurs attendait une réponse. Cela lui convint et l'humaine continua à philosopher à voix haute.

Les journées de ce type permettait à Islan de ne pas broyer trop de noir au creux de sa cervelle. Patrouiller entouré de gardes aussi loquaces que lui n'aidait en rien son petit moral. Par chance, il ne manquait pas de travail et de routine pour s'occuper le corps et l'esprit. Quand le duo vira à nouveau dans une rue qui remontait le long de hautes habitations aux larges fenêtres, des bruits d'échauffourée se firent entendre. Ouurs cessa sa litanie et ils débouchèrent rapidement sur une bagarre d'écervelés enchâssés l'un dans l'autre. Un gros bonhomme était assis sur le second et les gardes n'eurent pas le temps d’agir qu'un des deux types prit ses jambes à son cou et, sans même consulter Islan, Ouurs se jeta dans son sillage. Fougueuse nouvelle recrue en manque de reconnaissance… elle dechanterait bien vite en remarquant une solde toujours similaire quelques soient ses actes héroïques.

Il restait à Islan un maigrichon au teint hâlé qui se relevait difficilement. L'elfe se posta devant lui, l'œil assassin et les bras croisés sur son armure. Sa carrure n'impressionnait guère mais il restait le plus armé, et sans doute le plus à même de se servir de ses armes. Après un juron, l'homme percuta, dans un gong métallique, l'armure d'Islan qui maugréa.

« _ On va nulle part, messer. Troubles sur la voie publique, va falloir expliquer ça au chef. C'pas tous les jours qu'on arrive à en choper un, hein ? D'habitude, ça détale bien vite, comme ton pote, là. Lui, y sait y faire. Prends bien exemple et t'aura pas bien besoin d'aller en cabane la prochaine fois. »

Islan ramassa un Amadeus sonné et menota sans ménagement ses deux bras, dans son dos. Des badauds se tapant dessus sans raison, alcoolisés ou tarés, ils en arrêtaient tous les jours. Pour l'exemple ou pour de vraies raisons, Islan allait tenter de tirer tout ça au clair. Celui-ci était amoché, mais pas trop, ils étaient arrivés à temps pour éviter le pire. Il semblait en mesure de marcher mais du sang coagulait le long de son arcade sourcilière et des ecchymoses apparaissent sous ses mèches désordonnées. L'autre ne l'avait pas loupé… Islan espérait qu'Ouurs l'attrape.

« _ Il a un nom ou qu'y préfère se taire ? Tu fais bien comme tu veux mais on risque de papoter un moment tous les deux. Rendons ça le moins désagréable possible, tu veux ? »

Le garde menait son voleur d'un pas sûr vers la garnison la plus proche. Une main ferme sur ses menottes et son autre main sur son pommeau, défiant quiconque d'intercéder en faveur de l’éffronté. Ce fut avec soulagement qu'Islan franchit le seuil d’une lieu sécurisé, le baraquement de Chowconer.

« _ Ouurs est là ? on lui fit non de la tête et il eut un petit pincement au cœur. Il avait agit selon les ordres mais si l'agresseur du type qu'il ramenait ne se pointait pas, il allait prendre pour tous ceux qui s'étaient échappés. Tant pis, Islan n'avait que faire de sa pitié pour un humain. Par-là. Et tiens toi bien. D'un coup de genoux dans le dos, il le poussa dans une cellule dont les barreaux se refermèrent aussitôt. »

Après ces quelques années au sein de la garde, Islan avait compris que faire démonstration de force en présence des autres lui assurait une certaine tranquillité. Personne ne songea à remettre en question son arrestation, tout le monde avait ses propres problèmes et d'autres priorités. Islan but un grand verre d'eau avant de continuer son travail, trouver la petite bête pour que l'autre croupisse quelques jours en cellule, juste parce qu'il l'aurait ordonné. On prenait facilement goût au pouvoir.

Il s'assit face à lui en croisant ses jambes de manière à placer son talon sur le haut de son genoux. Il attendit un instant avant de commencer.

« _ Bah alors, t'as quoi à dire ? »

Résumé : Islan est en patrouille avec Ouurs (une vraie piplette) et ils arrivent à la fin de la bagarre entre @Amadeus Domitia et un autre qui se fait la malle (Ouurs sur ses talons). Pour l’exemple et parce qu’il en a le pouvoir, Islan met en “garde-à-vue” Amadeus.


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Ses lèvres gonflent déjà sous l’afflux de sang.

Ça pulse, au niveau de son arcade, la douleur virevolte, oiseaux aux becs effilés, il les sent percer son derme avec avidité. Il bave, à moins que ce ne soit encore le sang qui s’échappe au coin de ses lèvres, il va pour s’essuyer quand l’elfe saisit ses bras pour les tirer en arrière.

Amadeus pousse un râle, mais se contraint à suivre le mouvement. Il a assez de tête pour ne pas tabasser un garde… Il espère que ça ne va pas retomber sur l’ambassadeur, ces conneries.

Son cœur se serre sous l’inquiétude alors qu’il prend soudain conscience de la gravité de son acte – enfin, était-ce bien grave de taper un con ? S’était plutôt se faire prendre ! Cette constatation lui arrache un reniflement, saveurs métalliques dans le nez. C’est pas juste. C’est pas juste et ça l’enrage. Lui, il a rien fait ! Il a juste défendu cette fille. Il aurait dû courir, mais il ne l’aurait de toute façon pas fait. Il ne se considère pas coupable.

Le vent fouette son visage, embrasse ses plaies.

Pour une fois, le froid lui fait du bien. Il apaise les douleurs et tient ses pensées en éveil.

Il est de mauvaise humeur, mais ce n’est pas contre le garde qu’il est énervé.

Les sourcils froncés, son visage s’est renfrogné. Il semble prêt à mordre, et pourtant, c’est avec docilité qu’il obéit à la pression du garde dans son dos.

_ C’pas mon pote… C’un lâche…, grommelle Amadeus, les poings serrés dans son dos.

Les dalles gelées manquent de le faire tomber, à plusieurs reprises, il glisse, décidément pas très habile de ses pieds. Il ne connait ni le verglas, ni le gel, chez lui, il n’y a que les vapeurs brûlantes, le sable chaud, la sueur.

_ Mon nom ?

Son nom. Un sourire fugace éclaire son visage d’habitude si renfrogné. Malgré les tuméfactions et les boursoufflures, s’échappe une joie naïve et innocente. Le souvenir des mains de sa mère dans sa tignasse, du baiser de son autre mère sur son front.

_ Amadeus.

Il aime son nom. Aux consonances si douces.

Si différentes de ses poings à la peau rêche.

_ J’espère qu’vous allez l’chopper c’crevard, faut pas l’laisser partir… Y s’en est pris à c’te fille, là, elle a rien d’mandé ! Quand j’suis arrivé, il la frappait, elle était par terre ! Alors j’l’ai dégommé, il a pas à faire ça !

Alors qu’ils approchent de la cabane, il oppose enfin un peu de résistance. Quelques secondes, ses yeux sombres cherchent les prunelles de l’elfe alors qu’il se mord nerveusement la lèvre.

_ Elle est p’tite, elle a les ch’veux bruns, elle a d’grands yeux… d’grands yeux noirs et… c’une elfe ! J’l’aie vue à la Taverne juste avant ! J’sais pas qui c’est, ni c’qu’elle fait, mais il lui voulait du mal… Mettez moi dans c’trou et surveillez p’t’être l’allée, j’ai…

Il a peur pour elle. Peur qu’il lui retombe dessus.

_ Il… frappe sacrément fort… s’il tombe sur elle… Faut pas qu’y tombe sur elle, c’est un vicelard, il lui ferait du mal… S’vous plaît…

Il ne sait pas vraiment si le garde l’écoute. Et combien même douterait-il de ses mots, son corps parle.

La résistance instinctive de son corps, alors qu’ils s’éloignent.

Une traînée de peur dans ses yeux.

Est-elle à l’abri ?

Ses enfants l’attendaient-ils ? Son mari ? A moins que ce ne soit ses parents ou sa fratrie ?

Peut-être juste un chat ou ses meubles, guettent son retour.

Avec un peu de chance, elle sera rentrée. Elle pourra passer la nuit à l’abri des murs et vivre le premier jour de cette nouvelle année.

Ses yeux s’abaissent, alors que ses épaules s’affaissent. La colère retombe, l’injustice et l’angoisse, viscérale, pèsent sur ses épaules. Il espère qu’il a réussi à l’aider. Que ce qu’il a fait, ne soit pas sans conséquences. Un minimum positives pour elle.

