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Aux âmes égarées | Arnth & Hareas

Hareas Virnehn
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Apprenti assassin de la maison Stazzo
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Hareas Virnehn
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Illustration : Aux âmes égarées | Arnth & Hareas - Page 2 Lt4u

Peuple : elfe dalatien
Âge : 27 ans
Pronom.s personnage : il
Origine : à l'ouest des Marches Libres
Occupation : ancien chasseur dalatien, apprenti assassin
Localisation : Thaig Kavish ou Bascloître
Pseudo : fulcrum
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : LenYan (avatar)
Date d'inscription : 27/07/2022
Messages : 540
Autres personnages : Tod, Cadwell & Mirwen
Attributs : CC : 13/13 CT : 17/17 End :12/12 For : 9/9 Perc : 16/16 Ag : 15/15 Vol : 12/12 Ch : 13/13
Classe : Voleur, niveau 2
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1118-hareas-virnehn-l
Aux âmes égaréesJe ne vous ai pas déjà vu quelque part ?

Hareas ne s'intéressait pas à la religion des hommes, quelle qu'elle soit. Celle d'Andrasté était déjà partout, ici, de la pointe de sa cathédrale flambant neuve aux bascloîtres miteux où on pensait loger les citadins de son espèce par... miséricorde. Quel intérêt avait-il à prêter l'oreille à leurs légendes et à leurs prières ? Il ne pouvait même pas faire semblant d'y croire pour éviter les ennuis, ses vallaslins trahissaient son allégeance sans qu'il puisse les cacher. Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu faire semblant de s'y intéresser.

Or, la conversation avec Arnth soulevait des questions qu'il ne pensait jamais se poser. Elle traçait des parallèles entre leurs croyances si différentes et pour la première fois de sa vie, Hareas se demanda si les humains qui croyaient au Créateur ressentaient la même chose que les elfes face au silence de leurs dieux. Abandon. Il resta silencieux un petit moment, le temps de repenser les mots de son interlocuteur. Il était d'accord avec lui, et Hareas ne voyait aucune raison de le contredire. La conversation n'était pas son domaine de prédilection mais une fois n'était pas coutume, il trouvait celle-ci intéressante, très... instructive.

Il se décala très légèrement pour laisser passer un shem claudiquant, plus par réflexe que par réelle attention ; sa concentration restait fixée sur Arnth. Il ne savait, à vrai dire, pas si le panthéon elfique pouvait parler aux humains ou aux nains. Quelque chose lui disait qu'ils y trouveraient des similitudes... de là à se reconnaître dans leurs cultes, c'était un autre débat. Mais interdit ? De cela, il n'était pas certain.

Les "dieux" elfiques, on les appelle Evanuris. Ce sont nos Créateurs. Ça veut pas dire que les shemlens peuvent pas y croire, s'ils veulent. C'est comme votre Créateur, non ? J'ai entendu des elfes d'ici dire qu'il fallait le prier et pas parler mal d'Andrasté. Peut-être qu'ils disent ça pour pas avoir d'ennuis. Mais j'espère quand même que votre Créateur les écoute aussi, sinon, c'est pas très...

Il haussa les épaules en retenant un sourire.

Pas très juste.

Mais Arnth n'y était pour rien, et il ne voulait pas lancer un débat sur la façon dont la religion andrastienne était imposée dans les bascloîtres. Cela ne servirait à rien. Il aimait bien leur discussion, il ne voulait pas l'achever abruptement. L'ambassadeur fouilla ses poches et Hareas remarqua enfin l'homme boiteux qui s'était arrêté à leur hauteur. Un mendiant shemlen à la jambe brûlée. Pour une raison qu'Hareas ne chercha pas à comprendre, il semblait particulièrement agacé envers eux. Il avait trop l'habitude de recevoir ce genre de regards quand il ne remontait pas sa capuche sur ses deux oreilles. Il observa attentivement l'échange entre un Arnth à l'air embarrassé et le pauvre hère au regard accusateur.

Mmh ? fit-il, son attention dissipée.

Le mendiant s'éloignait en boitant, après leur avoir adressé un dernier regard peu amène. Hareas se doutait que ni Arnth ni lui ne lui avaient fait quoi que ce soit de personnel. Comment lui en vouloir ? Si l'elfe vivait dans les mêmes conditions que lui, peut-être détesterait-il tout le monde aussi. Il espérait ne pas en arriver là. Très bizarre, l'espoir... Il lâcha enfin celui qui avait disparu de la foule du regard pour se concentrer sur ce que son interlocuteur venait de lui dire :

Je crois que c'est plus facile de se battre pour les autres que se battre pour soi.

Il préférait ne pas s'attarder sur la notion de sacrifice en elle-même. Il ne comprenait que trop bien que l'on puisse faire preuve d'abnégation, mais il n'aimait pas le mot. Sacrifice. C'était comme martyr. C'était censé inspirer l'empathie mais ça le mettait juste mal à l'aise.

Comment on justifie ses actions, sinon ? Et qu'est-ce qu'il reste, après, quand on se bat juste pour soi ?

Rien. Absolument rien. Rien que soi-même et le jugement des dieux - ou la culpabilité, selon qu'on croyait ou pas en ses créateurs... quels qu'ils soient.




Hareas se débrouille en Commun en #cb4154 et parle Dalatien en #8fbc8f.
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Il se sentit idiot à oublier le nom de ce qu’ils expliquaient alors qu’Hareas connaissait visiblement Andraste.

« J’espère aussi. S’il n’écoute que ceux qui croient vraiment… »

Les evanuris écoutaient-ils s’il leur parlait pour la forme – au cas où, comme ils faisaient avec le Créateur. Ça ne coutait rien, peut-être vaudrait-il le coup d’essayer ? Les vallaslin de l’elfe frappaient l’œil chaque fois qu’il tombait dessus, surnaturellement lisses, trop intégrées à la peau pour être comparables à l’encre pirate et aux balafres de guerre. Une assurance que leur porteur avait suivi la bonne voie et que ni dieu ni communauté ne l’avait rejeté. Était-ce pour cela qu’il ne voyait jamais d’humain avec ou par désintérêt global ? Il aurait aimé creuser la question, mais Hareas avait déjà été bien patient.

« La Chantrie aurait de quoi regretter ses missions de conversion, » se contenta-t-il de dire.

Arracher les elfes à leur dieu pour un qui ne les écoutait pas – peut-être les evanuris pardonnaient-ils plus aisément ces tromperies, mais la responsabilité ne valait pas le risque. C’était un peu comme arracher les hommes à leurs vies de famille pour une guerre que pas tous voulaient. Ou bien qui la voulaient mais refusaient d’en être ? Il pencha légèrement la tête, sans comprendre. Il était plus facile de défendre les autres que soi-même, certes, mais ce n’était pas pareil que se battre pour eux, à moins que la grammaire ne les ait encore trahis.

« Il nous reste nous-même. Et la victoire. Je ne suis pas sûr pour quoi ou pour qui je me battrais, mais je pense qu’on trouve toujours quelque chose de bien à ramener à ceux qui sont restés à la maison. »

Plus il parlait, plus ça semblait cohérent, et sa voix prit de l’assurance. Il ne pouvait savoir les réponses que cherchait le dalatien, mais lui avait les siennes – probablement.

