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Le chat et la souris | Lekka & Hareas

Hareas Virnehn
Hareas Virnehn
Apprenti assassin de la maison Stazzo
Apprenti assassin de la maison Stazzo
Hareas Virnehn
Personnage
Illustration : Le chat et la souris | Lekka & Hareas Lt4u

Peuple : elfe dalatien
Âge : 27 ans
Pronom.s personnage : il
Origine : à l'ouest des Marches Libres
Occupation : ancien chasseur dalatien, apprenti assassin
Localisation : Thaig Kavish ou Bascloître
Pseudo : fulcrum
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : LenYan (avatar)
Date d'inscription : 27/07/2022
Messages : 539
Autres personnages : Tod, Cadwell & Mirwen
Attributs : CC : 13/13 CT : 17/17 End :12/12 For : 9/9 Perc : 16/16 Ag : 15/15 Vol : 12/12 Ch : 13/13
Classe : Voleur, niveau 2
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1118-hareas-virnehn-l
Le chat et la sourisCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classico-classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet 12 Longnuage
Participants @Lekka & Hareas Virnehn
TW Menaces, mentions de prostitution
Résumé Hareas cherche des informations sur un homme qui se trouve avoir ses habitudes au Laurier Carmin. Or, l'apprenti assassin ne peut pas y entrer, ce qui l'empêche de poursuivre sa mission. Heureusement, Lekka est là… Il va l'aider, n'est-ce pas ?
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>12 Longnuage</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1466-le-chat-et-la-souris-lekka-hareas">Le chat et la souris</a></li></ul><p><u>Lekka, Hareas Virnehn</u> Hareas cherche des informations sur un homme qui se trouve avoir ses habitudes au Laurier Carmin. Or, l'apprenti assassin ne peut pas y entrer, ce qui l'empêche de poursuivre sa mission. Heureusement, Lekka est là… Il va l'aider, n'est-ce pas ?</p>[/code]

Hareas Virnehn
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Apprenti assassin de la maison Stazzo
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Hareas Virnehn
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Illustration : Le chat et la souris | Lekka & Hareas Lt4u

Peuple : elfe dalatien
Âge : 27 ans
Pronom.s personnage : il
Origine : à l'ouest des Marches Libres
Occupation : ancien chasseur dalatien, apprenti assassin
Localisation : Thaig Kavish ou Bascloître
Pseudo : fulcrum
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : LenYan (avatar)
Date d'inscription : 27/07/2022
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Autres personnages : Tod, Cadwell & Mirwen
Attributs : CC : 13/13 CT : 17/17 End :12/12 For : 9/9 Perc : 16/16 Ag : 15/15 Vol : 12/12 Ch : 13/13
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Le chat et la sourisDon’t wait to be hunted to hide, that was always my motto.


Hareas n'aimait pas particulièrement les chats.

Son éducation et ses croyances l'encourageaient à respecter les animaux, surtout s'il les chassait, mais il n'avait jamais été très à l'aise avec les félins. Il n'en avait jamais vu avant de quitter les forêts et les prairies pour s'installer en ville, or ils étaient là dans leur élément naturel. Il n'y avait pas plus domestiqué et pourtant indépendant qu'un chat. Les marchands et les taverniers en adoptaient pour chasser la vermine et même ceux qui ne travaillaient pas au service des bipèdes savaient où trouver de la nourriture. Ceux qui n'étaient pas assez mignons et attendrissants pour mendier volaient. Des petites bêtes très intelligentes, les chats. Assez malignes pour mettre leur environnement à profit, loin d'être sans défense, parfaitement fourbes aux yeux du Dalatien, qui à choisir préférait les rats et les souris. Il y en avait une au thaig, près de la paillasse où il dormait. Il y avait un chat, aussi, qui redoublait d'ingéniosité pour se faufiler dans la pièce à chaque fois qu'il sortait. Il ressemblait à peu de choses près à celui qui traînait derrière le Laurier.