Pour lui ? Il verra bien. Ses paupières se referment alors que ses yeux s’humidifient. Le vent est si froid ici – mordant ses yeux si noirs, non pas vides, non. Emplis de tant d’émotions qu’il ne sait qu’en faire, elles forment une boule dans sa gorge, qui monte quand l’elfe abat son genou dans son dos.

Amadeus, surpris, s’emmêle les jambes et retombe par terre sous les éclats de rire de quelques gardes de passage.

Pour autant, Amadeus n’y prête pas attention. Il s’agenouille et s’assoit sur ses talons, avant de forcer sur ses jambes pour se redresser dans un grognement. Le jeune homme est aussi entêté qu’un âne, alors qu’il revient vers les barreaux. Il repose prudemment son front contre l’acier glacé et ferme à demi les paupières.

C’est humide, le métal contre sa peau.

Le garde l’apostrophe, aboie, à son adresse. Qu’a-t-il à dire ? Que pense-t-il ?

_ J’espère qu’elle… qu’elle est rentrée chez elle.

Ses yeux, enfin, se plongent dans ceux de son interlocuteur.

_ J’espère, répète-t-il simplement, d’un haussement d’épaules bourru.

Son corps, ses muscles noueux, les blessures qui le défigurent, son accent à trancher au couteau, s’oppose au regard qu’il adresse à l’elfe.

Il n’a pas le regard d’un type saoul et enragé. Il n’a pas les yeux égarés d’un homme ayant perdu contact avec la réalité, non, la réalité, elle l’a frappé de plein fouet et à de nombreuses reprises.

Les injustices, ce monde terrible où il suffit de s’enfuir pour se sauver la mise. Les crimes sont commis, tant qu’il n’y aura pas de témoins pour les dénoncer ou d’âmes suffisamment courageuses pour les assumer. Où les vies sont prises, balayées d’un battement de paupières, oubliées dès l’instant où le sang a été effacé.

Malgré lui, les larmes montent à ses yeux et il préfère baisser la tête. Il ne peut pas les essuyer. Il renifle de nouveau, gratte le sol de sa chaussure.

_... Vous… Vous avez pas trop froid vous ? J’trouve qu’on s’caille moi…

Une conversation – étrangement si proche à celle que l’elfe a entendue.

Après tout, n’allaient-ils probablement pas passer la soirée ensemble ? Compagnons d’infortunes.

Il lui adresse une nouvelle œillade, s’intéressant à ses yeux si ... Ses pupilles sont d’une couleur inhabituelle pour Amadeus qui, pudiquement, préfère baisser de nouveau les yeux. Il a l’impression que ses pupilles le transpercent tout entier.

Islan
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Ensemble, ils battirent le pavé froid des rues de Chowconer, l’humain devenant un poids pesant pour les bras solides d’Islan. Le garde allait bon train et forçait son prisonnier à en faire autant, qu’importaient ses blessures et son état de santé, ils verraient bien cela au quartier général. Islan n’avait rien à se reprocher, arrêter les voyous, c’était son quotidien et les calmer en cellule, l’avantage de porter les couleurs de Starkhaven. Les gémissements de cet Amadeus le faisait frissonner, il devait rester impassible. Son Commun était tacheté d’un léger accent dont Islan ne parvenait pas à déterminer l’origine. Chaque pas était une excuse pour glisser une nouvelle fois, pour qu’Islan sert les dents et redresse son captif.

« _ Eh ben, Amadeus, j’espère que t’avais rien prévu de fêter ce soir. En tout cas, pas moi. »

Nouvel an ou pas, Islan serait en faction toute la nuit durant, désormais accompagné de cet énergumène. Celui-ci sifflait entre ses dents et Islan regrettait la présence d’Ouurs, ils auraient pu s’entendre. Voilà que l’elfe se retrouvait avec un type prêt à trouver toutes les excuses de Thédas pour être relâché. Son coup sur la tête le faisait délirer, il inventait une femme, une autre histoire du combat et déblatérait sa réalité alternative. Une femme, elfe. Islan serra les points. C’était bien une stratégie humaine que de leur faire croire qu’ils étaient de leur côté.

« _ Ta gueule. T’es perdu. »

Islan ne saurait jamais si cette phrase le fit taire ou s’il se tut de lui-même après s’être rendu compte de ses outrageux mensonges. Ou bien venait-il de se rendre compte de la condition d’elfe de son tortionnaire ? L’arrivée à la caserne lui permit de se détendre et, jeter Amadeus derrière les barreaux, gonfla son cœur d’une certaine fierté. Sans être glorieux, il venait de ramener un fraudeur, seul, et sans autre trouble que le combat qu’ils avaient stoppé.

Assis, face à la cellule, Islan observa avec satisfaction sa prise tourner quelques instants dans sa cage avant de se casser la gueule. L'elfe s’associa aux autres gardes dans un rire gras et moqueur.

« _ On tient pas sur ses jambes, qu’on dirait ? »

Amadeus ne sembla pas s’en émouvoir et cela chatouilla l’humeur d’Islan, il n’aimait pas qu’on soit si insensible à son regard inquisiteur. Le prisonnier dit ce qu’il avait à dire, l'œil mouillé et l’air abattu, ce comédien de pacotille avait le don d’énerver Islan. Il se leva de la chaise et s’approcha du visage ensanglanté.

« _ MENSONGES ! Va pas m’amadouer avec tes histoires d’elfe ! Y’avait PAS d’elfe. Que tu crois que j’vais me faire avoir avec tes conneries ?! »

Leurs yeux se rencontrèrent, un regard d’ébène associé à sa chevelure, des pupilles effrayées plus qu’avinées. Islan s'était peut-être trompé, les volutes d’alcool s’étaient dissipées, l’homme en face de lui était en pleine possession de ses moyens. Ses affabulations sonnèrent juste au creux de sa gorge. Islan se détourna de son prisonnier et se mit à arpenter les quelques mètres de la grille, observant du coin de l'œil l’acteur baisser la tête et tenter de changer de sujet. Il grogna a arrêtant ses allés et retours. Il fit volte face et dégotta sans mal une couverture usée à la corde qu’il passa à travers les barreaux.

« _ Une seule connerie avec ça et qu’on te trouvera à poil dans ta cellule.   Céder à cette demande n’était pas une preuve de faiblesse, cela faisait partie du petit jeu de la confession. Tourne pas en rond, y s’est passé quoi ? »

Résumé : Islan est bouché, il ne comprend rien et ne veut rien entendre. Il continue à s’en prendre à @Amadeus Domitia. Bon, il lui donne quand même une couverture, sympa.



Amadeus Domitia
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La moquerie de la part des gardes lui arrache un reniflement.

Le jeune homme campe fermement ses deux pieds au sol. Il inspire, gonflant son torse solide, redressant ses épaules carrées.

Une traînée de fierté, entre les plaies ensanglantées et les chairs tuméfiées.

Amadeus. Ses yeux aux longs cils, perdu entre les pommettes saillantes, les mâchoires carrées, la finesse d’une articulation elfique écrasée sous une musculature épaisse, humaine. Un type né de poussière, à la gueule maculée de terre et qui pourtant, se tient toujours debout à défier le ciel.

Il fait face à leurs rires et aux accusations, sans pour autant baisser les yeux. Sa volonté forgée par un acier qu’aucune insulte ne fera ployer.

L’amour de sa famille lui a offert le plus redoutable des Boucliers. L’estime et la valeur qu’il accorde à sa vie est suffisante pour qu’il refuse de plier l’échine. Les poings serrés dans son dos, plaqués contre ses reins, il se sent à l’étroit dans ses liens.

La vulnérabilité qu’il a laissée apercevoir s’est déjà dissimulée. Sous ses sourcils froncés, ses muscles contractés, ses yeux suivent la marche de l’elfe sans qu’il n’ait besoin de bouger la tête.

_ J’en connais un autre qui tient pas sur ses jambes, constate Amadeus d’un léger haussement d’épaules. Il se tient proche des barreaux, sans crainte que le garde ne saisisse son col. Ses talons sont fermement ancrés dans les dalles alors qu’il a contracté les muscles de son dos. S’il tente de le tirer contre les barreaux, Amadeus sera en capacité de résister, il le sait.

Mensonges, crache l’autre. Et Amadeus entend ses dents grincer sous la pression de ses mâchoires serrées. Mentir ? Et puis quoi encore ? Comme s’il avait l’intelligence pour penser à une scène aussi complexe ! Un nouveau reniflement lui échappe – cette fois, c’est un peu de sang qu’il tente de ravaler.

