Les lignes tortueuses des vagues

Linnarel

Faussaire du Carta

Personnage

Illustration : Les lignes tortueuses des vagues - ft. Manaohani 80iw

Peuple : Elfe

Âge : 26 ans

Pronom.s personnage : Il

Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.

Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.

Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.

Pseudo : Kietah

Pronom.s joueur.euse : Elle

Crédits : Maglor, by Miyota (VK)

Date d'inscription : 28/08/2021

Messages : 962

Autres personnages : Fionnuala Vaël, Nucci Mansilla.

Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil

Sorts : /

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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t357-linnarel-une-ombr

Lun 1 Nov - 21:26

Les lignes tortueuses des vaguesCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP Classique.
Date du sujet 10 Vendangien, 5:12 des Exaltés.
Participants @Linnarel et @Manaohani.
TW Vulgarités.
Résumé Ce jour-là, aucun papier à fausser sur la table de Linnarel ; mais à la place, comme on avait personne d’autres sous la main, on l’a envoyé surveiller des caisses de contrebande, au port, en attendant que la passeuse arrive. Mais elle se fait attendre et le petit Elfe s’ennuie ; de la poussière, du vieux bois, un manche de pioche désuet… de quoi s’occuper.
Pour le recensement

Code:: [code]<li><en3>10 Vendangien, 5:12 des Exaltés.</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t488-les-lignes-tortueuses-des-vagues-ft-manaohani">Les lignes tortueuses des vagues</a> : <u>@"Linnarel" et @"Manaohani".</u> Ce jour-là, aucun papier à fausser sur la table de Linnarel ; mais à la place, comme on avait personne d’autres sous la main, on l’a envoyé surveiller des caisses de contrebande, au port, en attendant que la passeuse arrive. Mais elle se fait attendre et le petit Elfe s’ennuie ; de la poussière, du vieux bois, un manche de pioche désuet… de quoi s’occuper.</li>[/code]

Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux :

Linnarel

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Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.

Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.

Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.

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Lun 1 Nov - 21:31

Les lignes tortueuses des vagues

« OH ! Tu t’fais chier, l’Elfe ? J’te vois t’tourner les pouces, à moins qu’ce soit autre chose qu’tu t’tournes. »

Entre s’ennuyer au thaig Cavish et s’ennuyer au Grand Port, Linnarel n’avait pas réellement eu le choix : un voleur du Carta à l’air si ordinairement aimable l’avait dégagé de son bureau pour l’envoyer dans un de leurs entrepôts ; désaffecté pour l’habitant moyen de Cairnayr, trop exposé pour le contrebandier malin, et particulièrement triste et morne pour le Dalatien.

Quatre murs, un sol et un plafond de bois mouillé ; une ouverture vers la Minantre ; une lanterne à bout d’amadou et quelques rayons de lune. Enveloppé dans sa couverture de laine, l’Elfe s’avérait si discret qu’il réussit à ne pas faire grincer les gonds. Après les avoir comptées, vérifiées qu’il y en avait bien vingt, il s’assit non loin de là, et les garda bien en vue. Et commença la très longue attente…

« C’pas dur comme job : tu surveilles les caisses jusqu’à c’qu’la Rivénienne débarque et les prenne toutes. »

… car soit ladite Rivénienne n’avait aucun sens de la ponctualité, soit elle s’amusait particulièrement d’être en retard.

Les caisses ne bougeraient pas : voilà la conclusion à laquelle arriva Linnarel, après de longues minutes d’une observation tout autant ennuyée qu’angoissée. L’eau ruisselant semblait comme l’appeler à la noyade, ne l’aidant pas totalement à se concentrer ; il n’aimait pas cette idée que, d’une seule glissade, il en vienne à se retrouver dans cette maudite Minantre. Lui qui n’avait jamais appris à nager se trouvait peu rassuré à côté du fleuve.

