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Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne

Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

Feuille
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t685-nucci-mansilla-si
Magie, je reviendrai à toiCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique.
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet Fin d’après-midi du 17 Longnuage, 5:13 des Exaltés.
Participants @Isbeil Byrne et @Nucci Mansilla
TW Angoisse, tentative de suicide, description de douleur physique et morale, deuil.
Résumé Cela fait plus de dix jours que l’on a retrouvé la jeune apprentie Isbeil Byrne mourant de froid dans les jardins du cercle : l’affaire arrive encore à être étouffée dans les rangs, mais cela ne durera pas. La discussion n’a été que trop repoussée, l'affaire se compte en années, et il est temps pour le Premier Enchanteur d’avoir une sérieuse discussion avec son apprentie aux émotions et aux rêves troublées.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3> Fin d’après-midi du 17 Longnuage, 5:13 des Exaltés.</en3> : <a href="LIEN DU RP"> Magie, je reviendrai à Toi </a></li></ul><p><u>Isbeil Byrne et Nucci Mansilla.</u> Cela fait plus de dix jours que l’on a retrouvé la jeune apprentie Isbeil Byrne mourant de froid dans les jardins du cercle : l’affaire arrive encore à être étouffée dans les rangs, mais cela ne durera pas. La discussion n’a été que trop repoussée, l'affaire se compte en années, et il est temps pour le Premier Enchanteur d’avoir une sérieuse discussion avec son apprentie aux émotions et aux rêves troublées.</p>[/code]



Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Nucci Mansilla
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Premier Enchanteur du Cercle
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Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
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Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Magie, je reviendrai à Toi

L’esprit était fatigué, en cette journée de printemps. L’esprit était fatigué de mille pensées négatives, des évènements qui venaient de s’écouler et qu’il fallait digérer sans ne montrer aucune faiblesse. L’esprit était fatigué de ces nuits que l’on commençait à écourter, de ces journées que l’on commençait à bourrer, de cette solitude qui commençait à peser. L’esprit était fatigué de surveiller les protections d’un cercle plus fermé que jamais, certes, mais qui offrait enfin un digne refuge.

Duquel l’on pouvait encore admirer les rayons paresseux du soleil de la fin d’après-midi.

À peine commencé, déjà épuisé ? Silence : il en faudrait bien plus pour l’abattre. Non, bien sûr : ce n’est qu’une fatigue sanctionnant le travail accompli, avec son lot de satisfactions et de déceptions.

« Je souhaiterais que l’apprentie Byrne vienne dans mon bureau. Immédiatement, oui : si elle fait quoi que ce soit, qu’elle s’interrompe et qu’elle vienne, oui. Pour quiconque pose la question, répondez-lui que c’est un ordre. »

Isbeil Byrne avait manqué de mourir, dix jours avant : elle s’était livrée aux morsures des dernières nuits glacées de l’hiver. Il avait fallu un miracle pour qu’un templier la retrouve avant qu’il ne soit trop tard : peut-être avait-Il encore un peu d’attention pour ses plus innocents enfants. Ou peut-être Andrasté avait-elle réussi à intercéder auprès des mortels pour guider les pas de l’Orlésien. Qu’il soit béni.

Assis derrière son bureau qu’il avait dégagé, Nucci déballa avec cérémonie le galet de charbon contenu dans un petit tissu de jute, le saisit d’une pince à charbon qu’il livra à la flamme d'une bougie spécialement préparée. Doucement, pour ne pas se brûler lui-même, pour ne pas cueillir de tache sinistre. Le seul noir que l’homme tolérait sur ses mains était sa belle bague argentée d’une fleur d’onyx. Elle qui ne s’enroulait plus que dans un voile mélancolique et embué, mais qui ne quittait désormais plus son majeur droit. Quel étrange habit de deuil…

« Si vous ne la trouvez pas, demandez au templier de Launcet de vous seconder, voire de vous accompagner. Vous supporterez sans peine ses jérémiades, vous tolérez déjà les miennes. Même punition, même motif pour l’immédiateté et l’ordre s’il y a la moindre opposition. »

Les conversations n’avaient été que trop reportées, le problème écarté : quel temps fasse son œuvre ! Seulement, la jeunesse était un luxe désormais envolé à toutes celles et ceux qui jouissaient jusqu’à peu de sa richesse. Le choix n’était plus permis, ne resterait que la lutte : le plus tôt offrirait les meilleures armes.

Doucement, Nucci déposa sur le galet de charbon incandescent dans le brûle-encens d’émail noir et de laiton, avant de déposer délicatement plusieurs grains colorés dessus : du vert, du jaune, de l’orange émergèrent les premières fumées grises, les premières rafraîchissantes odeurs d’agrumes. Un souffle de satisfaction passa entre ses fines lèvres, trahit sa poitrine ne rêvant qu’à peu de légèreté – mais l’encens était cher, l’encens était rare, et l’Antivan sentait que, jusqu’à la fin de ses jours, il ne pourrait que constater l’inexorable chute de ses réserves aux milles odeurs. Il lui faudrait pourtant en user pour profiter pleinement de ce sens si gracieux qu'il avait appris à aimer goûter...

Avec délicatesse, il recouvrit sa préparation de son chapeau aux jolies ciselures, aux jolies ouvertures, et reforma le bel ouvrage. Que les oranges, que le citron, que le pamplemousse profitent doucement d’une chaleur bienveillante au sein de leur lotus ; que celui éclose calmement sur le coin de son bureau. Ses premiers dons s’avéraient déjà précieux à qui savait en profiter dans la sérénité. Instant volé à la folie du monde.

Aux premiers pas résonnant dans le couloir de pierre, derrière la porte constamment fermée depuis que le Cercle accueillait de nouveaux membres, l’homme s’était déjà relevé pour glisser de l’autre côté de son bureau, faisant dos aux légères volutes ne demandant qu’à embellir la pièce. Patience.

« Entrez », annonça-t-il avant qu’une quelconque main ne heurte le chêne.

L’apaisée n’avait pas tardé à accomplir sa mission, constata un Premier Enchanteur satisfait et debout, une main sur sa canne, l’autre posée sur l’accoudoir d’un siège encore vide. Plus pour longtemps.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Isbeil Byrne
Isbeil Byrne
Apprentie du Cercle
Apprentie du Cercle
Isbeil Byrne
Personnage
Illustration : Post Tenebras Lux

Peuple : Humaine
Âge : 20 ans
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Noblesse havenoise (Corintamh, Marches Libres)
Occupation : Apprentie mage
Localisation : Cercle de Starkhaven (généralement à la bibliothèque ou dans la chapelle)
Pseudo : Talasi
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : The Inner Sun by Anndr (avatar) | Megan Rieker (illustration) | Adamant (signature)
Date d'inscription : 10/10/2021
Messages : 541
Autres personnages : Yara
Attributs : CC : 10
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14

Classe : Mage niveau 1
Sorts : Feu follet magique : invoque une boule lumineuse inoffensive
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t447-isbeil-byrne
Magie, je reviendrai à Toi« I cannot see the path.
Perhaps there is only abyss. »
Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : Tentative de suicide, angoisse, description de douleur physique et morale, deuil

Gris. Tout était gris ici. Gris, le petit tas de poussière contre le mur gris. Gris, les ailes rongées du phalène recroquevillé dans sa toile grise. Grise, l’amure du templier vigilant et, grise, l’encre fanée du manuscrit ouvert devant l’apprentie qui ne lisait pas. C’était pourtant l’excuse qui lui avait permis d’accéder à cette salle d’étude isolée, mais les lignes ne cessaient de se dérober à son attention, son regard de revenir au papillon. Mort, et à jamais incapable de trouver la lumière qu’il avait tant cherché.

Lorsque la femme aux yeux vides arriva pour lui apprendre la nouvelle, Isbeil ne fut pas surprise. Convoquée par le Premier Enchanteur, dans son bureau. Immédiatement. Aucune raison ne fut donnée et elle ne chercha pas à l'obtenir. Cette dernière était trop évidente pour cela, de même de même que les conséquences, qu’elle avait attendues dès sa sortie de l'infirmerie.

Car ils allaient l’apaiser, n’est-ce pas ?

Quelle autre option existait-il quand elle s’était montrée si faible ? Si indigne de confiance, encore une fois ? La patience de Nucci était forcément épuisée, et le glaive qu’il avait retenu lors de cette nuit de terreur allait enfin s’abattre. L’éclat métallique de sa course était-il déjà perceptible ? Était-cela qui poussait les visages à se tourner sur son passage ? Même les sons du couloir se faisaient soudain gris : mélange des murmures qui porteraient bientôt la prochaine rumeur et recouvriraient le Cercle aussi efficacement qu’une nuée. Un nuage sombre qu’Isbeil imaginait planant au-dessus d’elle, mais qui ne l’atteindrait pas. Son mur – celui qu’elle avait érigé dès lors qu’on avait commencé à s’enquérir de son absence – était en place, et elle laissa la curiosité et la pitié s’y heurter, tournant son regard vers la succession d’étroites fenêtres. Dehors, la végétation malingre semblait hésiter entre vie et trépas. Les remparts du promontoire des Princes n’avaient jamais paru si austères, ses angles arides se découpant telle une plaie contre ce ciel qui ne cessait de lui rappeler le jour maudit de la procession.



Sa tête ne veut pas croire ses yeux, mais ses oreilles le confirme.
Les cloches. Les cris. Les pleurs.
Et ce battement d’ailes qui effondre le monde.
La mort survole la ville. Sa teinte aussi innommable que sa terreur.
L’Enclin est là.


Un grognement dans son dos, puis un éclat de voix un peu sourd. Le templier avait fini par renvoyer les observateurs indiscrets à leur occupation, mais Isbeil ne l’entendit que de très loin, emportée par la vague des souvenirs.



Le lit de Varina est encore vide.
Elle en connait la signification, mais la refuse.
Elle a envie d’hurler. Hurler son incompréhension. Hurler sa peine. Hurler sa colère.
Elle veut tout casser, détruire ce dortoir jusqu’à ce qu’il devienne le miroir de son cœur brisé.
Elle ne fait rien de tout cela.


Dans la lumière grise d’un Longnuage noyé, Isbeil considérait sa retenue d’alors. Céder l’aurait-il soulagée ? Peut-être cela aurait-il tout changé… Ou peut-être sa chute était-elle déjà trop entamée pour être rattrapée. Il n’y avait aucun moyen de savoir. Aucun moyen de réécrire l’histoire qui se rejouait, venant se fracasser inlassablement sur le mur intérieur. Dans les corridors désormais désert, l’écho des pas avait fini par complétement se fondre dans celui du passé.


TW - tentative de suicide, description d'une douleur physique et morale:

Isbeil sursauta alors qu’une main se posait sur son épaule.

« Nous sommes arrivés. »

L’apaisée ouvrit la porte, et l’apprentie la suivit, abandonnant le templier dans le couloir. Un brouillard étrange flottait dans le bureau du mage Antivan. Entêtant, un peu sucré, il vint se mêler à celui des plantes qu’on lui donnait chaque soir – celui qui, peu importe la quantité d’eau qu’elle buvait pour le faire passer, laissait un goût âcre sur sa langue – et alourdir la sensation de nausée qui ne la quittait plus.

« Premier Enchanteur Mansilla. »

Comme si le corps avait refusé la magie créatrice pour encore porter les stigmates de cette nuit d’hiver, le salut était resté faible, atone. Le regard rivé au sol, les mains jointes devant elle, l’état de la peau autours des ongles révélant ce que la bouche n’avait jamais formulé, Isbeil attendit alors que le mur tremblait légèrement. Difficile d’oublier que le fauteuil dont elle apercevait les pieds était celui où son existence avait été irrémédiablement bouleversée un jour d’Auguste, scindée entre l’avant et l’insurmontable après. Nucci pouvait-il sentir cette déchirure ? Était-ce pour cela qu’il s’apprêtait à mettre fin à tout ce qu’elle était ?

Car ils allaient l’apaiser, n’est-ce pas ?

Et pire que tout, pire que la certitude obsédante, pire que l’insoutenable inertie et cette constante sensation de dépossession, était cette question qui ne cessait de tourner dans son esprit, portée par la voix de tous ceux que la magie avait perdus.

Serait-ce vraiment un mal que tout cela, enfin, se termine ?




"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
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Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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« Premier Enchanteur Mansilla. »

Nucci sentait encore sa gorge vibrer de son ordre d’entrée lorsque les deux invitées firent irruption dans la pièce : l’Apaisée, d’abord, toujours impeccablement vêtue de cette expression et de cette attitude qui leur valaient ce nom ; et puis, juste derrière elle, l’apprentie Byrne.

« Apprentie Byrne », rendit calmement l’enchanteur d’esprit.

Et dans quel état cette dernière se trouvait donc… sa peau avait blanchi sous l’effet de la glace ; ses yeux s’étaient voilés sous l’effet de la neige, et ses paupières s’étaient alourdies, congère noyant son doux regard ; faisant briller ses cernes profondément creusés. Ses mains tremblaient, ses ongles avaient été grignotés, ses peaux avaient été grattées et luisaient sous ses assauts anxieux. Crevasses causées par cette nuit terrible où l’ignorance avait permis à de trop nombreuses âmes de bien dormir, cicatrices que le froid pourtant assassin bien trop fin, bien trop propre, avait laissées dans son triste sillage – car il est l’ombre plus que le criminel. La douleur et le désespoir lui avaient prémâché le travail et promettaient, un jour, de frapper de leur vorace appétit.

Isbeil était tombée. Pas à cause de la magie, non – du moins, pas directement. Car les démons étaient l’appétit là où la peur de la magie avait été l’ombre assassine : et c’était elle qui avait guidé les pas de la jeune femme à sa perte. Tout cela était arrivé dans son propre cercle. Sous sa surveillance – sous leur surveillance, à Niall et lui. Un échec vif dans une longue liste cuisante. Il était temps que tout cela prenne fin : la décision du Premier Enchanteur avait été prise.

Isbeil Byrne était venue pour que cette erreur soit enfin réparée.

Le temps d’une observation plutôt courte, Nucci était demeuré adossé à son bureau : malgré la préoccupation que lui causait l’état de l’apprentie, il n’en montra rien. Mais ne souriait pas pour autant, par respect pour cette situation qui se déroulait sous ses yeux. Quelques secondes s’étaient écoulées sans que personne ne bouge, et la jeune femme était redevenue une enfant ; si menue, si fragile, proie aux doutes. Il était temps que tout cela prenne fin. Alors, il se détacha de son bureau, et sa main glissa lentement sur le dossier du siège qu’il avait laissé libre.

