Type de RP Flashback
Chapitre concerné Préludes
Date du sujet 16 Gardien 5:08
Participants Mélisandre O'Hara, @Fannie de Crassilliot
TW aucun
Résumé Un peu moins d'un mois après la naissance de sa fille, Mélisandre invite Fannie pour la lui présenter et se relancer dans la vie sociale.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>16 Gardien 5:08</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t2101-les-filles-c-est-bien-aussi">Les filles, c'est bien aussi</a></li></ul><p><u>Mélisandre O'Hara, @"Fannie de Crassilliot"</u> Un peu moins d'un mois après la naissance de sa fille, Mélisandre invite Fannie pour la lui présenter et se relancer dans la vie sociale.</p>[/code]

Je suis le domestique avec un air absent alors qu’il m’emmène à travers les méandres de la demeure des O’Hara. Mélisandre et moi avons eu l’occasion de nous revoir depuis notre première rencontre, notamment à l’occasion de son mariage, mais je lui ai laissé la paix pendant les derniers mois de sa grossesse. Je pense m’être suffisamment faite comprendre pour que la jeune femme soit bien consciente que si je ne souhaitais pas m’imposer pendant ces moments plus généralement réservés à la famille, je restais à l’écoute si elle avait besoin de moi.

Une courte missive près d’un mois après la naissance du poupon n’avait donc rien de surprenant. J’étais même plutôt enthousiaste à l’idée de revoir Mélisandre, probablement changée par la maternité, et de rencontrer la petite créature qu’elle et son mari ont créé.

Mais il a fallu que Jean-Floribert me mette de mauvaise humeur.

Je profite donc du court trajet pour me vider l’esprit. Mon hôte ne mérite pas le retour de flammes, rien de tout cela n’est sa faute.

J’avais tellement hâte d’être cet après-midi en réalité. Solange et moi avons longuement réfléchi à ma toilette: quelque chose de raffiné tout en étant subtile afin de ne pas éclipser la jeune mère et son bébé. Je suis donc engoncée dans une très belle mais relativement simple robe rose poudré, et mon chignon non plus n’a rien d’extravagant.

Quand je suis enfin introduite auprès de Mélisandre, mon expression est revenue à la normal et j’entre dans la pièce comme à mon habitude: comme si l’endroit m’appartenait.

« Mélisandre, ma très chère… Vous êtes ra.di.euse. »

Je m’avance pour prendre les mains de la jeune femme dans les miennes.

« Toutes mes félicitations. J’ai hâte de rencontrer votre petit trésor. »

C’est vrai.

« Le Duc n’a malheureusement pas pu m’accompagner. Il a été retenu par des affaires urgentes juste avant notre départ. »

C’est vrai aussi.

« Il vous présente ses plus sincères excuses. »

C’est faux. Et le fourbe a essayé de m’empêcher de venir en plus. Quelque chose comme quoi mon devoir devrait aller à mes compatriotes avant de parler poupées et chiffons. Il ne manque pas d’air, vraiment… Mais soit, j’ai promis de ne plus y penser. Je suis là pour Mélisandre. Mon regard se fait plus inquisiteur.

« Comment allez-vous? »

Le Créateur sait que la maternité peut être un changement… compliqué.

La remarque sur Jean-Floribert m’arrache un vague mouvement de main destiné à chasser toutes pensées concernant mon mari. Ce n’est heureusement pas bien difficile de l’oublier quand le ‘bien’ de Mélisandre me semble un peu court. La jeune femme ne devait pas aller si bien que cela… Mais je n’ai pas particulièrement envie de creuser dans l’intimité de Mélisandre si vite donc… Elle échappera aux questions indélicates. Pour cette fois.

Puis l’enthousiasme de la jeune mère est beau à voir et a le don de me distraire. Je m’approche doucement du petit duo.

« Effectivement, elle est parfaite. Vous avez très bien travaillé. »

Mon sourire est légèrement amusé alors que je laisse la jeune mère enchaîner.

Aisling? Plutôt bien choisi. Juste ce qu’il faut d’originalité. J’apprécie.

Je concède alors avec une douceur que je ne m’autorise que très rarement:

« La maternité vous sied, Mélisandre… »

À la mention de thé, j’hoche doucement de la tête mais fais signe au domestique de ne pas s’en occuper.

« Vous ne m’embêtez certainement pas, ma chère. »

Puis j’ajoute à destination de l’employé, avec un brin d’humour : « Vous pouvez nous laisser. Nous devrions pouvoir nous en sortir, à deux avec un plateau de thé. »

En réalité, j’aimerais bien être un peu seule avec Mélisandre et le bébé. Je n’ai pas souvent l’occasion de voir des enfants, il faut dire…

Je sers alors deux tasses de thé  et sirote la mienne tout en répondant la jeune mère.

« Tout va bien même si je dois avouer que la scène mondaine manque un peu de distraction cette année… Pendant un moment, j’ai espéré que les Nolan nous fournissent enfin un sujet de discussion mais il semblerait que ce cher Alban ait fait disparaître la bonne avant que la rumeur ne se répande suffisamment. »

J’appuie ma remarque déçue d’un regard entendu. Et puis je m’approche à nouveau des deux demoiselles O’Hara. Mélisandre a raison, on ne peut pas encore en dire grand chose, de la plus petite des deux. Les yeux noirs du père, une teinte de cheveux encore indescriptible, des traits ronds de poupons. Un potentiel encore à découvrir.