Une créature noire, furtive, que le Dalatien n'aurait pas repérée au premier coup d'oeil s'il n'était pas lui-même tout à fait immobile dans l'obscurité. Ils s'étaient longuement fixés, deux silhouettes sombres et silencieuses, jusqu'à ce que l'elfe cligne des yeux. En un bond le félin s'était hissé sur le rebord d'une fenêtre du rez de chaussée, et il avait disparu à l'intérieur. Quelques secondes plus tard, quelqu'un avait refermé les volets, et Hareas avait dû trouver un point d'observation plus en hauteur.

Hareas escalada la façade du bâtiment adjacent pour atteindre les toits, avant de s'installer dans la semi-obscurité d'un soleil fraîchement couché. La nuit était encore jeune, comme on disait. Il y avait des chances que son... objectif pousse la porte de l'établissement ce soir-là. Il pouvait patienter encore un peu. L'elfe sortit son couteau de chasse et sa dague et en tailla le manche en bois pour passer le temps. Les rues étaient moins animées que d'ordinaire, les passants semblaient pressés, comme si un orage pouvait éclater à tout moment. Hareas se doutait que ce n'étaient pas vraiment les nuages qu'ils guettaient ainsi. Le ciel était parfaitement dégagé et la lune, presque ronde, éclairait l'obscurité - et sa lame adroite.

Cela faisait une petite heure qu'il repérait les allers et venues du Laurier, lorsqu'une silhouette sortit dans la ruelle à l'arrière. Deux félins apparurent à sa suite, en miaulant et en se frottant contre ses jambes pour attirer son attention. Hareas se pencha par-dessus le toit pour observer. C'était un domestique. Pas très grand, pas très costaud non plus. Un elfe. Hareas pesa ses options. Rester perché jusqu'à apercevoir sa cible, ensuite quoi ? Attendre qu'elle ressorte ? Il n'était pas là pour la piéger, juste étudier ses habitudes et récolter des informations. Et si l'homme était entré dans le Laurier avant son arrivée ? Hareas ne le saurait jamais. Il n'était pas censé y mettre les pieds. Par la porte de derrière, peut-être…

Mais s'il se faisait prendre, il n'aurait pas d'autre chance.

Il descendit de son perchoir et attendit que le domestique se retourne dans sa direction pour quitter les ombres. Le deuxième chat, un gros tigré a l'air affectueux, trottina vers lui. Hareas se rapprocha lentement, ignorant du mieux possible le félin.

Tu travailles ici ? demanda-t-il en guise d'introduction.

Il ne s'embarrassait pas de politesses, hormis un bref hochement de la tête pour toute salutation. Une ruelle sombre à l'arrière d'un bordel, en plein milieu de la nuit ? Aucune approche n'aurait semblé engageante dans pareille circonstance. Hareas s'arrêta à bonne distance. Le matou venait de se frotter contre son mollet gauche et il essayait de ne pas se crisper. Celui-ci avait l'air plus aimable que le noir, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la petite souris. Ce qui était risible et déplacé. Hareas n'avait aucune raison de se sentir menacé. Il n'était pas une souris.

J'ai besoin d'un service.

Il croisa les bras pour garder une attitude neutre et distante. Le chat renifla avant de s'éloigner et le Dalatien le suivit du regard, sceptique, avant de reporter son attention sur l'autre elfe. Parfois on pouvait espérer une espèce de reconnaissance mutuelle, qui augmentait votre capital sympathie, parfois c'était l'inverse et Hareas était bien placé pour savoir ce qu'il en coûtait de faire confiance à quelqu'un en se basant simplement sur la forme et la longueur de ses oreilles. Mais ce soir-là il sentait qu'il pouvait tenter sa chance. Le domestique était loin d'être menaçant, même entouré de sa… féroce garde rapprochée.