Un de ses doigts se mit à errer sur l’une des planches au sol, et son ongle gratta contre sa surface rendue visqueuse par l’humidité : mais outre le bruit étrange dans ce silence pesant, il retira une petite couche d’humidité… un trait plus clair que le reste, timidement dévoilé par sa lanterne et la lune, mais titillant immédiatement son âme. Comme si soudain, après ces longues minutes d’ennui, il avait trouvé un sens à sa nuit, et il se saisit d’un vieux manche pas trop pourri non loin pour tracer le reste de ses lignes au sol.

« Tu diras à la Rivénienne pas d’entourloupe. T’insistes, hein ? T’fais pas ta carpette et tu t’fais respecter ? »

Le rond devint une spirale ; la spirale se trouvé réhaussée et entourée de flammèches ; les flammèches elles-mêmes entourées de petits points comme des étoiles… Le motif se révélait très dalatien, à mesure qu’il ajoutait de nouvelles formes, pour agrandir et alimenter cette rosace ; un murmure guidait son trait suivant, et sa main se laissa porter par cette inspiration, le silence devenant apaisant. De ses doigts libres, Linnarel entortilla une mèche de ses longs cheveux entre ses doigts, commença à mordiller son extrémité.

Petite silhouette recroquevillée à l’ombre des piles de caisses, dessinant sur ce sol très humide des formes prenant toujours plus d’ampleur. Soleil imposant, réchauffant sa petite âme. Mais qui pour le couper dans sa contemplation ?

@Manaohani.

Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

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Mar 9 Nov - 7:59

Les deux, mon capitaine !

Ça avait du bon de faire une mission pour le Carta, ils lui donnaient assez d'or pour se louer un beau bateau et préparer correctement le voyage, que ce soit l'équipage ou le matériel. Elle préférait d'avantage ça que de se retrouver sur le bateau de quelqu'un d'autre. Et même que de temps en temps il fallait livrer loin, vers Wycome ou par delà les océans et donc échanger la gabare pour un truc plus solide. Même si elle aime bien les jolies gabares, leur profil élégant et leurs voiles assez nombreuses pour ne pas s'ennuyer à mourir, ça reste de la navigation fluviale : morne et monotone.

Mais Mana qui, à en juger la hauteur de la lune, devrait déjà être sur le lieu de chargement préfère s'en reprendre une petite de cervoise, se moquant bien de la ponctualité. Et quand elle se décide enfin à larguer les amarres de cette dénommée Reine du Jour, elle a beaucoup plus d'alcool dans le sang qu'elle ne devrait. Pourtant la première chose qu'elle fait à bord est de conjurer le mauvais sort en buvant une bonne gorgée de gnôle et en jetant une autre à tribord, de façon à asperger la coque et la Minantre. Hors de question de monter sur un bateau inconnu sans pratiquer quelques rites du genre, comme sur terre, il faut connaître sa monture. Les matelots s'affairent, elle consulte les étoiles et donne des ordres et bientôt l'embarcation pénètre le regard où elle est attendue.

La Capitaine est la première à sauter du pont, amarre en main pour approcher et attacher proprement le rafiot. La cargaison est bien là, ainsi que l'homme du Carta... Si elle est bien dans le bon entrepôt, les oreilles pointues lui foutent le doute. Et sa position encore plus. C'est qu'elle aurait presque pu ne pas le remarquer au milieu des caisses. Sourcil froncé elle s'approche sans chercher à faire dans la dentelle, puis se penche au dessus de qu'importe ce qu'il peut bien être en train de faire. Un dessin ? Elle tourne la tête d'un côté, puis de l'autre pour voir si ça a un sens. Elle ne sait pas ce que c'est mais admire la précision et la régularité du trait.

Adieu cargaison, marins et autres obligations. De toute façon, il a le visage trop doux et trop bariolé pour qu'elle soit au bon endroit, du moins de ce qu'elle distingue à la lueur de la lune. C'est plus une impression globale, une attitude, peut-être fausse, comme si elle était en présence d'un gamin.

