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Une douce odeur d'absence - ft. Sivoneii

Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Une douce odeur d'absence - ft. Sivoneii Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

Feuille
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t685-nucci-mansilla-si
Une douce odeur d’absenceCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique
Date du sujet 18 Tollecourse, 5:12 des Exaltés.
Participants @Nucci Mansilla et @Sivoneii
TW Aucun pour l'instant.
Résumé Tout le gratin de Starkhaven s'est réuni à la Grande Cathédrale pour profiter de son inauguration, ainsi que de la cérémonie pour la Championne - tout le gratin ? Non ! Ne manquerait-il pas au moins deux de ses plus remarquables habitants, membres du cercle ? Ne serait-ce pas une occasion pour protecteur et protégée de remettre à plat un Grand Tournoi bien loin d'avoir été... tranquille ?
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>18 Tollecourse, 5:12 des Exaltés.</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t844-une-douce-odeur-d-absence-ft-sivoneii">Une douce odeur d’absence</a></li></ul><p><u>Nucci Mansilla et Sivoneii</u> Tout le gratin de Starkhaven s'est réuni à la Grande Cathédrale pour profiter de son inauguration, ainsi que de la cérémonie pour la Championne - tout le gratin ? Non ! Ne manquerait-il pas au moins deux de ses plus <i>remarquables</i> habitants, membres du cercle ? Ne serait-ce pas une occasion pour protecteur et protégée de remettre à plat un Grand Tournoi bien loin d'avoir été... tranquille ?</p>[/code]



Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
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Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
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Agilité : 6
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Chance : 15

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Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Une douce odeur d'absence

Depuis de longues minutes – dizaines de minutes, même ! –, les cloches de la Grande Cathédrale s’étaient tues. Tout Starkhaven devait en cet instant être sagement assis, profitant des sermons enflammés de la Grande prêtresse pour alléger leurs âmes de leurs derniers écarts. En ce grand jour d’inauguration et de consécration, cette fière demeure du Créateur se revendiquait comme l’endroit où il fallait se trouver ; se faire voir, se faire admirer ; l’endroit où l’on vivrait sûrement l’un des évènements les plus importants de ce temps.

Mais y retrouverait-on vraiment tout Starkhaven ? Non : parmi les absents les plus remarquables à ces cérémonies, l’on pouvait compter le Premier Enchanteur Nucci Mansilla, debout seul devant la fenêtre de son bureau, à admirer la Grande Saumonée : son silence et sa mine fermée témoignaient de sa dévotion toute personnelle qu’il rendait au Créateur ; ou bien sa main tournant et retournant sa chevalière à son auriculaire trahissaient les très nombreuses pensées glissant d’une tempe grisonnante à une autre. Qui pouvait bien deviner ?

Quelles réponses aurais-je trouvées sur ces bancs, ma foi, trop durs pour mes jambes délicates ?

De toute façon, il n’y était pas ; il ne saurait pas ; cela ne lui servait strictement à rien d’observer une géante silencieuse, d’autant que les carreaux se couvrant de givre constituait une distraction non bienvenue : cela lui rappelait le charme havenois, glacial à l’extérieur et bien chaleureux à l’intérieur.

Car, tout de même : Nucci demeurait contrarié, et c’était assez rare pour le souligner.

Se détournant, il claudiqua quelques pas sur sa jambe valide avant d’attraper sa canne reposant sur son bureau. Les claquements sonnaient sporadiquement, le sol étant peu dénudé, et les lèvres demeuraient fermées : quoique, une fois arrivé à ce buffet devant lequel se prélassait un banc garni de coussins dociles et recouvert d’étoffes humbles, il se lissa plusieurs fois la moustache. Une exclamation s’éleva et, quelques instants plus tard, de l’encens aux senteurs fraîches de citron et de verveine commençaient timidement à s’installer dans le bureau, charriant l’espoir d’une possible issue. À elles qui s’enfuyaient par cette porte laissée entrouverte, alors qu’on l’avait impérieusement fermée pendant trois mois.

Le Premier Enchanteur n’avait pas été disponible ; il ne l’était pas plus maintenant, mais il n’espérait pas recevoir la moindre visite, et préférait alors que sa porte soit ouverte.

Celui-ci retourna rapidement s’asseoir, et l’on aurait presque put entendre sa jambe estropée soupirer de soulagement quand il l’installa sur son tabouret : trois mois de course incessante dans le cercle ne la laissaient pas indifférente, quoiqu’on la forçait au mutisme. Une lourde couverture de bois frappa le bureau, si fort qu’on aurait pu croire qu’elle imprimerait son « 5:12 des Exaltés » sur cette planche vieillie par les années. Et puis, le papier relié recommença son ballet feuilleté ; et les lettres de parchemin complétait le tableau de boucles élégantes… Sans fin, en vain.

« Joder ! »

Les échos du juron antivan se répercutèrent sur les durs murs de pierre, sur le sol froid havenois : les tapis et les tapisseries ne parvinrent pas à tous les attraper, et certains suivirent les légers fumets de verveine au travers de la porte, directement dans les couloirs du cercle. Le Premier Enchanteur ne s’offusqua pas de son incartade – pour tout dire, il n’y prêta pas la moindre attention : il n’y avait personne pour la constater.

Et puis, ces cloches sonnantes et trébuchantes annonçant à la cathédrale la fin de la grande messe le couvriraient sûrement.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

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Il serait de bon ton que tu sois présente à l’inauguration, mage Sivoneii. C’est une chose qu’on est en droit d’attendre d’une représentante du Cercle. La bonne blague. Sivoneii ne représentait rien du tout, encore moins ce ramassis de bons à rien qui gravitaient autour de sa chambre – son bureau. Elle était invitée, comme tout le monde, mais n’irait pas faire figuration une fois de plus. Elle avait assez donné, fallait-il encore tenter de se mettre à sa place pour le comprendre. Ce n’est pas grand-chose, juste une heure ou deux. Deux heures ? Deux heures à se tenir droite sous le regard vigilant des templiers, deux heures à être un phénomène de curiosité pour les badauds, deux heures à écouter un sermon vide de sens et à contempler de vieux nobles aigris se faire mousser ? Sans façons. Elle n’irait pas, et que la première personne à le lui reprocher aille se faire animal de foire elle aussi, avant de lui asséner ses leçons de morale.

L’épaisse porte de bois sombre coulisse dans un couinement outré. Sivoneii prend quelques secondes avant de sortir, les yeux plissés sous la vive lumière enveloppant le couloir. Elle fait quelques pas, doux et feutrés, tourne un peu devant son antre. C’est étrange comme le Cercle a des allures de refuge quand le silence y règne, à tel point qu’elle pourrait se demander si elle connait encore les lieux, si un rêve ne l’a pas amené là. Elle aurait dû se priver de cela pour aller parader ? Fous que vous êtes, à chercher l’animation de la Cité, ses tumultes et ses tourments. Rien n’est plus laid que l’autre, et je me contenterai bien du vide. Sa main droite se pose contre le bois de la porte, pression exercée pour la fermer, quelques mots marmonnés. Aller faire un tour désormais et profiter un peu de cette chance.