« Je ne voudrais pas que quelqu’un se batte à ma place. Ça ne justifie pas, mais ça devient partie de nous. On ne perd jamais vraiment ce qu’on fait. »
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Hareas préféra ne pas finir sa phrase et en entendant l'hésitation d'Arnth, il se demanda si l'ambassadeur oserait le faire à sa place. Il ressentit un brin de satisfaction lorsqu'il confirma sa pensée. Oui, les missions de conversion de la Chantrie auraient été bien injustes si son Créateur n'écoutait que les shemlens. L'elfe fut tenté de demander au Névarran s'il savait pourquoi elles avaient encore lieu, mais quelque chose lui disait que 1) il n'avait pas forcément la réponse et, 2) celle-ci ne lui plairait pas. À sa connaissance, il n'existait rien de tel chez les Dalatiens, mais ces derniers étaient plutôt du genre à garder leurs croyances pour eux, jalousement, pour protéger le peu qui les rattachait encore à leur gloire passée. Là encore, Hareas se demanda comment les choses auraient pu se passer si la situation entre les shem et les elvhen avait été inversée, mais c'était futile puisqu'on ne pouvait pas revenir en arrière.

Il écouta le point de vue d'Arnth concernant la guerre et même s'il n'était pas convaincu personnellement, il pouvait voir que son interlocuteur l'était ; c'était suffisant pour lui intimer le silence, accompagné d'une écoute respectueuse. Hareas ignorait si la victoire représenterait pour lui une contrepartie suffisante. Ce n'était que des hypothèses, bien sûr, mais à présent que ces questions s'étaient manifestées entre son interlocuteur et lui, il était incapable de ne pas y penser. Hareas voulait comprendre, et il voulait savoir comment il réagirait dans pareille situation. Pourquoi la victoire lui semblait-elle être un piètre prix à payer pour la guerre ? Et pourquoi se battre pour lui-même ne semblait-il pas suffisant ?

Quelque chose de bien à ramener... Il visualisait sans grande peine ce qu'il pourrait rapporter d'un champ de bataille, mais il lui manquait l'imagination ou la sagesse peut-être pour y voir quelque chose de bien.

C'est pas quelque chose qu'on peut oublier ensuite.

S'il comprenait bien Arnth sur ce sujet, alors il était d'accord avec lui :

Quelqu'un doit revenir avec... les blessures, les souvenirs... C'est difficile de donner ce... ce poids à quelqu'un d'autre, ça je comprends.

Il hocha la tête pour appuyer ses propos, puis resta silencieux un petit moment, perdu dans ses pensées. Son regard accrocha un bibelot sur un stand d'artisanat, quelque chose à mi-chemin entre l'arme et l'outil - de cuisine ? de jardinage ? il n'en avait aucune idée. Il approcha la main mais le propriétaire du stand lui adressa un regard courroucé qui le fit prudemment reculer. Il n'avait pas besoin de le menacer, et Hareas n'avait pas besoin qu'il justifie son animosité pour comprendre, puisque c'était souvent pour les mêmes raisons. Il enfonça ses mains dans ses poches et haussa les épaules.

Les elfes peuvent payer aussi, commenta-t-il, le nez dans le col épais de sa cape, mais il ne tenait pas à traduire ses paroles pour ce commerçant, qui devait perdre plusieurs clients par jour avec une attitude pareille.

Préférant ne pas s'attarder sur l'incident, il se tourna vers Arnth avec une nouvelle question.

J'ai jamais su, commença-t-il avec une expression entre l'embarras et l'amusement, le jour où on s'est rencontrés... Qu'est-ce que avez essayé de dire ?




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Hareas écoutait, étonnamment : vu son improvisation il aurait été en droit de lui sortir un argumentaire dévastateur, mais l’art n’était peut-être pas assez développé chez les dalatiens – ou l’était moins que la politesse – parce que l’elfe ne dit rien contre sa proposition bancale. Au Nevarra le premier venu l’aurait assommé de poutres jusqu’à avoir un monument stable. Il s’interdit de le regretter, Hareas ne lui devait rien et encore moins une correction pédagogique de ses ébauches d’idées – qu’il avait détesté en cours, d’ailleurs. Il n’en manqua pas pour autant d’ajouter une pierre à l’édifice guerrier, sans qu’Arnth s’y reconnaisse immédiatement, mais le silence qui suivit le convainquit. En réalité, si : se battre pour éviter aux autres de le faire était exactement le rôle d’un soldat. Diminué dans un pays où tout le monde l’était, mais inscrit dans la définition même. De là à savoir si ça suffisait…

Il regarda la parodie d’échange sans savoir quoi dire. Les marchands étaient tous de mauvais poil aujourd’hui. Il imaginait mal la compagnie plaisante de l’elfe en être la raison, même en connaissant les armées de préjugés et de haine, incapable d’en saisir la logique.

« Vous voulez quelque chose ? Je peux vous l’acheter, si vous n’avez pas d’argent. »

Bon, lui-même n’en avait pas beaucoup, mais ça pouvait suffire à combler les envies de… Il n’avait aucune idée de ce que faisait son nouvel ami dans la vie. Maçon, à en croire ses non-achats. S’il lui fallait un emploi, Arnth pourrait l’ajouter à la liste des ouvriers de la future ambassade ? Peut-être une explication du passé l’éclairerait-elle sur ce point.

« Il me semblait que vous aviez dit boulangerie, alors j’essayais de vous indiquer la plus proche. Je commençais à connaitre quelques boutiques, si je pouvais vous épargner mes recherches… Vous avez eu de la chance de ne pas comprendre, ajouta-t-il. Je me suis rendu compte en rentrant que je confondais gauche et droite. J’espère ne pas vous avoir fait perdre de temps. »

Il avait vérifié chaque mot, lentement, dans le lexique fait maison (donc mal organisé). Chaque suffixe aussi, pour voir s’il n’avait pas rajouté des « mais » qui auraient justifié l’incompréhension absolue d’en face, mais finalement il avait conclu que c’était l’accent qui avait rendu son commun bel et bien méconnaissable. Avant de rejoindre la sécurité de sa chambre, avant même d’approcher l’elfe, il avait fait face à une autre question de taille. Purement de la faute des havenois qui tutoyaient n’importe qui et surtout ce qu’ils n’aimaient pas, savait-il maintenant, mais sur le moment ils lui avaient mis un doute terrible.

« Il y a un système de vouvoiement en dalatien ? »
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Les habitudes pouvaient avoir la vie dure, par exemple, devant un stand. Hareas était tenté de toucher les objets comme il le faisait lorsqu'il regardait les artisans de son clan travailler. Il était normal de s'asseoir à leurs côtés pour apprendre, observer, poser toutes les questions qui vous passaient par la tête.

La première chose qu'il avait apprise en arrivant en ville, c'était que toucher voulait dire payer (ou voler). La deuxième option était particulièrement vraie quand on était sale, affamé et habillé de haillons. Elle l'était aussi quand on était propre, bien portant, mais qu'on n'avait pas les oreilles rondes. Il avait mis un petit moment à comprendre l'origine de cette discrimination particulière. En découvrant l'endroit où la majorité des elfes citadins étaient parqués comme du bétail, il s'était dit oui, cela semble logique. Il était plus facile d'accuser ceux qui n'avaient rien de tenter de s'accaparer ce qui ne leur appartenait pas. Pas forcément parce qu'ils en avaient besoin, plutôt parce qu'ils ne pouvaient pas se défendre, pensait Hareas. Pourtant, c'était toujours ceux qui en avaient le plus qui voulaient… plus. Il avait appris cela avec le temps aussi, grâce à Starkhaven.

