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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent... - Linnarel

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent... CHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RPClassique
Date du sujet Nuit du 7 au 8 Marchiver 5:13
Participants Eilhana & Linnarel
TW Violence, Discrimination raciale
Résumé Eilhana s'approche lentement mais sûrement de Starkhaven. Ses pas l'amènent dans le village portuaire de Cairnayr. Là bas elle va faire la rencontrer future de Linnarel et une bande de poivrot désireux de boxer des elfes pour bien terminer la soirée.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>7 Marchiver 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent...</a></li></ul><p><u>Eilhana & Linnarel</u> Eilhana s'approche lentement mais sûrement de Starkhaven. Ses pas l'amènent dans le village portuaire de Cairnayr. Là bas elle va faire la rencontrer future de Linnarel et une bande de poivrot désireux de boxer des elfes pour bien terminer la soirée.</p>[/code]

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent..."Comment faites vous pour vivre dans pareille puanteur ?"

Les jours étaient passés depuis sa rencontre avec Drynne et Eilhana continuait sa lente avancée vers Starkhaven. Là bas, elle le savait, elle allait pouvoir retrouver et ramener Silas. Bientôt elle allait enfin toucher au but de sa quête insensée. Mais avant de passer les imposants murs de la cité des Marches-Libres il restait une dernière étape et pas des moindres : Le village de Cairnayr.

Bien que le bois qu'elle hantait n'était en définitive pas si loin, elle avait pris soin de correctement se préparer et se rétablir de la disette qu'elle avait subi. Pour affronter une cité humaine, ou là en l'occurrence un village, elle avait besoin d'être au meilleur de sa forme possible. Repue et reposée elle avait choisit ce jour pour s'y aventurer. Préférant y aller à la nuit tombée pour rencontrer le moins d'habitants possibles. Toutefois elle ne s'attendait pas non plus qu'à l'ombre des villes endormies la faune locale pouvait aussi dangereuse qu'imprévisible.

Elle avait laissé une immense partie de ses affaires dans sa cachette. N'emportant avec elle, en bien précieux, que sa cape et son poignard. Légère comme une plume elle remontait les routes de terre sillonnées, gravées, dans le sol et la neige par les interminables passages des attelages. Ses sens en éveils et aiguisés par la survie et la vie dans la nature percevaient une fragrance désagréable qui gagnait en intensité à mesure qu'elle s'approchait du village. Les masures en torchis devenaient de plus en plus nombreuses, et passées se qui devait faire office d'entrée officielle ces dernières devenaient de plus en plus bâties dans un mélange de bois et de pierre.

Dans la rue qu'elle arpentait à pas de loup, il n'y avait pas un chat. Des lueurs de chandelles étaient visibles au travers de petites fenêtres. Elle entendait les aboiements lointains d'un chien ainsi qu'une série de pas. Plusieurs personnes, des bottes ferrées et des cliquetis. Elle se lovait dans un recoin sombre et observait le carrefour qui lui faisait face. Une petite troupe de gardes patrouillait. Celui tout devant torche à la main ouvrait la voie à quatre de ses pairs tous armés de grandes armes d'hast, dont le fer ressemblait à un curieux mélange entre la hache et la lance. Ces derniers traçaient leur route et semblaient tout aussi fourbus que les habitants qu'Eilhana imaginait habiter les bicoques qui l'encerclaient. La voie enfin libre elle sortait de sa cachette. A peine un pas faisait elle qu'un bruit humide se faisait entendre, et qu'elle sentait son pied botté glisser légèrement. Une odeur pestilentielle s'élevait et lui agressait les narines au point de la faire tousser comme une tuberculeuse et tituber pour s'en éloigner le plus vite possible. Comment ces humains font ils pour vivre dans une telle souille géante ? Se disait-elle intérieurement alors qu'elle reprenait son exploration. Tout ici empestait et l'origine d'une bonne partie de cette puanteur semblait être le petit ruisseau qui serpentait au milieu de cette rue de terre. Même la neige, déblayée et entassée dans des coins, ou écrasée à force d'être piétinée n'avait plus sa pure couleur blanche. Elle était gris sale dans le meilleur des cas, noire, marronnâtes, voir jaune dans les pires. L'espace d'un instant, elle remerciait l'hiver d'être là et d'être chaussée de bottes. Elle ne s'imaginait pas marcher pieds nus dans de tels immondices.

D'instinct elle se disait que le port lui offrirait un air moins vicié que celui des rues mais peine perdue puisque les odeurs de la ville se mêlaient à celles des marées et des poissons. Le cocktail détonnant lui faisait monter les larmes aux yeux. En chemin elle avait croisé la route de quelques humains, quelques nains. Certains se pressaient et s'agglutinaient autour d'un brasero. D'autres titubaient avec grande difficulté. Passant devant une maisons richement décorée où de la musique et des rires se faisaient entendre lorsqu'une porte s'ouvrait face à un individu masqué,  un homme hélait l'elfe d'une voix veloutée : "Hey la sauvageonne! Viens donc mordre ici, veux-tu? " Disait-il en offrant un clin d'oeil appuyé à l'elfe et en tirant sur son col pour présenter son cou où des tatouages grossiers pouvaient être visibles. Atterrée par une telle approche, la rouquine préférait presser le pas et ignorer sagement le courtisans qui, dans son dos levait la voix et lui aboyait des jurons bien fleurit. L'exploration continuait et de plus en plus elle crispait sa main sur la poignet de son poignard.

Plus loin sur les quais, dans un débit de boisson misérable, trois gaillards avinés en sortaient bras dessous bras dessous pour rester debout. Hilares et braillards ces derniers chantaient à tue tête des mélodies paillardes et leur aspects et manières plus porcines qu'humaines faisaient fuir même les magneuses les plus défraichies. "J'ai une idée ! Hurlait le premier à l'adresse de ses deux comparses, en levant son gros index d'un air qu'il voulait docte. "Et si..." Il réprimait un haut le coeur, "Et si... on allait terminer la soirée en allant s'trouver quelques elfes à asticoter ?" Ses deux comparses commençaient déjà à rire de cette future frasque. Le premier ajoutait pour terminer de les convaincre. "T'façon l'capitaine voudra pas qu'on revienne sur le navire dans cette état. Alors autant continuer la fête !" Ils riaient de plus bel et commençaient à remonter le quai jusqu'à apercevoir, errant seul au détour d'une ruelle ou d'un bâtiment, leur première victime...

Linnarel
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Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
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Illustration : Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent... - Linnarel 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 957
Autres personnages : Fionnuala Vaël, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent...

Doucement, silhouette aussi tendue que son regard, que ses petits pas, Linnarel se glissait le long des quais condamnés à ne jamais être silencieux : même s’il n’y avait personne, pas même un chat – ces animaux assez malins pour ne pas trop traîner la nuit près de l’eau –, on entendait que le Grand port battait d’une vie nocturne éternelle. De celles que le Dalatien, pouvait même se permettre de mépriser, quand il pouvait y échapper. Or, les ordres de Brasir étaient clairs : un homme le rejoindrait pour recevoir les mots doux du Carta.

Mais qu’il faisait froid, en ce soir d’hiver, et qu’il avait l’air fragile, le petit faussaire, à attendre seul dans la nuit une personne qu’il ne connaissait pas. La neige se déposait malicieusement sur ses cheveux longs, exceptionnellement propres et démêlés.

Linnarel entendit leurs éclats avant même de les voir, avant même de les sentir : quelques hommes, manifestement saouls à mourir, se démarquait de cette masse difforme décidée de fêter cette soirée comme si c’était la dernière – ce qu’elle avait sûrement fait la veille, ce qu’elle ferait forcément demain. Le Dalatien hésita un instant avant de partir, incertain que les trois perturbateurs n’étaient pas ceux qui devaient recevoir son message – mais l’homme devait être seul, et sa peur prit rapidement le pas sur sa mission quand il put entendre avec trop de discernement leurs rots et leurs hoquets.

Seulement, sa réaction tardive ne passa plus inaperçue.

« Hé l’Elfe ! Viens là, faut qu’on parle. »

Ca doit être un autre Elfe ; je vais pas rester pour attendre et vérifier cette hypothèse.

Le bois des quais craquait horrible ; il semblait même que la Minantre devenait menaçant et connaissait des marées. Le cœur battant et les yeux se mouillant, Linnarel se décida à courir un peu tard : parce que, constatant sa fuite, l’un des dockers – ou marins ? ses bras étaient immenses et trop forts – avaient décidé de bondir à son niveau, et la peur entrava ses petites jambes peu performantes.

« Pourquoi tu pars ? T’as quelqu’chose à t’reprocher, c’ça ?, alors que sa poigne se referma sur ce bras trop frêle qui menaçait de craquer de ce seul geste.
- Laissez-moi… », geignement en retour.

Son gémissement causa chez une immense hilarité, reprise en canon par ses deux compagnons : apparemment, avec cet Elfe à l’air abattu et aux allures de souffre-douleur, ils trouvaient la distraction qu’ils avaient recherchée. Alors que Linnarel tentait de s’échapper, autant en tirant sur ce bras qui hurlait de douleur qu’en refusant de le regarder, il sentit qu’on le secoua avec violence, et qu’on le força à les regarder, à présenter son visage à leurs rires gras – et aux flocons d’autant plus agressifs.

« T’as vu c’qu’il a sur la gueule ? Ce sont les tatouages des sauvages des forêts j’crois. Hérétique, cracha celui qui l'avait attrapé, alors qu'un de ses comparses rapprocha son détestable visage soulard de l'Elfe pour ajouter :
- Tu crois que si on le fout à la flotte, elles partent ?
- Ne faites pas ça…
- La ferme ! t’as plus ton mot à dire, c’est à cause de connards comme toi qu’on a une vie d’merde, qu’le Créateur nous a tous abandonnés.
- Arrêtez…
- Arrête – toi ! – de geindre, le rat, tu m’casses mes courtes oreilles. »

Ses souliers soignés raclaient sur le bois mouillé du port, qui avait tant travaillé sous le vent, les caisses, les vagues : ce n’était pas qu’une menace, et les shemlens comptaient réellement l’envoyer dans cette eau se rapprochant beaucoup trop rapidement. Le regard de Linnarel se brouilla de terreur et ses vêtements rapiécés collèrent sa peau déjà terrifiée. Il tenta de griffer, de taper, de se dégager, de hurler, mais même les mots de secours ne réussirent pas à être articulés : personne ne venait jamais pour le sauver.

