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Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t119-fionnuala-vael-le
Pour ainsi se libérer du souvenirCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Pour ainsi se libérer du souvenir.
Date du sujet 10 Marchiver, 5:13 des Exaltés
Participants @Fionnuala Vaël et @Ielvin.
TW Aucun.
Résumé Âme errante dans les rues d’une ville qu’elle ne connait finalement pas, voilà que Fionnuala se retrouve dans le Mudshelf, dans ses ruelles, à simplement chercher quelque chose à faire – des ennuis ? Il faut croire que certains gardes avaient le même genre de pensées avec un Ielvin nécessairement fauteur de troubles.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>10 Marchiver, 5:13 des Exaltés </en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t863-pour-ainsi-se-liberer-du-souvenir-ft-ielvin"> Pour ainsi se libérer du souvenir.</a></li></ul><p><u>@"Fionnuala Vaël" et @Ielvin.</u> Âme errante dans les rues d’une ville qu’elle ne connait finalement pas, voilà que Fionnuala se retrouve dans le Mudshelf, dans ses ruelles, à simplement chercher quelque chose à faire – des ennuis ? Il faut croire que certains gardes avaient le même genre de pensées avec un Ielvin nécessairement fauteur de troubles.</p>[/code]



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Illustration : Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
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Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
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Pour ainsi se libérer du souvenir

Que Keith aille donc se faire foutre : j’ai d’autres chats à fouetter.

La pinte de bière fut avalée d’une traite et la pièce plaquée sans prière sur la table : légèrement plus faible que la somme demandée, sans que personne ne trouve quoi que ce soit à redire à la géante. Bons comptes, bons amis : le reste à payer se monnaya d’un regard noir. Voici comment Fionnuala bazarda sa discussion de la veille avec Keith, et au diable les conséquences.

La soirée s’avérait fraîche dans les rues de Starkhaven : avec ce soleil hivernal déclinant très tôt, les températures chutaient à grande vitesse. Rien d’insurmontable, et sa longue et lourde cape rembourrée de fourrure fut rabattue et suffit à l’en protéger : cela rendait sûrement sa silhouette plus imposante et tant mieux. Au moins l’on s’écartait à son passage.

Et si l’on venait lui chercher des ennuis, la guerrière saisirait cette occasion pour se vider un peu plus la tête – et le ventre, sûrement.

Aucune autre raison que celle de vouloir sortir de cette garnison ne justifiait qu’elle se retrouve dans ce quartier limitrophe à la Cathédrale : à qui aurait demandé, elle aurait répondu en haussant des épaules qu’elle se trouvait en patrouille. À fuir par le mouvement cette terrible année qui s’est écoulée, des ennuis qu’elle avait causés, de tous ces hommes qui n’attendaient qu’une occasion à leurs yeux valable pour lui tomber dessus. Les jours prochains seraient sûrement décisifs ; en attendant, la Chercheuse allait où elle le désirait, fut-elle simplement habillée d’un pourpoint et armée de son long couteau comme ce soir.

Alors que les venelles du Mudshelf s’égrenaient, que ses artisans rejoignaient leurs demeures ou les établissements de boissons et que les Elfes s’en allaient se réfugier dans leur bascloître – ou défier cette méfiance préjugée, elle continuait de marcher. Le soir serait sûrement ennuyant ; au moins, elle aurait pu exercer son dos et prendre l’air.

« On s’barre au Rat taré. »

Fionnuala les entendit avant qu’ils n’arrivent ; l’inverse les rendit si distraits qu’ils ne la remarquèrent pas plantée au milieu de la rue et immobile. Une Naine lui rentra dedans, ses joues rougissant comme ses cheveux. Un échange de regards dans lequel chacune comprit que l’autre était nécessairement son ennemie : pègre contre ordre – mais l’une n’avait rien à reprocher à l’autre.

La Naine, dont elle se promit de retenir la figure, ne s’excusa même pas en détalant avec ses compagnons : si son énervement grimpa, la Chercheuse retint son poing, repéra ce que des mains sûrement chapardeuses tenaient, mais se tut. D’autres éclats de voix, dans la rue, attirèrent son attention : et elle s’avança vers cette scène, car certains accents lui étaient familiers… Jusqu’à découvrir quelques gardes aux prises avec un blond d’Elfe auquel on ne pouvait manifestement plus échapper, dans la Cité des Princes.

Ielvin. Même quand on se trouvait à la bordure du quartier le plus pieux de Starkhaven, il fallait forcément que cet Elfe-là soit impliqué dans les soucis qu’elle repérait. Lui qui s’était distingué ces derniers mois comme objet des rumeurs, entre son désormais fameux séant dédoublé et sa batelière devenue championne… Le spectacle du peuple, nul doute, qu’elle chassa d’un haussement d’épaules : la vulgarité inhérente à Ielvin et le Grand Tournoi ne la concernaient plus du tout. Si Fionnuala se répétait plusieurs fois ces excuses, peut-être finirait-il par y croire réellement.

Les souvenirs m’étranglent encore… Car Andrasté n’a pas fini d’observer.

Tout du moins, ce blondinet comptait parmi les dernières rencontres qu’elle aurait voulues faire en Starkhaven – drôle de contraste avec sa quête des mois d’été –, et pourtant, quelque chose ne lui plaisait pas dans l’attitude de ces gardes. Et puis, elle ne comptait définitivement pas passer la soirée en si mauvaise compagnie : juste l’aider un instant et le laisser s’enfuir, une nouvelle fois. Alors elle s’avança, et au diable les conséquences : ce serait l’hymne de sa soirée.

N’espérons pas changer les habitudes et perturber l’ordre du monde.

« Puis-je vous aider, Sers ? », drôle de voix innocente, peu convaincante.

Si Fionnuala fit mine de ne pas reconnaître Ielvin qu’elle ignora du regard, la question lui était également adressée ; la politesse en moins, naturellement.

Résumé

Fionnuala se promène - pardon, patrouille - au Mudshelf et croise la route de malfrats un peu étranges, ainsi que d'un certain Ielvin aux prises avec des gardes. Quel hasard...




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Ielvin
Ielvin
Artisan tisserand
Artisan tisserand
Ielvin
Personnage
Illustration : tragic.jpeg

Peuple : Elfe.
Âge : 42 ans.
Pronom.s personnage : masculins.
Origine : Pas ouf.
Occupation : Tisserand, ex-petite frappe réformée.
Localisation : Typiquement le Bascloître ou Clattercraft. Décidément pas dans les embrouilles.
Pseudo : Mâo.
Pronom.s joueur.euse : elle.
Crédits : Ielvin © Harteus
Date d'inscription : 31/08/2021
Messages : 258
Autres personnages : Niklaus & Sibeal.
Attributs : CC : 14
CT : 12
End : 15
For : 12
Perc : 18
Ag : 16
Vol : 10
Ch : 18

Classe : Civil, niveau 2
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Un nouvel exalté s'ajoute au calendrier (le treizième plus exactement) et pourtant Ielvin se sent drôlement seul en ce début d'année. Depuis plus d'une semaine il trouve son lit terriblement vide, terriblement froid. Il traine des pieds dans les rues enneigées de la ville jusqu'à ce que la température ou la fatigue ne le chasse, multiplie les efforts et les ruses pour ne pas rentrer chez lui ou ne rentrer que quand vraiment il n'a plus d'autres choix. Jeannine - sa contremaitresse, a bien compris pendant le Tournoi qu'il s'était trouvé une autre compagne. Elle ne l'invite plus à l'arrière de l'atelier une fois la nuit tombée et ne lui adresse que désormais que des regards aussi glacés comme un courant d'air. Ça ne le gêne pas outre mesure, il ne savait plus quoi faire de son attention et de ses demandes de plus en plus insistantes et nombreuses de l'aider à gérer la boutique, ce qui lui avait attiré la médisance des autres ouvriers (qu'est-ce qu'il a de plus que nous cet elfe avec son minois et ses pattes d'oie ?). Mais il trouve ironique qu'elle ait le même nom que la chère rapière de la Championne et que son affection soit à double-tranchant. Quant à Yara, Yara a déserté leur chambre il y a quelques mois. Sans doute pour laisser la place à une autre ou parce qu'elle s'est elle-même trouvée un meilleur chauffe-pied que son lui. Il n'y a qu'à espérer qu'elle revienne d'elle-même quand elle aura compris que le champ est libre désormais.

Auguste et ses jours ensoleillés sont encore loins et pourtant il s'est senti vieillir d'un coup. Parce que c'est un truc de vieux que de se sentir seul, que de redouter l'heure du coucher et pire encore celle du réveil où il n'y a plus ni chaleur, ni la trace d'un corps sur le matelas et encore moins une odeur familière sur le coin de l'oreiller (le meilleur, celui pour lequel il bataille pour baver dessus mais finit toujours pas céder de fausse mauvaise grâce en prétextant que son dos lui fait mal).
Un matin, le premier du mois, il a ouvert les yeux et pouf il n'y avait plus rien de tout cela. Juste quelques pièces et un collier sur la table du chevet. Il ne sait pas si c'est flatteur ou insultant : le prendrait-on pour une putain ? Et si oui, il estime qu'on aurait du le payer au moins le triple voir le quadruple. Dans tous les cas, il n'y a pas touché comme s'il s'était s'agit d'un autel à sa mémoire, enfournant seulement le collier dans sa poche pour mieux se piquer le bout du doigt quand il entre dans La Naine Détrousseuse ou fixe les eaux de Cairnayr et se rappeler qu'il n'a pas rêvé tout cela.

Oh il déteste l'admettre. Admettre qu'il est triste du départ de Mana. De sa fuite même. Mais c'est égoïste d'être triste, c'est faible d'être triste quand dans le fond entre eux deux, il n'y a jamais rien eu de concret sinon les coups de coude taquins, les pincements là où il ne faut pas et les rires glissés au creux de la nuque.
Il aurait du la retenir.
Et il se déteste autant de ne pas l'avoir pas fait que d'en avoir seulement l'envie et le regret.
Il se croyait assez malin pour trainer avec la Tempête sans se faire souffler et maintenant il est triste.

Alors il compense comme il peut, comme un mâle (un peu). S'il ne peut pas courir après elle, il peut toujours courir après ce qu'elle lui a laissé. Et c'est mine de rien un sacré pactole : il a après tout misé une partie de ses économies sur sa victoire au tournoi et les funestes révélations lors de la cérémonie ne lui auront pas laissé le temps de réclamer son dû auprès du seul membre du Carta qu'il estime un tant soit peu.

Tout ceci est donc la longue et tordue raison qui l'a poussé à rentrer dans les plumes de ce sympathique groupe de nains. Hé, où est mon argent ? Ne l'a-t-il pas gagné honnêtement et à la sueur du front de la Championne ?
Seulement - et sans surprise, le charmant regroupement ne l'entend pas de cette oreille. S'ensuit rapidement une joute verbale où chaque partie grogne plus qu'elle articule ses mots entre deux oeillades lancées au reste des passants (il ne faudrait pas que la garde s'en mêle) et aux mains de l'autre (pire qu'un soldat, une lame pourrait faire son apparition). Et au fur et à mesure que leur joute s'enlise (Ielvin veut ses sous, l'autre parieur et ses comparses prétendent que la dette n'existe pas ou qu'elle est infime ou que de toutes façons elle n'est plus de leur ressort), l'une des naines s'éloigne quelques instants puis revient prestement au moment où une dame s'exclame :

- Ma bourse ! Quelqu'un m'a volée ma bourse ! Et l'elfe a à peine le temps de lever les yeux vers elle que ladite bourse échoue dans ses mains tandis que les nains se dépêchent de l'abandonner dans un mélange de rires gras et d'exclamations :
- Tiens le voilà ton argent !
- Gardes ! C'est lui, je l'ai vu !

C'est un comble pour un ex-voleur que de se faire prendre la main dans le sac qu'il n'a même pas dérobé ! Ielvin se retrouve rapidement encerclé par un couple de gardes à qui il a beau expliquer que non décidément ce n'est pas lui, c'est un coup monté vous voyez et qu'on peut discuter entre personnes de raison, la forme de ses oreilles et les traces de neige boueuse sur ses vêtements le rendent nécessairement coupable.

- Tout ça parce que je suis un elfe ! Finit-il par éclater à la façon d'un gamin qui taperait du pied en clamant que la vie est vraiment injuste.

Cette exaspération criée au milieu de la rue a au moins le mérite d'invoquer l'intérêt d'un nouveau parti car voilà qu'un nouveau protagoniste en armure se mêle à la conversation. Ou une nouvelle protagoniste.

Oh non. Au son de sa voix, Ielvin sent toute sa colère retomber d'un coup sec alors qu'il se fige sur place. Il n'ose pas la dévisager dans les yeux quand bien même elle s'efforce de ne pas baisser le regard sur lui.
Soudainement il se sent si petit, si vieux et si usé. Il se sent elfe démodé. Soudainement il se sent honteux de compter sur elle.

- On m'accuse d'un larcin dont je ne suis pas responsable. Explique-t-il d'une voix qui s'est faite bien plus petite alors qu'il tourne la tête et pointe la ruelle dans laquelle a disparu le groupe. Ce sont les nains qui viennent de partir par-là qui m'ont tendu un piège parce qu'ils me doivent de l'argent. C'est la vérité, je vous assure Messere.

Ses épaules s'affaissent. Il ne pense pas qu'elle le croira, ni même qu'elle prendra son parti. Pourtant il ne peut que compter sur elle pour convaincre la milice de ne pas l'embarquer, voir pire.

Et il se déteste absolument que d'avoir pensé à la seconde où il l'a aperçue que c'est elle qui aurait du disparaitre de sa vie à la place de Mana.
La vie est vraiment injuste oui.





The art of losing isn’t hard to master;
so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster.
One Art, Elizabeth Bishop.

Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin 1f351 Séant-Criblé du Grand Tournoi de Starkhaven Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin 2747
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Fionnuala Vaël
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Pour ainsi se libérer du souvenir

Aucun regard pour celle perchée en haut de sa superbe naissance : pourtant, le grand Elfe se fit soudainement ombre silencieuse, sa voix baissant comme il pouvait ratatiner sa haute stature. N’osant pas demander l’aide s’offrant à lui malgré elle – réflexe indicible, désir d’ennui, besoin d’utilité ? Sa main pointa mollement vers cette ruelle de laquelle elle émergeait.