La cité lui avait enseigné ce que le clan ne pouvait pas faire et avec un peu de pratique, il pouvait maintenant identifier tout de suite les comportements qui lui attireraient des ennuis, ceux qui se méfiaient des mains baladeuses… et ceux qui ne voyaient que les oreilles pointues.

Aussi n'avait-il pas de réelle rancoeur ou de dégoût face au comportement méfiant de l'artisan, et encore moins face à la sollicitude un peu maladroite de l'ambassadeur. Qu'il propose de lui offrir quelque chose le surprit un peu, mais qu'il présume de sa situation financière ne l'agaça pas. Hareas savait où placer sa fierté, et ce n'était pas dans des choses futiles, comme l'image qu'il renvoyait ou pas.

Non, je voulais juste savoir ce que c'était, comment c'était fait. J'aurais pas dû… Il fit un geste avec ses mains qui signifiait : mettre mes mains n'importe où, et les rangea à nouveau sagement dans ses poches, bien en évidence pour le marchand, auquel il lança un regard peu impressionné. Mais c'est gentil de votre part. Vous étiez pas obligé de proposer.

Il se retourna vers Arnth, avec l'impression renouvelée que cette personne qu'il venait de rencontrer était décidément pleine de surprises. Il avait rarement reçu de l'aide de parfaits inconnus. En fait il pouvait même les compter sur les doigts d'une main, et cela ne lui était plus arrivé depuis qu'il avait débarqué à Starkhaven. Les villes qu'il avait traversées avant cela avaient été pleines de surprises, elles aussi, mais il ne savait pas pourquoi c'était celle-ci qui avait fini par attirer son attention le plus longtemps. Assez longtemps pour qu'il ne songe plus à s'en aller le jour suivant. Il remonta dans sa mémoire jusqu'à ce fameux jour où il avait tenté d'interroger un ambassadeur aussi perdu que lui et un sourire embarrassé le trahit alors qu'il réalisa, avec ses connaissances actuelles, ce qu'il avait vraiment dit.

Aubergerie, articula le Dalatien, en essayant sans succès de ravaler son expression mi-amusée, mi-gênée par le ridicule de son ancien lui. Je cherchais une auberge, mais j'ai dit "aubergerie". Je croyais que tous les noms d'endroits finissaient comme ça… Pâtisserie, boulangerie, aubergerie…

Il y avait la nourriture en commun, c'était peut-être pour ça qu'il avait fait cette association, mais à part ça… Sans compter son accent, évidemment. Voilà qui rendait le sens du mot doublement incompréhensible !

J'ai bien vu que vous compreniez rien, mais vous avez quand même essayé de m'aider… J'étais déjà perdu alors c'était pas si pire.

S'il avait pu comprendre qu'Arnth lui désignait la droite, ou la gauche, il n'aurait de toute façon pas trouvé ce qu'il cherchait. Il lui avait fallu errer encore de bonnes heures avant de tomber enfin sur le genre d'établissement qui pouvait l'accueillir, lui, un elfe quasi sans le sou. Si Arnth avait été généreux avec lui ce jour-là, Hareas n'aurait pas refusé sa proposition, mais aujourd'hui c'était différent. Ses besoins primaires satisfaits, la seule chose dont il avait besoin, c'était d'informations. Et même cela, l'ambassadeur avait accepté de le lui offrir s'il en avait l'occasion. Hareas ne savait pas si c'était une gentillesse innée, ou induite par leur statut d'étrangers. Une sorte d'empathie qui vous rendait immédiatement sympathique aux yeux de plus paumé que vous ? Dans tous les cas, il en était reconnaissant.

Ensuite, et même s'il ne faisait pas immédiatement le lien avec le reste de la conversation, il réfléchit à sa nouvelle question. Ce fut rapide, puisque l'histoire du vouvoiement en Commun lui paraissait bien étrange également. Sa réponse était presque enthousiaste - Hareas était content de tomber d'accord avec quelqu'un sur ce point :

C'est très différent ! Quand je parle à un autre dalatien, je tutoie, c'est pas malpoli. Pour parler aux personnes importantes du clan, on utilise son titre. Si c'est quelqu'un de très proche il y a aussi des petits mots pour ça, ou on ajoute des syllabes au début ou à la fin.

Il n'avait pas le mot commun pour "préfixe" ou "suffixe". Ce n'était certainement pas le genre de vocabulaire qu'il employait au quotidien (même dans sa langue maternelle).

Il chercha comment expliciter les choses, parce qu'il n'avait jamais réellement réfléchi à la façon dont on pouvait traduire la grammaire dalatienne en Commun. Toujours l'inverse. Et s'il y avait bien entendu des règles et des exceptions, elles étaient entrées par l'oreille d'un jeune Hareas très dissipé pour sortir de l'autre côté sans rien changer à sa vie. C'était sa langue maternelle, il n'avait pas besoin de réfléchir à comment la construire.

Par exemple… da'len, c'est le mot pour un enfant, un garçon. Da veut dire petit et len, c'est pour la personne. Je peux appeler un enfant que je connais pas comme ça, c'est pas bizarre. Peut-être qu'en Commun, oui ? Mais en dalatien c'est… plutôt gentil ? C'est ni poli, ni familier. Je pourrais aussi l'utiliser pour parler de mon enfant. Ça dépend de la phrase, du… contexte, voilà. Ça dépend du contexte.

Qui aurait crû qu'Hareas, qui préférait courir dans les bois ou faire la sieste sous un arbre plutôt qu'écouter les leçons d'histoire de ses aînés, saurait un jour expliquer à un étranger les subtilités de la langue dalatienne ? Leur hahren aurait sûrement éprouvé de la fierté devant de tels efforts… Il pouvait presque entendre ses remontrances dans sa tête.

Hareas n'est pas assez attentif…

Tu m'écoutes, da'len ?

Hareas, Hareas…

Mais dans le souvenir, c'était devenu la voix de sa mère.

Il est incapable de faire ce qu'on lui dit.

Ou de son frère.

Et vous ? s'exclama-t-il, un peu abruptement, pour chasser le souvenir et les sentiments désagréables qu'ils traînaient dans leur sillage. Je veux dire, le névarran... C'est comment ?




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« Je n’ai pas vraiment réfléchi. Il n’y a pas de quoi me remercier, c’est… » Il haussa les épaules. Pourquoi avait-il proposé, alors que rien ne l’y obligeait et qu’Hareas ne paraissait pas spécialement attaché à l’objet ? Le regard du vendeur lui revint en tête. « J’avais pas réfléchi, répéta-t-il, c’était plus une distraction. Ça valait mieux que se disputer avec lui. »

Un heureux réflexe, pouvait-on dire – heureux parce que l’elfe l’avait bien pris, solution au problème après en avoir été la source. Il ne méritait en tout cas pas de lauriers pour des mots en l’air, même si les pièces auraient suivi s’il avait fallu, maintenant qu’il les avait ; contrairement au passé qui l’avait surpris avec rien de plus que des mots maladroits à offrir.

« Oh ! »

Grâce au temps, il avait vraiment progressé : tout était clair maintenant ! Il ne se souvenait plus du tout comment « aubergerie » avait sonné à ses oreilles alors, mais il le croyait sur parole.