« Pitié ! Je ne sais pas nager !, tenta-t-il en désespoir de cause tandis que les clapotements de l’eau claquèrent comme autant de gifles à son oreille.
- Et bien t'apprendras, comme tout le monde ! »

Jet d’Agilité – 2/16 - Réussite

Mais voilà : sûrement trompé par le vin et la légèreté de sa victime, l’homme perdit l’équilibre dans son geste de projection, tenta de se rattraper de pas maladroit, et sa poigne de fer se desserra assez pour que le Dalatien réussisse à s’en défaire et à se libérer. Seulement, plutôt que de se contenter de cette petite victoire, il décida de s’assurer de ne pas être rattrapé : et il pressa fermement sa chance en poussant le marin dans l’eau, qui s’écrasa avec éclat.

« Oh le con ! »

Hurlant de tous ses poumons, l’homme ainsi projeté à la Minantre semblait se débattre l’absence de remouds, hormis celui que ses gestes créaient, avec ses vêtements gorgés d’eau et son corps imprégné d’alcool : malgré son assurance, il ne semblait pas savoir particulièrement mieux nager. De toute façon, Linnarel devait reconnaître qu’il n’en avait pas grand-chose à faire de savoir si son agresseur allait survivre à sa baignade, et décida de détaler sans demander son reste – avant que ses copains de beuverie ne décident de lui faire payer son esquive.

Et tomba nez-à-nez avec des caisses qu’il n’avait pas vues auparavant : de surprise, il essaya tant bien que mal d’éviter les mains revanchardes des deux autres shemlens – et cela lui fit perdre un temps précieux le mettant en danger d’une véritable violence. Il n’éviterait pas deux fois la véhémence humaine avec autant d’insolence.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

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TW : Agression, langage vulgaire et misogyne, violence.

Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent..."Boire la tasse, d'accord. Mais jamais après minuit."

Ses pas l'avançaient sur les quais du port. L'abondances d'estaminets de marins et de débardeurs mais aussi des maisons de tolérances, plus petites et feutrées que le magnifique édifice où Eilhana était passée, attiraient bien plus de badauds et rendaient les quais du port plus animés quelle que pouvait être l'heure de la nuit. L'odeur iodée de la marais mêlée à celle du poisson et du village était abominable pour le nez délicat et forestier de l'elfe. Mais elle devait continuer à avancer, faire son repérage et qui sait dérober peut être quelques denrées pour le retour.

Ses yeux balayaient tout se qu'il y avait autour. Une drôle de curiosité l'attirait par tout se qu'elle voyait. Elle coulait un regard acéré sur les maisons de bois et de pierre dont l'obscurité déformait les toitures en des formes biscornues, et les innombrables canots de pêcheur alourdis par des monceaux de filets ainsi que les habitants eux mêmes, leurs vêtements, leurs démarches, leurs facies. Cairnayr n'était qu'un village et pourtant elle était aussi stupéfaite qu'horrifiée de voir autant de gens en un même endroit. D'ailleurs les locaux lui rendaient tout autant la pareille. Habitués certes à voir des elfes en apercevoir une vêtue à la mode dalatienne était très certainement pour eux un spectacle aussi peu commun que désagréable. Des regards torves, des insultes marmonnées dans des barbes grêlaient le sillage de la rouquine.

Son visage tressaillait à l'entente criarde et gueularde d'hommes éméchés. Bien qu'elle percevait leurs dires, que ces derniers voulaient asticoter des elfes et en avaient trouvés même un pour les satisfaire Eilhana n'en avait que faire. Ce n'est qu'un elfe citadin, se disait-elle dans ses songes. A vivre au crochet des humains ils ne méritent aucune pitié de notre part. Bien évidemment, cette rancune envers ses congénères était un crève cœur et ses pensées atroces n'étaient là que pour la dédouaner de ce manque cruel de solidarité. D'autant plus lorsqu'elle percevait, derrière elle les gémissements implorant de ce dernier et un mot en particulier dans une phrase qu'il avait finit par exclamer. "Pitié ! Je ne sais pas nager !"

Ce mot : "Pitié ", ce ton... Il explosait entre les tempes d'Eilhana et se réverbérait en écho dans sa boîte crânienne. De la pitié, personne n'allait lui en offrir. Personne n'allait voler à son secours. Il allait être jeté dans l'eau et se noyer pathétiquement sous les rires gras de ces êtres ignominieux sans que personne ne lève le petit doigt. Mourir dans l'indifférence la plus totale du monde sous des rires moqueurs qu'est se qu'il pouvait y avoir de pire ? Eilhana s'était arrêtée. D'un geste elle se retournait vers la scène pour s'en rapprocher à grands pas. "Tu es en train de faire une bêtise Eilhana..." se disait-elle à elle même, à voix basse. "N'y va pas... Eilhana... Ca ne te concerne en rien."

La scène lui était cachée par d'imposantes caisses et le bruit d'éclaboussement, signe qu'une personne tombait dans l'eau, lui faisait manquait un battement cardiaque. Sa marche rapide devenait aussitôt une course effrénée. Elle fonçait et bousculait les quelques badauds errants au mépris des insultes. Elle déboulait au coin des caisses pour percuter de plein fouet l'un des imposants marins. Tombant au sol avec lui. Ce dernier s'échouait dans un tas de filet et s'y embourbait davantage à mesure qu'il s'en débattait.

"Putain c'est quoi ça !" Beuglait le dernier encore debout alors qu'il attrapait Eilhana par les cheveux pour la relever sans ménagement. "Encore un putain d'elfe. C'est ta copine, hein ?" Disait-il en riant vers Linnarel. Eilhana elle, grondait tant de douleur que de colère foudroyant le marin du regard et l'insultant dans sa langue dalatienne. Elle avait beau le frapper, l'épaisseur de son lourd manteau de cuir bouillis amortissait bien top aisément les coups. "Hé bah ! Elle est mignonne à croquer cette petite démone. M'aller arrête ma jolie tu vas t'faire mal !" Il maitrisait avec facilité son adversaire. "Pas étonnant qu'elle c'soit jetée sur des vrais hommes avec ta dégaine de cremitif*." Il beuglait d'autant plus. Son compagnons se relevait et riait de plus bel avant de renchérir "hahahaha, bande mou va ! J'suis sûr que quand il la saute il a la courte haleine !"

Échec critique

Jet de Corps à Corps - 20/13 - Echec critique

Spoiler:



Eilhana se faisait saisir le visage, la main du marin lui enserrait la mâchoire inférieure et ses doigts, épais et puissants la pressait dans un étaux jusqu'aux pommettes.  "J'vais t'montrer comment qu'c'est qu'un vrai mec." Disait-il en approchant sa bouche empestant l'alcool des lippes de l'elfe. D'un geste vif elle lui croquait une lèvre. Se libérant de son étaux pour, toujours dans un contact si proche et rapproché, décocher un coup de tête. L'erreur ! Bien qu'un crac terrible se faisait entendre, le coup l'avait sonné. Sa vision était soudainement brouillée et le monde se retrouvait comme mis sous une chappe de plomb. "La pétasse !" rugissait l'homme en se tenant son pif ensanglanté "elle m'a pété l'nez ! Putain !" La réponse ne s'était pas du tout faite attendre. La rouquine recevait une gifle magistrale ; Si bien sentie de cette patte de marin l'éjectait droit dans l'eau.

Le monde s'était soudainement mis dans une sorte de drôle d'apesanteur. Un "vol" qui avait semblé duré à la fois une éternité pour subitement s'accélérer dès l'instant où elle entrait dans l'eau. Tout son corps s'était transit et raidit sous ce froid mordant. Pas le temps de remplir l'air dans ses poumons, ce dernier échappait de sa bouche grande ouverte. Ses vêtements alourdit par l'eau la gênait au plus au point pour essayer de remonter à la surface. L'avantage d'un tel bain c'était que cette sensation de confusion donnée tant par le coup de tête que par la gifle s'étaient immédiatement dissipés. Elle essayait alors de nager comme elle pouvait encombrée et gênée par ses vêtements pour regagner la surface. De puissants et désordonnés mouvements pour sortir au moins une main de l'eau et s'accrocher à tout se qu'elle pouvait. Au terme d'une bataille pour sa propre vie, oubliant les marins et Linnarel, elle s'extirpait enfin de l'eau pour se soulever à grands peines sur une barque de pêcheur. Détrempée et gelée, elle n'en ressentait plus le froid mais une cuisante sensation de brûlure sur tout le corps. L'air frais qu'elle  essayait d'avaler en grandes goulées, entre deux quintes de toux, lui déchirait des poumons où de l'eau s'était engouffrée tantôt. C'était étrange, il s'était pourtant passer que peu de temps entre son plongeon et sa remontée, mais elle n'entendait plus les marins gueulards. Au lieu de cela des pas cadencés et ferrés. Était ce le guet qui arrivait pour aviser de qu'est se qui provoquait tout se raffut de tout les diables ? Et l'elfe ?! Où est passé l'elfe ?! Eilhana se retrouvait elle seule, allongée et détrempée sur une barque à devoir bientôt expliquer à la garde la raison pour laquelle elle se trouve là ?!

* Cremitif : "Celui qui craint"; vient du verbe cremir qui signifiait craindre. source dico des injures oubliées

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Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
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Les insultes fusaient aux oreilles effilées de Linnarel avec cette violence à laquelle il s’était détestablement habitué ; ne comptait pour lui que la fuite, et au diable les conséquences. Trop de peur pour apprécier l’envol du soulard, trop de battements de cœur pour entendre les phrases – et dans quel intérêt, par ailleurs ? L’alcool n’était que l’excuse des faibles pour éructer plus facilement leurs âmes pauvres et misérables.

Même Linnarel ne s’était jamais abaissé à confier ses pires malheurs au vin.