Le sceau du cercle scintilla un instant sur le bois.

« Prenez place le temps que je referme derrière vous. »

L’Antivan avait bien remarqué que l’odeur indisposait la jeune femme, légère moue secouant ses narines figées : tant pis pour les agrumes et la bonne humeur qu’ils charriaient, telle n’était pas l’ambiance : il attrapa le brûle-encens de sa main libre, clopina pour le déposer près du banc de son bureau, et recouvrit le pot entier du cache coupant au charbon tout accès à l’air. En profita pour goûter un instant encore au citron et à l’orange, aux souvenirs de l’enfance partis dans la fumée souillée.  

Mais à la nostalgie, la journée ne ferait aucune place, aucun accueil : il était temps que tout cela prenne fin.

Nucci se porta vers l’entrée de son bureau et entendit avec un certain agacement résonner sa canne dans le couloir : mais, lorsqu’il se pencha franchement pour admirer. Elle n’était pas là : ç’aurait été trop beau que de l’attraper au vol pour une telle indiscrétion. Pourtant, cela ne l’empêcha pas de procéder à quelques vérifications supplémentaires, juste pour être certain qu'on ne les dérangerait pas. Qu'elle ne les dérangerait pas.

« Vous pouvez disposer, Apaisée, merci, adressa-t-il à la femme sertie d’un soleil éternel sur le front. Et si vous trouvez un templier disponible… J’aimerais qu’il surveille que personne n’approche de mon bureau, et puis, après un dernier coup d’œil au couloir vide, il insista : personne.
- Très bien, Premier Enchanteur.
- Allez. »

L’Apaisée fila à son tour dans le couloir, et son départ fut marqué d’une porte fermée, d’un verrou activé. Un silence sanctionna l’instant : Isbeil et Nucci se trouvaient désormais seuls dans le bureau.

Lentement, le Premier Enchanteur se retourna, observa un instant l’agencement de sa pièce : son banc bien équipé, le bureau bien rangé, le siège bien occupé. Il laissa doucement son regard couler vers son occupante, et la salua avec plus de politesse :

« Apprentie Byrne, je vous remercie sincèrement d’être venue. »

Nucci ne s’installa pas à son bureau, non : il reprit plutôt la place qu’il avait occupée à l’arrivée de la jeune femme, se tenant sur sa jambe valide et laissant son corps se placer contre le bureau solide pour tenir un bout de conversation. À quelques centimètres de la jeune femme assise. Et enfin, dans un souffle retenu, un murmure affecté auquel il donna juste assez de voix pour que les mots demeurent parlés, sincères, l’enchanteur s’enquit auprès de l’apprentie :

« Commençons par les questions les plus simples, si vous me le permettez. Comment allez-vous, ce soir ? »

Bien évidemment qu'il se doutait de la teneur de la réponse : mal, et ce avec tout l'éventail d'adjectifs qu'un tel mot pouvait entraîner dans sa suite. Mais Nucci ne les avait pas entendus de la bouche-même d'Isbeil, non : et c'était sa voix qu'il voulait entendre, ses nuances et ses formulations. Ses sentiments directs, et pas rapportés. Quelqu'un ne lui avait-il jamais posé la question ? Dans tous les cas, la réponse risquait d'être fournie, d'être fleurie. Il se sentait néanmoins prêt à l'accueillir : il était temps que tout cela prenne fin.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
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Sorts : Feu follet magique : invoque une boule lumineuse inoffensive
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique

Feuille
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Magie, je reviendrai à Toi« I cannot see the path.
Perhaps there is only abyss. »
Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : état dépressif

Serait-ce vraiment un mal que tout cela, enfin, se termine ?

Multiple et caressante, la voix continuait de susurrer alors qu’Isbeil prenait place dans le fauteuil qu’on lui désignait. Face à l’examen rapide dont Nucci l’avait gratifié, elle n’avait ressenti qu’une vague sensation de chaleur, et encore celle-ci aurait-elle pu provenir de l’absence de courant d’air dans la pièce soigneusement meublée. Oh, elle avait parfaitement conscience de l’apparence qu’elle présentait au monde – de ses traits creusés à ses doigts abîmés en passant par sa mise négligée – mais ne parvenait plus à en avoir honte… Ou c’est du moins ce qu’elle se racontait tandis que ses mains rejoignaient l’abri dissimulateur de ses cuisses. Sous ses paumes, bois et tissu paraissaient un peu plus usés, un peu plus ternes que la dernière fois qu’elle était venue, et elle ne put s’empêcher de penser qu’ils partageaient les mêmes craquelures.

Car le temps éprouvait le vivant aussi bien que l’inerte et, au sein du Cercle, semblait s’appliquer à son œuvre avec un soin tout particulier.

« Allez. »

Dans le dos d’Isbeil, un claquement de canne vint ponctuer le grincement d’un verrou que l’on poussait ; son inhabituel dans un lieu où les pièces allouées aux apprentis devaient, en permanence, rester accessible aux templiers. Il s’agissait là d’un rappel des pouvoirs du Premier Enchanteur. Pouvoirs dont il n’allait plus tarder à faire usage, et qu’elle accueillerait avec…

« Apprentie Byrne. Je vous remercie sincèrement d’être venue. »

Sur ce nouveau salut des plus curieux, l'Antivan se dirigea non pas vers son propre siège, mais vers celui de son apprentie. Trop près. Non content de se tenir trop près, il s’adressait maintenant à elle comme si elle lui accordait une faveur –  comme si elle avait répondu à une invitation plutôt qu’à un ordre –  et, ne sachant que répondre, Isbeil hocha simplement la tête.

« Commençons par les questions les plus simples, si vous me le permettez. Comment allez-vous, ce soir ? »

Si les remerciements du mage avaient troublé Isbeil, la question la désarçonna cette fois-ci franchement. Un court instant, le mur se fendilla de nouveau, la fêlure se propageant jusqu’au regard noisette. Une fêlure que le Premier Enchanteur aurait peut-être pu percevoir, si elle ne s’était obstinée à fixer la place vacante de l’autre côté du bureau.

« Comment allez-vous ? » Une petite phrase dont la jeune femme ne comptait plus les variantes entendues au cours des derniers jours. Une petite phrase convenue, pénible, et dont elle n’était même pas sûre que la réponse intéressât ceux qui la posaient. Une petite phrase dans laquelle elle ne pût s’empêcher de déceler une certaine hypocrisie, car s’inquiétait-on vraiment des sentiments d’une personne que l’on s’apprêtait à punir ? Non, elle ne s’était pas attendue à l’entendre de la bouche de l’Enchanteur, mais elle ne s’était pas non plus attendue à le voir chuter lors de cette nuit qui semblait remonter à une éternité, et c’est parce que Nucci Mansilla était finalement un homme comme les autres qu’elle lui offrit la réponse qu’elle avait jusque-là invariablement donnée :

« Bien. Messer. »

Accompagné d'un bruissement de tissu, le mensonge flotta parmi les derniers effluves de citron, odieux, mais aussi facile, bien plus facile que d’avouer qu’elle n’en avait pas la moindre idée.

Comment allait-elle ?

Elle n’était plus fiévreuse, ne rendait plus la majorité de ses repas. Ses mains n'étaient qu'égratignées plutôt que grignotées par le gel. Elle respirait...

Comment vas-tu Isbeil ?

Elle avait su. Avant, oui, elle avait su, mais personne n’avait voulu entendre. Elle avait voulu parler, dans la cuisine, mais n’avait pu trouver le courage de l’initiative. Elle avait voulu parler à Lachlann, mais sa lettre était restée sans réponse. Elle se souvenait de la boule qu’ils formaient dans sa gorge, de la sensation d’étouffer sous leur poids, mais les mots en eux même ? Elle ne les trouvait plus. Il était trop tard.

Et c'était sa question la plus simple ? Pourquoi ? Pourquoi Nucci n’avait-il pas demandé plus tôt ? Pourquoi s’intéresser maintenant à ses sentiments quand il était censé les réduire à néant ? Car, à coup sûr, la porte allait se rouvrir, les templiers venir pour l’emporter. Car son sort était scellé, la sentence allait tomber, et que c’était pour cela qu’elle était venue. Pour que tout se termine. Enfin.

Alors pourquoi ? Pourquoi n’y mettait-il pas fin ?




"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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« Bien. Messer. »

Il y avait toujours ces doigts graciles rongés par l'angoisse. Il y avait toujours ce visage porcelain creusé par l'exténuation. Il y avait ce corps frêle recroquevillé par la honte. Il y avait, surtout, ces yeux et ce regard qui ne désiraient qu'une chose : s'échapper, s'échapper toujours plus loin, s'échapper toujours plus longtemps. Dans des fenêtres de verre fumé, dans des rêves interdits, dans des extrémités de bureau vides. S'échapper pour ne pas devoir faire face, s'échapper parce que l'on ne souhaitait pas faire face, s'échapper parce que l'on ne se croyait pas capable de faire face – s'échapper parce que, non, l'on n'était tout simplement pas capable de faire face. S'échapper pour que ça ne se termine pas, quelle que soit cette chose que ça pouvait être : s'échapper car dans le mouvement, l'on se sentait vivre et être. S’échapper pour fuir, tout simplement.

Seulement – le Créateur pardonne à Ses Enfants leurs faiblesses – s’échapper seul était difficile : bien plus difficile quand son partenaire de l'instant refusait toute dérobade, les rênes fermement empoignées et les yeux fixés vers l’objectif, peu important le chemin. Et puis, l'intéressé avouerait non sans humour que, quand même, c'était bien compliqué de s'échapper sur trois pattes plutôt que deux ou quatre, non ?

Même si ce n'était pas la réaction à laquelle Nucci s'était attendue, les mots d'Isbeil ne le surprirent pas : son visage garda toute sa contenance, son corps ne se détacha pas du lourd bureau. La canne de laiton demeura docilement posée, reflétant d’étranges lueurs dorées dans ce pâle après-midi d’hiver. La réponse était parfaitement normale, l'instant attendu. Oh, ses oreilles fines ne manquèrent pas la pause dans la phrase, ni les tissus froissés : le « bien », au ton digne d'une Apaisée, constituait la soupe servie et resservie depuis plusieurs à toutes ces âmes incapables d'assumer l'existence d'un problème ; le « Messer », ajouté avec politesse, coulait d'une volonté affichée mais difficilement consentie d'obéissance. Comme si la docilité de cette jeune femme suffirait à convaincre son aîné, son supérieur, son maître.

« Isbeil. »

L'appel avait été prononcé avec douceur, mais la voix avait été sertie d’une gravité peu usuelle. Pas de tonalités ironiques, sarcastiques, caustiques, amusées, faussement piquées ou volontairement altières ; non, aucune légèreté nonchalante, aucune pétillance réconfortante, ni théâtre contre la morosité des Marches Libres.

Le prénom havenois s’envola dans le bureau avec la chaleur des accents du nord ; il répondit à l'erreur d'étiquette avec une ferme délicatesse qui flottait dans l'air, profond mais pas lourd. Peut-être était-ce la première fois que le Premier Enchanteur dépouilla son adresse à l'intention de la jeune apprentie de toutes ses fioritures qu'il semblait aimer et chérir : exit les titres et les noms de famille, les détours et les garde-fous. Il ne garda que l’essentiel.

Isbeil. Sans ombrage, sans faux-semblant, sans apparence. Juste Isbeil, et tout ce qu'elle gardait encore derrière sa fuite.

« Regardez-moi dans les yeux. »

Nucci garda son attitude calme et apaisée, maintint cette distance réduite, mais pas restreinte, avec son élève gênée. Pourtant, si elle le désirait réellement, si l’échappade n’était pas que des mots, l'apprentie avait de disponible une place tout à fait raisonnable pour se lever et partir, sans que même son souffle ne le touche ; quant au verrou, il suffisait d’une pression anodine de la main pour l’enclencher, et elle ne serait pas coursée. De la même manière que les derniers mots du Premier Enchanteur n’étaient pas tant ordonnés qu’intimés.

Si la jeune femme refusait à lever les yeux, alors ils seraient attrapés au vol, à la première occasion : et le mage d'esprit glissa dans les prunelles noisette cette étincelle pour qu'elle s'y trouve attrapée. Un éclat perçant l'incitant à le soutenir, un éclat solide auquel se raccrocher ; un éclat agréable qui, à bien d'autres occasions, avaient incité à se confier, parler et livrer avec égards ce qu'il désirait. Ici, ce furent des réponses. Le Voile, pourtant, ne claqua pas, et l'immatériel demeurait apaisé : manœuvre surnaturelle de l'enchanteur ou charme naturel de l'Antivan ?

Mystères portés par l'encens.

« Jurez-moi, par le Créateur que vous et moi chérissons, que vous allez bien. »

Le Premier Enchanteur n'était pas crédule et comprenait ainsi parfaitement que la jeune femme n'espérait pas s'en tirer à si bon compte – et quel bon compte ? Si le Créateur avait encore quelques égards pour Ses Enfants, qu'Il vienne baigner de sa chaleur leur échange et convaincre les cœurs refroidis. Qu'Il vienne habiller l'échange qu'il menait de Ses subtiles parures, pour marquer cette attitude qu'il désirait. Un savant mélange de réconfort et d’autorité pour ainsi obtenir de la jeune femme une précieuse confiance et une obéissance consentie – cela viendrait-il aussi facilement que la réputation de la docile Byrne laissait entendre ? Difficile d’aviser, car elle venait indubitablement de lui mentir, de se mentir, mais pour autant, il était des trésors qu’on ne pouvait trouver sans lutte. L’apaisement en était.

Dites-moi, Isbeil. Parlez-moi, ne vous retenez pas, faites-moi confiance.

Les pupilles claires de Nucci étaient fixées vers l’objectif : le visage fuyant de l’apprentie, portes vers son âme et ses tourments. Il ne comptait pas lâcher Isbeil en si bon chemin. Car il était temps que cela cesse.

Faites-moi confiance.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Isbeil Byrne
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Apprentie du Cercle
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TW : état dépressif, angoisse, pensées suicidaires, suggestion de douleur auto-infligée

Viciant peu à peu l’air purifié par les effluves citronnés, le mensonge s’attardait dans la pièce. Isbeil le sentait peser sur ses os et, lorsque son regard accrocha l’encensoir abandonné, une envie féroce la traversa : celle d’emprunter à la fumée son incorporalité. Tout : elle aurait en cet instant tout donné pour échapper au bourdonnement de son âme et à la vérité que le mur dissimulait, retenait.

