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Le prix des autres - Toderick

Victor Donnall
Victor Donnall
Conseiller du Prince
Haut-Juge de Starkhaven
Conseiller du Prince  Haut-Juge de Starkhaven
Victor Donnall
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 34 ans
Pronom.s personnage : Il
Origine : Starkhaven, dans les palais de la cité-état
Occupation : Seigneur de la famille Donnall, Haut-Juge de Starkhaven, Conseiller aux affaires courantes.
Localisation : Dans son bureau
Pseudo : ITW
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : DR
Date d'inscription : 14/08/2023
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Attributs : CC : 10/10 CT : 10/10 .End : 13/13 For : 10/10 Perc : 19/19 Ag : 7/7 Vol : 17/17 Ch : 19/19
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Le prix des autresCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet 10 Réconfort 5 : 13
Participants Victor Donnall, Toderick Beaujard
TW Torture, Mort, Manipulation psychologique.
Résumé Victor a convoqué Toderick pour évoquer de vieux souvenirs de la Guerre des Rats.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>10 Réconfort 5 : 13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Le prix des autres</a></li></ul><p><u>Victor Donnall, Toderick Beaujard.</u> Victor a convoqué Toderick pour évoquer de vieux souvenirs de la Guerre des Rats..</p>[/code]

Victor Donnall
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L’hôtel des Donnall dans leur fief du Goldenhead n’avait pas la pompe de celui qui trônait au Mealluaine. Victor avait toujours préféré y travailler, pour son aspect discret et la rusticité de l’ensemble, mais il avait aussi pleinement conscience que les apparences imposaient une demeure à la hauteur de son nom – sans compter que son épouse aurait détesté s’installer en dehors du Mealluaine pour y élever leurs enfants. Mais il appréciait de retrouver l’endroit régulièrement, qui portait infiniment plus sa marque. Et dans lequel il pouvait vaquer à certaines occupations qui auraient un rien juré avec son intérieur. Certaines tâches étaient très difficiles à ravoir sur du marbre blanc. Ainsi, il appréciait recevoir, comme présentement, les doléances de ses locataires au sein même du quartier qui les abritait, pour marquer sa proximité comme sa surveillance. Victor écoutait avec attention, prenait des notes dans un de ses innombrables carnets, souriait avec douceur à ses interlocuteurs, avant de trancher en quelques mots. Et s’il était connu comme relativement clément, il n’oubliait jamais de recouvrer ses dettes, d’une manière ou d’une autre. En la matière, son imagination n’avait que peu de limites. Mais il réfutait farouchement l’idée qu’il soit intéressé en la matière. Comme lorsqu’il siégeait en tant que juge, il s’efforçait de jauger aussi honnêtement que possible les situations, et de porter des arrêts qui soient, à la lumière des éléments, les plus justes. Sa probité avait toujours été son honneur, et il le portait farouchement en bandoulière. Pour autant, toute situation devait avoir une conclusion … et toute clémence, un juste rappel de ce qu’il en avait coûté.

Une fois les requérants du jour reçus, Victor consigna quelques notes dans son carnet rouge avant de rejoindre une pièce à l’étage qu’il affectionnait tout particulièrement. Là, il se cala dans le fauteuil et contempla, un instant, le tableau qui se trouvait au mur. Il s’agissait d’une représentation allégorique de la Main de Justice. C’était celui qui s’était trouvé, des années durant, dans son office de juge. C’était celui qu’avaient contemplé nombre d’accusés tandis qu’il leur lisait patiemment les actes d’accusation et menait ses interrogatoires – du moins, la partie la moins salissante. Le tableau présentait une femme parée du sceptre qui surplombait un lac dans lequel étaient reflétés des visages suppliants. Sur le côté, un immense arbre, un tilleul, occupait l’autre partie de l’œuvre, tandis que plusieurs vanités se tenaient à son pied, une chandelle allumée surplombant la plus grande.

« Messerah, l’homme est arrivé. »

« Bien. Amenez-le ici. »

Le garde s’éclipsa, laissant Victor contempler encore un peu le tableau. Il entendit, de dos, les pas derrière lui. Sans se retourner – l’eut-il voulu qu’il n’aurait pu y parvenir – sa voix tout aussi douce qu’à l’époque, et s’exprimant distinctement en nevarran.