Tandis que dans la neige fondue et la gadoue du port, l’Elfe reculait, il ne manqua pas la mention d’une autre de ses congénères, ignora les commentaires grivois – et cette autre fille tout court, en fait. Le faussaire avait depuis longtemps dépassé le stade illusoire d’une quelconque solidarité, et avait immédiatement bien assez à faire pour sauver sa propre existence – il ne comptait pas finir dans cette eau glaciale. Qu’elle se débrouille avec le troisième marin, elle qui avait eu l’intelligence de se mêler de cette bagarre et de risquer sa vie pour un inconnu. Un inconnu sans énergie pour lui en être reconnaissante.

Un bond en arrière, et les mains d’un compagnon encore debout se renfermèrent dans le vide. Linnarel tenta de pousser les caisses, trop lourdes pour ses maigres bras, et réussit à profiter de l’impulsion pour fuir. Fuir, vite et loin, oubliant les instructions de Brasir, les marins graveleux et imbibés, l’Elfe salvatrice qu’il faudrait remercier… Continuant sur sa lancée agile, ses petits pieds aux fins souliers trouvaient habilement chaque prise, éclaboussant l’air et indiquant vers où il allait : le ventre vide et le souffle effectivement très court, il n’arriverait pas à courir bien longtemps.

Si seulement… Linnarel expira et continua de détaler, loin des cris et des nouveaux bruits d’éclaboussures… vers la ville et ses milles autres dangers.

Pour d’inconnues raisons, son assaillant prit du temps à devenir poursuivant ; mais on ne perdrait pas de temps à savoir pourquoi. À la première ouverture sur sa droite, il fila dans un entrepôt ; sa chance s’avéra doublée, car l’endroit était bondé de caisses et vidé de dockers. Le faussaire grimpa sur l’une des nombreuses piles et, une toile de tulle entre les mains, se réfugia dessous : heureusement menu, car il n’y avait pas beaucoup de place à cet endroit.

Si seulement… Linnarel réfugia son visage haletant dans le bois malodorant sur son côté, essaya de masquer ses exaltations ; mais en réalité, ce furent surtout ses palpitations précipitées et son esprit embrumé qui l’empêchèrent de savoir s’il était seul, si on l’avait retrouvé. Ses ongles rongés se plantèrent dans le bois humide.

« T’entends quelqu’chose ? T’crois qu’il est d’dans ?, la voix dangereusement proche le força à retenir sa respiration et serrer les dents.
- Si j’te l’dis. Cherche avec moi, c’crevard va pas s’en sortir comme ça. »

Ses yeux se mouillèrent d’un sel insupportable, et il tenta de ses narines de saisir une légère lapée d’air : ses poumons exténués exultèrent et il manqua d’étouffer. Se retint. Lâche soudain les toussotements, tenta de les ravaler, et ses tempes explosèrent. Ne tint plus et cracha bruyamment. Chercha son souffle, bruyamment et spasmodiquement, comme si lui aussi avait manqué de se noyer : dans sa propre terreur, peut-être, comptant désormais moins bien que sa survie. Alors il respira, respira, respira…

Quand il reprit ses esprits, Linnarel assista à un tableau silencieux. Calme. Celui des ombres immobiles masquant de faibles rayons de lune, des craquements de bois chahutés par la houle ou par l’humidité, des odeurs de la rivière, de la ville, de la peur. Seul spectateur. Les marins étaient repartis.

Et l’Elfe sortit, séchant ses petits yeux rougis et ses tempes transpirantes, essayant d’oublier ce qu’il venait de se passer. Combien de temps était passé ? Peu importait. Peut-être même pourrait-il retourner sur les quais enfin redevenus déserts… Il vit de loin que la garde de Cairnayr les avait investis, et se risqua à se glisser à sa suite une fois qu’elle était partie. Le regard alerte, le faussaire avançait en catimini, retrouva les silhouettes des petits bateaux de rivière qui l’avaient accompagné plus tôt… Quand plusieurs quintes de toux se firent entendre sur sa droite, il sursauta, entendit les gémissements du bois et les clapotements de l’eau, se rapprocha. Et il distingua une silhouette frêle, manifestement féminine, luttant contre le roulis de la Minantre et ses vêtements mouillés, et comprit sans peine sur qui il venait de poser les yeux.

Lorsque Linnarel vit les vallaslins sur le visage de l’autre Elfe, ceux de la puissante et guerrière Andruil, il ne put réellement retenir sa surprise – mais celle-ci se manifesta au travers d’un mépris certain, devenu naturel quand il s’agissait de ses anciens compatriotes, et ses mots fusèrent dans la langue des Evanuris entre ses dents.

« Tu n’aurais pas dû intervenir… »

Les yeux de Linnarel, déjà peu sereins, allèrent à tout ce qui les entourait : le froid et la perspective de son geste à venir le déstabilisaient. Mais l’autre Elfe grelottait déjà dans cette barque au bois humide, et ni le manteau de neige dans les forêts autour de Cairnayr, ni les soulards dans leurs tavernes miteuses, ne constituaient une vue plus chaleureuse.

Et pourtant, son geste t’a permis de t’échapper.

Pensée terrible, mais il serait facile de se racheter, non ? Alors le faussaire du Carta se laissa emporter sur le quai, se saisit de la corde qui empêchait la barque de dériver plus loin encore sur la Minantre – jusqu’à Wycome, peut-être ! Puis, de ses petits bras, il tira. La coque se laissa entraîner sans une résistance, tant et si bien qu’elle cogna un peu fort contre le quai. Il la retint en ajoutant :

« Il faut que tu te déshabilles… sinon tu vas attraper froid. Pour de vrai. »

Linnarel se releva et fit quelques pas en arrière. Quelques endroits où amener la fille sûrement congelée lui vinrent en tête, mais il demeurait méfiant envers cette fille sûrement aussi téméraire – et stupide – que pouvait l’être tous les Dalatiens : sinon, elle ne serait pas tombée à l’eau en voulant intervenir dans une rixe. Et offrir à l’agressé une chance inestimable de s’en sortir…

Car tu es son débiteur.

« Et je peux te prêter un peu ma couverture le temps qu’on te trouve un feu », lâcha-t-il en lui tournant le dos, et en serrant plus fort ce précieux mais rapiécé morceau de tissu continuellement jeté sur ses épaules.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent..."A défaut de chaleur humaine, je ne dis pas non à la chaleur d'un feu..."

Les badauds s'étaient élancés à la poursuite de l'elfe. Si ce dernier était dégourdi il allait réussir à leur échapper. Attraper un elfe, à condition que ce dernier soit vraiment motivé à ne pas se faire prendre, était aux yeux d'Eilhana une tâche si ardue qu'il aurait été plus aisé d'attraper la lumière à main nue. Quelle cruelle surestimation avait-elle de son propre peuple. Les gardes passaient devant elle avec une certaine indifférence. Observant Eilhana comme on regardait un chien errant détrempé. Ils passaient leur route sans plus de question ni de formalité. C'était alors qu'une voix, dans sa propre langue se faisait entendre.

- "Tu n’aurais pas dû intervenir…" Disait-il. En temps normal Eilhana se serait drapé d'orgueil, insultant ce citadin, ce chien, d'oser parler dans une langue qu'il ne méritait pas de proférer ne serait ce qu'une syllabe. Mais là c'était une tout autre situation. Son corps était choqué elle peinait à respirait et tremblait comme une feuille. Elle devait faire peine à voir et pourtant une lueur dans ses yeux continuait de briller. Une étincelle scintillante comme une flamme. Cette envie de s'en sortir coûte que coûte de survivre quel qu'en pouvait être le prix. Eilhana n'allait pas être un animal qui allait se laisser mourir de froid.

Même lui, alors qu'elle l'avait aidé, trouvait que son intervention figurait dans les choses à ne pas faire. Les elfes des villes étaient-ils devenus si serviles qu'ils avaient finit par aimer la laisse qu'on leur mettait autour du cou ainsi que les maux qu'on leurs infligeaient ? Ses pensées s'hasardaient et se dissipaient aussitôt pour revenir sur une chose plus primaire et prioritaire : survivre. Sans mots elle revenait sur le quai, aidé par cet inconnu en haillons qui arborait cet air d'agneau qui avait vu le couteau.

- "Il faut que tu te déshabilles… sinon tu vas attraper froid. Pour de vrai." Rétorquait-il ensuite une fois les deux en face à face. Sans prendre ombrage des possibles badauds les observants Eilhana se défaisait de ses atours. De sa longue cape et de ses vêtements de cuir pour laisser transparaître un corps gracile et gracieux, maigre et nerveux. Une peau laiteuse bardée de petites cicatrices roses, de tatouages reprenant les mêmes fabuleux motifs que ses vallaslins. - "Et je peux te prêter un peu ma couverture le temps qu’on te trouve un feu." Il lui avait tourné le dos pour plus de pudeur mais la sauvageonne n'avait guère attendu ce petit geste pour lui laisser de l'intimité. Elle ne se laissait par prier et récupérait la couverture proposée pour s'en couvrir ses frêles épaules et s'y serrer comme si sa vie en dépendait.

- "Un feu..." Disait-elle dans leur langue commune à eux deux. Le souffle court, peinant à aligner des mots tant ses dents claquaient et sa mâchoire tremblait. - "Il y a un feu plus loin mais des gens autour. Il faut en trouver un autre. Vite." Ses mots claquaient comme des ordres suppliés. Elle savait que sa vie était entre les mains de ce local et que tout allait se jouer sur sa vitesse de réflexion et de réaction. Elle ne pouvait attendre, ce n'était pas un luxe. Ainsi elle se dirigeait vers un brasero où quelques mendiants s'agglutinaient autour, faisant un signe de tête à Linnarel de la suivre.

Arrivé à ce petit feu les quelques habitants regardaient les deux elfes avec méfiance. Prêt à se rebiffer et chasser les deux impertinents jusqu'à se qu'Eilhana, bien que nue comme un vers attrapait sa dague pour les menacer si jamais ils osaient faire qu'un seul geste. Gelée, tremblante, nue, elle n'en perdait rien de son mordant et semblait toujours prête à vendre chèrement sa peau. Gagnant ainsi leur place autour de ce petit feu. Elle osait enfin prendre le temps de le regarder, lui, cet elfe à l'allure bien peureuse. Il portait dans ses bras les vêtements détrempés d'Eilhana et, à ses yeux, il n'avait pas l'air de savoir quoi faire de ses dix doigts. - "Pourquoi t'as dis que je n'aurais pas dû intervenir ?" Demandait-elle dans leur langue en penchant la tête sur le côté. - "Ils t'auraient jeté à l'eau et regardé de noyer en riant. Pourquoi alors je n'aurais pas dû faire ça ? Pourquoi personne n'est venu t'aider ?" Elle découvrait enfin la triste réalité des cités humaines. Méfiante des humains par habitude et racontars au sein de son clan elle s'apercevait enfin du calvaire de ses congénères. Attendant sa réponse, elle se rapprochait légèrement de lui. Attirée comme un aimant et à la recherche de chaleur supplémentaire.