_ J’mens pas putain ! D’t’façon ça m’servirait à quoi ? Soupire Amadeus, M’ci pour la couverture…

Il avance suffisamment son épaule pour que la couverture retombe sur cette dernière et tente, d’un mouvement, de l’étaler sur son dos. Bien sûr, la tentative se voue par un échec et la couverture glisse jusqu’au sol. Amadeus s’agenouille de nouveau, retombe sur les fesses.

Son geste paraît maladroit mais Amadeus ignore les remarques qui s’adressent à lui.

Il doit relâcher ses muscles.

Il inspire lentement, à plusieurs reprises, malgré la douleur qui vrille son crâne. Il s’est assis sur ses menottes.

_ Allez Amadeus, s’encourage-t-il à voix basse. Un mouvement de bassin, un autre, voilà que les menottes se glissent sous ses cuisses. Ses genoux se replient, permettant aux menottes de glisser sous l’articulation. Le visage éclairé d’un sourire carnassier et victorieux, les menottes glissent sous ses pieds et Amadeus peut reposer ses mains au sol. La souplesse de ses articulations tranche avec la raideur de ses mouvements. A 4 pattes, il attrape la couverture et se remet debout, balançant la couverture sur ses épaules.

Ses bras autrefois bloqués dans son dos sont à présent devant lui. Les joues rougies sous l’effort, il redresse les yeux. Fierté imbécile, celle d’avoir réussi. Les mains devant lui, ça reste plus confortable que les avoir dans son dos.

_ Ce qu’il s’est passé ?

Amadeus s’avance jusqu’aux barreaux de nouveau mais cette fois, ses mains se referment sur ces derniers. Il verrouille les muscles de ses bras, de ses épaules, pour être sûr de ne pas être poussé en arrière ou tiré en avant par le garde. Aussi elfique soit-il, le lascar a l’air d’avoir de la force – et d’pas être d’humeur à plaisanter.

Le sourire s’efface de ses lèvres. Ses sourcils se froncent de nouveau.

_ J’ai pas menti. C’que j’ai dit, c’est la vérité. Vous m'croyez ou pas, ça y change rien et j’vais pas changer ma version. J’sais, c’est dur à croire qu’un type comme moi aide un.e elfe hein ?

Plus encore quand l’on comprenait qu’il était Tevintide. Amadeus hausse les épaules.

_ J’peux pas vous en vouloir. Ca s’comprend même. Mais j’mens pas. Et j’irai pas m’emmerder à inventer une histoire comme ça.

Amadeus adresse une œillade vers quelques gardes puis vers son geôlier.

_ Ca fait combien d’temps qu’j’suis là ? Vot' collègue est toujours pas rentrée ? Ce type, c’pas d’la biscotte, faudrait pas qu’il lui arrive un truc. Ca avait l’air d’être un gros salopard, y’a pas moyen que quelqu’un aille y j’ter un coup d’œil ? Qu’y fasse pas d’autres conneries c’soir.
Islan
Islan
Garde de Starkhaven
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Islan
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Le prisonnier Amadeus lui répondit avec la même véhémence, assurant ne pas mentir et plaidant qu'une sornette ne l'aiderait pas à le sortir de cette situation. Au moins, il était loquace et cohérent, une chance que le garde n'avait pas toujours. Quand Islan lui tendit la couverture élimée, il en profita pour reprendre place sur sa chaise et l'observer se tortiller pour se recouvrir d'un peu de chaleur. Il siffla d'une appréciation mauvaise pour cacher une certaine… admiration. Islan fit claquer sa langue pour l'effacer.

« _ Pour qui y se prend, l'acrobate ?! simple question rhétorique pour asseoir son emprise mentale et récolter quelques rires des autres gardes. »

En ce 30 Tollecourse, la garnison n'avait pas la tête à chasser le voleur et la plupart des personnes présentes attendaient que les heures s'écoulent pour faire tinter les choppes et s'aviner. Islan ne comptait pas lâcher sa prise si facilement et il allait faire la lumière sur la situation.

L’homme, désormais les mains devant et la couverture sur ses épaules, s'avança jusqu’aux barreaux pour les saisir. Islan sourit, il aimait voir avec quelle pugnacité ce bâtard tentait de lui inculquer sa version de l’histoire avec son air féroce, ses sourcils froncés et cet accent qui retombait contre les pierres glacées. L’elfe n’arrivait toujours pas à déterminer de quelle origine il tenait son Commun, cela avait peut-être plus d’importance qu’il ne souhaitait y accorder. Vraisemblablement, le prévenu n’allait pas changer sa version des faits, Islan éluda ses autres interrogations.

« _ Alors, qu’on récapitule, hein ? T’étais à la taverne, comme tout Starkhaven aujourd’hui, t’as suivi une elfe avec v'là t'y pas un coup dans l’pif. Y se trouve qu’elle se fait attaquer par un grand baraqué et toi, avec tes p’tits poings tu t’y es cru assez malin pour l’arrêter. J’ai bon ? On se met sur la tronche, l’elfe disparaît mystérieusement, et Ouurs et moi qu’on débarque sans rien y voir de cette elfe et qu’on trouve deux ivrognes à se taper là. Pas de bol, l’un qu’est plus malin que l’autre. Islan laisse courir ses doigts le long de son fourreau en récapitulant la situation. Même si qu’on croit à ton histoire. Avec ton accent qu’on sait pas qui sort d’où et not’témoignage de vot’guéguerre. Tu te rends bien compte qu’on va te faire prendre cher ? »

L’elfe fait rouler ses épaules, bien trop satisfait de lui et de son travail. Ce fut ce moment que choisit Ouurs pour débarquer en trombe dans la caserne, essoufflée et son équipement désordonné. Islan fit volte face et bondit de sa chaise pour l’emmener à l’abri des oreilles.

« _ Tu l’as eu ou bien ?!
_ Nah, il s’est fait la malle dans des ruelles qu’il connaissait mieux qu’moi.
_ ‘chier ! cracha Islan en abattant son poing sur le mur décrépit.
_ Calme-toi ! Parce que j’ai trouvé une elfe. Pas bien grande mais qui m’a remercié de l’avoir mis en déroute.
_ Une elfe, que tu dis ? Brune avec des yeux noirs ? »

Ouurs hocha la tête, corroborant ainsi les dires du maudit Amadeus. Islan serra la mâchoire. Encore bien des papiers à faire remplir pour une arrestation pas aussi importante qu’il l’aurait espéré. Il avait encore le pouvoir, le pouvoir de le garder toute la nuit et c’était désormais l’unique fierté qu’il lui restait.

« _ Remplit la paperasse. intima-t-il à la recrue comme une sorte de bizutage. Elle le dévisagea mais s'attella prestement à la tâche. Islan lui demanderait ce qu’elle avait écrit avant de le signer. »

Ses jambes le ramenèrent face aux fers où il ne perdrait pas la face. Ses collègues ne faisaient plus attention à eux, la première tournée avait débuté et le retour d’Ouurs les avait rassurés. Ils étaient face à face et Islan n’avait plus rien à lui reprocher. Sous la fierté pointait une curiosité inédite. Il laissa quelques minutes s’écouler en le fixant.

« _ Si c’est vrai, pourquoi qu’y met sa vie en danger pour une elfe ? Son regard azuréen se voila, dans cette ville, dans cette garde, aucune personne censée ne faisait ça. »

Résumé : Islan se moque à nouveau d’ Amadeus Domitia même s’il est un peu impressionné par sa souplesse. Il récapitule ce qu’il a compris de la situation en insistant sur le fait qu’il va prendre cher dans tous les cas. Ouurs débarque à ce moment et corrobore la version d’Amadeus. Islan est dépité, son honneur est en jeu, néanmoins, la curiosité le pousse à comprendre pourquoi Amadeus a pris la défense de cette elfe.


Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Amadeus Domitia
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Le question rhétorique ne suffit pas à vaincre la fierté imbécile du jeune homme.

Au contraire. Son sourire s’étire davantage, bien campé sur ses jambes et le torse droit, il ne demande qu’à poser ses mains sur ses hanches en une posture victorieuse.

Un sourire métamorphose ses traits. Ses yeux si noirs brillent d’étoiles, malgré la paupière gonflée par le coup. Une malice infantile apaise les tensions de ses traits habituellement renfrognés. Une joie féroce, que la douleur et les humiliations n’ont pas suffis à vaincre.