« Je peux? », osé-je alors, mes yeux gris un peu adoucis posés sur la petite Aisling.

« Bien sûr, ma chère, je suis sûre… Je n’ai pas d’enfants à moi, je dois donc bien me satisfaire de ceux des autres. Alors, vantez-vous seulement, de votre réussite et toutes les qualités de votre petite princesse. Vous l’avez mérité. »

Je suis rarement si douce mais seule avec Mélisandre et la petite Aisling dans le salon des O’Hara, je peux bien me le permettre. Personne pour en être témoin à part le petit Oiseau en qui j’ai toute confiance.

Mes yeux s’éclairent à la confirmation de Cait.

« Ah, c’est ce que j’ai entendu dire également… Il semblerait que les informations de votre belle-sœur soient fiables. Alban a agi vite, dès que la femme de chambre de son épouse a eu des doutes, semble-t-il, et que la bonne a commencé à faire de son nez, comme si elle allait mener le reste du service à la baguette... Alban a pris la décision de l’écarter avant que Deirdre n’ait le temps de faire un scandale. Mais voila un cadeau qui pourrait bien retrouver le chemin de la maison des Nolan d’ici quinze ou vingt ans… »

Mélisandre donne alors son accord et j’ai un doux sourire sur le visage. J’étends des mains assurées et prends le bébé dans des bras sûrs. La petite tête bien sécurisée dans le creux de mon coude, j’observe le petit visage angélique.

Oh, ce n’est pas mon premier bébé. Et c’est malheureusement un de mes points faibles, après plus de dix ans à ne plus exercer mon métier… Mh…

Les petits doigts se serrent autour de mon index et je passe à l’orlésien.

« Bienvenue, Mademoiselle Aisling. C’est un plaisir de vous rencontrer. Je sens que nous allons bien nous entendre, vous et moi. Vous avez bien des choses à apprendre et j’espère que votre maman me fera le plaisir de me laisser l’aider, à l’occasion. »

Je renvoie un petit sourire amusé à Mélisandre avant de repasser à la langue commune.

« Vous allez avoir du travail, ma chère, mais je vous sens très capable. Et ne vous inquiétez pas pour la scène mondaine havenoise, elle vous attend. Oh, bien sûr, il y a eu ce petit… aléa, au bal des O’Dea, la semaine dernière. Nous devions être en petit comité posé, et voila que leur fils a débarqué avec toute une bande de jeunes nobles déjà en état d’ébriété… Je vous laisse imaginer le… chaos. Oui, chaos, c’est le mot. »  

Mon sourire s’accentue alors que je berce légèrement la nouvelle venue.

Mes yeux se posent sur l’adorable poupon.

« Bien sûr que je viendrai vous voir… Je ne manquerai la pousse d’une si jolie plante pour rien au monde. »

J’incline la tête à la suite.

« Une femme bafouée n’est jamais à prendre à la légère. », confirmé-je au sujet de Deirdre.

La tension chez Mélisandre ne m’échappe pas alors qu’Aisling change de bras et je lui adresse un regard très légèrement moqueur. C’est un peu risible, que la maman poule ait peur que la Barde fasse tomber le nourrisson. Mais c’est aussi terriblement mignon.

Je me rends aussi bien compte que Mélisandre recommence tout juste à recevoir et que peu de bras étrangers à la famille ont dû voir passer la petite princesse à ce jour. Ça doit être compliqué pour la jeune mère d’ainsi confier son enfant. Oh, peut-être même que je suis la première. Voila qui serait flatteur.

« Bien sûr qu’elle m’aime bien, c’est tout naturel! », fais-je comme une évidence et une pointe d’humour dans la voix. « C’est réciproque. »

J’hoche la tête aux commentaires de Mélisandre sur le bal des O’Dea puis prête une oreille plus attentive à la demande de la jeune Dame. Mes yeux gris se posent sur elle tandis que je considère la question. L’engagement. Nous sommes deux dames de la noblesse, ce genre de promesses valent quelque chose, même si ce n’est que pour l’apprentissage d’une langue.

Je reporte mon attention sur le poupon, jouant de mes doigts fins avec les siens.

« C’est décidé, Mademoiselle Aisling, je serai votre marraine d’orlésien. » Professeur fait si… sérieux. « Nous apprendrons d’enchanteresses berceuses et puis de belles histoires, de doux poèmes, d’originales fables… Nous chanterons même. », fais-je en orlésien.

Je relève les yeux sur Mélisandre, confiante. Et d’apparence pas du tout dérangée à l’idée d’avoir promis une partie de mon temps si précieux à enseigner ma langue maternelle à la petite O’Hara. Mais bon… Elle vient de naître. J’ai le temps de voir venir. Quelques années même.

« Quand le temps sera venu, je prendrai l’habitude de lui parler orlésien, et nous lui demanderons d’essayer de me répondre de la même façon. Il parait que c’est la meilleure façon d’apprendre. », complété-je pour Mélisandre.

« Comment se porte Cian? Son rôle de père lui convient-il? Sur une échelle de un à dix, à quel point est-il fier? », demandé-je ainsi, toujours avec légèreté.