Hareas se débrouille en Commun en #cb4154 et parle Dalatien en #8fbc8f.
Karl
Karl
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Garde-Acolyte de la Commanderie de Starkhaven
Karl
Personnage
Illustration : Le chat et la souris | Lekka & Hareas L0jv

Peuple : Humain
Âge : 34 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Les caniveaux de Hossberg, dans les Anderfels
Occupation : Prestataire de jeux, organisateur de parties truquées ; receleur d'infos à la toile bien tissée, il saura vous orienter vers les meilleures canailles pour satisfaire vos pires désirs.
Localisation : Personne ne connaît sa véritable planque, et il est probable qu'il en change régulièrement. On le voit traîner dans tous les recoins les plus sordides de Starkhaven, du Clayrak au Clattercraft, en passant même parfois vers le bascloître.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : Loken par Ori Vana, The Blade of the Arcane par Evan Monteiro | Lucky Cat II par The Verdant Hare | retouches par Lyr'se Aquilae
Date d'inscription : 28/10/2022
Messages : 66
Autres personnages : Faolan, Neria
Attributs : CC : 15
CT : 4
Mag : 18
End : 12
For : 12
Perc : 15
Ag : 15
Vol : 17
Ch : 15.

Classe : Mage, niveau 2 | Voleur, niveau 2
Sorts : - Désorientation (3 PM)
Expert de la tromperie, Karl sait user de magie pour parfaire ses illusions. Par suggestion subtile, il captive et altère les sens de la personne ciblée, faussant sa perception des distances, des obstacles, des indices sonores, visuels, tactiles ou olfactifs ; perturbée, la victime est immobilisée pendant un tour.

- Drain de vie (3 PM)
Son intérêt pour l'entropie lui a permis de découvrir ce sort très pratique. En tendant la main, Karl établit un lien parasite avec une cible unique afin d'aspirer sa force vitale ; l'ennemi sentira son énergie refluer alors que celle de l'apostat sera régénérée. Le sort prélève 9 PV à la victime pour les restituer à Karl.

- Lévitation (3 PM)
Autre outil essentiel de son arsenal magique : la manipulation d'objets à distance. Naturellement prédisposé à cette faculté, c'est l'un des premiers sorts que Karl a su maîtriser. Il s'en sert notamment pour faciliter ses tours de passe-passe et ses vols. D'un point de vue offensif, il peut également jeter des projectiles sur les ennemis : cela nécessitera un second jet de Magie et si l'attaque touche, la cible perdra 15 PV.

- Métamorphose en chat (End 12 | For 10 | Perc 17 | Agi 17 - Gratuit)
Reliquat d'une magie étouffée par la Chantrie, que Karl a apprise durant ses voyages. L'apostat adopte l'apparence d'un chat noir aux yeux ambrés : sa silhouette est svelte, haute sur pattes, sa tête et ses oreilles triangulaires et allongées, sa queue longue, son poil fourni. Sous cette forme, il interprète et interagit avec le monde au travers de ses nouveaux sens, mais conserve sa conscience et ses réflexions humaines ; pour chaque action exigeant un lancer de dé, il dépensera 1 PM.

- Ébullition du sang (1 PM & 2 PVs)
Karl a versé dans des arts interdits. Une simple entaille, faite à l'aide de son couteau ou de ses ongles acérés par la métamorphose, lui permet de puiser sa magie dans une source honnie : grâce à cette profanation, il embrase le sang d'une ou plusieurs cibles dans son champ de vision, comme si du magma coulait désormais dans leurs veines. La douleur est atroce et les dommages physiques, conséquents : les victimes subissent chacune 14 points de dégâts.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1643-karl-there-are-b
Le chat et la souris« Looks like I'd better run for my life »
- Aviators, Mechanical Instinct.

Merde, pourquoi faut toujours que ça tombe sur ma pomme, ce genre d’histoire ?

Le pire, c’est qu’il y avait vraiment aucune raison pour que je mette les pieds dehors, là, ce soir, dans le noir et derrière le bordel où personne fera gaffe si un taré me troue la couenne comme passoire. Heureusement, les chats traînent pas loin ; ils feuleront peut-être l’alerte quand l’intrus me bondira dessus ? Enfin, il aura eu le moyen de me faire sauter tous les os du cou d’ici à ce que du secours rapplique…

J’espère qu’ils m’abandonneront pas à mon sort, ces trouillés. C’est un peu de leur faute si j’en suis là, quand même.