« … Oh, » ajouta-t-il plus bas, plus souffle que parole. Le sens trouvé, il n’avait pas assez écouté la fin du mot pour remarquer qu’elle était fausse – ça allait lui jouer des tours un jour, pour peu qu’on lui demande du poisson et qu’il tende… un pois ? Aucune image ne lui venait sur l’instant, seulement la réaction des havenois déjà pas toujours très impressionnés. Heureusement qu’il n’avait pas compris, alors, il aurait pu se laisser influencer par son erreur et alors qu’auraient dit les diplomates… « Tant mieux. »

Il voyait bien que la question surprenait Hareas, sans s’étonner puisqu’elle avait été aussi soudaine que l’exaspération qui l’avait lancée. Il espérait de tout son cœur pour un « non » qui le laisserait libre d’abandonner un pronom à la fois pas très beau et pas très facile à conjuguer, mais la direction que prit l’elfe était encore mieux, finalement. Et puis il semblait bien plus vif que jusqu’à présent – Arnth ne pensait pas que la grammaire pouvait avoir cet effet, mais chacun sa passion. Il pouvait apprécier l’enthousiasme de l’enseignement, surtout si prompt, et se félicitait de l’avoir éveillé. Sûrement un sujet qu’Hareas rêvait d’aborder depuis longtemps !

Ainsi les dalatiens n’avaient pas de vouvoiement, le ton totalement enfermé dans le titre plutôt que nuancé par le verbe. Un soulagement. Il n’avait pas pu le vexer s’il s’était un moment trompé, alors.

« Ça ressemble un peu au nevarran ! Sauf qu’on n’utilise les mots que rarement. En général, on regarde la personne dans les yeux pour qu’elle sache qu’on lui parle, et ça suffit… mais les lettres à la fin, on a ! »

Les dalatiens avaient-ils besoin de se définir entre eux, de rappeler qui était qui pour se sentir à l’aise et ne pas se perdre ? Ni positif, ni négatif : seulement un fait. Peut-être était-ce là l’héritage d’un peuple effacé – là où les hommes se sentaient déshumanisés, les elfes retrouvaient avec gratitude leur place dans le monde. Un homme riche a tout à perdre et s’y accroche de toutes ses forces, à s’en arracher la langue, à menacer celle des autres s’ils osent dire ce qu’il serait sans ses biens, sans tout ce qui l’isole de ses voisins ; l’homme pauvre se plaît dans ce qu’on ne lui volera jamais. L’orgueil de ceux qui ont contre ceux qui sont. Petit garçon. Vieille elfe. Oncle, veuf seul mais pas abandonné ; et partout, tu es elfe, je suis elfe, nous sommes dalatiens, nous savons et vivons. Peut-être. Le Nevarra n’avait pas ça – chacun se contentait de son for intérieur pour conforter une identité jamais rasée. N’était-ce pas naturel ? Je sais que je vis, pensera le soldat ; tu sais que je ne suis pas mort, sourira l’enfant.

Il s’en voulut soudain, bêtement, de ne rien connaître de leur langue, avant de se souvenir que la connaître n’aiderait personne. Leurs archivistes suffisaient à la conserver depuis des siècles, et sans eux il n’y aurait pas de clan – que ferait alors un pauvre nevarran isolé ? Une foule d’humains même serait impuissante à ressusciter une race que leurs gènes faisaient périr ; c’était leur combat, auquel Arnth ne pouvait rien.

Il écouta pourtant l’explication avec intérêt, ne retenant pas la seule question qu’elle laissait en suspens.

« Dalatien, c’est le même da que dans dalen ? »

Le retour à sa noble patrie fut abrupt, mais il était trop habitué aux changements brutaux pour en être déstabilisé.

« C’est… entre les deux. On n’a pas eu de pronom spécialement pour être poli pendant longtemps, mais l’influence d’Orlaïs et Tevinter en a apporté une copie. Avant, quand on était sincère, on se contentait de tu avec kvodo à la fin de phrase, peu importe la personne. On est censés connaître le rang de notre interlocuteur, alors le rappeler à voix haute est sarcastique par défaut. Mais c’est très officiel, on ne l’utilise pas pour le Créateur, par exemple ? C’est plus pour les procès. En fait, je dirais qu’on n’a que le vouvoiement et pas de tutoiement, normalement, » corrigea-t-il. Oui, c’était mieux ainsi : un peuple respectueux par nature, même là où le familier aurait été permis. « Il y a beaucoup de diminutifs pour adoucir, par contre ! On peut rajouter plein de lettres pour montrer son affection. Beaucoup de ik et de lak, et plus la syllabe est répétée plus c’est mignon – sauf les prénoms, eux ont chacun une version spécifique. »

C’était plus simple, trouvait-il, que de modifier toute une phrase ou apprendre deux fois plus de mots : quelques lettres passe-partout et un mot pour toute la politesse du monde. Il préférait, en tout cas, ces nuances rapides qui ne distrayaient pas des mots principaux comme le commun le faisait parfois… Il craignait l’avoir mal expliqué, et se retint de justesse d’en ajouter ; l’on avait dit plus d’une fois qu’il s’embourbait trop quand il ajoutait des explications, il avait appris à se taire à temps. Il espérait. Avait-il bien été clair sur la simplicité du nevarran ?
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Aux âmes égaréesJe ne vous ai pas déjà vu quelque part ?

L'elfe était content que son interlocuteur ne s'appesantisse pas sur son échec passé, il n'aurait pas apprécié que l'ambassadeur se moque de lui, même si l'anecdote remontait à plusieurs années en arrière. Cela aurait été trop... décevant pour conclure leur entretien ? De même, il se félicitait intérieurement qu'ils puissent aborder un sujet aussi intéressant que la langue dalatienne et névarranne. Oui, Hareas n'arrivait pas à croire qu'il était content de parler grammaire. Il était juste content de partager des souvenirs de sa culture avec quelqu'un, en fait.

Et peut-être qu'à force de discuter, il commençait à comprendre pourquoi certains de ses camarades dalatiens aimaient les leçons du hahren. Là, c'était concret. Il pouvait visualiser les différences entre leurs deux langues maternelles. Il hocha la tête, intéressé, lorsque l'ambassadeur lui expliqua qu'il n'y avait pas de... pronoms, c'était ça ? en névarran. Voilà qui semblait pratique. C'était direct, au moins. Pas besoin d'ajouter des tas de titres de peur de manquer de respect. En Commun, Hareas avait encore du mal à comprendre la fonction du "ser" et de "serah", et surtout la différence avec "messerah".

La question de son vis-à-vis le tira de ses réflexions et il en fut soulagé. Un sentiment doux-amer de nostalgie commençait à le submerger.

C'est le "da" de "Dalatie".

Il y avait un autre mot elfique pour parler de quelqu'un originaire de cette région, mais Hareas ne s'en rappelait pas. Il fallait dire qu'ils ne l'utilisaient que peu dans le clan, et maintenant, à quoi bon ? Les quelques Dalatiens qu'il connaissait encore se déterminaient autrement. Dans leur relation mutuelle, surtout. Ami. Ennemi. Quelque chose entre les deux. Tiens, il n'y avait pas de mots pour l'entre-deux.

Je crois que c'est pas nous qui ont choisi. Désolé, j'étais pas très bon en histoire, moi. Il y a les Archivistes et les hahren pour savoir... On a tous appris la même chose mais c'est pas toujours utile dans la vie, alors j'oublie.

C'était pas en déblatérant la légende d'Hanal'ghilan qu'un chasseur parvenait à endormir sa proie, en tous cas - mais c'était la seule qu'il connaissait encore par coeur.