Elle ère comme un esprit dans le Cercle, Sivoneii. Ses cheveux désordonnés, de plus en plus longs, sont rapidement arrangés par une tresse pendant à son épaule. Une manière comme une autre de garder le contrôle. Le sol de pierre est froid pour ses pieds nus, alors elle escalade et grimpe sur toutes les surfaces possibles sur son passage, tables et bancs, saute parfois des uns vers les autres sans se soucier du vacarme. Au détour d’un couloir, une Apaisée l’observe, visiblement décontenancée du spectacle qui s’offre à elle. « Je n’aime pas les cadres », chuchote la mage en effleurant son épaule, un rare sourire de joie profonde sur le visage creusé. Comment lui expliquer cet indicible sentiment de liberté, cette bouffée d’air qui lui permet de vagabonder avec tant de légèreté ? Elle échappe à la raison, Sivoneii. Elle n’en a jamais vraiment voulu.

« Joder ! » Elle se fige, perchée au-dessus d’un banc, bras et jambe tendus devant elle, et fronce les sourcils. L’auteur de ce cri ne fait aucun doute, aussi bien dans ses tonalités que par l’expression d’une culture étrangère. Il ne devrait pas être là. Lui plus que les autres devrait être à la cathédrale en ce moment, alors pour quelles raisons ? Que se passe-t-il pour qu’il… ? Et d’ailleurs, pourquoi n’a-t-il… ? Sivoneii feule, frustrée. Ce ne sont pas ses affaires. Elle ne devrait pas se poser ces questions maintenant. Sa jambe se fléchit et elle saute sur place, fait claquer bruyamment le banc sous le choc. Nan. Pas moyen de s’amuser. Il a encore tout gâché.

Elle ne frappe pas à la porte et fait irruption dans le bureau comme un coup de vent. Il se tient là, naturellement, assis devant son bureau et naviguant entre ses précieux papiers. « C’est une blague ?! » Les yeux durs de Sivoneii se fichent dans ceux de son mentor tandis que ses poings se referment à ses hanches. Elle s’arrête en face de lui et se penche légèrement pour mieux le fixer. « Putain Nucci, tu peux m’expliquer un peu ce que tu branles là ? T’es pas foutu de bouger ton cul hors de ton bureau pour t’occuper des affaires du Cercle ? » Sa voix tend vers les aigus, déformée par une colère sourde, de plus en plus prenante. Son poing vient frapper sèchement le bureau. « La paperasse peut attendre mais tu ne fais rien ! Je savais pas que t’étais un putain de planqué ! BOUGE-TOI, PUTAIN ! »
Nucci Mansilla
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Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Une douce odeur d'absence

Rancœur ? Un esprit intéressant à étudier et décortiquer que celui-là ; une émotion si complexe qu’il s’avère souvent bien difficile de s’en délivrer, voire quasiment impossible quand on est seul.

Ses doigts continuaient d’égrainer les pages et ses yeux de compter les items, son esprit réfléchissant déjà à la vérification suivante et son cœur s’agaçant de ne trouver, encore une fois, aucune ; quant à son instinct, celui-ci ne le défaillit pas. L’enchanteur sentit la colère avant même que la porte ne s’écrase contre le mur de pierre, faisant trembler meubles et verres dans toute la chambre ; il avait déjà relevé le regard sur Sivoneii alors que l’assaut de la Colère s’abattait.

« C’est une blague ?! »

Lentement, maladroitement, Nucci délogea sa jambe droite de son moelleux piédestal pour en déposer le pied sur le sol ; talon légèrement planté dans le tapis, dos redressé. Et regard de la mage saisi et supporté sans peine, quoi qu’il n’y avait aucune parole, ni rictus, pour l’interrompre, laisser l’Injustice continuer sa ronde et percevoir ses échos lointains. Ces vrais mots que Sivoneii ne prononcerait pas tout de suite – il le savait bien.

« Putain Nucci, tu peux m’expliquer un peu ce que tu branles là ? T’es pas foutu de bouger ton cul hors de ton bureau pour t’occuper des affaires du Cercle ? »

Ses deux sourcils s’arquèrent, la surprise le gagnant tout de même, avant de retomber lentement. Il se remit en place dans son fauteuil confortable tandis qu’elle approchait son visage secoué d’émotions, posant sa tête sur son poing gauche fermé, le sceau du cercle miroitant sur son bouc, et son coude calé sur le bureau. Respiration calme, lèvres impassibles, prunelles rivées sur Sivoneii : Nucci demeura effectivement imperturbable face à la Déception.

« La paperasse peut attendre mais tu ne fais rien ! Je savais pas que t’étais un putain de planqué ! BOUGE-TOI, PUTAIN ! »

Les cloches s’étaient arrêtées depuis un moment déjà, mais l’enchanteur ne le remarqua que maintenant qu’il imposait le silence après les échos des derniers cris de mage.

Non, Nucci Mansilla, Premier Enchanteur du cercle de Starkhaven, ne s’était pas une seule fois déplacée au Grand Tournoi ; ni même à l’Inauguration de la Cathédrale. Oui, Sivoneii, représentante du cercle de Starkhaven à la Démonstration de Magie, avait toutes les raisons de lui en vouloir. Et quand l’une avait décidé de réagir avec rancœur à cette situation, l’autre demeura serein.

« Bonjour, Sivoneii. »

L’index se leva, une seconde : de quoi signifier à son élève qu’il se devait régler rapidement une affaire. Précautionneusement, l’enchanteur referma son livre de comptes, et laissa glisser le solide papier sur ses doigts ; le bruissement continua alors qu’il l’empilait sur un côté de son bureau, au-dessus d’ouvrages divers de magie et de papiers volants. Cette tâche accomplie, il débarrassa de la même manière quelques objets fragiles, et fut finalement soulagé de pouvoir un peu respirer – et remercia d’une expiration qu’on lui ait laissé cette occasion.

Puis reporta son attention sur celle qui la requérait avec tant de véhémence. Et ignora tout ce qui, d'ordinaire, l'agaçait : le tutoiement, l'absence de titre, le prénom... la familiarité...

Évidemment que Sivoneii ne se trouvait pas à la Cathédrale : Nucci savait. Savait ce qu’il s’était passé durant le Grand Tournoi, savait ce à quoi sa protégée avait fait face. Savait à quelles épreuves il l’avait envoyée et l’avait laissée, seule. À qui son absence avait le plus peser. Oui, Nucci savait tout cela, mais il était difficile de deviner si, maintenant, il réalisait. Et la dernière fois qu’il l’avait réellement regardée, et non répondu hâtivement, l’esprit alors pris à d’autres soucis, elle portait les cheveux courts.

« Permets-moi de te féliciter : ta tresse est très élégante », souligna-t-il sans se départir de son calme, ni d’une certaine chaleur dans sa voix.

Sa main droite, alors très humblement vêtue de la chevalière familiale, accompagna élégamment l’invitation suivante :

« Installe-toi, s’il te plaît. Je t'écoute. »

Bien qu’il n’arborait pas l’air sévère dûment de mise pour un tel comportement d’une mage envers le Premier Enchanteur, ou d’une jeune femme envers son aîné, Nucci Mansilla ne souriait pas à Sivoneii. À la place, ses deux bras reposaient sur son bureau un tant soit peu rangé – au moins débarrassé –, ses doigts académiquement croisés, et ses yeux l’interrogèrent, tout attentifs à ce qu’elle avait encore à offrir.

Il ne répondrait pas à ses provocations qu’il avait déjà, semblait-il, oubliées.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
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Ce n’est pas la première fois que le Premier Enchanteur doit essuyer une crise de colère de la jeune mage. Les sautes d’humeur de la chercheuse sont aléatoires mais relativement fréquentes, et ses vociférations fondent sa réputation de terreur auprès des plus jeunes et des moins assurés. Nucci, lui, ne tremble jamais, ne flanche jamais. Il a cette assurance suffisante et cette confiance indéfectible en ses capacités à gérer les pires des situations. En soit, cette maîtrise de lui-même serait remarquable si la colère de Sivoneii n’était pas ce jour précisément tournée contre lui. Et contre cela.

