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Grunt and drunk, my love language is blood, dust and alcohol

Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Grunt and drunk, my love language is blood, dust and alcohol 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
Messages : 203
Autres personnages : //
Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
Classe : Civil - Niveau 3
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t958-amadeus-domitia
Grunt and drunk, my love language is blood, dust and alcoholCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Petite discussion autour d'une choppe, bagarre à venir et rapprochement de 2 grognons
Date du sujet 12 Marchiver
Participants Amadeus Domitia et @Blythe Ward
TW Violences, alcool, possible traces de sang et grognements
Résumé Amadeus retrouve Blythe à la taverne. Appréciant son accent et ses manières bourrues, le Tevintide a à plusieurs reprises abordé Blythe pour discuter. Amadeus aura quelques soucis avec des Orlésiens qui tomberont sur le dos de Blythe un peu plus tard en pensant naïvement qu'il s'agit d'une cible facile... Amadeus prêtera main forte à son allié, leur permettant de consolider une amitié naissante (apprends moi à taper des gens Msieur Blythe)
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>12 Marchiver</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t982-grunt-and-drunk-my-love-language-is-blood-dust-and-alcohol#12546">Grunt and drunk, my love language is blood, dust and alcohol</a></li></ul><p><u>@"Amadeus Domitia" @"Blythe Ward" </u> Amadeus retrouve Blythe à la taverne. Appréciant son accent et ses manières bourrues, le Tevintide a à plusieurs reprises abordé Blythe pour discuter. Amadeus aura quelques soucis avec des Orlésiens qui tomberont sur le dos de Blythe un peu plus tard en pensant naïvement qu'il s'agit d'une cible facile... Amadeus prêtera main forte à son allié, leur permettant de consolider une amitié naissante (apprends moi à taper des gens Msieur Blythe)</p>[/code]

Amadeus Domitia
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Le jeune homme attend sa commande au comptoir.

Il s’est débarrassé de son uniforme. Sur ses épaules, une tunique sombre, un peu lâche, qu’il a remontée jusqu’à ses coudes. Dévoilant ses avant-bras solides et nerveux. Ses mains aux longs doigts épais. Les tâches d’encre sur sa peau écrivent son histoire, mettant en exergue la tendresse de son derme malgré les cicatrices qui la percent.

Amadeus se redresse sur ses jambes, il gratte sa nuque et son regard croise celui d’un prostitué. L’homme le salue de la main. En réponse, des rougeurs assaillent ses pommettes saillantes. La main d’Amadeus s’élève légèrement, ses doigts se déplient, puis finalement, le salut se fait discret avant qu’il ne détourne pudiquement les yeux.

Sa crinière ébouriffée dissimule la sauvagerie de ses pupilles si sombres, logées sous ses longs cils. Amadeus renifle, de son grand nez tordu et bossu, frotte le coin de sa mâchoire du dos de la main. Le jeune homme s’impatiente, les doigts pianotent sur le bois, enfin, les choppes sont déposées.

Ses mains s’en saisissent, il se contente d’un signe de tête avant de se faufiler entre les tables.

Ici, l’air est chaud. Humide. Vapeurs d’alcool, les sueurs de la journée se mêlent aux haleines envinées. Sous les regards langoureux de quelques personnes de compagnie. Elles invitent leurs proies à s’abandonner à leurs bras ou aux ondes éthyliques.

Tout semble en mouvement autour de lui. Le sol sous ses pieds quand il sent une planche s’enfoncer légèrement sous son poids, un qui recule sa chaise, une qui fend la foule de sa masse musculeuse, le contraignant à s’écarter d’un pas vif. Est-ce la torpeur due à la fatigue ou à tous les miasmes qui se mêlent ?

Ca lui rappelle l’atelier de ses parents. Alors qu’il courait entre les machines, le sourire aux lèvres. Les cris des travailleurs.ses, les sifflements de l’eau, le brouhaha constant des presses à bras, les râles des ouvrier.ères, terre, poussière, papier, les parfums épicés d’une peau brûlée par la vapeur.

Il bouscule un premier type, s’excuse tout en baragouinant « qu’il à qu’à pousser son cul », un deuxième, il l’évite d’un pas chassé mais cogne le dos d’un troisième. Si grand qu’il sent à peine l’impact. Amadeus lui adresse un regard et finit enfin par rejoindre la table convoitée.

_ Hey, j’peux m’asseoir ?

Amadeus. Assez sot pour payer 2 boissons sans savoir si Blythe acceptera sa part – bah, dans le pire des cas, les 2 seront pour lui.

Le jeune homme semble de marbre, comme toujours, ses sourcils sont légèrement froncés, sa tête est renfrognée. Enfant, il roulait des épaules pour impressionner les autres ou posait franchement ses deux poings sur ses hanches. Maintenant, il se veut intimidant, avec sa tête grognonne, la seule cicatrice qui traverse sa pommette. Ses lèvres, tant de fois mordues par un froid impitoyable, qu’elles sont gercées de toutes parts.

Il porte sur ses épaules une pelisse malgré la chaleur. L’hiver à Starkhaven est l’un des pires froids qu’il ait connu. Les gerçures marquent discrètement le bout de ses doigts, à présent nerveusement resserrés sur ses choppes.
Son cœur bat malgré lui avec l’impatience d’un gosse. Il adresse une œillade autour d’eux, a l’impression qu’il devrait, peut-être, justifier sa demande… Alors il hausse une épaule et désigne les mains de son interlocuteur.

_ T’crois qu’tu pourrais raconter la suite de l’histoire ? Celle qu’t’as commencé l’aut’fois. Avec le combat. Et les sales bêtes.

Son accent n’est plus qu’écorché. Peut-être la crainte instinctive que le bougre ne le chasse d’un mouvement agacé de la main. Peut-être aussi parce qu’il a vu des Orlésiens et qu’il sait, il sait qu’un Tevintide comme lui serait une proie facile. Non pas qu’il en ait peur, mais Amadeus n’a pas envie d’être remarqué dans toutes les auberges où il se rend.

Les r roulent sur sa langue, la rusticité de ses intonations offrent une étrange mélodie à ses mots, très différente d’un Antivan. C’est plus ferme, plus agressif, plus guttural, les t frappent comme l’acier claque.

Blythe est un homme qui a attiré son attention. Son accent, unique, a suscité sa curiosité et le bougre a des histoires passionnantes à raconter.

Amadeus n’a connu que les lisières de sa cité natale, longeant un désert aride et des terres sauvages. La grande mer et ses embruns. Starkhaven et ses pavés glacés. Il ne sait rien du monde – et il y a tant à apprendre ! Puis Blythe, il l’apprécie avec son air bougon, ses grognements bourrus, cette façon de garder le silence pour maintenir le suspens…

Avec lui, il se sent à son aise. Il y a quelque chose dans ses manières qui l’apaisent.

P’t’être que sa tête aussi renfrognée que la sienne, avec quelques rides en plus et un teint plus pâle, explique cette sensation de familiarité. Ou leur accent à couper au couteau. Ou râler tous deux sur la pénibilité de leur existence – et les trucs agréables, la joie pudiquement dissimulée sous un grommellement.

P’t’être tout ça à la fois.

Comme un rocher auquel s’accrocher dans ce monde sans cesse un mouvement.

_ Je... J't'ai pris ça, si t'as soif...

Depuis leur dernière rencontre, il s'en est passé, des choses. Pourtant, le temps n'a pas suffi à effacer les traces de sa dernière bagarre. Une de ses lèvres n'est pas seulement percée d'une gerçure, mais conserve la trace d'une plaie encore encroûtée.
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Après plusieurs jours passés au camp des Dragons à Corintamh, Blythe était rentré à Starkhaven exténué. C’était coutumier, d’ailleurs pour cette raison il évitait d’y passer de trop longues périodes, cependant la nuit était encore trop jeune pour qu’il se résolve à s’enfermer immédiatement dans le silence de sa chambre. Il s’était contenté d’y laisser ses affaires de voyages et ce qui ne lui serait d’évidence d’aucune utilité avant de se rendre à la taverne.
L’ambiance au sein de la troupe de mercenaires était bonne, même s’il n’avait pas encore eu le temps de le voir beaucoup savoir qu’un confrère alamarri se tenait à leur tête l’avait évidemment intéressé, mais les journées restaient pour l’instant plutôt tranquilles –surtout ponctuées par des entraînements et l’entretien du camp. Il ne doutait cependant pas qu’il s’agissait sûrement du calme avant la tempête, les esprits marqués par l’annonce de la garde des ombres. Ce n’était qu’une question de temps avant que les répercussions se fassent sentir…

Il venait de terminer son souper et était en train de bourrer sa pipe de tabac qu’une voix familière lui demanda s’il pouvait s’asseoir. Blythe, le visage penché sur son ouvrage, releva les yeux un court instant pour confirmer l’identité du nouveau venu avant de l’inviter à s’asseoir d’un léger mouvement de la tête. Il avait déjà croisé le gamin à plusieurs reprises, ou dire qu’il s’était invité à sa table serait peut-être plus exact, et sa compagnie lui était plutôt agréable. Non pas qu’il irait lui dire, merci bien. En l’occurrence, elle serait une distraction parfaitement bienvenue… Mais n’attendez pas non plus du chasseur qu’il l’affiche ouvertement.

_ T’crois qu’tu pourrais raconter la suite de l’histoire ? Celle qu’t’as commencé l’aut’fois. Avec le combat. Et les sales bêtes.

Les dents serrées sur l’embout en bois, il dissimula un léger sourire amusé derrière les premières bouffées de fumée qu’il exhalait rapidement pour aider le foyer à s’embraser. Des combats et des sales bêtes. Vague description de sa vie s’il en était.
Mais il se souvenait de l’anecdote, volontairement laissée en suspens lorsque le nez d’Amadeus avait cherché à rencontrer le contenu de sa pinte de façon de plus en plus rapprochée –signe qu’il était temps de traîner le jeune homme jusque chez lui. Le chasseur ne s’était jamais considéré comme un conteur talentueux, même pas comme un orateur passable tout court, mais ça n’avait pas empêché le tévintide de l’écouter et même de lui en redemander. Il appréciait au moins l’attention.

« Merci, à la tienne. » Se décida-t-il enfin à répondre lorsqu’Amadeus se fut assis et qu’il eut glissé une des chopes devant lui, qu’il leva avant d’en prendre une première gorgée. En vérité il tombait à pic et lui épargnait l’effort d’aller en chercher une nouvelle lui-même.

Blythe soupira en reposant le verre sur la table, se calant au fond de son siège la pipe de retour entre ses lèvres, ses yeux scrutant l’allure de son nouveau camarade de boisson et s’attardant un peu sur sa lèvre blessée. Pas d’autres marques de coups sur son visage, soit il avait eu le temps de guérir (mais il en doutait, la plaie semblait trop fraîche) soit il s’était pris un beau coup récemment. Apparemment, lui aussi aurait une histoire à demander en échange de la sienne –il aurait bien commencé par celle-ci directement mais il lui semblait que ç’aurait dû être son tour de payer leurs bières, il pouvait bien faire l’effort.