« On m'accuse d'un larcin dont je ne suis pas responsable. Ce sont les nains qui viennent de partir par-là qui m'ont tendu un piège parce qu'ils me doivent de l'argent. C'est la vérité, je vous assure Messere. »

Ielvin n’avait jamais eu l’air aussi… faible. Enfin, pas de souvenir de Fionnuala, et pour le reste, bien qu’elle se refusait toujours à se tourner vers lui spécifiquement, rien que le ton de sa voix trahissait soudain un abandon total. Et elle ne comprit pas, non : les mots lui manquèrent, parce que cela ne faisait pas grand sens pour elle. Pas grand sens de le ressentir ainsi, abattu, comme s’il n’y avait pas tant à combattre mais à achever…

Pourquoi suis-je venue, déjà ? Il suffit d’un non et il se démerde avec ses ennuis. Parce qu’elle avait bien juré à Andrasté elle-même – et deux fois même ! – qu’elle n’aurait rien à voir avec lui, et maintenant qu’elle était intervenue, elle se retrouvait bien coincée avec le poids de cette résignation, qu’on venait de lui coller dans les bras. Il suffisait pourtant à la puînée Vaël de jeter tout cela au pied de cette saloperie d’Elfe, et de s’en aller en laissant la société chantriste faire son œuvre – et peut-être qu’il récolterait ce qu’il avait si ardemment semé. Nul doute, au souvenir de ses propres aveux, qu'il avait un jour été coupable de ce dont on l'accusait en cet instant.

Ses grandes jambes refusèrent pourtant de partir. Son dos geignit pourtant de cette soudaine responsabilité. Fionnuala manqua une occasion de répondre. Immobile. Des mots résonnèrent simplement à son esprit.


« Pouah !, s’exclama l’un des gardes visiblement peu crédule. Tu vas embobiner qui avec tes petits yeux ? T’as l’air si minable qu’on voit que tu crois même pas un mot de ce que tu dis. »

Sa compagne d’armes attrapa le bras de l’accusé, pour lui faire comprendre que les forces de l'ordre havenoises avaient déjà jugé de son cas par habitude. Peut-être était parce qu'elle connaissait ces oreilles-là, mais Fionnuala frémit face à ce geste - et elle décida, au moins le temps de cette conversation, de croire Ielvin.

« Et de toute façon, ce sont pas les affaires de la dame, ajouta-t-on.
- Je crois que si, ce sont mes affaires, et le mutisme n'avait pas tardé à être brisé. Les Nains que j’ai vus détaler vers le Rat taré ne gagnent définitivement pas leur pain en vendant de bons sabots – ils ont dû en manger quelques-uns, vue leur dentition…
- Nous expliquez pas…, la coupa-t-on.
- Je n’ai pas fini de parler », renchérit la Chercheuse en haussant légèrement la voix.

Fionnuala n’aimait pas particulièrement qu’on lui coupe la parole : elle le fit savoir d’un pas ferme vers celui qui avait osé l’arrêter dans sa démonstration. Son esprit s’était soudain libéré de toute pensée parasite, seulement habité par l’agacement. Engaillardie d’avoir sauté à deux pieds dans l’histoire, ainsi que par cette outrecuidance que s’était permis ce roturier, elle fit bien comprendre qu’on ne la traiterait pas comme la première mercenaire venue – malgré le pourpoint noir, le long couteau à son côté, et ce visage inhabituellement négligé et poché de cernes.

« Croyez-en mon expérience : entre un chien abattu juste bon à geindre, et des rats couinant partis pour festoyer, les vrais coupables se désignent tous seuls. Vous devriez avoir mieux à faire qu’abattre un chien errant, sauf si vous êtes incapables de bien servir votre cité. »

La sincérité de ses mots la surprit elle-même, se voyant rabattre plus fort la gueule déjà bien basse de Ielvin : mais cela lui permettait de se détacher un peu plus de sa si soudaine attitude défaitiste, alors elle saisit l’opportunité à deux mains, y plongea toute entière sa rancœur, et tira sur l’instant une certaine satisfaction à l’humilier devant les autres Humains, oui – qui pourtant ne rirent pas face à son visage hautain et son regard implacable.

D’un signe de la main quelque peu impérieux, la Chercheuse pria la principale victime de cette histoire de se rapprocher : la jeune bourgeoise au joli panier d’oseille se rapprocha avec défiance, se demandant sûrement de quelles affaires cette grande bourrique en noir osait se mêler.

« Je propose que l’Elfe rende son argent à la dame derrière et, si celle-ci le veut bien, on le laisse repartir, et vous allez secouer les puces des rats qui traînent dans leur terrier – taverne, je ne sais plus ? Vous y ferez meilleure chasse. »

Fionnuala balaya les gardes en espérant y trouver leur approbation et, enfin, riva ses yeux noirs sur le centre de toute cette attention. Qu’il soit resté aussi petit et tapis dans son coin ou bien se soit rabroué face à ses insultes, elle le fixa sans le voir, asséna en évitant tout miroir :

« Et tout le monde y trouvera son compte. N’est-ce pas ? »

Sauf toi. Ses paupières se plissèrent.

De toute façon, si Ielvin se foutait encore une fois ouvertement d’elle, Fionnuala le saurait très vite : et ce seraient ses puces à lui qu’elle secouerait au-dessus des canaux de l’Aguera, assez fort pour qu’il finisse au moins lessivée et que ses différentes compagnes – Yara, Mana, peu importait leurs noms – ne le reconnaissent plus. Ne fallait-il que ça pour laver son âme salie par ses péchés ?

Résumé

Fionnuala prend la défense de Ielvin devant les gardes - ou plutôt, leur fait comprendre que les coupables sont bien plus petits que lui et ont couru dans la taverne la plus proche. Tout en ne mâchant pas ses mots à l'égard de l'Elfe abattu (pipou Ielvin Bibi).




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Attributs : CC : 14
CT : 12
End : 15
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Ag : 16
Vol : 10
Ch : 18

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Inutile de jouer les chiens battus ou les elfes ingénus, sa chance a tourné et les années d'indolence où il pouvait s'en sortir à la seule force de son charme sont derrière lui. Il est fatigué, usé, le Ielvin. Aujourd'hui il ne se sent pas battre les cils pas plus que jouer des poings. Surtout pas devant elle.
C'est Andraste qui rend sa loi, fait son travail et puis voilà tout. Sans doute qu'elle avait raison, qu'il aurait du prier un peu plus ardemment ou même prier tout court.

Bah. Et puis à quoi bon. C'est vrai ça, qui va venir le sauver avec ses petits yeux. Les épaules de l'elfe s'affaissent sous les propos du garde, son corps se tend lorsqu'on le saisit par le bras, pas parce qu'il est prêt à se débattre mais parce qu'il se prépare à la douleur. Il sait très bien comment la milice s'occupe des cas comme lui, qu'il y a bien pire que les barreaux et la paille sale des cachots. Il sait très bien comment finissent les gars comme lui le jour où ils baissent les bras. Il n'a pourtant pas le droit de baisser les bras, il a pourtant encore Yara avec lui. Mais il ne sait pas, aujourd'hui c'est plus dur, aujourd'hui il n'a presque pas l'envie.
Starkhaven l'épuise. Ses gens l'épuisent.

Toutefois, dans un geste aussi inattendu que salvateur, la chercheuse s'interpose. L'elfe suit la conversation, son regard faisant des aller-et-retours entre les miliciens et la chantriste, une lueur de surprise dans les pupilles. Une lueur qui s'éteint bien vite lorsqu'il réalise que c'est lui le chien abattu juste bon à geindre.
Il a l'habitude du mépris des hommes. Et pourtant ça lui fait mal. Ça ne devrait pas lui faire mal, l'elfe a la peau endurcie par des années de discrimination, de mépris gratuit. Mais de la bouche de la Vaël ça le blesse. Peut-être parce que ça doit lui faire mal. Parce que c'est mérité.

- Très bien Messerah. Ça me semble être le plus raisonnable. Finit par céder un des gardes, sans doute peu désireux de tenir tête à une chercheuse pour une simple paire d'oreilles pointues.
- Très bien. Répète alors Ielvin lentement en laissant tomber la bourse - qui ne lui appartenait de toutes façons pas, dans la main tendue du vigile.

L'objet est rapidement rendu à sa propriétaire qui se lance dans un comptage à voix haute des quelques piécettes à l'intérieur sous le regard de tout le monde. Il y a quelque chose d'humiliant dans ce petit manège mais étonnamment, Ielvin ne dit rien et se contente de rester droit et silencieux, ses mains derrière son dos, sans oser jeter un regard à la chercheuse qui l'a pourtant secouru d'un bien mauvais pas.

Puisque le compte est bon, la dame finit par reconnaitre que tout est en ordre et les gardes se retirent, non sans saluer la Vaël et adresser un dernier regard noir à celui dont elle avait pris la défense. Le genre de regard qui signifie que ce n'est que partie remise.
Vraiment, Starkhaven l'épuise.

Mais il ne peut décemment pas filer sans au moins lui dire merci. Il n'a pourtant pas envie de lui dire merci, il doit se forcer à se tourner vers elle pour la regarder. Il n'y a rien de particulier sur son visage sinon de l'usure, de la lassitude. Il devrait lui dire merci.

- Veux-tu que je jappe à tes pieds en signe de gratitude ? Mais il n'a pas envie. Même les vieux chiens ont une fierté. Toutefois, il baisse bien vite les yeux, passe une main sur sa nuque endolorie et ravale ses mots : Désolé, je suis reconnaissant, c'est juste que... Tu n'avais pas à être aussi dure. Pourquoi frapper un homme à terre ? Je ne m'attendais pas à ce que tu... bref. Il s'arrête là, ses lèvres se pincent dans une grimace lorsqu'il souffle un : Merci.
Cela fait longtemps qu'ils n'ont plus grand chose à se dire.

Relevant les yeux, il lui trouve l'air fatigué aussi. Il repense au Grand Tournoi, à l'inauguration de la Cathédrale. Il a eu de la peine pour elle et ça l'agace d'avoir encore de la peine pour elle. Dans tous les cas, il reconnait volontiers qu'elle a plus de raisons que lui d'être fatiguée. Et pourtant c'est elle qui a fait un effort pour lui.
Alors pourquoi n'avait-il pas envie de lui dire merci ?

- Hum... tu as l'air... Il n'a pas le coeur à lui mentir en prétendant qu'elle a bonne mine. Mais il n'a pas le coeur non plus à lui dire qu'elle a une sale trogne. Puis, honnêtement, Ielvin aimerait quand même repartir avec toutes ses dents. Occupée. C'est le mot oui. Je ne te retiens pas. Hésitant sur la suite de ses paroles : Sauf si tu as besoin de quelque chose ?

Peut-être que plus que lui dire merci, il a un peu l'espoir de lui rendre la pareille. Non c'est ridicule. Il espère juste qu'ils se laisseront tranquilles désormais.
C'est ce qu'il y a de mieux pour tous les deux. Peu importe que le Créateur lui ait donné tort en les réunissant à cet instant précis : il pense que c'est mieux si leurs chemins ne se croisent plus.
Pourtant, il n'a pas envie de partir comme ça, le ventre plus bas que terre et la queue entre les jambes. Comme un chien, comme le rat qu'il est au fond.





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so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster.
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Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

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Pour ainsi se libérer du souvenir

« Très bien Messerah. Ça me semble être le plus raisonnable.
- Très bien. »

La Chercheuse ne fit que hocher de la tête en laissant passer un petit grognement d’assentiment. Les égratignures lancées à l’Elfe continuaient de lui laisser un étrange goût sur la langue : acide sur l’avant, amère à l’arrière, toujours pâteux, avec néanmoins ces élans de « reviens-y » tout en charriant quelques nausées. Comme si l’instant n’avait été qu’éphémère, que trop éphémère, mais qu’on ne voulait quand même que s’y replonger pour le rendre plus satisfaisant.

Seulement, on n’en tirait que du mutisme.

On n’en tirait que du mutisme quand l’esprit habile et taquin s’était envolé et que les mots ne résonnaient plus seulement avec moquerie, mais surtout avec sarcasme : qu’au-delà d’être drôles – pour ceux qui pouvaient trouver ça drôles –, ils n’étaient que trop vrais. Ielvin baissait les yeux et obtempérait avec docilité, attitude qu'il portait si mal ; il ne se défendait plus de rien mais attendait que le sort s’acharne comme s’il avait fauté. Il n’encaissait pas les coups mais les subissait. Chaque mot de la Chercheuse, chaque geste de la garde, chaque regard de la bourgeoise : il les avait acceptés comme un criminel acceptait sa peine, presque trop douce. Il rendit la bourse avec humilité et humiliation, et attendit sagement, enfant de plus de quarante ans.

C’est donc cela, une vengeance ? Toutes les bonnes femmes pleines de belles paroles avaient peut-être raison : la vengeance n’apportait rien, au final. Quand elle se rappela de Camille grouillant dans le sable, ou maintenant qu'elle voyait Ielvin rampant sur les pavés, elle n’en tirait aucun contentement.

En vérité, tout ce que Fionnuala tirait de ces mots, de cet instant, c’était une envie fugace de s’excuser – voire pire : de l’excuser. Et cette pensée la révulsa immédiatement : ses paupières se refermèrent à demi, ses sourcils se froncèrent, et ses bras se croisèrent sur sa poitrine, fermant la porte à toute autre indésirable intrusion.