« Ser Beaujard, je suis ravi de vous revoir. »

Il doutait que le plaisir fut partagé. Toujours de dos, Victor fit un signe de sa main gantée en désignant le fauteuil disposé à ses côtés – tout aussi moelleux et enveloppant, autant qu’une cage. Il avait toujours aimé recevoir de cette façon, manière de démontrer à ses interlocuteurs qu’il était le plein et entier maître des lieux, et de savourer leur impuissance. Que pouvaient-ils faire ? Un geste, et une épée leur passerait au travers du corps en un rien de temps. Le Donnall était incapable de se défendre, et pourtant, il tenait leurs vies entre ses mains, et il lui importait que tout un chacun le sache. Quand enfin, Beaujard se fut assis, Victor tourna sa tête vers lui, et sourit aimablement :

« Mettez-vous à l’aise, je vous en prie.

Une bière nevarrane ? L’on m’en a dit le plus grand bien. »


Face à Toderick, une choppe frappée de l’emblème d’une auberge qu’il devait connaître. Un endroit charmant du Clayrak. Où une troupe aimait à venir souvent. Quelle pitié, que la plupart de ses membres aient orné si longtemps la potence de Starkhaven. Sa main se referma sur le pommeau de la canne logé entre ses jambes, comme un serpent dont il aurait caressé la tête avant qu’il ne morde sa proie. Cette dernière était une des préférées, un modèle en bois dur de noyer surmonter d’un élégant pommeau plat en argent, sur lequel était gravé un glaive.

C’était la canne qu’il portait le plus souvent, lors des interrogatoires.

« Je vois que vous vous portez bien. La liberté vous sied, Ser."
Toderick Beaujard
Toderick Beaujard
Lieutenant des Dragons de Rubis
Lieutenant des Dragons de Rubis
Toderick Beaujard
Personnage
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Peuple : humain
Âge : 38 ans
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Origine : Combrelande (Nevarra)
Occupation : lieutenant des Dragons de Rubis, duelliste, comédien, chanteur (passion luth), alias La Tuile (TM)
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Attributs : CC : 18/18 CT : 10/10 End : 14/14 For : 15/15 Perc : 15/15 Ag : 19/19 Vol : 12/12 Ch : 12/12
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Le prix des autres"En politique, il n'y a pas de traîtres, il n'y a que des perdants."

Le mot, énigmatique, aurait pu se perdre dans le coin d'une tente mal ordonnée, comme la menace en l'air d'un époux courroucé. Voilà longtemps que Toderick Beaujard n'avait pas reçu de menaces par écrit, mais elles ne lui étaient pas inhabituelles et il aurait traité la missive comme n'importe quel avertissement anonyme si elle n'avait pas été amenée par un messager étranger au campement et cachetée d'un symbole bien connu. Voilà longtemps que Toderick Beaujard ne l'avait pas vu. Et si les lettres soigneusement tracées sur le parchemin ne faisaient aucun sens pour elles-mêmes, le croquis qui tenait lieu de paraphe était on ne pouvait plus clair.

Rat.

Tod froissa le papier avant que sa main ne se prenne à trembler et enfila son pourpoint bordeaux par-dessus sa chemise à manches bouffantes, tenue somme toute habituelle de ses soirées d'été. Seul Rory s'étonna qu'il sorte sans son luth et l'épée au fourreau. Le messager attendait à côté. Tod le désigna d'un geste en s'adressant au petit garçon :

"Je sors en ville avec mon ami, et non, tu ne peux pas m'accompagner. Profites plutôt de ta soirée, je te laisserai dormir demain matin", ajouta-t-il pour tuer toute protestation dans l'oeuf.

Rory sauta sur ses pieds d'un air ravi, puis lança un dernier regard à "l'ami" avant de rejoindre le groupe de mercenaires qui s'était installé devant le feu de camp pour boire, jouer et chanter toute la nuit. Tod les contourna largement, sans prendre la peine de s'arrêter aux écuries pour emmener Obsidienne. De toute manière, il préférait marcher. Il avait besoin de temps pour réfléchir, et il ne pouvait pas repousser le rendez-vous au lendemain. L'homme dont le sceau ornait la missive à présent froissée au fond de sa poche, quoi que patient, n'attendrait probablement pas aussi longtemps.

