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À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1420
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t119-fionnuala-vael-le
À l’habitude, ses distancesCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet 16 Longnuage, 5:13 des Exaltés
Participants @Faolan Callaigh et @Fionnuala Vaël
TW Aucun (pour l’instant).
Résumé Entre la Chercheuse et son Initié, l’entraînement matinal est devenu une habitude, un rendez-vous à honorer, une manière supplémentaire de servir leur mission, une routine qu’ils suivent tous deux depuis quelques années maintenant, à Orlaïs ou ailleurs. Parfois, cependant, il peut être une simple occasion pour un jeune homme et sa professeure de se retrouver et discuter…
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>13 Longnuage, 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1833-a-lhabitude-ses-distances-ft-faolan-callaigh"> À l’habitude, ses distances</a></li></ul><p><u>@"Faolan Callaigh" et @"Fionnuala Vaël"</u>Entre la Chercheuse et son Initié, l’entraînement matinal est devenu une habitude, un rendez-vous à honorer, une manière supplémentaire de servir leur mission, une routine qu’ils suivent tous deux depuis quelques années maintenant, à Orlaïs ou ailleurs. Parfois, cependant, il peut être une simple occasion pour un jeune homme et sa professeure de se retrouver et discuter…</p>[/code]



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Âge : 38 ans.
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Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
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Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
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À l’habitude, ses distances

Dans un premier temps, ses mains saisirent l’épée la plus à gauche du râtelier : le bras assoupi exécuta avec mollesse (ou prudence) quelques moulinets, le poignet suivit dans des craquements fatigués mais vaillants. La facture était des plus classiques dans ce choix que proposait l’arsenal templier, mais comptait heureusement parmi les plus efficaces : correctement équilibrée, le tranchant émoussé et la pointe bien arrondie, le simulateur de métal ferait totalement l’affaire. Comme à son habitude.

Dans un second temps, ses mains soupesèrent l’écu accroché sur le mur au-dessus : un morceau de bois collé et lié, renforcé par des barres de fer d’un métal de récupération, et plutôt lourd pour des bras frêles. Sûrement pas la meilleure égide pour aller combattre en duel ou à la guerre, mais au moins tiendrait-il contre les assauts contendants de l'entraînement. Comme il musclerait un peu plus les bras frêles. Alors, elle glissa la sangle sur son épaule et l'ajusta pour rendre la courte route confortable.

Dans un troisième temps, ses mains parcoururent le long bâton de bois reposantdans son singulier fagot : des armes d’entraînement parmi les plus ordinaires, mais elle repéra immédiatement le moins abîmé du tas. Celui qui n’avait pas encore eu à beaucoup résister à l’assaut furieux des simulateurs contendants, arborant sur son corps brave mais fatigué de vicieuses échardes comme certains soignaient leurs cicatrices. Ses mains autrefois fines apprécièrent la douceur du hêtre, avant qu’elle ne coince la large et longue tige sous son aisselle.

Enfin, Fionnuala quitta l’arsenal sans un mot, sans un sourire, sans une pensée : de toute façon, l’aube n’avait jamais été une compagne bavarde, et cela l’arrangeait bien en ce matin de Longnuage. Son réveil avait encore été compliqué : difficile donc de manquer son air fatigué mais, au moins, la froideur de ses regards dissuadait de toute question déplacée.

Il ne fallait pas compter sur une garnison de templiers pour être silencieuse et inanimée à l’aube : entre les femmes d’armes rentrant de leur service de nuit et les hommes prenant déjà leurs missions, les abords de la Cathédrale grouillaient avant même que Son Soleil n’entame sa course. Certes, les rares gardiens de la Chantrie affectés en ces lieux échappaient au huit-clos du Cercle, mais Starkhaven ne manquait pas de ses recoins à veiller et ses dangers à surveiller, de tout ce qui pouvait échapper à l’œil profane de la garde. Cette activité quasi-protocolaire avait même bien gonflé depuis l’arrivée du détachement de Tantervale : ce fut d’ailleurs quelques-uns de leurs visages qu’elle croisa dans les couloirs, défiance et mépris se toisant dans un mutisme quasi-assassin. Mission dévote ou pas, les deux Cité-États ne pouvaient définitivement plus se sentir et Keith Farwell ne paraissait pas enclin à apaiser ces tensions : il s’avérait ainsi bien plus facile de jeter les jugements sur les larges épaules de la puînée Vaël.

Qu’ils fassent.

En attendant, Fionnuala continuait son chemin vers la cour intérieure, implicitement réservée aux entraînements, trouvant sans peine ce petite espace qu’elle investissait plusieurs fois dans la semaine : les lieux étaient cette fois-ci désert et bien frais, de cette fraîcheur que seules les impitoyables journées d’été pouvaient offrir. Inaliénables paradoxes dont profiteraient sûrement d’autres âmes bien moins matinales et plus aventureuses, si elles osaient empiéter sur le terrain que marquait déjà la Chercheuse de la Vérité de sa seule présence.

Son petit tour pour vérifier que le sol était bien aplati et qu’aucun obstacle ne viendrait les blesser s’acheva rapidement : elle déposa contre un mur épée et bouclier, et contre un autre son corps fatigué. Son double d’armes dédié à l’entraînement, lin gris rembourré et bien serrée, crissa un instant contre la pierre. Ses mains dégantées s’égarèrent sur son visage, frottant la peau et massant les muscles, et à leur tour, dans la douceur cotonneuse du matin, elles se permirent elles aussi un peu de repos. Le pittoresque long bâton de bois veillait à son côté.

Son Initié connaissait bien l’endroit, connaissait bien l’heure, connaissait les habitudes : Fionnuala n’avait aucune crainte sur le fait qu’il ne tarderait pas. Sûrement même serait-il dans un meilleur état qu’elle. Quelques moments après – elle n’avait même pas compté le nombre de ses longues et profondes expirations pour marquer le temps –, un bruit trahit sa venue.

D’un bref coup d’œil, au milieu des taches toutes en nuances de mauve, de marine et noir, elle distingua la silhouette frêle, reconnut la démarche, devina presque la respiration juvénile dans la quiétude matinale. Faolan venait d’arriver – enfin ? déjà ? Toute à son repos et à son rituel pour oublier la moiteur des draps et l’engourdissement de sa nuit, les yeux clos et sa vision obstruée malgré tout piquée par les raies d’une lumière vicieuse, elle avait simplement écarté toute notion de temps.

« Bien dormi ? », lui lança-t-elle en guise de bonjour.

Ses doigts n’avaient pas quitté ses paupières rendues grasses par une nuit au sommeil court et agité, sa tête restée balancée en arrière pour mieux tirer sur les tendons de son cou et les muscles de sa poitrine, son corps arc-bouté pour mieux étirer sa vieille carcasse et étendre son dos.

« Je t’ai déjà descendu ton épée et ton bouclier pour la session d'aujourd'hui », et de sa main libre, la Chercheuse désigna sans vraiment regarder le muret sur lequel reposait lesdites armes.

Viendrait bientôt le moment où elle devrait lâcher cette douce pression sur ses paupières, ce massage qui demanderait à se réadapter à la clarté estivale et à la concentration du combat, tout d’entraînement qu’il soit… Fionnuala ne s’y résignait pourtant pas encore. Le temps juste de souffler un peu et elle serait d’aplomb pour l’entraînement : en attendant, sa peau bien trop blanche lézardait encore sous les timides rayons d’un soleil bientôt brûlant, et son long bâton reposait lascivement contre ses propres briques. Et puis, Faolan pourrait ainsi émerger de ses propres rêves et de ses propres pensées, celles et ceux que seules les premières heures de la journée pouvaient insuffler – quoiqu’il faudrait peut-être plutôt compter sur les premières passes d’armes pour obtenir ce résultat.

Devrait-elle l’en blâmer ? En principe, oui.

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Faolan Callaigh
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Chercheur-initié de la Vérité
Chercheur-initié de la Vérité
Faolan Callaigh
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh T8o8

Peuple : Humain
Âge : 22 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Cairnayr, Marches Libres
Occupation : Chercheur-Initié de la Vérité
Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Warbound par Knight Zhang | Scent and Sensibility par Aaron Bent Harker
Date d'inscription : 26/04/2023
Messages : 64
Autres personnages : Karl, Neria
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
For : 13/13
Perc : 15/15
Ag : 11/11
Vol : 13/13
Ch : 14/14

Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté (3PM)
Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

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À l'habitude, ses distances« When I first met you, I felt a kind of contradiction in you. You are seeking something, but at the same time, you are running away from all you're worth. » Haruki Murakami, Kafka on the Shore


Bénissez ce jour qui arrive sur nous,
Bénissez-nous de son aube d'or,
Bénissez nos souffles, bénissez nos âmes, portez-nous vigueur,
Bénissez-nous avant que ne sonne le glas de nos heures...

Il y a un peu de lumière rose qui passe entre les carreaux pâles. Il y en avait déjà quand j'ai ouvert les yeux, hm, mais cette fois elle coule plus fort, un épais cours d'éther scintillant. C'est joli.

J'aime l'aube.

C'est le moment où le ciel s'ouvre pour ceux qui écoutent et où la terre se tait. Le royaume divin pèse son règne sur le domaine des hommes qui ne domine plus tout à fait, pendant que les amateurs de la nuit se replient dans le manque de sommeil. Aucun des nuages au-dessus de leur tête ne rivalise avec le brouillard de la fatigue, et les souvenirs de la soirée s'enfoncent dedans, perdus.

Hm. Sauf qu'il y a peu de nuages, aujourd'hui. La fenêtre ruisselle de perles mordorées.

Je termine les derniers versets de ma prière. Les mots glissent dans l'air clair parce que rien ne les retient. La pureté du petit jour libère un chemin, une belle envolée vers le siège d'Andrasté. J'espère, j'espère tous les matins qu'elle se penche pour écouter, et ses cheveux deviennent les lents rayons qui balaient l'horizon.

J'aime l'aube. Elle chasse les spectres torves des rues et la mélancolie des insomnies.

Je me lève. Je ne peux pas m'accorder plus de temps pour réciter le psaume suivant : on m'attend. Comme hier, et avant-hier encore. Une nécessité. Un devoir. L'entraînement.

Je me forme pour Andrasté aussi. En son nom. Je pense qu'elle comprend, hm, que c'est une autre façon de l'honorer.

L'eau passe vite sur mon visage, elle efface sur sa trace les marques de l'engourdissement. La brosse et le peigne s'attardent plus longtemps pour délivrer mes cheveux de leurs nœuds. Je lisse et je lisse, les dents mordent les mèches jusqu'à caresser une longue cape noire, fluide.  

Mes doigts dansent tous seuls lorsqu'ils façonnent mes cheveux. Je n'ai pas besoin de penser, ils connaissent par cœur le dessin de ma tresse. On dirait qu'ils progressent de leur propre volonté, ils sont doués pour tirer, nouer, lacer, voleter. Les vêtements subissent le même sort. Je ne réfléchis pas, et ma tenue d'escrime est enfilée.

C'est fini. Je rejette ma tresse dans mon dos en ajustant les dernières sangles de mon gambison. Ça ira. Ça serre assez.

Dehors, le soleil ne brille pas suffisamment pour signifier que je suis en retard.

Les couloirs résonnent de cliquètements indéfinis, c'est l'écho des armures qui arpentent déjà la caserne. Il y a toujours à faire pour les templiers, un vœu d'éternelle vigilance, mais le bruissement du métal s'est décuplé depuis que les renforts de messer Farwell ont rallié Starkhaven. Ça ne plaît pas à tout le monde. Je le lis sur les mines rentrées des officiers qui circulent à côté de moi. Ils me lorgnent. Non. Ils lorgnent l'Œil.

Avant Tantervale, ils, hm, ils ne me regardaient pas comme ça. La recrue. Elle n'en vaut pas la peine. Les vrais épouvantails sont la frénésie de Farwell, la froideur marmoréenne de Vaël, la pression orageuse des autres Exaltés. Mais maintenant, même la recrue en vaut la peine. L'insignifiance ne permet plus l'oubli.

Je devrais être heureux de ne plus être insignifiant.

Je traverse un hall percé d'arceaux, moins peuplé que les précédents. C'est normal. Les templiers quittent le bâtiment pour les rondes ou le Cercle. Moi, je reste à l'intérieur. J'arrive dans la cour.

Si j'avais pris mon épée, hm, j'aurais posé la main dessus. Pressée sur sa poignée durant ma marche, face aux airs et aux regards. Mais à l'entraînement, je n'emporte pas cette épée-là. Même si celles qu'on me prête ne logent pas aussi bien dans mon poing.

Le soleil s'étale avec moins d'évidence que les ombres qui se déroulent à l'abri des murs. On dirait presque que je dérange un parterre de chats noirs gigantesques, et plutôt que de s'enfuir ils étirent leur corps fuligineux pour mieux, hm, marquer leur sieste. L'un d'eux, il déploie sans honte son ventre en travers d'une figure familière.

Elle est à l'autre bout du terrain, apposée contre la pierre, mais malgré les contorsions de l'ombre-féline, je reconnais les épaules larges qui se voûtent sous leur propre poids. Messerah Vaël.

Je ne suis pas en retard. Les grandes ombres-félines sont trop envahissantes pour ronronner des mises en garde : non, je ne suis pas en retard. Alors j'avance. Mes mains s'attrapent l'une l'autre dans mon dos, à défaut d'épée.