« T'sais dessiner des bateaux ? Des beaux bateaux de mer, pas des ptits rafiots de rivière ? »

C'est vraiment la seule chose qu'elle avait à faire, la priorité numéro une de sa nuit. La livraison attendue à Corintamh attendrait, elle n'aurait qu'à dire qu'elle avait eu le vent de face tout du long. Et d'un signe de main elle fait signe à son équipage d'attendre bien sagement.

Linnarel

Faussaire du Carta

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Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.

Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.

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Mar 23 Nov - 18:39

Les lignes tortueuses des vagues

Ses cheveux caressaient doucement ses lèvres sèches, se coinçant sous les peaux mortes ; sûrement que cela aurait dû l’alerter sur sa soif, mais le Dalatien se trouvait perdu ailleurs. Son doigt se salissait de gratter autant le plancher, mélange de bois pourri et d’eau croupie, et s’essuyait nonchalamment sur ses vêtements défraîchis : mais ses ongles demeuraient noirs, quand le dessin, lui, dénotait par sa clarté et l’attention portée.

La mèche de cheveux dansait d’une commissure à l’autre de ses lèvres, laissant dans son sillage un sourire toujours plus grand – quoi aussi niais, quelque peu béat, mais totalement sincère. La sincérité de la solitude, teintée de mélancolie et d’amertume, d’un plaisir qui ne saurait être partagé car bien difficile à comprendre.

Et puis, qui saisirait réellement les nuances de ce dessin ?

Car, et il se l’avoua avec une fierté insolente, heureusement elle aussi solitaire : il n’était pas peu fier de ce qu’il avait pu produire en ces circonstances. Un soleil stylisé s’étalait désormais aux pieds de Linnarel. Les Dalatiens l’auraient attribué à Elgar’nan, dont le courage et la force étaient louées en toutes circonstances, pour se prouver que leur vie de misère valait bien la peine ; devait bien les rendre plus forts, pour devenir les égaux de ce dieu capable dans sa fureur de déloger le soleil de son trône. Les Chantriste, eux, y auraient sûrement vu une représentation stylisée de leur symbole tout aussi divin : peut-être même l’ébauche de ce qu’ils avaient accroché sur la façade principale de leur fameuse cathédrale ; vitrail aux milles entrelacs et aux milles couleurs, visible à tous les passants. Quant à l’allégeance de l’Elfe, elle se tut dans un soupir.

Le bois craqua : et cette fois-ci, le faussaire comprit immédiatement que ce n’était pas à cause de l’eau, du vent, ou des bateaux. Dans son sursaut, redressé avec raideur, le voilà qui marchait sur son dessin des dernières minutes – heures, jours, années ? Qu’importe, il fixait de ses deux grands yeux gris, assez éclairés par la lune pour lui donner un air plus ahuri, cette intruse agissant pourtant comme si elle était chez elle.

« T'sais dessiner des bateaux ?, lança-t-elle, ses yeux rivés sur le dessin. Des beaux bateaux de mer, pas des ptits rafiots de rivière ? »

La femme puait l’alcool : le nez fin, quoi qu’ayant perdu de son talent après des années passées dans la ville, le long des canaux et au Clattercraft, repéra rapidement les relents que l’on entendait dans sa voix. Pour autant, avec ses yeux curieux et son attitude détachée, elle semblait s'en accommoder comme si elle avait l'habitude d'y tourner : la capitaine ne tanguait quasiment pas sur ses jambes.

Aucun doute possible : c’était la Rivénienne à laquelle il devait livrer les caisses de contrebande. En revanche, la navigatrice ne semblait pas du tout le replacer au bon endroit : et il jeta un œil craintif non pas à son adresse mais à celle de l’équipage de ce qu’il semblait être son bateau, plus loin. Chargé de marins, hommes peu commodes que l’Elfe ne désirait pas fréquenter. Il préféra reporter son regard sur leur capitaine.