« C’était quoi déjà ? Celle avec les chan crochets ? » Il devait bien avoir un peu de sens dramatique en lui, faisant volontairement traîner le début de son récit tandis qu’il faisait mine d’y réfléchir en tapotant le foyer de sa pipe contre le rebord de la table en bois pour en vider le surplus de braise. « Mmmh, de vraies saloperies ces machins-là. » Maugréa-t-il en reprenant la pipe en bouche. « ‘Chont pas plus longues qu’cha, » il plaça ses mains devant lui, laissant un vide à peine plus large que ses épaules, « sans compter la queue, avec de sales griffes sur leurs mains palmées et comme de la mousse à la place du poil. Ca a vraiment une sale gueule, toute aplatie, avec de grosses oreilles et une bouche garnie de petites dents pointues qu’en fait toute la largeur. C’est pas assez pour traverser la maille, mais ça t’fiche en l’air un bon gambison. Mais l’plus dangereux avec elles c’est le crochet au bout de la queue qui leur donne leur nom ; avec ça elles te fauchent un homme sans problème et l’entraînent dans les rivières pour le manger. »

Il marqua une courte pause le temps de reprendre une gorgée de bière, s’assurant au passage qu’il n’ennuyait pas déjà son auditoire.

« Bon, nous on devait escorter un groupe de marchants de Dénérim jusqu’à Lothering, tant qu’on évite les Collines Australes c’est plutôt un chouette trajet qui longe une rivière, y a toujours des bandits sur le chemin et la route est longue mais généralement c’est des convois plutôt tranquilles. En plus c’était pas du grand marchand cette fois-là, y avait pas trop de risques qu’on tombe sur une grosse embûche. Presque une promenade de santé quoi, juste assez pour s’dégourdir un peu les guiboles. Le truc c’est qu’on savait qu’des chan crochets habitent parfois par-là, alors on avait bien prévenu les marchands : "Surtout faites attention, ‘faut faire gaffe à ce qu’on peut trouver dans la rivière, surtout si vous voyez des mouvements bizarres vous vous en éloignez et vous nous prévenez tout de suite". On n’était pas des foutus chasseurs de monstres, mais y en avait deux ou trois avec nous qui s’en tiraient franchement pas mal avec autre chose que de l’humain ou de l’elfe. » Il exhala une nouvelle bouffée de fumée avant de reprendre : « Alors voilà qu’on marche depuis quelques jours déjà, jusque-là tout se passe bien. Puis à un moment on s’rend compte qu’un des marchands est à la traîne –je sais toujours pas c’qu’y lui a pris, une envie de pisser peut-être–  alors Hob va le chercher avant qu’on le perde, et moi j’ai à peine le temps de me retourner pour les suivre des yeux que je vois le foutu marchand raide comme un piquet, la tête penchée au-dessus de l’eau, et juste après vlan ! »

Il s’était brusquement avancé sur la table, ne cachant pas un sourire satisfait à la surprise par laquelle avait répondu Amadeus. Le mercenaire se recala lentement au fond de son siège, étirant le silence grâce à la distraction de sa pipe. Après quelques instants il reprit, l’air plus grave :

« Un d’ces trucs lui a sauté au visage avant qu’on ait eu le temps de faire quoi que ce soit. C’est leur façon de faire : ils s’tapissent dans le lit des rivières puis ils patientent. Dès qu’ils voient quelque chose bouger à la surface, ils bondissent et selon ta chance te mordent, te griffent ou t’attrapent avec leur queue. On n’a même pas eu le temps de sortir nos épées qu’ce marchand était déjà fichu. »


Résumé :  Blythe est content de croiser Amadeus même s’il fait genre de rien, puis il fait appel à ses plus grands talents dramatiques pour lui raconter une vieille histoire. Elle finit pas bien pour tout le monde.
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L’homme bourre sa pipe.

Il n’a pas remarqué l’œillade qu’il lui a adressé. Cœur battant, il attend un signe de sa part. L’impatience couplée à son impulsivité allongent le temps, les secondes sont des minutes. Cette nervosité est propice à l’inquiétude, aussi, Amadeus se surprend à penser : le dérange-t-il ? Devrait-il se répéter ?

Heureusement, un simple mouvement de tête suffit à balayer toutes ses préoccupations. Il est incapable de retenir le sourire qui éclaire, carnassier, son visage. Ça ne dure que quelques secondes, un éclat de joie féroce, plein de dents et de rires, d’une vie explosive, qu’Amadeus renferme rapidement sous ses sourcils froncés et son air renfrogné.

Il s’installe sur la chaise et aussi simple soit cette entreprise, son geste dégage une certaine maladresse lorsqu’il s’affale sur son séant. La chaise a raclé sur le sol, une choppe a versé quelques gouttes sur son poignet – il en donne une à son partenaire, pose l’autre devant lui et récupère de la langue les gouttes éparpillées sur son derme.
Ses yeux se lèvent vers Blythe, dont le visage disparaît mystérieusement sous les volutes de fumée. Les herbes dégagent un parfum qui font naturellement froncer son nez – ça lui rappelle les vapeurs d’eau épicée, quand les papiers étaient teintés dans les grands bacs.

Le remerciement de l’homme lui arrache un sourire qu’il dissimule pudiquement en frottant son nez du dos de l’index, prétextant une poussière. Ses yeux se détournent avec timidité, attendant qu’il prenne une gorgée pour en faire de même.

_ Ouais, ouais c’est celle-là ! Confirme Amadeus.

Ou peut-être pas. Mais le jeune homme n’est pas des plus demandeurs : quelle que soit l’histoire, elle lui plaira. D’ailleurs, il rapproche sa chaise et se penche légèrement. Il repose un coude sur la table, appuie sa joue contre son poing, l’autre bras repose négligemment sur sa cuisse.

Ses jointures sont abîmées. Toujours rougies, raclées par l’effort ou les coups qu’il s’efforce de donner. De l’encre sur les doigts et à son cou, brille paisiblement un seul anneau d’or, accroché à une cordelette. Il tranche avec sa peau tannée, mais rappelle, étrangement, l’éclat de ses prunelles si noires lorsqu’il sourit.

Le récit commence.

Les chan crochets. Des créatures dont la longueur dépassent celles des serpents qu’on trouve dans les paniers en osier, aux coins de l’Atelier. Les sourcils d’Amadeus se froncent alors que son expression de renfrogne, comme un chien montre les crocs. La description de ces monstres suffit à lui arracher un frisson.

Il les imagine. L corps épais, des mains palmées, des griffes. Leur corps couvert d’une texture étrange, humide, spongieuse sous les doigts. Ca doit crisser, avec la tête toute plate pleine de petits crocs. La longue queue terminée d’un crochet, recourbé et aiguisé, qui épingle sûrement leurs proies…

Si Blythe raconte l’histoire, c’est Amadeus qui la vit.

Le dégoût déjà visible sur ses traits, sa main libre gratte sa joue. La durée du geste trahit bien souvent l’intensité de sa nervosité : lors d’un des derniers combats racontés par Blythe, il en était venu à se gratter la nuque, le crâne et même l’arcade sourcilière…

D’ailleurs, un « saloperies » s’échappe des lèvres du jeune homme au silence laissé par le mercenaire. Bien qu’il soit habitué à côtoyer des reptiles, les bêtes écailleuses et amphibiennes lui ravivent des réactions viscérales.

Sa main se rabaisse. Il imagine les collines verdoyantes – ou peut-être grisées ? -, l’air chargé d’humidité. La rivière qui accompagne leur marche, son chant cristallin, sa surface rutilante. Magnifique et translucide. Le groupe de marchands, encadré des vétérans.

La mise en garde.

Amadeus se mord la lèvre.

Faire attention. La quiétude apparente de la rivière masque de terribles dangers. Prendre garde ! Aux mouvements étranges, contre le courant, les ondulations sournoises.

La fumée effleure les lèvres de Blythe. Paresseuse, elle s’élève, ondulant malgré son souffle. Esquissant l’une de ces silhouettes, prémisses d’une obscurité à laquelle Amadeus ne veut pas même penser – celle d’une gueule pleine de crocs, d’un corps traîné - VLAN !- sursaut.

Amadeus a ouvert de grands yeux.

L’obscurité. Celle d’une gueule pleine de crocs. D’un corps traîné au fond des eaux.

Son cœur a raté un battement dans sa cage thoracique. Par pur réflexe, sa tête s’est redressée, ses poings se sont serrés. Les yeux écarquillés.

Ses prunelles sont naturellement si sombres qu’il est difficile de percevoir ses pupilles, mais son expression trahit l’inquiétude qui l’a saisie.

Le silence abandonné par Blythe est si lugubre qu’Amadeus n’ose pas bouger. Il attend, figé, se contentant de ravaler sa salive.

Jusqu’à ce que le mercenaire reprenne la parole. La main d’Amadeus se lève lentement pour gratter son cou, puis sa joue, sans qu’il ne le quitte du regard.

_ Qu’est-ce qu’il est con… ! Laisse-t-il échapper. S’il avait été avec eux… C’est ainsi qu’il aurait réagi à la vue du marchand isolé.

_ C’est… C’est… Quelle horreur… Il est mort… ? Demande Amadeus d’une petite voix. Comme si l’esprit de ce pauvre marchand allait surgir pour lui raconter ses derniers instants…

_ Tu… Tu t’es déjà battu contre un de ces trucs ? Reprend-t-il en se mordant la lèvre, Comment est-ce qu’on sait quand y’en a ? J’ai… j’me suis encore jamais promené en dehors de Starkhaven mais j’veux pas m’faire chopper par un chan crochet… ! C’vicieux ces bêtes-là !

Les histoires du mercenaire sont toujours captivantes aux yeux d’Amadeus. Tant et si bien qu’il lui arrive de cauchemarder des créatures qu’il a pu lui décrire. Le jeune secrétaire sort, de la poche de sa veste, un carnet minuscule.

Un carnet dont la couverture est faite d’un bois très souple. Percé par ses soins. Il y a glissé des liasses de papier, les chutes des belles feuilles qu’il produit pour l’Ambassade, qu’il garde pour lui. Il l’ouvre, dévoilant des prises de notes variées – Blythe aperçoit une carte esquissée, reconnaitra peut-être quelques plantes -, jusqu’à trouver une page vierge.

Le secrétaire extirpe de la poche de sa veste un simple bout de charbon, taillé en crayon.

- Chan Crochet –

Ecrit-il en en-tête.

Son écriture est de toute beauté. D’une finesse emplie d’élégance. Chaque lettre, soigneusement dessinée, élancée, sensuellement courbée.

Ses yeux sombres se redressent vers Blythe. Son attention lui est dédiée, ses réponses ne demandent qu’à rejoindre cette source de savoirs qu’Amadeus rassemble pour les relire, le soir.

_ J’peux… j’peux noter c’que tu m’dis ? J’veux pas oublier, si un jour, j’dois voyager ! J’veux pas m’faire harponner l’cul !

Sa remarque fait rire un prostitué au bar, ce qui attise un éclat de rire de quelques autres.