La terre battue par toutes les bottes qui barattent ici se tasse sous mes pieds, j'ai pénétré la cour vide. Les colonnes des travées me fixent ; marcher seul au milieu de cet espace délaissé me laisse un drôle de sentiment, l'impression d'enfreindre une règle tacite.

Pourtant personne ne m'arrête, et messerah Vaël ne relève pas la tête avant de me parler.

« Bien dormi ? »

Je l'observe, elle se masse les yeux comme parfois elle se masse le dos, mais ce n'est pas la douleur qui doit gonfler ses paupières. « Pas vous. »

Il y a un bâton calé à sa portée. Ce sera son arme. J'ai appris à m'en méfier. Les bâtons sont des armes menaçantes, parce qu'ils ne préviennent pas.

Hm. Même sans être des bâtons de mage.

« Je t'ai déjà descendu ton épée et ton bouclier pour la session d'aujourd'hui. » Je suis des yeux le mouvement d'une main large vers les outils de combat. Un bouclier. Je n'aime pas me battre au bouclier. Ça doit être pour ça qu'elle m'oblige à l'utiliser. « Merci. » Je ne dis pas que ça me contrarie. Ce serait discourtois et inutile. Et insulter sa sagacité.

Car de toute façon, elle le sait déjà.

Je vais chercher les instruments, la lame est plus courte que mon épée, plus légère, le bouclier repose maladroitement sur mon bras gauche. Cette sensation d'une grande aile qui m'encombre. Je ressemble à un albatros.

Mais je ne proteste pas, et le bouclier reste en place.

C'est quand je fais de nouveau face à messerah Vaël que je me rends compte. Je n'ai pas répondu à la question.

« Hm hm. Oui. J'ai bien dormi. »

Silence. Avec la coque de bois qui déforme mon bras, mon épée émoussée qui a l'air de vouloir s'envoler, je me tiens droit, mais je me sens bancal. Les mots sonnent mal.

Au moins, messerah Vaël le sait déjà.

Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Fionnuala Vaël
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Âge : 38 ans.
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Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
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À l’habitude, ses distances

« Pas vous. »

La Chercheuse n’avait toujours pas rouvert les paupières sur son Initié, désormais arrivé et se tenant juste à quelques pas d’elle : ainsi privée de la vue, elle se concentrait plutôt sur son ouïe, étonnamment moins emprunte de lassitude. Elle écouta plus attentivement la voix du jeune homme et sa démarche aérienne dans le sable ; elle repéra ces inspirations légères précédant ses singuliers tics de langage et son gambison d’entraînement couinant sous les sangles bien serrées. Un vent de sérénité souffla dans sa poitrine : Faolan s’était correctement préparé et ne trahissait ni lassitude, ni fatigue. Lui au moins avait encore contenance. Ce n’était ni surprenant, ni anormal, mais il existait un certain réconfort à savoir que certaines choses anodines fonctionnaient encore comme elles le devaient – là-dessus, le garçon décevait rarement.

De toute façon, ne pouvait pas être en retard celui qui ne marchait pas sous le regard dur de l’horloge : Fionnuala n’avait pas d’idée précise de l’heure qu’il était, hormis ces quelques rayons caressant toujours avec douceur sa peau. Le soleil continuait son réveil timide, ce qui suffisait à mettre tout le monde d’accord.

« Bien vu », compliment ne manquant pas d’ironie, même si cette dernière ne lui était pas directement décernée.

Faolan fit montre une fois encore de son efficacité : elle remarqua qu’il s’approcha des armes qu’elle lui avait préalablement désignées, entendit le bois râcler contre le sable et le métal émoussé contre la pierre, la boucle cliqueter et le cuir couiner. Devina sans même le voir combien le jeune homme se sentait maladroit avec ce bouclier au bras : comme toujours. Seulement, il n’avait pas le choix : parmi toutes les armes, il n’y en avait qu’une seule qui accompagnait un Chercheur en toutes circonstances : l’égide. Celle qui protégeait l’humain protégeant les fidèles ; celle que tout vétéran avait appris à chérir et adorer. Si cela ne lui était pas naturel, alors l’Initié devrait faire comme tous les autres : apprendre à ce que cela le devienne. Et son instructrice ne le lâcherait pas avant que ça ne le soit.

Ça suffit maintenant de se prélasser.

Dans une expiration tenant autant du soupir que du retour à la réalité, la grande Chercheuse se détacha de son mur et ouvrit les yeux : elle se rendit alors compte que même les rayons enfantins pouvaient briller bien fort à ses pupilles s’accommodant. Redoublant ce mal de crâne latent qui ne la quittait pas depuis le réveil – qui, en réalité, ne la quittait pas depuis des mois. Seulement, l’aînée n’en fit pas montre à son cadet, non : avec le naturel de l’éducation et de la hiérarchie, elle tint sa place, se saisit elle-même de son bâton pour se dégourdir un peu les bras, souffler, laisser sa vue s’habituer à ce qu’elle devait voir, fit quelques pas pour échauffer ses jambes. Difficile d’imaginer que quelques minutes après, elle serait disposée à enchaîner les passes d’armes et enseigner quelconque habitude à son élève.

N’était-ce pas là le talent des vétérans, des guerrières, des hommes et des femmes dévouées corps et armes à se battre ? Être capables en toutes circonstances de se battre et se défendre – ici, s’entraîner, entraîner ? Le jeune Callaigh apprendrait aussi cela.

Lorsque le monde lui apparut enfin dans sa tranchante réalité, Fionnuala posa sur Faolan son regard sombre, vérifiant que ses autres sens ne l’avaient pas trompée : le Créateur soit loué, non. Son Initié se tenait là comme il s’était annoncé, dans son habituelle dégaine discrète et humble, silencieuse, patiente, résiliente… résiliente. Le rond de bois qui le dérangeait tant harnaché à son bras. Elle s’était habituée avec les années à cette résilience, la mettait ainsi régulièrement à l’épreuve, l’oubliait presque trop souvent : détail futile, mais ses yeux errèrent à la longue tresse attachée dans son dos et constata que celle-ci était bien nouée. Comme à son habitude. Tiendrait sûrement deux petites heures avant de commencer à se défaire – quoique le garçon avait sûrement les cheveux dociles –, peut-être dix minutes avant de claquer contre ses mains.

Ce n’était pas bien pratique, les cheveux longs, pour se battre : voilà la raison que la Chercheuse opposait à celles et ceux qui lui demandaient pourquoi elle portait la coupe courte. Seulement, il n’y avait pas que le combat, dans la vie ; mais cela le taisait-elle toujours.

« Hm hm. Oui. J'ai bien dormi. »

Une phrase ordinaire dans une situation ordinaire ; une réponse banale à une question toute aussi banale. En d’autres circonstances, une telle remarque n’aurait justifié qu’elle ne s’attarde pas : mais en réalité, il y avait un soulagement certain à ce que le plus jeune, à ce que son élève, son apprenti, ait simplement passé une bonne nuit quand elle n’y était pas arrivée. Comme une étincelle dans la nuit bien trop sombre. Comme une justice dans un monde qui l’avait oubliée depuis qu’Il s’était détourné de leurs vies de péchés. Juste un instant où elle sentit que la compagnie de son Initié l’apaisait un peu. Cela durerait-il seulement ?

« Bien, Fionnuala acquiesça. Alors commençons. »

Sans cérémonie, la réalité revint tandis que l’Exaltée se plaça face à l’Initié, les jambes solides et les mains continuant de glisser et sonder le morceau de bois entre ses mains qui devrait lui servir d’arme. Elle le détailla avec un regard nouveau, dénué de l’habitude : la Chercheuse fouillait le gambison et le bouclier de son élève, la poigne sur l’épée et le placement des jambes sur la pierre et la terre.

« Ajuste mieux ton bouclier avant qu’il ne te tape dans les jambes, lâcha-t-elle avec plus de fermeté. Évite donc de te battre contre lui, tu auras déjà assez à faire avec lui. »

Simple formalité de départ, précaution qui donnait le ton de l’entraînement : non, Faolan, tu ne te débarrasseras pas de sitôt de ton bouclier. Fallait-il que ce soit une rondache de bois mal équilibrée : on racontait bien des plus grands héros qu’ils avaient su se battre et vaincre grâce à solide morceau d’écorce de chêne.

« Pour nous  réveiller un peu, enchaîna-t-elle avec le même ton didactique, on va s'échauffer avec le carré de Meyer : tu attaques, je pare. Garde ton bouclier au bras, même si tu n’en as pas besoin. »

Le « carré de Meyer » se référait à cet exercice vieux comme le monde, enseigné depuis bien des ères par un ancien maître d’armes lui ayant donné son nom. Toutes les salles d’armes d’Orlaïs – du moins celles qui se respectaient – possédaient en un coin, sur un mur, ce fameux diagramme tantôt décrit comme une croix, tantôt comme une étoile, à huit branches : quatre d’entre elles représentaient de façon schématique un être humain avec sa tête, son bras droit, son bras gauche, ses jambes jointes ; les autres, les diagonales, voyaient se succéder en des ordres différents les quatre premiers chiffres de l’alphabet. Un symbole barbare pour les profanes, une habitude bien installée pour les habitués : car aux apprentis et initiés à l’art de l’escrime, cet exercice leur enseignait comment attaquer leur adversaire aux quatre ouvertures (au-dessus de chaque épaule, de chaque côté des hanches) et dans quel ordre. Pour que le tout puisse ainsi s’enchaîner de façon fluide, positionnant les mains et entraînant le corps, jusqu’à ce que le « halte ! » libérateur résonne.

Faolan, comme Fionnuala avant lui, avait normalement tant travaillé et répété cet exercice qu’il pouvait l’exécuter les yeux fermés. Il n’avait pas besoin de toutes ces explications. Après y avoir une dernière fois coulissé dessus, ses mains gantées se tenaient bien fermement en pronation sur son bâton, mains vers le sol, elle fléchit légèrement ses jambes, et le lança sur l’exercice.

« Prêt ? Quand tu veux. »

Références

Le « Carré de Meyer » est une référence directe à un exercice dispensé par un maître d'armes allemand du 16ème siècle dont les sources nous sont parvenues, et qui aujourd'hui constitue l'un des exercices de base en Arts martiaux historiques européens (AMHE). Pensé pour l'épée longue, il s'adapte à la plupart des armes. Si les explications n'étaient pas claires, ci joints une vidéo ainsi qu'un article (en anglais).

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Faolan Callaigh
Faolan Callaigh
Chercheur-initié de la Vérité
Chercheur-initié de la Vérité
Faolan Callaigh
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh T8o8

Peuple : Humain
Âge : 22 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Cairnayr, Marches Libres
Occupation : Chercheur-Initié de la Vérité
Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Warbound par Knight Zhang | Scent and Sensibility par Aaron Bent Harker
Date d'inscription : 26/04/2023
Messages : 64
Autres personnages : Karl, Neria
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
For : 13/13
Perc : 15/15
Ag : 11/11
Vol : 13/13
Ch : 14/14

Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté (3PM)
Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

Feuille
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À l'habitude, ses distances« When I first met you, I felt a kind of contradiction in you. You are seeking something, but at the same time, you are running away from all you're worth. » Haruki Murakami, Kafka on the Shore

« Bien. Alors commençons. »

Commençons. Messerah Vaël se déplace. Une grande ombre comme une statue s'étend sur moi, au milieu des noirceurs silencieuses de la cour. L'arène est vide. Les murs nous observent, avec leurs vastes, vastes ombres qui se dressent lentement sur la pointe des pieds, par curiosité, comme si elles se hissaient pour regarder. On dirait qu'elles aussi se préparent à danser. Commençons, alors.

L'instructrice reparaît petit à petit, hm hm, derrière la femme aux sourcils chargés de soucis plissés. Messerah Vaël me scrute. Je recule, l'instinct prend place pour faire face, pour marquer la confrontation qui arrive - bientôt ; elle tend la pulsation sous ma peau. Un pied après l'autre, enfoncés dans l'ocre, je m'ancre, je ne regarde plus le public lithique qui lève ses mouchoirs d'encre. L’œil pointilleux dans sa cavité me, me pointe, me passe au fil de son tranchant. Plus de fatigue qui tienne, pas de compassion non plus - rien qui ne retienne notre bras au combat, notre vigilance à tout instant.

Commençons, alors, bien apprêtés et affûtés pour affronter nos réflexes avant le fer de la lame.

« Ajuste mieux ton bouclier avant qu’il ne te tape dans les jambes. » C'est le son de sa voix qui porte en premier. Le rond de bois pendouille, désolé ; mais je te pardonne tes regrets, petit bouclier : tes boucles sont déjà bien serrées, ce n'est pas toi le problème. « Évite donc de te battre contre lui, tu auras déjà assez à faire avec lui. » Oui. Je laisse mon bras traîner, parce qu'il est lourd, attrapé dans son entrave. « Hm hm. » J'obtempère à ce que Messerah Vaël dit, quoi que je pense. Son jugement me perce, je sais qu'il ne se relâchera pas si je n'épouse pas ce qu'il projette sur moi.

Comment commencer bien, alors qu'elle ne pense pas bien de moi ?

« Pour nous réveiller un peu, » elle continue, mon épée crisse dans sa gaine, « on va s'échauffer avec le carré de Meyer, » je tire la languette du bouclier et travaille les crans jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite, « tu attaques, je pare. » L'attache se défend, bombée par le rembourrage, mais à la fin, je gagne. J'agite le bras pour vérifier que le rond de bois tient. Il tient. Est-ce que c'est confortable ? Non. « Garde ton bouclier au bras, même si tu n’en as pas besoin.