« Bonjour, Sivoneii. »

Nucci lève un index pour lui commander quelques instants de retenue et commencer à ranger ses papiers sous le regard perplexe de son élève. Est-ce cela dont il a peur ? Vraiment ? Devoir ramasser quelques contrats au sol après son passage ? Les poings de Sivoneii se ferment si fort que ses phalanges blanchissent, mais elle ne renchérit pas. Ses yeux glaçants le fixent en silence, une menace presque explicite au fond des pupilles. Quel que soit le numéro de farces qu’il se décide de jouer, elle ne sera pas dupe. Qu’il rassemble alors ce qu’il peut. Elle aura ses réponses.

« Permets-moi de te féliciter : ta tresse est très élégante »

« Elégante ? C’est tout ce qui te vient à l’esprit hein ? Ooooh, Sivoneii, tu es resplendissante et tes cheveux forment vraiment une courbe gracieuse à ta nuque ! FOUTAISES ! JE NE SUIS PAS UN JOUET NUCCI, JE NE SUIS PAS LA POUR ETRE BELLE ET PRESENTER BIEN ! » La colère obscurcit ses traits fermés, toujours dressée comme un pic au-dessus du bureau de son supérieur. Ce qu’il peut être con quand il s’y met.

« Installe-toi, s’il te plaît. Je t'écoute. »

Il désigne posément le siège vide face à son bureau, détendu comme si l’elfe était venue pour prendre le thé et échanger des dernières nouvelles du Cercle. Sivoneii suit son geste du regard avant de reporter son attention sur son mentor. Immobile. De l’eau salée à ses chevilles, la mer monte peu à peu. Sanglante. L’écume bruit presque au chant des mouettes et albatros. La tension qui parcourt ses muscles dans son corps entier lui fait mal, et elle sent la rage affluer un peu plus en elle, prenant un contrôle qu’elle ne souhaite pas lui laisser. Nucci ose. Son supérieur hiérarchique cherche à lui imposer ses propres conditions pour sa visite impromptue, dominance souple qu’elle n’accepte pas. Son pied nu vient se poser sur le dossier de la chaise et elle la fait tomber avec une prétendue nonchalance.

Un murmure perce ses lèvres crispées. « Tu n’écoutes pas, non. » Ses mains se détachent de la surface de l’épais bureau et elle se redresse enfin, de toute sa hauteur, plus droite que d’accoutumée. « As-tu jamais écouté, as-tu jamais fait autre chose que de prétendre ? Cultiver les apparences, parce que l’ordre et la survie dépendent de cela quand on s’élève, n’est-ce pas ? » Son visage se tord de dégoût. Elle est écœurée par ce petit jeu. « Tu étais où Nucci, quand le Cercle avait besoin de toi ? Tu étais où, quand j’avais besoin de toi ? » Son ton n’a rien de cordial. Lourd et grinçant, débordant de bile. « Tu as dû apprendre, pourtant, ce qu’il s’est passé là-bas, dans cette arène ? Tu n’as rien fait. Tu n’es pas venu me chercher, tu n’es pas venu me parler. Tu m’as laissée SEULE. » Elle hoquète, surprise par les notes aigues qu’elle ne parvient pas à contenir. Ses yeux s’agrandissent sous une intensité humide qu’elle n’attendait pas.  

Elle ne veut pas pleurer. Elle ne veut pas s’effondrer devant lui. Ses poings serrés viennent frotter ses yeux avec hargne et elle expire lentement. « T’en as jamais rien eu à foutre en fait. » Elle comprend ce qu’elle doit faire, ce qui lui intime son corps et sait, au fond d’elle, que c’est une mauvaise idée. Mais, incapable de s’en prendre frontalement à Nucci, cet homme à qui elle doit tout, cet homme qu’elle admirait comme un puissant modèle, elle ne peut rester figée à n’user que de mots. Elle pose son pied nu sur le bureau d’un geste vif et se penche en avant pour cracher sur la pile de documents trop rapidement écartés.

Je vaux mieux que tes putains de comptes, Nucci. Souviens-t-en.
Nucci Mansilla
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Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Une douce odeur d'absence

Si l’on ouvre bien ses sens éthérés quand l’on rencontre l’un d’entre eux, on sent de la colère, évidemment : cette colère, que les mages trop inconscients aiment à railler, en constitue la base, ainsi que son énergie et son expression ; la rancœur fait douloureusement battre le cœur et dévore, oui, grignote nos entrailles, plus lentement encore, jusqu’à totalement nous vider. Coquille ébréchée et fragile, mais difficile à ramasser, car aiguisée comme une lame aiguisée par l’affliction.

Nucci avait consciemment provoqué l’explosion de Sivoneii – quant à savoir si c’était sciemment, difficile d’en juger. Il adopta alors la sérénité et l’aplomb, flegme habituel, certain qu’il encaisserait cette nouvelle colère anticipée.

« Élégante ?, qu’elle s’emporta. C’est tout ce qui te vient à l’esprit hein ? Ooooh, Sivoneii, tu es resplendissante et tes cheveux forment vraiment une courbe gracieuse à ta nuque ! FOUTAISES ! JE NE SUIS PAS UN JOUET NUCCI, JE NE SUIS PAS LA POUR ÊTRE BELLE ET PRÉSENTER BIEN ! »

Cette tresse trop longue, signe du temps passé qu’on ne récupérerait plus, qu’on ne rattraperait jamais, dansa sur ces frêles épaules tremblantes. Rancœur avait soufflé bien avant que Sivoneii n’explose, prenant la place de Colère : ces premiers mots cinglèrent l’air et frappèrent sans détour. On aurait pu croire que les cloches de la Cathédrale avaient repris – si tôt ? –, frappant et annonçant la sentence, le sermon. Si seulement ils n’avaient l’un et l’autre pas ignoré les nuages à l’horizon. Si seulement, dans sa fierté, Sivoneii ne s’était pas cru capable de meilleur qu’elle ; si seulement, surpris, Nucci avait jugé bon de remettre en question sa décision. Tous deux ne se retrouveraient pas dans ce bureau à se demander de combien le tonnerre était éloigné de l’éclair.

« Tu n’écoutes pas, non, fouetta le murmure ; se haussèrent les sourcils. As-tu jamais écouté, as-tu jamais fait autre chose que de prétendre ? Cultiver les apparences, parce que l’ordre et la survie dépendent de cela quand on s’élève, n’est-ce pas ? »

Alors que la rage emportait la pièce, Nucci n’avait pas bougé, le menton toujours calé sur ses doigts croisés. Tandis que la chaise plus tôt désignée chut au sol, il n’avait pas sourcillé, la suivant à peine du regard, pour ne pas perdre la mage des yeux, de ses doigts blanchis, de cette taille qu’elle avait redressée, de ce visage qui se tordit de dégoût. Les apparences ne trompaient pas : celles de Sivoneii extériorisaient sa colère et sa frustration, ne laissaient que peu de place au doute. De sa souffrance, de sa solitude, de son désespoir, de ce sentiment qu’elle étouffait, seule. Qu’elle s’en prenne aux objets, oui, tant qu’elle ne se mettait pas en danger, tant qu’elle ne le menaçait pas lui.