Linnarel
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Faussaire du Carta
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Illustration : Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent... - Linnarel 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 957
Autres personnages : Fionnuala Vaël, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
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Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent...

Le froid et l’eau avaient cela de miraculeux qu’ils pouvaient calmer les esprits les plus sauvages et échaudés : leur fierté mal placée et leur animosité éclatante s’envolaient alors comme la vapeur, ne laissant derrière que les gouttes, que les miettes, qu’un vent frais chatouillait pour faire finalement disparaître.

Car, à bien l’observer, il ne faisait aucun doute que la rouquine comptait parmi les plus véhéments Dalatiens : le simple fait qu’elle porte les vallaslins d’Andruil, déesse de la chasse, livrait suffisamment d’indications à Linnarel. À cela s’ajoutaient son geste insensé, pus ses deux yeux éclatants que la Minantre n’avait pas éteint, et enfin les frissons qu’il devina quand il s’adressa à elle en elven, et le doute se dissipa aussi rapidement que les certitudes s’installèrent.

Sans pudeur, à la manière de la plupart des gens de leur peuple – règle à laquelle dérogeait encore Linnarel, du moins dans telles circonstances –, elle obtempéra pour se déshabiller, saisissant la couverture qu’on lui tendait à contrecœur : ce prêt -là paraissait même plus intime, tant le petit Elfe se sentit plus nu sans elle que ne pouvait l’être son interlocutrice. Peut-être était-ce pour sa propre gêne qu’il se détourna de celle qu’il devinait être une chasseuse, plus que pour préserver son intimité. Elle qui devrait se contenter de ce morceau de laine rapiécée, sans couleur, et imprégnée sûrement de son odeur – lui qui ne la quittait jamais…

Linnarel devait réellement se sentir redevable pour consentir à ce geste.

« Un feu... Il y a un feu plus loin mais des gens autour. Il faut en trouver un autre. Vite. »

Le ton impérieux agaça le faussaire ; la supplique le fit céder, et quand elle se dirigea vers le brasero le plus proche, il la suivit, portant dans ses bras ses vêtements gorgées d’eau et si lourds… le mouillant un peu plus. Linnarel aurait pu les enrouler dans un filet de pêche, ou plus une toile de jute, pour éviter de tremper ses propres frusques. Mais la simple idée qu’on l’accuse en retour de voleur le terrifiait assez pour retenir ce mouvement intelligent. Alors, silencieux et inconfortable, il observa la Dalatienne effrayer les quelques badauds les regardant avec étonnement, confirmant le fait qu’à ses yeux, elle incarnait tout ce qu’il détestait tant chez ses anciens frères et sœurs.

« Pourquoi t'as dis que je n'aurais pas dû intervenir ?
- Parce que tu as eu de la chance de savoir nager », répondit-il sans détour, et sans réellement cacher son mépris pour ledit geste.

Une Tanassavir ? Cela expliquerait sûrement qu’elle se retrouve là, et assez loin pour ne pas pouvoir rejoindre rapidement son clan. Linnarel ne les connaissait pas, et ne souhaitait pas réellement les connaître. Qu’importaient les raisons de sa présence, les raisons de leur présence – sûrement détestables pour ce qu’il avait appris de ce qu’ils faisaient de leurs jeunes… une autre Elfe rouquine. Oui, sûrement une Tanassavir. Pour le peu de temps qu’il comptait passer avec elle, cette explication suffirait.

« Ils t'auraient jeté à l'eau et regardé de noyer en riant. Pourquoi alors je n'aurais pas dû faire ça ? Pourquoi personne n'est venu t'aider ? »

Les yeux gris clignèrent, papillonnèrent, cillèrent ; mais le visage garda sa composition. La question ne l’étonnait qu’à moitié et pourtant, on ne la lui posait jamais ; la réponse était évidente, triste et terrible, et pourtant elle ne l’émouvait plus tant. Le pouvoir de l’habitude. Un instant, il hésita à lui répondre, comme une manière de lui plaquer sur le visage la réalité et l’horreur de leur peuple.

La voilà pourtant qui commença à se rapprocher de lui, comme pour chercher son contact : la peur et la répulsion le firent faire un pas de côté, tout en fardant ses joues du doux rose de la gêne. La fille n’était pas désagréable à regarder, non, même aussi peu vêtue – pour autant, il n’apprécia pas du tout ce geste trop familier, quand bien même elle était réellement frigorifiée, sans que ce feu ridicule ne la réchauffe, et que lui ne savait plus du tout où se mettre. Mais il ne fuit pas.

« Arrête », lâcha-t-il avec un agacement non voilé.

Alors, Linnarel ne répondit pas plus à l’autre Dalatienne : les lèvres pincées et le regard fuyant, ainsi éloigné, frileux et tremblant mouillé et sans sa couverture il se tourna vers la ville portuaire.

« On… on ne sera pas à l’abri près des pots à feu », murmura-t-il à voix très basse.

Combien de temps avant que le bruit court parmi les shemlens que deux Dalatiens égarés traînaient dans les rues, et qu’ils ne se retrouvent non plus confrontés à trois, mais à dix fois plus de marins, comme vomis des tavernes gorgées d’alcool ? Son cœur commençait à battre à chercher une solution, quasi-même une échappatoire : car laisser la rouquine dont il ne savait et qu’il ne souhaitait pas connaître plus en plan, à se débrouiller à moitié nue dans Cairnayr, pour ne jamais plus en entendre parler que dans un ; oui, cette perspective s’avérait tentante. Oui, certes : mais la fille avait sa couverture sur ses épaules…

Linnarel devait réellement se sentir redevable pour consentir à ce geste.

« Je connais un endroit plus sûr, avec de nombreux feux. Les shemlens ne nous y dérangeront pas, même s’ils nous y voient. Et il y a toujours un feu sur place. »

En réalité, la sortie et l’échappatoire s’imposèrent soudain d’elles-mêmes tandis qu’il réfléchissait : il y avait bien un lieu en Cairnayr qui pouvait accueillir deux Elfes fatigués et trempés, dans lequel brûlait un feu éternel et dirigé par des préceptes d’inclusion qui leur seraient utiles. Le Créateur sinon les jugerait tous, n’est-ce pas ? D’autant que la réputation de sa dirigeante, en l’occurrence un dirigeant, chose rare chez les chantristes, en faisait un bon samaritain, recueillant même milles chats errants… Alors, peut-être y aurait-il de la place pour deux Elfes, même tatoués, et pourquoi pour la laisser y dormir le temps pour lui de fuir et de se désolidariser de toute cette histoire.

Quelque part, amener une Dalatienne dans une Chantrie constituait sans doute une certaine vengeance et, même, un certain acte de courage ; si seulement Linnarel connaissait le cynisme – auquel il n’était pas étranger, faute de l’assumer –, cela l’aurait amusé…

« Je t’y amène si tu ne fais pas trop d’histoires, termina-t-il en tenant à ses yeux peu rassurés les shemlens du coin du feu. Et après, une fois séchée et rhabillée, tu pourras repartir à ton clan et… me rendre ma couverture. »

Encore fallait-il que le frère chantriste ne soit pas présent : l’homme, immense et froid, apparemment venu de loin à l’ouest d’où il charriait un accent dur, le terrifiait. Et ce n’était pas dix chats ou plus qui allaient le rassurer.

Linnarel devait réellement se sentir redevable pour consentir à ce geste.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent..."A défaut de chaleur humaine, je ne dis pas non à la chaleur d'un feu..."

Jet de chance : 10/13 - réussite


Ils avaient l'air fin tout les deux à grelotter autour d'un misérable pot à feu. L'une à chercher le contact pour de la chaleur partagée et l'autre à s'en éloigner. A son "arrête", elle l'assassinait du regard. Comment diable un elfe, portant des Vallaslins pouvait être aussi craintif, comment un elfe tout court pouvait être couard à ce point ? Si elle n'avait pas aussi froid elle serait entrée dans une colère noire.

Tout, absolument tout chez Linnarel lui inspirait le mépris. Ce regard, ces lèvres grelottantes, son air de proie qui se sentait sans cesse poursuivit par un prédateur tapis dans l'ombre. Il empestait la peur et suintait la crainte par tout les ports de sa peau. Elle avait envie de le secouer comme un prunier, lui retourner des gifles pour lui remettre l'esprit en place jusqu'à se qu'il comprenne qu'être un elfe est une fierté. Toutefois ce dernier connaissait ce village et pouvait la guider vers un endroit chaleureux. Elle restait toutefois méfiante. Quel était cet endroit dont il parlait ? Ce lieu où même les humains n'oseraient les importuner ? Cela ne pouvait être le quartier où les oreilles plates vivaient. Au sein de son clan elle avait entendu parler que même regroupés en communauté les elfes citadins restaient des proies faibles et faciles même au cœur de leurs groupes. Puis la chose lui éclatait dans son esprit comme une évidence, son regard se durcissait à l'égard de Linnarel. Ce fou voulait l'emmener chez les chantristes ?! Chez ses chiens qui exigeaient que les elfes se plient à leur idole misérable et renient des dieux qui étaient présents bien avant l'élévation de leurs royaumes et de leur prétendue religion ? Eilhana sentait une flamme monter en elle mais cet abominable petit faussaire avait le chic pour réussir à désamorcer les situations et éviter à recevoir le venin de la dalatienne.

jet de volonté : 4/14 - Réussite

Il avait parlé de retrouver son clan une fois séchée et réchauffée. Son clan... La bourrasque que s'apprêtait à être la rouquine se calmait aussitôt et elle devait mettre tout les efforts du monde pour ne pas quitter son regard, pour ne pas laisser transparaître une faille. Ne jamais, ô grand jamais, laisser une faiblesse dans sa garde et dans sa hargne. Mais Eilhana, rien qu'à l'évocation de Linnarel, sentait sa gorge se nouer en une affreuse boule qu'elle peinait à avaler. Elle inspirait longuement, faisant mine de réprimer la colère d'aller poser les pieds chez les chantristes et finissait par opiner du chef. "On ira là bas... Et je ne ferai pas d'histoire." Disait-elle d'une voix sourde. Si l'elfe face à elle était un minimum empathique il pouvait sentir alors que quelque l'avait touché. Mais alors quoi ? Désireuse de ne pas laisser de blanc, qui permettrait la réflexion, s'installer elle reprenait. "Allons y. Passe devant."