Alors, quand tous les autres s’étaient éloignés, elle garda le silence après son grognement approbateur. Elle se demanda, oui, maintenant qu’ils étaient tous les deux seuls dans cette rue ; elle se demanda s’il allait détaler. Ce ne fut pas le cas. On assista à la place à un sursaut de fierté :

« Veux-tu que je jappe à tes pieds en signe de gratitude ?, mais cela ne dura pas, tandis que Ielvin baissa les yeux et continua plus lassement : désolé, je suis reconnaissant, c'est juste que... Je ne m'attendais pas à ce que tu... bref. Merci.
- Il fallait bien que je les convainque, non ?, rétorqua-t-elle sans réellement réfléchir. Si j’avais fait étalage de ton passif professionnel, je ne suis pas certaine qu’ils t’auraient laissé filer. »

Défense subite, quoiqu’inutile : car ses bras s’étaient décroisés et les mots tournèrent. « Je suis reconnaissant » et « merci », avec pour uniques réponses que lui rappeler qu’il était un bougre de mauvaise gens. Pitoyable. Pourtant, Fionnuala avait compris : elle aurait pu s’excuser. Ses valeurs chantristes lui auraient intimé de s’excuser, donner de l’eau à celui qui en nécessitait ; elle en serait sortie grande et méritante. Mais elle ne l’envisagea pas un instant : la balance de la justice penchait tant du côté de Ielvin que le plateau touchait le sol, voire se retrouvait à le creuser, secoué par les vents et les tremblements.

Alors, à la place, voyant qu’il se massait la nuque, souffrant de son air contrit, se rappelant, enfin, qu’il avait été secoué, la Chercheuse tourna son regard vers lui – et le baissa, peut-être, constatant plus lourdement sa gêne et son malheur –, puis lâcha :

« Tu es blessé ? »

Question imbécile : un Elfe comme Ielvin ne sortiait pas blessé d’avoir étésimplement secoué par deux gardes. Il avait plus d’épaules que ça, et sûrement vécu une vie plus dure ; loin du Palais et de la jolie literie… en témoignait la jolie cicatrice sur sa lèvre et les demi-portions échappées

Pourtant, blessé, il l’est…. Et sans comprendre réellement pourquoi, la question avait été posée.

Alors, à chaque fois que l’occasion lui était présentée, Fionnuala se détournait : comme si le bruit d’un chat sur les tuiles de terre cuite ou de murmures derrière des volets avaient attiré son attention. L’air faussement indifférent. Ou peut-être évitait-elle simplement un regard ? Elle ne tint pas longtemps, mauvaise fuyarde qu’elle s’avérait être : car son attitude abandonna peu à peu la nonchalance et l’agressivité de façade pour devenir plus… vraie ?

« Hum... tu as l'air... Occupée. Je ne te retiens pas. Sauf si tu as besoin de quelque chose ?
- Terriblement… occupée. Assez pour traîner dans le Mudshelf à la nuit tombée. Toi également tu m’as l’air… occupé, si je ne m’abuse… avec ces Nains ? »

Le rattrapage de fin de Ielvin ne tomba néanmoins pas dans l’oreille d’une sourde – parce que non, Fionnuala n’était pas occupée. Elle n’avait étrangement rien à faire et le vivait extrêmement mal. Alors, la suite de ses paroles ne lui appartinrent plus, et il se pouvait même que son visage et sa voix laissaient échapper des éclats de lassitude – non, pardon, d’occupation.

« Un verre. J’ai terriblement besoin d’au moins un verre, et peut-être même plus – mais on va commencer par un premier. »

Elle déglutit difficilement, le goût désagréable ne disparaissant pas de son palais, puis s’humecta les lèvres : la suite lui échappa autant qu’elle avait tentée de la retenir, tout à la fois supplique discrète et provocation étrange :

« Tu me l’offres ? »

Si elle avait été d’une humeur enjouée, Fionnuala aurait même concédé avec malice qu’elle n’avait plus les moyens de le payer maintenant qu’elle était suspendue – ce qui était incroyablement faux, surtout pour le temps que cela durait. Mais de toute façon, peu importait. Car son visage était plus las que rieur, et il s’alourdit à la pensée de cet entretien avec son supérieur.

Peut-être l’avait-elle oublié, à force de s’imaginer une immonde et débile vengeance. Peut-être avait-elle oublié qu’avant toute chose, elle l’avait tiré d’affaire.

Résumé

Les Nains sont partis, les gardes sont partis, il ne reste que Fionnuala et Ielvin qui ne savent pas réellement comment s'entendre ou se parler : dans le doute, la Chercheuse en profite pour demander de l'alcool.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Ielvin
Ielvin
Artisan tisserand
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Ielvin
Personnage
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Peuple : Elfe.
Âge : 42 ans.
Pronom.s personnage : masculins.
Origine : Pas ouf.
Occupation : Tisserand, ex-petite frappe réformée.
Localisation : Typiquement le Bascloître ou Clattercraft. Décidément pas dans les embrouilles.
Pseudo : Mâo.
Pronom.s joueur.euse : elle.
Crédits : Ielvin © Harteus
Date d'inscription : 31/08/2021
Messages : 258
Autres personnages : Niklaus & Sibeal.
Attributs : CC : 14
CT : 12
End : 15
For : 12
Perc : 18
Ag : 16
Vol : 10
Ch : 18

Classe : Civil, niveau 2
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Il faudrait qu'il s'écrase. Qu'il se taise pour une fois. Qu'il se fasse sage. Mais Ielvin n'a jamais été un type sage ou même simplement un chic type. Surtout avec elle. Il n'a pourtant plus 20 ans, pourtant plus rien à lui prouver. Mais ça lui fait mal quand même d'être devant elle le cabot désolé et désolant. Putain d'ego.

Il s'étonne tout de même quand elle lui demande s'il est blessé. Allons. C'est une tentative d'enterrer la hache de guerre ? Ou fait-il à ce point pitié ? Ielvin sait qu'il ne mérite aucune forme de sollicitude. Alors ça l'étonne. Il se méfie. Mais admet tout de même :

- Uniquement à mon amour-propre. Mais on y survit. N'en déplaise à certains. Quand on nait dans le Bascloître, il faut savoir composer avec ce genre d'esclandres. Apprendre à serrer les dents et accepter que le mépris gratuit fait partie du quotidien. C'est comme ça.

Et puis ils vont se quitter sans rien se dire de plus. C'est comme ça.
Quoique.
Ielvin ne peut retenir un regard stupéfié quand la Chercheuse lui avoue avoir besoin d'un verre. Pire. Qu'elle lui fait savoir qu'elle voudrait qu'elle l'invite. Alors là. Là Ielvin pourrait presque tomber par terre tant il est pris au dépourvu. Mais il se contente de la regarder un long instant de bas en haut, la bouche entrouverte avec cet air vaguement stupide de gars qui est en train de se demander s'il n'est pas en train de rêver.

- Bon. Il se reprend, fait mine de paraitre nonchalant et passe ses mains dans ses poches. Ça aurait été quelqu'un d'autre à un autre moment, il aurait souri et sans doute rajouté un commentaire lourd. D'accord. C'est la moindre des choses. Grogne-t-il. Parce qu'il ne faudrait pas qu'elle pense qu'il est heureux. En fait il ne faudrait pas qu'il soit heureux tout court. Oui voilà, un verre pour la remercier parce qu'elle lui demande et voilà ils se quitteront sans rien dire. Y'aura rien de plus et cette pointe comme une étincelle dans sa poitrine disparaitra. C'est rien du tout. Un tout petit écart de parcours sans incidence.

- Je connais une taverne pas très loin qui fait une bière au miel pas trop mauvaise. Un truc un peu bourge pour les visiteurs du couvent qui espèrent se débarrasser de l'odeur de fumier du quartier. Même s'il n'est pas là pour passer un bon moment, il n'est pas question non plus d'emmener une Vaël dans la pire gargote du coin.

Le blond fait un pas vers son interlocutrice, prêt à se glisser contre elle comme il le ferait naturellement avec n'importe quelle jolie fille qui lui demanderait un verre mais se ravise, passe la main qu'il s'apprêtait à poser sur son bras dans ses cheveux et lui fait simplement signe de le suivre.

Heureusement l'endroit n'est vraiment pas très loin. Ielvin, occupé à ruminer, se sent à peine gêné de ne pas faire la conversation parce que les minutes qui les séparent de l'établissement sont assez rapides pour que leur silence ne soit pas suffisamment lourd pour qu'il se prenne les pieds dedans.
La tête enfoncée dans son châle de fortune, il accuse l'étrangeté de cette situation comme responsable de ce début de malaise qu'il sent s'installer au fond de son estomac et ne se retourne qu'une seule fois pour lui adresser un rapide coup d'oeil rempli de questions qu'il se retient de poser. La perspective de se barrer en courant au détour d'une ruelle lui parait de plus en plus tentante mais le temps de se dire que même venant de lui ce serait très lâche, les voilà déjà arrivés.

- Après toi. L'invite-t-il à entrer en lui tenant la porte avant de s'engouffrer derrière elle et de se diriger promptement vers le comptoir pour commander deux bières au miel en essayant de ne pas penser au fait qu'il pourrait dépenser son argent autrement ou passer son temps avec quelqu'un d'autre. Quelqu'un comme Mana. Rah mais quelle plaie. Les femmes quelle plaie.

Les deux coupes remplies à ras bord s'écrasent en face de la Vaël alors qu'il prend place à côté d'elle et disparait presque la tête dans sa chope, avalant plusieurs grandes gorgées comme s'il voulait disparaitre dans sa bière (ce qui est un peu le cas).
La boisson a un goût étrangement amer aujourd'hui.

- Ah bin c'est vraiment encore plus dégueu que dans mes souvenirs. Finit-il par conclure avec un soupir en reposant son récipient. Bien sûr il faut que même l'alcool soit assez mauvais pour être contre lui, histoire que ce moment soit encore plus embarrassant.

Une petite voix dans sa tête lui dit qu'au point où il en est, il devrait carrément se laisser tomber sur la table, tête contre ses mains et se mettre à hurler et que ce serait sûrement moins bizarre que ce drôle de tête-à-tête qu'ils sont en train de vivre actuellement. Mais non. Il observe Fionnuala sans amorcer la discussion parce qu'il ignore ce qu'il est supposé lui dire et qu'il n'a pas le coeur à jouer les beaux parleurs ou l'elfe stupide de d'habitude. En fait, il entretient secrètement l'espoir que l'Enclin s'accélère soudainement et qu'une faille provoquée par l'Archidémon ne s'ouvre là maintenant sous ses pieds pour l'avaler tout entier.





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Capacité de tir : 8.
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Agilité : 11.
Volonté : 17.
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Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
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Pourtant, Fionnuala avait juré devant le Créateur, devant Andrasté, devant Ielvin lui-même, qu’elle le méprisait de tout son être.

Les mots prononcés restèrent un moment suspendus dans l’air, signes manifestes d’incrédulité : il fallait dire que la surprise explicite de Ielvin était partagée par une Fionnuala se demandant si elle regrettait sa demande. Elle n’en montra rien, elle continuait de se détourner, rattrapant des bribes de nonchalance, feintant le désintérêt, s’habillant de lassitude. Tout cela n’était-il que faux ? Ou n’avaient-ils de vrai que leur désir d’apparence ?

Il a toutes les bonnes raisons de refuser, vu notre dernier échange. Vues les années passées. Vus les derniers mois. Et tant pis s’il refuse, n’est-ce pas ? Je pourrais lui plaquer à la figure que ça ne m’importait pas, lui prouver que j’avais encore raison, et m’y casser les doigts. Et repartir, pour le mépris que je ressens pour lui. Peut-être même rappeler la garde pour leur dire que finalement, je me rends compte que je m’étais trompée, que cet Elfe était une odieuse pourriture, ou bien…  

« Bon. D'accord. C'est la moindre des choses. »

Ielvin avait accepté.

La guerrière acquiesça lentement, comme si cette réponse s’avérait finalement attendue, convenue, peu important ses pensées précédentes.


« Je connais une taverne pas très loin qui fait une bière au miel pas trop mauvaise.
- Alors ne traînons pas trop dans les rues. »

Le manège de l’Elfe reprit : un pas en avant, des mains lancées repartant dans les cheveux. Le toisant de haut, elle l’observa silencieusement, se retroussant tantôt les lèvres, attendant simplement qu’il prenne la route pour le suivre. Cela suffit à faire perdre un peu d’inattendu à la scène, à la ramener à la réalité. f

Parce que le silence qui suivit était gênant : non, Fionnuala n’y était pas habituée. Il y avait toujours motif à converser, non ? Sauf lorsque l’on n’avait plus rien à se dire. C’était leur cas. Ç’aurait dû rester leur cas. Pourquoi avait-elle formulé une demande aussi imbécile ? L’approbation opposée perdit de tout son sens, la gêne reprit ses droits, lui rappelèrent aux sentiments contraires, à la fatigue. Les doutes la ressaisirent. Peut-être qu’elle devrait s’en aller, elle aussi, elle la première, s’en tenir à cette promesse formulée aux pieds d’Andrasté. N’importe quelle excuse de Chercheur ferait l’affaire, pourvu qu’elle soit prononcée.

La perspective de retourner à la garnison la… fatiguait, cependant. Plus que de suivre l’Elfe. Cet Elfe qui se retourna une fois, une seule, sur le chemin, ce dont elle ne manqua. Ses yeux miel ne cachant pas les questions que ses lèvres pourtant fragiles réussirent à retenir. Pourtant, ni l’un, ni l’autre, ne parlèrent. Ils n’avaient plus rien à se dire. Un soupir franchit ses lèvres.

Ou bien… Avaient-ils encore quelque chose à se dire ? Des yeux plein de questions ?

La lumière d’une salle de vie aveugla les pavés, une curieuse invitation fit taire ses pensées.

« Après toi. »

Les prunelles noires s’attardèrent un instant sur cet Elfe blond lui tenant la porte, scène surprenante, difficile à avaler – fantôme de temps passés qui ne firent qu’effleurer l’esprit sans laisser d’autres traces. Acquiescement fugace. Ielvin aurait simplement pu entrer le premier et ouvrir assez grand ladite porte pour qu’elle se referme sur ses talons. Ç’aurait été plus simple à comprendre.

À l’instant où la pinte choqua le bois de la table, le service fut rendu. Alors, installée sur son banc, n’ayant rien vu d’autres que cette table vide, Fionnuala se demanda si elle n’allait pas finir seule. Seule à hésiter devant sa bière qu’elle avait à peine goûtée, après qu’un Ielvin prêt à détaler ait vidé ce fameux verre consenti d’une traite. Peut-être même sans payer.