Il ne décrocha pas un mot avant son arrivée, et même si le bâtiment lui semblait vaguement familier vu de l'extérieur, il était certain de n'y avoir jamais mis les pieds. On le fit attendre quelques minutes, avant de le guider dans une pièce à l'étage. Tandis qu'il montait les escaliers, Tod regretta de n'avoir pas emmené son luth. Il ne savait jamais quoi faire de ses mains lorsqu'il était nerveux, et il n'avait que le pommeau de son épée sur laquelle tapoter. Il replia volontairement ses deux bras dans le dos lorsque le messager ouvrit la porte d'un petit salon, s'inclina légèrement pour le remercier, avant de se tourner vers la raison de sa venue.

Au lieu de son hôte, son regard se posa d'abord sur un énorme tableau, qui faisait face à la porte par laquelle on venait de le faire entrer. Cette vision le coupa dans son élan, quoi qu'il eut souhaité dire en s'avançant, et il s'arrêta à quelques pas de la porte alors que celle-ci se refermait dans son dos dans un grincement discret. Les yeux de Tod avaient reconnu le tableau tout de suite, mais il fallut un petit peu plus de temps à son esprit pour se rappeler ce qu'il signifiait, et où il l'avait déjà vu. Il n'était pas au même endroit que la dernière fois. Lorsque la voix s'éleva devant lui, tirant brutalement Tod de ses souvenirs, il en eut presque le souffle coupé. Son pouls, calme jusque là, s'accéléra légèrement, et son coeur se mit à battre au rythme d'une mélodie qu'il pensait oubliée. Une chanson qui ne présageait rien de bon.

"Ser Beaujard, je suis ravi de vous revoir."

Il paraît névarran, bien sûr, ce qui était tout aussi détestable que le son de sa voix. Tod ouvrit la bouche pour répondre, en Commun ou en névarran, sur le moment il ne savait pas, mais rien ne sortit. Au revoir aurait été sa première réaction, mais il ne pouvait décemment pas tourner le dos, comme il se trouvait tout à fait incapable d'avancer. Son hôte fit un signe de la main et, aussi humiliant fût-il, Tod y obéit, son corps de soldat bien entraîné réagissant probablement plus vite que son cerveau, ou son instinct de survie. Le lieutenant des Dragons se glissa d'un pas raide entre les deux fauteuils, considéra silencieusement son hôte quelques secondes, avant de prendre place. La vue de la canne avait fini de lui rendre tous ses esprits, et de le convaincre qu'il était dans son intérêt de suivre le mouvement. Pour le moment.

"Messer Donnall..."

Tod se racla la gorge. Ce fichu siège était extrêmement confortable, il le détestait déjà, tout comme il détestait le sens de l'hospitalité de son hôte. Ses yeux se posèrent brièvement sur la choppe de bière, frappée d'une colombe. Il eut un haut le coeur, qu'il dissimula en la saisissant dans le mouvement suivant. Il examina prudemment son contenu. Fort heureusement, sa main ne tremblait pas. Comme c'est touchant, vous n'auriez pas dû faire cet effort, je me contente de peu vous savez...  Tod n'était pas certain que le sarcasme soit une entrée en matière appropriée, en revanche, il était certain qu'il ferait plus qu'avoir un haut le coeur s'il buvait une seule gorgée de cette bière probablement excellente.

Si son malaise était naturellement perceptible - Toderick Beaujard ne pouvait pas rester muet si longtemps sans se trahir - il était hors de question pour lui d'exprimer autre chose que de la prudence, bien naturelle, à ce stade. Une suite de menaces aussi subtiles qu'évidentes, tant elles était dirigées contre sa personne, et contre elle uniquement - il aurait presque pu se sentir flatté de tant d'attentions - ne pouvait signifier qu'une chose. Sa simple présence ne pouvait signifier qu'une chose.

Victor Donnall avait décidé de se rappeler à son bon souvenir, et cela ne signifiait qu'une seule chose.

Maintenant que cette chose était évidente, et que son mutisme rendait sa conclusion tout aussi évidente pour son interlocuteur, Toderick Beaujard rangea sagement son sarcasme et ses plaisanteries à l'endroit où il avait laissé son luth et se tourna vers son hôte, sa choppe toujours dans les mains, comme s'il attendait poliment que l'autre se joigne à lui pour trinquer. Naturellement, il le laissa s'exprimer en premier. Ce n'était pas comme s'il lui laisserait le choix, et Tod préférait en entendre le plus possible avant de parler, afin de savoir sur quel pied danser.