Linnarel aurait-il dû s’inquiéter de la voir ainsi observer son dessin ? De façon surprenante, non : au contraire, il était fort intrigué de la voir le détailler de ses yeux. Quoique sa demande et sa requête sonnèrent étrangement à son oreille, il essaya de se ressaisir et de – c’était qu’il ne voulait pas se faire remarquer au thaig Kavish, ni s’y attirer des ennuis…

« Messerah… », l’appela-t-il de sa voix douce.

Quoique, même pour lui, le titre sonna faux : pas que la femme ne méritait pas de respect ; simplement qu’elle ne devait pas aimer ce genre de marques. Même pour une Humaine, même pour une Hors-la-Loi, elle paraissait être venue d’ailleurs : ne pas appartenir à ce monde tant elle maîtrisait et dansait dedans. Tant elle allait et venait à ce qu’elle désirait en faisant danser le scorpion d’or sur sa poitrine.

Les yeux de l’Elfe observèrent cet étrange bijou un instant, se demandant si c’était un vrai – il n’en avait jamais vu non plus, sauf en dessins il y avait bien longtemps, puis se portèrent sur cette épée à sa taille, sur ce jupon canari, sur cette expression de détachement total qui la rendait effectivement dangereuse.

« Vous… vous êtes la capitaine rivénienne ? Vous en avez l’air. Les caisses sont là-bas… vous pouvez toutes les prendre… et… et… Brasir me demande de vous dire d’essayer de ne pas les… nous... entourlouper », termina-t-il précipitamment en se portant vers la fameuse marchandise, ses pas légers et sa voix fluette glissant sur le bois et le sel.

Les ordres n’avaient pas nécessairement émané du chef du Carta lui-même – ce Nain-là ne perdait pas trop de temps à discuter avec son faussaire, sauf lorsqu’il s’agissait de lui confier des papiers essentiels. Mais peut-être que citer son nom permettrait à l’Elfe d’être moins bousculé, moins ridiculisé… si seulement il n’avait pas bégayé.

Raté pour le respect.

« … Ce… ce ne sont pas les mêmes bateaux ?, demanda-t-il soudainement, la main accrochée à la corde retenant la pile de caisses. Je veux dire, ceux de la mer, ceux de la rivière. Ce ne sont pas les mêmes bateaux ? »

Car Linnarel n’avait jamais vu la mer de ses propres yeux : déjà la Minantre paraissait immense pour lui – et ses bateaux, bien imposants. Ils ressemblaient à des aravels grossis deux ou trois fois pour contenir toutes ces richesses que les Humains pouvaient accumuler.

@Manaohani.

Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

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Lun 27 Déc - 19:44

Mana manqua de s'étouffer lorsqu'il l’appela en utilisant un titre bien trop noble pour sa petite personne, et puis il avait cette façon de minauder là qui était assez pénible. S'il croyait pouvoir l'avoir en lui léchant les bottes... Il avait bien raison, juste pas de cette façon là. Elle n'avait pas besoin d'être traitée comme une Marquise, par contre, un petit cadeau bien senti ou une petite pièce, pouf, pouf, elle n'était pas difficile. Alors elle le regarda avec circonspection, les poings sur les hanches et le sourcil levé, l'air de dire "te fous pas trop d'ma gueule avec des jolis mots, ça va pas l'faire."