A contrecoeur elle s'éloignait du pot de feu, au grand soulagement des quelques badauds. Ces derniers offraient au duo d'elfes quelques insultes sous cape et allaient, sans aucun doute, discuter de tout ça pendant quelques heures. L'idée d'entrer dans une chapelle de la Chantrie ne ravissait pas du tout la dalatienne. Andruil n'allait pas en être contente. Mais aux grands maux les grands remèdes. Leurs pas les menaient vers d'autres parties de Cairnayr. Ils longeaient des docks mais, étrangement, tout était calme. En dehors des chats errants il n'y avait aucune âme errante dans les rues à tel point que la neige en recouvrait de nouveau la route et que les traces des félidés étaient discernables aisément. Tout se faisait dans un silence qui ne plaisait guère à la rouquine. Prise qu'elle était dans un tourbillon de pensées et d'émotions. D'un côté pourquoi parler à citadin et à un être aussi froussard ? De l'autre, et elle devait se l'avouer, elle mourrait d'envie de discuter. D'avoir un semblant de normalité et de tordre le cou à cette solitude qui restait toujours lovée en elle à enserrer son coeur entre ses griffes. S'est après avoir bataillé pendant de longues minutes où plus d'un ange sont passés qu'elle parvient enfin à ouvrir la bouche. "C'est quoi ton nom ?" Demandait-elle en penchant légèrement la tête sur le côté faisant entrechoquer des petits cranes d'oiseaux enroulés dans ses tresses. Evidemment, cette dernière dans un échange équivalent comptait se présenter en donnant simplement son prénom. Toutefois à la condition unique à se que l'elfe daigne se présenter. "Tu es sûr que les chantristes ne vont pas créer d'histoire ? Renier nos dieux pour avoir ne droit de ne pas mourir de froid ne fait pas parti de mes projets." Il était évident qu'après avoir proféré de telles paroles la discussion allait être plus difficile et les sujets qui lui brûlaient les lèvres étaient, à coup sûr, pas ceux dont Linnarel raffolait le plus. A ses yeux la couardise de Linnarel n'était pas de naissance. Un elfe ne naissait pas faible, il le devenait. Qu'est ce que ce dernier avait subit pour finir dans un tel état de servilité et de soumission ? Le mystère était entier et il était sûr que ça allait obséder la dalatienne.

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Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
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Les yeux gris ne cessaient de surveiller les autres shemlens profitant de la chaleur du feu, et il retrouvait effectivement ses airs d’animal errant espérant qu’on ne vienne pas lui retirer le peu de trésor qu’il avait pu chiper : la rouquine montrait les dents à leur égard quand Linnarel offrait ses regards mouillés.

Mais pas à elle. L’habitude du jugement lui permettait de deviner l’intention de la Dalatienne dans ses prunelles, les mots silencieux qu’elle mâchonnait, l’erreur fondamentale de son mépris. Qu’elle ose. Qu’elle ose : personne ne la retiendrait, de toute façon, comme on n’avait pas retenu les clans qui erraient depuis trois cents ans, certains qu’ils étaient les détenteurs d’un savoir précieux. Oubliant qu’il était à jamais perdu, au risque ainsi de se perdre pour toujours.

Pourquoi refusaient-ils tellement de croire que tout était déjà perdu ?

L’autre Elfe pouvait juger, accrocher son regard comme ces rapaces dont elle s’était décorée les cheveux, s’accrocher sans se dissimuler à sa fierté fragile et consumée, cela n’empêcha pas Linnarel de lui rendre plus silencieusement son mépris. Malgré tout cet air dont il s’était affublé depuis toutes ces années – comme s’il avait en voulu, comme si on lui en avait laissé le choix. Qu’elle goûte à la réalité, à l’absence de décision, à la nécessité de s’abaisser pour survivre : voilà ce qu’il vit quand elle hocha la tête, grelotta une dernière fois, céda au froid et à la solitude :

« On ira là bas... Et je ne ferai pas d'histoire. Allons y. Passe devant. »

Qu’elle paraissait jeune, soudain, avec sa voix assourdie et ses yeux abaissés – ou était-ce lui qui devait avoir un air vieux ? L’ancien Dalatien aurait pu apprécier la victoire, mais ne sentit en réalité que de la vengeance, comme une approbation sourde que les choses n’auraient jamais pu être autrement. Que la dignité était partie parce qu’elle le devait, parce que c’était ainsi, que les dés avaient été jetés depuis des ères déjà et qu’on pouvait les accuser sans fin d’avoir été pipés, les enjeux étaient décidés.

Mais par les Créateurs, ce qu’elle paraissait soudain jeune, soudain seule. Perdue. Comme lui l’avait été il y a des années, avant de l’accepter. Sans clan, peut-être ? Difficile de deviner. Peut-être était-ce pour cela qu’il ne l’abandonnait pas encore.

Linnarel prit alors les devants : chose particulièrement désagréable que d’être suivi ; comme une épine dans le dos que l’on cherchait nerveusement à gratter, à retirer, et que lui ne pouvait soulager que de plusieurs regards en arrière. L’elfe dalatien n’hésita plus sur la destination : il fallait croire que les réflexes de citadin s’étaient rapidement installés, et que l’on acceptait rapidement tout foyer offert avec sincérité. Même quand son tenancier était exceptionnellement un homme, qu’il était aussi grand qu’une montagne et à l’accent aussi dur que le marteau.

« C'est quoi ton nom ? », lança soudain l’autre Elfe pour casser le silence installé à mesure qu’ils s’éloignaient des soiffards.

Le pas se ralentit, l’hésitation fut palpable : ils n’étaient pas très loin de la chantrie, pas très loin de leur destination, pas très loin du cœur des shemlens où, il semblerait, ils trouveraient refuge. Et peut-être que son murmure arriverait dans les mains de leur Andrasté ?

« Linnarel », souffla-t-il, omettant son clan, détournant les yeux dans un sourd regret.

Mais l’hésitation du faussaire ne s’arrêta pas au seul octroi de son nom : il ne savait pas si la suite d’une conversation classique sur ce sujet l’intéresserait réellement. Convention ou politesse n’étaient qu’autant de concepts de sociabilité charriant avec eux trop de dangers. Et puis, il ne savait pas comment saisir la chasseuse dalatienne, trop semblable aux siens, et qu’il se sentait pourtant de devoir amener vers une source de chaleur.

Étrange danse qu’il semblait mener, et cette seule idée le mettait mal à l’aise. Le stoppa alors que dansait très nettement les flambeaux autour de la Chantrie, en faisant une ombre encore plus imposante. Peut-être ce sentiment ambivalent l’invita à ajouter d’une voix plus claire :

« Et toi ? »

Et il regretta rapidement sa question, sa politesse, car maintenant qu’ils s’étaient arrêtés, l’occasion fut trop belle pour qu’elle ne la saisisse pas. Dans les yeux de l’autre Dalatienne dansait cette curiosité teintée de questions, de doutes, de jugements, sans doute : Linnarel n’avait pas besoin d’une observation fine et insistante pour posséder cette certitude.

« Tu es sûr que les chantristes ne vont pas créer d'histoire ? Renier nos dieux pour avoir ne droit de ne pas mourir de froid ne fait pas parti de mes projets. »

À Linnarel de grincer des dents : la promesse de ne pas faire d’histoire n’avait pas tenu quelques dizaines mètres avant de se briser, incapable de tenir l’effort. Au diable les Elfes forestiers : tous et toutes les mêmes. Blessants et imposants pour exister.

Renier nos dieux ne fait pas partie de mes projets.

L’idée-même prit l’ancien Dalatien à la gorge : il ne savait pas quelle émotion l’empêchait tant de respirer et de déglutir, le prenait à ce point au cœur et lui donnait soudain l’envie de la laisser de côté, sur la route, dans sa barque, dans son eau glacée et ses avis tranchés. Cela n’avait jamais été dans ses projets non plus. Quant à ce dont il en retournait réellement, elle n’aurait pas à en juger. Et telle qu’elle se présentait, cela ne viendrait pas maintenant ; justifiant peut-être sa réplique lui offrant une chance de souffler.

« Alors reste dehors : je ne t’oblige pas à entrer », et le ton fut acide.

Le faussaire claqua de la langue et avisa un mouvement pour s’élancer vers l’avant, quand il se rendit soudain compte de l’obstacle que son pied était sur le point de rencontrer : loin d’être une simple pierre, celle-ci avait des poils, et miaula et feula quand il se rendit compte qu’il allait se faire cogner. En retour, Linnarel sursauta, terriblement peu à l’aise avec ces animaux, effrayé d’une morsure ou d’une griffure, et poussa un cri de surprise. Le chat détala. Il stoppa net son bond et son exclamation d’une main sur la bouche.

Et gagna sur ses joues pâles un rougissement honteux bien vif, qu’il offrit quelques secondes à la Dalatienne, vérifiant qu’elle ne l’avait pas vu ; mauvais rêve, évidemment.

Ce foutu frère chantriste dont la réputation contait qu’il accueillait autant de chats errants que de fidèles le dimanche – à savoir lesquels étaient trop nombreux, et lesquels pas assez.