Le conseiller Donnall n'exprimait aucune animosité dans ses paroles ou dans son ton, ni dans ses gestes d'ailleurs - un sursaut de dégoût s'empara de Tod lorsqu'il fit l'erreur de glisser son regard sur sa canne brillante et tordue comme les méandres de son esprit fourbe et...

Inspire, Toderick.

Par la Grâce d'Andrasté et ses seize années de formation dans la troupe qui était la raison de sa présence en ces lieux, Tod parvint à invoquer un sourire qui aurait pu transmettre de l'amusement si son regard n'était pas aussi soucieux. Il n'arrivait pas à ordonner à ses sourcils de ne pas se froncer constamment, dès que Victor Donnal ouvrait la bouche en vérité, ce qui lui donnait l'air embarrassé.

Allons, il joue les hôtes polis. Ce n'est qu'un rôle comme un autre. Entrer dans le décor que le juge Donnall avait dressé pour lui, s'enfiler dans le costume qu'on lui tendait et monter sur scène ? Rien qu'il n'avait déjà joué auparavant. Lorsque son interlocuteur mentionna sa liberté, Toderick prit un air pensif, et une brève inspiration. Si Victor lui donnait de la politesse, Toderick allait faire de même en retour, avec sa bonne humeur habituelle. Le rôle choisit, ne lui restait qu'à se lancer. Son sourire vacilla une ou deux fois sur ses lèvres, incertain, mais sa voix avait retrouvé son chemin à travers sa gorge précédemment nouée :

"Il eut été idiot de ma part de ne pas en profiter, messer... mais je suis surpris que vous ne m'ayez pas invité plus tôt." Il regarda autour de lui, comme s'il appréciait la décoration. Le décor. Le tableau. Son sourire s'étrécit dans un coin lorsque ses yeux se posèrent à nouveau sur son interlocuteur - sur le haut de son corps, plus précisément : "Vous n'avez pas perdu de temps non plus, de votre côté, et le nom des Donnall résonne de plus en plus entre les murs de cette cité depuis que son fier héritier a pris sa place au Conseil. Mes condoléances pour votre épouse, au fait."

Il baissa les yeux et la voix sur la dernière phrase. Toderick Beaujard était si bon comédien qu'il pouvait aisément feindre une sincère affliction, mais ce soir-là il ne visait pas un rôle obséquieux, juste poli et respectueux. Presque honnête, même. Aussi avait-il l'air désolé, mais très brièvement. Son regard accrocha la fichue choppe à la fichue colombe. Peut-être, oui peut-être, aurait-il besoin de cette bière pour s'hydrater d'une gorgée avant de continuer. Il n'était pas certain que le conseiller Donnall accèderait à sa requête s'il lui demandait quelque chose de bien plus fort.





Toderick chante en goldenrod
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TW : Chasse, masculinité toxique

Un jour, alors qu’il était enfant, Victor avait dû subir une longue logorrhée paternelle sur la chasse que le seigneur de la famille Donnall avait eu le bon plaisir d’organiser durant la journée. Déjà perplexe sur l’intérêt de la chose, le gamin s’était sincèrement interrogé lorsque son père, dans une longue tirade, avait décrit toute la beauté de la poursuite, regrettant pratiquement la mise à mort de la bête. Enfin, tout cela était bien fait pour cela, non ? C’était l’objectif final, tout de même. Le garçon n’avait pu retenir sa question, naive. Il se souviendrait longuement du rire de son géniteur, comme s’il avait éructé la phrase la plus stupide du monde, avant de l’écarter comme si elle n’avait été qu’un vulgaire moucheron, d’un simple et méprisant : « Que t’importe. C’est un vrai plaisir d’homme, et tu n’y prendras jamais part. » Le tout jeune garçon avait reçu le soufflet et n’avait plus bronché, subissant de temps en temps les piques de son père durant le dîner, qui avait décidément trouvé l’incartade très drôle. Il revoyait sa grand-mère, les yeux plissés, jauger fils et petit-fils, avant, une fois l’ensemble débarrassé et tout le monde retiré, d’emmener Victor dans sa chambre avec l’aide d’un serviteur. Le marmot, une fois péniblement arrivé à son but, avait réitéré son interrogation. Celle qui était née princesse de Starkhaven avait soupiré, avant de simplement lâcher :