Peut-être défie-t-il Islan, ou est-il simplement satisfait de voir ses talents reconnus. Peut-être les deux à la fois. De son pas chaloupé, portant tout le poids de son corps d’un côté puis de l’autre, il rejoint les barreaux de sa cellule pour s’y accrocher.

Il est agréablement surpris de voir que l’elfe ne s’est pas encore approché pour le malmener ou pour lui cracher au visage. Finalement, ce lascar n’a pas l’air aussi méchant qu’il en a l’air. La couverture qu’il a acceptée de lui donner, aussi miséreuse soit-elle, témoigne d’un semblant de compassion – bien caché sous son air bougon.

Il connaît bien ce petit jeu.

Et une part en lui s’en attendrit.

Il se souvient de sa mère humaine qui pinçait ses joues rondes, « où caches-tu ton sourire, mon petit grognon ». Il en ricanerait presque, mais l’heure n’est pas à l’amusement.

Sa version de l’histoire semble enfin être entendue par le garde. D’ailleurs, quand Islan énumère les informations une à une, Amadeus dodeline de la tête à plusieurs reprises pour confirmer ses déductions.

_ Un coup dans l’pif ? J’m’étais pas encore fait taper à c’moment mais ouais, précise-t-il. Bien qu’il maîtrise le commun, certains doubles sens lui échappent un peu.

_ J’ai pas vraiment réfléchi, avoue Amadeus dans une légère grimace. Il a foncé dans le tas, à son habitude.

_ J’allais pas m’enfuir ! J’pensais que vous v’niez m’aider ! Reprend-t-il. Avoir senti les fers autour de ses poings… L’avait un peu surpris. Il ne comprenait pas tellement sa faute à dire vrai. Des hommes se tabassaient tous les jours dans les rues sans que pour autant la Garde ne soit appelée… A moins qu’il n’ait eu de la chance jusqu’à présent ?

Entendre l’elfe le menacer d’une sentence grave suffit à ce que son cœur bondisse dans sa cage thoracique. Prendre cher ? Se répète-t-il mentalement. Le garde s’éloigne soudainement et dans le silence, ses mots ont tout le loisir d’infuser paisiblement dans son esprit. Ses mains lui semblent plus moites. La douleur de ses chairs tuméfiées revient pulser dans sa lèvre, sa pommette, alors qu’un certain poids s’abat sur son torse.

Que va-t-on lui faire ? Qu’est-ce qui va se passer ?

Est-ce que ça va retomber sur l’Ambassadeur ? Est-ce qu’il sera libéré demain ? Est-ce qu’il pourra aller faire son travail ? et s’il y avait une dette à payer, si quelqu’un devait venir le chercher pour se porter garant de lui, aurait-il encore droit de loger à Starkhaven ?

D’habitude peu anxieux, sa situation et les menaces du garde font émerger de nombreuses inquiétudes, plus ou moins réalistes. Mais qui suffisent à ce qu’il se sente soudain plus nerveux.

Il était persuadé d’avoir bien agi. Il était sûr que son acte serait compris et qu’il serait libéré. Pas qu’il serait jugé ou puni, tout ça pour avoir tapé un enfoiré ! L’injustice le prend à la gorge. Plus hésitant, il baisse les yeux et gratte le sol de sa chaussure. Il sent les regards des autres gardes sur lui, certains commencent à sortir, il doit être tard.

Amadeus resserre sa couverture sur ses épaules. Comme une étreinte. Il enfonce nerveusement sa tête entre ses épaules. Il n’y a plus trace de sourire, non. La peur, cette fois, alors qu’il repose sa tête contre les barreaux dans un soupir. Quels problèmes s’est-il attiré ? Que va-t-on lui faire ?

Aurait-il dû se taire et continuer sa route ?

Non. Ca, ça aurait été encore plus insupportable.

Il pense à sa famille. A ses mères et son père, aux odeurs des pains d’épices qu’ils préparent pour la nouvelle année. Ces pains chauds, mêlant des fragrances de cannelle, d’anis et de réglisse, recouverts d’un peu de confiture d’abricot. Les baisers sur ses joues, les étreintes, les chants et les danses pour accompagner la venue de cette nouvelle année.

A l’Ambassade, Amadeus avait préparé les mêmes brioches pour Zélia, Dorte, Aerontus et Taenar. Les apprécieraient-ils ? Seraient-ils heureux ? Allaient-ils penser à lui, s’inquiéter pour lui ? S’ils devaient venir le chercher, seraient-ils furieux, déçus, pourrait-il continuer à travailler avec eux ?

Réfléchir autant l’épuise. Il n’est pas habitué à ces suppositions incertaines. Il gratte le coin de sa lèvre, arrachant un peu de sang séché, avant de frotter un peu plus vigoureusement son visage. Il n’est pas tant freiné par la douleur, au moins, ça l’aide à penser à autre chose.

Le son d’un pas l’invite à lever les yeux.

Il se sent presque soulagé de le voir revenir, tiens ! Lui et sa tête aussi râleuse que la sienne. Au moins, discuter avec lui lui permet de moins penser. Son visage abandonne sa morosité alors que les yeux de son interlocuteur se voilent.

Attentif, Amadeus détaille longuement ses prunelles des siennes. Sa question trahit un changement de position : l’elfe ne l’accuse plus de mentir. Il commence enfin à concevoir qu’il a pu dire la vérité et cette idée lui apporte un espoir auquel il est prêt à s’accrocher.

Amadeus se dit qu’il devrait développer sa réponse. Mais lui, il n’est pas fait pour dire de jolies phrases sensées comme celles d’Aerontus.

_ J’ai envie de demander, pourquoi j’le ferai pas ?

Amadeus adresse un regard aux gardes, puis lève de nouveau les yeux vers Islan. Se doute-t-il de ses origines ? Non, apparemment non. Il aurait été beaucoup plus retord sinon, Amadeus en est persuadé. Doit-il dissimuler l’information ? Ce serait peut-être mieux. Mais si quelqu’un le balance ? Il ne serait pas surpris qu’un garde, voyant Islan s’adoucir, vienne jeter ça comme une bombe pour qu’il soit retenu encore quelques jours dans sa cellule.

Amadeus baisse songeusement les yeux et soupire, baissant les yeux devant les prunelles d’Islan.

_ J’sais pas vraiment comment répondre… J’comprends déjà pas que ce genre d’évènement arrive et pourtant, j’suis né dans un endroit où… C’courant d’faire du mal aux elfes. J’suis… j’suis Tevintide…

Il avoue dans une petite moue. Prêt à prendre ce risque.

Ce poids s’écrase sur ses épaules. Pourtant, Amadeus se redresse légèrement. Ce fardeau. Il est prêt à l’endurer.

_ Là d’où j’viens… Les elfes sont souvent… souvent des esclaves… J’pensais qu’ici, on les traiterait mieux…

Amadeus renifle, un peu de sang dans le nez, abandonne fragrances métalliques sur ses papilles. Une aigreur, une colère, une déception qui ronflent dans sa voix lorsqu’il grimace.

_ Mais c’limite pire… Les elfes sont pas mieux traités… J’en ai vu beaucoup qui ont des postes merdiques, à la botte des autres… J’crois que t’es l’premier garde que j’vois ! Et p’is quand un elfe s’fait battre, personne s’bouge le cul, genre c’normal qu’un type coince un elfe pour le tabasser ?

S’agace Amadeus, raffermissant sa prise sur les barreaux.

_ J’ai appris… j’ai appris qu’la vie, ça a d’la valeurs… Que ce soit celle d’un humain, d’un elfe ou j’sais pas quoi… Et quand j’vois qu’tout l’monde s’acharne contre eux tout ça parce qu’y z’ont des oreilles pointues, ça m’enrage…  Surtout qu’ici, j’pensais… j’pensais que c’serait différent, mais c’est pareil, c’est même pire, parce que les elfes, y z’ont personne pour les protéger… y z’ont personne pour… pour leur donner un toit, à manger ou j’sais pas… j’dis pas qu’à Tevintide, on est des anges hein, comme partout, y’a des cons…

Amadeus détourne les yeux et soupire.

_ Mais mon père… Mon père y prenait soin d’ma mère… Ils m’ont aimé, même si j’suis né avec les « bonnes » oreilles… J’sais que juste grâce à leur forme, j’suis libre… Et j’sais que c’pas juste…

Ses poings se serrent. Amadeus plante alors ses yeux dans ceux d’Islan, son front contre les barreaux.