Car, qu’Isbeil en ait auparavant eu conscience ou non, ce dernier ne servait pas qu’à la protéger de l’extérieur.  

Car, ce dont l’Enchanteur ne se doutait pas, c’était que son élève n’était pas venue seule dans le bureau.

Il y avait les voix, bien sûr, tourbillonnantes. Il y avait la tresse blonde, et l’éclat roux étincelant parfois au coin de son champ de vision. Mais il y avait aussi autre chose ; une chose qui grandissait en Isbeil elle-même. Elle. Cette masse informe et innommable qui, la nuit, se mouvait sous sa peau, l’étirant à la limite du supportable. C’était parce que répondre avec sincérité signifiait la regarder que l’apprentie avait menti, et cela alors même qu’elle savait qu’elle ne convaincrait pas Nucci.

Ce qu’elle ignorait, cependant, était que ses mots ne déclencheraient aucune autre tempête que celle régnant dans son esprit. Car il n’y avait pas eu d’accusation pressante et tonitruante. Non, la réponse de l’Enchanteur avait été tout autre, et tenait même en un seul mot :

« Isbeil. »

Son identité réduite à l’essentiel, sans fioriture, sans artifice. Son prénom sans ce qualificatif auquel l’Antivan avait toujours tenu et qu’elle détestait pour refermer le piège de sa condition. Celui que lui avait donné ses parents, et qu’utilisaient depuis toutes les personnes chères à son cœur avant d’y laisser tout autant de fissures.

« Regardez-moi dans les yeux », la pria-t-il d’une voix calme, et Isbeil releva la tête.

Les grains de poussières suspendus comme spectateurs, un étrange ballet se joua alors dans le bureau, les pupilles claires appelant leurs homologues papillonnantes. Une robe bleue comme le ciel ne semblait plus vouloir l’être. Une bouche portant les rides de la malice, mais que nul sourire espiègle n’avait encore étiré... Andrasté en soit témoin, Isbeil essaya ; Isbeil lutta avant de renoncer, vaincue. Elle pouvait encaisser les reproches. Elle pouvait accepter la colère et la punition, mais ça ? Cette insupportable, insoutenable douceur ? Cela lui faisait trop mal.

« Jurez-moi, par le Créateur que vous et moi chérissons, que vous allez bien.
— Je vais… »

La langue d’Isbeil se figea et, au creux de son ventre, la masse remua. Elle accrocha ses poumons, remonta sa trachée. Elle englua sa gorge, déposant un goût amer contre ses dents, exigeante d’être vue, d’être entendue. D’être libérée.

Dis-le, Isbeil.

« Je vais... »

Dans un élan de frustration, les doigts se crispèrent sous le tissu, mais ce n’était pas assez. Pas assez pour étouffer l’envie, le besoin pressant de pincer, de malmener la peau. Pourquoi n’arrivait-elle plus à le dire ? Elle n’était plus fiévreuse, ne rendait plus la majorité de ses repas. Ses mains n'étaient qu'égratignées plutôt que grignotées par le gel. Elle respirait. Tout, de cette sensation grandissante de nausée à ses inspirations douloureuses, tout lui rappelait qu’elle était encore là, qu’elle appartenait encore à ce monde.

Et encore maintenant, il lui arrivait de le…

Regretter ? C’est bien ça Isbeil ? Regretter de ne pas pouvoir fuir la vie comme on fuit la vérité ? Comme on fuit un regard ?

Plaintif, animal, le gémissement résonna dans le bureau alors qu’Isbeil se recroquevillait dans le fauteuil.

Elle n’allait pas bien. Elle n’allait pas bien du tout.

« Je ne peux pas… Je ne peux pas ! »

Quittant enfin leur cachette, les paumes rougies vinrent appuyer sans ménagement sur les yeux. Les ongles se plantèrent à la racine des cheveux, la griffant légèrement. Comme si cela pouvait retenir les larmes, l’empêcher de voir ; comme si la douleur était solution, punition et absolution, et qu’elle pouvait y trouver le contrôle.

« S’il vous plait… »

Ne me forcez pas à regarder.

Ne m’obligez pas à continuer.

Mais c’était trop tard. Trop tard. Trop tard. Nucci était là, si près dans la pièce verrouillée, et elle se sentait piégée. Le bureau, son attention, ses propres émotions… Les barreaux ne faisaient que se rapprocher, et l’apprentie ressentit soudain un besoin impérieux de répondre à la patience par la révolte, à la compassion par la brutalité.

L’attaque ou la fuite, telles étaient les options d’un animal blessé, et Isbeil ne pouvait plus fuir :

« Je ne peux pas ! Vous êtes content ? Je ne peux PAS ! »

Par la pitié d'Andrasté, il fallait que cette mascarade cesse.




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Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
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Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Magie, je reviendrai à Toi

« Je vais... »

Nucci le sentait, Nucci l’entendait, Nucci le percevait : comme une caresse sur les robes, sans savoir qui des doigts ou qui du tissu râpait ; comme un souffle rauque dans une gorge asséchée d’avoir trop sangloté ; comme un cœur fatigué dont les battements ratés résonnaient dans l’au-delà. Un au-delà plus discret, maintenant qu’on lui avait demandé de se taire, de garder sa folie impie pour celles et ceux qui ne souffriraient pas de trop d’égard de leur part ; un au-delà qui hurlait tant qu’il avait. Il apprendrait à lire de l’actuel présent, de ce côté du Voile, pacifié au prix de rudes efforts.

Pourquoi fallait que le havre de paix ne soit pas oasis pour tous les assoiffés ?  

« Je vais... »

La jeune femme ne s’était pas soustraite au contact appuyé, non, et avait livré les réponses qu’elle pouvait livrer : et elles étaient satisfaisantes par leur seule existence, leur seule présence. Elles se découvrirent, dans cette gorge bloquée et dans ses lèvres pincées ; dans ce gémissement de désespoir qui n’attira qu’un clignement des paupières. Une agitation autour d’un roc impassible. La détresse d’une noyée au milieu du torrent de sentiments, incapable de discerner la lumière de la terre, l’horizon du plancher. Ne demeurait que le regard imperturbable, brillant, se voulant phare dans l’ouragan.

« Je ne peux pas… Je ne peux pas ! »

Un nouveau clignement des paupières : le bureau ne grinça même pas tandis qu’il replaça ses appuis pour soulager sa jambe porteuse sans incommoder la hanche malade. Que pouvait-il bien  discrètement penser de la déferlante sous ses yeux ? La réponse était bien difficile à obtenir, car Nucci n’était que parfait immobilisme : mais au contraire des statues qui décoraient les chantries de tout Thédas, les éclats d’ambre dont on avait serti les orbites ridées écoutaient indubitablement les plaintes fidèles.

« S’il vous plait… »

L’imploration n’obtint pas un grain de sable de cause, même sans douter de sa sincérité, sans douter de son désespoir, sans douter de cet équilibre plus ténu qu’il n’y paraissait avant qu’elle ne chute de l’autre côté. Y avait-il quoi que ce soit à faire, à dire ? Le Premier Enchanteur paraissait avoir délivré sa propre réponse. De toute façon, la jeune femme était partie, partie à sa panique et à ses doutes : les seules voix qu’elle entendait étaient celles de sa conscience, car l’Immatériel avait été rendu parfaitement incapable. La jeune femme cherchait-elle réellement à s’échapper ? Car la voie lui était plus ouverte et tracée qu'elle ne l'imaginaire. Mais sur sa route ne demeurait que le regard réconfortant, répétant la même prière. Isbeil. Regardez-moi.

« Je ne peux pas ! Vous êtes content ? Je ne peux PAS !
- , vous le pouvez, attesta calmement l’enchanteur. Car je vous ai déjà vue le faire. »

Je vous ai vue réussir une Confrontation sans même que vous ne le sachiez : et à mes yeux, ça compte. De cela il était content. La confession tombait avec évidence et, pourtant, Nucci la retint avec son flegme naturel. La voix s’élevait avec une certitude dissonante devant l’affolement de la jeune femme : un affolement qu’on ne retint pas, qu'on ne retenait pas, passant sur les robes bleues avec plus de maîtrise que la tempête ne le ferait jamais sur l’océan. Et dont la brise rapporta les paroles suivantes, toujours assurées :

« Que vous est-il arrivé depuis ce soir de Gardien pour que vous ne puissiez plus ? Que s’est-il donc passé, Isbeil ? Dites-moi. »

La canne elle-même n’avait toujours pas bougé, le chien de laiton tourné vers la jeune Byrne, les oreilles affaissées et l’attitude… docile. Ne demeurait que le regard patient, délivrant son éternelle promesse : elle pouvait continuer, il accueillerait toutes ses plaintes, sans bouger.

Donnait presque cette impression étrange, née de cette imperturbable assurance, que le Premier Enchanteur savait en toutes circonstances ce qu’il faisait : et il prit une profonde inspiration pour capter les dernières notes de citron imprégnant l’air.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
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Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : deuil

Désireuse de bousculer, d’emporter et d’éroder cette politesse hypocrite, la voix d’Isbeil avait claqué comme une rafale et, pourtant, elle seule avait vacillé tandis que Nucci restait droit. Opposant son inflexibilité marmoréenne à son souffle pantelant, c’était ensuite d’un ton calme, bien trop calme, qu’il l'avait contrredite tandis que les doigts resserraient leur prise sur les mèches sombres. S’était-il seulement soucié un instant de sa réponse ? Et, surtout, de quoi parlait-il ? De cette nuit dans la bibliothèque ? De ce moment terrible où elle avait failli pour la première fois ?

Où ils avaient failli tous les deux ?

« Que vous est-il arrivé depuis ce soir de Gardien pour que vous ne puissiez plus ? Que s’est-il donc passé, Isbeil ? Dites-moi. » continua l'Antivan, chaque demande appuyée par cette attitude si douce, si patiente, si concernée, et qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir comme une insulte, une agression.

Car tout cela était inutile. Car il ne pouvait pas ignorer ce qui lui était arrivé.

« Vous » murmura d’abord l'apprentie, si bas qu’il ne put probablement pas l’entendre.

Si bas et, néanmoins, la rupture que ce mot provoqua résonna dans tout son être. Un effondrement physique dans lequel les ongles lacérèrent la tempe de rouge, mais aussi moral, et dont son cri suivant se fit l’écho furieux :

« Vous le savez ! »

Enfin, les yeux noisette trouvèrent ceux qui les avaient tant cherchés. Au milieu de la douleur et des larmes, étincelaient une dureté inédite, un défi muet. Toutes. A toutes les questions qu’il avait posées, Nucci avait eu la réponse bien avant qu’Isbeil ne les lui donne, alors comment pouvait-il simuler l’attente en soutenant ainsi son regard ?

« Vous le savez ! » répéta-t-elle, plus fort et en se levant, car elle ne pouvait soudain plus rester dans ce fauteuil ; plus ignorer ce besoin de forcer le mouvement, de briser cet immobilisme subit, imposé.

Aussi rigide et froid que les cadavres que foulent sa canne.

« Vous étiez là. Vous étiez là et vous n’avez rien fait ! »

A trop remuer la cendre, le Premier Enchanteur venait d’aviver la flamme et, si Isbeil s’y était d’abord brûlée, elle comptait bien propager l’incendie. Fini l’illusion d’une eau placide : le magma avait grondé des jours entiers dans son ventre et la roche rompait enfin, le laissant prêt à se déverser sur sa cible. Nucci. L’homme qui tirait les fils de cet endroit maudit. L’homme qui avait affirmé la protéger et dont l’échec était d’autant plus impardonnable qu’il ne se comptait pas en pots cassés, mais en existence brisées, irréparables, irratrapables.

« Et vous voulez savoir comment je vais ? Avez-vous seulement posé la question à Mirani ? A Varina ? A tous ces apprentis que vous avez laissé mourir ? »

Était-ce donc cela que valait sa protection ? Pas plus que des mots ? Pas plus que des sourires creux et des clins d’œil vides ? Car le sérieux soudain n’effaçait pas toutes ces facéties mimées et formulée qui, toujours, avaient donné l’impression que Nucci Mansilla possédait la maîtrise de chaque situation. Une image offerte, entretenue, et qui ne laissait aujourd’hui que deux possibilités : ou le Premier Enchanteur était un odieux menteur, ou bien il était un marionnettiste cruel.

Et tu peux lui en vouloir dans les deux cas.

Oh, oui, elle pouvait lui en vouloir. Car peu importait que ses mains baguées soient positionnées bien serrées ou négligemment écartées : seul subsistait le résultat, et ce dernier avait pris la forme d’une absence déchirante. C’était lui, lui qui la lui avait arrachée en la désignant si tôt quand elle allait encore si mal, et les rumeurs d’accélération des Confrontations lui revinrent en mémoire, ainsi que toutes ces fois où, dans l’obscurité, des voix avaient chuchoté que la chute d’Antiva avait altéré le jugement du mage vieillissant.

Nos vies sont comme du sable entre ses doigts, et il s’en écoulera toujours.

« Est-ce que vous les entendez seulement ? Est-ce qu’ils viennent la nuit pour vous arracher au sommeil ? Parce qu’ils viennent pour moi ! »

Comme si cela pouvait couvrir les voix et ébranler l’imperturbable, Isbeil continuait d'hurler. Ses paroles avaient beau être à moitié noyées par les sanglots, elle sentait leur chaleur. Elle pouvait les voir brûler, utilisant comme combustible toute cette incompréhension et cette injustice, tout ce ressentiment et cet écœurement mâchés et remâchés avant d’être ravalés. Un feu qu’elle ne retenait plus, mais qu’elle jetait au contraire de toutes ses forces contre la tranquillité cristalline pour la faire voler en éclat. Et peu importe si ce but était probablement dangereux : elle ne pouvait plus faire autrement que livrer passage à la masse sifflante et bouillonnante ; que céder à cette envie perverse, tout au fond d’elle-même, de blesser comme elle avait été blessée.