- Hm. »

Mais je me force à tenir le bras plus haut, pour masquer son fardeau. Et je reprends mon épée.

Mes yeux croisent les siens. Stricts, tournés hors d'eux-mêmes ; sous un verre ni poli, ni glacé, plutôt limpide, ciselant le monde.

Mes yeux à la croisée des siens, on croit déjà que résonne la trille du métal.

« Prêt ? Quand tu veux. »

C'est quelque chose que je connais.

C'est incrusté dans ma peau et mes os. J'ai grandi avec, ça a conçu mon corps. Son rythme. Ses battements. Ma coquille d'enfant s'est fendillée pour libérer le combattant croissant à chaque assaut. Ses gestes sont inscrits dans ma moelle, coule dans ma chair quand le muscle plie et que le sang fouette mes veines.

Je n'ai qu'à écouter, écouter le frisson au bout de mes doigts, écouter le tremblement du cœur, écouter son anticipation, écouter la vibration que cherche l'épée, sa volonté avec la mienne, et répondre à l'unisson.

Et retentit la chanson.

Clac ! Clac ! Les tailles tombent pour entamer le bâton, qui est trop assuré, elles pas assez acérées, les coups sonnent et claquent de protestation et s'obstinent et rebondissent ; ma propre force qui me revient à la gorge. Clac ! Clac ! L'énergie frappe mes os, des métacarpes à l'humérus aux omoplates qui coulissent. Encaissent. Accompagnent. Le mouvement, et le choc. J'attaque. J'attaque. Clac ! Clac !

La parade est attendue, la riposte aussi ; c'est presque une danse. Ou plutôt une suite : une suite logique, où le prochain pas, le prochain geste est la conséquence de l'adversaire. Mes pas, hm : je ne dois pas les oublier.

Les pieds ocrés, décrochés du sol, replongent, s'appuient, repartent. Clac ! Cling ! Bougent un peu trop. Je chancèle d'un côté. Le bouclier. Il me prend en traître.

Cling ! Je fatigue plus vite, mon bras faiblit, faiblit, là où m'agrippe le bouclier. Tac ! J'ai l'impression qu'il me tire par le fond. Tac ! Et veut m'empêcher d'ajuster. Tac ! Satané bouclier.

Et mon épée, si courte, j'ai envie de la prendre à deux mains parfois, comme la mienne. Mais j'ai le bouclier. Petit bouclier qui est désolé, mais cette fois je ne veux pas de tes regrets. Cling ! Clac-tac ! C'était un mauvais réflexe. J'ai ouvert des failles, et je sens le jugement de Messerah s'engouffrer dedans, hm hm, implacable.

Alors commencerons bientôt les semonces.

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1420
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
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À l’habitude, ses distances

Acquiescements de la tête et du souffle : Faolan était un garçon obéissant, qualité indispensable – un raclement de gorge résonna dans le lointain – pour intégrer et évoluer dans l’ordre. Qu’il ne soit pas d’accord ne comptait que peu, surtout qu’il ne l’affichait pas ouvertement : mais sa mentor le connaissait maintenant assez pour le deviner dans ses regards, dans cette lourdeur dans le bras, dans la gravité de ses assentiments sonores, dans ses habitudes, tout simplement. Mais comme de nombreux Chercheurs avant lui, il n’avait pas le choix.

Comme de nombreux Chercheurs après lui, il apprendrait.

Les échanges commencèrent, d’allure très académique : le jeune homme développait ses gestes, suivait cet enchaînement aux abords barbares mais à la fluidité éprouvée par la pratique. À chacun de ses coups, la lame arrondie cognait le solide manche en bois ; le fil émoussé coulait, la poignée virevoltait, le pommeau frottait et cognait. Quelques regards à peine éveillés se perdirent dans leur direction avant de complètement se désintéresser de l’échange qu’ils voyaient : il ne se déroulait dans cette cour qu’un échauffement, un entraînement, et rien ne laissait de place à la surprise.

Pourtant, Fionnuala fronça les sourcils. La fluidité de leurs échanges ne durai pas : le bras désarmé mais paré s’alourdissait toujours plus, trahissant chez le jeune homme son déséquilibre, son désintérêt – sa mauvaise foi ? –, son incapacité à composer avec ce rond de bois. La réponse de la défenderesse ne se fit pas tarder : par ce regard endurci, elle trahit son agacement à ne pas être comprise, ni écoutée. Il existait des principes, des principes qui avaient transformé les esprits même les plus impétueux ; il existait une expérience, une expérience qui avaient validé les douleurs même les plus insupportables. Un conflit de générations par essence trahi par cet agacement manifeste.

Pourtant, les sourcils de Fionnuala se détendirent. Son visage, de concentré, devint plus impassible, plus professionnel – plus pédagogue ? Il ne servirait à rien de transformer cet agacement en colère, de laisser la porte ouverte à plus de bouillonnement. L’épée continuait de rencontrer le bâton ; les pieds mal placés se corrigeaient ; les mains trop basses s’élevaient. Le corps se préparait au combat. Et puis, à un moment précis, Faolan ne protégea plus son épaule gauche : l’égide ne couvrait que la hanche, que la cuisse, si lourde qu’elle en délaissait le haut. La zone n’était pas d’enjeu vital et, classiquement, armurée ; un coup aurait bien du mal à blesser.

Les mains de la guerrière avaient toutes deux glissé vers le talon du bâton : celui-ci décrivit un arc de cercle au-dessus de la haute stature, et termina sa route en croisé-tête… dans l’épaule du jeune Callaigh. Les bruits clairs du métal contre le bois avaient été perturbés par celui, plus sourd, d’un corps choqué par le faisceau. Les règles précises d’attaques et de défense venaient d’être brisées, prenant au dépourvu et infidèlement l’entraîné : jeu, assaut ou sanction, cela dépendrait du regard posé sur ce gambison maintenant taché de poussière de sable.

Fionnuala, elle, n’en fut pas décontenancée : ses yeux étudièrent attentivement l’attitude de Faolan après son geste. Quant à elle, elle revint en garde basse, déterminée à continuer cette rencontre qui venait de passer d’échauffement à exercice :

« On recommence : tu attaques, je défends. Et cette fois-ci, soit tu ne t'ouvres pas, soit tu te protèges. »


Jet de Capacité de Combat – 14/17 - Réussite

Dans l’attitude de la Chercheuse, il n’y avait que peu d’ambiguïté : fallait-il qu’elle emploie la méthode forte et littérale, alors elle n’hésitera pas à faire rentrer dans le crâne de Faolan que son bouclier serait son plus fidèle allié. Pour qu’il cesse de l’ériger en ennemi. Alors elle exploiterait la moindre ouverture, et de préférence en direction du haut du corps – de la tête. De façon contrôlée pour ne pas le mettre en danger, mais assez fort pour provoquer une légère… humiliation : non pas de celles qui vous séchaient immédiatement sur place, ne provoquant qu’un profond désir de se liquéfier et fuir entre les pavés et dans les profondeurs de la terre ; mais plutôt de celles qui travaillait assez les tripes et l’égo pour donner l’envie de renverser ce bras qui tenait l’outil infâmant, et prouver qu’on valait plus qu’un coup de bâton sur le chef.

À ce carburant avait-elle avancé pendant des années, Fionnuala, après qu’elle ait manqué de s’effondrer définitivement. Résilience, volonté, force. À Faolan de prouver qu’il en avait autant pour combattre, et s’améliore grâce à cela. Evolue. Du moins l’espérait-elle pour lui – et le croyait-elle, sinon elle n’aurait pas perdu de temps à le prendre sous son aile.

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

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Clac ! Clac ! Coup après coup, flexion après extension, le duel perdure, les assauts s'accroissent. Paré. Paré. Riposte. Ricoche. Paré. Et le bouclier, ce mur de bois qui m'emprisonne, bloque ma main à l'envol, bloque l'épée en essor, une muraille dressée entre moi et mes percées.

Alors je veux l'abaisser.

C'est instinctif. Peut-être. C'est regrettable. Oui. Parce que c'est éliminatoire. Le bâton décolle, le regard derrière - eau limpide qui s'est durcie, cristal qui s'est figé, œil qui regarde à nouveau, taille, cisèle - ne vacille pas ; elle sait où frapper ; je ne pense pas assez vite, je ne vois pas assez tôt. Zzwiff, un trait se mue en ombre floue quelque part dans un coin de ma vision. Mon corps sonne. Pof ! Le choc reconfigure toute mon épaule.

Pas de plainte. Pas de grimace. J'encaisse : l'erreur, la peine, le souffle fatigué par la course à la victoire. Messerah Vaël a attaqué, quand elle aurait dû se défendre. Exactement comme moi. Mais elle l'a fait, elle, là où la muraille s'est fendue pour elle.

Bonne attaque. Bon moment. Pas comme moi.

« On recommence. » Je me tiens droit. Elle me jauge. Face à face, à en oublier la trace d'ocre qui traverse mon épaule, preuve de l'errement. « Tu attaques, je défends. Et cette fois-ci, soit tu ne t'ouvres pas, soit tu te protèges. »

Je me tiens droit. Elle me jauge. Je la regarde sous un œil gardé de bravade ou de reproche. C'est mon sacerdoce patient.

Tu t'es trompé. Relève-toi, et avance.

Je me lance. Le bouclier élance ses vilaines griffes dans mon avant-bras, mais cette fois il ne faut pas le repousser. Le deltoïde tourne, et le biceps plie, et le triceps se tend, et le supinateur suit, chaque muscle dans son élan, l'épée reprend sa cadence, clac-tac! Clac ! Tac ! contre le bâton qui répond ; et répand ses échos dans tous mes os. De l'autre côté - clac-tac ! - le bouclier, malgré mes efforts - clac-tac ! - me boude encore. Allez, petit bouclier, j'ai besoin de toi. Le deltoïde tourne, et le biceps plie, et le triceps tressaute, et le supinateur fuit. Par acquis, je tente de dresser la défense d'écorce. Morcelée, elle s'écorche, dépourvue de consistance sans volonté pour la porter. De désespoir, je joue des pieds. Peux peut-être esquiver ce que je ne peux pas accuser.

Une brèche exploitée. Le sable est épais. Je trébuche. Un coup tombe - dong ! Mérité.

Après tant d'années, tant d'exercices, d'assauts donnés ; après tant de fautes, au moins autant de repentirs, je continue d'échouer. Persévérance aveugle dans une réalité qui l'ignore. Ça paraît injuste.

Malgré le feu qui bat dans mes veines, j'ai le sang immobile, silencieux. Je m'attends au sermon qui descend sanctionner un écart cahoteux.

Ça paraît injuste ; une existence de déceptions.

Mais je sais que je ne sais pas lutter. Vérité de la vie que Vous nous avez accordée : nous ne pouvons qu'essayer, quand les épreuves s'enchaînent et que le sort s'acharne ; nous pouvons souhaiter et espérer, donner le meilleur de notre cœur sacrifié en dévotion chatoyante, appeler Votre nom pour insuffler à nos âmes la flamme qui leur fait défaut. Parfois, ce n'est pas assez.

Il faut l'accepter.

Je me tiens droit pour le juge coi qui jauge mon dos chargé de poussière. Il y a des regards échangés - possiblement ; le mien s'offre, aumône polie à la conséquence du manquement.

C'est mon sacerdoce patient.

Tu t'es trompé. Relève-toi, et avance.

Je fixe le bouclier. J'essaie de comprendre. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Où ai-je péché ?

Relève-toi, et avance.

C'est comme si le monde s'éloignait. À des étendues, des infinités de distance ; enfoui dans une brume, pour ne plus m'atteindre. Le temps que je réfléchisse. 

Tant pis pour les pieds, plantés platement dans l'ocre remué ; tant pis pour l'épée qui suspend tristement son éclat argenté. Si je n'y arrive pas comme ça, rien ne sert de continuer. Pour avancer, il faut changer ; pour changer, il faut comprendre.

Alors je réfléchis, et peut-être que messerah Vaël verra que j'ai essayé.

Sur mon corps immobile, réduit à un socle sans distractions ; mon deltoïde tourne, et mon biceps plie, et mon triceps se tend, et mon supinateur suit... Le bouclier regimbe, car c'est mon bras qui malfait. La lanière de cuir grince quand mes doigts explorent, cherchent, ajustent. Les excuses ne tiennent qu'un temps lorsqu'on se dévoue à la Vérité. L'orgueil aussi.

C'est moi seul que je dois changer.

Mais il faut y retourner. Je me mets en position. Mes yeux se présentent, prêts aux signaux qui annoncent la reprise de l'engagement. Attentifs, surtout. Silencieux.

Et quand je dois relever l'épée - je relève toujours, toujours l'épée - je lève le bouclier aussi, même si c'est maladroit. Même si c'est déjà échoué.

C'est mon sacerdoce patient, mon serment. Je ne peux pas gagner, je peux continuer d'essayer.

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
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Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

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Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
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À l’habitude, ses distances


« Debout. »

Hormis sa faible consistance, l’ordre n’en était définitivement pas un : tandis que le jeune Callaigh se remettait de son pied qui avait trébuché, l’encouragement fusa, tuteur pour la suite de l’entraînement : qu’il soit rassuré, ils ne s’arrêteraient pas là. Pas de honte. Pas de remontrance. Pas d’arrêt net ne laissant aucune place à l’amélioration, à la réussite. Pourtant le coup n’avait pas été sans conséquence, et les yeux de Faolan ne trompa pas un regard acéré et habitué : il y brillait des éclats de doutes sur un paysage d’échec. La Vaël ne souhaitait qu’une chose : que demeure la persévérance en espérant qu’enfin, celle-ci écrase la résilience.