Bon, d’accord, d’accord : rien m’a obligé à profiter que la cuistot, elle ait eu le museau fourré dans ses fourneaux pour lâcher mon chiffon et leur gratter quelques bouts de saucisson. Mais, hé, faut les voir, aussi, ces sacs à bouffer ! Ils en ont jamais assez, ces crevards ! Et attention, ils savent comment vous berner, avec leurs grands yeux mouillés et leurs miaulements de chaton affamé. Tous les jours c’est ration maintenant, ils ont bien retenu la leçon !

Oui, oui, je sais que c’est moi qui ai commencé à les gaver, mais bon, ça m’a sauvé la peau à l’époque, je vous signale. J’allais pas noyer la tradition alors que je dois mon salaire à leurs airs de matous mal nourris, et encore moins depuis que j’ai accès à toute la bectance que mon petit ventre (le leur aussi) ose même pas rêver. Puis c’est un peu drôle de piller le garde-manger sans se faire repérer, surtout quand les conséquences nous rattrapent pas après. Vous auriez dû voir la cuistot qui tortillait du bourrelet de droite et de gauche, à retourner des placards et des commis infoutus de lui dire où son lard a filé !

Enfin, tout ça pour dire qu’ils ont trop bien compris ce que je filoute pour eux, les bestiaux, et maintenant si je les oublie, c’est fini, dans l’heure qui suit j’ai les chevilles en otage et plus d’oreilles pour m’entendre pester. Donc pas le choix hein, dès que j’ai l’occasion je carotte un bout de bidoche aux cuisines et je disparais, ni vu ni connu, sauf des deux lascars qui s’agglutinent et vibrent autour de moi comme une paire de grosses mouches poilues à la poursuite d’un pot de miel à deux jambes.

Et ce soir encore, ils ont commencé à tournicoter dangereusement dans mes pattes, alors que je suis même pas de corvée la nuit, d’habitude ! Ils en ratent pas une, ces profiteurs. Bref, j’ai attrapé un baquet plein d’ordures, d’épluchures de légumes et de restes désossés en mesure de faire un bon alibi si jamais on me pose des questions, j’y ai enterré le saucisson bien profond, qu’on puisse pas le deviner, et j’ai déguerpi sans demander mon reste pendant que la matrone râlait sur son rôti.

Au bout de deux trois virages, j’ai fini dans la ruelle de service, celle qui essaie désespérément de se cacher derrière la belle façade proprette du Laurier. Pas de bol, on l’exploite souvent pour se faufiler, nous les racle-chiures, pour y cacher ce que la bonne société qui vient consommer veut pas voir, ce qui fait qu’elle grouille souvent plus qu’elle devrait – sauf le soir, parce que faut avouer, dans le noir ici c’est craignos. Mais bon, quand faut y aller…

Ben oui, comme c’est là qu’on bazarde les merdes en tout genre, ça surprend pas que je m’enfonce plus loin dans l’ombre pour secouer le baquet près du mur. Ni que les chats qui me collaient aux semelles se précipitent vers le tas de déchets à la recherche de leur pitance. C’est devenu normal de les voir me filer le train à tous moments et dans tous les coins, plus personne s’en inquiète – de toute façon, quand il s’agit pas de me tirer les oreilles, qui s’intéresse à ce que je peux bien foutre ?

C’est ballot pour la cuistot, cela dit. Elle découvrira jamais ce qui est arrivé à ses lardons.

Les chats beuglent en fouillant les lanières de patates écorchées. Bien sûr : j’ai gardé le meilleur pour la fin, qu’est-ce qu’ils croyaient ! Le saucisson est toujours à l’abri, tapi au fond du bac.

« C’est ça que vous cherchiez, p’t’être ? »

J’attrape une rondelle et la fais rouler habilement entre mes doigts. Quatre billes brillantes en oublient d’être vexées pour dévorer le gras du regard. Ils tendent le museau, très intéressés, avec la bave qui bulle aux coins de leurs babines entrouvertes. Saletés de crevards. Je ricane avant de leur balancer la viande, histoire de pas prolonger le supplice.