« Ouais. » La Capitaine rivénienne... S'il voulait. Elle avait donc dû dire ça au Carta, si c'était leur façon de la désigner, peu lui importait en réalité. « Comment ça vous entourlouper ? » Elle le suivit durement du regard alors qu'il s'éloignait comme s'il n'assumait pas ce qu'il venait de dire... Et pour cause vu la tête que tirait son interlocutrice... Se faire accuser avant d'avoir fait quoi que ce soit, elle trouvait ça culotté. Certes, elle devait de l'argent au Carta, ceci dit, elle trouvait cette dette complètement injuste et abusive ; Brasir lui avait collé la responsabilité sur le dos alors que la perte d'une partie des marchandises avait eu lieu avant qu'elle ne les récupère. Elle avait accepté la dette seulement parce qu'elle n'avait pas envie de mourir. Et elle comptait bien remettre les points sur les i, déjà avec cet elfe qui travaillait pour les nains, plus tard avec Brasir lui-même s'il le fallait, qu'on cesse de raconter qu'elle n'était pas fiable... Mais il changea de sujet, brusquement et la question d'une candeur enfantine désarçonna la brune qui fit les yeux ronds.

Elle fut hésitante, est-ce qu'il se foutait de sa gueule ? Ou est-ce qu'il était simplet ?

« Comment ça pas les mêmes bateaux ? Bien sûr que non ! Tu n'as jamais vu la mer ? Y'a beaucoup plus de vent, des vagues et même des tempêtes... Ces rafiots de rivière c'de la gnognote à côté d'un navire de haute mer... J'parle même pas de... Attends, t'essaye d'me la faire à l'envers en changeant de sujet là... ?» Et ça marchait... Elle s'avança en gonflant la poitrine, elle n'était pas très grande mais c'était facile d'avoir l'air imposante en face de ce gringalet poussif. Etait-il malade pour être aussi pâle et rabougri ?

« Qu'ce soit clair, Mana n'entourloupe personne. Entendu ? Maint'nant, si tu veux m'surveiller et voir la mer, t'auras qu'à venir la prochaine fois qu'on ira à Wycome. J't'emmènerais voir des gros bateaux... » Elle avait toujours cet air menaçant, la lèvre supérieur et les paupières tremblantes de colère, pourtant sa proposition était autant sérieuse qu'amicale au final, même si elle ne le trouvait pas tellement sympathique pour le moment, ni antipathique, il avait surtout l'air d'un gamin, d'un gamin qui avait besoin de prendre l'air justement. Et pas que.

Aussi soudainement, et témoignant de cette sincère proposition, son visage changea du tout au tout et elle éclata d'un rire gras et puissant tout en lui envoyant une bonne claque sur l'épaule. Elle seule savait ce qu'elle avait rangé dans le "pas que" et qui la rendait hilare.

Elle pouvait en faire quelque chose de ce pauvre bougre, qu'elle se disait, lui apprendre la vie.

Linnarel

Faussaire du Carta

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Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.

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Ven 21 Jan - 18:51

Les lignes tortueuses des vagues

Les poings de la Rivénienne se fichèrent sur ses hanches, et son sourcil se leva : s’il n’en fallait pas tant pour, d’ordinaire, faire bafouiller le Dalatien, celui-ci buta plus durement sur ses mots. Le plancher de bois humide, quasi-pourri, paraissait bien plus sûr sous ses petits pieds que sa capacité à mener sérieusement une conversation d’affaires.

« Comment ça vous entourlouper ? »

Dans quelle galère avait-il embarqué ? Sûrement de celles que ce genre de femmes pouvait diriger, la voix plus forte que les tambours et le cœur plus dur que les rames dans la mer. Alors, oui, il essaya de l’amener sur un autre sujet, parade quasi-inconsciente dans son habituelle fuite… et cela eut l’air de fonctionner, le regard de métal – aussi acérée que l’arme à sa hanche – s’adoucissant soudainement.

« Comment ça pas les mêmes bateaux ? Bien sûr que non ! Tu n'as jamais vu la mer ? Y'a beaucoup plus de vent, des vagues et même des tempêtes... Ces rafiots de rivière c'de la gnognote à côté d'un navire de haute mer... J'parle même pas de... Attends, t'essaye d'me la faire à l'envers en changeant de sujet là... ? »

Un gémissement franchit les lèvres de Linnarel face à la prise de conscience de la Rivénienne : cela n’avait pas été volontaire, mais… ce n’était pas tout à fait sa place que de négocier avec les contrebandiers… une transaction facile… ses joues rosirent et ses doigts grattèrent les caisses, plus qu’ils ne les caressaient.