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

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Les deux elfes commençaient à cracher leur venin l'un envers l'autres et leurs regards lançaient des éclairs. "Tu n'as rien compris à ce que j'ai dis." Rétorquait-elle avec autant d'assurance que d'aigreur. "Je ne compte pas faire d'histoire et j'espère que ces chantristes en feront tout au..." mais sa verve se voyait coupée nette par le sursaut de l'elfe et le feulement d'un chat qui prenait la fuite droit vers les jambes frêles et nues de la rouquine. Cette dernière s'abaissait et prenait le félidé dans ses bras, une fois que ce dernier fut habitué à l'odeur de la dalatienne à force de se frotter à ses chevilles et ses mains tendues. Puis elle rabaissait son regard sur lui où une hilarité grandissante s'élevait en observant la mine déconfite du faussaire et la main plaquée sur sa bouche pour étouffer un possible cris de terreur.

"Tu as eu peur... d'un bête chat ?" Ses yeux brillaient de malice. Sa colère et son acidité étaient redescendus d'un coup d'un seul en avisant la scène. Elle affublait Linnarel d'un sourire mutin alors qu'elle poussait de l'épaule les portes de la chapelle, le chat de ses bras et les mains occupées à gratter le pelage de l'animal. "Je passe devant si tu n'y vois pas d'objection, Lapin." Dit elle avec un clin d'œil un brin moqueur. Au moins cette scène avait eu le chic de dénouer la situation. D'extérieur et de nuit, la chapelle ne donnait guère envie de s'y rendre. Le bâtiment ne semblait pas de prime jeunesse et l'intérieur était tout aussi décrépis. En dehors du brasero dont une flamme vivace illuminait et réchauffait agréablement les lieux, le sol de pierre était craquelé. Au mur des fresques aux couleurs fatiguées représentait la déesse humaine et d'autres figures dont Eilhana ignorait absolument tout. Le chat dans ses bras, la couverture de Linnarel sur ses épaules, elle foulait de ces pieds nus ce territoire sanctifié. "Tu avais raison Lapin il fait amplement meilleur ici. Merci à toi." Disait-elle alors qu'elle remontait la petite nef jusqu'au cœur ardent des lieux. Pour Linnarel c'était terminé. Eilhana l'avait rebaptisé de ce petit sobriquet et rien, en dehors d'un moment de courage exceptionnel ne pouvait y changer.

A mesure qu'elle s'approchait de ce point de chaleur d'autres chats, hantant les lieux, s'approchaient de la Dalatienne au grand dam de Linnarel qui devait alors les supporter. Ces chats, ces abominables créatures opportunistes, s'approchaient et se frottaient contre cette elfe comme si elle était une des leurs. Peut être le côté sauvage ou peut être qu'entre animaux errants ça se reconnaissait aisément... "Il fait assez chaud ici pour que je te rende ta couverture." Joignait-elle le geste à ses paroles avec une certaine reconnaissance dans la voix. "Merci, d'ailleurs. Et désolée, elle est un peu détrempée. Tu vas devoir encore me supporter car bon... Il ne faudrait pas que tu attrapes la mort." Suite à ses mots, et après avoir étaler ses possessions autour du brasero pour les faire sécher elle se mettait à déambuler dans la chapelle. La scène pouvait presque prêter à sourire. Une Dalatienne nue comme un ver déposer des yeux curieux sur les fresques et les symboles chantristes. Elle penchait la tête sur le côté, faisant cliqueter tout les gris gris dans ses cheveux détrempés. "Au sein de mon clan on a jamais pris le temps de décrire se qu'est la déesse des shemlems. Qu'est se que tu sais, toi qui vit auprès d'eux ?" Demandait-elle avec autant de simplicité que si elle demandait le sel à table. Elle penchait la tête à droite, puis à gauche, accentuant l'aspect candide et surtout sincère de la question. "C'est bizarre..." se disait-elle à elle même, attendant les explications de Linnarel.

Linnarel
Linnarel
Faussaire du Carta
Faussaire du Carta
Linnarel
Personnage
Illustration : Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent... - Linnarel 80iw

Peuple : Elfe
Âge : 26 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Maglor, by Miyota (VK)
Date d'inscription : 28/08/2021
Messages : 957
Autres personnages : Fionnuala Vaël, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil
Sorts : /
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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent...

Le cœur de Linnarel continuait de battre fort, très fort, tandis que ce maudit chat lui délivra son plus méprisant regard et continua sa route, l’air de rien. L’Elfe manqua sincèrement de feuler à son égard, mais se retint, les battements se changeant en rougissements sur ses pommettes, entre honte et raison de se dire qu’il perdrait de toute façon tout combat même contre ce félin chétif.

Eilhana, qui avait commencé à se rebiffer avant qu’il ne sursaute, ne retint pas son hilarité, ce qui eut pour conséquence de nourrir l’agacement de Linnarel. Et la voilà qui, comble de l’humiliation, le prit dans ses bras, le papouilla et le gratta comme si cet animal était le sien.

« Tu as eu peur... d'un bête chat ?, s’amusa-t-elle avec malice.
- J’ai eu peur de lui marcher dessus ! », cracha-t-il, le visage tendu.

Seulement, à la suite de cette petite exclamation, il tourna sur lui-même pour espérer que personne ne l’ait entendu. Ni ne les ait vus. Que ce soit de simples habitants du port, qui ne les laisseraient pas entrer tranquillement dans cet édifice sacré, ou le frère chantriste, qui ne les laisserait sûrement pas partir sans une justification. Mais l'endroit était désert : on préférait à cette heure-ci prier dans les tavernes que chanter dans les chapelles. Et, l'air malicieux et le chat dans les bras, la Dalatienne gazouilla :

« Je passe devant si tu n'y vois pas d'objection, Lapin. »

Bouche-bée, Linnarel la laissa entrer la première dans la chantrie, sans la retenir : elle s’enfuit avec sa couverture. Il ne devait pas crier, au risque d’attirer cette attention qu’il redoutait de voir ; mais bon sang, lui qui ne désirait que la larguer dans la demeure du Créateur, il refusait simplement d'abandonner son linge ! Alors, malgré l'appréhension inavouable que cela lui provoqua, le faussaire prit la suite de la chasseuse, et pénétra dans la chapelle.

Immédiatement, le sacré du lieu l’envahit, mélange d’odeurs, de silence, de lumière, le figeant sur place devant une porte qui le fit sursauter lorsqu’elle se referma avec force. Mais le Dalatien n’avança pas plus. Se tenant encore dans une des rares alcôves de pénombre de la chapelle, ses yeux errèrent à tout, tout de suite : les veinures des charpentes, l’humilité des bancs, le crépitement du brasero, les couleurs défraîchis des différentes fresques. Elles, surtout, attiraient son regard : il se sentait pris d’une envie de les toucher, habitude infantile, puérile, mais si douce, si enivrante.

Et la statue : sûrement qu’elle était petite, comparée à ce que pouvait faire toutes les chantries de Starkhaven, comparée sûrement à la splendeur non tue de leur maîtresse de la cathédrale. Mais comme le lieu était inhabité, hormis par deux petits Elfes un peu égarés, elle siégeait comme une indétrônable maîtresse ; Princesse de Cairnayr, sûrement, reine des hommes. Et il admira un instant la simplicité de sa sculpture, se sentit encore une fois l'envie de la percevoir par les doigts.

Sauf que Linnarel ne fit rien de tout cela. Il se sentait intrus dans la demeure du Créateur, indésiré dans un sanctuaire shemlen ; nerveusement, il se frotta le visage, et ses doigts suivirent le cours des vallaslins de June. Evanuri des artisans. Il baissa le visage, comme pour cacher ce qui faisait pourtant la fierté des siens. Ce que Eilhana n’avait aucune honte à arborer et à offrir à Andrasté.

« Tu avais raison Lapin, s’éleva sa voix guillerette, sûrement heureuse de trouver un feu auprès duquel se reposer, il fait amplement meilleur ici. Merci à toi. »


Le faussaire leva des yeux effrayés vers Andrasté pour en s’attendant à ce qu’une grande épée rouge étincelante pour le pointer, voire s’élance pour l’abattre : mais la statue de pierre orangeâtre demeura immobile, accompagnée des crépitements indolents du feu éternel. Un soupir de soulagement traversa ses lèvres, et il osa alors s’avancer vers le brasero, vers Eilhana, vers les chats qui reçurent un regard noir, et qui ne lui rendirent que de la superbe.

« Il fait assez chaud ici pour que je te rende ta couverture. Merci, d'ailleurs. Et désolée, elle est un peu détrempée. Tu vas devoir encore me supporter car bon... Il ne faudrait pas que tu attrapes la mort.
- Je… je prierai, en attendant qu’elle sèche. Et merci pour la couverture. Habille-toi avant qu’un shemlen ne te voie », fusa sa réponse, quelque peu sèche.

Le sentiment cognait dans sa poitrine avec plus de force qu’il ne l’osait l’admettre. Eilhana, malgré ses allures typiques de chasseuse dalatienne, se comportait de façon toujours plus agréable : elle cherchait clairement de la sympathie chez son comparse, arrivait peut-être à le considérer comme un confrère. Mais la haine chez Linnarel avait été nourrie de malheur, de remords, de tristesse, pendant toutes ces années ; elle avait été nourrie d’abjurations, d’alliances, de solitude ; elle était désormais un monstre rongeant les racines d’un arbre déjà pourri.

Il aurait dû éprouver de l’empathie pour cette jolie Dalatienne perdue, séparée des siens, sûrement partie et exilée de son clan, et aurait peut-être aimé être meilleur et lui demander ce qui l’amenait là, l’aider à trouver sa route ; mais l’idée de la sympathie elle-même le dégoûtait, en plus de ne plus en avoir l’énergie.

« Au sein de mon clan on a jamais pris le temps de décrire se qu'est la déesse des shemlems. Qu'est se que tu sais, toi qui vit auprès d'eux ? »

Pendant un instant, Linnarel avisa de se taire, ou de lui rétorquer qu’il n’en savait rien. Peut-être même de lui dire que raconter cette histoire à une Dalatienne dans une chantrie serait blasphématoire et du temps perdu – mais étonnamment, cette répartie sonna immédiatement fausse dans son crâne, et lui assécha la langue. N’étaient-ils pas deux Elfes à porter des vallaslins dans ? Et pour quelles valeurs, pour quelles prières, pour quels chants, leurs cœurs résonnaient-ils vraiment ?