« Vous voulez savoir ce qu’il m’est arrivé ? Je suis fatiguée de voir tout le monde partir et de ne même pas pouvoir dire correctement au revoir. Alors punissez-moi. Punissez-moi s’il le faut, mais ne me mentez pas, parce que c’est votre faute. S’ils ont pu en profiter, s’ils ont pu m’avoir, c’est VOTRE FAUTE ! »




"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

Feuille
Joueur

 

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Magie, je reviendrai à Toi

Nucci savait que la sérénité avait donc, dans ces situations où la bulle ne demandait qu’à éclater, comme seul effet de piquer la surface irisée pour éparpiller les gouttes bariolées. D’aucuns diraient que ce n’était qu’une de ses insolences supplémentaires, une manière outrageuse de se dédouaner de ses responsabilités et de préserver son égo. D’autres au contraire avanceraient que ce n’était qu’une manifestation supplémentaire de maîtrise et de contrôle, âme pleinement ancrée dans la réalité et conscient des enjeux.

Les principales concernées, elles, n’avaient plus les ressources pour réfléchir à quoi que ce soit, pourb prendre le moindre parti – autre que celui de leurs sentiments : elles trouveraient toujours, dans cette sérénité, une occasion d’exulter leurs émois.

Il y eut un premier murmure, très bas, trop bas pour que l’ouïe même en alerte de l’enchanteur ne perçoive les syllabes : un souffle brisant les digues, une inspiration avant le tonnerre. De ces mains frénétiques s’abattant soudainement sur les tempes pour mieux en agripper les cheveux, pour mieux se former en porte-voix de l’accusation qui tomba comme un éclair.

« Vous le savez ! »

Enfin, le regard tant recherché ne se décidait à happer le sien : les larmes s’échappèrent de ces yeux qui, enfin, se relevaient, pour mourir sur ces lèvres qui, plus tôt, avaient formulé un mensonger « je vais bien » ; mais les mensonges n’engageaient que ceux qui les croyaient et les dérobades fonctionnaient moins avec les portes fermées. Alors, on troquait la fuite par l’attaque, et l’on assénait, assénait, par peur de perdre cette parole qu’on avait saisie, et de manquer l’occasion.

« Vous le savez ! »

Un clignement de sourcils à cette affirmation – oh, il y avait tant à rétorquer, à répliquer, mais la langue s’astreignit au silence désiré. La suite fendit l'air.

« Vous étiez là. Vous étiez là et vous n’avez rien fait ! »

Le corps autrefois figé dans la nuit et la glace s’embrasait devant ses yeux, sur le tapis de velours : Isbeil souffrait, soufflait, hurlait, mais respirait. Mais vivait. Mouvement face à l’impassibilité : son esprit secoué de tous les doutes continuait inlassablement de se briser contre le roc, lui donnant probablement le courage de continuer à dérouler ses reproches.

« Et vous voulez savoir comment je vais ? Avez-vous seulement posé la question à Mirani ? A Varina ? A tous ces apprentis que vous avez laissé mourir ? »

Pas un hochement de tête, pas une réaction : l’accusation était directe, l’accusation était insolente. Voilà pourquoi l’on évitait aux apprentis d’entrer dans les bureaux fermés et de livrer leurs doléances à leurs supérieurs : on craignait que l’équilibre fragile ne se rompe dans une crise d’autorité, retour cinglant aux doléances légitimes. Si seulement on y croyait, alors on restait impassible et certain : le regard du Premier Enchanteur ne cilla pas un moment.

Lui y s’y était trouvé. Isbeil, non.

« Est-ce que vous les entendez seulement ? Est-ce qu’ils viennent la nuit pour vous arracher au sommeil ? Parce qu’ils viennent pour moi ! »

Les questions de l’apprentie étaient bien justes, oui – et combien d’autres conversations avaient-elles traversé ? L’arrogant aurait la réponse lourde et l’insouciant la légère : mais, derrière le regard de miel et le bouc impeccable, derrière ce masque à en faire pâlir les Orlésiens, difficile de savoir avec quelles pensées Nucci Mansilla traversait les années et les épreuves. Se souvenait-il de ces vies brisées qu’il avait croisées, ou bien avançait-il seulement sans se soucier de son prochain ou de son pair ? Le trouvait-on se recueillant au côté des cadavres malheureux, ou bien passait-il sans un regard pour les faibles ? Était-il de ceux qui s’endormaient la conscience tranquille ou s’isolait pour ressasser les épreuves et les douleurs ? Les murmures continueraient d’aller bon train, échos des échos de ses éclats et de ses rires, de ses frasques et de ses manières.

Pourtant, à ces nouvelles questions, seul le silence et l’impassibilité répondirent – quoique les pupilles, elles, ne l’avaient pas quittée – pour laisser à Isbeil toute la place dont avait besoin pour livrer ses tourments.

« Vous voulez savoir ce qu’il m’est arrivé ? Je suis fatiguée de voir tout le monde partir et de ne même pas pouvoir dire correctement au revoir. Alors punissez-moi. Punissez-moi s’il le faut, mais ne me mentez pas, parce que c’est votre faute. S’ils ont pu en profiter, s’ils ont pu m’avoir, c’est VOTRE FAUTE ! »

Et la jeune femme s’arrêta, du moins, pour l’instant : debout devant son siège, donnant cette impression par toute cette tempête qu’elle restreignit un instant, sans l’éteindre, on avait l’impression qu’elle avait balayé le bureau entier. Mais en réalité, elle n’avait pas bougé du palier de son siège, tremblante, et par son redressement soudain, la voilà qui se retrouvait plus proche encore de son vis-à-vis.

Alors, Nucci baissa lentement les yeux, croisant sur sa poitrine habillée de soies bleutées ses bras tout aussi bien vêtues : le claquement même se ses chevalières fut étouffé dans les doux bruissements. Contrition ou réflexion ? Il prit – non, imposa – un instant le silence, marquant la réflexion. Il avait tant de réponses à offrir à la jeune femme : l’autorité, face à l’impertinence ; mais n’était-il pas celui qui avait brisé toute hiérarchie en la convoquant dans son bureau ? La raison, face à l’émotion ; mais n’était-il pas celui qui l’avait invitée à se confier ? La lâcheté, face à l’invective : mais n’était-il pas le Premier Enchanteur, l’ami, le pilier en marbre capable de toutes les pirouette ? La confession, face à l’exigence ; mais ne lui avait-on pas attribué le rôle du menteur, du fautif, du responsable ? Oh, il avait tant de réponses à offrir à la jeune femme : toutes pouvaient porter une vérité, mais toutes ne valaient pas la peine d’être formulées, non.

« Ils ne sont pas là, Isbeil, et le Premier Enchanteur releva tranquillement un visage placide vers son apprentie : sa voix avait ses accents habituels, quoiqu’empreinte de tons plus affectés de peine. Je comprends que vous ne vous en rendiez pas compte, mais le Cercle vous protège aujourd’hui, ce qu’il n’a su faire ni avec Mirani, ni avec Varina. Parce qu’au loin, très loin, dans les terres d’Antiva, il grondait un mal insidieux dont le vil venin s’instille partout… et se découvre dans la douleur. »

Nucci hésita un moment, dansant d’une fesse sur l’autre contre l’arrête trop aiguë de ce large bureau, puis ajouta :

« Je sais qu’il est difficile de savoir partis des êtres chers auxquels l'on n’a pu confier un au revoir. »

Aveu lentement livré, pensées errant à ces noms, ces visages. Puis l’une de ses mains se détacha de sa poitrine pour venir lisser et caresser la moustache impeccablement taillée, puis le bouc finement dessiné : le sceau des Mansilla scintilla un instant, chien couché couronné de ses trois tulipes, avant de dépasser la mâchoire, caresser la gorge, s’échouer sur ce bureau agrippé de ses deux mains.

« Oui, toutes les deux m'ont dit qu'elles allaient bien. Comme je vous vois aujourd’hui, continua-t-il avec les yeux papillonnant, j’ai vu Mirani et Varina accepter et avancer vers le destin que le Créateur leur a réservé. Vous savez comme moi que nos vies, plus que pour celles et ceux qui vivent hors des cercles, reposent entre Ses mains, et Il a décidé que les leurs s’arrêteraient là. Pourquoi elles ? Pourquoi maintenant ? Je ne suis personne pour deviner les desseins du Créateur, Lui qui est si loin de nous : je ne suis qu'un simple enchanteur au milieu de Sa création. J’ai alors fait ce qu'un enchanteur devait : je vous assure qu'elles ne sont pas parties seules. »

Un soupir trahit sa poitrine : un soupir qui, dans son élan, repoussa son esprit plus loin du réel encore. Une voix légèrement plus éteinte s’immisça dans la conversation – toujours la sienne, mais légèrement… absente.

« Vous pouvez faire ce choix de ne pas me croire, Isbeil, mais je n’ai aucun intérêt à vous mentir. Je ne vous ai pas demandé de venir dans mon bureau pour cela. »

Nucci ferma les yeux. Je sens l’Immatériel serein : une sérénité contrainte, un ordre difficilement respecté, que nous devons respecter tous les matins. J’entends les échos des cris d’Isbeil dans le lointain. « Je suis fatiguée de voir tout le monde partir et de ne même pas pouvoir dire correctement au revoir. » Les esprits veulent apaiser cette tristesse et lui livrer les adieux factices de Mirani, les rires singés de Varina. Ils veulent attiser cette colère en lui murmurant les secrets exagérés des cercles. Non, non, ils ne peuvent rien face à cette douleur, ils n’ont pas droit de rapporter : il faut qu’elle vive avec, et qu’elle apprenne à l’accepter. Colère, tristesse, désespoir : ils n’ont pas à gonfler de leurs essences ces sentiments déjà trop forts chez l'apprentie.


Jet de Magie – 6/20 – Réussite.

Arrière : l’ordre est entendu, l’ordre est irrésistible. Les esprits s’éloignent : ils entendent que l’endroit n’est pas le lieu de leurs émotions. Le vent souffle maintenant sur une fausse prairie paisible. « Vous étiez là et vous n’avez rien fait ! ». Je n'ai rien fait quand ce n'était pas de ma faute ; mais j'ai agi quand c'était nécessaire. Je ne laisserai pas de vulgaires esprits remettre en question ma compétence. Seulement, cet écho-là n’est pas le cri d’un esprit repoussé. Nucci ouvrit les yeux.

« Seulement, Isbeil, et la fermeté fut retrouvée, permettez que j’en revienne à vous. Entendez-moi. Le Cercle vous protège aujourd’hui et ils ne sont pas là. Vérifiez par vous-même : laissez-vous donc aller à vos sens un instant et sentez… sentez comme l’Immatériel est apaisé. »

Comme il est désormais apaisé de tout, sauf des émotions que vous y apporterez. Mais pour cela fallait-il que la jeune femme lui fasse confiance ; et si elle s’y convainquait, alors l’instant serait court. Aussi court qu’un regard lancé dans cette fenêtre à côté de laquelle l’on marchait – courrait, l’estropié se risqua-t-il même à postuler – sans pouvoir s’arrêter. Car l’enchanteur l’arrêterait avant qu’elle n’ait le temps de s’y perdre, elle également. Qu’ainsi, ce ne soit qu’une image volée, perturbant les sens et secouant les convictions.

Isbeil pouvait se risquer sur ce chemin, si dans la course de sa douleur, elle daignait tourner un instant la tête vers cette fenêtre que le Premier Enchanteur lui ouvrait. Pour ainsi ne jamais revenir à la petite fille qu’elle était jusqu’à présent. Accepterait-elle seulement cette main tendue ? Sans saisir sa canne, l'enchanteur se détacha du bois et tint sur ses deux jambes ; dont celle à la hanche moins valide.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Isbeil Byrne
Isbeil Byrne
Apprentie du Cercle
Apprentie du Cercle
Isbeil Byrne
Personnage
Illustration : Post Tenebras Lux

Peuple : Humaine
Âge : 20 ans
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Noblesse havenoise (Corintamh, Marches Libres)
Occupation : Apprentie mage
Localisation : Cercle de Starkhaven (généralement à la bibliothèque ou dans la chapelle)
Pseudo : Talasi
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : The Inner Sun by Anndr (avatar) | Megan Rieker (illustration) | Adamant (signature)
Date d'inscription : 10/10/2021
Messages : 541
Autres personnages : Yara
Attributs : CC : 10
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14

Classe : Mage niveau 1
Sorts : Feu follet magique : invoque une boule lumineuse inoffensive
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t447-isbeil-byrne
Magie, je reviendrai à Toi« I cannot see the path.
Perhaps there is only abyss. »
Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : Deuil, tentative de suicide, hallucinations auditives, angoisse

Désolant spectacle qu'une apprentie offrait là à son Premier Enchanteur : les yeux et les joues noyés de détresse ; la peau marquée là où les blessures psychologiques s'étaient faites physiques ; les mèches brunes ébouriffées d’avoir été trop tirées, malmenées par ces mains tremblant maintenant de toute la violence de cette tempête trop longtemps réprimée et soudain relâchée... Une vision d’autant plus navrante que son assistance conservait – de son côté –  cet aspect aussi digne que statique et que, sur sa carapace inflexible, s’étaient inlassablement brisées chacune des flèches de feu qui lui avaient tant coûtées.