Mais au moins, elle aime parler des bateaux, et ça la rend moins dangereuse.

Et lui lança un regard si dur qu’il ne le soutint pas des yeux, et n’en supporta pas le poids sur ses épaules : il se retrouva à se faire petit contre les caisses, à essayer de se battre contre ce visage pétri de colère…

« Qu'ce soit clair, Mana n'entourloupe personne. Entendu ? Maint'nant, si tu veux m'surveiller et voir la mer, t'auras qu'à venir la prochaine fois qu'on ira à Wycome. J't'emmènerais voir des gros bateaux... »

Et soudain, la voilà qui éclata d’un rire grave et fort, et délogea Linnarel de sa pile de caisse d’une claque sur l’épaule – que, sans grande surprise, il ne réussit justement pas à encaisser. Malgré les quelques couches de vêtements, le claquement résonna si fort qu’on aurait pu se demander si l’on ne venait pas de briser du verre.

Jet d’Agilité – 5/16 - Réussite

Quelques pas pour récupérer son équilibre : l’Elfe ne comptait cependant pas finir le nez sur le sol, et de bons réflexes le tirèrent de là. Ses doigts s’accrochèrent sur la corde de chanvre, glissèrent astucieusement pour qu’elle ne coupe pas cette pulpe si fragile, l’empêchèrent et il réussit d’un mouvement quasi-aérien à rétablir son équilibre. S’il en avait eu la moindre idée, on aurait pu croire un instant à un mousse sur le pont : mais les yeux mouillés et ses dents serrées rappelait rapidement à la réalité avec le garçon.

« Vous… vous surveiller ? En… mer ? Mais... Wycome est si loin… »

Non, finalement, en faire un marin n’était pas vraiment l’idée du siècle : il semblait même que les grandes étendues d’eau lui faisaient peur, alors qu’il n’avait pas la moindre idée de ce que c’était – mais, en toute sincérité, il n’était pas assez courageux pour le découvrir. La puanteur de la Minantre suffisait à lui faire comprendre que l’océan n’était pas pour lui.

« Je ne crois pas que… ce soit moi qui vous surveillerai. C’est vous la capitaine, non ? »

Son épaule l’irradiait encore de la claque légèrement humiliante, bien que la chute avortée lui donnait quelque fierté – et il se raccrochait à son chanvre abîmé pour se rappeler que, de temps en temps, il n’était pas destiné uniquement à tomber.

« Et puis, dans la pègre… n’y a-t-il personne d’honnête qui ne désire entourlouper l’autre ? Brasir doit avoir ses raisons de se méfier de tout le monde, même de vous. On ne finit pas chef par hasard. »

L’Elfe se retrouvait encore accroché à la corde de la pile de caisses, pendu, retenu par ce bras tendu. Il n’osait plus regarder l’Humaine qui devait se sentir blessée, vexée, et il ne tarderait sûrement pas à en reprendre pour son grade : alors, avec ce regard un peu perdu, quoiqu’il récupéra le fil de ses pensées, il lui lança :

« Ni capitaine de bateau, je suppose. »

@Manaohani.

Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

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Lun 31 Jan - 22:09

« Loin ? Croyez qu'on va où comme ça quand on prend le large ? C'va plus vite sur l'eau qu'à pied en tout cas, surtout quand c'est Mana la terreur qui tient la barre ! »

Dès qu'on s'éloigne des villes, on peut se permettre de tricher un peu, discrètement. Personne n'y voit que du vent, les ailes se tendent, tout le monde est content.