« Un chasseur prend son plaisir dans la traque. S’il est méthodique, la mise à mort n’est plus qu’une formalité. »

A l’époque, le garçon avait trouvé cela d’une cruauté terrible. Désormais ? Oh, il trouvait toujours que la chasse était un amusement barbare et sans intérêt. Mais il comprenait cette jouissance étrange, tue, qui prenait lorsque l’on tissait lentement sa toile vers une proie, qu’on l’asphyxiait doucement. Victor aurait eu du mal à le nier : il y avait là un plaisir malsain que donnait le pouvoir sur autrui. Cela faisait longtemps qu’il avait arrêté de le nier. Il y avait quelque chose de vertigineux, à tenir une vie entre ses mains, à mesurer ce qu’un mot pouvait changer sur une existence entière. Ils étaient rares, ceux à pouvoir se targuer d’avoir leurs paroles aussi performatives que leurs actes. De par sa position, le Haut-Juge avait la chance d’être de ces hommes. Il observa, gourmand, son invité se diriger vers le fauteuil, s’y asseoir, tenter de se caler, jeter des regards autour de lui, vers le tableau, vers la chope, vers lui à nouveau … Raison de plus pour ne donner un tel pouvoir qu’à ceux suffisamment maître d’eux-mêmes pour l’utiliser convenablement.

Au moins, Toderick Beaujard avait un élément pour lui : il était intelligent. Ou du moins, pas suffisamment idiot pour tenter de marcher en terrain conquis, comme certains avaient eu la bêtise de le faire. Et Victor Donnall avait horreur des imbéciles. Comme il le disait souvent, son temps était compté, et s’il prenait la peine de convoquer une personne dans son bureau personnel … ce n’était pas pour rien. Et cela ne partait pas de rien. Que chacun accepte cet état de fait plutôt que de faire semblant, et les choses seraient plus aisées. Moins douloureuses également. Le mercenaire avait également le bon goût de garder sa contenance. Non pas que Victor ait quelque chose contre les pleurs, mais enfin, si tôt, cela risquait de tâcher le tapis et de lui ôter le plaisir d’une conversation.

Le sourire de Victor s’agrandit : effectivement, son invité était intelligent. En fin amateur, il apprécia l’ouverture, qui soulignait donc que chacun savait, à mot couvert, de quoi il serait sans doute question. Il salua mentalement la chute : complimenter un homme sur son succès et lui adresser les condoléances pour la mort de son épouse dans la même lancée, c’était osé. Mais admirable. Manière de signifier que Toderick aussi, avait gardé un vague œil sur le nom de son juge – comme beaucoup, en vérité, le Donnall en avait conscience. Le Haut-Juge apprécia presque la délicatesse de la subtile tentative de déstabilisation. Son majeur caressa lentement le pommeau de sa canne.

« Je vous remercie pour vos condoléances, vous qui êtes sensible aux destins malheureux. »

Le ton était d’une douceur de nacre, mais perçait un voile d’ironie en reprenant l’une des nombreuses formules utilisées pour qualifier pudiquement ce qui arrivait aux femmes et hommes dénoncés – et exécutés.

« Et pour le reste … ne vous avais-je point dit, avant que nous ne nous quittions, que patience et travail étaient deux grandes vertus, et que j’attendais que vous usiez de la seconde comme j’userai de la première avec tout l’enthousiasme requis ? »

Un parallèle amusant traversa l’esprit de Victor, qui s’autorisa une demi-seconde pour y songer : en vérité, les deux hommes avaient finalement été aussi patients et travailleurs l’un que l’autre. Toderick s’était apparemment rangé, suffisamment pour devenir un gradé de la plus grande bande de mercenaire locale, et in fine armée privée du Prince. C’était un destin tout ce qu’il y avait de plus honorable, pour qui était sorti des geôles de Starkhaven pour avoir frayé avec les mauvaises personnes. Comme quoi, le Haut-Juge avait eu raison de parier sur lui. A vrai dire, il avait même très largement dépassé ses attentes. Raison de plus pour récolter sa dette maintenant. Portant sa choppe de bière à ses lèvres, Victor les y trempa avant de demander, affable :

« Je vous confirme, elle est excellente, vous devriez y faire honneur. »

Une délicieuse cuvée, réellement. Satisfait, le Donnall se cala dans son fauteuil, avant de lâcher posément, après un silence qu’il trouvât – lui – plutôt agréable :

« J’ai constaté que mon mot vous avait très vite rappelé des souvenirs, Messer Beaujard. J’en suis fort aise, cela m’évite d’être plus direct. »

C’eut été fort discourtois de ne pas comprendre ou de le faire attendre, après tout.