Linnarel osa un regard quasi-timide vers la grande statue d’Andrasté. Quelle vérité cette Dame dénichait-elle dans son être ? Oui, lui qui avait passé ces dernières années à se cacher dans le fond des chantries, pour y être autant vu qu’ignoré, le voilà qui se sentait minuscule devant cette icône.

C’est bizarre, oui.

« Andrasté n’est pas une déesse, commença-t-il à articuler d’une voix assourdie, sans préambule, ne se rendant même pas compte qu'il était passé en langue commune pour cela, et son accent chantait avec étrangeté, seul dans un édifice chantriste. Enfin, pas vraiment. Les shemlens l’appellent prophétesse, car elle était mortelle, mais choisie par le Créateur, et à sa mort, il en aurait… a fait une déesse, en l’acceptant à ses côtés après son sacrifice. C’est comme l’histoire de Ghilan’nain qu’Andruil a faite Evanuri après que les chasseurs l’ont laissée mourir dans la forêt. »

Linnarel n’avait pas bougé des pieds d’Andrasté, n’avait pas suivi Eilhana dans ses pérégrinations qu’il aurait pourtant aimées faire, aussi, parmi ces fresques qui appelaient ses doigts et cette fibre particulière. Mais son regard parcourut rapidement la statue, comme s’il parlait sous son approbation. L'ombre imaginée d'une épée dansant toujours au fond de sa rétine.

« Les shemlens la vénèrent comme un héraut, car elle a rapporté la parole de leur Créateur. Elle les chantait, même, et ce sont ces chants qu’ils utilisent pendant leurs messes : ce sont des rituels pendant lesquels ils se regroupent dans ces chantries et écoutent les prêtresses – enfin ici c’est un homme, ce qui est rare. Ils la vénèrent aussi comme une protectrice, une porteuse d’espoir, car le Créateur qui les a abandonnés n’écouterait plus qu’elle, et c’est pour ça qu’ils prient pour qu’elle intercède en leur faveur. »

Jusque-là, le savoir était commun et ordinaire pour les citadins, facile à retrouver dans les prêches des mères, des sœurs, des frères, à qui tendait l’oreille pour s’intégrer ; à qui tendait l’âme pour ne subir aucune sanction. Très vite, pourtant, ses mots dépassèrent ce qu’on enseignait simplement aux fidèles ; ils se teintèrent de jugement et d’avis, ils prirent des accents sylvestres, ils avaient des échos passés. Et le faussaire, conteur éphémère – vraiment ? – baissait lentement la tête à mesure qu’il parlait, comme si son visage bariolé plongeait dans les souvenirs.

« Mais Andrasté est aussi une guerrière, qui a failli libérer Thédas des magisters tévintides, qui a failli prendre Minrathie… Les Archivistes se racontent même que les shemlens invoquaient son nom quand ils nous ont chassés de la Dalatie. Ils sont si fiers de leurs Marches Exaltées parce qu’ils avancent dans ses pas… »

Une mèche épaisse se détacha d’un côté de son visage, caressa doucement ses pommettes ; quelques fourches vinrent caresser ses lèvres asséchées. De l’autre. Et les cheveux dansaient, dansaient au-dessus des petites flammes, comme s’ils les provoquaient pour qu’elles les attrapent et les embrasent, les embrassent. Les narguaient-ils ? Jouaient-ils ? Que racontait ce ballet pitoyable, simples allers-retours, balancier pittoresque au-dessus du feu éternel ?

Les ancêtres de cet Elfe-là ont fui Halamshiral, ont refusé de se soumettre. Et lui joue au-dessus d’un brasero.

Le Dalatien n’entendait plus les pas d’Eilhana, et pourtant, sa présence paraissait l’envahir. Le jugeait sûrement comme Andrasté, à son autre côté. Non loin, posée sur un banc, sa couverture de laine se dégorgeait d’eau, petites gouttes silencieuses sur la pierre.

« Sauf qu’à chaque fois, ils échouent. Comme elle a échoué. Toutes leurs grandes Marches se soldent par des morts. »

Linnarel se retourna : se tenant entre le brasier et Eilhana, sa petite silhouette chétive se détachait comme une ombre encadrée de quelques lumières. Et ses yeux gris éteints.

« Et par le feu. »

Et nous sommes tombés avant eux. Et nous tombons comme eux. Nous tomberons avec eux.

Petit poke à @Niklaus dont on squatte la chantrie - si jamais y a quoi que ce soit à redire, n'hésite pas ! Love
Pour résumer, Eilhana est entrée dans le post précédent avec un chat dans les bras, et puis elle se promène (nue) dans la chapelle, avant de demander à Linnarel qui est Andrasté. Celui entre après elle et accepte de faire une description d'abord commune avant... de... faire une incartade sur le fait que les Humains se sont plantés à chaque Marche Exaltée Hey




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent..."Après tout la foi n'est qu'une canne"

Elle écoutait la diatribe de Linnarel avec une attention toute particulière tout en explorant les lieux à la manière d'un chat découvrant un nouvel endroit. Le bruit de ses pieds nus sur le sol rocheux rythmait les dires et la nudité de la dalatienne pouvait être presque prise comme une provocation. Une sorte de manière de montrer à la prophétesse des hommes qu'elle, Eilhana, ne la craignait pas. "Peut être que le créateur est mort." Disait-elle, une fois que Linnarel eut entièrement terminé, avec une neutralité aussi candide que terrifiante. Seul une sotte doublée d'une folle furieuse oserait proférer de tels mots en tel lieu. Mais pire encore elle poursuivait dans son cheminement de pensée. "Peut être qu'il a senti son heure arriver et a fait de sa prophétesse son égale afin de ne pas laisser les shemlens à leur sort." Elle campait ses pieds devant la statue d'Andrasté, les bras croisés, sa main droite grattant son menton sous la réflexion. "Ca doit être horrible, quand même. De vénérer un dieu qui n'est plus là pour écouter ou prodiguer des paroles. Les shemlens ont l'air d'être comme des enfants perdus car..." Elle soupèse ses mots, affute ses pensées et réflexions. S'éloignant enfin de la statue pour se rapprocher d'une fresque décrépie pour poser la main dessus. Gratter légèrement de l'index pour en ressentir sous la pulpe de son doigt la texture de la peinture. Contrairement à Linnarel, elle, ne semblait avoir ni gêne ni crainte. "Tu dis qu'Andrasté a failli réussir plein de choses, des prouesses guerrières. Que les Shemlens ont échoué presque toutes leurs marches exaltées. Et si... Et si ce n'était pas la bonne manière ? Et si, Andrasté elle même faisait en sorte que ces marches échouent ? Dans un vain espoir de démontrer aux Shemlens que ce déchainement de violence et de haine fanatique étaient en définitive la pire méthode pour louer son nom."

Apprenant ses choses de Linnarel, nourrit par le cheminement de ses pensées. La haine qu'éprouvait Eilhana envers les chantristes se transformait lentement en une sorte de pitié. Dans ses yeux les monstres sans coeurs qu'étaient les humains devenaient rien de plus que des enfants perdus et égarés. Obligés de pleurer et de tout casser dans l'espoir vain d'attirer l'attention de leurs divins parents. En définitive ils n'étaient pas si différent. Le créateur avait abandonné les humains, ou était peut être mort. Et les dieux elfiques étaient désormais sourds aux prières de leurs enfants par la perfidie du Loup qu'était Fen’harel. Elle aussi, en définitive, avançait dans son monde avec une canne et pleurait enrageait comme une enfant perdue dans l'espoir vain d'être entendue. Au final, alors qu'elle espérait trouver une certaine supériorité face à ces humains elle se rendait compte qu'au final elle était tout aussi misérable qu'eux.

Elle posait son front contre la fresque, prise d'un moment de profond désespoir avant d'inspirer longuement et enfermer toute cette noirceur au plus profond de son être. D'enfermer ces mauvaise pensées dans une boîte de pandore déjà pleine à craquer. Il fallait qu'elle reste la même au fond de son coeur, ne pas renoncer, ne pas s'avilir. Garder la rage et la flamme qui animaient ses entrailles. Il était peut être temps de reprendre ses affaires. Elle s'approchait du feu d'un pas décidé et vérifiait que tout était enfin sec et enfilant les vêtements malgré le fait qu'ils étaient encore un peu trempés. Puis une pensée venait à elle, une lueur s'éclairait dans ses songes à en faire croiser le regard de Linnarel pour ne pas le quitter d'une semelle. "Qu'en penses tu, Lapin ? Demandait-elle alors qu'elle se ceignait sa ceinture munie d'une dague autour de la taille, une fois vêtue de son pantalon et de sa lourde tunique matelassée. "Tu peux ne pas être d'accord avec mon cheminement de pensée. Mais toi, au fond de toi. Qu'est se que tu en dis ?" Elle s'approchait de lui, laissant ses bottes encore sécher un peu, notant la crainte qu'il éprouvait en pareilles lieux "Il n'y a que nous, ici. Personne pour te crier dessus. Pas de risques de te faire foudroyer ou mener à l'échafaud pour avoir osé pensé par toi même. Du coup qu'est se que tu en penses, de tout ça ?" Elle conservait une distance de sécurité avec lui. Les mains posées sur ses hanches délicates offrant une posture à la fois ouverte et triomphante. Le ton qu'elle employait semblait dénué de mépris mais bel et bien emprunt d'une sincère curiosité. Elle voulait savoir son point de vu. Bousculer cet agneau chétif et craintif pour l'amener à dire réellement se qu'il pense. Ainsi peut être, à la condition d'être satisfaite, qu'elle allait cesser de le surnommer Lapin.

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Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.
Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.
Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.
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Agilité : 16.
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« Peut être que le créateur est mort.
- Peut-être… »


Eilhana l’avait patiemment écouté, attentive et captive ; lui se retrouva surtout surpris d’entendre ses mots encore résonner en langue commune, alors qu’il lui répliquait en elfique. Il se retrouvait étrangement à alterner les langues avec une habileté naturelle, comme s’il avait toujours fait cela… Et pourtant, s’en rendant compte, Linnarel déglutit. Fort. Sentit les flammes commencer à brûler ce dos à peine couvert d’un lin fin. Trop fin. Alors, il s’en détacha, et s’assura que sa couverture séchait – mais la voici encore trop humide à son goût.