Car cette limite, les apparences de Nucci l’imposaient sans tromper. L’homme ne s’était pas mu d’un poil : à la rigueur, les doigts toujours entremêlés, ses paumes s’étaient lentement rejointes, les pieds s’étaient ancrés au sol, la nuque s’était redressée, peu important le handicap. Maître des lieux : sa protégée, son bureau, son cercle. Il avait souhaité cette situation – n’était-ce pas pour cela qu’il avait refusé plus tôt de répondre ? Alors, il en assumait toutes les conséquences.

Immobile et silencieux.

« Tu étais où Nucci, quand le Cercle avait besoin de toi ? Tu étais où, quand j’avais besoin de toi ? »

La constance demeurait, sans un mot, agaçante : comme un appel à plus de paroles. Comme une réponse silencieuse à sa question. Figé comme dans un tableau. À cette question que se posaient tant les mages du cercle, et à laquelle il n’avait répondu pour personne ? L’évidence même parlait, tandis que la pression entre ses deux paumes s’accentuait à en tendre ses phalanges…

« Tu as dû apprendre, pourtant, ce qu’il s’est passé là-bas, dans cette arène ?, et le sujet tomba, le reproche s’envola. Tu n’as rien fait. Tu n’es pas venu me chercher, tu n’es pas venu me parler. Tu m’as laissée SEULE. »

Rancœur reprit les mots de la mage en canon, et la puissance de ses mots n’avaient que d’égale les échos dans cet autre monde.

Après s’être débattue dans cette tempête qu’elle avait provoquée, dans cette mer qu’elle avait enragée, voilà que Sivoneii reprit son souffle. Hoquetait. Se débattait pour ne pas se noyer dans cet implacable océan qui, de toute façon, l’emporterait. Les larmes trahirent ses pupilles colériques. Sous les yeux d’un Premier Enchanteur qui, pour la première fois, cilla : les paupières clignèrent quelques fois, la moustache trahit le début d’une moue compatissante. La constance affichée s’ébrécha, laissant transparaître un instant d’affectation, d’affection, aussi. Ses mains se détachèrent l’un de l’autre – avait-il amorcé un faible mouvement pour tendre la paume vers celle qu’on qualifiait comme « sa protégée », essayer de la rassurer ?

Difficile de juger, puisqu’il n’en fut rien, et finalement les chevalières seules répondirent en tombant sur le bureau.

« T’en as jamais rien eu à foutre en fait », trois battements de cils.

Sivoneii reprit pied, énervée, déboussolée, encore plus déboussolée que lorsqu’elle manqua de craquer un instant ; impulsion sèche et rapide, et soudaine. Effrayante. Difficile de savoir comment il le sentit, car elle n’avait amorcé aucun geste – mais elle y pensa. Elle l’envisagea : elle eut envie de le frapper. Et il le ressentit dans un frisson qui parcourut tout son être.

L’immobilisme de Nucci devint raideur, et il se retrouva malgré lui à visiblement s’enfoncer dans son siège : au passage, dans un geste plutôt vif, il avait saisi sa canne, serrant compulsivement le chien de laiton. Si le visage n’avait laissé filtrer aucune intention, aucun sentiment, le geste ne trompait pas des yeux aguerris. De la peur. Les mots étaient une chose qu’il connaissait et maîtrisait – mais le physique ? Face au risque d’un coup, il redevenait un petit mage estropié, fragile, incapable de courir, incapable de fuir, incapable d’encaisser.

Échos lointains de sa plus grande chute.  

Seulement, la mage se ravisa – était-ce immédiat ou cela avait-il pris plusieurs secondes ? – et l’enchanteur inspira profondément ; et la voilà, ne se satisfaisant plus de ne cracher que des mots : les lèvres s’armèrent, rugueuses, et elle cracha littéralement sur les livres de comptes. Le Premier Enchanteur réagit instantanément : ses trois doigts tendus arrachèrent de l’Immatériel quelques fils pour stopper net la course du projectile, à quelques centimètres de sa cible. Mais la lévitation dont il usa fut poussée un degré plus loin : il semblait que l’air avait été gelé et avec lui, son poids visqueux.

L’instant flotta, comme le crachat, figé dans l’espace à quelques centimètres des livres. Selon la bonne volonté de Nucci – et Nucci seul. Son regard fixait cette boule de glaire muqueuse sans qu’un mot, sans qu’une intention, ne transparaissent, son visage s’étant depuis longtemps figé dans une expression plus sèche. Plus de sourire. Plus d’œil malicieux. Ses pensées, ses doutes, ses réflexions n’appartenaient qu’à lui et à lui seul, et il ne les livrerait qu’à son bon vouloir.

Pourtant, il avait eu peur, plus tôt. Un instant de doute et de crainte, fêlure dans sa carapace d’apparences qu’abhorrait tant Sivoneii. Pourtant, il avait eu de la compassion, plus tôt. Un instant de sincère compassion, comme il n’en offrait peu, comme ils pouvaient, seuls, peut-être, convaincre la mage.

Alors, certain que le crachat resterait complètement figé, ses yeux glissèrent doucement vers la mage, s’arrondirent à sa vision ; les traits se détendirent, les yeux se fermèrent à moitié. Sivoneii parut soudain moins dangereuse, beaucoup plus juvénile, beaucoup plus fragile ; Nucci parut soudain moins assuré, beaucoup plus vieux, beaucoup plus fatigué. Et ce fut à son tour de prendre la parole, d’une voix plus profonde :

« Je te demande pardon, Sivoneii. »

Rares étaient les Thédosiens pouvant se targuer d’avoir entendu Nucci s’excuser – et ils étaient encore moins nombreux en Starkhaven. Cela ne rendait, pour l’Antivan du moins, que plus solennels et importants ces mots. Maintenant le sort, il laissa, de son autre main, doucement sa canne choir contre le bureau. Les mots demeurèrent suspendus dans l’air. Puis :

« Tu as raison d’être en colère pour le Grand Tournoi. Je n’étais pas là quand tu avais besoin de moi, j’aurais pu agir pour changer cela – j’aurais dû le faire. Mais je ne suis jamais venu. Tu as supporté seule la foule hostile, seule les commentaires déplacés, seule à représenter notre cercle. Alors oui, tu as raison d’être en colère contre moi. »

Son ton se voulait chaleureux, quasi-paternel, oui : il y glissait dedans toutes les subtilités de cette relation si particulière qu’ils entretenaient. De ce jour où il s’était assis dans cette même pièce, de l’autre côté du bureau, face à un homme encore plus vieux que lui maintenant, pour expliquer qu’il était temps d’arrêter de jouer aux imbéciles avec cette jeune mage et de la laisser faire ses preuves. De ce jour où il n’avait eu de cesse de prendre fait et cause pour elle, de prendre la responsabilité de ses actes, de ses fugues, de ses débordements, toujours maîtrisés – mais par qui, réellement ?

De ce jour où, sans que le Créateur lui-même ne puisse réellement comprendre, Nucci avait décidé de lui-même de lier une partie de son futur à Sivoneii, ses talents, son instabilité. Il lui avait fait confiance. Contre toute attente.

Drôles d’apparences.