L’avait-il seulement remarqué ? Juste avant l'accusation finale, l’un de ses derniers cris était sorti comme une supplique. Punissez-moi. Exclamation portée par le cœur et la poitrine haletante. Réclamation que la perspective de mettre fin à une insoutenable attente ne suffisait plus à expliquer. Oui, il y avait là une autre raison au comportement d’Isbeil, toute simple, et qui était la suivante : elle désirait être punie car elle le méritait. C'était, du moins, ce dont elle s'était persuadée, mais jamais ne devrait-elle savoir si son appel avait été entendu car, alors, Nucci baissa les yeux ; première véritable réaction depuis le début de cet entretien désastreux, et qui acheva de la couper sur sa furieuse lancée :

« Ils ne sont pas là, Isbeil. Je comprends que vous ne vous en rendiez pas compte, mais le Cercle vous protège aujourd’hui, ce qu’il n’a su faire ni avec Mirani, ni avec Varina. Parce qu’au loin, très loin, dans les terres d’Antiva, il grondait un mal insidieux dont le vil venin s’instille partout… et se découvre dans la douleur. »

La deuxième phrase – parce qu’elle portait en elle cette souillure longtemps redoutée et l'ombre terrible de l'Archidémon – estompa les implications de la première dans l'esprit de la mage craintive. Si elle avait été dans son état normal, c’est à ce moment précis qu’elle aurait pu avoir honte, car n’aurait-elle pas dû se montrer plus compatissante envers cet homme qui venait de perdre sa patrie ? Mais, si Isbeil avait été dans son état normal, jamais la question ne se serait posée, car jamais alors ne se serait-elle laissée être ainsi emportée par le déluge ; si loin qu’elle ne se souciait même plus de se montrer injuste. Il était simplement plus facile de voir le mage comme un coupable que comme une victime, de songer qu’il n’y avait pas toujours eu d’Enclin, et sûrement l’aurait-elle-même formulé si Nucci n’avait continué aussitôt :

« Je sais qu’il est difficile de savoir partis des êtres chers auxquels l'on n’a pu confier un au revoir. »

Lente, la voix du Premier Enchanteur semblait partie au côté de ces disparus ; impression renforcée par le sceau des Mansilla qui renvoya brièvement la lueur du dehors, aussi blafarde que maladive. L’aveu aurait même pu être touchant, s’il n’avait été si malhonnête. Car il n'avait pas le droit de comparer sa douleur à la sienne. Pas le droit d’essayer de l’attendrir. Pas le droit de se présenter comme une victime quand Antiva était tombée face à une force aussi implacable que dévastatrice, tandis que Mirani et Varina avaient été sacrifiées de la main des hommes. Des hommes dont il faisait partie, puisqu'il les avait désignées et, s’il savait vraiment ce que cela faisait, alors ce n’en était que pire, puisqu’il les avait condamnées quand même.

« Oui, toutes les deux m'ont dit qu'elles allaient bien. » continua l’Enchanteur et, cette fois-ci, Isbeil ne put contenir son scepticisme :
« Comme je vous l’ai dit plus tôt ? »

Pourquoi dire une vérité qui n'intéresse personne ? Qui ne change rien à votre sort ?

« Comme je vous vois aujourd’hui, j’ai vu Mirani et Varina accepter et avancer vers le destin que le Créateur leur a réservé. Vous savez comme moi que nos vies, plus que pour celles et ceux qui vivent hors des cercles, reposent entre Ses mains, et Il a décidé que les leurs s’arrêteraient là. Pourquoi elles ? Pourquoi maintenant ? Je ne suis personne pour deviner les desseins du Créateur, Lui qui est si loin de nous : je ne suis qu'un simple enchanteur au milieu de Sa création. J’ai alors fait ce qu'un enchanteur devait : je vous assure qu'elles ne sont pas parties seules. »

Mais peut-on vraiment parler d’acceptation quand l’alternative est de perdre ce qui vous constitue ? Quand l’on vous force à choisir entre l’infime chance de vivre et la certitude d’une existence réduite, diminuée, et privée d’amour ?
Mais le Créateur ne décide plus, et n’est-ce pas là tout le problème ?
Mais ce bureau et ce titre de Premier qu'il ne nous laisse pas oublier ne prouvent-ils pas le contraire ?


La mine toujours crispée, Isbeil secoua la tête. Si, comme d’habitude, leur professeur avait eu la réponse à tout, il n'était toutefois plus le seul. Rien, rien dans ces explications qui ressemblaient surtout à un dédouanement ne valait quelque chose à leurs yeux et, par conséquent, aux siens :

« Votre présence ne valait pas celle des êtres qui les aimaient. » Des êtres qui savaient de Mirani que sa couleur préférée était celle des nuages orangés à l’aube, ou bien à quel arbre du parc Varina aimait se confier ; et que cette connaissance affligeait de douleur chaque matin, à chaque sortie. « Vous ne les connaissiez pas. Vous ne vous souciiez pas d’elles. Vous ne vous souciez pas de nous. » De nos rêves et de nos cauchemars, de nos espoirs et de nos inquiétudes. « Ou vous auriez attendu. Vous n’auriez pas perdu Jenny.

— Vous pouvez faire ce choix de ne pas me croire, Isbeil, mais je n’ai aucun intérêt à vous mentir. Je ne vous ai pas demandé de venir dans mon bureau pour cela. » Sans qu'elle n'en comprenne tout de suite la raison, Nucci ferma les yeux, puis les rouvrit. « Seulement, Isbeil, permettez que j’en revienne à vous. Entendez-moi. Le Cercle vous protège aujourd’hui et ils ne sont pas là. »

Cette fois-ci, l’affirmation toucha sa cible, appelant une riposte immédiate :

—  Bien sûr que si ! Je les entends ! »
— Vérifiez par vous-même. » lui proposa-t-il alors, imperturbable. « Laissez-vous donc aller à vos sens un instant et sentez… sentez comme l’Immatériel est apaisé. » insista-t-il et, alors, seulement, elle le perçut.

Les yeux s’écarquillèrent. La peau blêmit. La bouche frémit... Émotion violente traduite sur les traits délicats, puis toujours plus vive alors que – s'emmêlant presque les pieds dans sa fuite – Isbeil reculait, soudain effrayée par cette conscience d’un monde plus vaste, par ses mollets heurtant le bord du fauteuil et, surtout, par cette impression qu’un piège se refermait soudain sur elle.

Elle ne le voulait pas. Oh Andrasté miséricordieuse, elle ne le voulait pas, mais une partie d’elle se tendait déjà vers cet Immatériel ouvert. Celle qu’elle détestait. Celle qu’elle aurait voulu voir flamber comme sa colère, aurait voulu vomir comme ses reproches. Celle que, plus que tout, elle aurait aimé pouvoir attaquer de ses ongles, pouvoir faire saigner, arracher, puis déchirer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.

En vain, elle tenta de se raccrocher à sa colère, mais celle-ci s’obstinait à glisser comme un savon entre ses doigts, remplacée par un malaise toujours plus prégnant. Impossible. Le mot martelait son crâne, mais n'avait plus leurs intonations : seulement les siennes, uniques, implorantes..

Et plus elle restait à contempler cet Immatériel paisible, plus son propre esprit s’agitait, s’affolait.

Non. Non. Cela ne veut rien dire, pensa-t-elle, avant de l’exprimer à voix haute :

« Cela ne veut rien dire ! »

Parce qu’elle voyait la supposition arriver. Parce qu’elle sentait son fer se refermer sur sa chair ; donnait un sens nouveau à la surveillance constante, aux regards inquiets, vigilants et scrutateurs. Si elle s’était déjà trompée, qu’est-ce qui l’empêchait de ne pas l’avoir fait plus tôt ? Mais c’était lui qui se trompait. Eux qui se trompaient tous ! Qu’ils ne soient pas là aujourd’hui ne prouvait rien. Les voix avaient beau avoir été fabriquées par son esprit, elles les avaient déjà rencontrées. Si elle avait cru les entendre, c’était même parce qu’elles étaient un écho. Un écho de cette nuit-là.

« C’é…C’était comme la dernière fois. Il m’a suivi hors du cauchemar. Il m’a suivi ! Il… Il y avait des voix. Il avait pris leurs voix. Il m’a dit… m’a dit de fermer les yeux, que je n’avais plus à les voir partir. J’ai… J’ai juste fermé les yeux. »

Yeux que les paupières cachaient de nouveau alors que les cris, le sang, et cette odeur de pourriture la reprenaient à la gorge. Elle se souvenait à peine de son parcours fiévreux dans le Cercle, seulement de cette peur, de cette impression d’être traquée, de cette faim de silence... Elle croyait s’être entaillé la paume, à un moment,  mais difficile d’en être sûre quand on utilisait la magie pour vous soigner ; elle qui, le plus souvent, ne laissait pas d’autres traces qu’une fatigue écrasante. Une fatigue dont – malgré les paroles rassurantes des guérisseurs– Isbeil continuait de ressentir les effets chaque jour ; comme un précipice sous ses pieds qui l’attirait, un appel vertigineux qui lui rappelait son cousin éternel, et l’étourdissait aussi bien qu’il lui donnait la nausée.

« Je… Je l’ai entendu. Je l’ai entendu comme je vous entends... »

Comme tu as cru nous entendre ?

« Il était là ! JE JURE QU'IL ÉTAIT LÀ ! »

Il n’était pas question de mensonge cette fois : seulement de vérité, sa vérité, et des accents de désespoir qui l’accompagnaient. Une vérité qui ne pouvait qu’être réelle, qui devait être réelle ou alors… Alors…

L’éventualité éclata avec violence dans l’esprit d’Isbeil. Le choc fit partir sa tête en avant. Le corps, emporté, s’arc-bouta au-dessus du bureau. Non. Ce n’était pas vrai. Elle ne pouvait pas... Ne pouvait plus. Respirer. Sa main agrippa la robe sur la poitrine brûlante et, encore en dessous, chercha à saisir l’air qui lui manquait. Peine perdue. Arraché de ses poumons, ce dernier restait bloqué dans sa gorge, inaccessible.

S'il n'était pas là, alors c'était moi.




"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

Feuille
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t685-nucci-mansilla-si
Magie, je reviendrai à Toi

Il existait des raisons précises qui voulaient et veillaient à ce que les apprentis demeurent loin du Premier Enchanteur.

Des raisons qui s’expliquaient par la mystérieuse mystique entourant le Cercle de Magie : on y entrait depuis le monde extérieur et apprenaient à quitter cette vie d’avant pour rentrer dans ce nouveau paradigme. La transition était compliquée, forcée, difficile à accepter, difficile à appréhender : et les silences qui la jalonnaient étaient souvent bien détestables, insupportables, incompréhensibles quand touchés du doigt. Alors, il fallait qu’ils restent hors de portée, que les hommes et les femmes armées imposent leur strict silence, et que les détenteurs et détentrices de ces secrets demeurent inaccessibles. Au risque que ces survivants : découvrir sans expérience rimait avec périr sans condoléance. Il n’y avait que le temps pour permettre – le temps et, pour certains privilégiés, de l’audace.

Il existait des raisons précises qui voulaient et veillaient à ce qu’une limite absolue soit tracée entre les apprentis et le Premier Enchanteur. Une limite que Nucci Mansilla avait levé d’une main preste et dont il devait désormais gérer et apprécier les conséquences.

Car voilà que le quadragénaire écoutait les reproches pleuvoir, encore, de la jeune femme désespérée, de la jeune femme perdue : de la jeune femme en colère d’imaginer le destin qu’avaient rencontré celles qui avaient partagé cette nouvelle vie à laquelle elle n’avait pas eu à consentir. Ces autres jeunes filles avaient permis de remplir le silence des murs et des enchanteurs de sentiments concrets, pour une Isbeil Byrne pourtant sujette aux angoisses, aux interminables nuits éveillées, à la peur de cet esprit dont elle était constituée. Des réponses. De la chaleur. Avant que Mirani et que Varina ne lui soient arrachées dans le silence et le secret, ne lui laissant que le choix de consentir, et de quêter cette chaleur par la colère ; ou bien de poursuivre le froid qui l’avait toujours hantée jusqu’à la mort.

Nucci ne pouvait, pour cette épreuve-là, qu’imaginer sa douleur : mais difficile d’y consentir. Oarce qu’il avait longtemps marché seul sans avoir à craindre pour les autres, sans avoir à pleurer leur perte, jusqu’à qu’il croise cette âme. Cet autre encore plus radieux que n’importe quel soleil, plus talentueux que n’importe lequel des mages, plus doux que n’importe quelle soie ; ce bonheur auquel il avait puisé au point de s’y habituer et de le gâcher. Son destin, cet autre ne l’avait rencontré qu’à la faveur de l’Enclin : mais depuis des décennies déjà n’y trouvait-il plus qu’un souvenir, n’avait-il vu en lui qu’un fantôme de mélancolie et de regret… d’excuses jamais entendues.

Alors, à ces reproches et à ces questions, à ces provocations trop justes, le Premier Enchanteur opta définitivement pour le mutisme. Calme et apaisé, il avait dit ce qu’il avait à délivrer, et n’en fit pas plus. Plus tard, Isbeil saurait – Isbeil comprendrait. Comprendrait réellement l’injustice de leur condition. Comprendrait. Comprendrait ce que c’était que de se tenir du côté des survivants.

La route pour y arriver serait néanmoins longue.

Car voilà que le simple tour de magie de l’enchanteur fonctionna – avec peut-être un peu trop d’éclat pour le cœur épuisé de l’apprentie. Il vit son déni, il vit son rejet, il vit son dégoût, il vit sa révolte – il vit son effondrement. Entendit chaque mot qu’elle déversa comme ces larmes qu’elle n’arrivait plus à faire couler, comme un bouclier qui échappait à ses doigts dès lors qu’elle essayait de le lever. Isbeil invoquait le démon pour ne pas avoir à se faire face, hurla au Créateur à Son enfant présent qu’elle n’avait pas failli :

« JE JURE QU'IL ÉTAIT LÀ ! »

Quand la jeune femme manqua de s’écraser sur le bureau, Nucci esquissa alors un geste de surprise, prêt à la rattraper – il ne savait pas comment, n’avait pas eu le loisir de se poser la question. Il s’était redressé, légèrement, avait pris appui sur sa hanche malade, avait tremblé sous la décharge : ou alors était-ce du fait de cette main s’écrasant sur la fragile poitrine ? Ses propres doigts se tendirent vers le corps tordu de la révélation avant de se déposer sur son épaule : si délicats que la robe ne tressaillit même pas à leur contact.

Vous n’y arriverez pas seule, que la caresse murmurait.

Un instant passa. Celui du souffle d’Isbeil retenu, celui du calme expiré qui reprenait doucement ses quartiers en constatant qu’elle ne s’effondrerait pas. Mais debout à ses côtés, dans une étrange pudeur que ses yeux brillants et son visage affecté livraient – à personne, car ils étaient hors de portée de toute vue, héraut de cet aveu qu’il avait à lui offrir.

« Je vous crois », il fallait assez de fermeté dans sa voix pour que les mots soient sincères, pour que les mots puissent être entendus – pour que les mots soient à leur tour crus.

Des mots précieux, des mots chéris : des mots qui ne devaient pas tomber à plat car des mots qui confessaient et engageaient. Comme un étrange écho qu’il entendait à ses oreilles alors que la situation n’avait rien à voir hormis la chute. Sauf que j’avais abandonné. Non, il ne se tenait plus à la position d’Isbeil – mais à celle de la gardienne. Il reprit alors contenance, laissa sa paume simplement posée sur la robe, guetta tout geste inconfortable de l’apprentie pour la retirer immédiatement et sans sommation.