Amadeus, d’abord rouge, devient cramoisi. Le bout de charbon entre ses doigts s’écrase presque sous la pression de ses doigts alors qu’il essaye, d’abord, d’ignorer. Ses mâchoires s’écrasent l’une contre l’autre, avant qu’il n’aboie.

_ Oh fermez vos gueules ! On parle là ! D’trucs sérieux !

Il renifle et fixe Blythe droit dans les yeux. Ses sourcils sévèrement froncés, son nez renfrogné, sa moue râleuse, servent probablement à défendre sa dignité.  

Résumé :
Amadeus écoute attentivement l’histoire de Blythe – et la vit au fur et à mesure de son récit. Le Chan Crochet fait donc à présent partie du bestiaire cauchemardesque auquel Amadeus va penser quand il entend du bruit chez lui, dans l’obscurité. Il demande davantage d’informations au mercenaire tout en s’armant de quoi noter – et s’inflige le ridicule d’une blague douteuse qu’il préfère étouffer sous ses grognements.
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L’attention qu’Amadeus portait à son histoire le ravissait et l’encourageait à y mettre plus d’emphase. Le garçon était bon public, buvant ses paroles maladroites et semblant vivre son récit comme s’il s’était trouvé à ses côtés. C’était rafraichissant d’innocence.

_ Qu’est-ce qu’il est con… !

Blythe lâcha un rire bref à sa remarque, opinant du chef pour montrer qu’il en partageait l’avis. D’ailleurs il lui semblait avoir dit quelque chose du genre à l’époque, du goût d’un « Putain quel con ! ». En tout cas, s’il ne s’agissait peut-être pas des mots précis qu’il avait utilisé, la forme lui ressemblait plutôt bien.

« Ouais. » Répondit-il sombrement lorsque le jeune homme lui demanda si le marchand en était mort. « Ca l’a pas tué sur l’coup, mais il a pas fait long feu après ça. Ce truc l’avait agrippé et chopé au visage, le temps qu’on parvienne à l’en décrocher il était déjà plus beau à voir –déjà qu’c’était pas une perle au naturel. Jan a essayé d’le ravoir mais c’était pas un foutu chirurgien, c’qu’y faisait d’mieux c’était nous retaper quand on n’avait rien de trop grave. Il a rien pu faire, le pauvre diable s’est vidé d’son sang avant de passer l’arme à gauche. »

Il attrapa sa pinte, la porta à ses lèvres puis hésita quelques secondes avant de boire, le souvenir vivace dans sa mémoire. Ca leur avait posé quelques ennuis, le contrat mal rempli avec la perte d’un des membres du convoi. Le bougre n’avait certes pas été le plus finaud du groupe, mais le jeune mercenaire qu’il était alors avait été impressionné de voir autre chose que les marques d’une lame ôter une vie de façon si grossière.
Ce n’était pas la première fois, et ce serait bien loin d’être la dernière, mais l’évènement avait eu le mérite de le marquer… au sens littéral comme au figuré d’ailleurs, puisque son mollet gauche gardait la marque indélébile de la dangerosité de leurs crochets. Heureusement qu’avec tous leurs sales tours, ces choses n’étaient pas empoisonnées en prime.

Finalement il secoua la tête comme pour chasser ces images, il ne servait à rien de remuer le passé, avant de boire quelques gorgées de bière.

« Qu’est-ce que tu crois, qu’il est gentiment r’parti après avoir attrapé l’marchand ? » Le ton n’était pas aussi tranchant que les mots pourraient le laisser paraître, l’alamarri surtout amusé par la naïveté de sa question. « Les chan crochets vivent toujours en groupe, on peut s’estimer heureux qu’y en ait eu qu’deux autres avec çui-ci, mais ils ont pas tardé à sortir de l’eau après l’premier. A quatre contre trois on s’en est sortis sans d’autres pertes, mais c’était pas gagné. C’est petit et vivace, difficile à cibler si t’es pas un bon arbalétrier ou archer et fatiguant à suivre à l’épée. J’me suis pris un d’leurs foutus crochets dans la jambe pour ma peine. » A ça il grimaça, la cicatrice l’élançant comme si le crochet venait de s’y planter à nouveau. Autant dire qu’avec la douleur qui l’avait fait boîter quelques temps, il avait été d’humeur massacrante pour tout le reste du trajet.

Il resta pensivement à fumer sa pipe quelques instants à la suite de sa question, avant d’y répondre avec un haussement d’épaules :

« C’est la partie amusante, tu sais rarement qu’ils sont là avant qu’il soit trop tard. Un chasseur de monstres saura p’t’être t’en dire plus que moi, mon seul conseil c’est juste de faire gaffe quand tu t’approches d’une rivière. Mais j’suis pas sûr qu’y en ait dans la région, en tout cas pas aux abords de la ville. »

Il n’était pas encore partit assez loin pour en être parfaitement sûr, du moins il n’en avait pas entendu parler dans l’Aguera aux abords de Starkhaven et il soupçonnait la Minantre, le fleuve au sud dans lequel elle se jetait, de ne pas avoir leur climat de prédilection.

Blythe l’observa d’un œil intéressé lorsqu’il sortit son carnet, certainement pas la première fois qu’il le voyait faire, mais les pages semblaient avoir été bien remplies depuis leur dernière rencontre. Même en sachant qu’il s’agissait de son métier, la finesse et la rapidité avec laquelle Amadeus noircissait les pages avait de quoi l’impressionner. Et c’était d’autant plus vrai en comparaison avec l’attitude brusque et décousue qui ponctuait les mouvements du jeune homme, véritablement aux antipodes de l’élégance de son écriture.

_ J’peux… j’peux noter c’que tu m’dis ? J’veux pas oublier, si un jour, j’dois voyager ! J’veux pas m’faire harponner l’cul !

Il n’eut pas le temps d’acquiescer qu’un rire franc le prit, accompagnant les voix des autres clients… Amusement que la mine renfrognée d’Amadeus n’aida en rien à calmer. Il s’en sentit presque désolé un très bref instant, tandis que ses esclaffements se transformaient en sourire muet, mais n’en cacha rien pour autant. Comme on dit, les erreurs forment la jeunesse et ce n’était pas quelque chose qui pourrait faire grand mal. Sauf à l’égo du tévintide peut-être.

« Vas-y note c’que tu veux, ce serait dommage d’prendre le risque d’abîmer un si joli derrière. » Il dissimula son sourire derrière sa choppe, mais ses yeux trahissaient sa raillerie.

Il laissa le temps à Amadeus de consigner son récit, étant allé chercher de nouvelles pintes entre temps, avant de lui demander, accompagnant sa question d’un vague mouvement de tête en direction de sa lèvre gercée :

« Et toi alors, dans quelle galère tu t’es fourré cette fois ? »


Résumé :  Blythe s’amuse (gentiment) de la naïveté d’Amadeus et termine de narrer sa rencontre avec des chan crochets, qui lui a laissé un joli (c’est faux) souvenir sur le mollet gauche. Il demande ensuite à Amedeus ce qui lui vaut sa blessure à la lèvre.
Amadeus Domitia
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Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Imaginer la souffrance de pauvre bougre fait perdre tout sourire à Amadeus.

Le jeune homme gratte sa joue, masse nerveusement sa nuque en baissant les yeux face aux prunelles de Blythe. Comme si croiser son regard, ce serait se plonger dans l’horreur de la scène.

La douleur, il l’a connue quand la terre mordait ses genoux, enfant. Quand les presse-à-bras animaient leurs mâchoires d’acier, crachant des vapeurs incandescentes, combien de fois s’est-il brûlé ou écrasé les doigts ? Il n’avait pas peur, non, pas peur, quand il voyait les cicatrices de sa mère elfe, son doigt manquant, les mains bandées de son père, sa barbe roussie, ses joues rongées par les produits.

La peur, il l’a connue à Starkhaven. Perdu, dans ces lieux où il n’avait pas le droit d’être. Intru, dans ce refuge où les elfes citadins se réunissaient.

Cette fois, était différente de toutes les bagarres qu’il avait menées.

Il ne s’était pas défendu. Il s’était laissé assaillir et la peur était montée, la peur l’avait emportée. Il avait pleuré comme un gosse et il avait pensé à sa mère et ses cicatrices.

Il se doutait que les Hommes lui avaient fait du mal – mais ce n’avait été qu’à cet instant que la vérité avait éclaté. Qu’il avait réellement pris conscience de la signification de son doigt coupé, des fers qui marquaient sa peau, de la souffrance qu’elle avait enduré.

Ce marchand avait dû avoir si peur. Quand il avait senti la créature l’emporter et le déchiqueter, quand sa plaie béante, brûlante, vomissait des litres de sang. L’image est affreuse et finalement, Amadeus cherche le regard de Blythe. Ses doigts frottent nerveusement la cicatrice qui transperce sa pommette.

Que pense l’homme ? Le visage dissimulé en partie par la fumée de sa pipe, les yeux voilés par le passé. Ça ne dure que quelques secondes, quelques secondes suffisantes pour qu’Amadeus ait envie de poser une main sur son épaule – qu’il retienne son geste par pudeur. Instinctivement, son corps s’est rapproché et cette fois, ses yeux se plantent dans ceux de son interlocuteur. Pour qu’il s’accroche à ce présent, dans lequel ils sont tous les deux. Loin des fantômes qui le hantent.  

Malgré la peur qui lui vrille le ventre, Amadeus est inquiet pour son ami. Il se doute que de tels affrontements ne laissent pas seulement des plaies. Elles abandonnent des blessures que le temps ne suffit pas à guérir. Une souffrance de l’âme, qui suinte maux et cauchemars. Combien de fois Blythe a fait le choix d’abandonner sa couche, pourtant chaude et confortable, pour affronter la nuit et ses vents froids ? Amadeus se souvient l’avoir croisé plus d’une fois, à traverser la nuit, la tête enfoncée sous son chapeau, les poings enfoncés dans ses poches ? Ils se sont déjà tenue compagnie alors que le mercenaire le raccompagnait jusqu’à chez lui ou jusqu’à l’auberge où Amadeus finissait toujours par s’écrouler de sommeil. Sans même avoir vu les paupières de Blythe frémir au chant de Morphée.

Le voir grimacer. Une plaie s’ouvre – saigne, dans sa tête.

La main d’Amadeus se referme sur l’épaule de Blythe. Le geste est spontané. Irréfléchi.  

Ses doigts raffermissent quelques secondes leur emprise sur l’épaule solide du guerrier, percevant une musculature encore développée, une solidité qui lui rappelle celle de son vieux père. Vaillant. La preuve vivante que la chair résiste parfois à l’acier.

Comme pour refermer la blessure, l’empêcher de saigner. Pour apaiser la douleur, l’écraser comme il peut sous la pression de ses doigts. Comme quand sa mère recousait son arcade la fois où il s’était ouvert le crâne. Il n’a pas d’aiguilles sous la main. Que sa compassion sincère, mais maladroite sous ses mots penauds lorsqu’il glisse.

_ T’es vachement courageux, Blythe.