Mais ce qui était pas prévu, c’est qu’un troisième larron s’invite à la dégustation.

Je l’ai pas vu venir. En fait, je l’ai même pas entendu ; je l’ai senti avant : il était très discret, le pas félin, léger, mais il avançait pas dans le bon sens du vent et ce vieux pote a eu la gentillesse de me toucher deux mots à propos de ce qui se tramait dans mon dos. Alors j’ai pas réfléchi, je me suis retourné, par instinct. Parole, j’ai flippé quand j’ai vu un morceau d’ombre sortir du mur d’en face et prendre forme humaine ! Un instant j’ai cru que c’était un fantôme. Argh.

Trufle se laisse pas impressionner, lui, et il s’élance déjà vers l’inconnu pour lui quémander des caresses – ou de la boustifaille, on est sûr de rien avec ce goinfre. Je me tends un peu plus, inquiet de ce que le rase-ténèbres pourrait bien faire au matou innocent. Un coup de pied est vite parti… Mais rien n’arrive. L’humanoïde l’ignore.

Il a dû se rendre compte de son petit effet, aussi, car il a fini par se figer à quelques bonnes longueurs de moi, même s'il est déjà trop près à mon goût. Il continue de me fixer avec l’expression très reconnaissable et pas du tout rassurante qu’on trouve toujours – souvent à raison – aux gens qui abordent sans prévenir d’humbles domestiques dans les impasses obscures. « Tu travailles ici ? » qu’il fait soudain, et l’irruption inattendue de son accent bizarre me fait sursauter.

C’est là qu’un rayon de lune traverse doucement le rideau de la nuit, et qu’avec lui le visage réel de l’autre gars se démasque. Deux longues pointes dépassent d’une tignasse qui cache rien des zigouigouis barbouillés sur sa figure.

Et merde, c’est un peinturluré.

Je sens mon cœur cogner contre ma poitrine. Bon sang, ça commence à puer, cette affaire, et mon petit doigt me dit que c’est pas seulement à cause des ordures.

« J'ai besoin d'un service. »

J’aurais vraiment préféré que ce soient les ordures.

Il y a un blanc plein de gêne où je détaille l’intrus sans baisser ma garde. Trufle se frotte à son bas de pantalon, il a pas l’air de cerner le danger ; je serre les dents, grogne pour moi un « Va-t’en, allez… » et le matou sort enfin de la zone à haut risque d’étripage. Là, comme ça, j’arrive pas à voir si l’elfe des bosquets est armé, m’enfin ça veut rien dire : s’il a des couteaux, il peut très bien les garder planqués. Dans son froc. Ou ses bottes. Ou ses manches…

Au moins, il est loin. Il lui faudrait une sacrée détente pour me sauter à la gorge de là où il se trouve. J’ai peut-être le temps de me carapater, si je bouge maintenant ; je peux même tenter de lui jeter le baquet au nez, en croisant les doigts pour que ça le fasse flancher. Ok, mais qu’est-ce qui me dit que je ferai pas un malaise avant qu’il me rattrape ? Ou qu’il a pas quelques tours pourris dans son sac. L’enfoiré est posté pile entre moi et la porte arrière du Laurier. Si je dégage, pas moyen de me réfugier dans le lupanar : je vais devoir me perdre dans les ruelles sombres.

Je suis fait comme un rat.

« Qu’est-ce que tu veux ? » Je suis nerveux, je le sais, il le sait, tout le monde le sait ; même les chats, qui évoluent tranquillement autour de nous en donnant l’impression très crédible qu’ils en ont rien à foutre. Des chats, quoi.

Je tente de jouer la carte de l’innocence.

« J’suis qu’un pauvre domestique. Si tu cherches, euh, la combinaison du coffre-fort ou l’endroit où la vieille planque ses breloques, c’est pas à moi qu’y faut demander. » Je lui lance le regard le plus pitoyable que je suis capable de concocter, mais croyez pas que je me laisse vraiment aller : en fond, mon cerveau fume pour trouver une issue à ce foutu bordel. Façon de parler.