« Bien évidemment que vous avez entendu ces voix, continua-t-il doucement. Bien évidemment qu’elles étaient réelles. Seulement, je peux vous promettre que vous n’avez pas entendu ce démon que vous avez réussi à conjurer. »

Et alors, avec une certaine pudeur, Nucci relâcha la pression de ses doigts sur la fine épaule de la jeune femme, sans défaire le contact. Il ne voulait pas qu’elle soit seule, mais ne voulait pas non plus à ce point-là imposer sa présence : non, cette étreinte ne devait pas être une cage supplémentaire de laquelle elle ne saurait se libérer.

« Mais vous commencez à le comprendre, n’est-ce pas ? »




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Isbeil Byrne
Isbeil Byrne
Apprentie du Cercle
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Illustration : Post Tenebras Lux

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Magie, je reviendrai à Toi« I cannot see the path.
Perhaps there is only abyss. »
Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : Terreur nocturne, angoisse, tentative de suicide, deuil

Pouvait-on à la fois désirer une chose et la redouter ?

Elles surgissaient toujours en silence, les ombres d’Isbeil. Flot noir sur la nuit noire qui semblait devoir faire craquer le dortoir et dont elle seule percevait pourtant la présence. Onde dont l’odeur rance fronçait son seul nez, dont ses yeux seuls suivaient les remous tandis qu’elle s’arrêtait face à un lit pour engloutir son occupant et l’entraîner loin, très loin, vers un lieu connu d’elle seule. Lourde et soudaine, l’absence sombrait comme une pierre entre ses côtes. Puis elles réapparaissaient pour vider un deuxième lit, un troisième, un quatrième ; et le malaise devenait si puissant que les draps imprégnés de sueur froide se trempaient de larmes. Puis elles vidaient un cinquième lit, un sixième, un septième ; et le cri s’étranglait dans la gorge alors qu’elle les reconnaissait, notait les orbites sombres et les poitrines inertes pour réaliser que les souffles autour d’elle – loin d’avoir jamais augmenté – mourraient au contraire un à un. Que, pour chaque dormeur enlevé, un spectre rejoignait la danse macabre. Constat obsédant qui envahissait son être alors qu’elle gisait paralysée, écrasée par un poids qui ne faisait qu’augmenter. Décompte funeste non seulement égrainé par une voix à laquelle elle ne pouvait se soustraire, mais également accompagnée de paroles d’impuissance :

Quatre. La tresse blonde qui dégage les oreilles effilées part et revient, puis oscille comme une invitation pour ses jumelles.
Trois. Celle-ci ne flamboie pas, ne brûle pas. Sa flamme est éteinte. Elle a compris : il n’y a plus rien à espérer, pas même de toi. Surtout pas de toi.
Deux. Ne les retiens-tu pas ? L’abandonnes-tu comme l’autre ? Oh, cette canne qui frappe le sol et sonne comme un glas ! Pourquoi devraient-ils l’emporter ? Elle en a besoin pour marcher ? Aura mal ? Réfléchis donc un peu, petite mage ! Quel usage une personne qui ne se relèvera pas fera-t-elle d’un bout de bois ?
Un. Tu es seule. Seule seule seule seule seule... Cendres perdues dans la terre. Poussières dispersées dans le vent... Que c’est touchant : croyais-tu vraiment qu’une place vous attendait près de Lui ?


Au milieu de toutes ces respirations qu’elle avait entendu s’éteindre, l’image de ces visages creux penchés imprimée sur les paupières humides ; lorsqu’elle se réveillait enfin, les membres tétanisés tremblant encore si forts dans sa couche qu’elle paraissait ne plus jamais pouvoir en sortir, le soleil ne plus jamais paraître et l’obscurité devenir son linceul ; dans ces moments-là, oui, Isbeil avait peur.

Et dans ce bureau où l’air sifflait, fuyait et qu’un voile noir recouvrait ? Oui, Isbeil avait toujours peur. Peur de sentir ses forces flancher de nouveau. Peur de ce tambourinement fastidieux dans son sein, dans son crâne, dans ses doigts repliés et crispés à se rompre. Peur de ce néant qu’elle avait pourtant appelé de ses vœux, et tout bonnement terreur à l’idée qu’il ne l’emporte. Ce qu’il aurait d’ailleurs fait si, au moment où les genoux s’apprêtaient à céder, une main n’était venue se poser sur l'épaule frémissante.


Lancer de dé – Volonté – 13/14 (Réussite)

Léger comme la caresse d’un ruban de velours, le contact était d’autant plus doux qu’il venait répondre à la violence. Ancre offerte à ce bras qui ne s’était pourtant échigné qu’à repousser. Reflet de cette nuit où il lui avait fait défaut, mais était aussi venu avant de se blesser pour elle. Soutien seulement suggéré, non imposé, et qui était plus, bien plus qu’elle ne le méritait, et cela à tel point qu’elle fut un instant tentée de le repousser. Elle ne le chassa pas, cependant, ne se déroba pas alors que les mots de l’Enchanteur remontaient ce lien pour ébranler les fers de l’horreur, validaient puis démentaient son récit, avant de toucher du doigt ce doute affreux, suscitant un dernier sursaut à la conscience brisée :

« Mais vous commencez à le comprendre, n’est-ce pas ?
Non… »

Non. Il n’y était pas. Il n’y était pas du tout. Il l’avait convoqué parce qu’elle avait encore appelé un démon. Parce qu’elle avait encore failli y céder. Et si ce n’était pas cela, alors c’était la fièvre ; feu qui consumait l’esprit et dont elle se rappelait la brûlure comme elle se souvenait d’avoir cru, dans son délire, qu’Il les lui ramènerait. Mais peu importait les prières que l’on adressait. Peu importait que continuer sans eux sembla impossible : le monde continuait de tourner et les disparus ne revenaient pas. Jamais. Et elle l’avait compris dans un éclair de lucidité insupportable. Et elle l’avait compris tout comme elle avait su ce que signifiait le nuage blanc de sa respiration, et la teinte encore plus pâle de ses doigts déjà engourdis :

Il faisait bien assez froid pour mourir.

Était-ce qu’elle avait souhaité ? Non ! Elle n’avait voulu que l’indifférence de la glace, l’anesthésie libératrice du sommeil. Peut-être ? Car, lorsque le moyen se confondait avec la solution, n’étaient-ils pas au fond la même chose ? Et si c’était le cas, alors… Oui. Oui, alors qu’elle sombrait dans cet oubli sans fin, elle avait décidé que cela n’avait pas d’importance. Oui car, en cet instant terrible, elle n’avait vu que cela pour que la douleur, la culpabilité et la perte cessent. Enfin.

Enfin le déni protecteur s’effaçait. Enfin la vérité apparaissait – brute et hideuse – et Isbeil retomba dans le fauteuil. Petite poupée cassée, craquelée par le froid, affaiblie par la pluie. Petit être gorgé de deuils trop lourds et de peurs trop profondes pour ne pas s’y noyer.

« Je savais… Je savais qu’elle allait mal mais je n’ai rien fait. » Je suis aussi coupable que vous. « J’attendais qu’elle vienne… parler. Je pensais qu’elle… qu’on aurait plus de temps. » Imbécile. « Je voulais juste… plus décevoir… plus faire mal. Juste qu’ils arrêtent... » De s'en aller.

Entre deux sanglots, les mains étaient revenues couvrir le visage. Mais il n’y avait plus d’échappatoire, plus de masques ou de recoin derrière lesquels se dissimuler. Après des années à fuir l’expression des émotions violentes, des années à croire que le moindre éclat la condamnerait… Tout sortait, se mélangeait, se bousculait – torrent de mots dans une gorge trop serrée – et avec elle, la question fatidique :

« Pourquoi ? »

Pourquoi ne vous mettez-vous pas en colère ? Pourquoi ne me laissez-vous pas partir ?

Parce qu’elle n’avait fait que se rendre à une force plus grande qu’elle et capitulerait à nouveau. Parce que, rêve ou réalité, le message restait le même, l’issue inévitable : bientôt, ton tour viendra. Elle avait tant sacrifié à sa magie : ses nuits, ses rêves, sa liberté, sa famille, ses amis, son avenir… Et pourtant cette dernière continuait à prendre – encore et encore et encore et encore. Jamais elle ne s'arrêterait. Tel un monstre vorace, insatiable, elle continuerait jusqu’à n’avoir plus rien à réclamer, qu’Isbeil n’ait plus rien à donner d'autre que son enveloppe vide. Et, alors, elle la dévorerait.

« Je vais les suivre de toute façon. »




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Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
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Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
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Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Magie, je reviendrai à Toi

Pour toute preuve de son soulagement à ce que la jeune femme ne se dérobe pas à son contact, Nucci cligna quelques fois des yeux, lui-même peu certain de son geste : ses doigts ne quittèrent pour autant pas l’épaule d’Isbeil, la laissèrent gérer cette étrange étreinte. L’instant devait s’avérer affreusement compliqué à gérer à un si jeune âge, après tant d’années de solitude et d’incompréhension…

Lequel de ses sens lui fit comprendre que l’apprentie cédait peu à peu ? Fut-ce son toucher sous lequel ses muscles et son corps se détendit : redevenait-elle vraiment poupée de doux chiffons sous ses doigts ridés et bagués ? Fut-ce son esprit attentif aux fluctuations immatérielles, à cette colère aussi vive qu’une étincelle, laissant place à de la tristesse, du remord, de l’abandon ? Ne ressentait-il pas que ces esprits trop bénins pour être arrêtés par leurs défenses se penchaient sur cette pauvre petite âme pour lui offrir cette caresse réconfortante qu’elle réclamait tant, ce déni auquel elle aspirait de toute son âme – pas de froid, cette fois-ci, juste le vide d’émotions trop vives.

Du vent. Laissez-la tranquille. Ce n’est pas l’heure. Le Premier Enchanteur les chassa.

« Non… »

Isbeil réalisa sa propre réalisation, et l’aîné se tut face à ses doutes et sa douleur : il ne gardait pour seule présence que cette pression de la main sur son épaule, comme secours que son siège confortable, comme cocon que ce bureau aux douces odeurs, aux moelleux tapis, aux apaisants ouvrages, aux légers rideaux… Tout cela, lui comprit, offerts à la jeune femme pour qu’elle puisse se les approprier dans un moment qui se devait être hors du temps, dans un moment où elle était seule à compter, pour elle-même.

Un silence que seule sa fine gorge étranglée avait droit de briser.

« Je savais… Je savais qu’elle allait mal mais je n’ai rien fait. J’attendais qu’elle vienne… parler. Je pensais qu’elle… qu’on aurait plus de temps. Je voulais juste… plus décevoir… plus faire mal. Juste qu’ils arrêtent... »

Attentif, Nucci raffermit légèrement la pression sur l’épaule, les lèvres inexorablement serrées : compatissant et compréhensif à la douleur de la jeune femme. À sa détresse devant une magie que personne n’avait pris la peine de lui expliquer : les choses n’étaient-elles pas déjà trop compliquées quand on savait, ? Oh, à ce titre-là, il avait sa propre part de responsabilité : mais peut-être était-il justement en train de les assumer, à écouter et accompagner l’adolescente dans ses troubles.

« Pourquoi ? »

Silencieux, le Premier Enchanteur pencha légèrement la tête tandis que l’apprentie chercha une dernière échappatoire dans ses mains se couvrant le visage : cachait-elle de nouveaux éclats dans ses yeux ? des larmes sur ses joues ? des moues tordues ? des promesses inavouables ? des abandons honteux ? Ne lui avait-elle pourtant pas déjà délivré tout cela sans qu’il ne les juge, sans qu’il ne les accueille ? Pourquoi se cacher encore ?

« Je vais les suivre de toute façon. »

La langue de l’Antivan claqua, assez bruyamment, deux fois en signe négation : peut-être le son paraissait-il infantilisant, peut-être l’apprentie y sentirait surtout une certaine… familiarité. Quasi amusante. Naturelle. Tandis que de sa main libre, il se saisit avec douceur de l’une de ses mains plaquées sur son visage et l’en détacha lentement pour la poser sur l’un de ses genoux.

« Bien sûr que non, vous ne les suivrez pas. »

Personne ne m’a jamais vu échouer, sois assurée que ce ne sera pas la première fois.

La fuite et la cachette n’étaient pas des solutions acceptables : pas lorsque l’Immatériel les entourait en toutes circonstances et que le prix à payer était bien trop lourd pour être envisagé. Dans le cas d’Isbeil, Nucci l’avait désormais définitivement écartée et il comptait bel et bien faire en sorte qu’elle ne revienne pas sur la table. L’affaire était devenue pleinement sienne et ne souffrirait d’aucune autre intervention.

« Vous demandez pourquoi, Isbeil, et j’aimerais pouvoir vous expliquer quels sont les desseins du Créateur : nous, Ses Enfants, ne devons-nous seulement pas rester humbles devant Sa Volonté ? Je ne me risquerai pas à prédire l’avenir comme d’autres charlatans. »

Tout en continuant à lui délivrer ces explications – non, ses explications –, le Premier Enchanteur détacha la seconde main de ce juvénile visage aux traits trop marqués, trop tirés – voilà un crime que le Créateur ne pouvait pardonner, aurait-il pu ironiser en d’autres circonstances –, et l’enjoignit à rejoindre sa compagne sur les jambes tremblantes.

« Par contre… par contre, difficile de ne pas constater que, parmi les hommes qui ont par trois fois péché, nous, mages, devons payer le plus lourd tribut… et celles et ceux qui s’en révèlent dignes continuent, à chaque expiration, à expier les fautes de nos pairs. Plus l’on avance avec ce terrible fardeau, plus l’on rappelle notre valeur au Tout-Puissant. Vous êtes encore là, après les terribles épreuves que vous avez traversées : je ne vois pas de meilleure preuve de votre capacité à Lui montrer qu’Il pourra, un jour prochain, nous faire confiance. »

Le bouclier trop fragile était la pire des protections : et maintenant que cette planque fébrile avait été abattue, il ne restait que la sincérité. Qu’à reprendre ses planches de bois pour construire un bien meilleur refuge aux orages que l’on n’arrêterait jamais plus – et, qui savait, qu’on prendrait un jour goût à observer ?

« Vous n’y arriverez pas tout de suite : certaines blessures prennent du temps pour simplement se refermer. Vous êtes encore jeune, Isbeil, si jeune : vous pouvez encore inspirer et souffler avant de dessiner le chemin que vous emprunterez sur la route qu’Il nous éclaire. »

Je vous crois, lui avait-il déclaré quelques instants plus tôt au sujet de sa détresse passée.