Orlaïs et Tevinter... marmonna l'elfe, pensif.

Les Dalatiens n'étaient pas les seuls à pouvoir se plaindre de leur influence, n'est-ce pas. L'évolution était tout de même intéressante. Il n'était pas certain de comprendre la subtilité concernant les prénoms, mais celle des diminutifs, il connaissait.

Vos prénoms se disent différemment ? Pour les diminutifs... nous aussi. On peut ajouter des diminutifs aux diminutifs, ça fait des mots très longs, commenta-t-il avec un air satisfait, comme s'il venait de faire une plaisanterie douteuse dont il était extrêmement fier.

La langue elfique l'amusait. Elle se prononçait à l'infini... Il y avait des mots très longs au naturel, comme isa'ma'lin, auxquels on ajoutait un suffixe pour signifier l'appartenance, comme isa'ma'lines, "mon frère". Ensuite, les Dalatiens aimaient combiner des mots pour former des prénoms, et on se retrouvait avec Linnae, le sang, et harel, ce qui trompe. Les plus chanceux héritaient de prénoms encore plus long, comme Tar, fille, et Syl, tempête, qui devenait Ashatarsylnin, fille de la tempête, ou sa meilleure variante : Ashalantarasylnin. Prononçables à l'infini.

Les prénoms veulent toujours dire quelque chose. C'est pareil à Nevarra ?

Les elfes citadins n'étaient peut-être pas les moins bien lotis, finalement. Leurs prénoms étaient certes éloignés des racines dalatiennes, mais au moins, tout le monde était capable de les prononcer sans bafouiller.




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Et le « la » de Dalatie. Et le « ti ». Parierait-il. Bien sûr.

« Logique. »

Il gardait « les petits latiens de la petite Latie » comme théorie.
Théorie inutile comme les conventions avérées, mais la vexation l’y attachait mieux que n’importe quel besoin de survie. Hareas n’avait pas l’air de se moquer de lui, et s’était retenu à tant d’occasions justifiées qu’il méritait le bénéfice du doute, mais Arnth ne s’en sentait pas moins comme un enfant qui demande la vraie couleur du ciel et se voit répondre bleu. Légèrement sous-estimé.

Le sous-entendu d’école dalatienne, peu après, compensait néanmoins cette perte et balaya le début de moue boudeuse. Ce n’était pas surprenant, surtout si c’était bien une culture orale, mais il n’y avait – comme souvent – pas spécialement réfléchi… et il ne savait que ressentir face à cette idée. Avoir cours dehors, quel rêve, et en même temps quelle tragédie ! Comment pouvaient-ils se concentrer ? Lui-même était bon élève derrière une table, mais une fenêtre ouverte suffisait à le sortir du cadre – comment faisaient les elfes sans aucun cadre ? Avec les insectes, le vent, l’agitation des artisans autour, le monde entier pour les distraire ? Sans chaise dure comme la pierre pour leur rappeler le devoir quasi-sacré qu’ils accomplissaient en s’éduquant ? Il n’était pas sûr de se souvenir assez longtemps pour avoir quoi oublier, dans ces conditions, ce ne serait certainement pas lui qui jugerait Hareas… Même s’il y était habitué et que sa culture avait d’autres normes, oui, l’indulgence se passerait de relativisme.

« Vous devez vous embrancher à un moment, non ? Pour apprendre un métier et… tout. À quel âge s’arrête l’enseignement commun ? »

Le nevarran se contenta de hocher la tête à l’évocation des deux pays ; l’air pensif d’Hareas sous-entendait qu’il ne connaissait rien de ces pays, pas plus que lui. Deux légendes qui les encadraient, jetaient leurs ombres, sans se montrer – telle en était en tout cas son expérience. Son père aurait raconté une tout autre histoire. Mais Hareas était n’était pas vieux, il n’avait aucune raison d’avoir croisé l’un ni l’autre… Mieux valait laisser ces lions là dormir, le colonialisme ne faisait jamais un bon sujet de trottoir. La grammaire, c’était bien la grammaire ! Il sourit au trait d’humour de l’elfe, imaginant mentalement les résultats. Maleyleyleyleyley. … Bon, ça c’était juste du nevarran avec un accent plus ou moins elfique, mais ça restait drôle.

« Vous avez un dictionnaire écrit ? Le Nevarra a tout un tribunal spécialisé dans le tri de mots qui méritent d’être ajoutés au notre, comme on en crée un peu à chaque suffixe ajouté. Je me demande lequel des deux serait le plus gros. »

L’épaisseur du nevarran l’avait toujours impressionné, en ce qu’elle n’était pas si dramatique ; comme s’ils faisaient tourner les dix mêmes mots en les collant de façons originales, de temps en temps. Et les prénoms…

« Certains, mais le sens n’est pas toujours évident. Il faut vraiment chercher l’origine pour le savoir. »

Ils n’avaient pas de petits Tempête de Glace ou Herbe Percée, en tout cas. Le dalatien devait s’appuyer sur la vieille langue pour les siens de la même façon.

« Arnth ne veut rien dire, je crois, mais on peut trouver des racines dedans par accident. Quelque chose comme roi et feu, mais c’est vraiment… forcé ? Ma sœur, Mallory, c’est « malchanceuse », mais ça ne s’entend pas tout de suite. On choisit surtout les sons qui nous plaisent. »

« Mais c’est horrible !
– Ça ne veut rien dire, arrête,
rit-elle.
– Mais même ! »

L’épais livre d’étymologie tombe presque de ses genoux quand le petit garçon entoure maladroitement ses épaules des bras et elle sourit doucement en lui ébouriffant les cheveux.

« Sérieusement. C’est rien. Toi c’est pas parce que t’as un nom sans aucun sens que tu sers à rien aussi !
– MAIS ! »

« Et Hareas ? Ça veut dire quoi ? »
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Grandi et élevé dans la nature, le Dalatien n'avait jamais songé que les autres créatures douées de connaissances pouvaient étudier à l'intérieur, enfermées, assises sur des bancs ou des chaises raides toute la journée. Voilà qui devait être barbant, surtout pour des enfants.

Y'a pas un âge précis, ça dépend de la personne. Parfois c'est quand on est enfant, parfois un peu plus grand.

En fonction de la profession visée, de sa difficulté ou de ses capacités personnelles. Les mages faisaient exception, puisqu'ils ne commençaient pas leur formation auprès de l'Archiviste avant d'avoir découvert leur don pour la magie, ce qui, du fait de leur âge, arrivait généralement après avoir commencé un apprentissage différent.

Mais oui, on apprend un métier, et quand on est prêt on passe un genre de test pour euh... confirmer ? Quelque chose comme ça.

Il n'avait pas les mots exacts pour expliquer les différents rituels et leurs fonctions propres, mais il pensait qu'Arnth saisirait le sens de sa phrase. Au Nevarra aussi, il devait y avoir des genres de rites de passage. Un peuple guerrier aimait forcément se défier au maniement des armes et faire ses preuves sur le champ de bataille... D'ailleurs, l'ambassadeur avait parlé d'une formation militaire obligatoire sur plusieurs années.

La remarque sur les mots le fit sourire, il savait ce qu'était un dictionnaire mais il n'en avait jamais vu. Cela dit, les Archivistes étaient bien les seuls à écrire le dalatien, alors peut-être se passaient-ils secrètement un mystérieux codex de générations en générations... jusqu'aux racines de la Dalatie ? Est-ce que les Archivistes se réunissaient lors d'Arlathvhen, tous les dix ans, pour décider des mots à employer ?