Ces mots sont murmurés, avec une certaine timidité. Trahissant son admiration innocente, voyant dans le désespoir d’un survivant le courage et la noblesse d’un guerrier. Et peut-être n’a-t-il pas si tort.

Pudique, sa main se rétracte alors qu’il préfère boire une gorgée de sa bière à son tour.

_ J’sais pas c’que j’aurais fait… J’me s’rais p’tête chié dessus, constate-t-il d’un soupir ennuyé, quelque peu frustré. Il se sait jeune et inexpérimenté. Et il ne sait pas tellement si les bagarres des rues comptent vraiment, quand il voit ce que Blythe a dû affronter.

_ Ca… Ca te fait encore mal, c’qu’y t’ont fait ? Ca a dû être profond… J’suis content qu’t’aie récupéré tes 2 jambes, pour marcher, ça, tu marches ! Tellement qu’j’ai du mal à te suivre, s’amuse légèrement le jeune homme, adressant une œillade complice à Blythe.

_ Ouais, noté, faire gaffe aux rivières. Saloperies agiles, se méfier de la queue et de la bouche, énumère rapidement Amadeus, préférant se concentrer sur sa prise de notes. Une bonne excuse pour vite mettre sous l’oreiller toute sa gêne. Il sait pas toujours comment exprimer son affection – et pourtant, c’est pas comme s’il avait manqué d’amour !

Mais c’est différent, avec les autres. S’il pouvait être maladroit avec sa famille, qui n’en tenait cure, ici, il sait qu’une erreur peut vite conduire à des embrouilles.

L’éclat de rire général l’a rendu grognon, un masque sur sa timidité malmenée alors qu’il râle dans sa barbe, griffonnant dans son carnet. La fierté d’un gamin, avec son nez plissé et ses lèvres pincées, il ne gonfle plus les joues – encore heureux, mes garde les sourcils sévèrement froncés.

A la mention de son « joli derrière », Amadeus rougit et enfonce sa tête entre ses épaules. Comme une tortue, il baragouine dans sa barbe inexistante, continuant à écrire dans son carnet. Les pages se remplissent avec une rapidité exemplaire. Sa plume est élégante, le charbon laisse quelques miettes qu’Amadeus chasse d’un soupir appuyé. Pas avec la main, ça laisserait des traînées.

Voyant Blythe désigner sa lèvre gercée, Amadeus lève les yeux avec surprise et effleure sa blessure.

_ Ah ça ? Euh.

Il cherche dans sa mémoire. Faut dire que le Tevintide a le don de se mettre dans les ennuis. Tellement qu’il n’est pas sûr. L’histoire du bascloître ? Non. Celle dans le marché avec Zélia ? Non, lui, il s’en est débarrassé d’une balayette et s’est enfui sans demander son reste. Dans la forêt ? Oh quelle horreur, le souvenir de ces arbres qui l’emprisonnaient, de ce craquement dans les fourrés – là aussi, il s’est enfui, a glissé sur une branche et s’est éclaté par terre.

_ Ah !

Il ouvre de grands yeux quand il se souvient.

_ C’était y’a 10 ou 15 jours, j’sais plus vraiment. J’rentrais de la taverne, faisait tellement froid c’jour-là, j’crois qu’j’me suis jamais autant caillé le cul ici…

Enfin, il dit ça à chaque gelée. Le Tevintide est habitué aux chaudes températures, à l’aridité du désert et aux vapeurs brûlantes. Aussi les vents froids de Starkhaven ne sont pas appréciés du jeune homme, qu’on entend pester comme un putois dès que les températures descendent en dessous des 10 degrés.

_ J’veux dire, c’est normal que y’a ce truc blanc sur les dalles là ? Ca glisse, j’fais que m’casser la gueule sur c’te merde. Bref. J’rentrais et j’ai vu un type tabasser une elfe…

Rien qu’y penser, le visage d’Amadeus se métamorphose. Renfrogné, ses sourcils sont à présent une barre perpendiculaire. Aucune moue enfantine, ses lèvres se sont serrées, il s’est légèrement redressé. Ses yeux noirs ne sont pas froids, mais emplis d’un brasier suffisant pour qu’il sente la chaleur irradier dans ses bras.

_ Il était énorme, c’type. Sur elle. A la tenir par les cheveux, il l’a plaquée contre le mur, y s’croyait malin…

Un de ses poings se serre, l’autre préfère reposer son bout de charbon avant qu’il ne masse ses jointures.

_ J’l’ai choppé, hop, un coup dans le genou, pour qu’y s’baisse, j’l’ai cueilli d’un coup de poing dans la tempe… Elle s’est enfuie, mais l’autre, y s’est j’té sur moi comme un taureau, j’ai fini par terre, lui sur moi, y m’a bourriné la tête à coups de poing.

Amadeus n’est pas vraiment fier. Le combat n’a absolument pas été à son avantage, au contraire, le salaud avait bien plus de force que lui. Plus d’expériences aussi, probablement.

_ J’ai fini par lui chopper les – s’ensuit un mot issu d’une langue élégante, de l’Antivan probablement, mais Blythe en saisit probablement le sens quand Amadeus fait mine de refermer sa main sur l’entrejambe de son adversaire-, j’ai tourné, il a couiné, j’l’ai poussé, j’ai pu m’dégager mais j’avais déjà bien ramassé… Y s’est enfui, j’me suis fait chopper par la garde, j’ai passé le nouvel an dans une cellule pour troubles sur la voie publique ou truc du genre…

Son expression s’est fait plus penaude alors qu’il lâche un soupir ennuyé.

_ L’type, si j’lui r’tombe dessus, j’lui r’fais le portrait, râle Amadeus en préférant boire une autre gorgée de bière. Il dissimule derrière son poing une remontée d’air, avant de tapoter son torse du plat de la main dans un soupir.

_ Enfin c’pas aussi glorieux qu’toi, un contre un, j’me suis fait exploser et lui, les seuls crochets qu’il avait, c’était ceux d’ses poings…

Résumé : Amadeus s’inquiète pour les derniers instants du marchand mais aussi, pour les séquelles qu’un tel évènement a pu infliger à Blythe. Il lui adresse quelques mots encourageants, à sa manière, trahissant son admiration pour le guerrier et les combats qu’il a mené, avant de raconter sa propre histoire. Moins glorieuse, et n’ayant pour détails contextuels que le gel recouvrant les dalles de Starkhaven, Amadeus se sent clairement moins à l’aise que Blythe pour son récit. Un peu honteux, il préfère boire un peu de sa bière – qu’il a bientôt finie.
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La main sur son épaule fut immédiatement accueillie par un raidissement de son corps, les muscles tendus prêts à amortir ou répondre à l’impact qui suivait habituellement un tel contact. Un couple de respirations plus tard, lorsqu’il fut évident qu’il ne viendrait pas et qu’il rappela à ses instincts que c’était à Amadeus qu’appartenait cette main, Blythe se força à se détendre et rendit son regard au jeune homme.
Les sourcils quelque peu froncés, curieux de ce qui se trouvait là-derrière. Il était loin d’être doué pour mettre des mots sur les sentiments des gens, à peine de quoi identifier les plus notables, mais sous les airs sévères qu’il s’évertuait à maintenir Amadeus semblait toujours bouillir de mille émotions. Lesquelles prenaient le pas sur les autres en cet instant, pour qu’il prenne les devants de manière si inhabituelle à leur relation construite sur des rencontres occasionnelles ?

_ T’es vachement courageux, Blythe.

En tout cas il ne s’était pas attendu à cela et les mots le prirent de court. Il ne savait pas remercier, pas plus qu’il n’était capable d’exprimer autre chose que de l’animosité, un vague dédain tout au plus. Et, plus encore, il ne partageait pas le constat du tévintide. Il n’y avait ni courage ni honneur à se battre pour sa survie et celle des bras armés qui vous accompagnent, pas plus qu’il n’y en a à accomplir son travail.
Mais la phrase innocente ne le laissa pas de marbre et, dès que son épaule lui fut rendue, le mercenaire cacha sa gêne derrière un grognement manquant de conviction.

« Tout l’monde a peur la première fois. Une fois qu’t’es là dehors, c’qui importe c’est pas la couleur de ton froc mais si tu seras capable de lever ton arme au moment opportun. »

Des jeunes prodiges des lames qui tombent sous les coups de leur premier combat parce que la panique les avait suffisamment tétanisés pour que les réflexes musculaires ne soient pas en mesure de prendre le relais, c’étaient des histoires qu’on vivait mais qu’on se gardait bien de raconter par la suite. C’était une sorte d’accord tacite, réitéré à chaque nouveau baptême du feu. « Regarde, on est tous passés par là et on s’en tire pas trop mal, tu vois t’as rien à craindre personne meurt à sa première fois. » Pieux mensonge qui omet volontairement ceux dont l’histoire n’aura pas retenu les noms.
Et puis un jour on se réveille et on se rend compte qu’on ne vit plus que pour cette prochaine montée d’adrénaline, qu’on la provoque quand elle met trop de temps à venir à soi –qu’on ne sait plus fonctionner autrement qu’en laissant l’instinct et la rage de vivre guider ses mouvements. On oublie que ce sont des parents, des enfants, des frères et des sœurs que l’on empêche de retourner à leur famille anxieuse de les voir revenir sauf, le filtre de la routine calmant progressivement les angoisses nocturnes qui tordent de culpabilité les songes des survivants.

« _ Ca… Ca te fait encore mal, c’qu’y t’ont fait ? Ca a dû être profond… J’suis content qu’t’aie récupéré tes 2 jambes, pour marcher, ça, tu marches ! Tellement qu’j’ai du mal à te suivre.
- Et moi donc. » Souffla-t-il avec ce qui se rapprochait le plus d’un sourire. Dans les bons jours il marchait toujours rapidement, toujours aux aguets, comme si un ennemi pourrait lui sauter dessus à tout moment. C’était bien ce qui lui permettait d’être toujours debout après tout. « Ca lance un peu parfois mais c’est loin d’être la pire. Ca m’a fait un mal de chien le temps d’guérir, mais y paraît qu’j’ai eu de la chance et qu’il a rien touché de sensible. Un truc comme ça. » Termina-t-il en haussant les épaules, l’information exacte visiblement passée dans la catégorie de celles qui ne l’intéressent pas suffisamment pour s’en souvenir.

Blythe écouta avant attention le récit des dernières frasques d’Amadeus, profitant du moment pour vider le surplus de cendres qui commençait à s’entasser dans le foyer de sa pipe –elle serait bientôt terminée. Ainsi occupé, il releva les yeux un bref instant à la mention d’un "truc blanc", un sourcil arqué, ne le coupant que le temps de glisser un « La neige ? » étonné. Il ne connaissait le climat de Tévinter que de ce qu’on lui en avait raconté, mais sûrement (à défaut de les apprécier) le garçon s’était habitué aux températures havenoises depuis le temps, non ?
A en croire sa mine, non.