« T'as pas dit qu'tu m'surveillais pour pas que j'entourloupe, hein ? » Fit-elle avec un sourire mauvais, en réminiscence à cette remarque qu'elle n'avait décidément pas apprécier. Au passage elle fit signe à son équipage de commencer à charger les marchandises. Cette petite remarque avait remis l'attention sur la relation houleuse entre Mana et le Carta. Elle avait beau râler, elle leur devait des sous, une triste histoire de marchandise disparue, plus de l’inattention de sa part mais Brasir pensait qu'elle devait payer, que c'était elle la responsable.

Mana jaugea l'elfe et jugea qu'il avait l'air plus naïf que méchant, à se demander surtout ce qu'il fabriquait avec ces fichus nains.

« Honnête ? Ah ! » Elle éclata de rire. « On est tous des voleurs l'elfe, ça peut que mal tourner... Brasir est t'jours vivant, c'est qu'ça doit payer. »

Cette vie là, malhonnête, elle, elle ne l'avait pas choisi, c'était pas forcément sa nature mais c'était tellement profondément ancrée qu'elle ne pouvait plus changer. Elle n'avait pas de moral, ni d'étique et sans doute qu'elle se méfierait aussi d'elle-même à sa place, sans doute qu'elle se méfiait de tout le monde. Il faut, pour survivre, il faut. Mais le moment était mal choisi pour philosopher sur la condition de truand, elle avait trop d'alcool dans le sang encore à cette heure, elle préférait largement son changement de conversation sur quelque chose qu'elle connaissait parfaitement : sa vie, sa passion.

« Pour être Cap'taine, faut connaître le soleil, les étoiles et les vents, savoir lire une boussole, tenir une barre et manier des cordes. Si t'sais pas faire, ton bateau coule et toi avec. J'te laisse en conclure c'que tu veux pour Brasir. »

Sur ce la dernière caisse venait d'être chargé et Mana sauta sur le pont de son bateau, laissant un matelot gérer les amarres. Ils commencèrent à ramer pour sortir du hangar et Mana adressa un dernier regard et un regard mot à l'elfe.

« J'attends mon dessin de bateau ! Et méfie toi des nains... T'sais où m'trouver si t'as besoin... heu... Tu t'appelles ? » qu'elle gueula tout en s'éloignant.

Mana avait de l'affection pour les elfes, c'était plus fort qu'elle, elle voyait sa mère en chacun d'eux. Et puis laisser ce pauvre bougre avec les nains, c'était criminel et elle était beaucoup de chose mais certainement pas une meurtrière.

Linnarel

Faussaire du Carta

Personnage

Illustration : Les lignes tortueuses des vagues - ft. Manaohani 80iw

Peuple : Elfe

Âge : 26 ans

Pronom.s personnage : Il

Origine : Dalatien, même s'il aimerait le cacher un peu plus habilement : ses yeux brillent du sang de la forêt et ses lèvres connaissent leurs us et coutumes mieux que quiconque.

Occupation : Faussaire pour le Carta : il n'y a pas de quoi en être fier, surtout quand c'est la seule chose que vous avez trouvée pour survivre. Quant à savoir ce qu'il fait de son temps libre, c'est assez mystérieux et sûrement peu intéressant.

Localisation : Entre le bascloître et le thaig Kavish : la route est longue, et il peut passer des journées entière d'un côté ou de l'autre sans bouger, mais on le verra rarement ailleurs. Il n'aime pas traîner là où il ne doit pas.

Pseudo : Kietah

Pronom.s joueur.euse : Elle

Crédits : Maglor, by Miyota (VK)

Date d'inscription : 28/08/2021

Messages : 962

Autres personnages : Fionnuala Vaël, Nucci Mansilla.

Attributs : Capacité de combat : 10.
Capacité de tir : 10
Endurance : 8.
Force : 8.
Perception : 18.
Agilité : 16.
Volonté : 18.
Chance : 18.