À la place, il se décida à parler :

« Ah bin c'est vraiment encore plus dégueu que dans mes souvenirs.
- Tu as le palais qui devient plus sensible à mesure que tu prends des rides, c’est ça ? Je ne la trouve pas si terrible, cette bière. »

Meilleure que les bouteilles que tu trimballes chez toi.

Il y avait pourtant une pudeur à évoquer leur dernière rencontre, un voile que la Chercheuse se refusa de soulever : à la place, pour masquer sa propre gêne à ce que son esprit n’ait fait qu’effleurer la masure du bascloître, elle chercha à trouver son assise sur ce banc. Hésita un instant à demander au tenancier un coussin pour ce dos qui la tirait et qu’elle n’arrivait plus tout à fait à soulager : au point même qu’elle se retrouva à s’étirer, un gémissement perçant sa gorge.

Étrange spectacle.

Oui, étrange spectacle, surtout quand on cherchait à en deviner les reflets dans les yeux de Ielvin caché derrière sa chope : dans le reflet de ses pupilles, la bière ne suffit pas encore à rendre éclatant. La puînée Vaël avait déjà tourné les yeux vers lui, à son côté, depuis un moment. Comme si… comme si la proximité d’une pièce close rendait, semblait-il, sa vue plus acceptable.

Sauf que, pas de chance pour l’Elfe qui faisait décidément tous les efforts du monde pour tenter de rendre l’instant anodin, la dentelle n’était pas tissu seyant à la Chercheuse – ou peut-être n’avait-elle plus essayé d’en porter depuis si longtemps qu’elle en avait oublié et la douceur et la finesse. Fragilité inutile, refusée. Fionnuala avala ainsi d’une traite la moitié de sa pinte et lâcha avec autant de fermeté qu’elle reposa le cul de bois sur la table :

« Oui, cette situation est totalement insensée. N’attends pas de moi de feindre la normalité, de faire mine que c’est tout à fait anodin que nous nous retrouvions toi, et moi, dans cette taverne. Tu n’as pas besoin de te cacher derrière ta chope. »

La chaleur de l’alcool se dissipa à peine ces mots prononcés – soit, la bière n’était pas aussi terrible que le prétendait le citadin coupable, mais elle ne tenait pas un instant l’estomac. Voici le reproche qu’elle pourrait réellement formuler. Il lui faudrait manifestement plus d’un verre d’alcool, ce qui était d’autant plus terrible qu’elle était bien partie pour les boire, seule.  Alors, le coude attablé, sa tempe se cala contre sa main, et il lui parut bien moins compliqué de regarder directement Ielvin. Cette première réplique lança les suivantes :

« Je ne sais pas plus que toi pourquoi je t’ai demandé ce verre. J’avais juste vraiment besoin de boire un coup et ça aurait été indélicat de refuser ton invitation, n’est-ce pas ? Et tu avais aussi l’air d’en avoir plus besoin que moi, après ce foutu Grand Tournoi. »

Qu’avait fait Ielvin de ces derniers mois ? La question effleura sincèrement son esprit pour la première fois de la soirée. La Chercheuse avait entendu parler de son calvaire à l’épreuve de tir, et devait reconnaître avoir ri : beaucoup ri, accoudée à ce foutu balcon, seule, face à une cathédrale encore silencieuse, et à se demander si ce n’était pas là une des fameuses punitions du Créateur et de son ironie. Et après ça, de toute façon, elle n’avait pas eu la tête à penser à lui. N’en avait pas eu grand-chose à faire qu’il soit l’amant de la Championne de Starkhaven, alimentant plus de blagues salaces que d’anecdotes romantiques.

L’idée que cet évènement ait pu autant l’épuiser ne lui avait pas traversé l’esprit avant cet instant. Peut-être avait-elle désormais forcé une rencontre qu’aucun des deux ne voulait. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait. Sûrement était-ce avec sincérité qu’elle lâcha :

« Maintenant, tu sais, si cet échange constitue un tel calvaire pour toi, rien ne t’oblige à rester après ce verre. Même si… »

Les yeux se baissèrent un instant, puis se ressoulevèrent. Fionnuala ne voulait plus vraiment se dérober à toute cette absurdité : elle voulait faire face, oui, à ce moment qu’elle avait créé, et qu’elle concluait peut-être de ces mots :

« … je te remercie d’avoir accepté. C’est plus agréable à deux », nouvelle gorgée de bière.

Même avec toi.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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La taverne a beau être animée, elle ne l'est pas assez au goût de Ielvin. Le rire des autres clients et le claquement des tasses qui se croisent parviennent à peine à ses oreilles parce qu'il lui semble qu'il est définitivement tout seul. Tout seul avec Fionnuala. Ce n'est pas un moment de flottement, un instant de joie béate comme il en tant pu en connaitre par exemple en croisant le regard d'une fille qu'il aime (pour peu qu'il soit capable d'aimer), vous savez cette seconde où le monde semble devenir muet et qu'il n'y a plus que lui et elle. C'est plutôt un moment d'effarement, comme celui où la souris croise le regard du chat et qu'elle se dit « ça y est c'est pour moi ». Mais la chercheuse n'a rien d'un chat et lui n'a rien d'une souris sinon toujours cette envie de déguerpir sans demander son reste. Le félin c'est sa culpabilité, sa gêne, sa honte et toutes ces choses qu'il évite d'habitude qui comme ça l'acculent à ce coin de table.

Pourtant à la mention de ses rides - rides ? Où ça des rides ?, l'elfe se détend un peu. Il se racle la gorge, sent par instinct une boutade sortir et la retient en ravalant sa salive. On a dit qu'il était trop fatigué, trop misérable pour jouer le malin.
Il reprend une gorgée comme pour être sûr de ce qu'il avance et tire derrière sa chope une grimace suivie d'un haussement d'épaules. Non il ne la trouve pas bonne cette bière.

Tu n'as pas besoin de te cacher... Il le fait pourtant déjà mais repose sa boisson avec un froncement de sourcils intrigué. Toujours aussi rentre-dedans la Vaël.
Il écoute. Il rétorque même :

- Bin alors personnellement j'ai un bon souvenir du Grand Tournoi en fait... Il parle doucement, avec une hésitation dans la voix. Il y va à tatillons parce qu'il ne sait pas si le Grand Tournoi est vraiment un bon sujet de discussion. Pas après ce qu'il s'est passé lors de l'inauguration de la Cathédrale. En matière de bavardages, ils sont différents. Lui n'a pas sa franchise. Son indélicatesse même qu'il pourrait dire (mais ça fait partie des choses qu'il trouve charmantes chez elle).

Et il a raison de trouver ça charmant même si ça le touche là où il ne faudrait pas - il n'a pas le droit de ressentir quoi que ce soit.

- Je... Il a la surprise sur le visage même s'il ne voudrait pas que ça se voit. À deux. Ça lui coupe le souffle. Il faut qu'il reprenne une nouvelle gorgée, une grande inspiration pour trouver ses mots : C'est pas un calvaire. C'est bizarre mais c'est sincère. N'importe quel homme devrait s'estimer chanceux de pouvoir t'inviter à prendre un verre. N'importe qui sauf lui, mais n'est-ce pas de sa propre faute ?

Ça lui vient à l'esprit comme une flèche dans la poitrine que s'ils ne sont que tous les deux, que si c'est elle qui a insisté, c'est parce qu'ils sont tout seuls. Vraiment tout seuls. Que les gens autour d'eux ne comptent pas vraiment. C'est triste. Lui s'accommode plutôt bien de sa solitude parce qu'il l'a choisie et puis aussi parce qu'il a sa Néné même si elle grandit, même si Mana est partie. Mais elle, n'a-t-elle pas des camarades, une soeur, des frères, un amant avec qui s'échouer à la taverne ? C'est triste. On dirait que Fionnuala n'a pas de Néné dans sa vie et vraiment ça lui fait mal là où il fait de son mieux pour se préserver. Ça lui fait un pincement au coeur.

- Donc en fait t'es juste une pochetronne. Lance-t-il alors sur un ton un peu plus joyeux avec un sourire un peu forcé. Il pointe un doigt sur sa figure. Et moi j'suis vieux. Mais j'ai pas d'rides, c'est tes yeux qui déclinent. Un des effets secondaires de l'alcool qu'on dit. Et non, les pattes d'oie ça compte pas parce que ça rend beau chez les hommes.

Il avale une nouvelle lampée et puis rajoute :

- Bah t'as raison, c'est vrai qu'à deux tu passes moins pour une alcolo. Et qu'à deux c'est moins pénible même s'il pense qu'elle mériterait mieux. Je rigole bien sûr. Et il secoue la tête. Désolé j'suis fatigué aujourd'hui. Mais même s'il est fatigué il peut encore jouer les elfes badauds si c'est ce qu'elle veut.





The art of losing isn’t hard to master;
so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster.
One Art, Elizabeth Bishop.

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Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Pour ainsi se libérer du souvenir

Fionnuala Vaël avait de l'instinct.

Une voie intérieure, un souffle jouant doucement entre ses côtes. Un chatouillement grattant chaque faiblesse sur la peau et contre les os, devenant toujours plus insupportable à mesure que l’on ne l’écoutait pas : et qui, pourtant, à l’instant précis où l’on y cédait, libérait une telle félicité qu’on se jurait de ne plus résister la prochaine fois. Seulement, pour beaucoup de personnes, instinct se mêlait à manque de raison et amenait à la perte. Souvent, pour Fionnuala, elle avait pourtant su la porter sur le bon chemin. Vers la vérité.

Aujourd'hui, cette voix, ce souffle, ce chuchotement parlait, et la priait de regarder Ielvin avec plus d'attention. De cerner un peu mieux cet étrange oiseau qui menaçait de s’envoler à tout moment alors qu'il avait accepté, de lui-même, de rentrer dans cette cage. Enfin, ce qui ressemblait à une cage pour lui : parce que rien ne le retenait vraiment, même pas la promesse de lui offrir un verre.
Mais le chatouillement continuait à titiller ses poumons, et la voilà qui se lançait pour mettre à plat cette situation ubuesque. Elle sentit même que son intervention arrivait à détendre l’Elfe face à elle : les rides firent mouches, la bière goûtait toujours aussi mal, et il se trouvait même l’envie de rétorquer.

« Bin alors personnellement j'ai un bon souvenir du Grand Tournoi en fait…
- J’ai cru effectivement comprendre que, s'il y en a un qui a pu profiter de ce foutu Grand Tournoi, c’est bien toi », et les yeux noirs posèrent sur lui comme portant un jugement.

Fionnuala pensa à cette fameuse flèche perdue et les rumeurs qu'elle avait alimentées. Fionnuala pensa à cette Championne de Starkhaven et les histoires sur sa relation avec l'Elfe. Fionnuala pensa à ces paris volés, à cet argent paumé, à ceux qu’on avait avec facilité insultés de bâtards dans ce désordre causé. Des rumeurs qui, étonnamment, avaient eu du mal à remonter à son oreille, se mélangeant sans doute pour donner un résultat bien surprenant – quoiqu'elle n'avait définitivement aucun doute à penser qu'on puisse dire de Ielvin qu'il était un bâtard, même si l'acception sonnait aux oreilles de la Vaël avec plus d'honneur qu'elle ne traînait dans les bouches des quartiers populaires de Starkhaven.

Et puis, elle termina, se sentit un peu faible devant lui. Le chatouillement piquait son estomac. Fionnuala aurait pu ne pas aimer cela - mais à vrai dire, comment cela pouvait-il être pire qu’une habitude ? Et quelle faiblesse ressentait-elle réellement, alors qu’elle pouvait à tout moment le surpasser en taille, en poids, en armes, et maintenant même en force physique, lui qui l’avait libérée de tout souvenir ? Pourtant, elle se sentait faible, mais d’une faiblesse bienvenue, qui justifiait aux yeux d’un autre et pour la première fois en plusieurs jours ce besoin irrépressible de boire.

« Je…, Ielvin hésita, et Fionnuala sentit son attention se braquer sur ce simple début de phrase, la tête légèrement penchée et les doigts jouant avec les gouttes de condensation sur la terre cuite – elle dessinait, sûrement, des formes vagues à peine à portée de ses piètres talents artistiques. C'est pas un calvaire, les sourcils s'arquèrent, les yeux s'arrondirent, le souffle se coupa, les doigts se figèrent – dans quoi l'Elfe s'engageait-il ? N'importe quel homme devrait s'estimer chanceux de pouvoir t'inviter à prendre un verre. »

Le rire se coinça dans la gorge, se frappant un chemin étrange au travers de ses narines : on entendit sûrement  – le Créateur soit béni, l'Elfe avait assez capté son attention pour qu'elle ne soit pas en train de boire. Mais la voie maintenant ouverte, une certaine hilarité secoua sa poitrine, sa gorge, son visage. De ces rires que causaient l'absurdité et le décalage, de ces rires qui naissaient de l'oubli et la déshabitude, de ces rires qui trahissaient plus de malheur que réellement un instant de bonheur léger. De ces rires qui ressemblaient à ceux des enfants mais ne résonnaient qu’aux oreilles des adultes.

Et qui, pourtant, étaient d'une indéniable sincérité. Aucun homme n'avait jamais pris la peine de lui faire ressentir la quelconque chance qu'il aurait pu hypothétiquement avoir de boire un simple verre, d'eau ou d'alcool, avec elle, en sa compagnie, silencieuse ou affirmée. Le dernier qui avait goûté à cette chance avait recraché son fiel et son estomac, et elle s'était sentie complètement perclus de honte, parce qu'il était son supérieur.