« Peut être qu'il a senti son heure arriver et a fait de sa prophétesse son égale afin de ne pas laisser les shemlens à leur sort. »

Les mains aplanissant encore le textile de laine, les vallaslins de June se levèrent et, sans croiser ceux d’Andruil, se retrouvèrent à admirer la chasseuse au pied de la statue d’Andrasté. Candeur et sincérité. Méconnaissance profonde. Voilà que la Dalatienne questionnait avec plus de curiosité plus que de méchanceté les croyances des Humains : ces shemlens qu’elle méprisait plus tôt et sur lesquels elle s’apitoyait presque, désormais.

« Ca doit être horrible, quand même, s’hasarda-t-elle avec cette étrange compassion. De vénérer un dieu qui n'est plus là pour écouter ou prodiguer des paroles. Les shemlens ont l'air d'être comme des enfants perdus car...
- Il est vrai que tu ne décris pas là exactement la vie des Dalatiens, et que les Evanuris sont plus bavards, plus présents. »

Enfermés dans la Cité Noire d’où ils entendraient nos prières mais seraient incapables de répondre. On est aussi pitoyables que les Humains : sauf que la différence, c’est que les Dalatiens ont perdu.

Ses mots sifflaient, amers et lourds, serpents chargés de reproches ; mais le ton était faible, fort peu assuré, l’habitude écrasant la rancœur, et les reptiles n’atteignaient pas leur cible avec vivacité. La couverture se retrouva une nouvelle fois aplanie et lissée, alors que les mots continuèrent de s’élever, réfléchis :

« Tu dis qu'Andrasté a failli réussir plein de choses, des prouesses guerrières. Que les Shemlens ont échoué presque toutes leurs marches exaltées. Et si... Et si ce n'était pas la bonne manière ? Et si, Andrasté elle même faisait en sorte que ces marches échouent ? Dans un vain espoir de démontrer aux Shemlens que ce déchainement de violence et de haine fanatique étaient en définitive la pire méthode pour louer son nom. »

Linnarel avait envisagé, plus tôt, de faire un tour des lieux pour admirer la décoration, mais il en était resté sur place de ce qu’Eilhana lui avait dit. Silencieux, muet, immobile. L’observant sans la voir se rhabiller, n’y prêtant pas la moindre attention, se  Attendant simplement qu’elle livre sa conclusion.  

« Qu'en penses tu, Lapin ?
- Arrête avec ce nom, lâcha-t-il entre ses lèvres pincées, le visage toujours mais la chasseuse l’ignora encore.
- Tu peux ne pas être d'accord avec mon cheminement de pensée. Mais toi, au fond de toi. Qu'est se que tu en dis ? »

Ce fut plus fort que lui, malgré toutes les émotions plus affirmées que lui faisait ressentir Eilhana : loin de n’être que positives, s’il tolérait toujours plus sa présence, elle ne cessait tout de même pas de l’agacer. Et il ne devait pas être le seul, si tant était qu’on les écoutait en ce moment : peut-être fut-ce la raison pour laquelle il se retourna sur lui-même plutôt que de lui répondre, craignant qu’elle ne se rapproche trop, encore une fois. Mais elle eut la décence de s’arrêter.

« Il n'y a que nous, ici. Personne pour te crier dessus. Pas de risques de te faire foudroyer ou mener à l'échafaud pour avoir osé pensé par toi même. Du coup qu'est se que tu en penses, de tout ça ?
- J’en pense que… »

Il pensait beaucoup de choses, Linnarel, lui qui scrutait, observait, déchiffrait, lui qui respirait, errait, vivotait ; oui, il pensait beaucoup de choses, Linnarel, mais malgré toutes les recommandations, malgré toutes les injonctions, il ne parlait pas facilement.

Parce que je me souviens de leur poigne pour m’extorquer ces mots qu’ils désiraient entendre ; je me souviens de leurs yeux pour scruter quel courage se cachait derrière mes vallaslins.

Toujours droit à côté de sa couverture séchant lentement, il demeurait immobile, il demeurait silencieux, chercha ses mots, perdit ses phrases, guidant son doigt gracile pour le poser sur ce sentiment fuyant dans son cœur. Il se retrouva à parler en commun : comme si parler de Chantrie lui était plus naturel dans cette langue, moins... sale.

Aucun, Eilhana. Aucun. Et ça n’a pas changé.

« J’en pense que ton raisonnement ne tient pas la route, parce qu’Andrasté a convaincu des peuples entiers d’esclaves à la suivre. Ton Archiviste ne t’a jamais enseigné que les Elfes l’ont suivie, guidés par Shartan lui-même, et qu’en cet honneur nous avons alors reçu la Dalatie – qu’ils nous ont ensuite retirée ? »

Le Dalatien leva les yeux vers la Dalatienne et ses poings aux hanches, et ses yeux pleins de jugement : difficile de comprendre ce qu’il y avait dans ses pupilles claires toujours plus brillants. De la colère ? De la tristesse ? De la lassitude ? De la fatigue ? De la honte ? Il ne maintint dans tous les cas aucun contact, son regard errant sur les fresques lointaines.

« J’en pense que j’aurais aimé qu’Andrasté gagne. Je crois. Je ne sais pas si cela nous aurait offert une meilleure place dans ce monde dont nous sommes privés depuis la chute d’Arlathan, mais au moins les magisters auraient payé pour nos malheurs. Je ne sais pas non plus si les Orlésiens sont meilleurs, ou si ce n’est pas simplement aux vainqueurs d’écrire l’histoire et aux vaincus d’être effacés sans un mot. Cela n’aurait pas libéré les Evanuris de la ruse du Loup implacable, ni ramené le… »

Linnarel se tut immédiatement, avalant la fin de sa phrase, suspendant cette opinion de trop – n’en avait-il jamais vraiment exprimé ? Il préféra reprendre plus sourdement, plus difficilement, entre ses ses cheveux longs dégringolant de ses épaules :

« Mais au moins les magisters auraient payé pour nos malheurs. »

Les phalanges blanchies, et souffrant de l’humidité de l’hiver et des vêtements encore imprégnés par la Minantre, le faussaire céda soudain face à la douleur et lâcha le banc ; mais il ne marchait pas, non, et changea de sujet, oui.

« Et peut-être que si j’avais été de ces esclaves elfes, à l’époque, termina Linnarel, le regard toujours fuyant, triste silhouette au milieu de cette chapelle, moi aussi j’aurais marché avec Shartan et Andrasté, pour mettre à terre les Tévintides. J’aurais presque préféré mourir avec eux que vivre dans ce monde qu’ils nous ont laissé. »

Mais qui crois-tu berner ainsi, lâche que tu es ? Toi-même ? Personne ne le saura, puisque tu n’y étais pas, et que tu terres maintenant dans ta porcherie.

Linnarel répond à Eilhana et part sur un sujet plus politique et sociétal que théologique, et en vient même à être un peu plus... sujet à la velléité que prévu. Que les magisters payent  Murder




Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent..."Après tout la foi n'est qu'une canne"

Cette verve, cette hargne et cette vindicte dans les paroles de Linnarel faisaient dresser les poils sur le corps de l'elfe et piqueter sa peau d'une chair de poule. Elle n'avait aucunement peur bien au contraire. Elle se délectait et se nourrissait de cette rage contenu. Elle étirait un sourire carnassier qui s'apaisait en une tendre risette. L'espace d'un instant, elle avait été tentée de l'applaudir. Pourtant c'était étrange il parlait clairement de faire déflection vers les chantristes mais qu'importe. L'important était là, il avait osé.

"Hé bien, Linnarel, tu vois quand tu veux." Disait-elle avec une sincérité désarmante ne laissant aucune illusion sur un quelcoque mensonge ou moquerie habillement déguisée. "Il y a une de ses rages en toi. C'était si palpable dans tes mots, dans ton ton, dans la manière dont tu as éructé tes paroles. C'est bête, tu as mal terminé ton discours. Ta posture... ton regard que tu as posé sur moi." Elle s'ébrouait et s'approchait de plusieurs pas, comme regonflée à bloc. "Faut il donc te repousser dans tes retranchements pour voir que derrière ce Lapin se cache un vrai loup ? Mais que dis-je ? Un Lion ?" Elle le regardait de bas en haut et de haut en bas, lui sa carrure si frèle, ses frusques et sa couverture rapiécée qui terminait enfin de sécher. "C'est vrai que tu n'as pas l'air de savoir te défendre mais... bon sang, tes mots, ton savoir, ton esprit. Pourquoi ne cherches tu pas à devenir plus que..." Elle le désigne dans son ensemble "Se que tu es là ?"

Elle venait s'asseoir sur un banc et observait Linnarel avec une drôle de manière. Comme si elle tentait de le décoder, de chercher à déchiffrer les réponses marquées sur son visage et ses vêtements. "Comment quelqu'un avec autant d'esprit que toi perdure à moisir dans cette situation ? Que s'est il passé pour que tu sois à ce point craintif au point de même pas réussir à me regarder dans les yeux ?" Moi, une dalatienne, loin des siens et de ses forêts et de ses montagnes. Bien plus basse que toi dans l'échelle sociale du point de vue des shemlens."

Que ses questions trouvent une réponse ou non, Eilhana finissait par se relever et prendre la direction de l'extérieur. Les chats sur ses talons. Ces derniers de son entrées jusqu'à sa sortie n'auront eu de cesse que de se frotter à ses chevilles et à réclamer des caresses lorsqu'elle était immobile. "Je suis enfin sèche. Il va être temps pour moi de repartir d'où je viens, la belle affaire pour toi. Tu te débarrasse enfin de la vile dalatienne que je suis, Linnarel. Toutefois même si je suppose que plus jamais, ô grand jamais, tu voudras me croiser du restant de tes jours si jamais t'as un problème passe dans les bois non loin de Cairnayr. J'y rôde." Elle haussait les épaules certaine que cette bouteille à la mer ne trouvera jamais de destinataire. Elle ouvrait la porte pour se glisser dans l'embrasure. Toutefois avant de totalement disparaitre dans l'inconnue et la nuit noire sa tête dépassait à peine de l'entrebaillement. "Dareth shiral..." Disait-elle dans une soupir qui se réverbérait en écho dans la petite chapelle.

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Dans le port de Cairnayr, y a des marins qui chantent... - Linnarel