« Cependant, et le ton se voulut moins chaleureux, un peu plus réprobateur : je ne te permets pas d’affirmer de la sorte que « je n’en ai rien à foutre ». Avant le Grand Tournoi, Sivoneii, quand est-ce que je t’ai failli ? Ma porte t’a toujours été ouverte, également ces dernières semaines, même si je préfère quand tu toques avant d’entrer. L’as-tu seulement remarqué ? M’entends-tu seulement ? N’ai-je pas déjà brisé ta confiance, pour que tu ne sois pas capable d’imaginer qu’il y ait une raison valable derrière cela ? »

Les trois doigts aussi figés que l’avait été jusqu’à présent le crachat se tordirent, et se remirent en mouvement : la glaire s’éleva encore plus haut, tournoyant sur elle-même, spectacle grotesque et dégoûtant, avant de s’arrêter devant le visage de Sivoneii. Entre leurs deux regards. À nouveau figée et immobile, gelée par la magie, alors qu’il tendit sa main en dessous, paume aplatie accompagnant une offre ainsi formulée :

« Reprends-donc ceci, je t’en prie, et fais-en ce que tu souhaites. Mais vise mieux. »




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
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Il est de ces instants rares où les digues sautent, où l’animalité primaire prend le dessus sur toute forme de contrôle. Elle sort de son corps et le monde se fait songe dans sa confusion. Elle, spectatrice incertaine des faits, incertaine du temps. Il y a ses larmes contenues qui brûlent ses prunelles et les poings tendus à s’en faire péter les os, la rancœur et le regret – la volonté aussi de faire payer à celui qui brillait par son absence, de lui faire sentir un peu du mal qui la tord la nuit dans la solitude écrasante de son bureau, et les souvenirs trop vifs, le feu aux veines glacées. Il y a la crispation soudaine de l’Enchanteur, trop conscient peut-être que la situation lui échappe, et le frémissement des rides sous son regard inquiet. Est-elle devenue cela pour lui, une menace, une étrangère ? Le danger qui rode, Sivoneii, Sivoneii imprévisible, celle qu’on ne contient pas, sur le fil de la folie, celle qui peut tuer ?



L’élan enfin et le pied nu sur le vieux bois du bureau, le corps qui rejette la laideur, l’expulse vers ce qu’il méprise. Les comptes. Les feuilles de note, calculs froids trop rationnels pour être humains, trop détachés d’elle, barrière dressée en face de son mentor. Elle salit alors, parce que c’est ce qu’elle sait faire de mieux. Elle salit pour être moins terne, parce qu’elle veut être vue encore, par lui. Parce qu’il lui manque mais qu’elle ne saurait le dire, que ce genre de couleur est joli pour soi mais grotesque pour les autres. Parce qu’elle ne veut pas formuler ce qu’elle ne veut pas avouer, qu’elle n’a jamais revendiqué qu’un partenariat utile avec l’antivan.

Elle salit parce qu’elle se sent sale, aussi, relents des démonstrations grotesques du Grand Tournoi. Aurait-il pu penser que cela l’affecterait autant de se mesurer en public, d’affronter le mépris porté non pas sur sa personne, mais sur son physique ? Se sentir scrutée, jugée en permanence, rabaissée à son grade ou ses origines – non point, comme elle l’avait rêvé, émissaire de la magie. Être soudainement si peu de choses finalement, quand l’espoir était là, vif et tenace, de transcender les frontières, d’avancer dans l’union vers le mieux ? Elle pourrait tous les mettre à l’amende. Elle aurait pu. Non.

Le glaire n’atteint pas sa cible – vivacité du geste de Nucci qui le maintient en équilibre, suspendu à sa propre volonté. Frustrée, Sivoneii se recule d’une impulsion. Il lui refuse même cela, ce pas grand-chose qui l’aurait soulagée un peu et aurait apporté un peu d’équilibre dans cette tempête confuse aux couleurs trop nombreuses. Le visage de la mage se tend sous la frustration, mine déplorable qu’elle maintient sans parvenir à gommer. Bleue et ocre, vermeil et encre de jais. Ses mains s’ouvrent soudainement, plates, toutes plates, comme si elle ne pouvait les retenir plus longtemps, que le corps ne voulait endurer plus de souffrances.

« Je te demande pardon, Sivoneii. »

Elle ricanerait bien sur le coup, et lui rétorquerait que cela ne change rien au fond, que le mal est fait. Le gloussement acerbe mue en une plainte étrange, départ de sanglot qu’elle ravale, indignée. Ses mains viennent se poser sur ses avant-bras et elle se tord un peu sur le côté, le regard dans le vague, les lèvres pincées.

« Tu as raison d’être en colère pour le Grand Tournoi. Je n’étais pas là quand tu avais besoin de moi, j’aurais pu agir pour changer cela – j’aurais dû le faire. Mais je ne suis jamais venu. Tu as supporté seule la foule hostile, seule les commentaires déplacés, seule à représenter notre cercle. Alors oui, tu as raison d’être en colère contre moi. »

Ongles qui pincent et qui grattent. Elle se détourne, fixe le mur à sa place. Elle n’est pas là pour cela. Elle se fiche bien d’avoir raison ou tort dans cette histoire, et les excuses du Premier Enchanteur ne rendront pas ses nuits plus douces. Elle a besoin d’avoir des réponses. Comprendre. On n’avance pas dans l’obscurité, et les non-dits sont trop nombreux, trop présents. Elle lui en veut de ne pas passer directement à cela d’ailleurs, lui qui la connait finalement mieux que nul autre. Elle s’en veut aussi du palpitant qui se calme un peu, attendri par cette forme de franchise qu’elle n’attendait pas, trop habituée aux sourires et à l’humour évasif, insupportable.

« Cependant, je ne te permets pas d’affirmer de la sorte que « je n’en ai rien à foutre ». Avant le Grand Tournoi, Sivoneii, quand est-ce que je t’ai failli ? Ma porte t’a toujours été ouverte, également ces dernières semaines, même si je préfère quand tu toques avant d’entrer. L’as-tu seulement remarqué ? M’entends-tu seulement ? N’ai-je pas déjà brisé ta confiance, pour que tu ne sois pas capable d’imaginer qu’il y ait une raison valable derrière cela ? »

Piquée au vif, Sivoneii se retourne pour le toiser, feu éternel dans ses pupilles ambre. Gouttelettes de sang qui perlent à ses ongles. Glaire s’élève pour se placer à sa hauteur, aveu répugnant figé dans l’espace, monceau de crasse suspendu entre eux.

« Reprends-donc ceci, je t’en prie, et fais-en ce que tu souhaites. Mais vise mieux. »

Elle ne scille pas, les traits figés dans une colère contenue mais le corps immobile. Quelques mois plus tôt, la situation lui aurait surement arraché un rire goguenard et elle aurait accepté de se plier à la requête de son allié – ou aurait renchérit pour la forme. Aujourd’hui cependant, la mage sait que cette muqueuse jaunâtre est bien plus qu’un peu de morve, une simple gêne matérielle. Consciemment ou non, la symbolique est là, sa saleté suspendue entre eux et écartée pour lui être rendue. Elle n’en veut pas.

« Non merci. »

Elle ne la prendra pas et n’en fera rien. Que Nucci s’épuise à son petit jeu est le cadet de ses soucis. Ses mains se détachent de ses avant-bras pour se joindre et se contraindre de la sorte.

« C’est ton travail Nucci, ta fonction, d’avoir ta porte ouverte et d’être à l’écoute des mages sous ta protection. Oui, tu fais bien ton travail, félicitations. Je pensais, naïvement, que tu te ferais assez de soucis pour venir me quérir, mais en effet, je dois te remercier de n’avoir pas en plus fermé ton bureau à clés. » Elle renifle avec dédain avant de reprendre en tentant de garder sa voix posée. « Je ne veux pas de tes excuses. Je veux des explications, puisqu’il y a visiblement une raison valable que j’ignore. Dis-moi alors, explique-moi ce que je ne vois pas. Dis-moi pourquoi tu n’es pas venu une seule fois au Grand Tournoi, même simplement pour le public. Dis-moi pourquoi tu te terres dans ton bureau à noircir du papier alors que tu devrais logiquement être à l’inauguration. Dis-moi pourquoi mon état passe au second plan finalement, après des années à m’avoir supportée et aidée à grandir ? »

L’intensité de son regard est figé sur l’antivan, elle, statue de glace au bord d’une nouvelle implosion.