Je crois pas. Très peu de Dalatiens savent écrire la langue, alors c'est pas important qu'on ait des livres pour ça, ce sont les Archivistes qui ont ces connaissances-là, expliqua-t-il succintement.

Il espérait que l'ambassadeur n'allait pas lui demander quelles connaissances les Archivistes possédaient exactement, parce que dans le détail, il n'en savait rien. Il y avait des choses que ces derniers ne réservaient qu'à leurs Premiers apprentis, et Hareas ne s'était jamais assez intéressé à la magie pour se poser ce genre de questions. Le sens des prénoms en revanche l'intriguait vraiment, il aimait bien l'idée qu'un nom puisse signifier quelque chose dans une certaine langue, mais pas dans une autre, ou ressembler à un mot connu dans un autre idiome pourquoi pas ? C'était amusant. À peine déçu que le prénom d'Arnth n'ait pas un sens profond, il sourit à la mention de sa soeur, et du critère principal qui semblait être "si c'est joli, tant pis pour la signification !"

C'est juste comme ça que vous choisissez ? Si c'est beau ?

Il était vrai que "Mallory" sonnait bien, mais dans un clan dalatien on n'aurait jamais osé appeler son enfant "malchance". Peut-être justement parce que c'était un clan dalatien. La question suivante faisait sens, mais Hareas mit un peu de temps à répondre car il essayait de se rappeler comment ses parents avaient choisi son prénom, celui de son frère ou de sa soeur. Pour son frère, il n'en savait rien - il n'était pas encore là - mais pour sa soeur il croyait se rappeler que c'était en rapport avec le moment de sa naissance (Rasa signifiait depuis les ombres). Il visualisait vaguement la nuit, mais comme il était très jeune à ce moment-là, c'était peut-être simplement son imagination. Peut-être que leurs parents aimaient juste les prénoms dramatiques, Depuis les ombres

Celui qui enlève la peur.

Symbole de ton sacrifice nécessaire

Ce serait drôle si ce n'était pas tragique. Hareas réalisait qu'il s'était crispé à la mention de son propre nom et haussa les épaules pour relâcher la tension dans le haut de son corps. Dans ma famille on adore tout ce qui est dramatique était ce qu'il aurait pu ajouter s'ils étaient amis, mais dans cette situation ça aurait juste été bizarre et il n'aurait pas su justifier sa tentative d'humour noir. Il ajouta simplement :

Roi du feu, c'est pas si mal. Arnth, précisa-t-il. Peut-être que c'est un Névarran qui a découvert les flammes ?

Ce n'était pas parce que les blagues n'étaient pas son fort qu'il ne pouvait pas essayer. Celle-ci, au moins, ne risquait pas de choquer la sensiblité de son interlocuteur.

Sauf si les Névarrans croyaient vraiment qu'ils avaient inventé le feu, mais dans ce cas, personne ne pourrait reprocher à Hareas d'avoir commis un incident diplomatique.




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« Déjà enfant… C’est jeune. »

Impressionnant de choisir son avenir si jeune – à moins qu’on ne leur impose ? Dans une société si réduite il faut bien remplir les cases, on ne peut pas se permettre dix tanneurs en une génération – qu’importe que le senior soit le plus passionnant des enseignants. Ça expliquerait les âges variables, même si l’idée parait saugrenue à gênante à un représentant de La Société : n’y a-t-il pas des jalousies ? Des regrets ? Le socle commun sans fin de l’armée est plus rassurant, et il n’imagine pas faire de choix plus tôt… Mais pourquoi pas, si ça leur convient.

« C’est en récompense de ce test que vous recevez les vallaslins ? »

L’idée lui a toujours plu d’avoir une preuve indélébile de sa reconnaissance ; de porter fièrement et indéniablement son appartenance et son utilité. Un tatouage à même la peau, approuvé et surveillé par le clan, a plus de panache qu’une arme qui se vole ou se perd – ou s’hérite sans mérite – alors l’envie de son adolescence revient, cette fois plus proche du respect toutefois. Et avec lui, la réalisation qu’Hareas l’a passée, cette cérémonie. C’est un homme confirmé. Arnth se tient plus droit en réponse à cette pensée, une estime nouvelle dans le regard.

Il a assez de tact pour ne pas demander si lui sait écrire, d’autant que la question l’effleure sans le toucher, éclipsée par le savoir général et celui, plus concret, de son inutilité. Un dalatien lettré serait sûrement spécial, mais a-t-il besoin de ça pour apprécier ce qu’Hareas lui partage ? C’est si lointain, pour tous les deux, qu’il hoche simplement la tête, remplaçant les images de petits elfes gribouillant des bâtons dans sa tête par celle d’elfes encore plus petits griffant des dessins sur la mousse. Si libres. Sans chaises, sans livres. Seuls des rituels effacés par la mort.

« Aucun archiviste ne regrette de l’être ? »

Ils doivent se sentir bien seuls, accablés du savoir d’un peuple joyeusement ignorant.

« Oui. »

Un homme, par un autre nom, restera le même homme ; d’autres sons, une autre orthographe, méritent-ils des heures de réflexion ? Ce n’est qu’un mot qu’ils entendent chaque jour, il n’en attend rien de plus, mais la vision des elfes l’intrigue. Il n’a pas toujours été aussi pragmatique que ses ainés, lui non plus – chacun a quelques élans de poésie, après tout – alors qu’en est-il de ceux qui n’abandonnent pas et suivent leur cœur et les voix qui menacent des noms trop sombres ?

Lancer de dés – Perception 14/11 – Échec

« Celui qui enlève la peur. »

L’elfe n’a pas d’expression en répondant, sûrement trop habitué au sens pour s’y intéresser, mais ce n’est pas grave, Arnth en a pour deux. Il se tourne vers lui avec un visage rayonnant d’appréciation. Ce n’est pas du tout ce qu’il attendait, au contraire, c’est toute une prophétie ! Les traditions ont toute de suite plus de sens, et les parents tellement plus de mérite que s’ils prenaient simplement les plus jolis mots. Et puis c’est aussi flou, ça peut vouloir tout dire – non vraiment, c’est si bien trouvé ! Le lâche qui accapare la peur de tout le clan ou le héros qui la bannit, ou la personne normale qui puise simplement du courage dans la compagnie de son nom : parfait. Il a envie d’entendre tous les autres maintenant, et le cheminement qui a convaincu les adultes de les choisir, et s’assurer qu’ils sont bien aussi respectés par les enfants que par la logique. Il regrette – non, il ne regrette rien, et envoie une excuse muette à ses propres parents qui ont quand même choisi un nom parfait, mais il voit finalement le mérite du symbolisme. Comme les tomates sauvages, les dalatiens n’ont qu’une ligne directrice, un bâton pour les empêcher de s’écrouler, qui remplace les murs nevarrans.

« C’est un nom incroyable ! Est-ce que celui du clan veut aussi dire quelque chose ? »

C’est peut-être un simple adjectif, comme un nom humain ; mais « celui qui enlève la peur des pas-Tanassavir » serait si… restrictif.