« Donc en fait t'es juste une pochetronne, reprit-il soudain. Et moi j'suis vieux. Mais j'ai pas d'rides, c'est tes yeux qui déclinent. Un des effets secondaires de l'alcool qu'on dit. Et non, les pattes d'oie ça compte pas parce que ça rend beau chez les hommes.
- Je suis pourtant certaine d'y voir des rides et pas des pattes d’oie,elle poussait, oui, bien qu’en réalité elle ne voyait pas grand-chose de plus que l'ambre. Que tu le veuilles ou non, tu as dépassé l’âge très vénérable de quarante ans. »

Ielvin était vieux et « pochtron » à la fois - Fionnuala n’était qu’un peu ivre, oui c’était vrai, juste un peu mais elle ne tournait au moins pas autour de sa chope et embrassait cet alcool les bras tendus. Amant éternel. Elle savait dans quoi elle baignait, aussi étrange que paraissait l’instant. Sans réussir à ignorer ce chatouillement qui continuait à lui gratter les côtes.

« Bah t'as raison, c'est vrai qu'à deux tu passes moins pour une alcolo. Je rigole bien sûr. Désolé j'suis fatigué aujourd'hui.
- Tu sais il y a de quoi être fatigué quand on passe sa vie à fuir. Même si tu le mérites totalement : tu devrais peut-être vraiment arrêter de t’attirer des ennuis comme tu l’as fait avec cette brigande. »

Elle était piquée au vif, la noble ; elle était ivre, la femme ;  elle était fatiguée, la Chercheuse. Sauf que Fionnuala Vaël avait de l’instinct, et avec lui des certitudes : les deux marchaient de compagnie pour toujours la porter plus loin en avant. Plus profondément. Dans cette soirée qui n’avait aucun sens, mais dans laquelle l’instinct et les certitudes venaient à glisser leurs bras sous ses aisselles pour qu’elle continue d’avancer…

« Tu as bien Yara - ou bien est-ce Mana ? je ne sais plus - qui t’attend chez toi. Peut-être que cette femme, au moins elle, ne mérite pas ça… », et la bière goûtait terriblement amère dans sa bouche, mais elle devait avouer qu’elle aimait ça.  

Si l’on parlait bien de la Championne de Starkhaven et pas d’une autre fréquentation à la volée, Fionnuala doutait très fortement que cette femme ne mérite quoi que ce soit : elle puait une vulgarité qui était antipathique à la puînée Vaël. Mais ce n’était décidément pas à elle de juger des fréquentations de Ielvin.

« Cette femme doit bien valoir le coup que tu sois fatigué, aujourd’hui, et que tu arrêtes enfin de chercher la moindre occasion de tout ruiner. Sinon tu risquerais de tomber sur un matou bien trop gros pour toi à la fin, auquel tu te sentirais obligé d’offrir une bière alors que tu as juste encore envie de tout cacher. Sauf si au contraire c'est à cause de cette Yara que tu fuis ce soir et t'attires autant de soucis. »

Non je n'en doute pas vraiment mais je n'en ai rien à faire de la Championne en ce moment. Intuition se changeait doucement en provocation : et Fionnuala cherchait des yeux l'ambre, celui que l’âge n’avait fait que rendre plus sincères. Elle cherchait la culpabilité. Peut-être finalement se trouvait-il dans une cage - se trouvaient tous les deux dans cette cage construite par les années, et qu’on essayait juste de noyer. Ils étaient là pour boire, ce soir, et Fionnuala ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Plus les deux parlaient, plus elle avait une bonne raison de boire, ce qui la changerait un peu des derniers soirs.

« En tout cas, si je suis alcoolique, tu ne vaux pas beaucoup mieux : ta chope est presque vide. Si tu veux je t’offre la suivante… avant d’ajouter, secouée d’un rire incrédule - qu’est-ce qu’il pouvait être con Ielvin quand il s’y mettait : puisqu’apparemment n’importe quel homme devrait s’avérer chanceux de boire un verre avec moi. »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Ielvin
Ielvin
Artisan tisserand
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Ielvin
Personnage
Illustration : tragic.jpeg

Peuple : Elfe.
Âge : 42 ans.
Pronom.s personnage : masculins.
Origine : Pas ouf.
Occupation : Tisserand, ex-petite frappe réformée.
Localisation : Typiquement le Bascloître ou Clattercraft. Décidément pas dans les embrouilles.
Pseudo : Mâo.
Pronom.s joueur.euse : elle.
Crédits : Ielvin © Harteus
Date d'inscription : 31/08/2021
Messages : 258
Autres personnages : Niklaus & Sibeal.
Attributs : CC : 14
CT : 12
End : 15
For : 12
Perc : 18
Ag : 16
Vol : 10
Ch : 18

Classe : Civil, niveau 2
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Le vénérable âge de quarante ans. Il lui semble entendre la voix de son propre vieux en écho de la boutade qui lui est adressée. À ton âge j'étais déjà marié avec des enfants ! Qu'il lui aurait dit le bougre. L'espace d'une seconde, il peut presque sentir le regard réprobateur de son pater dans son dos, comme une menace fantôme, un soupir venu de l'outre-tombe. Mais il reprend une gorgée, chasse le spectre de ses pensées : il en a déjà gros sur le moral, pas besoin de rajouter le poids de toutes les attentes paternelles sur ses épaules. Puis comme il l'a déjà dit, il n'est pas là pour ruminer.

Il regarde la Chercheuse, grimace légèrement quand elle lui reproche encore (et encore) de passer sa vie à fuir. Mais fuir c'est la seule chose qu'il sait faire. C'est la seule chose qu'il puisse faire. Il n'est pas question de choix, sinon celui de survivre. Si ce n'était pas elle, il lèverait les yeux au plafond. Mais parce que c'est elle il se contente à nouveau d'encaisser la pique sans y répliquer. Il la mérite. Il ne s'attend pas à ce qu'elle comprenne et encore moins à ce qu'il lui pardonne un jour. Les gens comme lui n'ont pas le luxe de pouvoir s'offrir le pardon.

- Ce n'est pas ma faute si les embrouilles m'aiment trop. J'ai beau essayer de les fuir, elles viennent toujours me courir après. Rétorque-t-il tout de même en faisant mine de ne pas du tout être affecté par le reproche. Toujours la même excuse.

Toutefois, alors qu'il fait de son mieux pour se cacher derrière sa chope, la suite de la conversation lui fait avaler de travers. Alors que la Vaël lui parle de ses femmes, Ielvin s'étouffe avec la mousse de sa bière, repose sa boisson sur la table tout en manquant de cracher à la figure de son interlocutrice et finit par avaler sa gorgée avec un hoquet qui se transforme rapidement en gloussements.

- Allons Fiona tu es bien renseignée, serais-tu jalouse ? S'exclame-t-il, hilare, avant d'enchaîner rapidement, levant les paumes en signe de reddition comme pour s'éviter une baffe qui aurait tôt fait de se perdre. Mana à peine a-t-elle été sacrée a mis les voiles sur son nouveau bateau. J'la blâme pas, une nana comme elle doit rester libre comme l'air. Elle est mariée à sa mer, grand bien lui fasse ! Il aurait quand même aimé pouvoir lui dire au revoir comme il se doit. Et peut-être même lui roucouler une fois de plus tout le bien qu'il pense d'elle. Ça lui fait mal de l'admettre, mais elle lui manque. Y'en a pas deux des comme elle dans tout Starkhaven.
- Mais Yara ! Il essuie d'un revers du doigt une larme au coin de l'oeil. Yara ! Fiona voyons ! Tu n'es pas sérieuse ! Elle a même pas la moitié d'mon âge, pour qui tu m'prends ? Et puis c'est surtout que Yara et lui se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Enfin presque. Mêmes tâches de rousseurs, mêmes yeux, même talent pour s'attirer les ennuis. Mais ça, la Chercheuse ne le sait pas. Elle ne doit pas le savoir.

Il y a tout de même quelque chose d'hilarant à constater qu'elle a gardé en mémoire l'existence et le prénom de Yara. Et que sa première déduction est qu'ils sont amants. Vraiment, Ielvin doit être vraiment très bas dans son estime, il conçoit très bien l'image qu'elle doit avoir de lui : celui d'un bel elfe baratineur qui n'a aucun scrupules pour s'acoquiner avec toutes les midinettes qu'il croise sur son chemin. Eh. Au moins doit-elle trouver qu'il n'a pas encore perdu tous ses charmes... Serait-ce là presque un compliment ? Alors que la triste réalité c'est que personne ne l'attend plus à la maison. Il y a de quoi avoir un fou rire.

Sans doute aurait-il pu s'enfoncer dans la brèche, faire croire que oui, Yara est sa mignonne du moment. Cependant, le blond a beau être une crapule, la perspective même que la Vaël s'imagine qu'il existe quoi que ce soit de romantique entre lui et sa nièce lui retourne un tant soit peu l'estomac maintenant qu'il a fini de rire. C'est... c'est malsain c'est tout. Néné c'est sa Néné, sa potiote, sa louloute, sa précieuse. C'est la gamine à qui il a changé les couches et essuyé les joues pendant des années. Et s'il faut mentir - car il faut toujours mentir, autant le faire correctement. Il y a des mensonges plus éthiques que d'autres. Du moins des mensonges un peu plus légers sur sa conscience que d'autres.

- C'est ma nièce ! C'est tout son monde à lui. Mais oui je te laisse m'offrir la suivante pour t'excuser de m'avoir pris pour un affreux jojo coureur de jupons au lieu de l'oncle exemplaire que je suis. Il finit d'un trait le fond de sa chope et la colle entre les mains de la brune. Mais t'es pas si loin de la vérité, elle vaut toutes les cernes sur mon visage et tous les bleus sur mon échine cette fille là. Soupire-t-il.

Si elle savait seulement.
Un mensonge est toujours plus facile à avaler quand on l'enrobe d'une bonne couche de vérité.





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Magie : 14.
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Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
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Pour ainsi se libérer du souvenir

Moitié agacée, moitié amusée, la Vaël roula des yeux lorsque Ielvin trouva encore une justification ridicule à ses habitudes fuyardes : bien évidemment, toute la faute revenait toujours aux embrouilles, jamais leur commanditaire ; il était bien connu qu’elles toquaient à la porte de n’importe pour s’installer comme des poux, sources intarissables de jérémiades et de démangeaisons – peu importait l’ordre, d’ailleurs. Bien évidemment, les embrouilles n’arrivaient jamais parce qu’on les avait provoquées en jouant dans la mare des sangsues ou en agaçant la fourmilière : elles ne mordaient pas parce qu’on les embêtait, ne s’accrochaient pas parce qu’il y avait encore des richesses, sang et vengeance, à arracher, non… Rien ne les provoquait jamais.

Fionnuala tâtonna un peu la table en bois avant de réussir à saisir son verre et en avaler plus rapidement la bière : le tour suivant s’annonçait et elle ne comptait pas rater cette nouvelle occasion d’en profiter. Son for intérieur ne cessait de lui répéter qu’il était bien mieux de boire accompagnée que seule ; de lui répéter d’oublier que c’était Ielvin en face – qui, finalement, n’était pas compagnie si contrariante que cela. Une fois qu’on s’habituait à son flot incessant de paroles, de ses pirouettes langagières récurrentes.

Et la Vaël y était bien habituée.

« Allons Fiona tu es bien renseignée, serais-tu jalouse ? »

La pinte coincée entre ses dents, la bière au miel resta suspendue sur ses lèvres : son regard erra un instant à l’Elfe. Les sourcils se froncèrent, les doigts se crispèrent – et il s’en défendit immédiatement, paumes levées mais visage pris à un rire franc. Seulement la jalousie lui aurait tiré un sourire ; mais le diminutif, quant à lui, la tendit immédiatement. Comme toujours dans la bouche d’autrui. Aucune objection ne fusa ; elle avala, simplement, tandis qu’il tenta sans tarder de se rattraper, secoué par une hilarité lui allant beaucoup trop bien au teint.

« Mana à peine a-t-elle été sacrée a mis les voiles sur son nouveau bateau. J'la blâme pas, une nana comme elle doit rester libre comme l'air. Elle est mariée à sa mer, grand bien lui fasse !
- Peu étonnant… », souffla-t-elle en réponse ; même si elle ne comprenait pas cet attrait qu'on pouvait avoir pour la mer, qu'elle ne connaissait pas.

La disparition de Manaohani avait fait partie des quelques informations peu difficiles à récupérer – même si les ragots allaient bon train et, avec eux, nombre de commentaires insupportables. Une humiliation de plus pour le Prince de Starkhaven que sa Championne, déjà peu recommandable, lève rapidement les voiles avec son trophée et sa récompense, sans demander son reste ni. Comme une conclusion à la hauteur du Grand Tournoi – de quoi énerver assez fort la Chercheuse sur de nombreux points, elle déjà bien méprisante sur le sujet.

Mais voir Ielvin affecté par ce nom ? Cela ramenait cette femme à une échelle plus humaine, et rappelait qu’elle avait un entourage – qu’elle connaissait au moins un peu. Enfin, maintenant. Quelques minutes plus tôt et quelques verres de moins, elle s’était sentie d’humeur plus chafouine. Là, l’alcool ne la conduisit qu’à ajouter ces mots qu’elle retenait de la question précédente :

« Aurais-je seulement des raisons d’être jalouse ? »

Il sembla qu’il n’y avait que son regard bas et l’hilarité de l’Elfe pour entendre ces mots, car le voilà qui continua entre deux esclaffements :

« Mais Yara ! Yara ! Fiona voyons ! Tu n'es pas sérieuse ! Elle a même pas la moitié d'mon âge, pour qui tu m'prends ? »

Un air surpris passa sur le visage de la Chercheuse, et ses sourcils se haussèrent : ce n’était pas tout à fait la réponse à laquelle elle s’attendait, à dire vrai. Assez pour la souffler et la faire taire, et attirer toute son attention sur ce qu’il avait à préciser à ce sujet-là :

« C'est ma nièce ! Mais oui je te laisse m'offrir la suivante pour t'excuser de m'avoir pris pour un affreux jojo coureur de jupons au lieu de l'oncle exemplaire que je suis, et Fionnuala réceptionna le verre vide avec vigueur. Mais t'es pas si loin de la vérité, elle vaut toutes les cernes sur mon visage et tous les bleus sur mon échine cette fille là.
- De ce que j’ai cru comprendre, parce que me renseigner est bien mon métier et que tes voisins et collègues sont plutôt… loquaces, qu’elle tenta de se rattraper, tu es... hum..  bien un « affreux jojo coureur de jupons »… bizarrement, ils évoquaient moins souvent l’oncle exemplaire. »

Un sourire pourtant s’étalait sur ce visage fatigué : il y avait effectivement quelque chose de touchant, de satisfaisant, à voir Ielvin fier de quelque chose d’autre que sa propre personne. Et puis, elle n’oublia pas qu’il avait accepté sa proposition.