« Tu as mieux à faire, mon petit cabotin ? »
Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Une douce odeur d'absence - ft. Sivoneii Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
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Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
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Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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Une douce odeur d'absence

Mais là où la colère seule nous laisserait alors toutes et tous démunis et vidés, la tristesse, parfois la déception – elle-même méritant d’être décortiquée –, viennent combler ce vide d’une irrésistible douleur que l’on cherche à combattre, contre laquelle l’on se débat, que l’on ne peut abattre. On l’enserre car l’on préfère avoir ce quelque chose que rien. Car voilà qu’au loin, l’on entend encore ces rêves de Justice, définitivement trahis pour de l’Injustice, devenus peut-être de la Vengeance ; ces rêves auxquels l’on a cru et qui ont été brisés, et dont l’on cherche à rassembler les éclats dans une dernière quête de Vérité.

Il y avait ce que Sivoneii exprimait : cette bravade hardie, provocation constante, insolence assumée et même arborée comme arme. Quasi-forcée, aussi surprenant que cela puisse-t-il paraître avec elle : il suffisait de voir comme chaque elle saisissait chaque opportunité qu’elle avait manquée de se créer. Il y avait ce que Sivoneii retenait : sa douleur, ce dégoût, qu’elle n’avait même plus retenus dans son être et avait craché vainement ; maintenu dans les airs, elle devait encore se sentir si sale, trahie par ses mains qui serraient ses bras, ses jambes et son corps qui dansaient, comme si se secouer permettrait aux calottes de s’envoler.

« Non merci. »

Dommage – pour l’instant : pour autant, le glaire ne bougerait pas de son perchoir, ramené lentement aux si détestables papiers et cuirs empilés, continuant sa dégoûtante voltige.

« C’est ton travail Nucci, ta fonction, que Sivoneii continua de se tordre, d’avoir ta porte ouverte et d’être à l’écoute des mages sous ta protection. Oui, tu fais bien ton travail, félicitations. Je pensais, naïvement, que tu te ferais assez de soucis pour venir me quérir, mais en effet, je dois te remercier de n’avoir pas en plus fermé ton bureau à clés. »

D’aucuns pouvait penser qu’il n’y avait que cette mage-là qui pouvait ainsi et ouvertement manquer de respect au Premier Enchanteur, et elle-même s’était depuis longtemps octroyé ce droit sans même en demander l’autorisation. Sûrement, à la vue de ce comportement, aurait-il dû sanctionner plus tôt cette liberté fauchée. Pourtant, aucun mot ne trahit un quelconque honneur lésé.

« Je ne veux pas de tes excuses. Je veux des explications, puisqu’il y a visiblement une raison valable que j’ignore. Dis-moi alors, explique-moi ce que je ne vois pas. Dis-moi pourquoi tu n’es pas venu une seule fois au Grand Tournoi, même simplement pour le public. Dis-moi pourquoi tu te terres dans ton bureau à noircir du papier alors que tu devrais logiquement être à l’inauguration. Dis-moi pourquoi mon état passe au second plan finalement, après des années à m’avoir supportée et aidée à grandir ? »

Sivoneii, alors, lassée de renifler et cracher, se décida à figer ses deux pupilles brunes sur Nucci : mais loin d’accepter ainsi de se laisser juger et jauger du regard, celui-ci le saisit de ses yeux clairs, et le soutint sans effort, ses coudes allant à la table, son corps entier se rapprochant de cet autre côté où l'on se permettait de le juger, si fort, sans aucune retenue. Comme une adolescente en colère ne pouvant plus se contenir. Et cette image avait suffit pour alimenter de la sympathie chez son interlocuteur qui, oui, se rappelait sans peine de cette patience infinie qu'il avait pour elle. La réplique fut préparée d’une inspiration profonde, appelant à prendre la parole.

Oui, effectivement : le Premier Enchanteur aurait été prêt à accorder à la mage son souhait. Il aurait été prêt à lui accorder l’instant de l’entretien, serti d’explications, comme il avait pu lui présenter ses excuses, lui qui s’était sincèrement senti coupable. Seulement, l'adolescente redevint brutalement adulte bien trop coupable.

« Tu as mieux à faire, mon petit cabotin ? »

Jet de Volonté – 2/18 – Réussite

Évidemment qu’elle n’aurait pas manqué une si détestable occasion de me provoquer.

Relâché, le chien de laiton cogna contre le bureau de chêne, avant de finir sa route sur les genoux drapés, négligemment coincé. Nucci cligna lentement des yeux, unique concession accordée à Sivoneii : concession éphémère, car les paupières rouvertes, il rattrapa immédiatement son attention pour ne pas la laisser échapper. Une ferme volonté s’était allumée dans son regard, chassant toute autre espèce de sentiment l’habillant jusqu’à lors : habituellement l’amusement, souvent la provocation, rarement la sollicitude et, juste un peu plus tôt, exception pourtant servie sur l’argent plateau de la sincérité, le pardon. Désormais, il brillait, de cet éclat sans appel, ni concession ; de cet éclat rappelant toute l’autorité qu’il pouvait arborer : celle du grand noble de naissance, de l’habile mage de formation, du premier des enchanteurs.

Il faudrait que Sivoneii supporte ce regard écrasant de volonté.

« Depuis quand écoutes-tu les voix immatérielles, Sivoneii ?, murmura-t-il sans que le ton bas de sa voix ne trahisse son intensité : les mots sonnaient clairs et la réprimande, réelle. Surtout pour de tels conseils : tu m’as habitué à répartie plus acerbe et sobriquet moins ridicule. »

Les traits de son visage n’avaient pas bougé, entre ses tempes blanchies par l’âge, ses rides trahissant son expérience, son menton levé assez haut pour que son interlocutrice n’en manque rien. Le tout, à une exception près : tout sourire s’était totalement envolé, ne laissant pas le moindre fantôme dans son sillage ; l’on pourrait même croire que cet homme n’avait jamais été capable de tels rictus enchanteurs et amusés.

Il faudrait que Sivoneii supporte ce visage devenu grave.

« Et si tu cherches à me provoquer, reprit l'Antivan plus fort, sache que c’est raté, et je te garantis que tu ne souhaiterais pas que ça réussisse. Jamais. Je ne suis pas ton ennemi, je ne désire pas m’énerver contre toi. Alors ne recommence plus. »

Le ton s’était nettement endurci et ne cherchait plus à cajoler, à amuser ; ou même à exprimer le moindre regret. Soudain, le soleil charrié par les intonations du nord ne devenait plus réchauffant mais brûlant : sans étouffer, juste des lames dures et écrasantes, coupant les mots, roulant les consonnes. Draguant pourtant sans émotion affectée la sentence qu’un juge aurait pu prononcer : quoiqu’on retrouvait là plutôt le professeur sévère.

Il faudrait que Sivoneii supporte cette semonce méritée.