« Vous devez en être fier. Et vos parents aussi, j’imagine, s’ils ne vous l’ont pas retiré, » ajoute-t-il pensivement avant que la conversation ne revienne à Arnth. Il plisse le front. « Non, je ne crois pas… ? On dit que les flammes sont les premiers mots de dieu partis en étincelles. J’imagine que ça ferait de leur roi le Créateur, conclut-il avec amusement, c’est un peu trop de responsabilité pour moi. »

Heureusement, Tylus n’avait évidemment aucune ambition du genre en piochant des lettres au hasard pour le nom de son fils, mais Mallory rira bien en le lisant. Mère aussi, s’il lui écrit ce mois et pas seulement le prochain.
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Hareas ne s'était jamais demandé si les membres de son peuple choisissaient leur voie trop jeunes. Il était évident que les mages dalatiens devaient bifurquer tardivement au moment de l'apparition de leurs capacités, et cela pouvait engendrer des frustrations, mais dans le cas de son clan il n'en avait pas vraiment entendu parler. Son propre frère lui avait semblé plutôt soulagé de ne pas avoir à devenir chasseur comme leur père - et Hareas, par effet boule de neige, n'avait été que trop heureux de devenir l'apprenti de ce dernier à la place de l'aîné de la fratrie. Mais la réaction d'Arnth le faisait réfléchir aux autres enfants. Devenaient-ils artisans en suivant la voie de leurs parents, ou chasseurs parce qu'ils étaient particulièrement discrets et patients ? Il y avait certainement une part d'inné, et peut-être une certaine pression sociale : les places étaient limitées.

Je sais pas. Beaucoup de choses sont décidées quand on est jeune, comme les unions.

On définissait les fiançailles entre deux Dalatiens alors qu'ils n'avaient même pas l'âge de comprendre ce que cela signifiait ; à côté de cela, choisir de devenir chasseur à 8 ans pour faire "comme son père" pouvait sembler facile. L'habitude forçait la normalité, et puisqu'Hareas n'avait jamais eu de raison personnelle de s'y opposer, il ne comprenait pas forcément le point de vue de son interlocuteur. Mais il comprenait qu'ils n'avaient pas la même "normalité", et cela il l'acceptait.

Les vallaslins viennent après le rite et avant l'union, expliqua-t-il. Il n'avait jamais entendu parler d'un enfant ou d'un adolescent qui aurait reçu ses vallaslins avant de confirmer sa place au sein du clan. C'est pour passer à l'âge adulte ; on choisit l'Evanuri qu'on porte pour le reste de notre vie.

Les autres rites de passage étaient spécifiques à chaque rôle, mais les vallaslins mettaient tous les membres du clan sur un pied d'égalité. Chaque Dalatien passait par ce processus très douloureux et chaque membre du clan le soutenait dans sa démarche, sans le juger s'il échouait - ce n'était pas vraiment un échec, l'initié n'était simplement pas prêt. Le souvenir de son propre rituel était gravé dans sa mémoire aussi bien que les ronces stylisées sur son visage, mais Hareas avait du mal à évaluer l'intensité de la douleur éprouvée après coup. Peut-être la veillée méditative qui précédait aidait-elle à ne pas être complètement concentré sur celle-ci. Ou peut-être n'était-elle pas si terrible en comparaison du reste. Dans les deux cas, il n'aimait pas particulièrement s'en rappeler, et le simple fait d'évoquer les Archivistes le mettait même un peu mal à l'aise.

Pourquoi ? C'est le rôle le plus honorable... mais peut-être que vous voyez les choses différemment à cause des mages ici.

Sa supposition, comme son ton, était sincère, et sincèrement intrigué, même s'il avait toujours du mal à ressentir de l'empathie pour les mages qui n'étaient pas dalatiens. Ou pour les mages tout court, en fait. Enfin, du moment qu'ils savaient se servir de leur magie, Hareas n'avait rien contre eux. Et les cercles des shemlens, aussi étranges soient-ils, semblaient remplir cette fonction. Quelque part, il ne fallait pas s'étonner qu'ils aient eu l'idée d'isoler les elfes citadins dans les bascloîtres, c'était un thème récurrent dans leur société...

Quant à son prénom, la réaction qu'il suscita chez Arnth avait de quoi le surprendre. Il ne pensait pas qu'il soit plus exceptionnel qu'un autre, mais là encore, c'était peut-être une question de différence culturelle. Hareas ignorait comment répondre à cela, heureusement la question qui suivit lui permit de reprendre contenance :

Oui, aussi. L'union de deux mots dalatiens signifiant grande joie et chemin. Quelque chose le retenait de prononcer clairement le nom de son clan, même s'il aurait pu révéler sa traduction en Commun sans se trahir. Et votre nom ?

L'ambassadeur étant une figure publique, le terrain paraissait moins glissant. Surtout si on abordait le sujet des parents. La machoire d'Hareas se crispa légèrement. Il avait la sensation d'attendre un coup qui ne venait pas : la réflexion de son interlocuteur lui arracha en fait une exclamation surprise :

Retiré ? Vous pouvez retirer des noms, vous ?

À moins que ce ne soit une expression ? Il avait du mal à déterminer le degré de sérieux de la question. Mais, enfin, il y avait bien des shemlens qui ne portaient pas de nom de famille, et des Dalatiens qui rejetaient celui de leur clan après avoir été bannis par exemple. Certains transformaient leurs prénoms en surnoms, d'ailleurs on retrouvait dans les noms des elfes citadins beaucoup d'abréviations originaires de la langue dalatienne. Mais qu'on retire à quelqu'un son prénom n'était pas un concept familier pour lui.

Je crois pas que ça se fait. C'est beau de choisir une jolie signification pour son enfant, et je pense... j'espère que mes parents seraient fiers, mais on peut pas deviner ce qu'il va devenir.

Il espérait ne pas s'attarder trop longuement sur ce sujet de conversation. Les pensées désagréables avaient la fâcheuse tendance de tourner en rond après ça... Heureusement, Hareas pouvait encore les détourner avec ses propres questions. Il était content que son interlocuteur n'ait pas mal pris son trait d'humour. Il répondait sur le même ton, amusé, et le Dalatien sourit sans pouvoir cacher son soulagement :

Ah, c'est vrai que vous aimez bien le soleil... On a un Evanuri pour ça aussi. Il désigna ses vallaslins. Il s'appelle Elgar'nan. Il aime bien le feu...

C'était peu de le dire, vu que la divinité paternelle des Elvhen avait vaincu son propre père, le Soleil, mais Hareas trouvait le parallèle amusant : Arnth et lui, liés par un seigneur du feu.




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« Oh. C’est vrai que ce n’est pas si différent. Si on peut apprendre à aimer une personne, on peut en faire autant pour une profession, » acquiesça-t-il, satisfait et rassuré. Comparé comme ça, ce n’était vraiment pas si mal. Et au fond, quelle différence avec les enfants d’artisans, hormis une chance un peu plus souple ?

La question était différente concernant les mages, et il dut y réfléchir un instant, incertain de ses sentiments face aux archivistes encore plus que les mages normaux. Il n’y pensait jamais, à vrai dire. Il lui avait simplement paru que c’était une vocation irrémédiable et pesante – comme tout mage, et pas moins que ceux enfermés au Cercle, non ?