« N’abuse pas trop de ma bourse, qu’elle lâcha sous l’ivresse, sans peser ses mots : même si je nettoie après lui, mon supérieur ne compte pas me verser d’argent les prochains temps – une manière détournée de se rappeler qu’elle était suspendue. Et puis, je ne suis pas certaine que mon père m’ait réservé des étrennes cette année. »

Et sans forcément prêter attention à une quelconque réaction, Fionnuala se leva et approcha du comptoir, se permettant de réellement souffler – de retirer Ielvin de son champ de vision, un instant, et de rassembler ses pensées et ses conclusions pour reprendre pied. Exploit malvenu quand on avait décidé de boire avec un bavard.

« Si vous avez un verre d’une quelconque liqueur, murmura-t-elle à l’égard du tenancier en alignant quelques pièces sur le comptoir, ce serait à consommer tout de suite. »

Le petit verre s’arrêta dans sa main et, à vrai, elle n’écouta pas le parfum de ladite liqueur ; et l’avala bien trop vite pour le goûter réellement. C’était que la guerrière avait procédé à une observation rapide de la salle, évitant soigneusement l’Elfe laissé seul, et qu’elle avait repéré la barrique de Nain dans un coin : qui, lui, n’avait pas lâché leur table du regard, et reporta son attention sur la guerrière à l’instant où elle commença à le fixer. Leurs prunelles, d’aussi loin qu’elles étaient, se soutinrent un long moment, avant que ce ne soit elle qui adopte le plus mauvais des airs. Alors, il quitta calmement les lieux, torse dans sa direction, défi à ce qu’elle le suive et règle ses comptes avec lui. Ce qu’elle envisagea sérieusement avant qu’on ne lui ramène la bière. Ne se voyant pas traîner plus longtemps au comptoir, elle retourna donc vers l’assoiffé du soir.

« Tiens, et la chope fut déposée et glissée entre les mains de l’Elfe avec plus d’habileté qu’on ne s’attendrait d’une géante manifestement ivre. J’espère que tu apprécieras mieux la bière lorsqu’on te l’offre. »

Fionnuala se rassit sur sa chaise : mais, plutôt que de se recentrer sur sa pinte, elle resta droite, s’étira un peu le dos fatigué. Puis elle profita de la condensation de l’alcool sur la chope pour passer une main fraîche dans sa nuque et écarter les mèches maintenant trop longues qui l’y chatouillaient, tentant vainement de se recoiffer : elle avait un peu oublié le barbier ces dernières semaines, et même aucun miroir n’arrivait à sauver la donne. Sa coiffure était bien trop négligée, autant que son visage un peu rougi par l’eau agressive – naturellement -, mais également sec par l’absence de soin. Affaire perdue : mais elle devrait quand même s’occuper de tout cela, prochainement.

La déclaration tomba dans une expiration quand elle estima avoir fini, et que la Vaël reposa ses coudes sur la table tordue, et ses yeux dans le miel : non pas de la bière, trop peu dérangeant, mais celui du regard de l’Elfe, avec ses réponses difficiles à tirer.

« Vous vivez seuls avec ta nièce. Dis-moi… c’est une orpheline, n’est-ce pas ? Et il n'y a personne d'autre pour la garder dans ta famille ? Ça ne doit pas facile de vivre avec une gamine dans le bascloître. »

Des souvenirs remontèrent à son esprit, nombreux : parmi lesquels des vêtements féminins totalement désordonnés traînant autour de leur lit, et qu’elle avait eu le temps d’observer. Et puis, pas grand-chose dans cette masure n’avait eu l’air d’évoquer une famille : elle ressemblait bien plus à une piaule dans laquelle l’on n’avait pas compté s’installer. Elle fronça les sourcils, la Chercheuse, et but un coup, et encore un autre – avant d’ajouter avec bonne foi, quoiqu’un peu fort, parce que peut-être qu'elle avait bien un peu trop bu :

« Ceci dit… Je ne t’ai même pas pensé à te demander : quel âge a-t-elle ? »



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Ielvin
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Peuple : Elfe.
Âge : 42 ans.
Pronom.s personnage : masculins.
Origine : Pas ouf.
Occupation : Tisserand, ex-petite frappe réformée.
Localisation : Typiquement le Bascloître ou Clattercraft. Décidément pas dans les embrouilles.
Pseudo : Mâo.
Pronom.s joueur.euse : elle.
Crédits : Ielvin © Harteus
Date d'inscription : 31/08/2021
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Autres personnages : Niklaus & Sibeal.
Attributs : CC : 14
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Classe : Civil, niveau 2
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Jalousie, un grand mot pour une grande dame. 20 ans plus tard, pourquoi serait-elle jalouse ? D'abord il faudrait qu'elle soit intéressée. Oh ce serait une autre, Ielvin l'incorrigible romantique se plairait volontiers à y croire. À voir des signes qui souvent n'existent que dans sa tête et que parce que ça lui convient. Toutes les opportunités sont bonnes, en affaires comme en amour. Mais cette Chercheuse, ce n'est justement pas n'importe quelle femme. Et ça Ielvin l'a déjà appris à ses dépends.
Alors quand bien même l'espace d'un instant, un futile foutu instant de nostalgie, il y croit.
Et quand l'instant retombe, quand la prudence reprend le dessus sur le coeur, il s'en veut d'y avoir cru. Encore une fois.

Même pour une Chercheuse, elle pose beaucoup de questions. Sur lui, sur Yara. Si ce n'est pas la jalousie - car il est vrai qu'elle n'a aucune raison d'être jalouse, qu'est-ce donc ?

- Ah ah qu'est-ce que j'y peux si tes sources sont mauvaises langues ? Rétorque-t-il en agitant de la main, tout de même amusé de savoir que sa bonne réputation le précède même en dehors du Bascloître. Un midinet qui se permet de ramener une sang mêlée dans le quartier et s'en va papilloner d'une couche à l'autre - parfois sans même un au revoir, tu m'étonnes que les commères du voisinage doivent l'adorer. Coureur de jupons je veux bien mais affreux certainement pas !

L'elfe observe la Vaël se lever et se diriger vers le comptoir. Il profite de ce bref moment pour cogiter, relâcher son sourire pour mieux le rebrandir plus tard et se demander ce que son interlocutrice a bien voulu dire en évoquant son supérieur et son père. Voilà qui explique sans doute sa drôle de mine. Mais pas son intérêt soudain pour sa mondaine petite vie d'elfe miséreux. Le blond se sait d'excellente compagnie mais doute que cette conversation soit totalement anodine.
Fichtre.
À peine sa chope est-elle réapparue, qu'il se jette dessus :
- Merciiii ! Vous êtes trop généreuse Messerah ! Chantonne-t-il, un sourire à pleines dents pour cacher cette méfiance qui jamais ne le quitte vraiment.

Il prend une grande gorgée, lâche un « AH » théâtral comme si cela faisait des années - et non quelques minutes, qu'il ne s'était pas épanché le gosier puis se prête candidement au jeu de l'interrogatoire :

- Pire qu'une orpheline, c'est une bâtarde ! Une mi-humaine ! Parce que ma soeur a été chassée de la maison pour s'être entichée d'un pêcheur de Cairnayr. Déjà que les parents avaient commis l'infâme crime de s'aimer entre oreilles plates et pointues, personne ne se serait encombré de leur rejeton. Et si le ton est désinvolte, chacun de ses mots est en vérité méticuleusement choisi. Mais c'est toujours plus facile au bascloître qu'au grand port. Au moins on peut y vivre autrement qu'en écaillant de la poiscaille. Quand ses parents sont morts il n'y avait aucune raison de rester là-bas.
Et puis il y avait la famille. Avant la mort d'un des jumeaux, avant la guerre des rats. Enfin il y a toujours la famille même si ce n'est plus qu'elle et lui maintenant.

Comptant rapidement sur ses doigts, il continue :

- Hmm... Plus d'la vingtaine maintenant, 21 ? 22 ? Oh ça passe vite, j'ai arrêté d'faire gaffe à partir du moment où j'ai plus eu à lui essuyer les fesses. Bientôt c'est elle qui s'occupera des miennes héhé. Et quelque part, elle le fait déjà.

Le roublard ne manque pas de remarquer la posture de sa vis-à-vis et le rose qui est venu teinter ses pommettes. Nul doute que Fionnuala est déjà un tantinet alcoolisée. Quelle mauvaise alcoolique, Ielvin s'attendait un peu à mieux. Ceci dit ça rend la chose plus facile pour lui. Pour l'instant en tout cas. Et puis il compatit.
Elle a vraiment l'air fatiguée. Sincère même qu'il dirait.
Dommage que lui ne le soit jamais tout à fait. Même après une rude journée, ce n'est pas une pinte qui suffira à l'émoustiller (surtout pas après avoir suivi le rythme infernal de Mana, tant pis pour son foie).

- Mais assez parlé de moi ! C'est ton chef qui te met dans un tel état ? Ça doit être un sacré bonhomme s'il te tient tête, j'aimerais pas le croiser. Habilement dévier la conversation. Et en parlant de gamin, ta soeur la bonne dame de Corintamh comment qu'elle va ? Elle ne doit plus en avoir pour longtemps non ? Elle était déjà énooooorme lors du tournoi ! Il mime le ventre de la Byrne, exagérant volontairement sa taille. Je veux dire, elle était rayonnante ! Ça va pas te faire étrange d'être tata ? Traçant un cercle sur la table du bout du doigt, il ricane à nouveau : Tantine Fiofio. Ça sonne bien. Et il rajouterait volontiers que le Prince et la Princesse doivent être aux anges seulement, il doute fortement que cela soit vrai.

Puis il espère juste que la perche qu'il tend soit assez évidente pour qu'elle l'attrape et délaisse sa pauvre nièce qui fait déjà suffisamment n'importe quoi pour avoir de surcroit une Chercheuse à ses trousses.





The art of losing isn’t hard to master;
so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster.
One Art, Elizabeth Bishop.

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Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
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Fionnuala Vaël
Personnage
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Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Pour ainsi se libérer du souvenir

Il n’aura pas fallu un moment pour que la scène, d’allégée, se retrouve emprunte d’une nouvelle lourdeur. Parler de sœurs paraissait avoir un effet… lestant.

On aurait pu croire, en constatant à quelle vitesse elle arrivait à passer du rire aux larmes. Enfin, non, Fionnuala ne pleurait pas non plus : mais les questions sur la vie d’Ielvin lui laissait un étrange goût sur le palet, une bizarre vague dans la gorge, la poitrine, le ventre. Comme si la soirée avait pris un autre ton, retrouvé sa nausée du début : comme un sentiment de trop grande intimité et de non-dits. Pourtant, avec l’alcool, ils avaient plus de raisons de se lâcher et ils le faisaient ; et lui ne cessait de plaisanter et de tout faire pour alléger la situation.

De papillonner des yeux et des lèvres pour attirer son attention ailleurs ? La voilà pourtant plongée dans ses yeux miel, robe plus agréable que celle de l’alcool.

« Pire qu'une orpheline, c'est une bâtarde ! Une mi-humaine ! Parce que ma soeur a été chassée de la maison pour s'être entichée d'un pêcheur de Cairnayr. Déjà que les parents avaient commis l'infâme crime de s'aimer entre oreilles plates et pointues, personne ne se serait encombré de leur rejeton. »

Attentive, Fionnuala acquiesça à chaque information, essaya de s’imaginer à quoi pouvait ressembler la vie dans le port de Starkhaven : mais elle ne connaissait pas bien Cairnayr, et bien moins la vie de pêcheur. Des lacunes bien difficiles à surmonter quand on avait sa naissance, quand l’on n’avait pas quitté les très hauts murs de marbre avant ses dix-sept ans. Alors s’imaginer l’ancien domestique les mains dans le poisson et les doigts dans les filets, aux côtés d’autres ombres.


Alors, ces réflexions faisant difficilement leur chemin, Fionnuala demeura silencieuse.

« Mais c'est toujours plus facile au bascloître qu'au grand port, continua-t-il avec désinvolture. Au moins on peut y vivre autrement qu'en écaillant de la poiscaille. Quand ses parents sont morts il n'y avait aucune raison de rester là-bas.
- Que leur est-il arrivé ?, qu’elle demanda avec sérieux et sincérité. À ta sœur, aux parents de Yara ? »


Difficile de penser, malgré les accents joyeux de Ielvin, que la conversation continuerait dans l’allégresse : il fallait croire que les doutes couvaient depuis le début.

« Hmm... Plus d'la vingtaine maintenant, 21 ? 22 ? Oh ça passe vite, j'ai arrêté d'faire gaffe à partir du moment où j'ai plus eu à lui essuyer les fesses. Bientôt c'est elle qui s'occupera des miennes héhé.
- Hum. »

Le trait d’humour ne fit pas réellement mouche : dans un soupir, les yeux de Fionnuala se détachèrent de leur sujet, bière ou Elfe, et se perdirent un instant dans les bois abîmés et les dizaines de griffures, prises à d’étranges pensées – mais dans le fond, elle ne sut pas elle-même quel était leur contenu, puisqu’elle se perdit surtout dans les vapeurs alcoolisées qui avaient pris possession de son esprit. La main continuait à caresser la pinte, à chercher la froideur de la condensation, les gouttes glissant entre ses doigts mais, en vain : elle y trouva plus de chatouillements que de réconfort.

« Mais assez parlé de moi !, la voix d’Ielvin la tira de sa rêverie et la ramena à lui dans une inspiration. C'est ton chef qui te met dans un tel état ? Ça doit être un sacré bonhomme s'il te tient tête, j'aimerais pas le croiser.
- Me mettre dans quel état ? »

Les sourcils se froncèrent immédiatement ; la bouche se tendit. La question avait fusé avec rudesse et défense. De quoi parlait-il ? De la fatigue ? Évidemment de la fatigue : elle n’avait pas souvenir que sa tête ait connu le moindre apaisement depuis Tollecourse, que ce soit de jour, comme de nuit. Oui, bien sûr, Keith était à l’origine de cette fatigue – lui et tant d’autres noms qui s’alignaient en une interminable liste dans laquelle l’Elfe y figurait.