« Je te donnerai toutes les explications que tu réclames à la condition seule que tu te calmes et que tu t’asseyes. Sinon, je t’invite à quitter cette pièce, et ne t’attends plus à ce qu’à l’avenir, cette porte te soit encore ouverte. »

Oui, les mots résonnaient sans aucun doute avec clarté, éclatant, explicites, inflexibles, sinon le regard miel ni fléchi, ni baissé, s’en chargeait. Le Premier Enchanteur ne désigna même pas ladite entrée de sa main, comme il aurait pu le faire en d’autres circonstances. Les chevalières reposaient : brillaient les tulipes, trônait le poisson, grattait l’onyx. Ses yeux ne s'étaient pas détournés une seule fois de ceux de ceux de son interlocutrice, volonté claire et irrépressible : à elle de les baisser si tant était que ce combat la ferait défaillir, ou la dégoûtait.

Quant au glaire, la voilà qui continuait distraitement de flotter dans l’air, au-dessus des livres de comptes, étrange spectatrice indésirée mais non dégagée.

« Me suis-je bien fait comprendre ? »




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
La puissance vient de la chair, mon garçon, du cœur, et aussi de l'esprit !

Surtout de l'esprit !

Joe Abercrombie.

Nucci s'exprime en commun Lightskyblue (#87CEFA), et en antivan en Lavender (#E6E6FA).
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Tu n’auras jamais rien dans la vie si tu n’arraches pas ce qu’ils ne veulent pas te donner, Sivoneii.

Elle n’a pas oublié. La vie n’est pas clémente mais on lui a donné un toit et des leçons, un encadrement pour faire quelque chose ou à défaut éviter d’être dangereuse. Cela fait bientôt vingt ans qu’elle se bat, pour survivre d’abord, pour obtenir ce qu’on lui refuse surtout. L’impertinence est une arme plus qu’une nature, dans sa faculté à déstabiliser et à agacer : laisser une trace, c’est un peu cela finalement. On se souvient d’elle et on cède petit à petit, souvent dans l’espoir de la voir chuter – mais elle ne chute pas, Sivoneii. Elle prend. Défi permanant à celui ou celle qui la jettera à bas, revanche d’une gamine qui n’aurait jamais dû être.

Elle est affaiblie bien sûr, cette mage conquérante, amoindrie par des semaines sans sommeil, visage creusé et amaigri, cheveux plus sales que d’habitude. Elle n’était pas préparée au Grand Tournoi, ou plutôt à la place qu’elle avait dû endosser et qui prévalait sur toute prouesse technique. D’anciens maux s’étaient réveillés langoureusement, des vestiges qui ne se disent ni s’avouent. La solitude aussi. Ne pas être comprise, jamais. Ne pas être comme eux. Elle n’a jamais aspiré à cela mais ces regards la rongent dans leur jugement silencieux.

L’ombre de Sivoneii se tient, figée, en face de son mentor, rictus amer dessiné sur ses lèvres sèches. Elle n’a pas oublié, et s’il ne veut pas donner, elle arrachera.

Il mue lui aussi. Changement presque imperceptible d’abord quand son regard vient simplement accrocher le sien puis de plus en plus lourd, pesant, à mesure que chaque mot siffle et que l’autorité s’installe. L’antivan s’impose sans finesse, par des faits bruts et tranchants. Il est ici le Premier Enchanteur et elle n’est qu’une mage de rang – qui plus est, pas à sa place. Il est le maître des lieux et elle l’intrue maladroite et insubordonnée.

Jet de volonté – 15/16 – Réussite

Elle s’affaisse un peu sur elle-même, les épaules basses, le cou légèrement incliné. Elle n’évite pas son regard sans pour autant chercher à le défier. Il est le Premier Enchanteur, et ce recadrement est sa prérogative. C’est maladroit et douloureux bien sûr, profondément injuste, mais Sivoneii sait reconnaître des limites claires et ne pas les franchir. Dans ses éclats de rébellion, la jeune mage n’a jamais tenté de s’élever contre la hiérarchie du Cercle ou le bien fondé des templiers. Elle doute. Elle questionne. Le système est loin d’être parfait mais c’est le mieux qu’elle ait – la meilleure chose qu’elle ait, en réalité.

Les derniers mots de Nucci sont de trop. Elle ne les supporte pas et rompt brutalement le contact pour fixer ses mains maladroitement entremêlées. En sont-ils déjà là, à se poser des ultimatums destructeurs ? Prêts à renier tout lien pour une histoire d’égo, de mots mal placés et d’un molard ? La chaise git à ses pieds, renversée dans un élan de colère et un défi silencieux. Cela importait peu, à ce moment-là. La fêlure n’était pas encore apparue, net, prête à devenir une vraie cassure au prochain éclat de voix.

« Tu sais comme moi que ces mots n’ont rien d’anodin, Nucci, et s’ils sont ridicules ce n’est pas de mon fait. Je ne soulevais qu’une question de plus – par inquiétude je crois - mais laissons-les là puisqu’ils t’agacent tant. Ça m’apprendra à penser à autre chose qu’à ma gueule. »

Elle ne hausse plus le ton, mimique involontaire du Premier Enchanteur. Fermée et froide.

« Je n’ai pas franchi cette porte pour m’adresser à mon supérieur et lui faire part de mes chagrins et de mes doutes. Je suis venue m’adresser à toi, pas ta fonction. Tu n’es plus là et je le respecte, je respecte ton autorité mais je ne vais pas m’asseoir pour cette simple raison. Je vais quitter cette pièce et tu viendras me trouver un jour quand tu te sentiras le courage de clarifier, on fait ça ? »

Elle pivote et s’avance à pas vifs en direction de la porte.

« En revanche… » Pause. Mains qui se posent sur l’encadrement en bois. « Je viendrai toquer à nouveau si j’ai besoin de l’autre, et tu me recevras parce que c’est ton travail. Ou tu m’enverras dans un autre Cercle ? » Prendrait-il ce risque ? Elle se force à rire doucement d’un éclat sans joie, mécanique. « La bonne affaire. »
Nucci Mansilla
Nucci Mansilla
Premier Enchanteur du Cercle
Premier Enchanteur du Cercle
Nucci Mansilla
Personnage
Illustration : Une douce odeur d'absence - ft. Sivoneii Zr4t

Peuple : Humain.
Âge : 45 ans.
Pronom.s personnage : Il
Origine : La famille d'un Prince-marchand de Sélénie ; le cercle de magie de la cité d'Antiva.
Occupation : Premier Enchanteur : plutôt satisfait de ce poste qu'il occupe, qui a l'avantage de ne pas lui laisser un seul moment de répit - et Créateur, qu'il déteste l'ennui.
Localisation : Au Cercle des Mages de Starkhaven : on peut souvent l'attraper dans son bureau ; par contre, s'il n'y est pas, bon courage pour le retrouver. On vous conseillera souvent de chercher les échos clairs de sa canne.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Knowledge is Power by Josu Hernaiz
Date d'inscription : 12/11/2021
Messages : 868
Autres personnages : Fionnuala Vaël - Linnarel
Attributs : Capacité de Combat : 10
Capacité de Tir :10
Magie : 20
Endurance :12
Force : 12
Volonté : 18
Agilité : 6
Perception : 18
Chance : 15

Classe : Mage niveau 3.
Sorts : Nucci s'est très jeune spécialise dans l'école d'esprit.