_ C’pas juste… Beaucoup de choses n'le sont pas…

Répète-t-il, plus tristement.

_ Alors si j’dois trouver des raisons pour justifier c’que j’ai fait… j’en ai plein. Mais celle qui résume tout ça, c’juste que j’aime pas les cons.

Une traînée de fierté s’abandonne sur ses lèvres. Il sourit.

_ Et toi ?

A son tour de poser une question rhétorique. Ses yeux plantés dans ceux d'Islan.

Comme une main tendue.

Résumé : Amadeus ajoute de petits détails à la réponse d’Islan mais confirme ses déductions. Il caresse l’espoir que l’elfe commence à le croire, avant que ce dernier ne lui annonce qu’il risque « de prendre cher »… Dans l’esprit du jeune homme, d’habitude pragmatique, surgit de nombreuses inquiétudes, plus ou moins réalistes. Soulagé à l’approche d’Islan, il a l’impression qu’enfin, le garde conçoit qu’il puisse dire la vérité. Alors il tente de se justifier, trahissant par la même occasion ses origines Tevintides et le fait qu’il soit issu d’une relation entre un humain et une elfe. Finissant par conclure qu’il n’aime seulement pas les cons.
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Quand Islan résuma la situation avec précision à Amadeus, il ne prit pas la peine de soulever les contre-vérités qu’il voulait lui imposer ni même l’insolence avec laquelle il s’exprimait. Malgré la situation, malgré les fers et les coups, le prisonnier ne semblait pas se rendre compte dans quel merdier il était fourré jusqu’au cou. Même si l’idée de se faire punir pour sa faute semblait faire un bout de chemin dans son esprit. Le garde s’éloigna pour s’entretenir avec Ouurs et, quand il revint, il devait bien reconnaître qu’il n’était plus le même.

Ses sentiments se partageaient entre une colère sourde : cette capture ne ferait pas justice aux elfes comme il s’en était persuadé, de la déception : comme garde, il ne s’était jamais illustré mais aussi une pointe de culpabilité : il s’était trompé. Cette dernière sensation le rendait d’autant plus énervé mais… irrésistiblement curieux. Alors, Islan fit un pas dans sa direction en acceptant à voix haute son héroïsme du jour. A nouveau, la réponse ne lui convint pas et attisa sa colère qu’il comprima en serrant les dents. Il devait écouter toute sa réponse avant d’en venir aux poings. La suite ne se fit pas trop attendre et le vaurien dévoila ses origines Tévintide. Cette fois-ci, Islan serra les poings.

Voilà donc d’où venait la pointe d’accent de son Commun. Il était Tévintide. Islan ne connaissait rien d’autre que Starkhaven et aurait été incapable de placer Tévinter sur une carte puisqu’il ne savait pas même lire de carte. Il était pourtant certain de deux choses : on aimait pas les Tévintides et là-bas, les Elfes étaient des esclaves. Deux nouvelles raisons pour que ce salaud croupisse derrière ces barreaux.

Les informations lui échappaient. S’il était Tévintide, pourquoi s’acharnait-il encore à lui expliquer comment ils fonctionnaient, chez eux comparé à ici ? Chaque nouvelle phrase était un couteau retourné dans les plaies béantes de l’elfe citadin. La conclusion était simple, à l’heure actuelle, il ne valait pas mieux qu’un esclave, ni lui, ni ses frères et sœurs. Ça le révulsait, ça l’enrageait, il avait envie de tout foutre en l’air, cette garnison, ces collègues, cette ville, le monde entier ! Le discours innocent d’Amadeus en toile de fond le laissait d’autant plus amer. Où qu’ils soient, les elfes étaient persécutés, en pleine lumière ou bien cachés, ils n’avaient pas d’échappatoire plus envieux.

La lumière se fit lorsqu’il comprit enfin. Amadeus était un demi-elfe. Islan redressa son regard sur lui. Sans s’en rendre compte et au fil de son discours, il s’était petit à petit tassé dans sa chaise, toute fierté envolée. Il avait désormais la raison qu’il attendait depuis le début : il était des leurs. Toutes les autres raisons ne faisaient pas sens, celle-ci lui suffisait. Il affronta sans honte les prunelles sombres du demi-elfe et annonça simplement.

« _ Ceux qu’y s’en prennent aux miens, y morflent. C’était son cheval de bataille, sa guerre, c’était au moins ça qu’il devait à ses parents morts. Mais t’es des nôtres. »

Islan se leva de la chaise, sans bruit. Cela contrastait avec le fond de la garnison dont les décibels ne faisaient de plus en plus sonores, les dés, les paris, la boisson allaient bon train. Le garde avait ses réponses, Ouurs rédigeait le rapport, les charges contre Amadeus n’avaient plus de sens, ni pour la garde, ni pour sa fierté.

La clé émis un cliquetis lorsqu’elle tourna dans la serrure. Les barreaux s’ouvrir sans bruit.

« _ On va arranger ça. Islan pointa du menton son visage tuméfié qui tournait au violet à de biens trop nombreux endroits. »

Le garde lui laissa les menottes, à la fois pour donner le change aux autres gardes mais aussi car la confiance n’était pas certaine. Il mena son prisonnier dans une pièce à l’odeur d’herbe forte, c’était ici que la garnison rangeait ses premiers soins. Sans y exceller particulièrement, Islan écrasa quelques herbes et créa une mixture pâteuse à l’odeur âcre, il revint vers son patient.

« _ Ca va piquer. Et ça piqua lorsqu’Islan appliqua le cataplasme sur la lèvre d’Amadeus. L’elfe se sentait plus serein, savoir qu’il partageait le même sang le rassurait et le forçait à lui faire confiance. Pourquoi t’as pas dit plus tôt ? il ne pouvait s’empêcher de lui demander. »

Résumé : Islan écoute le monologue d’Amadeus. Il se surprend lui-même à ne pas le couper et à attendre la fin pour prendre la parole. La seule chose qu’il retient : il ne sait pas placer Tévinter sur une carte et @"Amadeus" est demi-elfe. C’est pour lui une raison bien suffisante pour presque le délivrer. Mais d’abord, faut soigner ça.


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Mais t’es des nôtres.

Malgré ses oreilles rondes, malgré son accent, malgré son corps différent du sien. Cette phrase, si simple, le coupe dans son élan. Ses yeux sombres s’écarquillent alors que son cœur s’accélère dans sa cage thoracique. Ses mains raffermissent leur emprise sur les barreaux de sa cellule. L’est-il vraiment ? L’accepte-t-il ?

Il se souvient de l’Ambassadeur qui lui a ouvert ses portes. De cette clef qu’il a glissé entre ses doigts, ses yeux pétillants plantés dans les siens. Sa confiance, telle une étreinte, l’avait empli de chaleur.

Les mots de l’elfe ravivent ces braises, suffisamment pour en faire luire ses prunelles. Un sourire radieux éclaire son visage, éclat de joie, quand la porte vient s’ouvrir. Sans le moindre son. Il admire sa discrétion. Bien différente de la sienne.

Adressant une œillade aux gardes, de loin, Amadeus engage le pas à Islan docilement. Ils rejoignent une autre pièce et Amadeus observe les lieux. Il n’est pas inquiet. Pourtant, il pourrait l’être. Un Tevintide serait une proie facile pour un elfe armé, sans compter ses mains attachées. Isolé dans cette pièce, il suffirait d’un coup pour le tuer. Et de quelques mensonges pour étouffer l’affaire – laisser son corps au fond d’une ruelle. Une vie balayée d’un revers de main.

Il observe les herbes avec minutie et ses yeux s’éclairent à la vue de quelques-unes, qu’il reconnaît.

_ Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-il avec la curiosité d’un marmot en s’approchant de la mixture, Qu’est-ce que t’as mis dedans ?

Lorsqu’il le prévient, Amadeus cligne des yeux et se redresse. Ses sourcils se froncèrent, comme son nez, ses muscles noueux se contractent.

Je suis fort, maman ! Je ne pleure pas !

Alors pourquoi tes petits yeux sont tout brillants, hm ?

C’est juste que ça pique !

Tu as le droit de pleurer si tu as eu peur. Ou si ça fait mal, murmure-t-elle. Ses mains abîmées par le travail recueillent tendrement ses joues rondes, ses pouces parcourent ses cils, le visage de l’enfant se renfrogne, se froisse, se ride comme une pomme abandonnée au soleil.