Qui était l’ultime compagne de l’échec, de la chute ; une amante que Fionnuala n’avait que trop connue et qu’elle retrouvait avec aigreur et acidité… alors elle ne le permettrait pas à Faolan.

Leur échange actuel s’arrêta sur cette dernière observation, et elle accepta de céder quelques secondes de souffle : elle en profita pour marcher autour du terrain, reprendre son souffle et ses esprits, profiter pleinement de cette énergie qui s’instillait dans ses muscles et battait son sang. Créateur, que cela faisait du bien de n’avoir à penser qu’à cela. Cela et au soleil désormais plus fort : bientôt la sueur viendrait se mêler au souffle et aux crampes.

« N’attaque que si tu es sûr d’être bien protégé : peu importe que tu abattes ton ennemi, le but premier est que tu survives », morale qu’elle avait déjà expliquée plusieurs fois au jeune homme : à l’habitude, ses distances ; aux ainés, leurs éternels conseils.

Conseil d’une Exaltée dont les souvenirs se mêlèrent aux intonations : elle savait, ce que les maîtres d’armes dispensaient par routine. Alors, elle reprit sa position de combat, invita son apprenti à chercher sa place, l’observa relever ses armes – épée et bouclier – et hocha lentement la tête pour approuver.

« Bien. »

L’entraînement recommença, les rôles furent sagement repris : d’abord lents, les échanges s’accélèrent à mesure que le métal cognait le bois. Jusqu’à ce que l’erreur qui n’avait pas été corrigée, contre laquelle on luttait plus qu’on accompagnait vers la réussite, ne se reproduise encore.

Fionnuala ne manqua pas l’opportunité lorsqu’elle se présenta : le visage de Faolan se trouva complètement découvert.


Jet de Capacité de Combat – 5/17 - Réussite

Comment cela se faisait-il que le bouclier n’était pas en place pour le protéger ; comment cela se faisait-il que l’épée ne lui barra pas la route pour le défendre ? Le bâton fendit l’air dans un grave soufflement, semblable au vent implacable : l’oreille de Fionnuala vibra tandis que les mains glissaient sur la surface autrefois lisse, désormais creusée de quelques trous, et s’arrêtèrent au talon de son arme. Au niveau de sa poitrine, bras tendus. À quelques centimètres de la tempe de Faolan, mouvement parfaitement arrêté sans que les paupières de la mentor ne cillent.

S’ils n’avaient pas été en entraînement, voilà que la mort aurait été assuré. Un regard entendu fut envoyé par l’aînée au plus jeune : le regard ne s’avérait pas dur par jugement, ni par énervement, ni par agacement ; il se durcissait par le poids de la réalité, par le poids de la conscience de l’autorité sur celui qui lui était soumis.

Une dureté contre laquelle Faolan luttait par la résilience ; une dureté que Fionnuala adoucissait par la persévérance. Après tout, celui qui n’arrivait pas à combattre baissait les armes ; quant à celle qui n’arrivait pas à avancer, ses bras lui en tombaient. Manifestement, ce n’était pas le cas ici.

« On continue l’entraînement », qu’elle relança donc d’une simple attaque facile à parer, avant de rendre la main à son élève.

Oui, évidemment qu’ils allaient continuer cet entraînement : le rythme n’était pas intensif et l’exercice dérouillait dans un agréable et satisfaisant sentiment. Redonnait à l’Exaltée une sensation de contrôle sur son corps, malgré le souffle plus rapidement raccourci que ce qu’il aurait dû, malgré ses muscles qui lui faisaient payer quelques excès silencieux des derniers temps.

Ainsi qu’un sommeil peu réparateur.

« Mais par le Créateur, Faolan : pourquoi luttes-tu autant contre ce bouclier ? Tu n'as pas assez de combats pour devoir t'ajouter celui-ci ? »

Une question que Fionnuala avait déjà posée plusieurs fois, et qui pourtant s’échappa de ses lèvres autant par frustration qu’avec une grande sincérité : qu’importe les dernières réponses, la position du garçon avait pu évoluer, et saurait trouver sens. Et peut-être, peut-être, qu’en faisant parler Faolan pendant ses attaques, celui-ci en viendrait à oublier son bouclier au bout de son bras, voire à l’utiliser instinctivement.

@Faolan Callaigh



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Origine : Cairnayr, Marches Libres
Occupation : Chercheur-Initié de la Vérité
Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Warbound par Knight Zhang | Scent and Sensibility par Aaron Bent Harker
Date d'inscription : 26/04/2023
Messages : 64
Autres personnages : Karl, Neria
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
For : 13/13
Perc : 15/15
Ag : 11/11
Vol : 13/13
Ch : 14/14

Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté (3PM)
Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

Feuille
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1742-faolan-do-the-go
À l'habitude, ses distances« When I first met you, I felt a kind of contradiction in you. You are seeking something, but at the same time, you are running away from all you're worth. » Haruki Murakami, Kafka on the Shore

Combien de chutes avant la tombe ?

Combien de pas pour trébucher ? Combien de failles où prendre l'épée ? Combien d'obstacles sur une voie toute tracée ? Combien d'erreurs impossibles à corriger ? Combien d'échecs avant de tomber ?

Combien de larmes avant la fin ? Combien de peines jusqu'au déclin ? Combien de malheurs s'enchaînent pour rien ? Combien de reconquêtes trompettent en vain ?

Combien d'écarts dictés par le destin ? Combien de délivrances damnées d'avance ? Combien de victoires soldées par la souffrance ?

Combien de chutes avant la tombe ?


Des mots qui s'emmêlent ; je n'écoute pas trop ;  c'est important, mais moins important que de comprendre. Comprendre, comprendre - qu'est-ce qui m'échappe - c'est terrible et fatigant. Parfois, je voudrais seulement m'asseoir et m'arrêter.

Ce n'est pas ce qu'on attend de moi. Ce n'est pas ce que j'attends de moi.

Je lutte avec mon vide. Les armes sont de néant.

Combien de chutes avant la tombe ?

Quelle vaillance pour se relever ? Quel désespoir pour insister ? Quelle résignation pour continuer ?

Combien de folies nous intiment de respirer ?

Combien de chutes avant la tombe ?


Zwif, fait le bâton. Il frissonne en se figeant à côté, juste à une rotation de poignet de ma tête. Je sens ma tempe écrasée, c'est le poids d'un coup qui aurait pu m'achever. Son ombre me barre. La fatalité.

Aujourd'hui, la fin aurait pu avoir un visage tuteur et deux yeux glacés.

« On continue l'entraînement, » elle me fait. Le bâton vibre.

Combien de chutes avant la tombe ?

Combien de promesses abolissent demain ? Combien de vérités dans ces tristes devins ? Combien d'incertitudes contre lesquelles l'espoir se dresse sans savoir ?

Combien de déséquilibres avant que ce bouclier fatigue ? Combien de chocs avant de morceler l'égide ? Combien de sacrifices pour la tenir encore, et qu'elle nous tienne en retour ?

Y aura-t-il un dernier essor avant la tombe ?


Clac-clac, clac-clac, clac-clac-tac-clac - on oublie mots, pensées, sensations abstraites ; éclair dans le deltoïde ; on clac-tac et mon bras zwiff, zwiff, clac-tac-tac, et l'autre bras zwouff, cling... zwouff...

« Mais par le Créateur, Faolan : » clac-tac, zwiff, zwiff, clac, « pourquoi luttes-tu autant contre ce bouclier ? » Zwiff, zwouff, clac, cling, zwouff, « tu n'as pas assez de combats pour devoir t'ajouter celui-ci ? »

Zwiff, zwouff, zwiff. Mes combats. Mes luttes. Zwiff, clac, clac-tac. Continue d'attaquer. Non. Surveille le bouclier. Il est gourd et pesant. Cette fois, j'en suis sûr, il fait exprès de m'encombrer. Comme une galante vicieuse qui accroche mon bras pour se pâmer.

Je le lève - je le lève - je fais attention. Attention. C'est un combat. Comme un autre. J'ai tout fait pour comprendre, hm hm, tout ; je ne comprends pas. Ce n'est rien. On continuera. Zwiff, zwouff, tac-tac. Ça finira par venir.

Combien de chutes avant la tombe ? Autant que l'espoir saura encaisser.

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1420
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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À l’habitude, ses distances

Fionnuala aurait dû se douter qu’elle combattait un mur. Non pas un mannequin d’entraînement, car ces hommes de bois et de paille grinçaient au moins sous l’effort. Or, Faolan n’émettait aucun bruit : pas une plainte, ni même un gémissement ; c’était à peine s’il soufflait. Il soufflait quand ses muscles devaient l’élancer, échauffement tirant à sa fin pour enchaîner sur les premiers assauts dirigés, positions contraignantes même pour un corps entraîné. Il soufflait lorsque le bâton frappait le gambison, s’arrêtait à quelques pouces d’endroits fragiles. Il soufflait quand le genou touchait le sable ou quand la main frôlait le sol. Il soufflait quand le bouclier pesait lourd, si lourd qu’on croyait qu’il avait pour pavois les immenses entrées de la cathédrale de Val Royeaux.

Seulement Faolan ne faisait que souffler : à la question de sa supérieure, il se mura dans le silence et dans ses interminables réflexions. Pas de réponse. Fionnuala aurait réellement dû s’en douter.

En d’autres temps, la guerrière aurait fait preuve de patience face à la résilience, quoiqu’ici insolence, du garçon qu’elle avait pris sous son aile. Elle avait su jauger et le comprendre dès ce jour si fatidique pour lui où elle l’avait ramassé dans le sable suite à son duel perdu. En d’autres temps, elle avait su répondre avec diplomatie, l'aborder sous d’autres angles, quêter une réponse – sans jamais pourtant céder à ses silences. Elle aurait cherché une partie de la réponse dans ses gestes et un bout de ses aveux dans ses regards. Se montrer compréhensive, en somme, parce que rien n’était gratuit avec le cadet, tout se justifiait – et elle le savait, malgré sa propre turbulence, malgré sa propre extravagance.

Sauf qu’aujourd’hui – était-ce si particulier au jour, ou à une période compliquée ? –, un rien l’agaçait. Et ce rien prenait les atours des silences de Faolan, sur la robe de ses réticences. Il était impossible pour l’Exaltée de concevoir qu’un bouclier pouvait à ce point-là être source de déconvenue et d’inconfort, quand elle devait à ces morceaux de bois et de métal sa propre vie. Alors, au diable la patience et la diplomatie : sa langue claqua :

« Je t’ai posé une question, Faolan. »

Aurait-elle pour autant arrêté l’entraînement ? Non : comme elle était femme à exiger réponse à ses questions, fut-ce de la part des plus grands seigneurs comme de la part de ses propres élèves, elle était femme à ne pas abandonner ce qu’elle avait entrepris. Faolan aurait droit jusqu’au bout de la matinée à son entraînement, et avec le bouclier, comme Faolan devrait lui fournir une réponse, et poser lui-même le doigt sur un problème qui ne pouvait et ne devait pas en être un. Voici ce que souhaitait et désirait Fionnuala.

La puînée Vaël n’en démordrait pas. Elle n’en démordrait même tellement pas qu’elle accéléra doucement ses passes d’armes : d’abord les jambes et, les jambes entraînant toujours le reste du corps, le bâton. Entraînement et réponse. Endurance et diligence.

« Réponds-moi », répéta-t-elle, asséna-t-elle.

En d’autres temps, sa voix aurait été plus douce : si ici elle ne sonnait pas avec la dureté d’un ordre, il en suintait de l’agacement, tout comme il en pointait de la colère. Les réticences de Faolan ne faisaient aucun sens pour elle, comme les silences ne lui plaisaient pas.

N’étaient-ils pas des Chercheurs de la Vérité avant toute chose ?

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Faolan Callaigh
Faolan Callaigh
Chercheur-initié de la Vérité
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Faolan Callaigh
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Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh T8o8

Peuple : Humain
Âge : 22 ans
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Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

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Ça finira par venir. Comme le choc du bâton qui fond sur moi, clac, tac, qui vient, inlassable, qui fait rentrer sa discipline coup par coup. Régulier, inéluctable, ça viendra, ça viendra. Que les années s'additionnent, les espoirs se fractionnent, fracassés - clac - par les attaques, restent levés pourtant, et les attaques pleuvent dessus, pleuvent, ne s'arrêtent pas - il ne faut pas - clac ! tac ! zwiff-tac ! Surveille : ton bras plombé, tes pieds, le trait de l'écharde qui s'acharne autour de ton bouclier. Ce métal martelé comme l'espoir, c'est l'assurance de ta vie, c'est la garantie de continuer. Ne le lâche pas. Je ne lâche pas. Les années s'additionnent et si je les tiens toutes sur mes épaules, ça finira par venir. Même si rien ne change aujourd'hui.

Même si le sable grimpe sous la plate et grignote le cuir sous mes mouvements. Même si chaque muscle et tendon tiraille et crie son nom au milieu des injonctions de mon cerveau. Même si les réflexes s'égarent dans la tempête et se trompent - non, c'était le bouclier qu'il fallait dresser, et là la tête de bois siffle en serpentant par la brèche, réagis, c'est mon épée qui rattrape le coup bifide : mon flanc sonne quand même - touché. Même avec la fatigue qui circule dans mon sang, appuie sur l'armure, sur l'égide, sur la pointe de la lame, même si tout m'entraîne vers le bas, je continue, ça viendr...