« Je crois en vous », ajouta-t-il désormais au sujet de son accomplissement à venir.

Maintenant que la jeune femme était libérée de tout lien physique, l’enchanteur se détacha enfin de son bureau, se redressa autant qu’il le pouvait sur son tapis crème, s’écarta légèrement du siège de l’apprentie : de toute façon, sa hanche geignait déjà d’une douleur qu’il continuait d’ignorer, tant elle paraissait dérisoire face à tout ce qu’il se jouait. Aujourd’hui, il ne serait pas l’estropié, mais se proposait canne pour celle qui n’avancerait pas seule.

Cette fois-ci, plutôt de d’imposer une pression pour ramener une âme à la dérive vers la terre ferme, il préféra l’invitation à maîtriser l’indomptable bateau pris dans la tempête : et le Premier Enchanteur tendit sa main vers Isbeil Byrne de façon à ce qu’elle ne puisse l’ignorer.

« Et si vous l’acceptez, souffle empreint de confiance, souffle empreint d’assurance, souffle empreint de certitude, je peux vous apporter dès maintenant mon aide, pour que vous cessiez d’être impuissante, et que vous repreniez le contrôle sur ce fardeau qui nous accable tous et toutes. »

Le Créateur reconnaît toujours, parmi Ses Enfants, qui sont les plus capables : et Il sait les récompenser pour leur mérite.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

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Origine : Noblesse havenoise (Corintamh, Marches Libres)
Occupation : Apprentie mage
Localisation : Cercle de Starkhaven (généralement à la bibliothèque ou dans la chapelle)
Pseudo : Talasi
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : The Inner Sun by Anndr (avatar) | Megan Rieker (illustration) | Adamant (signature)
Date d'inscription : 10/10/2021
Messages : 541
Autres personnages : Yara
Attributs : CC : 10
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14

Classe : Mage niveau 1
Sorts : Feu follet magique : invoque une boule lumineuse inoffensive
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t447-isbeil-byrne
Magie, je reviendrai à Toi« I cannot see the path.
Perhaps there is only abyss. »
Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : Dépression, pensées suicidaires

Si Nucci n’avait saisi les doigts d’Isbeil, peut-être l’apprentie les aurait-elle elle-même entrouverts à la suite d’un son retentissant. Un claquement de langue, puis un autre. Inattendus. Incongrus. Négation brève – aussi spontanée que sincère – qui résonna dans le bureau, suivie d’une déclaration encore plus impensable :

« Bien sûr que non, vous ne les suivrez-pas. »

Le ton comme l’expression du Premier Enchanteur n’appelaient aucune réplique et pourtant…

« Bien sûr que si… »

A peine soufflé. Contestation enfantine dont la formule aurait pu paraître immature à ses propres oreilles si le choc de la découverte ne lui remuait encore les entrailles. Ce silence dans l’Immatériel, et ce bruit de fond persistant, lancinant. Note discordante répétée à l’infinie : J’ai fauté. J’ai fauté. J’ai fauté.

Avant comme après la magie.


Comment Nucci pouvait-il paraître si sûr ? Quelques minutes plus tôt, Isbeil lui aurait crié qu’il n’en savait rien. Pire, qu’il mentait, à elle si ce n’était à lui-même. Toutefois, la flamme de la colère avait fini de se consumer, ne laissant sur son passage qu’un petit tas de cendres grises. Grise la poussière. Gris le mur. Gris le phalène. Gris le templier, le ciel et le souffle. Gris le cœur dans la poitrine. Gris, gris, gris, gris. Toujours gris.

Et pourtant, là, une tâche bleue brouillée couleur de ciel. Couleur de mer. Comme cette encre que lui avait offert Lachlann des mois plus tôt dans une joie trop vite fanée. Geste amical qui ne l’avait pas empêché de la repousser…


« Si tu te crois capable d’arriver jusqu’à la Confrontation et de la passer avec ton niveau actuel, la porte est ouverte. Aucun enchanteur n’est de cet avis, mais si tu penses qu’on se trompe, personne n’ira te forcer. »


Aussi incisif que la lame alors brandie, le souvenir arracha un gémissement plaintif à l’apprentie.

« Vous le pensez tous ! Même l’Enchanteur Vaël l’a dit ! »

Son corps maigre s’était recroquevillé dans le siège. Une tentative désespérée de se rendre moins vulnérable. Dérisoire.

« Pourquoi ? » répéta-t-elle.

Pourquoi lui faire miroiter des espoirs dangereux ? Lui faire croire qu’elle retrouverait un jour le soleil ? La vérité, c’était qu’elle ne pouvait plus contempler le siège de l’astre perdu sans y voir l’ombre de la mort. Que pas un jour ne passait sans qu’elle n’ait l’impression de s’y noyer. Que les vertes forêts avaient terni dans la mémoire. Que le blé avait été fauché. Que la flamme avait succombé. La couleur était éphémère. Elle était trompeuse. Pas plus qu’un simulacre, qu’une sensation résiduelle d’une époque révolue. Il ne restait plus rien d’autre que le gris.

Pourquoi ?

Calmement, du mouvement lent et apaisant que l’on réserverait à un animal craintif ou blessé, Nucci détacha la deuxième main du visage humide pour lui faire rejoindre sa consœur sur les genoux. Le geste avait quelque chose de consolateur, de bienveillant et, brièvement, la jeune femme entremêla ses doigts aux siens avant qu’il ne les relâche. Des doigts toujours frissonnants, frêles et rongés. Glacés.

L’antivan parlait maintenant de divinité et de volonté, de retrouver son chemin vers la lumière. Tout ce qui avait manqué à Isbeil, mais n’était-il pas trop tard ? En cet instant, dans l’atmosphère grisaillante et confinée, entendre parler du Créateur était douloureux. Cela la renvoyait aux doutes qui la dévoraient, à cette obscurité qui la harcelait jusqu’en plein jour, aux interrogations incessantes et blessantes. Combien de siècles comptait-Il encore tous les punir, Lui qui les avaient abandonnés à leur sort depuis si longtemps ? Prévoyait-Il seulement de revenir ? Car peut-être s’étaient-ils tous révélés à jamais indignes de Lui, ne les aimait-Il plus. Ne l’aimait-Il plus.

Car si la vie était bien l’un de Ses présents, alors la refuser était…

J’ai fauté. Au-delà de toute pardon. De toute rédemption. J’ai fauté. J’ai fauté. J’ai fauté.

« Vous êtes encore là » déclarait Nucci. Comme s’il y avait là du mérite. Comme s’il ne s’agissait pas d’un énième châtiment. « Je ne vois pas de meilleure preuve de votre capacité à Lui montrer qu’Il pourra, un jour prochain, nous faire confiance. »

Mais il se trompait, n’est-ce pas ? Pour preuve cet énième Enclin, cette situation dans son entièreté…  C’était dans des moments tels que celui-ci que la force et la pureté d’une foi se révélait. Mais Isbeil avait perdu confiance en Lui. Elle avait échoué.

Jamais elle n’avait été digne de vêtir la robe rouge.  

La confidence sortit dans un murmure ; sûrement la plus personnelle, mais aussi la plus douloureuse depuis le début de cette insoutenable conversation :

« Je ne sais plus quoi croire… »

Il y avait cela de dangereux avec les rêves qu’ils vous arrachaient au présent ; à jamais suspendu entre un passé magnifié et l’inatteignable illusion, jusqu’à égarer la réalité. Était-ce encore Isbeil Byrne face à Nucci Mansilla ou bien cet être qui n’avait plus de nom dans le noir, seulement la fuite et la terreur ? Pas seulement fantôme du Cercle, mais également créature hantée, spectre diminué de tout qu’il aurait pu être. Enfant puis femme, messerah puis sœur… Cette adolescente de treize ans qui, malgré la fugue des années et ce vingtième anniversaire chaleureusement fêté, n’avait cessé de se débattre sous la glace. Seule. En silence. Jusqu’à y céder.

« Je ne sais plus qui…
— Je crois en vous »

Un sanglot unique et convulsif, irrépressible, déchira la gorge d’Isbeil tandis que Nucci se redressait pour lui tendre la main. Combien ? Combien de nuit avait-elle rêvé de ces quelques mots ? Les avait-elle implorés, suppliés ; toujours muettement, car persuadée de ne pas les mériter, comme autour de ce triste thé dans les cuisines ?

La foi... C'était un saut dans le vide avec la certitude d’être rattrapé quand rien ne le laissait présager. Un second cœur battant au rythme de l’évidence. La possibilité d’affirmer, sans rien de palpable pour l’appuyer : je sais, il en est ainsi. La placer en une personne était différent : les seconds enfants du Créateur étaient des créatures faillibles et inconstantes. Quant à se l’accorder à soi-même ? Pour certains comme Isbeil, cela semblait impossible ; mais voilà que Nucci Mansilla, Premier Enchanteur du Cercle de Starkhaven, lui offrait la sienne pour combler ce creux – flamme fragile brandie contre le gel – ainsi que son secours.

Cela ne servira à rien. Murmure tenace envahissant son crâne jusqu'à la douleur, jusqu'à le fendre. Mirani et Varina étaient plus douées. Tu as fauté. Fauté au-delà de toute aide, de toute rédemption. Tu vas échouer encore. Le décevoir lui aussi. Le voir partir lui aussi.

Le désir était bien là, trop longtemps renié, ses sarments épineux frayant un passage entre ses côtes, puis fleurissant sur les tourments d’espérances inassouvies ; tentant et cruel. Beau – oh si beau – et dangereux. Cependant, la main de Nucci restait délaissée – ou refusée ? ; l’apprentie ne bougeant toujours pas, enracinée dans ce fauteuil, les années perdues, l’angoisse sourde du lendemain. Le regard brouillé absent jusqu’à cette lueur des plus impromptues : vagabonde éclaircie faufilée entre les rideaux légers, embrasant la poussière errante avant de timidement embrasser un tissu velouté.

Eclat de bleu. Bleu de ciel. Bleu de mer.

Alors, Isbeil hocha doucement la tête. Une fois, puis deux, comme pour s’assurer que le Premier Enchanteur ne confondrait pas son geste avec ses tremblements.

Je n’y arriverai pas seule. Je ne veux plus être seule.

Aidez-moi.




"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t685-nucci-mansilla-si
Magie, je reviendrai à Toi

Isbeil résistait.

Était-ce la volonté de la jeune femme, dans toute sa conscience et sa personnalité, dans son caractère auquel son aîné se fiait, par présomption, par habitude, par facilité, malgré sa méconnaissance d'une apprentie jusque-là normalement ordinaire ; ou bien était-ce la douleur de la jeune femme, dans tout son désir de légitimité, qui se battait pour justifier son existence, ne pas passer pour un caprice, rappeler que sa lutte déchirante avait droit d’exister ?

Isbeil résistait. Dans un souffle de contestation lorsque les évidences étaient affirmées par le Premier Enchanteur, dans ses doigts tremblant d’émotions ne demandant qu’à se recroqueviller et disparaître, dans ces souvenirs qui la poignardaient et incisaient une confiance branlante. Un duel de l’apprentie contre l’enchanteur, de la volonté contre la douleur, dans lequel Nucci accompagnait autant qu’il s’occupait, qu’il secouait, qu’il refusait d’accepter cette comme un fait que rien ne pourrait changer.

Que le spectateur curieux et silencieux ne se trompe pas sur la scène qu’il entrevoie entre ces lignes : si le Premier Enchanteur paraissait effectivement affecté, trahi dans ce simple contact auquel il ne s’abandonnait pourtant jamais – pudeur, autorité, principes, qu’importent les raisons – , masquant par ses nombreuses paroles les profondes émotions qu’il ressentait, il n’avait pas convoqué l’apprentie pour simplement recueillir les râles de son âme éperdue. Pour le comprendre, il suffisait de se perdre un instant dans ses prunelles aux chaudes nuances d’ambre ; pour le saisir, il suffisait de chercher dans leurs éclats lesquels trahissaient son intention, lesquels rendaient l’instant bien grave pour le pitre qu’on le singeait être.

Que les paroles soient nombreuses, l’attention ne se détournait pas de la jeune femme : pour cela s’était-il placé devant elle, pour cela accompagnait-il les mots de contacts, de gestes. Plus l’aîné occupait son esprit, plus son corps s’ancrait dans la réalité ; plus il retrouvait prise avec le monde qui l’entourait, moins, croyait l'espoir, ne voudrait-il passer de l’autre côté. Alors, il l’observait, attendait, appréhendait : quand il tendit, lovée au creux de sa main, son aide comme offre, ou ses talents et son savoir comme remèdes à ses mots, il craignit avec égo d’essuyer un seul refus.

Heureusement, non.

Lorsqu’Isbeil se laissa aller à un premier acquiescement, Nucci se laissa, lui, aller à un demi-sourire : celui-ci s’agrandissait à mesure que l’approbation devenait plus franche. Un encouragement propice à la volonté : la jeune femme tremblait sous l’effet de la fatigue comme un arbrisseau après un hiver bien trop rigoureux, pour lequel on se félicitait qu’il tienne seulement debout et passe la mauvaise saison. Il devrait en faire pareil, avant d’espérer cueillir le moindre fruit. La jeune femme restait assise dans son siège et ne posa pas de frêle doigts dans sa main.

Il devrait en faire pareil, bien qu’il y avait un tortueux tuteur à retirer avant cela – pour le remplacer par un guide plus solide et élégant. Nucci savait bien que, fut un temps, Isbeil et Lachlann avaient été assez proches, discutaient ; peu de choses lui échappaient dans son cercle, et la rupture de leurs contacts en faisait partie. Il fallait croire que les solidarités étaient bien faibles dans la prestigieuse dynastie princière, surtout quand ils naissaient du mariage, pour que l’héritier floué se laisse aller à de pareils commentaires sur sa belle-sœur. Ce n’était pas surprenant ; peut-être même qu’une fois encore, cette fragilité servirait autrui.

« Je ne suis pas Lachlann Vaël, que le Créateur soit loué de lui avoir épargné ce supplice ; qu’Il le bénisse de mettre en œuvre tout son art pour ne jamais se comporter comme lui. Soyez-en assurée, Isbeil. »

Toujours debout à côté du siège, son regard papillonna quelques instants. Quand Isbeil avait quelques instants plus tôt mentionné les paroles de l’enchanteur supérieur – et qui n’avait alors de supérieur que son titre, et manifestement pas son comportement, trop superbe pour être noble –, ses sourcils s’étaient froncés ; maintenant, pourtant, ils s’arquèrent, ouvrant grand les paupières pour permettre à l’homme caché derrière leur ligne affinée de tout voir, tout entendre.