Ca pique, oui, ça pique sur sa lèvre, il a l’impression qu’elle gonfle davantage au contact de la mixture. Comme milles aiguilles pénétrant dans la chair à vif, il retient son souffle, contracte ses poings, il inspire et expire, espérant qu’un soupir suffirait à apaiser la brûlure – ça n’y change rien.

Et voilà que ça monte à son nez, il renifle encore une fois, la mixture lui monte aux yeux. Il ferme les paupières cette fois. Il ne bronche pas plus, osant à peine bouger alors qu’Islan tartine ses plaies de l’étrange concoction.

_ Outch… T’inquiète, j’suis solide…, a-t-il besoin de bougonner, les mâchoires serrées. Son visage, comme toujours, le trahit : il est un livre ouvert, si aisé à parcourir.

_ Hein ?... Parc’que j’y ai pas pensé… Et puis j’savais pas que c’était important, ou que t’allais me croire ! Et puis chez moi, valait mieux pas en parler…

L’enfant issu d’une telle union n’aurait pas été des mieux vus. Par chance, ses traits sont principalement humains, sinon, il aurait été l’esclave de son père. Il doute que son rang de bâtard l’aurait réellement préservé de la condition de « simple objet » s’il avait eu les oreilles pointues…

Ses paupières s’entrouvrent, dévoilant l’humidité de ses pupilles dont celle particulièrement gonflée. Il inspire de nouveau, joue un peu des doigts pour attirer son attention ailleurs que sur la douleur qui pulse dans sa chair.

_ Ta collègue, elle est rentrée ? Est-c’qu’tu crois qu’l’elfe est en sécurité ? Chuchote-t-il à son tour, cherchant ses yeux si clairs, si différents des siens.

_ C’bien qu’tu sois garde…S’tu veux j’t’aiderai à chopper l’enfoiré qui l’a attaquée… Y doit payer pour c’qu’il a fait, bougonne Amadeus en gardant les sourcils froncés, On l’choppera sûrement pas c’soir, mais j’pense qu’y traîne pas loin d’la taverne où j’étais, c’pas la première fois qu’j’le croise, mais j’l’avais encore jamais vu s’en prendre à quelqu’un…

Résumé : Amadeus est content qu’Islan le fasse sortir. Le suivant avec innocence, il s’intéresse aux différentes plantes et à la concoction préparée par Islan, lui posant quelques questions sur sa recette de cuisine. Après avoir répondu à sa question, Amadeus l’interroge sur le retour de sa collègue, sur l’elfe qu’il a tenté de sauver et lui propose son aide pour retrouver le coupable.

Islan
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Tels des fantômes, ils parvinrent à l’espace de soin sans encombre, Amadeus l’avait suivi comme une ombre, ses petits pas feutrés derrière le roulis de ferrailles d’Islan. La pièce n’était pas bien grande, ni bien éclairée. Par miracle, les plantes présentes y étaient saines et Islan en sélectionna quelques-unes avant de les broyer dans un petit bol de pierre et d’ajouter un peu de distillants. Régulièrement, il jetait un regard par dessus son épaule pour vérifier que le demi-elfe ne s’était pas carapaté. Celui-ci l’observait avec intérêt et restait sage, bien. Il lui demanda ce qu’il fabriquait, c’était désormais son patient, il fallait avoir sa confiance.

« _ Un cataplasme curatif, c’est basique. De l’elfidée et un agent de distillation. Mais ça pue. »

Islan termina de mélanger le tout d’une poigne vigoureuse et se tourna vers le Tévintide, l’alarmant de la douleur à venir. Celui-ci se tint droit et fier quand Islan l’appliqua du bout de son petit pinceau de bois. Tout à sa concentration, le regard de l’elfe ne croisa pas celui du jeune homme, en pleine lutte contre ses larmes. Islan s’appliqua à ne pas en mettre trop, ni pas assez, à ne pas déborder hors des tuméfactions et à boucler tout cela au plus vite. Il sentit pourtant le corps se tendre, s'arquer légèrement et respirer plus brièvement. Alors, Islan s’autorisa à croiser son regard, mais, ses paupières étaient fermées et il s’attella à la tempe, elle aussi amochée. Il souffla par le nez quand Amadeus lui assura être solide, partagé entre l’hilarité et la compassion.

« _ J’vois ça. Et il enduit une nouvelle parcelle de peau, juste sous le menton, la badigeonnant de la pommade puante. Il arqua un sourcil et fronça le nez quand Amadeus lui avoua ne pas y avoir penser et préférer cacher sa nature de sang-mêlé dans sa terre natale. Y’a pas d’esclave, ici. Il pensa aux rumeurs au sujet de l’Ambassadeur de Tévinter. Sauf l’autre abruti d’ambassadeur Tévintide qu’à pensé bien d’exhiber son esclave. J’te jure. Il n’avait jamais vu cet ambassadeur, ni son esclave, mais il trouvait ahurissant qu’on l’ait laissé pénétrer la ville avec un elfe de cette condition. »

Amadeus continua de faire la conversation, probablement pour oublier les picotements traversant son visage. Le demi-elfe l’interrogea sur Ouurs et l’elfe attaquée, Islan se tendit imperceptiblement mais jugea qu’il avait le droit de savoir.

« _ Ma collègue est rentrée. Et l’elfe a échappé au vaurien. Elle nous a remercié. C’est que ça doit compter pour toi, aussi. Islan ne put s’empêcher de sourire à l’idée de chasser le bandit en compagnie d’Amadeus, tout frêle qu’il était et tout maladroit qu’il semblait. Je comprends qu’tu sois inquiet. Mais c’est t’y pas ton boulot. C’est que c’est le miens. Bien que l’idée d’une vengeance en bon et dû forme le séduise. J’te dirais si on met la main dessus, mh ?»

Il s’attaqua alors à la dernière partie de la peau violette, au niveau de l’arrête du nez, avec moins de douceur et moins de précision, si bien qu’il déborda jusqu’à l'œil. La réaction d’Amadeus ne se fit pas attendre et Islan remarqua enfin son erreur. Paniqué, il agita les bras pendant un instant avant de se diriger vers le point d’eau.

« _ Je vais arranger ça ! Il se jeta au pied du tonneau d’eau claire, attrapa un tissu propre et le trempa dans l’eau avant de revenir auprès d’Amadeus. Retrouvant sa précision, il l’appliqua sur le coin de l'œil touché. Garde-le comme ça, ça va passer, ok ? et il prit sa main pour la poser sur le chiffon enduit d’eau. Pour le reste, ça devrait faire moins mal. Le cataplasme s’effritera tout seul quand ça sera sec. »

Résumé : Islan continue de soigner @Amadeus Domitia , met les pieds dans le plat pour l’Ambassadeur, refuse qu’il l’accompagne pour se venger du malandrin et lui met du cataplasme dans l'œil. Belle série de bourdes.


Amadeus Domitia
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Secrétaire de l'ambassade tévintide
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_ Un agent de distillation ?

Répète Amadeus.

Un nouvel intérêt anime ses traits.

_ On en utilise pour l’encre et les parchemins ! Bon, des fois, c’est de la pisse mais… Attends, tu me mets pas de la pisse dedans hein ?

Demande-t-il en fronçant les sourcils. Qu’il y en ait ou pas, c’est trop tard. La mixture piquante et nauséabonde est déjà apposée avec une maîtrise relative sur ses plaies. Les chairs gonflées n’aident pas tant à faire preuve de précision – ni les grimaces d’Amadeus qui essaye tant bien que mal de se retenir.

Parfois, il retient son souffle quand la douleur atteint un paroxysme, avant qu’il ne le relâche. L’air tremble, entre ses lèvres, trahissant la tension de ses muscles tendus, de ce corps qui lutte naturellement. A l’image de ses mains aux doigts déjà écrasés.

Tous ces évènements, et cette souffrance qui se ravive, ça le met un peu à cran. Assez pour que ses yeux se rouvrent soudainement à l’insulte de l’Ambassadeur. Ses yeux noirs se plantent dans ceux d’Islan, la braise rencontre la glace, ça fait bizarre dans ses viscères. L’impulsivité l’aurait fait protester, mais à force de se – faire – casser le nez, il sait que des fois, il vaut mieux se taire.

Ses mâchoires restent serrées, il mâchonne 2 fois ce qu’il a envie de cracher, le ravale dans un soupir alors que ses mains se nouent l’une contre l’autre, se massent l’une et l’autre. Il ne sait pas ce qu’il peut se permettre de dire. Une part en lui veut défendre l’honneur d’Aerontus, celui de Taenar, aussi – les rabaisser eux et leur relation à n’être qu’un lien de maître/esclave serait une insulte… Une autre sait qu’il est important de préserver leur réputation.