« Je t'ai posé une question, Faolan. »

Clac ! Bâton contre fer, fer contre bâton, le bord limé entaille, un copeau de bois vole. Clac ! Voix contre moi, mes pensées s'éparpillent, elle perce, portée à blanc, elle est cuisante. Colère ? Exigence ? J'ai mal fait ?

Concentre-toi. Épée. Bouclier. Surveille. Le bâton ne s'arrête pas là où ton cœur rate un battement, alors continue, surveille, il arrive. Garde la menace à l’œil. Je t'ai posé une question. Attention.

Les bottes s'agitent un peu plus vite au-dessus du tapis de sable. Surveille-les. Les assauts s'abattront bientôt au même rythme. Surveille-les. Le bâton se mue en aile brune et floue qui se rabat, rabat, rabat sur moi, pris au piège d'un instinct rapace, je t'ai posé une question ; pourquoi la charge se charge de tension ? Lève le bouclier. Mais le bâton s'agace. La question frappe avec lui, une deuxième arme invisible.

« Réponds-moi. » Réponds. Réponds. Parle. Dis-moi. Parle. Je t'ai posé une question. Je ne comprends pas ce que tu dis. Dis quelque chose. Je t'écoute. J'attends. Réponds-nous. Réponds-moi. Réponds !

« Ça viendra... » Et le bâton poursuit sa correction - clac clac - toujours plus vite - clac clac clac - j'essaie, c'est un combat, je combats avec le bouclier, avec la persistance. Avec les mots. Réponds ! L'agression suivante mérite une réponse. « Ça finira..., » mais c'est la mauvaise riposte à une mauvaise feinte. J'ai trop cherché : le bouclier ne s'élève pas assez haut, zwiff, clac ! Rien ne tape plus fort que mon cœur, replié derrière mes côtes, ses barreaux, prisonnier inerte qui a dépassé sa cadence.

Je ne comprends pas. J'essaye. Mais la tension clac clac clac comme la corde d'un arc. J'ai mal fait. Encore ? Quoi ? Je ne comprends pas. J'essaye. « ... » Je pousse sur les mots si bien qu'ils s'éboulent au fond de ma poitrine. Pendant ce temps, un coup à droite, tac. Un coup à gauche, tac. Je dois répondre à tous, à la colère qui s'érige et aux répliques de bois. Réponds. « ... » J'ouvre la bouche sur un son vide, mais surveille, surveille le bouclier ! Je le lève. Vlan ! Mon épaule vibre sous l'impact. Je suis fatigué.

Une dernière chance, peut-être. Je m'élance d'un côté, je m'éloigne pour inspirer. Une pause dans le barrage des bâtons, ils se sont démultipliés. « ... ! » Non. Non. Je n'y arrive pas. Je n'arrive même plus à bouger. Les mots accumulés s'entassent dans ma gorge et engorgent mes muscles et m'empêchent de remuer. Il n'y a pas de réponse. Pas de réponse à une question insensée.

Je m'arrête. Tout ce que je peux faire, c'est tendre le corps en prévision du coup. Le prochain flou me frappera de plein fouet.

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
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Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
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Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
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À l’habitude, ses distances

L'espace d'un instant, la Chercheuse appréhenda sincèrement le fait que son apprenti ne lui offrirait pas plus de réponses malgré l’insistance. Surtout par l’insistance. Mais plutôt que de se reprendre pour apaiser son agacement, l’aînée sentit celui-ci gonfler : ne comprenait-il pas que les choses ne devaient pas demeurer éternellement comme elles étaient ? Qu’ils devaient reprendre prise et maîtrise sur leurs défauts ? Ou bien sa résilience devait-elle constamment rimer avec insolence, ou bien sa patience avec indolence ?

La tête de Fionnuala battait de la fatigue d’une nuit trop courte, d’une bouche trop sèche… Et les pas battaient le sable, et les armes s’entrechoquaient, et les cœurs frappaient. Pourtant, la guerrière ne sentit que ses dents toujours plus serrées ; quand, enfin, Faolan ouvrit la bouche pour délivrer autre chose qu’une expiration.

« Ça viendra... »

Crois-tu ? Les passes s’enchaînèrent et, pendant un instant, la guerrière crut réellement à la révélation qu’elle souhaitait provoquer chez son apprenti. L’initié suivait l’accélération avec toute l’application qu’il pouvait, mais les yeux sombres rivés sur le bouclier constataient bien que celui-ci ne se trouvait pas à la place qu’il devait, continuant de s’alourdir, d’embêter, de gêner…

« Ça finira... »

… d’encombrer, de peser, d’entraver, de cogner, de peser, d’empêcher. De toutes ces choses dont Faolan aurait dû se libérer mais qui ne faisaient que coller à sa peau et à son gambison, comme la sueur à ses mèches, et comme le silence à ses lèvres : car le voilà qui se taisait à nouveau.

« ... »

Le bâton de Fionnuala toucha l’épaule : en réalité, ce n’était pas la première fois que la cible était accessible, seulement cette fois-ci, la guerrière avait décidé d’aller jusqu’au bout de son geste. Les mains rapproches sur le talon de son arme, le haut du coup tendu pour profiter de la confortable distance que celle-ci procurait, la jambe avant légèrement fléchie et la droit en extension, la mécanique naturelle que la maniabilité de ce long manche de châtaignier offrait ne fut cette fois-ci pas réfrénée.

« ... »

Pourtant, c’était une chose terrible : car Faolan aurait été avantagé en tous points sur Fionnuala. Si l’épée seule ne suffisait pas à défendre contre le bâton à l’inertie facile, le bouclier, lui, offrait la plus efficace des protections : et une fois parée, la guerrière à aux deux mains coincée offrait sa stature toute entière à l’épée et au coup fatal. Seulement le cadet, par le Créateur, ne l’entendait pas de cette oreille, ne l’entendait pas ainsi : le bouclier le gênait. La guerrière ne comprenait pas comment.

« ... ! »

Ça suffit.

Si Fionnuala ne le formula pas en mots, son arrêt immédiat du combat fut tout aussi éloquent : son talon frappa le sol et elle se redressa soudainement. Ils n’arriveraient à rien comme cela. Faolan ne céderait pas. Faolan n’y arriverait pas. Du moins pas de cette manière : l’idée de mettre fin à l’entraînement juste ici ne traversa même pas l’esprit de la Chercheuse, bien trop butée pour changer d’avis, bien trop fatiguée pour céder au jeune homme. À la place, elle poussa un long soupir agacé et lâcha sans finesse :

« Je rêve. »

Toujours très droite, Fionnuala se mit à marcher en ronds, récupérant son souffle autant qu’elle détendait ses muscles et décoinçait ses articulations. Ses yeux noirs se détachèrent un instant du cadet Callaigh, clignant à autant de reprises qu’il lui fallait pour chasser le rouge, chasser les chandelles, chasser les rayons du soleil se voulant toujours plus harassant. Inconsciemment, son pouce et son index vinrent se caler au coin de ses yeux, souffle bienvenu apaisant l’agacement.

« Ça ne viendra pas tout seul, non, grogna-t-elle, surtout si tu n’y mets pas du tien. »

Debout au milieu de leur arène de fortune, une profonde inspiration gonfla la poitrine de la Chercheuse avant que celle-ci ne rouvre ses paupières devenues paresseuses, puis tourne un regard rougi dans la direction de Faolan :

« J’ai cru comprendre que tu aimais danser, non ? », question alourdie par la lassitude.

Pourtant, au fond, il y avait une certaine curiosité qui l’animait ; une volonté réelle d’arriver à ses fins par une nouvelle voie…

@Faolan Callaigh



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Joe Abercrombie.

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Je carre les épaules... Non, je les crispe. Je ne suis pas assez brave pour les carrer. Pas assez fier pour défier mon erreur le menton levé. Ne reste qu'à l'assumer.

Les mots n'ont pas de consistance, pas plus que le coup que je reçois. Car il ne vient pas. Il ne viendra jamais. Messerah Vaël fulmine, elle arrête l'assaut qu'elle culmine comme l'arène qui s'aplatit en comparaison. Mon champ de vision s'élargit. Elle n'a pas lâché le bâton, mais c'est son regard inflexible qui me cingle le front. Son grand thorax se dilate, ses narines rejettent un soupir à la mesure.

« Je rêve. »

J'ai fauté. Je baisse la tête, je baisse l'épée et le bouclier. Ma natte gratte ma nuque, je la sens peser, lourde, lourde comme une corde qui traîne ma culpabilité. Mes pieds se replient sur un nouvel équilibre, une posture ténue, ils se rejoignent et prennent en tenaille un petit tas de sable.

Ma mentor, hm, je vois son ombre, elle me scrute. Je vois le drapeau noir de sa silhouette pendu à ses semelles, réduit à l'état de fanion par l'ascension solaire. Puis les grèves inanimées s'ébranlent d'un mouvement unanime. Elles entrent et sortent de ma vue, passent en intermittences de plaques patinées par le sable qu'elles piétinent en cercle, halant l'ombre et raclant des vagues de quartz avec elles. Au-dessus, le soleil prête son regard à la scène ; son œil unique et brûlant a ratatiné les ombres, il change le ciel en créature cyclopéenne qui s'arc-boute et nous surveille. Et son faisceau fustige.

« Ça ne viendra pas tout seul, non, surtout si tu n'y mets pas du tien. »

Il est tout-voyant, omniscient ; est-ce que c'est la déception d'Andrasté qui brille si fort et fait couler la sueur dans ma nuque ?

Messerah Vaël interrompt sa révolution. Le bout de ses grèves s'enterre à demi dans la poussière. L'ombre qui les tient a levé un bras atrophié vers une tête aveugle, où la main disparaît, avalée. Elle resurgit du profil quand le coude retombe, puis c'est la ligne droite du nez qui se tasse en flaque sombre.  

« J'ai cru comprendre que tu aimais danser, non ? »

Hm. Hm. L'interrogation attaque sans prévenir. Je ne vois pas le rapport avec le chant de l'épée. Je cherche le piège. Est-ce que la question est sincère ? Est-ce que la réponse exige de l'être ? Je sens l'embarras, debout à côté de moi, qui jette son manteau sur mes épaules.

J'aurais mieux paré au bouclier.

Le silence chemine un peu. C'est le signe qu'une réplique est espérée. Il va falloir encore parler. J'aurais préféré faire réciter l'acier.

« ... » Je déporte mon poids. Mes genoux se touchent comme deux cloches qu'on lance l'une vers l'autre. La langue de métal en berne pique la poudre de l'arène, je presse contre mon flanc le bouclier - j'y pense à peine, j'ai refermé les doigts sur sa poignée, jusqu'à sentir les arêtes dures du gantelet les comprimer. Je tente de relever les épaules, mais elles n'osent pas. C'est peut-être la faute au regard accablant de messerah, ou bien celle du divin globe céleste ?

« ... » Le sable est plus réconfortant à observer. Les mots qui sont perdus dans ma gorge ressemblent à des grains que je devrais pêcher à l'épuisette. « ...Hm. » Là. J'arrive à en récolter. « Hm hm. Oui. Oui. J'aime danser. J'aime... assez. » C'est la réponse sincère. C'est la réponse nécessaire ? On ne me reprochera pas d'avoir menti. Mais on me reprochera de l'avoir donnée ? Je guette. Le soleil ne semble pas s'échauffer.

Alors, j'hésite. J'appuie sur le sol du bout de mon épée. Comme si sa langue acérée pouvait débusquer tous les autres sons que je cherche à formuler. Il n'y a sans doute pas lieu de s'inquiéter ? J'hésite.

« Mais, hm, je ne m'entraîne pas souvent. »





Je ne peux pas gagner, je peux continuer d'essayer.
Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1420
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t119-fionnuala-vael-le
À l’habitude, ses distances

« Lève la tête. Surtout quand tu te trompes. Tu regardes ton erreur droit dans les yeux et tu cherches la solution qui se cache derrière elle. »

Le voir ainsi baisser le visage pour compter les grains de sable et les nuages de poussière avait fait faire au sang de Fionnuala un tour dans ses veines. Cette femme qui portait sa fierté si haut en étendard que d’aucuns appelaient cela de l’orgueil dans son dos – quand d’autres, qu’elle respectait déjà plus, osaient le lui dire en face. Néanmoins, ce qui aurait pu sortir comme une remontrance sèche avait préféré opter pour des accents plus doux.

Elle devait avouer que la réaction du jeune noble à la mention de la danse avait quelque peu apaisé son agacement, lui rappelant des sentiments qu’elle avait enfouis par des semaines de lourdeur. Car le garçon avait réagi à la mention de la danse : il avait cherché ses mots, plongé dans ses souvenirs, quêté une réponse convenable. Ce simple changement constituait un motif pour rendre la séance peut-être plus… fructifiante.

Utile.

« Hm hm. Oui. Oui. J'aime danser. J'aime... assez. »

Faolan continuait d’hésiter. C’était dommage, pourtant : n’était-ce pas au garçon de diriger la danse, prouvant son assurance et sa confiance ? Créateur, qu’il arrête donc d’hésiter. Laissant choir son bâton sur le sol, Fionnuala avala la distance entre lui et elle de grandes enjambées, cherchant peut-être plus de… familiarité. Le cadet Callaigh devait avoir l’habitude de sa présence.