Il n'y a pas de liberté, seulement des longueurs de chaînes.
Hareas Virnehn
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Pendant quelques longues secondes de blanc, Hareas se demanda si l'autre elfe avait compris ce qu'il lui avait dit. Il était peut-être sourd. Ou alors, c'était l'accent. C'était toujours la faute de l'accent. Le Dalatien faisait des efforts, pourtant, il y avait toujours un ou deux vieux durs de la feuille pour tendre l'oreille en grognant des Hein?? afin de le forcer à répéter, lentement, en ar-ti-cu-lant. Hareas avait de la patience et du respect pour les anciens, mais il n'aimait pas se répéter. Alors il croisa les bras et il attendit, calmement.

Cela lui laissait le temps d'observer. Le changement d'attitude entre le moment où il avait nourri les chats et celui où Hareas était sorti de l'ombre. Les gestes nerveux. Ce petit regard, presque imperceptible, en direction de la porte de service - le Dalatien avait eu le bon sens de se mettre entre elle et lui. Il pouvait presque suivre le cours de ses pensées - retraite compromise, recherche en cours de plan B - à quel point il court vite ? était la suite logique.

Hareas était plutôt confiant en ses capacités, mais avec les elfes de la ville il ne fallait jamais parier. Certains avaient appris à grimper aux murs plutôt qu'aux arbres, et ils connaissaient les rues mieux que lui.

Qu’est-ce que tu veux ?

Le Dalatien devait au moins reconnaître qu'il faisait bonne figure. Le larbin du Laurier aurait pu reculer, mais il restait bien droit dans ses bottes, hum... ses genilles de domestique. Vrai que le contraste était étrange entre les deux, et ce qui aurait dû les rapprocher ne faisait que les séparer : d'un côté, un elfe grandit dans la forêt en toute liberté, en face, un autre qui passait la serpillière chez les shem pour gagner sa croûte. La marque des Evanuris sur le visage du premier ne faisait qu'appuyer l'opposition et l'inégalité de leurs sorts, pourtant c'était peut-être dans cette dernière qu'ils pouvaient se reconnaître un peu. L'un comme l'autre n'avaient pas choisi d'en arriver là, mais dépendaient des choix faits bien avant eux par ceux qui les avaient précédé. Hareas se raccrochait à cette idée, pour ne pas laisser ses a priori ternir son jugement. Il devait rester objectif. Ne pas sous-estimer la cib... ne pas sous-estimer le partenaire potentiel. Même si ce dernier essayait de s'échapper en jouant la comédie.

Hareas resta parfaitement impassible, bien qu'un coup d'oeil auprès des deux chats lui apprit que ni l'un ni l'autre ne sentaient le danger. Ils étaient soit idiots, soit habitués. Puisque c'étaient des chats, il penchait pour la seconde hypothèse.

Nan, pas ça. J'ai besoin d'un truc simple, même un domestique peut faire. À moins d'être tombé sur le neuneu du coin, ça devrait être dans ses cordes. Hareas tenta de le rassurer : C'est pas dangereux ou compliqué. Même pas illégal.

Il marqua une pause pour laisser à son interlocuteur le temps de comprendre l'information, des fois que son accent à hacher au couteau lui pose vraiment problème, avant de lui exposer directement son plan. Il garda ses distances mais décroisa un bras pour désigner les fenêtres aux volets clos au-dessus d'eux, qui laissaient échapper un rayon de chaleur et quelques rires étouffés.

Je cherche un client. Faut juste me dire s'il est venu ce soir et avec qui il est. Vous avez des registres, sûrement. Tu sais lire ? T'as l'air assez malin pour.

Ce n'était même pas un compliment volontaire, il réalisa après coup que le brosser dans le sens du poil était une bonne idée. Hareas n'était pas très bon en négociation, les maîtres assassins n'arrêtaient pas de lui répéter qu'il devait faire un effort - plus de parlote, et non tu n'as pas le droit d'utiliser ta lame pour les faire causer ! Il avait fait un effort, ce soir. Il était venu sans son arc. Rien que ses deux précieuses lames, dissimulées sous son manteau, et il ne comptait même pas les sortir pour discuter.




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