Il acheva les dernières feuilles de tabac pendant qu’Amadeus parlait, le visage aussi expressif que les émotions qui animaient sa voix et rehaussaient son accent sur certaines intonations, les bras gesticulant par solidarité. Si l’histoire était un peu décousue, elle était loin d’être incompréhensible et le mercenaire l’écouta avec attention.
Il devinait parfaitement le genre de brute qu’il lui décrivait, le même profil que l’on pouvait retrouver dans toutes les tavernes du monde. Rustre, grand gaillard, persuadé que l’univers lui doit le respect pour la simple chance d’être né avec des paluches aussi larges qu’une cuisse. Où qu’on se trouve, certaines choses ne changent jamais.
A dire vrai, il soupçonnait que le jeune homme n’en soit sorti qu’avec des blessures apparemment superficielles tenait d’une prouesse en soi. Il se doutait qu’il savait encaisser des coups, tenant ses phalanges qui ne perdaient jamais de leur rougeur chaque fois qu’ils se rencontraient pour preuve, mais ce genre de brute se souciait rarement de l’état dans lequel elle laissait ses malheureuses victimes.

« _ L’type, si j’lui r’tombe dessus, j’lui r’fais le portrait.
- Alors tu sais c’qu’y t’reste à faire d’ici-là. T’entraîner pour y parvenir. La colère c’est un bon moteur, tant qu’tu la laisses pas t’aveugler.
_ Enfin c’pas aussi glorieux qu’toi, un contre un, j’me suis fait exploser et lui, les seuls crochets qu’il avait, c’était ceux d’ses poings…
- Non. » Répondit-il peut-être un peu plus abruptement qu’il ne l’avait prévu. « Tu t’en es bien sorti. » Il n’y a pas d’honneur au combat. « Et t’as su profiter des faiblesses de ton adversaire dans l’feu de l’action. » Tous les coups sont bons pour s’en sortir. « Si tu t’étais pas bougé, tu peux être sûr qu’personne d’autre l’aurait fait pour toi. » Il n’est aucune gloire à se battre. « Et tu l’as fait sans rien attendre en retour. » Seule la survie compte. « Ca, c’était courageux. »


Résumé :  "Omondieu on m’a touché vite ça doit être une agression comment réagir". Blythe déromantise la vision du preux et valeureux guerrier avec son habituel air de vieux bougre blasé. Il est assez impressionné par ce qu’Amadeus lui raconte, mais lui non plus n’a aucune idée de comment que ça marche de montrer des émotions ou de la sympathie.
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Blythe se tend, sous ses doigts.

Surpris, Amadeus cligne des paupières. Il sent, contre sa peau, les muscles tendus, le corps, prêt à bondir. Pour l’attaquer, recevoir ou s’enfuir.
Le jeune homme ne bronche pas. N’écarte pas sa main.

Il lui laisse le temps, les longues minutes, nécessaires. Nécessaires pour qu’il comprenne que ce geste, ce n’est pas pour lui faire du mal, ce n’est pas pour l’attaquer. Au contraire.

Hésitant, Amadeus desserre délicatement son emprise. Il ne veut pas l’imposer. Brusquer cet homme sauvage. Doit-il s’excuser ? Sa main effleure son épaule avant de le relâcher. Dans ses yeux si noirs, si sombres, il est pourtant si aisé de lire toute l’affection et le respect qu’il a pour le mercenaire.

Amadeus a grandi, entouré d’amour, nourri d’espoir. Sa mauvaise humeur apparente dissimule ses vulnérabilités. Sa pudeur, sa timidité, son impulsivité. Il faut dire qu’aussi, faire la moue quand il était gosse, c’était le meilleur moyen d’être embrassé par ses mères et enlacé par son père, ça ne l’a pas aidé à abandonner ce réflexe.

Blythe, c’est différent. Amadeus le comprend, quand il voit ses sourcils froncés. Son incompréhension. A croire que l’homme bourru n’a jamais eu trop d’amis, ou qu’il a pas eu de parents pour tapoter ses épaules. Ça doit manquer, parfois. Amadeus sait que lui, s’il avait pas eu ça… oh, il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

Et le garçon en a, de l’amour à donner. Derrière ses grognements, ses poings blessés, ses sourcils froncés. Ses attentions sont nombreuses, allant de la bousculade pataude à la bière qu’il offre. A le chercher du regard quand il entre dans la taverne, faire quelques pas dans la nuit à ses côtés pour affronter l’obscurité, malgré le froid qui mord ses joues. A poser sa main sur son épaule, bien qu’à chaque fois, Blythe semble prêt à lui sauter à la gorge.

Des fois, il se demande si ce qu’il fait, c’est bien.

Peut-être qu’il devrait plus faire ça au vieux bougre, pour lui épargner une crise cardiaque. Mais à la fois, il trouve ça dommage de pas lui proposer des gestes qui ne font pas mal – pour une fois. Qu’il connaisse autre chose que la bagarre dans sa vie.

_ Désolé, j’pensais pas à mal, s’explique Amadeus, baissant timidement les yeux.  

Oulà et si y’avait un quiproquo ? Avec les remarques du prostitué, Blythe croit peut-être qu’il… La gêne fait rougir Amadeus comme une pivoine.

_ Je… Mon père et mon frère, y font ça quand des fois, y sont inquiets ou juste… fiers de moi et j’ai… enfin… j’me dis que ça doit pas toujours être simple de r’plonger dans tout ça alors je… j’voulais juste dire que… enfin j’suis content qu’tu sois toujours là… et j’espère pas enfoncer l’couteau dans la plaie, quand j’te fais parler de tout ça…

Il ravale sa salive.

_ P’is c’vrai qu’les gens ici sont pas tactiles, j’devrais pas… enfin si ça t’gêne j’ref’rai plus, désolé Blythe, j’aurais dû d’mander avant, j’ai… j’ai pas réfléchi…

Reconnaît il humblement.

Lever son bras au moment opportun. En serait-il capable ? C’est déjà arrivé. Quelques fois dans sa vie. D’autres fois, non. Des fois, il n’a rien réussi à faire. Comme quand le serpent a surgi du panier pour planter ses crochets dans sa peau.

Et ce moment où il avait levé la main pour la poser sur l’épaule de Blythe – ça, c’était lever son bras au moment opportun ? Une part en lui en est convaincue, l’autre culpabilise de ce geste inhabituel.

Pendant son récit, Amadeus hoche la tête à la précision de Blythe – la neige, oui, ou le gel, il confond les 2, en tous cas, c’est froid -. Et le froid, il n’aime pas ça. Même dans l’auberge, il a sa pelisse en laine sur les épaules, tricotée par l’elfe avec laquelle il travaille. Une laine épaisse, c’est pourtant tricoté avec minutie et Amadeus essaye d’en prendre soin. Une laine d’un doux brun, une de ses couleurs préférées.

_ Ouais… M’entraîner, ça m’manque ici…, reconnaît Amadeus en rabaissant les bras, les reposant sur la table, Avant j’le f’sais avec mon frère…

Mais ici… Et puis, il n’avait encore vu personne se battre à la force de ses poings comme lui.

La réponse abrupte de Blythe est un balayage. Surpris, Amadeus se tait et lève les yeux vers le mercenaire. Son cœur rate un battement. Bien sorti ?
Un tel compliment, de sa part, est plus qu’il ne pouvait l’espérer.

Aussi, malgré tous ses efforts, Amadeus est incapable de se retenir. Ses yeux sombres brillent. Et si Blythe peine parfois à identifier les émotions, Amadeus est un livre ouvert, empli d’images.

Celle-ci ?

C’est celle du gosse qui ramène victorieusement sa première grenouille, qui montre son premier dessin dans la neige, qui a su enfiler ses chaussures seul pour la première fois.

C’est la joie et la fierté, c’est un grand sourire sur ses traits si expressifs, ses yeux plissés. Ce compliment, c’est comme la main de son père sur son épaule. Il est courageux.

Et ça fait tant de bien de l’entendre. De voir qu’un homme qu’il admire pense ça de lui.

Mais la maturité revient au grand galop, dissimulant ces émotions si spontanées derrière la honte, la pudeur et la timidité. Aussitôt, il détourne les yeux, son expression se renfrogne, il frotte sa nuque et gratte sa joue.

_ Oh je… Ouais…. Merci, Blythe, ça… ça m’fait plaisir…, répond-t-il simplement, d’un haussement d’épaules avant de se relever, J’reviens, j’vais prendre un peu d’eau pour noyer l’alcool… Tu veux un truc, toi ?

Une fois qu’il a eu sa réponse, Amadeus s’éloigne vers le comptoir.

Le mercenaire n’a pas tort. Il lui faudrait quelqu’un pour l’entraîner. Est-ce qu’il accepterait ? Comment le lui demander ? Blythe va peut-être encore se demander ce qu’il lui veut, avec ses sourcils froncés.

Ce qu’il veut ? S’améliorer.

Et retrouver ici un peu de chez lui. Sa maison est si loin. Les gens qu’il aime aussi. Il se sent parfois seul, seul avec son gros cœur – l’envie d’être avec du monde, de rire, de vivre, de partager. De parler, de s’amuser, de galérer parfois ensemble, même, de s’engueuler.

Il aime le monde, il aime les autres. Il a envie d’être utile, de passer du temps avec eux, apprendre d’eux.

Et Blythe fait partie des personnes dont il aimerait se rapprocher. Au début, c’était son expérience de guerrier qui l’intéressait. Ca, c’est toujours présent. Mais il s’est aussi attaché à l’homme et ses cicatrices – celles qu’il voit et celles qu’il devine. Il reconnaît sa sauvagerie, son ton bourru, ses manières brutes. Ses histoires, il les garde dans son carnet et les relit quand il s’ennuie – ça n’arrive pas souvent.

Perdu dans ses pensées, il ne fait pas attention au petit groupe d’orlésiens qui l’ont remarqué, lui et son accent tevintide. Il ne sait pas qu’ils connaissent le type qu’il a frappé.

Il ne les entend pas quand ils murmurent entre eux. Blythe aperçoit peut-être la petite fiole que l’un verse dans une choppe, profitant qu’Amadeus échange quelques mots avec son ami prostitué au comptoir pour s’approcher.

_ On va encore tenir la jambe de ce mercenaire ? Murmure le prostitué avec une moue préoccupée, Je ne pensais pas que c’était ton genre…

_ Tu vas pas t’y mettre, râle Amadeus, Ca a rien à voir… Il a juste vu tellement d’choses ! J’trouve ça super intéressant de l’écouter !

_ Et tu vas encore y passer la nuit…

Amadeus l’observe, inquiet et effleure tendrement son visage.

_ Ne t’inquiète pas, j’viendrai bientôt te voir… Pourquoi ? Ca va pas ? On t’emmerde ? Murmure-t-il en fronçant les sourcils.

_ Mais non. Je manque juste de toi, minaude le prostitué avant de lever les yeux.

_ Ami Tevintide ! Salue soudain un blondinet au fort accent orlésien.

Tevintide, y’en a pas 100 dans cette taverne et pourtant, Amadeus ne réagit pas immédiatement – cherchant le Tevintide du regard avant de voir qu’on le fixe lui.

_ Oh… Euh…

Son visage se renfrogne. Sourcils froncés, il renifle.