« Mais, hm, je ne m'entraîne pas souvent.
- Moi non plus », lâcha-t-elle simplement avec une certaine désinvolture.

Ses derniers cours de danse remontaient à plus de vingt-cinq ans, bien avant qu’elle dépasse d’une tête tout type de partenaires que sa pauvre mère avait cherché à lui dégoter ; bien avant que la maladie et la douleur ne l’aient clouée au lit, bien avant que son avenir ne se conçoive plus comme celui d’une jeune fille à marier, mais bien d’une servante du Créateur. Alors, la danse avait fait place à de l’escrime.

Pourtant, Fionnuala n’avait jamais oublié à quel point les deux disciplines avaient été si proches.

« Quand tu danses, pourtant – arrête-moi si je me trompe –, je ne crois pas que toutes tes partenaires soient de parfaites cavalières, n’est-ce pas ? Certaines sont un peu gauches, d’autres rêveuses, d’autres simplement peu douées ou alors plutôt de mauvaise foi… »

Pourtant, la Chercheuse n’avait jamais avoué à quel point elle avait pu passer des soirées entières à observer les bals populaires et les ballets mondains, voyant ces dames profiter d’une vie dont elle avait été privée, dans les cris et dans les larmes, une situation qu’elle avait apprise à accepter et à supporter au rythme des soupirs fantasmés et des spectacles volés…

Et peut-être était-ce à l’une de ces occasions-là qu’elle avait pu voir son Initié se laisser aller à l’une de ces danses, oubliant les hésitations du jeune garçon et relevant la tête comme l’homme qu’il devait maintenant être. Peut-être – non, elle en était même persuadée – que c’était pour cela qu’elle l’en savait capable, si tant était qu’il le voulait. Sinon, il ne serait pas là, devant elle, encore présent dans cette délégation qui comptait parmi l’élire de la Chantrie thédosienne.

Debout à quelques centimètres de lui, ses yeux sombres rivés dans les siens, pour le forcer ainsi à relever la nuque.

« Comment fais-tu dans ces cas-là ?, ton volontairement calmé et ton involontairement curieux. Tu arrêtes immédiatement la danse, tu luttes en soupirant contre ses défauts, tu baisses les bras ? »

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Faolan Callaigh
Faolan Callaigh
Chercheur-initié de la Vérité
Chercheur-initié de la Vérité
Faolan Callaigh
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh T8o8

Peuple : Humain
Âge : 22 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Cairnayr, Marches Libres
Occupation : Chercheur-Initié de la Vérité
Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Warbound par Knight Zhang | Scent and Sensibility par Aaron Bent Harker
Date d'inscription : 26/04/2023
Messages : 64
Autres personnages : Karl, Neria
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
For : 13/13
Perc : 15/15
Ag : 11/11
Vol : 13/13
Ch : 14/14

Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté (3PM)
Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1742-faolan-do-the-go
À l'habitude, ses distances« I pray these things be untrue, for I would know not what to do
If I could never hold the girl for whom I would forsake the world »
The Arcadian Wild, Lift my Head

Cinq ans plus tôt...

« Vous êtes surprenant, monsieur loup. Vous vous révélez fort timide pour quelqu'un qui montre autant les dents !

- ...Hm hm.

- Oui ! Je n'ai pas pu m'en empêcher. Ce n'est vraiment pas le genre de masques auquel nous sommes coutumiers, vous savez ? Vous pardonnerez ma curiosité si je vous demande : êtes-vous d'ici ?

- Non. Oui. Non, je ne suis pas d'ici.

- Vous n'aviez pas besoin d'en dire plus. Votre accent est charmant ! » Elle mêla à ces mots un rire qui se perdit dans les gloussements espiègles des violons. Depuis les orbites froncées de son masque, il lui opposa un regard muet qui, loin d'étouffer son amusement, sembla devenir le silex sur lequel la jeune fille jeta plus d'étincelles. « Jouons à un jeu ! Saurais-je supposer de son origine ? Mh... » Elle fit mine de réfléchir, la tête penchée sur son épaule. « Quelque part dans les Marches Libres ?

- ...Oui. » Il la scrutait toujours  - lui trouvait-on désormais une allure intriguée ? Difficile à dire, sans qu'aucun pouce de son corps n'eût bougé. « Je viens de, hm... Starkhaven.

- Oh-oh ! » Les plumes du visage de paon scintillèrent sous l'éclat des chandeliers. La jeune dame ne dissimulait rien du plaisir mondain qu'elle trouvait à assouvir sa curiosité, pourtant une sincérité particulière transparaissait dans ses yeux bleus, animait l'intonation de ses questions ; l'application qu'elle mettait à les poser trahissait une volonté de le comprendre telle qu'il ne savait au juste quelle était la bonne réaction à adopter. Pouvait-il s'y fier ? « Je m'en doutais. Mon père a des relations étendues, et vous n'êtes pas le premier Marchéen que j'entends ! Mais vous êtes le premier, » enchaîna-t-elle, la lumière s'avivant dans ses prunelles, « que j'entends si peu.

- Je regrette que ma conversation ne corresponde pas à vos attentes. Madame.

- Elle leur correspond. Il me paraît bien que nous devisons, monsieur loup. » Sous ses mots raisonnés pétillait une ravissante sournoiserie, prémisse d'une facétie dont elle se réjouissait par avance. « Pour avoir su deviner votre provenance avec tant de panache, vous seriez galant de m'accorder une simple faveur en guise de récompense.

- Hm. Une faveur ?

- Quel est votre nom ? »

Il pondéra sa réponse, ou alors prit la mesure de l'obligation que ces adorables inflexions imposaient au détour de leur interrogatoire mutin. « Faolan. Faolan Callaigh. »

Elle lui délivra un sourire, parut-il, moins triomphant qu'encourageant. Une main blanche se déploya près de lui, pareille à l'aile d'une colombe. « Elvire de Vespertille. »

Il observa son image de paon, son maintien aérien, l'enjouement qui moirait les expressions à demi emplumées de son visage habillé, jusqu'à ce que son regard, deux pierres grises roulant indifféremment parmi une profusion de joyaux, tombât sur cette main pâle dont il ne savait quoi faire. Mais Elvire avait ses projets. Elvire ne comptait pas laisser planer son mystère.

« Monsieur Faolan Callaigh, accompagnez-moi pour cette danse. »

Le regard gris de pierre aurait pu s'écarquiller fugitivement, si toutes les ressources de l'adolescent n'avaient fondu en un seul barrage de silence, bâti sur les fondations de cent interjections qui churent avant l'ascension de sa gorge.

Cependant, Elvire l'avait souligné : elle n'avait pas besoin qu'il dît son mot. Elle patienta seulement, armée de son sourire et de sa confiance qui rayonnaient, certains de leur bien-fondé comme le soleil se sait briller ; et ne leur donna-t-il pas raison, lorsqu'il glissa finalement ses doigts indécis dans les siens ?

Elle s'avança vers le cœur de la salle où tant de couples voltigeaient, sur un battement régulier et gracieux, quoique un peu malicieux, dans l'écume des robes frangées et des jabots fleuris, pris par l'élan commun aux mouvements d'essaim et à la marée qui circule sous la lune. Tandis qu'il emboîtait le pas à sa cavalière, et qu'elle le portait avec l'assurance altière d'une égérie que la parure innovante ne privait pas d'élégance, il ne pouvait rien faire contre les attentions impertinentes qui s'évadaient à leur endroit, avides de ciseler chacun de leurs airs et chacun de leurs pas afin d'en extraire les saveurs secrètes de ce festin de Jeu pour lequel ils étaient tous attablés. Lui qui appréciait tant sa posture de spectateur en retrait, découvrir la chaleur troublante des feux de la scène le projetait plus loin encore sur l'estrade de son malaise. Qu'était-il censé tirer de cette chaîne d'événements ? Vivait-il son pire cauchemar ou un rêve d'avènement ?

Mais Elvire n'avait nul besoin qu'il dît son mot : la certitude l'auréolait si bien que son indiscret public ne pouvait voir dans leur pacte que la continuité de ce qui était anticipé, et non la lubie impulsive qui était à la véritable source de son geste - et de tout ce qu'il déclencherait, dans une avalanche de bouleversements du cœur et d'émois de l'âme ! Un glissement de sa vie dont Faolan ne pouvait avoir conscience en ces instants, aussi ses pensées se contractaient autour d'une unique inquiétude, atterrante et pragmatique. Pouvait-il danser ?

Oh, bien sûr qu'il pouvait. Il avait appris, à l'instar de beaucoup de jeunes gens de son âge ; ce qui n'assura pas qu'il eût l'opportunité de pratiquer ces rites et ces valses avec assiduité, peu importa l'insistance avec laquelle sa mère chercha à lui faire assumer l'héritage fantasque de l'empire du soleil. Il appréciait, mais jamais, non, jamais ne se serait-il vu inviter l'une de ces poupées de dentelles et de porcelaine pour mettre en pratique ce qui n'avait toujours relevé que de l'exercice - et qui, au sein de cette fresque si opulente, si éclairée de la belle société orlésienne, voudrait s'afficher au bras un peu rustre d'un animal inconnu, assez indélicat pour s'introduire dans un salon les babines retroussées, tout Chercheur en bourgeon qu'il fût ?

Et contre toute logique, Elvire était là... et elle n'attendit pas un mot pour l'entraîner, l'emporter, le transporter jusqu'au centre de la pièce, devenue pour lui le centre du monde, et le saluer de cette grâce espiègle, ce charme étudié et parfaitement connaisseur de son audace, ne s'en effrayant pourtant, car il demeurait en fond nourri par une franchise purement juvénile. Il y avait du Jeu, mais s'il s'ornait d'une majuscule, ce n'était que la gaieté d'Elvire qui en produisait l'emphase.

Que pouvait-il faire, sinon la suivre ?

Les violons lancèrent leurs accords à l'assaut des cieux - il lui paraissait qu'Andrasté elle-même se penchait pour l'étudier, petit et maladroit sur le parquet lustré qui trahissait parfois l'inertie de ses pieds. Les plaintes grandiloquentes de l'orchestre couvraient le grincement inadéquat de ses semelles heurtant les lattes, mais ses cahots secouaient par soubresauts l'harmonie de leur duo, et alors qu'Elvire resplendissait toujours, l'allégresse au coin des lèvres, lui se sentait comme un esquif que la houle menaçait de faire rouler sur lui-même. Elle le transportait, et c'était sans doute pour cette raison qu'il voguait encore par-dessus le flot ; mais combien de temps tiendrait-il tête au courant ? Chavirerait-il sous tous ces yeux cauteleux qui n'aspiraient qu'à s'abreuver à l'onde qu'il provoquerait ?

« J'ai du mal... à suivre, » avoua-t-il dans un souffle, lorsque la cadence prit une inspiration et poussa leurs deux bustes l'un contre l'autre.

« Vous vous en sortez très bien, » affirma-t-elle - et, une fois de plus, elle donna la sensation que son observation était évidence, ou le deviendrait sous la conjuration de ses mots.

Qu'elle ne doutait de rien ! Qu'elle brillait naturellement, dans ce royaume où l'hésitation et la mollesse ouvraient la voie à la ruine ! Réalisait-elle sa chance ?

Il se laissa transporter, fasciné, presque convaincu par la foi qu'elle lui prêtait... avant que ses ratés ne revinssent le confronter : des hoquets dans la souplesse de son essor, des écarts à grand-peine amortis par les efforts de sa partenaire, ponctués par les regards perçants et les soupirs navrés de leur audience, des lacunes dans leur synchronicité qui le faisaient de moins en moins inspiré et de plus en plus tremblant. Qu'il se couvrît de ridicule, il n'en fut pas surpris ; mais il entraînait dans sa chute cette demoiselle qui s'était dévouée pour lui. « Je suis en train de, de vous faire honte, » marmonna-t-il de nouveau au visage radieux du paon.

L'oiseau eut un rire, et sa couronne de cheveux blonds s'inclina - Andrasté l'observait peut-être bel et bien, sous ces traits qui lui ressemblaient.

« Bien sûr que non. »

Même sa compassion lui faisait honneur.

« Ils nous regardent. Tous.

- Que craignez-vous ? Que leurs yeux nous embrasent ?

- Je ne sais pas danser.

- Si.

- Pas comme vous.

- Nous dansons ensemble, l'auriez-vous remarqué ?

- Vous dansez mieux.

- Oh, tu ne comprends donc pas ? » chuchota-t-elle tout à coup, une lueur étrange au fond de ses prunelles limpides.

Ses mots, au tutoiement presque inaudible, le rendirent moins perplexe que son énigmatique changement d'expression ; mais bientôt, un phénomène plus étonnant balaya les doutes de cette singulière réaction, car la flamboyante, majestueuse, irréprochable Elvire ébaucha un pas malheureux, puis un second, marcha sur l'ourlet de sa robe et bascula en arrière.