Classe : Civil

Sorts : /

Feuille

Joueur

Mer 9 Mar - 20:22

Les lignes tortueuses des vagues

Non : décidément, la capitaine n’avait pas aimé sa remarque sur l’entourloupe, et Linnarel se sentit déglutir plus fort que jamais, ainsi accroché à la corde de la pile de caisses. Il n’arrivait pas à oublier la claque sur l’épaule, donnée avec une certaine sympathie – alors il n’osait réellement imaginer ce qu’une femme pareille, vexée, pourrait bien lui faire… Pourquoi n’avait-il pas su tenir sa langue, cette fois-ci ?

Oui : l’Elfe évita de lui délivrer ce regard un peu éploré qu’il réserva à ses pieds, gardant silencieux ce souhait éternel. Heureusement, ses questions et remarques suivantes permirent de changer de sujet.

« Honnête ? Ah ! On est tous des voleurs l'elfe, ça peut que mal tourner... Brasir est t'jours vivant, c'est qu'ça doit payer. »

Un frisson secoua son échine à cette mention, souvenir amer de ces fourrées dans lesquels on l’avait abandonné, ne lui laissant pour vêtements que ses cheveux arrachés par la rossée et ces ecchymoses, ces plaies… Quand l’un des matelots de Mana – comme elle s’était présentée – s’approcha de lui, Linnarel fit un bon surpris en arrière, s’arrachant à ses souvenirs douloureux comme on s’éveille d’un cauchemar – avec le même ridicule.

« Brasir est toujours vivant, oui », lâcha-t-il en retour, mélange étrange d’énigmes et de reprise de confiance.

L’Elfe n’avait jamais vraiment su quoi penser de son employeur, et il se préservait de toutes ces réflexions trop dangereuses, contrairement à la femme qui ne se gênait pas. Il n’avait pas le droit de cracher dans la main qui le nourrissait, la main qui l’avait sorti de sa fange, en lui proposant un travail certes extrêmement malhonnête, mais malgré tout plutôt satisfaisant : un faussaire n’avait pas besoin de se salir, d’escalader, de se mettre dans l’embarras, assis au chaud derrière son bureau – en sécurité sous le regard vigilant du chef ?

« Pour être Cap'taine, faut connaître le soleil, les étoiles et les vents, savoir lire une boussole, tenir une barre et manier des cordes. Si t'sais pas faire, ton bateau coule et toi avec. J'te laisse en conclure c'que tu veux pour Brasir.
- J’en conclus, Messerah… Que je crois que vous avez oublié les cartes dans… dans tout ça. Et moi, j’en ai déjà vues. Et Brasir ne sait pas lire.
- J'attends mon dessin de bateau ! Et méfie toi des nains... T'sais où m'trouver si t'as besoin... heu... Tu t'appelles ? »

Se méfier des Nains, oui… et des Humains, et des Elfes… des hommes et des femmes, et des autres, et des enfants… et de tout le monde – même de soi. Surtout de soi.

« Linnarel. »

Et tandis que cette femme s’éloignait, embarquant avec elle sa marchandise – et ses non-promesses de ne pas essayer de voler des voleurs –, Linnarel se demanda bien comment il pouvait lui dessiner un vrai bateau, de ceux qui naviguaient en haute mer pour braver le vent, les vagues et même les tempêtes… Et il haussa les épaules : finalement, le faussaire non plus n’avait rien promis.

Fin du RP

@Manaohani.

Il ne s’était jamais prétendu courageux et l’âge n’avait en rien diminué sa couardise. Étrange phénomène : moins il nous reste d’années à vivre, plus on a peur de les perdre. Peut-être qu’on reçoit à la naissance une quantité limitée de courage qui s’use à chaque écorchure.

Joe Abercrombie.

Linnarel s'exprime en commun en Peru (#CD853F), et en elfique en Tan (#D2B48C).

Merci pour les cadeaux :

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