« Avez-vous une idée de la raison pour laquelle, justement, je vous ai fait parvenir cette invitation ? »
Toderick Beaujard
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Lieutenant des Dragons de Rubis
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Le regard poliment baissé de Tod capta un mouvement à la périphérie de sa vision. Toujours cette fichue canne. Et cette ironie qui couvait sous ce ton faussement doucereux… Si le mercenaire parvint à conserver son masque calme, ce n’était que de justesse. La vision de la canne de Victor Donnall – non, juste sa voix en fait – suffisait à faire remonter un frisson de dégoût le long de sa colonne vertébrale. Il devait se contrôler. S’il laissait ce ton odieusement mielleux le ramener à leurs souvenirs communs, il risquait d’en faire des cauchemars pendant des semaines. Car cette vieille promesse que le juge faisait remonter du fin fond du passé, dans cette boîte que Tod avait soigneusement fermée à clef et remisée dans un coin ces dernières années, avait un goût amer et poisseux. Le genre qui colle aux mains si on a le malheur d’y toucher, et qui devient très difficile à laver. Patience et travail. Ce que le magistrat voulait de lui n’était pas encore certain, mais une chose étaient sûre. Il n’avait pas oublié.

"Ne vous en faites pas, j’ai moi aussi bonne mémoire", le rassura Tod sur un ton qui restait poli et distant.

Il vit le haut-juge porter sa bière à ses lèvres et pendant quelques secondes son regard se figea, espérant qu’elle était empoisonnée et qu’il s’était trompé de choppe.
Malheureusement non.

Enfin… quels ennuis il aurait eu, si pareil accident était arrivé en sa présence. Il valait mieux ne pas souhaiter des choses pareilles.

Si ça se trouvait, il était sincère sur la qualité de la boisson, mais Toderick avait du mal à y croire. Il jeta un œil au contenu de sa propre chope, espérant qu’elle disparaisse sous son regard noir. Mais la bière n’avait pas encore développé sa conscience propre.

Tod ne répondit pas directement à l’invitation à boire – son expression devait en dire suffisamment long – préférant savoir ce que l’on attendait de lui avant de faire quoi que ce soit. Lorsque Victor Donnall ramena l’invitation sur la table, le visage du mercenaire se crispa très légèrement, certain que le haut-juge ne se serait pas gêné pour le ramener manu militari, même s’il avait fallu le faire devant tous les Dragons de rubis réunis. Quelle touchante considération que de lui avoir évité l’humiliation. Le lieutenant pesa quelques secondes ses mots, avant de répondre un peu abruptement:

"J’espère que ce n’est pas réellement pour boire cette bière, et que vous avez quelque chose d’un peu plus fort à me proposer, messer. Quelle que soit la raison de ma présence ici, je doute qu’elle soit facile à avaler. Et je suppose qu’elle a un lien avec le travail que vous attendez de moi en échange de votre… patience."

Il s’interrompit avant de s’emporter réellement. Lui aussi avait bonne mémoire, oui. Et il se rappelait très bien que le juge avait insisté sur la patience dont il faisait preuve à son égard, malgré un manque de coopération évident puisque le comédien ne voulait pas, ou ne pouvait plus, en dire plus qu’il n’en savait, et avec quelle gentillesse et quel altruisme, enfin, ce bon juge lui permettait de s’en sortir, de saisir une seconde chance, afin de reprendre sa vie en main. Quelle grandeur d’âme, quelle générosité, Tod avait envie de vomir.