Une vague d'exclamations prenant pour épicentre leur binôme se souleva dans un tumulte choqué, sans que leur stupéfaction n'égalât celle qui saisit Faolan - et le garçon, précédé par son réflexe, se jeta en avant pour épargner à sa compagne une rencontre douloureuse avec le parquet marqueté. Sur ses épaules voûtées pesaient déjà tous les murmures approbateurs de ces dames, et la rumeur montante du scandale à l'approche, néanmoins il releva Elvire sans perdre contenance, muré derrière son inaltérable silence et son imperturbable apparence. S'il ne pouvait esquiver les remarques ni s'avérer un bon partenaire de danse, au moins pouvait-il offrir à sa bienfaitrice la dignité de sa patience. Ils se remirent en piste pour la conclusion de cette parade qu'il n'aurait su définir ; Elvire, de l'instant où ses bras avaient retenu sa taille à celui où ils tournoyèrent pour l'ultime salut, le dévisageait comme si elle savait pénétrer l'armature ornée de son masque.

Enfin, le ballet s'acheva, et ils s'écartèrent afin d'esquisser une mutuelle révérence. Les murmures à leur encontre s'étaient tus. Faolan n'espérait plus que s'éloigner de cette place ouverte à toutes les interprétations pour rassembler ses pensées et élucider l'improbable déroulement de cette soirée, mais Elvire n'en avait pas tout à fait terminé. « Maintenant, ils oublieront vos quelques pas vacillants et retiendront que vous m'avez évité une humiliation désagréable. C'était d'ailleurs très romantique, » pouffa-t-elle doucement.

« Vous l'avez fait exprès, » réalisa-t-il, l'air plus surpris qu'il ne l'eût pour toute la durée de cette mascarade.

Une ombre passa sous l'orbite droite du paon. Un clin d’œil ?

« Votre première leçon, mon cher loup : lorsque nous dansons, vous n'êtes jamais seul. »

*

« Lève la tête, » je fouis le sable en pensée. « Surtout quand tu te trompes. » Les grains m'échappent par poignées. « Tu regardes ton erreur droit dans les yeux et tu cherches la solution qui se cache derrière elle. »

Ça pourrait être une réprimande. Ça ressemble plutôt à un conseil. La phrase s'est emmitouflée pour ne pas frapper du bout aiguisé.

Mais la question serpente autour de mes pieds. Pourquoi exiger de danser ?

Je ne relève pas la tête. Il n'y a pas d'erreur à regarder dans les yeux : elle se tient dans ma peau, elle se glisse dans mon miroir. J'ai besoin de cueillir les bons mots, et ils n'existent pas dans le regard de messerah.

Sinon, elle ne me les demanderait pas.

La réponse s'éparpille autour de moi, par bris de syllabes. Je les trouve. Je les ramasse. Je les assemble. J'espérais que ce soit assez ; je ne pensais pas voir l'ombre écrasée se détendre d'un coup, propulsée par ses enjambées de géant, pour se jeter droit sur la mienne. Je ne sursaute pas - le danger, il faut y faire face, même si je dois tomber - mais je sens peser sur moi une altitude exigeante. Elle éclipse une fraction du soleil, c'est comme un appel, et je lève la tête.

« Moi non plus, » émane l'exigence, assombrie de contrejour.

Je vois ses yeux. La lumière tombe un peu dans leur sclérotique ternie. Il y a une erreur à y trouver ? La séance ne paraît vraiment pas se dérouler comme il devrait. Où est le piège ?

Le bâton gît à terre, mais la leçon refuse de s'achever.

« Quand tu danses, pourtant - arrête-moi si je me trompe - » (je ne l'arrête pas,) « je ne crois pas que toutes tes partenaires soient de parfaites cavalières, n'est-ce pas ? »

Je ne l'arrête pas. Je fixe ses yeux, deux lentilles qui scrutent, roulent et cherchent, mais je ne les vois plus. Quelque chose cloche. Le piège est là.

« Certaines sont un peu gauches, d'autres rêveuses, d'autres simplement peu douées ou alors de mauvaise foi... »

Je ne l'arrête pas. Le monde sonne faux. Le soleil fait froid, l'ombre aveugle et assèche la salive au bord de mes lèvres. J'ai l'impression qu'une main invisible verse de force les grains de sable dans ma bouche. Mon estomac se calcifie en bloc de granit.

« Comment fais-tu dans ces cas-là ? Tu arrêtes immédiatement la danse, tu luttes en soupirant contre ses défauts, tu baisses les bras ? »

Je ne l'arrête pas. Ce serait inutile ; elle le sait bien. Elle sait forcément. J'ai déclenché le piège, j'ai basculé dans la fosse, j'ai foulé l'erreur que j'aurais dû dénicher. Tout nous amène là, vers un deuxième duel, un autre entraînement, le maniement des mots qui m'encombrent comme le poids du bouclier. Elle ferraille des questions et les points d'interrogation trouvent les failles. Ils savent où faire mal. Et je ne sais pas les parer.

Je la fixe dans les yeux, et je vois mon reflet. J'ai envie de crier.

Mais rien ne perce l'air épais...

...

...

...

Il faut bien répondre. Il faut bien répondre à l'exigence. Je ne peux pas m'effondrer, pas après avoir laissé tomber le bouclier.

J'essaie. Je pousse contre mon souffle bloqué et contre les souvenirs et contre les, les, les derniers pas, et les dernières étreintes, et les derniers mots qui ont coulé sur le papier, coulé avec l'encre, coulé avec les...

« ...Je lui faisais confiance. »





Je ne peux pas gagner, je peux continuer d'essayer.
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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À l’habitude, ses distances

Que Faolan fixe Fionnuala dans les yeux : la Chercheuse avait bravé tant de regards que l’exercice ne l’effrayait pas ; pas plus ne lui inspirait-il de l’insolence ou une quelconque désobéissance. Des sourcils froncés, des iris illuminés, des paupières ridées, des cils charmeurs, des pupilles écarquillées, des cernes pendantes… La Chercheuse avait bravé tant de regards qu’elle était rôdée à l’exercice de les soutenir : c’en devenait même instinctif, lui laissant tout le loisir d’y plonger, d’enfoncer ses propres yeux sombres au plus profond des rétines face à elle pour y discerner ce qui ne passerait plus par les lèvres.

Que Faolan fixe Fionnuala dans les yeux : la Chercheuse ne craignait pas le regard éteint, et elle fut surprise d’y découvrir mille reflets, à mesure qu’il doutait : elle manqua très sincèrement de s’agacer quand elle comprit que le garçon cherchait un piège. Par le Créateur, elle n’avait pas envie de le piéger ainsi ! La question avait été sincère et l’analogie, avait-elle cru, avait-elle espéré, pertinente. Que les jeunes pouvaient la pousser à bout !

Ne se passait-il pas plus ? Une intuition retint la guerrière de tout commentaire.

Voilà que doucement, les milles reflets de ses iris suspicieux trahirent autre chose : alors que les pensées s’y enchaînaient, elle comprit que ces éclats montraient vitre brisée, une vitre brisée sur laquelle l’attention de l’Initié s’arrêta. Fionnuala le sentit. Fionnuala le ressentit. Comme une vague née dans le cœur de Faolan pour venir enserrer le sien, un étrange mélange qu’elle ne comprenait pas, qu’elle ne comprenait que trop bien, qu’elle ne saisissait pas. Cette vitre brisée aurait pu apparaître comme un miroir : mais quelque chose, fut-ce de l’espoir ou de la foi, la guida plutôt vers une fenêtre…

Une fenêtre sur son Initié.

« ... Je lui faisais confiance. »

Le silence suivit cette déclaration : un silence bienvenu, tandis que leurs regards ne se quittaient pas. Il ne fallut pas longtemps à la Chercheuse pour savoir de qui il en retournait. Elle avait enquêté sur son Initié, évidemment, après qu’elle ait accepté de le ramasser dans le sable de cette arène dans laquelle son honneur s’était effondré, alors qu’elle avait fait le choix de sauver sa réputation havenoise devant tout Orlaïs alors hilare. Elle avait appris pour cette enfant de comte qu’il avait courtoisement fréquentée, lui avait-on confié, une fille devenue femme maintenant qu’elle portait fraîchement l’alliance à l’annulaire. Elle avait entendu parler des bals et des soirées, avait déjà vu ses regards si subtils, si doux, quand de jeunes couples s'égaraient derrière les rideaux de velours et les portes sculptées d’où s’élevaient les douces musiques de danse.

Oui, Fionnuala fut émue de cet aveu d’un temps passé, d’un temps révolu ; elle fut émue d’effleurer pour la première fois en plusieurs années cette étincelle que son Initié couvait précieusement. Émue par cette confession inattendue, émue par cette lucarne qu’il ouvrit soudainement en grand pour la laisser voir un paysage qu’elle savait bientôt dérobé : les cierges n’illuminaient qu’un seul acte quand les étincelles n’offraient qu’un tableau. Une image perdue dans un temps que seuls les fantômes maîtrisaient et manipulaient. Une séquence qu’elle venait de voler sans ne pouvoir jamais en saisir le fond.

Quand Fionnuala se rapprocha de Faolan, elle paraissait avoir perdu en taille, et sa carrure en largeur. Et sa voix, en dureté et sévérité.

« Je comprends », lui murmura-t-elle en hochant lentement la tête.

On avait manifestement dépassé la simple séance d’entraînement au bouclier – félicitations, aurait-elle ironisé en d’autres circonstances, tu as réussi à te débarrasser de ces exercices bien embêtants. Pourtant, ce sentiment qui l’avait saisie plus tôt, tendresse mêlée d’empathie sans qu’elle n’en saisisse complètement les raisons. Tu peux aussi me faire confiance, tu sais, fut le propre aveu qu’elle avait envie de lui faire. Ce ne furent pourtant pas les mot qu’elle délivra à Faolan, non : et ceux qui sortirent eurent sûrement des accents plus doux, un ton plus maîtrisé, un enrobage plus… cajoleur.

« Que t’a-t-elle enseigné d’autre, en plus de la confiance ? N'as-tu jamais plus eu confiance ? »

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
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Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
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Messages : 64
Autres personnages : Karl, Neria
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
For : 13/13
Perc : 15/15
Ag : 11/11
Vol : 13/13
Ch : 14/14

Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté (3PM)
Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

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Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1742-faolan-do-the-go
À l'habitude, ses distances« When I first met you, I felt a kind of contradiction in you. You are seeking something, but at the same time, you are running away from all you're worth. » Haruki Murakami, Kafka on the Shore

Confiance.

Confiance en sa voix, confiance en ses mots, confiance en sa volonté, confiance en son sourire qui guide comme l'étoile du berger.

Confiance en sa main, confiance en ses pas, confiance en la tempête qu'elle me faisait danser, au travers de la tourmente qu'elle me faisait passer, confiance en sa voie, elle m'invitait au-delà de moi.

Confiance en son cœur, confiance en sa foi, confiance en chaque regard éclairé, discret, évident, confiance en chaque partage d'affection, confiance après chaque confession. Dans le silence chargé de promesses qui préface et prolonge l'amour.

Je lui faisais confiance.

Le silence qui surplombe n'amène pas les mêmes promesses. Des remous agitent lentement les yeux de messerah, c'est peut-être la lumière, ou l'ombre, ou une illumination, je ne sais pas, je ne regarde plus vraiment. Ma vision est plongée en-dedans. Là où le sablier cassé répand les grains brillants du passé. De la poussière de mémoire.

Les secondes s'égrènent, moins vives que les souvenirs.

Et puis, le visage carré s'agrandit. Les grèves ont réduit l'espace, ma nuque crisse. Le tapis de l'arène étouffe la cadence des semelles - pas les grincements de l'armure.

« Je comprends, » me dit messerah Vaël, la tête qui oscille. Compatissante.

Je ne suis pas sûr de comprendre autant. Je tends les jambes, me redresse - un peu -, sans la quitter des yeux, j'essaie de reprendre pied dans ce qui devrait vraiment la concerner. L'obéissance. La déférence. L'entraînement.

Ne pas échouer dans le tapis granuleux du passé.

Je veux ouvrir la bouche. C'est simple, hm ? Je connais les mots. Ils s'emboîtent mieux que d'autres, je les ai souvent manipulés. « Veuillez m'excusez, messerah. Ça ne se reproduira plus. » Je veux ouvrir la bouche, c'est simple, mais les choses les plus simples m'échappent toujours.

Fuit un temps que messerah Vaël rattrape, pour ne pas le perdre. « Que t'a-t-elle enseigné d'autre, en plus de la confiance ? » (Beaucoup de choses. Beaucoup de choses inappropriées à dire ici.) « N'as-tu jamais plus eu confiance ? »

Est-ce que j'avais confiance, quand j'ai demandé à Sibeal de me laisser la défendre ? Est-ce que j'avais confiance, quand j'ai porté ma décision devant mes instructeurs ? Est-ce que j'avais confiance, quand j'ai marché dans l'arène, sous tous les yeux et toutes les faims, en cherchant les siens ? Est-ce que j'avais confiance, quand au réveil messerah Vaël m'a dit que ma formation se poursuivrait quand même, sous son aile ? Est-ce que j'ai confiance, en laissant les mots trébucher devant elle ?

Non.

Mais je ne peux pas le dire.

La première question est plus facile.

« La danse. Le langage des masques. Comment bien s'apprêter, la différence des textiles, hm... » Je cligne des yeux. Ça fait partie de tout ce qu'elle m'a appris, mais ce n'est peut-être pas ce que messerah veut entendre. « ...hm hm. Je ne sais pas. » Je ne sais pas ce que vous voulez. Je ne sais pas ce que je dois dire. Je ne sais pas ce qu'il faut avouer. Je n'ai pas confiance.

Je n'avais pas confiance, alors je n'ai pas fait ma demande, ni à elle, ni à son père. Jamais. Si j'avais eu confiance avant, est-ce que les choses auraient fini autrement ?