Carreau mystique (3 PM) : rien ne sert de menacer, il vaut mieux toujours savoir attaquer vite et bien. Nucci tire de l'immatériel un trait d'énergie avec lequel il foudroie son ennemi : ce sort inflige 14 Dégâts à une cible unique.
Lévitation (3 PM) : il suffit d'un peu de volonté pour manier l'Immatériel qui les entoure. Nucci peut ainsi faire léviter tout objet inanimé qui est pour lui visible. Pour les objets dépassant son propre poids, un Jet de Volonté sera nécessaire ; pour blesser quelqu’un, un Jet de Capacité de Tir sera nécessaire, et les dégâts déterminés par la Perception.
Bouclier spirituel (3 PM) : ne jamais sous-estimer les dangers de la magie. Nucci est capable de créer un bouclier le protégeant des attaques magiques. Ce sort lui ajoute 2 Défense magique tant qu’il est actif.
Champ de force (6 PM) : il vaut mieux savoir se protéger à défaut de réussir à esquiver : Nucci peut choisir de protéger lui-même ou l'un de ses pairs par un champ de force magique. Pendant 1 tour, son sort absorbe tous les dégâts qu’il aurait reçus mais l’empêche d’agir sur ce qu’il se passe en dehors du champ.
Drain de mana (6 PM) : savoir tirer ses forces de tout ce qui l'entoure, mais surtout ses pairs. Nucci peut créer un lien avec la cible choisie pour installer un lien avec elle et absorber une partie de sa mana, jusqu'à 10 points de Mana si son adversaire en possède assez.
Poing du Créateur (9 PM) : Ses volontés sont implacables. Nucci fait violemment tomber ses ennemis sur le sol avec une poussée magique émanant comme du dessus de leurs têtes. Les personnes prises dans le sort subissent 16 Dégâts et sont immobilisées pendant 1 tour de jeu. Temps d’invocation : 1 tour complet.

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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t685-nucci-mansilla-si
Une douce odeur d'absence

Oui, Rancœur est un esprit intéressant à étudier et une émotion bien complexe, dont il est bien difficile de se délivrer : et l’on n’y arrive jamais seul.

La rancœur sonnait plus fort aux oreilles du Premier Enchanteur qu'il ne l'aurait souhaité, peu important son calme et sa volonté : les mages ne contrôlaient pas tous les pendants de l'immatériel et non rares s'avéraient les instants où ils ne pouvaient repousser les plus vils des esprits. Ceux-là même appuyant dangereusement contre le Voile, appuyant sur les sentiments éclatés de Sivoneii, appuyant sur cette exceptionnelle culpabilité de Nucci.

Ou, en d’autres termes : mêmes les mages les plus talentueuses ou les enchanteurs les plus expérimentés n’échappaient pas aux plus complexes et profondes des émotions. Et aux questions. Pourquoi n'était-il pas venu au Grand Tournoi et l'avait-il laissée désarmée à la parade ? La glaire flottait dans l'air, silencieuse et indolente, oublié du Premier Enchanteur lui-même mais pas de ses doigts continuant inconsciemment de danser.

Un regard de Sivoneii trahit sa révolte : elle ne supporta pas les derniers mots de Nucci. Maladroits ? Non, mais fermes, oui : les limites passaient leur temps à être franchies. Ordinairement, intellectuellement, ce n'était pas position à déplaire à l'Antivan, loin de là : et aux éclats qui pouvaient habiller ses regards quand il admirait le détachement naturel de sa pupille, même à son égard, à questionner les bornes que toutes et tous aimaient à fixer sans comprendre le pourquoi, on pouvait deviner que là résidait le cœur de leur relation. L'enchanteur retrouvait en la mage cette insolence attachante qu'il ne pouvait plus autant embrasser qu'autrefois.

Celle qu’il avait, bien des années en arrière, apprise à découvrir chez l’autre, à aimer, et à embrasser, pour mieux l’abandonner. Que des mots soufflés par l’extraordinaire ramenaient à l’absence jamais comblée.

Seulement, il fallait apprendre à ne jamais se mettre en danger : à garder le contrôle. En ça, Sivoneii se plantait royalement. Car, malgré sa trentaine bien passée, la mage restait une éternelle adolescente, en quête de responsabilités sans l'être, tenant entre ses mains des pouvoirs dont elle abusait en ignorant qu'elle ruinait toutes ses chances.

« Tu sais comme moi que ces mots n’ont rien d’anodin, Nucci, et s’ils sont ridicules ce n’est pas de mon fait. Je ne soulevais qu’une question de plus – par inquiétude je crois - mais laissons-les là puisqu’ils t’agacent tant. Ça m’apprendra à penser à autre chose qu’à ma gueule.
- Tu en feras bien ce que tu souhaites », détachement affiché, froideur appliquée, à cette faiblesse qu'il ne lui offrirait pas plus.

Le sobriquet ne restait pas sans dommage, non : sa voix sonnait dure et ferme, trop désagréable par rapport à son habitude. Le mage se demandait si certains des démons, ennuyés par les éclats habituels de Sivoneii, ne commençaient pas à tendre vers lui. Comme cette désagréable impression d'avoir voulu croquer la pulpe de l'orange, mais d'avoir à la place plongé les dents dans la peau : l'amertume n'était pas goût qui plaisait à l'Antivan.

Et la poussée d'autorité ne resta pas, elle non plus, sans conséquences. Peut-être les limites avaient-elles été posées trop tard.

« Je n’ai pas franchi cette porte pour m’adresser à mon supérieur et lui faire part de mes chagrins et de mes doutes. Je suis venue m’adresser à toi, pas ta fonction. Tu n’es plus là et je le respecte, je respecte ton autorité mais je ne vais pas m’asseoir pour cette simple raison. Je vais quitter cette pièce et tu viendras me trouver un jour quand tu te sentiras le courage de clarifier, on fait ça ? »

Non, on ne fera pas ça. De deux doigts soucieux, la moustache fut lissée de part et d’autres de ses lèvres, et le sceau des Mansilla gratté de quelques poils rebelles.

L'impertinence de Sivoneii était en tous points détestable : et à dire vrai, rares auraient été celles et ceux de ses supérieurs qui l'auraient acceptée ou encaissée ; voilà que la réaction précédente de Nucci trahissait cet exploit que, par un étrange miracle, elle avait réussi à dépasser sa patience à lui. Autoritarisme ou mollesse, peut-être même ne serait-elle pas arrivée assez loin pour avoir droit de se poser ces questions. Et des fois, lee quadragénaire se demandait si la jeune femme se rendait réellement compte des privilèges dont elle disposait, et pourquoi elle y avait autant droit.

Nucci n'avait pas besoin de se justifier auprès de Sivoneii, quand bien même la mage était l'une des plus concernées par son absence. Pour cette raison-là, peut-être, il garda le silence, malgré l'insolence. La détailla de ses yeux trop froids pour leur teinte tandis qu'elle avalait en grandes enjambées le reste du bureau, laissant derrière elle une étrange odeur... aigre.
« En revanche… Je viendrai toquer à nouveau si j’ai besoin de l’autre, et tu me recevras parce que c’est ton travail. Ou tu m’enverras dans un autre Cercle ? La bonne affaire.
- Personne ne t'a jamais empêchée d'aller et venir dans mon Cercle, Sivoneii », articula-t-il.

Personne ne s'en arroge encore le droit à part moi, et Niall, sans douter.

Quant au reste de ses provocations, le mage ne daigna même pas esquisser la moindre réponse : ce serait ajouter de l'huile à un feu déjà peu contrôlable, et ne s'avérait pas être un jeu très amusant.

« Tu peux laisser la porte ouverte en repartant, je n’attends pas d’autre visite », conclut le Premier Enchanteur doucement.

La décision avait été prise bien plus tôt : le Premier Enchanteur n'aurait rien fait pour Sivoneii.




Une grande longueur de bois ne rend pas un homme plus sage, plus noble ou plus puissant, pas plus que ne le fait la longueur de l'acier !
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