_ Quoi ? Qu’est-ce t’as ?

L’Orlésien pouffe, et, prenant les clients pour témoins, reprend.

_ Eh bien… Moi qui venais te proposer de boire un verre pour faire la paix entre nos 2 nations…

Amadeus s’est naturellement tendu, plus inquiet qu’il ne le laisse voir. Il n’est pas né de la dernière pluie et reprend, pragmatique.

_ Ca fait quelques temps qu’la paix est signée et a été fêtée.

L’Orlésien lui propose son verre dans un sourire.

_ Et alors ? N’est-il point bon de fêter la paix chaque jour où elle se présente ?


Résumé : Amadeus s’excuse auprès de Blythe et justifie son geste, par peur qu’il soit mal interprêté. Il réfléchit aux propos de Blythe, et hésite à lui demander de l’entraîner… S’éloignant vers le comptoir pour noyer l’alcool d’un peu d’eau, son chemin croise celui d’un Orlésien bien déterminé à lui faire boire de son verre après y avoir glissé une petite fiole de laxatif. Rien de très dangereux, mais de quoi mettre mal Amadeus quelques temps. Les yeux de Blythe auront peut-être aperçu le subterfuge du honteux personnage.  
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_ Désolé, j’pensais pas à mal.

Blythe répondit d’un simple haussement d’épaule, gêné mais loin d’être vexé, espérant que le sujet mourrait dans l’œuf. C’était sans compter sur les yeux baissés du jeune homme, qui rata de fait son mouvement, et les couleurs qui envahirent subitement son visage –ne manquant pas de faire hausser un sourcil au mercenaire. Qu’est-ce qui pouvait bien lui passer par la tête ?
Il n’eut pas à se questionner bien longtemps puisqu’Amadeus lui en apporta presque immédiatement les réponses.

Après sa dernière phrase, il laissa le silence s’étendre juste assez longtemps pour devenir quelque peu gênant, ne réalisant pas immédiatement qu’une réponse de sa part serait la bienvenue. Il haussa une fois encore les épaules, grognant quelque chose qui ressemblait vaguement à un « C’est pas grave ».

Le gamin avait quelque chose de touchant dans sa sincérité brute, avec ses grands yeux sombres qui traduisaient toutes ses émotions sans le moindre filtre… et Blythe n’avait pas la moindre idée de quoi faire de cela.
Mais il ne pouvait que sympathiser avec le sentiment de solitude et d’isolement qui se dégageait de ce qu’il lui racontait ; lui-même n’y avait pas échappé lorsqu’il était arrivé sur ces terres étrangères, même s’il préférait en garder cette raison secrète ce n’était, après tout, pas pour rien qu’il avait une fois encore rejoint une énième troupe de mercenaires.

« _J’reviens, j’vais prendre un peu d’eau pour noyer l’alcool… Tu veux un truc, toi ?
- Mmh, reprends-moi une bière. »

Répondit-il sobrement en observant Amadeus se diriger vers le comptoir, soulagé de cette rupture nette dans la conversation. Il sentait la fatigue l’appesantir, l’épuisement des jours passés à Corintamh se rappelant à son bon souvenir. C’aurait pu être un bon moment pour rentrer, mais ça attendrait la fin de la prochaine tournée –ce n’était pas non plus ça qui allait l’achever.

Jet d’attribut : Perception – Réussite – 4/14


Occupé à nettoyer les dernières cendres de sa pipe désormais finie, des mots échangés en orlésien lui firent relever la tête, le nez plissé de mécontentement. Manquait plus que ça, tiens. Il ne comprenait pas les murmures qui parvenaient jusqu’à ses oreilles –tailler le bout de gras avec eux ne l’avait jamais intéressé, il se contentait de la satisfaction de pouvoir les insulter dans leur propre langue– mais le mercenaire ne manqua pas la fiole discrètement versée au-dessus d’une de leurs tasses.
L’affaire aurait pu s’en arrêter à ça, après tout que pouvait-il bien avoir à faire des saloperies qu’aimaient s’ingurgiter ces idiots, si celui qui semblait être le meneur du groupe ne s’était pas dirigé tout droit vers Amadeus.

Le sang de Blythe ne fit qu’un tour, qui ne comptait certainement pas attendre de savoir ce qu’il avait bien pu verser –et si l’idée d’un poison quelconque lui taraudait l’esprit il préférait attendre d’en être sûr avant d’agir en conséquence. D’un mouvement souple il se releva et, profitant que l’orlésien ait eu la bonne idée de prendre la salle à parti, alla lui imposer sa présence.

« Hé bien, comme ça on trinque à la santé des vieux rivaux ? »

Sur ce, Blythe s’invita entre le tévintide et l’orlésien, dont il récupéra les deux choppes avant qu’Amadeus n’en ait le temps.

« Plusieurs nations réunies autour d’un même verre, j’m’en serais voulu de rater une telle célébration. »

Ses yeux ne quittaient pas l’orlésien une seconde, un rictus qu’il ne cherchait même pas à faire croire sympathique aux lèvres. Et si son accent ressortait soudainement un peu plus… Disons que ce n’était qu’un coup du hasard et de l’alcool.

Jet d’attribut : Agilité – Réussite – 5/13


Pas question de laisser le petit boire ce que l’orlésien avait à lui offrir, mais Blythe devait s’avouer curieux de savoir quel coup il avait préparé. Rien de mieux que faire prendre sa propre médecine à un ennemi ancestral, non ?

« J’dois reconnaître qu’y a beau geste, ‘faut croire qu’l’air rance des tavernes réussit mieux à vos manières qu’celui revigorant des montagnes. »

Profitant des verres que le tavernier avait placé sur le comptoir suite à la commande d’Amadeus, le mercenaire y mêla ceux récupérés de l’étranger dans l’espoir de lui faire perdre de vue celui destiné au jeune homme. Avec un peu de chance, ses provocations étaient également suffisantes pour le distraire sur le suivi des verres.
L’idée de lui répondre d’un coup surprise dans le pif était tentante, mais c’était une bonne auberge et il serait dommage de s’en retrouver privé à cause d’un orlésien.

Finalement, tous quatre (Blythe ayant également tendu une des pintes au prostitué puisqu’ils se retrouvaient avec une de trop) se retrouvèrent une pinte en main, le mercenaire espérant que l’orlésien n’avait pas remarqué qu’il tenait celle destinée à Amadeus.
Le regard toujours rivé sur le blondinet, l’alamarri leva son verra :

« A la paix ! »

Avant d’en descendre plusieurs gorgées d’un coup. Oh bien sûr, l’orlésien pourrait avoir des soupçons et décider de ne pas les suivre… Mais alors ce serait un aveu tacite de sa part qu’il y avait quelque chose de louche avec la boisson, et Blythe comptait bien le prendre à parti là-dessus s’il hésitait trop longuement. Après tout, n’était-ce pas lui qui avait proposé le premier de trinquer à l’entente entre leurs nations ?


Résumé :  Blythe est soulagé que la conversation, qui prend une tournure trop sentimentale à son goût, prenne fin quand Amadeus va leur chercher de nouveaux verres. Son attention attirée par l’accent détesté des orlésiens, il remarque que l’un d’entre eux a versé quelque chose dans le verre destiné à Amadeus, impose sa présence avant qu’il n’ait le temps de le récupérer et s’arrange pour que l’orlésien finisse avec ledit verre avant de porter un toast.
Amadeus Domitia
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Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Amadeus Domitia
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Peuple : Humain - Imperium
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Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
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Son visage est si expressif – bien trop.

L’approche de l’Orlésien a attisé sa méfiance. Ses sourcils se sont froncés, son nez s’est plissé, sa bouche s’est pincée. Le Tevintide s’est fermé comme une porte de prison.

Mais le prostitué a les mains agiles. Habitué à crocheter les cœurs, comme à défaire les ceintures. Sa main effleure tendrement la nuque d’Amadeus, offrant une caresse tendre et réconfortante, suffisante pour chasser la tension de ses épaules. Ses doigts habiles remontent jusqu’à la base de sa chevelure épaisse, s’enfoncent dans sa tignasse pour masser plus franchement la base de son crâne.

Quelques secondes, les épaules solides du jeune homme s’affaissent. Mais ses poings se resserrent, d’un pas, il se dégage, ses yeux reviennent se planter dans ceux de l’Orlésien.

Amadeus est fier de ses racines, pas de la terre dont il est issu. L’Empire et son histoire, faite de sang et d’esclavage, de maltraitances et de pouvoir, ce n’est pas ça qu’il défend. Ce n’est pas qu’il veut représenter. Il en est pourtant le héraut. Le dragon râcle dans sa voix, les serpents se faufilent sous sa plume, sa peau tannée par un soleil qui ferait fondre Starkhaven, la sueur emplie d’épices étrangères.

Le prostitué, inquiet, cligne des paupières et descend du comptoir. Le Tevintide s’est naturellement interposé, son corps protégeant celui bien plus frêle de son ami. La salle alpaguée lui donne la sensation d’être acculé. Comme au bascloître. Il entrouvre les lèvres, son souffle est plus rapide, son cœur bat plus fortement dans sa cage thoracique. Ses épaules se sont redressées, les muscles de sa nuque se sont contractés. Il doit garder son calme.

Une voix le surprend. Familière.  

Blythe.

Déstabilisé, Amadeus bat des paupières. Blythe est à ses côtés.

Simples camarades de comptoir, il n’aurait pas été surprenant que le mercenaire ne s’occupe pas de ses histoires. Qu’il ne se lève pas de table voire préfère s’en aller pour ne pas être mêlé à ce conflit. Une bataille entre 2 nations, entre 2 sangs, 2 egos. Il aurait même pu s’en aller !

Mais Blythe l’a rejoint. Il n’est plus seul, lui, le Tevintide.  

Les traits de son visage se relâchent légèrement, adoptant la moue bougonne, habituelle, que le jeune homme affiche. Ses yeux noirs, fixés sur l’Orlésien, en une attitude de défiance assurée. Un sourire éclaire le coin de ses lèvres. Il redresse la tête et croise les bras sur son torse, bien campé sur ses jambes.

Que va faire l’Orlésien ? Leur nuire, à tous les deux ?

C’est au tour de Blythe d’attirer toute l’attention. Bien entendu, celle de l’Orlésien, mais aussi celle de ses compagnons un peu plus loin. Amadeus les surveille d’une œillade, avant d’adresser un regard au mercenaire. Et s’il avait des problèmes à cause de lui ?

Blythe sait probablement ce qu’il fait. Il doit lui faire confiance. Enfin, ce n’est pas de lui qu’il doute. Mais des autres.

Pris par surprise, l’Orlésien cligne des yeux et fixe Blythe. Ses yeux se sont plissés face à son accent. A peine ses prunelles ont effleuré son chaperon que son nez se fronce et sa lèvre se retrousse, écoeurée.  

_ Vous n’avez pas été convié à cette… réunion, commence l’Orlésien de sa voix pompante insupportable.

C’est au tour du prostitué de prendre les armes. Il s’accroche lascivement aux épaules d’Amadeus et repose sa tête contre la sienne, le visage éclairé d’un sourire taquin.