Et il avait bien raison d’espérer ne jamais le croiser. Ce devrait être le rêve de tout Starkhaven ; l’objectif de tous leurs efforts. Mais il n’y avait aucune raison pour qu’un banal tisserand du bascloître attire l’attention d’un Chercheur, soit-il le plus sale des hérétiques de Starkhaven.

Non, rien qui ne justifiait qu’il profite actuellement d’une pinte offerte par une Chercheuse, et qu’elle ne trouve pas grand-chose à dire à cette remarque hormis un haussement d’épaules.

« Et en parlant de gamin, ta soeur la bonne dame de Corintamh comment qu'elle va ? Elle ne doit plus en avoir pour longtemps non ? Elle était déjà énooooorme lors du tournoi !
- Je crois que son enfant arrive pour la fin de Gardien, réfléchit-elle distraitement, si tout se passe bien. Que le Créateur fasse que ça se passe bien.
- Je veux dire, elle était rayonnante ! Ça va pas te faire étrange d'être tata ? Tantine Fiofio. Ça sonne bien.
- Je… »


Fionnuala butait, réfléchissait, se cherchait des mots. Se demandait bien ce qu’elle pouvait ajouter à cette phrase, à ces questions qu’elle avait écartées dans le tourment des autres problèmes familiaux. La liqueur qu’elle n’avait pas pu goûtée laissa des relents amers, et elle se sentait l’envie et le besoin de sortir, maintenant. Le besoin de fuir, et elle n’osait même plus vraiment regarder Ielvin.

Soudainement, sa pinte quasi-vide portait une robe ambrée plus agréable que les yeux de l’Elfe.

« Oui, ça va être étrange, mais j’imagine que tu sais ce que c’est… Je ferais bien ce qu’Eibhlin me dira de faire de mieux pour son enfant. »

Je resterai à ma place, n’est-ce pas ? Et je prierai.

Sauf qu’elle sentait bien qu’elle n’aurait pas le droit à un neveu, à une nièce, comme Ielvin avait droit à sa Yara.


« Hum », et la Vaël vida sa bière d’une dernière traite.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Qu'est-il arrivé à la soeur de Ielvin ? Où donc est passée Isene ? C'est délibérément que Ielvin ne répond pas à la question. Ou plutôt y répond avec une nonchalance proportionnelle à la vive douleur aiguë qui vient piquer sa poitrine :

- Oh ils sont morts. Il balaye le sujet avec un sourire et un geste de la main. Il balaye sa soeur, les souvenirs qu'il a d'elle, les rires qu'ils ont partagé ensemble et les galères aussi. Tout ça il les noie dans une gorgée de plus comme il l'a fait toutes ses années.
Il sait de toutes façons qu'elle reviendra pour lui. Comme souvent. Dans ses songes, dans ses rêves, dans ses soupirs. Il reverra son corps, inerte, étalé sous la bruine. Cette énorme flaque de rouge dispersée entre les dalles du port, les vêtements et le visage humide de pluie, de boue, de sang. De ses larmes. Comment pourrait-il de toutes façons mettre les mots justes sur cette entaille, cette absence ? Isene n'est plus là. Elle a disparu. Il ne se souvient même plus de son rire, de la forme de ses pommettes, la chaleur de ses mains. Il ne lui reste que cette colère sourde doublée de la peine coupable accompagnant la dernière image qu'il lui reste d'Isene.

C'est trop dur.

Il enchaine sur des choses légères, des choses supposées heureuses. La venue d'un enfant c'est censé rendre heureux non ?
Mais en voyant la tête de Fionnuala qui se décompose lorsqu'il parle de sa soeur, il réalise (un peu tard) qu'il vient de toucher une corde sensible. Sa tête se met alors légèrement à tourner. Tout ceci est définitivement une très mauvaise idée.

Peut-être que c'est le moment de se barrer.
- Ahaha t'inquiètes pas. J'suis sûr que tout se passera bien.

Ils ne s'arrivent même plus à se regarder tous les deux. Nonobstant le brouhaha ambiant, les chopes qui vont d'une main à l'autre entre les éclats de rire et le crépitement des chandelles on dirait que le silence est revenu à l'assaut. Il gronde au-dessus de leur tête, avale toute la verve de Ielvin et s'accroche à ses chevilles. Gluant. Lourd. Prêt à le gober d'un coup.
C'est désormais à qui aura le premier l'indélicatesse de trouver une excuse bidon pour s'esquiver. En temps normal, l'elfe est le plus doué pour se montrer grossier. Mais pour une fois il ne sait comment se dépêtrer de cette situation sans se prendre les pieds. Il lui semble que s'il fait mine de se lever ses jambes le lâcheraient sans sommation.

- Euh je... bon peut-être que je devrais te laisser retourner à tes occupations. Des occupations de Chercheuse. Qui doivent visiblement bien l'accaparer sans toutefois bien l'occuper puisqu'elle est là devant lui. À perdre son temps et son argent pour lui. Et qu'ils pourrait tous les deux se liquéfier sur leurs chaises au milieu de l'alcool et des voix des autres clients.
Timidement, il se risque à se pencher par-dessus la table, à poser une main sur son épaule. Les lanières sous sa paume sont froides.

- Je te souhaite toujours d'aller bien Fiona. Mais il ne peut toujours rien pour elle. Enfin d'aller mieux. Prends soin de toi. Tu sais... Sa gorge est sèche malgré les deux verres qu'il s'est enfilé. Tu sais que ta soeur et son futur enfant ont de la chance de t'avoir. Tu sais qu'il ne peut pas l'aider, qu'il ne peut pas être celui qui lui tendra la main, qui lui dira que quoi qu'il lui arrive qu'elle mérite mieux, qu'elle mérite tout, qu'elle devrait avoir la vie qu'elle veut, qu'elle n'est pas son père, ni sa mère, que le Créateur lui pardonne, qu'elle est belle, qu'elle est forte, qu'elle pourrait avoir tout ce qu'elle désire dans la vie.
Non ça ne peut pas être lui. Ça ne sera jamais lui. Lui ne sait que défaire les choses, jamais les raccommoder quand bien même sa mère lui a appris à coudre, à être gentil. À aimer. Il ne peut que rester là, un peu bête avec sa main crispée, ses yeux fuyants et ce coeur qui bat. Martelé de battements coupables. Assassins.
Alors pourquoi est-ce qu'il n'arrive plus à bouger ? À peine à respirer.





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Pour ainsi se libérer du souvenir

La conversation avait dérivé sans qu’aucun des deux protagonistes ne s’en rende tout à fait compte : la faute à l’alcool, manifestement, il suffisait de voir leurs quatre joues rougies pour s’en convaincre ; la faute aux souvenirs, incompréhensiblement, il suffisait de voir leurs regards devenus fuyants à l’instant même où les platitudes de leurs lèvres ne suffisaient plus à cacher leurs pensées.

Ielvin ne répondit pas à sa question sur sa sœur, non : au milieu de ses singeries, il ne confirma que le fait que sa nièce était orpheline parce que... ses parents étaient morts. Encore un silence, une dérobade malhabile, une légèreté malvenue : cette fois-ci, pourtant, elle en était certaine, il avait étouffé des pensées qui l’avaient profondément marqué. Une moue, un froncement de sourcil – ou peut-être une inspiration. Cette inspiration. Peut-être que leur échange avait réellement commencé à se fissurer à ce moment précis, et qu’il avait suffi d’un sujet anodin pour que tout se brise. Pour que leurs yeux ne se regardent plus.

Ielvin avait choisi de se cacher : et étrangement, Fionnuala avait cédé à cette demande, car elle ne posa plus réellement de questions. Il fallait dire que le bougre s’y était bien pris en la faisant boire et en la renvoyant à ses propres doutes, pour qu’elle arrête de le questionner sur les siens.

« Ahaha t'inquiètes pas. J'suis sûr que tout se passera bien. »

Créateur, je prie tous les jours pour que ce soit le cas. Eibhlin avait déjà dû traverser tant d’épreuves avec ses grossesses, lui avait-elle confié dans ses lettres, cherchant chez sa sœur le seul appui féminin auquel elle avait réussi à se raccrocher ; elle craignait si fort de suivre le chemin de leur mère et souffrir inlassablement alors qu’elle ne désirait que tenir une nouvelle vie dans ses bras ; ne pouvait-Il pas, un instant, leur accorder un peu de répit, un avenir chatoyant ? Où leur sang était-il à ce point-là souillé ?

Par pitié. Un enfant à naître devait toujours être une bonne nouvelle, un souffle d’espoir pour celles et ceux qui l’attendaient.

Fionnuala ne savaient plus quoi dire, non ; ses soupirs à peine articulés l’avouaient à sa place. L’alcool et la fatigue l’empêchèrent surtout de trouver sujet à rebondir : finalement, plaisanter sur l’Elfe face à elle devenait juste… puéril et inutile. Et Ielvin, à son tour, douta, se tut, se laissa aller à sa gêne. Et voici comment l’oiseau s’arrêtait de chanter, une fois que son public n'arrivait plus à applaudir à son récital : quand venait l’hiver, il ne prenait même plus la peine de masquer le froid glacial de son chant.

« Euh je... bon peut-être que je devrais te laisser retourner à tes occupations. »

La sentence tomba, et même acquiescer fut difficile – quelles occupations ? Fionnuala, dans un imbécile réflexe, chercha à vider sa pinte de bière. Mais elle était désormais vide, désespérément vide, détestablement vide. Elle en désira une autre, se raccrocha follement à ce sentiment plutôt qu’à l’embarras cuisant qui saisissait ses entrailles. Le supplice avait suffi maintenant pour Ielvin : elle l’avait tiré d’affaire, il avait gentiment accepté de passer sa soirée avec elle, de tenir la conversation, de lui partager un peu de sa nonchalance débordante. N’était-ce pas là une conclusion des plus satisfaisantes ? Ne devait-elle pas le laisser partir ? Si, bien sûr. Ce serait le moindre des remerciements.

Si, bien sûr. L’acquiescement fut lent, mais elle l’exécuta, et les brumes de l’alcool lui soufflèrent simplement quelles seraient ses prochaines occupations. Avec un peu de chance, elle trouverait juste assez de salive pour lui glisser un dernier mot, et ils n’auraient plus rien à se dire.

Et alors, ils en auraient fini, et seraient libérés du souvenir.

Pourtant… pourtant, son cœur manqua un battement, sa gorge se serra, ses yeux se tournèrent vers son épaule : Ielvin y avait déposé sa main dans un doux geste de réconfort. Une étrange distance brisée. Un aveu Fionnuala perdit toute notion de respiration, redressant son visage pour croiser ses pupilles – d’ambre ou d’émeraude, peu importait. Ils n’auraient plus la sincérité de son geste, pas le poids de ses mots :

« Je te souhaite toujours d'aller bien Fiona. Enfin d'aller mieux. Prends soin de toi. Tu sais... Tu sais que ta sœur et son futur enfant ont de la chance de t'avoir. »

Fionnuala aurait dû le remercier pour son geste, son empathie, sa compréhension. Accepter que leur entrevue s’arrête là et ne mène à rien de plus. Concéder que Ielvin bottait en touche car il souhaitait appartenir au passé et qu’il ne faisait preuve que de politesse et d’humanité, de reconnaissance pour son service : il n'y avait qu'à respecter son souhait de partir, s’en aller. Oui, mais : pourquoi cette main sur son épaule ? Pourquoi ces mots ? Pourquoi l’alcool, pourquoi les larmes, pourquoi… Pourquoi ?

Pour quoi ?

Et là-dessus, Fionnuala attrapa la main de Ielvin avant qu’il ne la retire – non, il ne fit pas le moindre mouvement pour s’esquiver, cette fois-ci, ou alors elle n’aurait eu entre ses doigts que le fantôme d’une pression réconfortante. Cela n’empêcha pas l’angoisse déraisonnable de vaincre toute raison et de serrer ces mains plus aussi fines, ces mains marquées par une vie de labeur, pour que les cils pétillent et que les lèvres cancanent.  Parce que son geste trahissait la précipitation, trahissait le désir, oui, de le garder encore un instant auprès d’elle. Juste un instant. Pour elle.

Il ne pouvait y avoir rien de plus qu’un instant, parce qu’elle ne trouva aucun mot à prononcer : ils seraient aussi vides que toute cette foutue conversation. Pire encore. Pire encore parce qu’elle en viendrait à juste oublier cette paume sur son épaule, et sa main qui la serrait…

Ne disait-on pourtant pas que, tôt ou tard, le temps viendrait à guérir les blessures et laver les doutes ? Si. Si et l’on disait bien : car même là, elle accepta qu’il fallait le lâcher, qu’il fallait arrêter, que c’était peut-être… trop, pour un simple et bénin geste. Non ? Pour qui se prenait-elle que de douter ainsi de la sincérité de Ielvin ?

Alors lentement, doucement, avec la douleur de la gêne autant que celle des souvenirs, Fionnuala décrocha la main de Ielvin de son épaule, l’accompagna délicatement vers la table. Où elle aurait dû la libérer. Mais non, non : la seconde vint en renfort pour la couver, pour dérober à son tour une caresse. Et son dû récupéré, alors, elle dégagea lentement ses doigts, accepta enfin de relâcher l’Elfe.

Enfin… pas tout à fait.

« Laisse-moi au moins te raccompagner au bascloître, qu’elle murmura, le regard bas. Je n’aimerais pas que tu aies d’ennui en chemin… au moins pour ce soir. »

Pour le reste de leurs existences, croyait-elle, elle ne pourrait rien de plus.