Elle leur sert de couverture.

Alors il baisse simplement les yeux. Heureusement, la pommade nauséabonde a tôt fait de le rappeler au présent et cette fois, un crissement douloureux franchit ses lèvres.

_ Ma mère… Ma mère elfe, c’est une esclave…

Avoue-t-il.

_ Mon père… Il l’a acheté à son précédent maître… Pour la protéger… Au moins, maintenant, elle est bien, avec mon père et mon autre mère… Y lui payent les soins, elle dort avec eux… enfin ça j’dois pas l’dire…

Il ne perçoit pas les tensions dans le corps d’Islan. En fait, il commence à ne plus voir grand-chose. Ses yeux s’emplissent d’une humidité qu’il retient en plissant les yeux. L’elfe doit bien s’amuser : le visage du bâtard se tord de plus en plus, se plisse comme s’il avait croqué dans un citron, lève les yeux au ciel en se mordant la lèvre, crisse comme un serpent…

_ Elle lui a échappé ?!

Un sourire éclaire son visage. Victorieux. Un pied de nez à cet enfoiré !

_ Mais j’peux t’aider à l’trouver ! T’dire à quoi y r’ssemble ! Si j’tombe sur lui, j’l’assommerai pour qu’tu viennes le cueillir !

A moins qu’il ne lui refasse le portrait comme aujourd’hui.

Faut croire que le garde veut le remettre à sa place – il sent une douleur vive lui traverser l’œil. Et là, malgré tout son courage, il gémit de douleur et se recule par réflexe, protégeant ses yeux de sa main. Il ne voit pas Islan agiter les bras – ou aurait probablement éclaté de rire -.

Cette fois, plus aucune fierté et plus aucune barrière de chair ne retiennent ses larmes.

Elles noient ses yeux et coulent à grosses gouttes le long de ses joues, il renifle et a la mauvaise idée de frotter ses yeux, étalant le peu de cataplasme mis par Islan. Un Islan qui doit presque tenir son crâne d’une main pour nettoyer son œil de l’autre. Par réflexe, une des mains d’Amadeus s’accrocha à la manche d’Islan alors que l’autre se cramponnait à son veston, attendant la guidance d’Islan pour garder le chiffon contre son œil.

Quelques jurons s’échappaient de ses lèvres, mêlant patois elfique et tevintide en un joyeux pot-pourri de syllabes étrangement mélodieuses.

_ Ouh mais ça défonce la gueule ton truc ! C’est pour soigner !? Parce que vu comme ça pique les yeux et comme ça pue, ça ferait même fuir un serpent !

Râle-t-il. Sans se rendre compte qu’avec son ton et sa tête, c’est dur de le prendre au sérieux.

Car même si sa voix gronde comme l’orage, ses yeux pleurent et sa bouche laisse finalement échapper un rictus carnassier alors qu’il secoue légèrement la tête.

_ C’est comme ça qu’vous torturez vos prisonniers ? Paf, du cataplasme dans l’pif !

Il pouffe comme un gamin alors qu’il finit d’essuyer son œil.

_ Comment t’as appris à faire c’truc ?

Résumé :
Amadeus raconte un peu sa vie de famille et peste un bon coup après s’être pris du cataplasme dans l’œil. Il se demande si ce n’est pas une technique de torture de la garde avant de demander à Islan qui lui a appris à faire ce cataplasme.

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Islan allait répondre face à l'interrogation de son prisonnier, mais il se trouva que c'était une question qui n'attendait pas de réponse. Amadeus n'était pas ignare et en connaissait plus que lui au sujet de ses composants.
De la pisse ? Quelle idée ! La garde avait la chance d'être arrosée par la famille régente, assurant ainsi des stocks de produits de bonne qualité. Il y en avait toujours pour râler, gardes sous-équipés, sous-entraînés, à la loyauté vacillante à cause d'une paie misérable. Mais, pour les plaies, au moins, il disposait d'un bel arsenal médical.

« _ Pas de pisse, non. Se contenta-t-il d’assurer au blessé concentré afin de ne pas bondir à chacune des applications de la crème. »

A la surprise d’Islan, le Tévintide s’en sortait bien, cachant ses larmes et tressaillant à peine. Le garde avait des souvenirs encore frais de cette infecte mixture, l’odeur le ramenait en enfance, quand on lui demandait de se tenir tranquille et qu’il en était bien incapable jusqu’à ce que la crème le pousse à hurler. Sa mère, son père et même sa sœur l’avaient soigné ainsi. Des bobos les plus insignifiants aux plaies béantes rapportées de ses rixes de rues. Plongé dans ses souvenirs, Islan ne remarqua pas le trouble jeté dans la conversation à la mention de l’esclave de l’Ambassadeur et Amadeus préféra évoquer sa famille. L’elfe n’avait pas pour habitude d’attirer la sympathie, les brusques confessions du jeune homme le plongèrent dans une profonde confusion, deux mères, une esclave, un esclavagiste mais aussi papa, … le désordre était semé dans son esprit simplet. Ramener la conversation à Ouurs et l'elfe sauvée était bien plus aisé. Islan dû imposer une main de fer sur l’épaule du blessé pour qu’il ne bougea pas trop et qu’il ne s’emporta pas dans cette idée de retrouver le vaurien.

« _ Ouais, elle semble sauve. Pour l’instant. T’as vu dans quel état t’es ? Si y te r’vois, y t’casse en deux. Arrête de jouer les héros. Islan avait pris son ton moralisateur qu’il réservait d’habitude à Danylle. Prend les armes et devient Garde, si t’es en manque. C’était presque un défi qu’il lui lançait là. C’était injuste de le provoquer ainsi, porter les armes et la jolie tenue de la garde ne garantissait en rien un monde plus juste et Islan était bien placé pour le savoir. »

Sa main ripa et le cataplasme aboutit dans l'œil du prisonnier qui recula en gémissant. Paniqué d’amocher plus que de le soigner, Islan se précipita sur un bout de chiffon propre et la réserve d’eau, en quelques secondes, il revint auprès d’Amadeus, tenant fermement son crâne pour essuyer son œil. Il dégagea sa manche maintenue pour ne pas être gêné et siffla entre ses dents à chacun des jurons lâchés par le blessé. Le pouls du garde accéléra alors qu’il imaginait déjà comparaître devant ses supérieurs pour blessure aggravée sur prisonnier, répondant alors aux accusations permanentes dont les elfes étaient victimes. Heureusement, Amadeus semblait encore en vie.

« _ Bon, t’aurais pu perdre un œil mais ta langue est fonctionnelle, au moins. répliqua-t-il, espérant que sa panique passagère ne transparaisse pas. Quand on vit au bas-cloître, on apprend à survivre, ça, ça en fait parti. »

Islan se recula pour admirer le résultat, il déposa le chiffon humide sur le bord de la table et rinça ses mains dans une bassine qu’il vida ensuite. Il était temps de lui rendre sa liberté, Islan guida le prisonnier à travers les couloirs, esquivant astucieusement les lieux de vie et, après quelques minutes de marche, ils se retrouvèrent à l’extérieur. D’une main experte, le garde fit cliqueter les menottes, délivrant les poignets du demi-elfe.

« _ T’es libre, t’as du bol qu’Ouurs ait vu cette elfe. Pis t’as du bol que j’te crois. Et du bol qu’ils soient frères de sang. Va t’en donc profiter de cette belle soirée. »

Résumé : Islan repense à tous les moments où on lui a appliqué ce même cataplasme. Il est sérieux quand il réprimande les envies d’ @Amadeus Domitia de retrouver le type qui lui a fait ça. Islan le libère, l'enjoignant à profiter du nouvel an.


Amadeus Domitia
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Maman, ça pique !

Amadeus, je t’ai déjà dit de ne pas frotter tes yeux.

Les mains de sa mère humaine retiennent ses poignets, l’autre mère saisit son visage et crache dans ses yeux.

Burk, c’est dégueu !

Elle frotte ses paupières, chassant les poussières qui piquent ses prunelles.

Heureusement, l’Elfe n’a pas la même idée que sa mère – Amadeus ne sait pas vraiment comment il aurait réagi s’il lui avait craché à la gueule. Les larmes coulent malgré lui, son nez se fronce, plissant tout son visage malgré tous ses efforts. Ses mains sont des poings, écrasés sur ses cuisses, ne frotte pas, il ne faut pas.