_ Dans une beuverie, c’est comme au lit, plus on est de fous, plus on rit !

Ce sermon des plus philosophiques arrache un rire bref à Amadeus. Le prostitué, malicieux, lui adresse une œillade complice avant de sourire à Blythe. D’ailleurs, la provocation du mercenaire fait mouche. L’Orlésien se redresse de toute sa hauteur, dépassant allégrement Amadeus d’une bonne tête.

_ A moins que ce ne soit l’alcool qui brouillerait suffisamment ma raison pour accepter une telle proposition, cracha l’Orlésien. L’homme s’est légèrement reculé au verre qui lui est proposé : ses yeux vont d’une choppe à une autre, les étudiant avec une précipitation maladroite. Amadeus prend la pinte offerte par Blythe, sans méfiance. Complice (in)volontaire, le prostitué prend la sienne et donne la dernière à l’Orlésien dans un sourire sensuel.

_ L’alcool vous fait seulement ouvrir les yeux sur ce qu’il y a de beau ! La paix entre nos peuples ! A la vôtre !  

Dans un éclat de rire, le prostitué boit goulument son verre. Amadeus approche le verre de ses lèvres et, à son habitude, en sirote quelques gorgées, toussote au passage, finit son verre avant de s’ébrouer.

L’orlésien rechigne tant que c’en est comique – et remarqué par les autres. Finalement, il approche le verre de ses lèvres sous les encouragements de la foule qu’il a fait l’erreur d’alpaguer, ce qui offre probablement l’occasion rêvée à Blythe d’enfoncer le clou s’il le désire. L’homme se contente d’une petite gorgée ou d’en tremper les lèvres, quoi qu’il en soit, un filet s’échappe au coin de ses lèvres et il fait mine de cracher.

_ Ignoble, cette bière… Probablement convenable pour des palais comme le vôtre.

Cette fois, l’orlésien ne fait plus aucun effort de sympathie. Plus une trace de sourire sur son visage. Qu’une colère imbécile, celle d’un marmot frustré.

_ C’ta gueule qu’est ignoble.

Les mots se sont échappés des lèvres d’Amadeus, prenant de court l’assemblée.

L’Orlésien écarquille les yeux, offusqué, il s’apprête à riposter. Mais il est coupé par l’éclat de rire du prostitué, un rire si sonore que quelques personnes se joignent à lui. L’aubergiste, d’ailleurs, en profite à son tour.

_ Ignoble, ma bière ! Ignoble ! Bah ça va pas t’empêcher d’payer c’que vous avez bu, qu’tu la termines ou pas, j’m’en fous, mais tu sortiras pas d’là tant qu’t’auras pas filé l’écu !

Le mécontentement de l’hôte agite un peu la salle, quelques balourd.es observent la scène, tapotant songeusement la poignée de leur arme. Des mercenaires probablement payé.es par le tenancier pour assurer la sécurité des lieux. L’Orlésien se dégonfle lamentablement. Il abandonne le verre sur le comptoir, paye la tournée et préfère se détourner. Lui et ses comparses ne s’éternisent pas davantage. Ils sortent des lieux, accompagnés de quelques ivrognes éméché.es (les pauvres erres veulent les convaincre qu’il s’agit d’une des meilleures bières de Starkhaven). Un Nain récupère le verre abandonné, Amadeus s’apprête à faire un pas vers lui, mais le contenu du verre finit déjà dans son gosier.

Amadeus finit par reposer son dos contre le comptoir dans un soupir de vieux chien. Il masse sa nuque, puis ses paupières, avant de se relever légèrement.

_ Merci Blythe. J’étais mal barré… Les Orlésiens, c’vraiment qu’des…

L’insulte qui sort de ses lèvres tient probablement de l’elfique ou de l’antivan, peut-être un savant mais incompréhensible mélange des deux. Pas besoin de comprendre, quand son expression se renfrogne. Son verre entre ses mains, il observe le fond vide avant d’esquisser un sourire, haussant les épaules.

Ce sourire discret, pudiquement dissimulé, trahit probablement toute la reconnaissance qu’il aimerait exprimer. Le prostitué embrasse sa joue, vers sa cicatrice, puis tourne les yeux vers Blythe pour lui sourire.

_ Je t’offrirai un verre la prochaine fois que tu viendras. Apparemment, tu dis de belles histoires, tu pourrais peut-être m’en raconter une ?

_ Fous lui la paix un peu…

_ Jaloux va, ricane le prostitué, avant de s’éloigner de son côté, les saluant d’un geste de la main, Ne te couche pas trop tard Amadeus, il est tard et tu commences tôt demain !

_ Ouais, ouais.

Amadeus tourne les yeux vers Blythe.

_ T’en veux une dernière pour la route ? Ou une infusion ?

Ca a l’air d’être une plaisanterie, mais non, le jeune Tevintide apprécie ses petites infusions nocturnes. Celle à la menthe et à l’elfidée, sa préférée. Les 2 comparses échangent peut-être quelques mots, et si Blythe décide d’avouer à Amadeus ce qu’il s’est passé, le jeune homme a serré les poings sans davantage se prononcer. Il l’a probablement remercié une dernière fois, avant de prendre congés.

Amadeus profite d’un petit groupe de client.es qui sortent des lieux pour disparaître dans la nuit. Il n’aurait pas été surpris que les Orlésiens l’attendent à la sortie – ce n’est pas la première fois que ça lui serait arrivé.

Il marche, en direction de la chambre qu’il a louée, les mains dans les poches, pestant contre le froid et le vent.

Il n’aurait pas été surpris que les Orlésiens l’attendent à la sortie.

Cette pensée revient, il se dit qu’il a été p’t’être plus malin qu’eux sur ce co…quoi ?

Les Orlésiens l’attendent p’t’être à la sortie.

Ses yeux noirs s’écarquillent.

Blythe.

Il aurait dû y penser.

Quel con.

Amadeus fait volte-face et s’élance.


Résumé : L’Orlésien est offusqué. Il ne boit qu’une petite gorgée et prétexte que la bière est ignoble, attisant la colère de l’aubergiste et la méfiance d’Amadeus. L’Orlésien et ses comparses prennent congés, bientôt imité par Amadeus qui profite de la sortie d’un groupe pour s’en aller en toute discrétion, avant de réaliser que ces sales types attendent peut-être Blythe à la sortie de l’auberge… Amadeus fait alors demi-tour, espérant que rien ne soit arrivé à son ami.
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Il avait fallu un peu de temps, mais finalement l’orlésien, pris à son propre jeu d’inclure les badauds dans ses combines, fut contraint de trinquer à son tour –du bout des lèvres, littéralement.

« A la paix, et à la belle nuit qui nous attend tous ! »

Il crut devoir intervenir une fois encore suite à la réflexion d’Amadeus qui, bien que puérile, lui décrocha un léger rire amusé, heureusement le tôlier et ses gros bras prirent la relève.
Il grimaça en voyant le nain finir le verre abandonné d’une traite, lui aussi trop lent pour le prévenir qu’il valait mieux éviter. Le petit peuple était robuste, avec un peu de chance il ne lui arriverait rien de trop grave et il ne se sentait pas l’humeur suffisamment altruiste pour aller lui annoncer la mauvaise nouvelle.

_ Merci Blythe. J’étais mal barré… Les Orlésiens, c’vraiment qu’des…

Il reporta son attention sur le jeune homme, souriant aux mots qui suivirent –pas qu’il les eut compris, mais l’intonation des insultes est universelle, le sentiment assez évident pour servir de traduction.
La remarque du prostitué qui suivit lui fit hausser un sourcil étonné, ne sachant pas s’il était sérieux ou le taquiner, mais avant qu’il ait le temps de réagir le tévintide avait échangé quelques mots avec puis il les quittait d’un signe de la main, auquel le mercenaire répondit d’un sobre hochement de tête.

« Ouais, j’ai pas pu profiter de la dernière. Je te suis avec une autre bière. » Il ne reprit qu’une fois leurs verres à nouveau pleins, accoudé au comptoir et observant la salle : « J’espère qu’ce nain aura pas de problèmes. » Ce ne fut qu’à l’air interrogateur d’Amadeus qu’il réalisa qu’il ne savait peut-être pas exactement ce qu’il venait de se passer. « J’ai vu ce type verser quelque chose dans ton verre pendant que t’étais occupé à commander, pas moyen de savoir quoi en revanche. » Et s’il vit les poings serrés du jeune tévintide, il n’y fait aucune remarque.

Ils échangèrent encore quelques mots, plus éparses tandis que ce qui aurait pu rapidement dégénérer était encore frais dans leurs esprits, lorsqu’Amadeus prit finalement congé. Blythe lui souhaita la bonne nuit, il ne tarderait pas à le suivre mais n’avait pas encore fini sa choppe.

L’air frais de la nuit le cueillit en comparaison de la chaleur moite de la taverne qu’il venait de quitter, mais il se contenta de réajuster son chaperon en se dirigeant vers les rues vides qui le mèneraient à la chambre qu’il louait –les nuits d’hiver alamariennes n’étaient après tout pas beaucoup plus chaudes.

Il n’était pas encore arrivé à la moitié du chemin lorsqu’une ombre se détacha du mur pour lui barrer la route. Le visage caché par la pénombre ambiante, il ne fut pas possible pour le mercenaire de le distinguer immédiatement.

« On se promène seul la nuit, l’alamarri ? C’est dangereux, il paraît que les rues ne sont plus très sûres de nos jours… »

Ah, Blondinet. Evidemment.

Jet d’attribut : CC – Réussite – 2/15
Jet d’attribut : Agilité – Echec – 16/13

TW pour la suite du message : combat et tout ce que ça implique.


S’il y avait bien une chose qui avait gardé Blythe en vie toutes ces longues années, c’était d’être sur ses gardes en permanence. Que ce soit parce qu’il ne dormait que d’un œil dans un campement de fortune ou bien à l’abri derrière d’épaisses murailles, on ne peut jamais savoir quand le danger vous guette –et ça, il avait longtemps gardé un œil solidement rivé sur le mercenaire ou les différents compagnons de route qu’il avait pu avoir.
Aussi étaient-ce ses réflexes qui avaient instinctivement pris le relais lorsqu’un poing sortit des ombres avait tenté de le percuter. Blythe fit volte-face, sans toutefois complètement tourner le dos à Blondinet, pour se retrouver nez à nez avec ses quatre acolytes. Pas difficile de voir que la situation était à son désavantage, mais il avait connu pire. Avec le chef de meute qui préférait rester à l’arrière pour l’instant (et quoi, il avait peur de se faire abîmer sa belle gueule ?), ça devrait être encore gérable.

« J’vous ai tant manqué que vous m’attendiez comme ça ? Vous aussi vous voulez une histoire ? Justement j’en connais une qui d’vrait vous ravir, elle se passe dans des montagnes enneigées, vous connaissez bien ça, vous autres, non ? »

La remarque sembla faire mouche, car celui qui l’avait déjà raté (un petit jeune tout en jambes) se rua de nouveau sur lui, le coup grossier qu’il esquiva sans problème d’un pas en arrière avant de lui envoyer son propre poing dans la mâchoire. Le golgoth du groupe vint à la rescousse de Guiboles, rapidement suivi par leurs autres compagnons.