Si tu as confiance maintenant, est-ce qu'elles n'iraient pas mieux doucement ?

« Je ne sais pas... »

J'ai l'impression de trembler un peu. Il ne fait pas froid. Le soleil frappe le métal noir de ma plate, elle recrache des vagues de chaleur autour de moi. Mais mes doigts vibrent. À peine. Un peu.

« Je ne sais pas ce que vous me demandez, messerah. »

Je ne sais pas ce que j'ai décidé, messerah.





Je ne peux pas gagner, je peux continuer d'essayer.
Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1420
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Joueur

 

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À l’habitude, ses distances

La question s’était avérée effectivement étrange : Fionnuala l’aurait admis sans détour si on le lui avait demandé, questionnant sûrement un moment ses capacités pédagogiques quelque peu… hasardeuses, surtout pour des jeunes gens. Ces derniers mois en Starkhaven n’avaient malheureusement pas réussi à lui prouver le contraire, au fil de rencontres toutes plus catastrophiques les unes que les autres.

Au point que, de temps à autres, elle se demande si elle avait fait le bon choix en prenant Faolan comme son Initié. Alors que son regard dur et las avait été attendri par ce doux aveu de son passé, elle douta tout de même de la pertinence de son choix : était-elle seulement capable de montrer la voie à ce garçon ? Avant la Marche Exaltée, elle se serait sentie à la hauteur d’un tel défi ; pendant la Marche Exaltée, elle n'aurait pas douté un seul instant et lui aurait immédiatement montré la voie ; mais le jeune Callaigh était entré dans sa vie bien après. À un moment où la Chercheuse avait décidé qu’elle en aurait assez de montrer la voie à d’autres – quand Camille demeurait une plaie toujours trop béante – et qu’elle se concentrerait plutôt à plonger dans tous les abcès de cette société bien trop malade pour les éclater. À d’autres de nettoyer après elle : en ce temps-là, ses yeux avaient été trop asséchés pour pleurer d’autre chose que de rage.

Et personne ne nettoyait rien avec la rage.

Voici ce que Fionnuala s’était rappelé, lorsque Faolan Callaigh gisait inconscient dans la poussière de sa cuisante défaite. Voici comment elle avait réfréné ses propres ardeurs en triturant du doigt sa cicatrice pour essayer de la rouvrir, se rappelant l’amertume et la colère, se convainquant qu’elle ne serait plus guide mais inquisitrice. Cela n’avait rien changé pourtant : à cœur malheureux l’on ne soustrayait aucune douleur. Elle n’avait pu se persuader de le laisser seul parce qu’en ce moment précis, quand son regard s’était posé sur lui si fragile, elle avait su que si elle n’agissait pas rapidement, personne d’autre ne le ferait et il serait trop tard.

Comme si le Créateur lui-même avait tout fait pour qu’ils se rencontrent.

Même si l’histoire n’avait ensuite rien eu d’une idylle : Fionnuala pouvait être un maître dur, et Faolan un élève compliqué. Ils fautaient alors par défaut de pédagogie et d’entendement lorsqu’ils croisaient des racines se transformant soudainement en d’immenses haies infranchissables. Fort heureusement, les deux Marchéens – héritage incontesté et incontestable de leur sang et de leurs terres – ne manquaient pas de bonne volonté, ni d’une certaine détermination. Au moins là-dessus s’entendaient-ils sans mot, ni regard.

Alors, ils avançaient. Encore. Et l’Initié se laissa aller à plus de paroles :

« La danse. Le langage des masques. Comment bien s'apprêter, la différence des textiles, hm... »

Autant de choses que l’on enseignait aux jeunes Orlésiennes, conclut posément Fionnuala en son for intérieur, se rendant effectivement compte que le cadet Callaigh n’allait pas sur le chemin qu’elle lui avait tenté de lui dessiner. Mais le fil de ses pensées dépassa celui de ses mots et il se perdit dans un silence, une hésitation. Dans son habituel tic de langage qu’elle reconnaissait comme un signe de tension et d’anxiété – Créateur, pourquoi…

« ...hm hm. Je ne sais pas. »

Si, tu sais : seulement, tu ne veux pas le dire, tu ne veux pas le comprendre, tu ne veux pas t'entendre. La Chercheuse s’avança un peu vers lui, sans menace, plus par familiarité et proximité. Juste par crainte de manquer des paroles qu’il changerait soudain en murmures, et qu’il ne souhaiterait pas répéter…

« Je ne sais pas... Je ne sais pas ce que vous me demandez, messerah.  
- Il n’y a pas de mauvaise réponse : je ne suis sincèrement pas là pour te piéger. »

Fionnuala avait retenu dans une déglutition le soupir d’impatience qui avait menacé de s’extirper de sa poitrine, pour ainsi le plus rapidement possible lui délivrer cette réponse. Elle avait jugé inutile de s’étaler en d’intenses réflexions, au risque de perdre Faolan dans ses pensées. Alors, la puînée Vaël enchaîna :

« Tu me dis que tu lui as fait confiance… mais peut-être était-ce elle qui t’a accordé sa confiance la première ? »

Leurs yeux accrochés, la Chercheuse s’approcha encore pour arriver à son niveau et déposa doucement une main sur son épaule.

« Je te demande simplement d’accepter le présent qu’elle t’a donné, continua-t-elle après cette courte pause. Et qui sait ? Tu seras peut-être aujourd'hui le cavalier qui dirige la danse. »

Ce fut Fionnuala qui, soudain, se perdit dans une image que son esprit lui délivra : une image bien ridicule de danse avec un pavois. Elle rit, face au ridicule de la situation, et le concéda à son apprenti pour garder un peu la direction de leur situation :

« Oui, j’ai bien conscience qu’on parle d’un bouclier et que ça sonne risible… je commence à déblatérer n'importe quoi. Peut-être est-ce le moment d'arrêter là l'entraînement. »

@Faolan Callaigh



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Faolan Callaigh
Faolan Callaigh
Chercheur-initié de la Vérité
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Faolan Callaigh
Personnage
Illustration : À l’habitude, ses distances - ft. Faolan Callaigh T8o8

Peuple : Humain
Âge : 22 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Cairnayr, Marches Libres
Occupation : Chercheur-Initié de la Vérité
Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Warbound par Knight Zhang | Scent and Sensibility par Aaron Bent Harker
Date d'inscription : 26/04/2023
Messages : 64
Autres personnages : Karl, Neria
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
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Classe : Templier, niveau 1
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Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

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Elle s'avance encore. Je ne bouge pas. Les questions et les demandes, les attentes s'empilent jusqu'aux épaules charpentées, deux colonnes dressées qui supportent le soleil. La lumière dégouline, disparaît sur le métal noir, ampute les ombres qui s'abritent. Aucune autre silhouette ne devient plus imposante qu'elle. Elle s'y subordonne quand même. Découpée comme nous tous par le rasoir du soleil.

Je ne sais pas ce qu'il a tranché, messerah.

« Il n'y a pas de mauvaise réponse, » elle m'assure, un bloc solide de certitude. « Je ne suis sincèrement pas là pour te piéger. » Ce n'est pas vrai. Est-ce que je peux croire que c'est vrai ? Nous devons toujours nous attendre au piège. Chercher le sens derrière le sens, retenir les mensonges, décrypter les silences, disséquer, dé-cor-ti-quer, rien n'est jamais simple, jamais.

Je l'oublie tout le temps. Hm.

C'est pour ça, que j'aiguise le regard, que je plonge dans ses yeux sombres, que je vois l'appel d'air. Les mots veulent insister.

« Tu me dis que tu lui as fait confiance... mais peut-être était-ce elle qui t'a accordé sa confiance la première ? »

Ce n'est pas de ma faute. Mon menton se détache de lui-même.

« Elle était la confiance. »

Ça ne veut rien dire. Je me tais. Je ne trouve pas les mots, je trouve les images, elle dansait comme si le monde l'observait et qu'elle le savait, et qu'elle l'ignorait. Elle tourbillonnait comme un faisceau solaire vrillant sa voie au travers des nuages. Elle ne brillait pas de confiance, elle était la confiance, son nimbe me réchauffait quand elle me conférait un regard. Parce qu'elle avait choisi de me conférer son regard. Là où elle pouvait ignorer le monde entier.

Elle me manque.

Je n'ai pas envie de sortir le souvenir. Il se tacherait dans la poussière de l'arène et celle qui imprègne les doigts de messerah. Il serait ausculté jusqu'à perdre son éclat. Sans mémoire à palper, la poigne gantée se rabat sur mon épaule. Je ne bouge pas.

Les sons ne traverseront plus mes lèvres avant que je ne l'aie décidé.

« Je te demande simplement d'accepter le présent qu'elle t'a donné. Et qui sait ? » La voix qui mène s'allège, peut-être ; peut-être que tout le poids que sa main fait reposer n'est pas qu'une somme de questions et de demandes, d'attentes pleines de gravité. « Tu seras peut-être aujourd'hui le cavalier qui dirige la danse. »

Dans les méandres du regard noir, la lumière jette de petits bris blancs, et les sentiments des contours émoussés que j'essaie d'attraper. Je n'y arrive pas. Pas complètement. C'est difficile de saisir la vérité quand on n'a pas foi en ce qu'elle peut renfermer.

Réessaie. Juste une fois. Tu as bien commencé, non ?

Pourquoi je ne veux pas continuer ?

Messerah Vaël ne me laisse pas réfléchir, hm. Chaque silence, chaque vide est à combler, chaque absence forcément un manquement à ce qui est exigé. « Oui, j'ai bien conscience qu'on parle d'un bouclier et que ça sonne risible... » J'ai envie de dire non. Ce n'est pas à moi de rectifier. Je me tais. « ...je commence à déblatérer n'importe quoi. Peut-être est-ce le moment d'arrêter là l'entraînement. »

Peut-être. Peut-être. Ils s'accumulent. Je me sens fatigué, malgré le soleil qui nous écrase au sommet de son règne.

Je finis par baisser les yeux. Ils tombent sur mon bouclier, vicieusement vissé, vieux rond de bois félon, je l'imagine sourire de toutes ses dents cloutées. J'ai échoué à m'en faire un allié. Il a réussi à me faire plier. « Je n'aime pas le bouclier. » C'est inutile, et discourtois. J'espère que je n'insulte pas sa sagacité. Car messerah Vaël le sait déjà.

Peut-être qu'il faut répéter ce qu'on sait, parce que l'évidence est facile à oublier.

Ou peut-être que je crois qu'elle peut entendre la vérité.

«  Hm hm. » Si l'entraînement est terminé. « Je requiers votre permission de, hm, prendre congé. »

Quand je reviendrai pour le déjeuner, tout sera rentré dans l'ordre. Comme avant.





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« Elle était la confiance. »

Quand Fionnuala conclut ses mots précédents, elle entendit – avec retard, donc – ce que Faolan lui avait délivré au fil de leurs échanges. Ce qu’il lui avait confié. Elle était la confiance. Ce qui, dans le silence qu’elle permit, la frappa avec une force qu’elle n’avait pas attendue ; lui rappela d’amers souvenirs qu’elle avait désirés chasser ; lui fit se sentir à la place non pas de son élève, mais de cette fille qu’il avait aimée. Sur lequel elle aurait pu, aimé, en savoir plus, si Orlaïs et le duel n'étaient désormais trop loin d'eux.

Pour qui comprendrait, le regard qu’elle lui lança en réponse était pesant d’un sens mélancolique et triste, si lourd que sa main s’en crispa sur la frêle épaule. Ces situations de plein oubli de soi et de totale adoration de l'autre ne finissaient jamais bien, détruisaient souvent plus qu’elles ne construisaient. Le Créateur, Seul, méritait pareil amour.

« Je n'aime pas le bouclier.
- Certes, mais tu n’auras pas toujours ton armure pour te protéger, Faolan. »

Derniers sous-entendus qui s’envolèrent avant que la Chercheuse ne décide que cela suffisait. La conclusion de l’entraînement du jour tombait à pic : voilà qu'elle entendait se multiplier les pas dans la caserne, et s’imaginait sans peine les yeux dédaigneux qui se posaient sur eux deux.

« Hm hm. Je requiers votre permission de, hm, prendre congé.
- Va. »

Un soupir chassa le sentiment d’échec qui s’installait en son cœur et en son ventre : il était facile de tomber face à cette culpabilité, et elle s’y refusa. La lassitude la gagnait elle aussi, et chaque seconde qui passait la convainquait que cela ne servait à rien d’insister ; même si les résultats n’étaient ni suffisants, ni probants. Au moins avait-il ouvert son cœur, au moins aurait-elle matière à réfléchir pour la journée.

Cela suffirait-il à lui faire lâcher prise ? Sûrement pas.

« On se retrouve ici demain. Même heure. Même équipement. »

Fionnuala n’ajouta rien de plus parce que ce n’était plus nécessaire : après tout, l’habitude parlait pour elle, et maintenant qu’elle avait repris ses aises, elle réinstallait entre eux deux une distance plus acceptable. Plus acceptable au regard de la hiérarchie qui les plaçait l’un par rapport à l’autre, plus acceptable au regard de leur mission, plus acceptable au regard de leurs noms.

La Chercheuse se détourna de Faolan et commença à ramasser l’équipement d’entraînement, brûlant sous le soleil estival et le poids de ses souvenirs, de ceux de son élève. Demain serait alors un autre jour.


Fin du RP.
@Faolan Callaigh



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