« Certains sont honorables au Nevarra aussi, mais je ne voudrais pas être l’un d’eux pour autant. C’est particulier, quand même. » Sa voix sonnait faux, comme si elle ne lui appartenait pas. Pas du mensonge, mais il manquait… quelque chose. « D’un autre côté, ils peuvent préférer être le danger qu’être en danger. Il y a autant de raisons de regretter que d’être fier… »

Il eut soudain l’étrange impression – la révélation – qu’Hareas n’aimait pas spécialement parler de magie. Peut-être qu’à force de conversation, qui s’éternisait, il s’habituait aux subtilités du visage elfe et aux secrets de ses intonations ? Pas peu fier de la potentielle illumination, il changea de sujet – sans même, ensuite, demander les détails du nom de famille. Qu’il aurait aimé, pourtant ! Il laissa suffisamment de secondes pour qu’Hareas élabore, si l’envie en venait, sans oser l’encourager plus qu’avec un regard brillant d’anticipation… vouée à être déçue. Ce n’était pas grave, l’intérêt ne s’arrêtait pas à un mot absent !

« Oui. » Il décida que même s’il n’avait pas parlé du sien, ni demandé, l’elfe serait intéressé par le détail. « Markham veut dire frontalier. »

La surprise d’Hareas se refléta sur son visage, marée de confusion qu’il aurait été en peine d’expliquer puisqu’elle était de son fait. Les dalatiens ne retiraient-ils pas de noms aux indignes ? Si on distribuait noms et talents comme ça, on pouvait les échanger et s’en priver, non ? Ça lui paraissait si évidemment dans la logique de leur culture qu’il ne s’était pas dit que ce serait bizarre, même pour un peuple qui avait dix rituels par personne, d’en avoir un supplémentaire pour en annuler un précédent. Alors, à en croire l’exclamation de l’elfe, ils ne le faisaient pas… Étrange.

« Je – crois ? Enfin ça doit être possible ? Je veux dire, le nom ne nous appartient pas, je suppose que le prénom non plus si on n’y correspond plus ? »

Au Nevarra aussi, non ? Il n’avait connaissance de personne à qui ce serait arrivé, mais ça ne l’aurait pas étonné. Il trouva l’idée de cette menace lointaine plutôt désagréable ; qui serait-il, si ce n’était Arnth ? Ce serait une punition sacrément cruelle. Ce qui, justement, collait… bien à ceux qui tenaient tant à leur communauté. Enfin, si Hareas niait, il le croyait. C’était probablement logique, d’une façon qu’il ne voyait pas. Et puis, c’était rassurant de se dire que même différent du plan, on pouvait rendre ses parents fiers.

« Ooh. C’est le vôtre ? » Soit le geste indiquait les vallaslins associées, soit il rappelait juste ce qu’était un Evanuri – dans le doute, il préférait demander. « J’aime bien. »

Il se demandait surtout si les dalatiens le voyaient dans les soleils chantristes, ou si leur dieu s’en tenait à celui du ciel. Malheureusement, une question un peu alambiquée pour vouloir la transposer en commun maintenant. Puis il avait soif.

Il décrocha la petite gourde de sa ceinture et but quelques gorgées.

« Vous en voulez ? »
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On pouvait apprendre à aimer, oui - une personne, une profession. Peut-être ne comprenait-on pas toujours le choix que faisaient nos aînés pour nous. Les unions, comme les apprentissages parfois, n'impliquaient pas de sentiments au premier abord. Elles étaient longuement réfléchies, pour espérer tirer le meilleur parti de chacun - et plus pragmatiquement pour éviter de mêler accidentellement les liens du sang. Si Hareas n'avait jamais aimé sa fiancée de longue date comme il avait vu ses parents s'aimer, il ne doutait pas qu'ils auraient fait un couple très bien accordé tant dans leurs décisions que dans l'harmonie de leurs personnalités respectives. De la même façon, on pouvait s'adapter à sa profession. Hareas n'avait pas choisi de devenir assassin par passion - contrairement à la chasse. Même s'il en retirait certaines... similitudes. Il avait eu de la chance de pouvoir choisir sa voie, dans les deux cas. Pas comme les mages.

C'est particulier, quand même, disait Arnth, et le Dalatien hocha la tête, machinalement, presque distraitement.

Étrange destin que celui des mages, qu'ils soient humains ou dalatiens, condamnés au Cercle ou libres de pratiquer fièrement à Tevinter... sans parler des Apostats. Hareas n'aimait pas les Apostats. Comment pouvait-on faire confiance à ceux qui choisissaient d'être le danger, comme disait son interlocuteur ? Il fut soulagé quand celui-ci ne développa pas davantage son opinion sur le sujet. Il était resté relativement neutre, mais s'il s'était avéré être un fervent défenseur de la magie, Hareas n'aurait pas pu retenir une grimace pour le rester de la conversation. Cela aurait été gênant.

Frontière ? répéta l'elfe, songeur.

Peut-être que la famille Markham venait du fin fond du Nevarra, près d'Orlaïs ou Tevinter, ou les deux. Pris entre les deux puissants empires ? Pas une position rêvée... Mais peut-être il y avait-il une certaine logique à ce que son représentant ici présent soit ambassadeur, si sa famille était habituée à ses voisins ? Hareas n'osa pas poser la question, qui lui semblait trop complexe - comme tout ce qui touchait à la politique. Il se contenta de hocher la tête, ainsi que lorsque Arnth lui confirma que les noms comme les prénoms pouvaient être retirés.

Ils ne nous appartiennent pas.

C'était une idée à laquelle il n'avait jamais pensé. À qui appartenaient-ils, dans ce cas ? Hareas avait toujours cru que, même sans avoir eu son mot à dire, son prénom représentait ce qu'il était. C'était d'autant plus vrai pour un Dalatien, peuple qui chérissait particulièrement ses racines, et tout ce qui pouvait le rattacher à un passé plus glorieux. Le chasseur avait accepté son prénom comme il avait adopté Elgar'nan dans sa vie d'adulte, et il se demandait : si je ne suis pas Hareas, qui suis-je ?

Oui. Dans la croyance dalatienne, c'est le parent des autres Evanuris, avec Mythal, élabora-t-il un peu.

Cette fois, cela ne le gênait pas d'entrer dans les détails, même s'il avait déjà beaucoup parlé. Aussi, lorsque son interlocuteur lui proposa de partager sa gourde d'eau, l'elfe accepta volontiers. Il renifla discrètement avant de boire, juste pour être sûr, parce qu'il s'était déjà fait avoir par le passé - heureusement, ce n'était pas de l'alcool - et remercia l'étranger. Il n'avait malheureusement rien à lui offrir en échange, n'étant pas venu aussi préparé que lui, mais il ne s'attendait pas à passer autant de temps à discuter avec quelqu'un ce jour-là. Ni à partager son eau. Combien de minutes s'écoulèrent-elles encore avant que ces deux inconnus, réunis par le hasard, ne réalisent qu'ils avaient trop parlé, que le temps avait trop filé, et qu'il était l'heure pour chacun de s'en retourner d'où il venait ? Hareas n'en avait aucune idée, mais il savait qu'il ne voulait pas que cette deuxième rencontre soit la dernière. Alors avant de quitter l'ambassadeur du Nevarra, il le remercia pour la discussion. Et, puisque ce dernier avait proposé de garder l'oeil ouvert dans le cas où il croiserait le Dalatien qu'Hareas cherchait, le chasseur lui précisa qu'il pourrait toujours le trouver dans ce même Clattercraft s'il découvrait quelque chose.

Ou si vous avez juste envie de discuter, ajouta-t-il avec un sourire avant de s'en aller, ravi de s'être fait un nouvel ami.

Fin



Hareas se débrouille en Commun en #cb4154 et parle Dalatien en #8fbc8f.
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Aux âmes égarées | Arnth & Hareas