Difficile de dire combien de temps s’écoula ainsi, le mercenaire peinant à éviter chacun des nombreux coups qui lui étaient portés, mais les rendant tous avec une précision travaillée par les années –Guiboles avait rapidement battu en retraite, apparemment le plus faible du lot, mais ne s’avouant pas complètement vaincu pour autant.
Même seul au crépuscule de sa vie, Blythe continuait de se battre comme un jeune homme qui doit toujours faire ses preuves. Qui doit protéger quelqu’un. Cela aurait pu être admirable, si ce n’était pas certainement ce qui causerait sa perte tôt ou tard… tôt étant le plus probable des deux.

Un peu tard, il réalisa avec agacement que les orlésiens s’étaient progressivement positionnés de sorte à l’acculer contre le mur, tous quatre en arc de cercle autour de lui. Erreur de débutant, Blythe.

La garde haute et le souffle court, il attendit qu’ils fassent le prochain pas. Il fallait à tout prix qu’il trouve une manière de percer leur ligne, et le plus tôt serait le mieux, mais foncer dans le tas tête baissée, pour toute alléchante qu’était l’idée, ne mènerait nulle part.

Après quelques nouveaux échanges, une prochaine attaque le fit pivoter sur un pied sorte à amortir le choc avec son épaule, mais l’orlésien (un grand brun qui avait eu le nez cassé au moins une fois) ne put non plus esquiver les représailles. L’alamarri profita de la position pour foncer contre le torse de Nez Cassé, son épaule le heurtant avec suffisamment de force pour lui ôter le souffle et le faire reculer de quelques pas. Maintenant !
Profitant de l’ouverture ainsi créée, il se dépêcha de jouer des jambes pour le contourner et se sortir de cette mauvaise passe.

Malheureusement le prochain assaut le cueillit de derrière, un bras puissamment musclé fermement enroulé autour de son cou. Il essaya instinctivement de tourner sur lui-même, dans le même axe que le bras qui l’enserrait afin de déséquilibrer et faire tomber son adversaire, mais celui-ci raffermit sa prise et le frappa dans les côtes de son poing toujours libre. Le mercenaire râla à l’impact, confirmant ses soupçons que Golgoth devait être celui derrière lui. En même temps, un troisième orlésien (plutôt petit, le genre tout en nerfs) était arrivé devant lui et profita de sa situation pour le moins précaire pour lui asséner une nouvelle série de coups.
Le golgoth exerçait juste assez de pression pour l’empêcher de s’évanouir par manque d’oxygène tout en lui interdisant de reprendre une profonde bouffée d’air frais, aussi les mains de Blythe s’étaient naturellement agrippées à son bras qu’il ne parvenait pas à déloger, jouant des pieds à l’aveugle dans l’espoir de toucher quelque chose, n’importe quoi.

L’air commençait à sérieusement lui manquer et son corps hurlait de douleur, les battement ralentis de son cœur résonnant désagréablement dans ses oreilles. Heureusement Tas d’nerfs décida enfin de s’arrêter (Blythe profita de ce court répit pour planter son coude dans les côtes de Golgoth, qui lui tordit le poignet dans le dos pour seule réponse), seulement pour laisser place à Blondinet devant lui… Presque par réflexe, l’alamarri retroussa ses lèvres pour laisser apparaître ses dents serrées et teintées de sang, à la manière d’un chien prêt à mordre.

« Alors belle gueule, on a trop peur pour s’occuper soi-même d’ses affaires ? C’est ça la fameuse puissance orlésienne, laisser les autres tout faire pour soi ? Répondant à sa place, le colosse tordit un peu plus son bras, lui arrachant une nouvelle grimace de douleur tandis qu’il se hissait sur la pointe des pieds pour essayer d’atténuer la tension.
- On va te montrer ce qu’on réserve aux barbares comme toi qui savent pas rester à leur place. Je vais t’offrir une très belle, très longue nuit. »

Et il sortit un couteau. Classique.


Résumé :  Blythe prend une dernière bière avec Amadeus et l’informe qu’il a vu l’orlésien verser quelque chose dans son verre. Sur le chemin du retour, Blythe se fait rejoindre par ledit Blondinet et ses quatre acolytes (Guiboles, Nez Cassé, Tas d’nerfs, Golgoth) lui font passer un mauvais quart d’heure. Il se défend bien et leur rend coup pour coup, mais finalement se fait attraper par le golgoth. Blondinet prend part au combat uniquement à ce moment-là, évidemment pour le menacer d’un couteau tandis qu’il est immobilisé.
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TW : Bagarre, sang, violence, langage charretier et émétophobie !

Il court.

Les dalles défilent. Danse dantesque, elles se dressent, se défilent, débiffées, l’une d’elle se creuse d’un trou traître, quelle embardée ! Ses jambes se défilent, la pierre heurte et déchire ses paumes, l’alcool, la bile, la salive, se déversent au sol, d’un haut le cœur, le jeune homme dégueule.  

Déphasé, l’acide déborde de ses mâchoires serrées, il paye le prix de sa débauche. Simulacre d’épopée, le jeune homme n’est qu’une dérision, l’ombre du héros qu’il a toujours rêvé d’être. Une poussée de désespoir noie ses yeux de larmes, d’une honte qu’il ravale, il se lève, ses jambes déambulent, sur quelques mètres.

Ses poings se serrent, ses yeux errent, son allure reprend.

S’accélère. Il reconnaît la pierre creusée, la gravure, les lumières.

Là-bas. La silhouette familière. Prisonnière. Son cœur s’arrête.

Le blondinet s’avance, armé de son couteau. L’acier luit, froid, sous les rayons de la lune. L’Orlésien sourit, rictus dévoilant ses dents, jusqu’à ce qu’un comparse lève la tête. Un mouvement dans l’obscurité.

La tête de Tas d’nerfs s’écrase contre le mur dans un bruit sourd. Aussi nerveux soit-il, il n’a pas vu le coup venir : les deux mains du Tevintide se sont refermés sur son crâne pour l’écraser de toutes ses forces contre la pierre. L’impact est brutal. Suffisant pour qu’il s’écroule.

Le blondinet cligne des paupières mais déjà, Amadeus lui balance un coup de poing dans le plexus. L’homme se plie en deux dans un râle, Amadeus referme ses mains sur son crâne et lui écrase la tête contre son genou, à deux reprises.

Le blondinet s’écroule, tenant son visage à 2 mains dans un hurlement de douleur. Dans la lutte, il a laissé tomber son couteau et Guiboles s’apprête à le ramasser. Amadeus se jette sur l’arme et se rétracte avec la vivacité d’une vipère.

Son adresse est rattrapée par l’inexpérience. Guiboles tente de le saisir, perdu, Amadeus l’esquive en quelques pas habiles, avant de bondir en avant, menaçant Guiboles de son arme. Pas fou, Guiboles se recule à son tour en levant les mains – cependant, un combattant aguerri aurait rapidement remarqué que le gamin était bien plus à l’aise avec ses poings qu’avec une arme.

Nez cassé veut profiter de la diversion pour désarmer Amadeus. Il attrape son bras à 2 mains. Amadeus lâche le couteau et saisit le col et le bras de son adversaire pour le faire basculer par-dessus son épaule. Nez cassé retombe sur le dos. Amadeus écrase son nez d’un coup de talon puis ramasse le couteau au sol alors que l'autre crache quelque chose en orlésien – l’a-t-il traité de chaise ? Enfin, il n’a pas la tête à traduire.

Précipité, affolé, Amadeus se jette sur le chef de la bande, attrapant ses cheveux d’une main, il plaque de l’autre le couteau contre sa gorge. De nouveau, une erreur de débutant – car c’est le dos de la lame qu’il plaque contre la trachée artère de son adversaire.

La pénombre et l’effet de surprise permettent à Amadeus de dissimuler ces maladresses à ses adversaires… Le colosse maintenant Blythe hésite à le relâcher ou à intervenir, alors que Guiboles s’est reculé jusqu’à Tas d’nerfs. Nez cassé est aux aguets, mais se tient à une distance d’un mètre. Il renifle le sang qui dégouline de son nez brisé.

Amadeus reprend son souffle, alors que le blondinet s’accroche à son bras, le suppliant – il ne l’écoute pas, au contraire, il raffermit son emprise, sur ses cheveux et sur le couteau qu’il tient.

Amadeus a froncé les sourcils. Ses yeux noirs, si noirs, sont emplis d’une obscurité effrayante, lorsqu’il crache dans sa langue natale. Les mots glissent, sifflent entre ses lèvres serrées, la rage racle dans sa gorge, résonne d’un claquement de langue. Le Tevintide, ses syllabes langoureuses et fracassantes, suaves et menaçantes.

Voyant l’incompréhension des combattants, Amadeus reprend, d’une voix rauque, haletante.

_ Lâchez-le ou j’le crève…

Pour une fois, la réputation Tevintide bénéficie au secrétaire. Le golgoth relâche Blythe et Amadeus lève les yeux vers son ami, lui accordant un signe de tête pour qu’il s’éloigne… Une fois hors de portée de la petite bande, Amadeus pousse l’Orlésien en avant et s’empresse de fuir aux côtés de Blythe.

Il court comme un dératé, à ses côtés cette fois, jusqu’à trébucher une nouvelle fois, sautiller sur quelques mètres puis s’écrouler contre un mur.

Il cherche son souffle, ses mains tremblent, tiennent toujours le couteau qu’il laisse tomber à terre pour aussitôt s’approcher de Blythe. Il veut récupérer un mouchoir de sa poche, au lieu de ça, il en arrache le fond avant de le tendre à Blythe pour qu’il essuie le sang qui macule ses lèvres.

_ Ca… ça va ?

La voix d’Amadeus a perdu toute assurance. Elle tremble presqu’autant que ses mains.

Les larmes aux yeux, il essuie ses paupières d’un geste bourru de la main, avant d’observer nerveusement autour d’eux. Il a peur. Ses yeux reviennent sur Blythe.

_... Je suis désolé…

Il aurait dû intervenir plus tôt. Il aurait dû retrouver son chemin plus vite.

Il se sent mal, inquiet, ses mains lui font mal. Il a du sang sur ses mains, sur son genou, et ce sang, ce n’est pas que le sien.

Il est bouleversé.

Soulagé.

Fier.

Tout ça à la fois.

Un mélange, trahi par sa moue, celle d’un gosse qui a perdu sa première dent de lait. Celle d’un gosse qui a mené son premier vrai combat pour défendre une personne à laquelle il tenait.

_ On les a eus... Ces connards !

Un rictus carnassier éclaire ses traits, le sourire d'un fauve prêt à mordre le monde à pleines dents. Malgré ses yeux brillants, il lève le poing pour inviter Blythe à en faire de même. Un geste fraternel.
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Joueur

 

Grunt and drunk, my love language is blood, dust and alcohol