Car, pour vous confier un terrible aveu, Nucci hésitait.

Nucci hésitait sur la suite des évènements : la jeune femme devant lui tremblait encore des émotions tempétueuses. Mélange de colère, d’abandon et de désarroi, chasseurs des arômes pétillants qui ne flottaient maintenant plus dans un air devenu lourd et fade par leur ignoble présence. Peut-être, sûrement même, était-ce prématuré que de commencer tout de suite ; peut-être, sûrement même, était-elle trop fatiguée pour être capable de donner quoi que ce soit. N’était-elle pourtant pas trop fragile pour repartir, seule, dans ce monde qui l’avait à ce point-là ravagée ? Si. Si, cela luisait comme une évidence au milieu de son grand bureau ; si, et le Premier Enchanteur n'était plus un débutant pour laisser passer pareille occasion.

« Venez, voilà la réponse qu’il offrit à son acquiescement, nous allons commencer tout de suite. Prenez place sur le banc derrière vous, allongez-vous confortablement. Quelques coussins sont à votre disposition s'il faut. »

Sa main jusque-là tendue pour l’aider à se relever se referma, phalanges après phalanges, doigts après doigts, faisant claquer les bagues les unes contre les autres : elle se perdit dans le col de ses robes qu’il remit distraitement en place, continuant sereinement :

« Soyez honorée serah Byrne et profitez avant que l’occasion ne s’envole : à ma connaissance, aucun apprenti ne peut se vanter d’avoir été convoqué chez un Premier Enchanteur pour profiter d’une excellente sieste. »

À peine avait-il prononcé ces mots que sa bouche s’assécha : pourtant, ces paroles avaient-elles été prononcées avec une certaine légèreté, pour remplacer l’agrume envolée de l’air ambiant par quelque humour bienvenu. Cependant, même lui dans toute son interminable assurance n’arrivait pas à demeurer parfaitement solide face aux tourments émotifs qui avaient soufflé dans cette pièce : l’espace d’un instant, son sourire s’effaça et ses yeux errèrent, sa main tendue s’affaissa légèrement. Son pouce vint même frotter la chevalière qui trônait sur son auriculaire, caressant nerveusement le chef de ce chien si docile, si sage… Cabot peu cabotin.

En percevant ces échos lointains, Nucci réalisa qu’il se trouvait dans son propre bureau en Starkhaven, et que sa main s’était bien abaissée : un rire traversa ses lèvres, se moquant de son absence qu’il arriverait presque à attribuer à de la sénilité, à de la fatigue, et il ne douta pas un instant que l’apprentie ébranlée ne remarquerait rien. Il attrapa rapidement sa canne posée non loin, offrit un sourire habitué à sa convive, et se dirigea avec un calme appuyé vers sa propre chambre à la porte bien fermée. Cela ne prendrait pas cinq minutes avant qu’il ne revienne.

« Après vous : je reviens tout de suite avec un peu de lavande », conclut-il d’une voix fortement apaisée en tendant sa main vers le banc derrière elle.

De la lavande, pour le sommeil, et non pour les souvenirs.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Isbeil Byrne
Isbeil Byrne
Apprentie du Cercle
Apprentie du Cercle
Isbeil Byrne
Personnage
Illustration : Post Tenebras Lux

Peuple : Humaine
Âge : 20 ans
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Chant of light – Canticle of Trials 1

TW : Etat dépressif

« Je ne suis pas Lachlann Vaël. »

Celui qui faisait cette promesse à Isbeil n’était ni le Premier Enchanteur qu’elle avait cru connaître, ni tout à fait l’homme qu’elle avait effleuré dans la bibliothèque. Qui alors ? Etrange moment que celui où elle venait de placer en lui sa confiance pour se poser la question. Si l’ombre de sa fatigue ne s’était pas étendue sous son regard jusqu’à l’embrumer, sûrement aurait-elle pu y répondre seule : simplement un enfant du Créateur, qui avait, à ce titre, la même complexité. Cependant, dans le déclin de l’après-midi, l’apprentie ne pouvait que sentir le tiraillement périlleux de l’entre deux, à l'exemple de ce ciel qui hésitait entre la nuit et le jour, l’averse et l’éclaircie. Une possibilité, un espoir auquel elle n’osait toujours pas se fier malgré ses hochements de tête ; les os vibrant d’une peur enracinée si profondément dans son être qu’elle n’avait pas la conscience nécessaire pour la nommer, les mots pour l’exprimer.

L’impression que, à chercher à s’en défaire, c’était son amie qu’elle trahissait.

Le bref silence, pourtant lourd de l’hésitation du mage, échappa à Isbeil aussi sûrement que ses anciennes plaisanteries. Lorsqu’il le brisa, le pli apparu entre ses sourcils étaient le même qu’elle leur avait chaque fois réservé, et surtout des plus éloquents. Ses lèvres s’entrouvrirent puis se fermèrent sans qu’un son ne les franchisse, égaré à l’instar de son expression. L’instruction était simple, toutefois. Et ce fut en cherchant à se convaincre qu’elle n’avait pas à en comprendre tout de suite la raison – ou craignant d’avoir à le faire ? – qu’elle se leva, les jambes aussi malhabiles que les pattes d’un tout jeune faon.

« ...aucun apprenti ne peut se vanter d’avoir été convoqué chez un Premier Enchanteur pour profiter d’une excellente sieste. »

La boutade offerte en soutient – car elle confirmait son terrible soupçon, ou plutôt son appréhension –  ne réussit qu’à la faire sortir étrangement de son corps ; comme si sa souffrance, trop possessive, en avait suinté jusqu’à former un océan dans lequel elle flottait désormais, loin de marcher, menaçait de couler… L’air peinait à se frayer un passage jusqu’à ses poumons ; infime filet aussi incisif que l’hiver. Il s’agissait du froid transperçant de cette nuit-là : la dernière où, tragiquement, elle avait pu fermer les yeux en croyant trouver la paix. Mais elle ne pourrait pas. Ne pouvait plus. Trouver dans un morceau de bleu le courage d’ignorer les voix était une chose, mais le noir… Rien ne l’attendait là-bas hormis ces ombres que l’on ne vainquait pas, ne cherchait plus à combattre. Ignobles rôdeuses creuses, jamais rassasiées…

Ils viennent pour moi ! L’aveu s’éternisait dans sa gorge telle une plaie. Nucci Mansilla n’avait-il rien compris de son tourment ? Le sens de ses paroles s’était-il perdu dans les larmes, les cris ? Ou bien ne cherchait-il pas ainsi à la torturer pour lui faire payer son impertinence ? Pensée fugace chassée bien vite, qui lui ferait ultérieurement honte – car, même dans un monde gris, elle ne pouvait imaginer une main tendue aussi cruelle – mais qui traversa bien son esprit tandis qu’elle restait prostrée – quand s’était-elle assise ? –  seule – car il l’avait laissée avant qu’elle ne songe à le retenir – sur cet échafaud à l’étrange billot tendu de velours, attendant sans parvenir à s’allonger ; retenue par les chaines de la frayeur, de l’indécision, et peut-être même du remord.

Le goût ferreux du sang éclata sur la langue d’Isbeil. S’apercevant qu’elle mordait nerveusement son pouce, l’apprentie se força à baisser le bras…. Trop tard. La peau qu’elle n’avait cesser d’enflammer et rougir au cours du dernier mois – comme si elle pouvait ainsi grignoter son corps, disparaître avant que la magie n’achèvent son œuvre – la lançait si désagréablement qu’elle grimaça.

L'écarlate coula. Le banc craqua alors qu’Isbeil se levait, se rasseyait puis, n’y tenant plus, se relevait, hésitante. Elle était soudain extrêmement consciente de la porte sur sa gauche. Seule sa fatigue la retenait de céder à son appel, ainsi qu’une certitude : ce n’aurait été que folie. Elle ne voulait pas être, mais ils en avaient décidé autrement. Et si elle devait rester, prisonnière de l’insupportable… Oui, d’une manière où d’une autre, une vérité demeurait, immuable. C’était pour cela qu’elle était venue, qu’elle avait consenti : pour que tout se termine. Enfin. Parce que l’alternative – se résigner à ce vide dévorant – était pire.

Seulement, contrairement à la certitude, l’espoir portait en lui l’éventualité, abominable, de l’échec.

Se détournant de la porte et des tapis qui assourdissaient le bruit de ses pas, Isbeil s’approcha du bureau du Premier Enchanteur ; laissa son regard parcourir les divers meubles, les livres et les objets hétéroclites en leur sein. Il n’était pas dans ses intentions de profiter de l’absence du chat pour danser, ou plutôt fureter, mais uniquement – dans un réflexe par définition aussi incontrôlé que viscéral – de nier, encore un instant, ce que l’on attendait-elle.


Jet d’attribut – Volonté – 1/12 (Réussite critique)

Reliures et ustensiles se confondant parmi les brumes de son attention, ce fut par simple hasard que ses yeux captèrent le mouvement émergeant : indistincte protubérance saillant d’un antre de cuir et de papier, et vers laquelle elle se dirigea pour découvrir un billet frémissant. La lutte, la fuite, voilà ce que lui évoquaient ses oscillations entre l’équilibre et la chute tandis que ses ongles rongés en effleuraient le fil…


Le temps d'une minute, lui avait été accordé ce vœux qu'elle avait cru pieux : oublier sa situation.

Oublier où elle se trouvait.


@Nucci Mansilla
P.-S. Merci pour le plan et déso pour la réussite critique. <3


"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne 9zuy
Nucci Mansilla
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Premier Enchanteur du Cercle
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Nucci Mansilla
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Illustration : Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
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Capacité de Tir :10
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Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Magie, je reviendrai à Toi

Lorsque les chevalières se mélangèrent aux fleurs violette, tandis que la pulpe de ses doigts frottèrent contre les délicates fleurs séchées, quand les premières odeurs délicates vinrent se loger dans son nez fin, alors Nucci se sentit dériver et s'oublier, partir à sa propre détente : il attrapa une branche de lavande pour la déposer sur sa moustache, en inspira plus profondément le parfum pour mieux oublier pourquoi il trouvait là, il joua avec les pétales rêches contre sa lèvre supérieure pour mieux se rappeler de vieux souvenirs. Un soupir soulagé trahit son cœur.

Une douce odeur d’enfance ; un moment d’absence.

Si son corps se tenait debout devant l’un des placards de sa chambre, lui s’était trouvé un instant happé ailleurs, juste un peu plus loin. Voilà qu’une apprentie totalement perdue attendait sans patience dans le bureau d’un enchanteur à l’esprit envolé. Cet égarement ne s’avérait pas volontaire, car il était entré avec la volonté d’en ressortir rapidement pour assister Isbeil Byrne et concrétiser cette bonne volonté manifestée et offerte à cette main tendue.

L’odeur s'était avérée plus forte, s’instillant dans une fatigue reniée et tue – mais ce n’était qu’un instant. Une douce odeur d’enfance ; un moment d’absence.

Un courant d’air mordant rappela Nucci à la raison : si Starkhaven avait à sa disposition une seule arme pour arracher un Antivan à sa contemplation des souvenirs de l’enfance, surtout lorsque la terre mourrait pour des siècles encore dans la souillure et la cendre, c’était bien son indécrottable humidité et sa froideur à toute épreuve. Abattant sur ses chants légers, ses odeurs d’agrumes, ses goûts doucereux et ses chauds rayons de soleil l'implacable marteau de la morne réalité. Un nouveau soupir, cette fois-ci agacé, traversa les lèvres si bavardes : jamais donc ne se libérerait-il des perçants défauts de la Cité des Princes ? Serait-ce son fardeau éternel, maintenant qu’un avenir sous les oliviers avait flambé en mille teintes violacées ? Isbeil Byrne a besoin de ton aide. Alors de sa main droite, il se saisit du sachet de lavande, avant de se laisser guider par sa canne vers la pièce qu’il venait de quitter.


Jet de Chance – 10/15 – Réussite

Ces premiers pas sur ce tapis si moelleux qu’il étouffait toute résonnance de pierre ou de bois, il les fit les yeux posés sur le banc – après avoir soigneusement vérifié que personne n’avait profité de son absence pour pénétrer son bureau. Personne, oui, il ne visait évidemment pas quelqu’un en particulier – un nouveau fantôme dans son cercle, situation des plus inconfortables pour qui s’aimait se sentir maître en sa demeure. Alors, cette attention concentrée sur l’entrée de la pièce fut surprise de n’y trouver aucune jeune fille sagement installée sur les tendres coussins, cherchant à retrouver un peu de contenance maîtrisée ou, au contraire, à oublier les tourments qui l’avaient si secouée que le cercle entier murmurait encore à propos de la vierge des glaces…

… alors pourquoi celle-ci se trouvait entre son bureau et son étagère remplie de livres et de papiers qu’il n’avait pas eus le temps de ranger – à son grand malheur ! –, penchée vers ce qu’il semblait être un billet échappé d’où il ne savait où. Foutu courant d’air havenois…

« Que faites-vous, Isbeil ? », la question s’éleva avec la clarté de la surprise et brisa le cocon de lavande et de silence ; et Nucci n’avait pas quitté l’encadrement de la porte entre les deux, son sachet odorant toujours entre ses mains.

Au contraire : ses yeux étaient rivés non pas sur le morceau de papier encore au sol, mais sur la jeune qui venait de se pencher pour le ramasser. Si son regard demeurait doux, travaillé par les années pour demeurer en toutes circonstances et en toutes émotions avenant, accessible et sympathique, l’immobilité des iris clairs perçait ce masque de sérénité.

Avouait sans que l’aîné n’ait à le dire qu’il ne resterait pas sans explication sur pourquoi la jeune femme avait cherché à rattraper ce papier au sol alors qu’il l’avait priée de s’installer sur le banc si bien apprêté – mais sans préjuger de ses intentions. Ce ne pouvait être que de l’innocence et de la dévotion de la part d’Isbeil Byrne, une jeune femme éplorée et terrifiée qu’il avait accueillie quelques instants plus tôt dans son fauteuil.

Non ?




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
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Magie, je reviendrai à Toi - ft. Isbeil Byrne