Toderick chante en goldenrod
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Un éclat de rire. Sincère, joyeux, libre. Dérangeant, probablement, pour son interlocuteur, mais Victor laissa l’amusement le gagner. Puis aussi vif qu’il avait été, l’éclair disparut, et le sérieux revint, ainsi que le silence. Le Haut-Juge appréciait les esprits forts, quoi qu’on en dise, et aussi ceux qui parvenaient à maintenir leur posture sans se laisser trop intimider par sa présence ou sa parole. Rares étaient ceux qui, dans la position de Toderick Beaujard, parvenaient à ne pas céder à l’énervement ou à la peur. Peut-être avait-il eu bel et bien raison de l’épargner. Peut-être que son temps au sein des Dragons l’avait forgé, aussi. Quand on avait vu la mort en face sur un champ de bataille, franche et directe, celle promise par la hache du bourreau à la canaille devait soudainement avoir l’air fade. Les enjeux étaient différents, après tout. Ou bien, les années avaient fait leur œuvre. Et en vérité, la curiosité s’emparait du Haut-Juge, à voir celui qui avait été un naïf baladin embarqué dans une troupe de malandrins retors se tenir ainsi devant lui, encore un peu fier, encore un peu droit, auréolé de son titre de lieutenant, de mercenaire défendant la cité. Un sourire flottait toujours sur son visage quand il expliqua :

« Pardonnez mon hilarité, beaucoup, sur ce siège, ont tendance à compisser leurs chausses, et vous avez la langue suffisamment hardie pour me faire voir que ces années vous ont fait peut-être goûter au tord-boyau des mercenaires et à ses vertus.

Puisqu’il vous faut quelque chose de plus fort … »

Il sonna, et un valet apparut. Victor passa la commande, et attendit, dans un nouveau silence que le serviteur revienne avec la boisson. L’absence de bruit, hormis celui du grattement de sa canne, de temps en temps, sur le parquet, ne l’ennuyait jamais. Enfant, il avait été trop souvent abandonné à ses souffrances dans la solitude de sa chambre, enfermé, pour avoir dompté l’angoisse que le silence provoquait chez beaucoup de personnes. Entendre ses propres pleurs avait été, bien souvent, la seule musique qui avait occupé son esprit, parfois agrémentées de la sollicitude douce de sa jumelle, souvent ornés des rabrouements bourrus de sa grand-mère. Se lamenter, c’était la marque des faibles. Se lamenter, c’était donner raison à son père, à ses frères, à tous ceux qui le mépriserait pour cet incident de naissance qui le condamnait à la douleur et à l’opprobre, sans qu’il ne puisse jamais rien y changer. S’il fallait ramper pour exister, pour espérer un jour se lever, qu’il rampe ! Et les leçons, pour dures qu’elles soient, d’Eryn Donnall, avaient porté leurs fruits : Victor avait rampé, arrachant mètre après mètre le chemin parcouru jusqu’à ce moment, cet endroit. Le dégoût qu’il lisait dans les yeux de Toderick le réconfortait presque : désormais, on le haïssait pour ses fonctions, pour cette justice qu’il délivrait, pour la politique qu’il s’efforçait de mener, et non uniquement pour ce qu’il était. On le détestait pour ce qu’il représentait, et la différence était de taille. Le Haut-juge n’avait jamais été réellement aimé, par les siens d’abord, puis par les autres. Alors, à être honni, il préférait l’être pour ce qu’il faisait, et non pour ce qu’il n’avait jamais provoqué. A d’autres la popularité, l’amour des bonnes gens : chose difforme et contrefaite, il n’attirerait jamais que la gêne et le dédain. La malédiction du Créateur ne se voyait-elle pas dans son corps infirme ? La beauté de l’âme devait rejaillir sur la chair, disaient les théologiens et philosophes. La sienne, donc, devait être d’une noirceur doucereuse. Qu’il en soit ainsi.

« Goûtez, je vous en prie. »

Le verre fut rempli, le serviteur s’inclina puis se glissa hors de la pièce.

« Et, en buvant, contez-moi comment vous êtes arrivés là où vous êtes aujourd’hui.

Qu’après avoir jugé la peine, j’en assure le suivi.

N’omettez rien. »


Victor se cala dans le fauteuil, sa canne allongée entre ses jambes. Mais sous l’apparence nonchalante, le regard d’acier clair était fiché sur son invité, le sondant et l’éprouvant. Comment Toderick Beaujard avait-il réussi à s’élever après avoir échappé d’aussi peu, d’aussi près, à la hache du bourreau ?

Était-il la preuve que la clémence, parfois, portait ses fruits ? Que la Justice avait réellement raison, et ses raisons ?
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Le prix des autres - Toderick