Le garde revient près de lui, il sent sa présence sans même le voir. Par un réflexe stupide et enfantin, sa main se referme sur le pan d’un vêtement d’Islan, la tête levée, il essaye de ne pas trop bouger. Le geste, de nouveau, le surprend par sa douceur : consciencieusement, il lui enlève toutes traces de l’étrange mixture. Ses paupières s’entrouvrent avec prudence, quelques larmes finissent de dégouliner, il renifle.

_ Ouah putain… Ca dégage les naseaux…

Lâche-t-il, les yeux encore rougis. Il s’ébroue comme un chien, tapote ses joues, pas bonne idée, la douleur traverse ses mâchoires, il repose ses mains sur ses cuisses dans un sourire. Le rictus amusé offre à son visage une malice infantile, innocente, tranchante. Celle d’un gamin auquel le monde n’est pas parvenu à ravir ses rêves, ses espoirs. Celle d’un homme auquel la vie n’a pas su plier sa volonté : elle tient. Elle tient, malgré sa gueule défoncée, ses yeux rougis, sur ses traits, s’étale la victoire.

_ Garde ? Ah ah ouais ! Mais vu mon bagage, j’sais pas s’y serait prêt de m’accepter.

Amadeus laisse ses doigts tapoter ses cuisses, il observe autour d’eux, avec prudence, avant de murmurer avec connivence.

_ P’is un mec impulsif comme moi, j’sais pas s’y s’ferait bien aux ordres. J’obéis qu’à moi-même, c’est plus simple, avec ma conscience, tout ça. J’sais pas comment c’est ici… Mais là d’où j’viens…

Son sourire s’éteint. Ses yeux noirs s’embrasent. Au fond de ses prunelles, gisent les braises d’une révolte que les années n’ont pas assagi. D’un feu qu’Islan connaît peut-être : son ardeur s’arme de froideur. Celle d’une résolution trempée d’acier. D’un métal qui a connu l’Enfer et les eaux glacées.

_ L’autorité… Elle se paie en tribut de sang. Et ça… Ca, j’ai du mal avec ça.

Souffle-t-il. Sa main masse les jointures, dessine les égratignures, les cicatrices qui creusent les articulations déjà saillantes. Pourquoi se bat-il avec ses poings ? Pour avoir conscience de la souffrance qu’il inflige. Pour pouvoir arrêter, s’arrêter avant de commettre l’irréparable, l’impardonnable. Chaque coup qu’il donne, il les sent résonner dans son corps, écho de la douleur qu’il inflige. Il ne peut pas l’ignorer. Il ne peut pas oublier. La colère, le désir irrépressible de justice, ne doivent pas lui faire ignorer le coût d’une vie.

Sa tête hantée par les récits des esclaves, de ces maîtres qui fouettaient leurs possessions jusqu’à leur arracher la chair des os, quand ils ne les brisaient pas sous leurs assauts. Les séquelles qui perdurent, le corps brisé, l’esprit broyé, la vie qui s’échappe d’un claquement de doigts, d’un claquement de talons, les articulations craquent, le courage vacille, le corps s’effondre. L’horreur, d’une toute puissance qui écrase les plus faibles, le sang, la sueur, les larmes, huilent cette machine insatiable. Inarrêtable.

Il a beau poussé la fatalité avec ses deux mains, son front contre le métal, il ne fera jamais plier le destin.

Un soupir s’arrache de ses lèvres, il secoue songeusement la tête en grattant sa nuque.

_ Y’a donc pas d’refuge nulle part, pour les elfes.

Murmure-t-il à la remarque d’Islan.

_ Ca fait chier.

Crache-t-il, le ton plus aigre, la colère revient contracter ses muscles alors qu’il fronce le nez. Ca fait chier, tout ce monde qui avance d’un pas militaire et cadencé.

_ Est-ce que... j'pourrais apprendre ? A faire c'truc ?

Islan s’écarte d’un pas, Amadeus le suit du regard, se redresse pour faire quelques pas vers lui. Un réflexe, viscéral, celui déjà, d’être avec lui. Quand Islan le dévisage, il l’observe en retour. Les yeux rougis et gonflés, le nez comme une pomme de terre, plus d’animosité dans ses yeux. Il esquisse un sourire discret, malgré ses sourcils froncés, cette expression déjà familière du peu qu’ils se connaissent.

_ T’as besoin d’aide ?

Il demande, avec une certaine naïveté, en le voyant vider la bassine. Amadeus se sent responsable, après tout, c’est pour lui qu’il s’est tant embêté.

Mais l’elfe se débrouille sans lui, rapidement, il le conduit hors de la pièce, emprunte de nouveaux couloirs. Amadeus cligne des paupières, s’élance pour le suivre. Silencieusement, il rentre sa tête entre ses épaules, comme si ça suffisait à être réellement plus discret. Il oublie qu’il n’est plus l’enfant qui se faufilait de partout.

Ses larges épaules heurtent légèrement un mur de pierre, il se rétracte davantage en retenant un juron. Où est-ce qu’ils vont ?

Une brise glacée l’embrasse. Amadeus s’immobilise avec surprise et lève les yeux vers le ciel noir. Il perçoit sa caresse le long de ses chairs brûlantes et tuméfiées, ses yeux, encore humides, se plissent pour résister à ses baisers envieux : elle s’éprend de sa chaleur. Et lui, ignore s’il doit s’abandonner à son étreinte ou lui résister.

Soulagé d’être libéré ; inquiet d’être abandonné. Ses yeux noirs reviennent vers Islan, il attend de voir, ce qu’il veut de lui, ce qu’il veut lui faire, ce qu’il pense. Aucun mot ne s’échange : le garde s’avance. Ses mains saisissent ses poignets, Amadeus sent ses épaules se tendre, en une résistance qu’il ravale au fond de son ventre.

Un claquement sec, les menottes le relâchent. Amadeus écarquille ses yeux aux longs cils. Instinctivement, une main masse le poignet de l’autre, il se redresse, plus fièrement. Bien campé sur ses jambes, le port droit, c’est comme un allié qu’il fixe à présent Islan.

La reconnaissance adoucit sa voix, son regard, bien qu’il affiche une moue bougonne en haussant les épaules.

_ … Ouais. J’ai d’la chance de t’avoir croisé. Merci.

Amadeus tend sa main. Laissant libre choix à Islan de la lui saisir ou de l’ignorer.

S’il accepte de la lui serrer, Amadeus l’enserre entre ses deux mains. La pression qu’il exerce est d’une surprenante chaleur. La peau usée, cornée, offre un geste d’une prudence ferme, d’une affection si sincère qu’elle est palpable, dans la force de ses deux mains protégeant la sienne. Les paumes tendres entourent précieusement celles de l’elfe, le dos de ses mains, les sépare du froid de l’hiver.

_ J’peux passer juste, t’laisser un truc ? Pour fêter c’te nouvelle année. Attends dans l’coin, ça d’vrait pas prendre long.

Amadeus s’écarte d’un bond en arrière et s’élance dans la pénombre. Quelques clapotis, un bruit sourd, trahissent une chute maladroite sur le parvis glacé. Islan, s’il désire attendre, patiente une dizaine, une vingtaine de minutes. Avant que ne revienne Amadeus.

Il lui confie, entouré de chiffons, une bouteille de verre emplie d’un liquide encore chaud, d’un vin aux épices acheté à l’auberge voisine, d’un pain fourré à la viande. Lui aussi en a un, entre ses lèvres, la bouteille glissée dans la poche de son pantalon.

_ Bonne année ! Qu’elle soit pleine de joie et de réussites !

Amadeus sourit avec malice, ce soir, il compte déjà plusieurs victoires ! D’un bras levé vers le ciel, les doigts tendus vers les étoiles, Amadeus salue le garde, avant de disparaître dans l’obscurité. Le visage éclairé d’un sourire, cette nouvelle année ne peut pas mieux commencer. Une personne d’aidée, un ami, rencontré.

Le vin chaud à ses lèvres pétille, réchauffe sa langue, lui arrache un sourire alors qu’il danse dans la rue dans un rire.

Résumé : Amadeus semble envisager de rejoindre la garde, mais a conscience que son impulsivité et son sens de la justice risquent d’interférer avec cet espoir de carrière. La reconnaissance le submerge, quand Islan le libère. Pour cette nouvelle année, il lui offre une boisson, un pain à la viande, et bien qu’ils soient distants, il partage avec lui le début de cette nouvelle année. Amadeus y voit l’espoir d’une victoire : celle d’avoir pu aider quelqu’un et de s’être fait un ami là où il ne s’y attendait pas.

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