Mais au moins le temps d'une marche, je pourrais encore t'aider, silencieuse, pour que tu rentres sereinement chez toi... ça je saurai faire, pour toi.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Ielvin
Ielvin
Artisan tisserand
Artisan tisserand
Ielvin
Personnage
Illustration : tragic.jpeg

Peuple : Elfe.
Âge : 42 ans.
Pronom.s personnage : masculins.
Origine : Pas ouf.
Occupation : Tisserand, ex-petite frappe réformée.
Localisation : Typiquement le Bascloître ou Clattercraft. Décidément pas dans les embrouilles.
Pseudo : Mâo.
Pronom.s joueur.euse : elle.
Crédits : Ielvin © Harteus
Date d'inscription : 31/08/2021
Messages : 258
Autres personnages : Niklaus & Sibeal.
Attributs : CC : 14
CT : 12
End : 15
For : 12
Perc : 18
Ag : 16
Vol : 10
Ch : 18

Classe : Civil, niveau 2
Feuille
Joueur

 

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.

Peut-être que c'est parce que le sang dans ses veines est devenu froid que sous son torse cogne son coeur. Un coeur de marbre. Un coeur tout sec.
Car il ne faut vraiment ne pas avoir pas de coeur pour ne pas mourir sur place devant le regard qu'elle lui lance. Devant ses iris brillantes de larmes. Et peut-être qu'il lui renvoie quelque chose de similaire et de contraire en même temps. Quelque chose de plus sec, de plus clair. Quelque chose qui murmure « non désolé » et qui en même temps crie qu'il voudrait tellement. Ielvin a les yeux clairs mais d'une clarté qui se fait parfois glacée. Des éclats faux, des éclats qui tranchent. Dans son reflet à lui il ne reste plus rien sinon la trace infime d'un soupçon de peine.
C'est si étrange. Comme ils n'ont vraiment rien en commun tous les deux. Vraiment plus rien qui les assemble. Et pourtant c'est si facile de se faire du mal. Tellement qu'ils le font même sans le faire exprès.

Ah putain.

Des filles, Ielvin a fait pleurer dans sa vie. Beaucoup de fois. Il n'y repense pas plus que ça parce que « ah c'est le jeu ma pauvre Lucette ». Les petites amourettes qu'il sème à gauche et à droite et laissent dans leurs sillons des gros chagrins, Pour lui ce n'est pas si grave que ça : en amour tout le monde se pète un jour la gueule. Il faut bien se casser les dents sur des peines de coeur pour apprendre, c'est tout. Et puis, Ielvin ne promet jamais rien de plus que la lune à toutes ses conquêtes, jamais l'espoir d'une fidélité absolue et éternelle. C'est toujours des non-dits, des esquives, des « c'est pas toi, c'est moi » et de toutes façons il ne berne jamais personne. Toutes et tous savent très bien à quoi ils s'engagent avec lui : c'est à dire trois fois rien.
Donc oui des filles, Ielvin en a fait pleurer dans sa vie. Des torrents de larmes, des kilos de coeurs en miettes.  C'est pas très grave, elles s'en remettent d'ordinaire très bien. Cette fois non. Et lui non plus d'ailleurs. Avec des années de retard il réalise qu'il a fracassé deux personnes pour le prix d'une. Lui et elle. Et que c'est pas juste de faire pleurer une fille aussi tard.
Mais ce qui est vraiment injuste c'est que celle qu'il aimerait vraiment consoler est hors de sa portée. Alors qu'elle se trouve juste sous ses doigts. Comique ironie. Des doigts qui se rejoignent, de l'épaule à la table. Et restent un instant, un long instant ensemble. Là où tout devrait les séparer. Ses paumes sont chaudes. C'est agréable. Il ne devrait pas le penser. C'est lui qui a envie de pleurer.
Mais ses yeux sont aussi secs que son coeur. Ielvin il a tant donné de ses larmes qu'il ne lui reste plus que rien, que sa peine est craquelée, poussiéreuse, accrochée à tous les pores de sa peau. Un manteau séché.
Il voudrait mais il ne peut physiquement pas. Et tout lui interdit. Il se l'est promis.

Ça lui arrache comme un morceau de sa chair lorsqu'elle retire ses mains. Une plaie qui se rappelle qu'elle existe, qui se remet à saigner. Ielvin est pétrifié de sentiments contradictoires, de résignation et de regrets, d'amertume et d'acceptation, d'espoirs et de craintes. Il voudrait s'excuser, lui reprendre ses mains, plaisanter en remarquant qu'elles sont encore plus rugueuses que les siennes, plus grandes que les siennes, lui inventer vingt vies différentes à travers les lignes. Puis il voudrait les cacher dans ses poches, tourner la tête, oublier qu'il est là, qu'ils sont là, faire comme si de rien n'était, comme s'il n'était pas du tout bouleversé par ce geste anodin, par la façon dont elle le regarde et dont il sait qu'il ne peut lui rendre son regard, par la situation entière qui dérape, le dépasse et lui envoie un tacle au passage. Mais il est incapable de faire l'un comme l'autre.

Alors il se lève tout simplement. Avec un hochement de tête apathique, comme sonné. Il se rappelle qu'il a mal partout. Son dos est raide de morosité malgré l'alcool.

- Moi ? Des ennuis ? Allons jamais, ça ne me ressemble tellement pas. Arrive-t-il toutefois à plaisanter. Par contre si on me voit escorté d'une Chercheuse au Bascloître c'est sûr que j'aurais des ennuis. Les rumeurs vont de bon train dans le quartier. Et il ne voudrait pas passer pour un mouchard. Ou simplement trop se faire remarquer. Surtout s'il veut récupérer son argent auprès du Carta. Mais tu peux me raccompagner hors de Mudshelf si tu veux.  Et comme lorsqu'ils sont entrés, il lui tient la porte, l'invite à s'engouffrer la première dans l'obscurité de la ruelle. Au cas où quelqu'un voudrait me kidnapper. À cause de mon charme fulgurant bien sûr. Pas parce que je suis un aimant à ennuis. Jamais.

Qu'ils fassent ensemble encore un tout petit bout de chemin. Le dernier bout peut-être. Avant d'être avalés de nouveau chacun de leur côté par la nuit, par le temps, par la vie.
Oui c'est pour le mieux.
Ça ne peut pourrait pas être pire de toutes façons.
Ça ne pourrait pas être autrement.

Que le souvenir passe. Et qu'il ne reste enfin plus rien d'eux.
Qu'ils s'oublient.





The art of losing isn’t hard to master;
so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster.
One Art, Elizabeth Bishop.

Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin 1f351 Séant-Criblé du Grand Tournoi de Starkhaven Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin 2747
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Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : Pour ainsi se libérer du souvenir - ft. Ielvin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

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Pour ainsi se libérer du souvenir

Il n’existait pas pire cadeau qu’une caresse. Les doigts volaient dans un instant volage, la pression s’arrêtait tout en écrasant le cœur, l’étreinte se vouait à disparaître alors qu’il ne promettait qu’à s’inscrire dans l’éternité : mais l’éternité ne constituait pas le temps des hommes, seulement du Créateur. Pour celles et ceux qui restaient sur la terre, la caresse n’était sûrement pas un cadeau mais surtout un présent, une marque d’instantanéité vouer à laisser derrière elle qu’un souvenir fantôme, condamné à être oublié, prenant la poussière des émotions et des souvenirs que l’on se construisait pour avancer sans l’être dont la présence vous avait avant permis d’avancer.

Il n’existait pas pire présent qu’une caresse, car elle inscrivait dans la peau la promesse jamais tenue d’être immortelle. Alors pourquoi rejeter les illusions si elles permettaient de se relever et de reprendre sa route ? N’existaient-ils pas des mensonges qui valaient la peine d’être murmurés au cœur blessé des oreilles fatiguées ?

Ainsi, si les pensées de Fiona ne pouvaient oublier la main tendre de Ielvin sur son épaule, ni les soubresauts de ses doigts ne voulant quitter le doux cocon, l’esprit de Fionnuala, lui, commençait déjà à reléguer ce moment au rang des souvenirs – petits soldats de terre cuite qui oubliaient de s’animer quand venait le moment de lui préserver un tant soit peu de dignité.

Il aura suffi d’un claquement des doigts nouvellement libéré pour que l’Elfe reprenne ses habits de fanfaron : s’il ne le fit pas réellement, elle l’entendit, et acquiesça à son constat. Ils avaient déjà délivré leurs adieux de leurs doigts entrelacés : ça avait suffi, ils avaient rattrapé ces vingt ans de silence, de non-dits, de violence.

« Moi ? Des ennuis ? Allons jamais, ça ne me ressemble tellement pas. »

Fionnuala ne se sentit pas le cœur à rire, non : le moindre esclaffement risquait de transformer ses nausées en vomissements, de changer sa tristesse en sanglots. Mais la main avait été lâchée, les corps s’étaient élevés et les pièces s’étaient écrasées sur la table : et un léger et éphémère sourire se dessina sur ses lèvres devant l’ironie manifeste de ses mots. Chassez le naturel, il revient au galop. Dans ce nouveau numéro, la noble suivit le comique, et se redressa à son tour de son siège. Qu'attendre de plus ? Ils avaient déjà délivré leurs adieux de leurs doigts entrelacés.

« Par contre si on me voit escorté d'une Chercheuse au Bascloître c'est sûr que j'aurais des ennuis. »

Ladite Chercheuse haussa les épaules, l’air de ne manifestement pas le comprendre : comment ça, la présence de son ordre rimait avec les soucis, comme un oiseau de malheur, un mauvais augure ? Comme si normalement, les siens ne s’attablaient jamais qu’avec leurs ennemis, leurs soucis, leurs victimes ? Ce serait bien la première fois qu’on oserait l’accuser de cela, par le Créateur !

Sa propre ironie sonna pourtant bien faux à ses oreilles, le juron de fin particulièrement blasphématoire, et elle laissa Ielvin s’en charger pour elle : comme ça elle pourrait admirer le maître de ses yeux secs, et s’imprimer de nouveaux souvenirs à la rétine.

« Mais tu peux me raccompagner hors de Mudshelf si tu veux. Au cas où quelqu'un voudrait me kidnapper. À cause de mon charme fulgurant bien sûr. Pas parce que je suis un aimant à ennuis. »

Fionnuala acquiesça plusieurs du chef, ragaillardie qu'il ne lui ait pas plaqué sur la tronche un impossible non. Petite victoire satisfaisante. Ielvin savait bien s'y prendre avec les femmes.

« D’accord, va pour le Mudshelf », concéda-t-elle doucement en passant la porte.

Ielvin continuerait finalement à arpenter sa vie sous l’œil du Créateur, qu’on ne disait pas vigilant mais plutôt omniscient : que l’Elfe le veuille ou non, il ne Lui échapperait jamais. Ces principes-là, pourtant, il n’avait jamais voulu les entendre et les comprendre, malgré toute l’insistance de sa maî... son enseignantef improvisée.

Le froid lui mordit la peau là-dehors : Fionnuala constata curieusement, tandis que la porte claquait derrière elle pour se refermer, qu’elle avait eu horriblement chaud dans cette pièce de vie, cette pièce de rire, de boissons et de danses – alors même qu’ils ne prenaient pas part à ce monde-là ; Fionnuala constata curieusement, tandis qu’elle raffermissait les pans de sa cape sur sa poitrine et entendit sa laine glisser sur le fourreau de son long couteau, qu’elle avait désormais terriblement froid dans cet extérieur vide et silencieux, noir, absent, infini – alors même qu’elle ne se sentait pas totalement prendre part à ce monde-là tandis que Ielvin rejoignait son côté.

La guerrière acquiesça et l’invita d’un geste de la main à emprunter le chemin vers le bascloître, sans mot supplémentaire. À quoi bon ? Ils avaient déjà délivré leurs adieux de leurs doigts entrelacés. Entre les maisons serrées et à l’ombre diffuse de la Grande Cathédrale, elle avait son regard sombre rivé sur ce que la nuit voulait bien lui offrir de la silhouette de l’Elfe, les sens aux aguets et l’esprit occupé. Cette marche s’avérait plus apaisante qu’elle ne l’aurait cru – et quand les derniers fumets d’une longue journée de travail artisanal se firent sentir, elle se réveilla.

« Tiens, rien qu’à l’odeur, je constate qu’on arrive au Clattercraft… Je vais donc te laisser continuer ta route. »

Fionnuala s’arrêta en plein milieu de la rue et lança un court regard à Ielvin : mais si l’Elfe le lui rendit, alors elle ne réussit à le tenir bien longtemps, tournant les yeux vers une ruelle qui lui paraissait soudainement extrêmement menaçante – sans aucune raison possible. Pourquoi s'égarer une nouvelle fois ? Ils avaient déjà délivré leurs adieux de leurs doigts entrelacés.

« Prends soin de toi…, commença-t-elle une pointe de provocation, avant d’ajouter avec plus de sincérité : et des tiens. »

Avaient-ils de la chance ces proches, ces siens - cette Mana, cette Yara, ces frères et collègues -, de compter Ielvin parmi les leurs ? La Chercheuse, perdue, n'aurait su répondre : elle avait l'impression vague qu'il lui manquait quelque chose pour correctement juger. Quelque chose qu'elle ne chercherait plus.

Une offre supplémentaire se suspendit à ses lèvres, mais Fionnuala la ravala dans un élan de fierté, un élan de réalisme, un élan de pragmatisme. Qu’elle ne soit pas imbécile, perdue au milieu des ruines, sous un doux soleil après la rude tempête : la seule aide dont Ielvin avait besoin ne se trouvait que dans la paix. Dans son absence.

Alors, dans un dernier regard qui s’étendit en une insupportable longueur, Fionnuala fit un pas en arrière : laissa le moineau libre de s’envoler, fut-ce à un triste sort. Mais elle ne se faisait pas de soucis : le chant de cet oiseau sifflait l'allégresse et l’insouciance. Le déni et la nonchalance. Certaines choses ne changeaient jamais. Pourquoi devraient-elles ? Ils avaient déjà délivré leurs adieux de leurs doigts entrelacés.

Au moins, se rassura-t-elle en se retournant pour retrouver la route du Mirestreet, il ne l’avait pas oubliée. Caresse piquante mais ô combien plus agréable que la gifle de leur dernière rencontre.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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