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Fleurir sur les braises

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Fleurir sur les braisesCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique
Date du sujet 3 Marchiver, 5:13 des Exaltés
Participants  @Copper  @Franziska
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Résumé Franz s'en va dans le marché de Goldhead pour s'approvisionner. Si elle a toujours craint que son passé ne vienne la hanter, cette fois, le fantôme qui surgit devant elle ne la fit pas frémir de peur...
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>3 Marchiver 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="LIEN DU RP">Fleurir sur les braises</a></li></ul><p><u>@"Franziska" @"Copper"</u> RÉSUMÉ DU RP.</p>[/code]

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à venirFleurir sur les braises


La matinée, fraîche et imperturbable, était pour Franziska le moment opportun pour s’afficher à la lueur du jour. Vêtue d’une longue cape aux couleurs taupes, décorée par quelques motifs arabesques, ses bottes martelaient le bitume des rues étroites comme si elle s’en allait sur le champs de bataille. Malheureusement, c’était réellement un combat pour la jeune femme que de pointer le bout de son nez. Son passé menaçait à chaque instant de la rattraper, pour sûr c’était ce qui expliquait ses nombreux coup d’oeil inquiet par-dessus son épaule. Vivre dans la constante peur de se voir enchaînée à nouveau la bloquait dans bien des aspects de sa vie, la première étant celle, personnelle. Nul doute qu’il s’agissait là de la raison principale qui l’obligeait à se perdre corps et âme dans sa profession. C’était pour cela qu’elle parcourait à présent le marché de Goldhead ; le ravitaillement n’allait pas se faire seul et Franziska ne pouvait, à priori, ne compter que sur elle-même. Certes, son cercle de connaissance s’était affiné ses quatre dernières années mais la confiance qu’elle se risquait à donner se voyait souvent piétinée.

L’odeur du pain tout juste sorti des fourneaux emplissait les ruelles, faisant saliver la névaranne. Elle n’avait plus mangé un bon dîner chaud et copieux depuis un petit moment, comme en témoignaient les tiraillements de son estomac fragilisé par les aliments froids et crus. Ce n’était qu’un détail, mais sa maigreur commençait à laisser des traces visibles sur le creux de ses joues ou ses poignets fins. Qu’y avait-il, déjà, sur sa liste de courses ? La guérisseuse souhaitait en finir vite avec les quelques victuailles de première nécessité et les ingrédients naturels pour optimiser les guérisons ou combattre les infections. Pour cela, l’herboristerie était d’ailleurs une source inépuisable d’inspiration dont elle s’accommodait sans hésitation. Attrapant dans sa poche le papier chiffonné, elle en lut les mots gribouillés dans une écriture italique, illisible et faite à la hâte. Des plantes médicinales, comme l’acanthe pour les nombreuses cystites constatées dans son cabinet de fortune. L’hygiène de ses patientes, car il s’agissait principalement de femmes, laissait parfois tant à désirer au quotidien que leur guérison totale se voyait bâcler. Ensuite du poisson, dont il fallait finement trancher au millimètre près les écailles, qui soignaient des brûlures jusqu’au troisième degré. Évidemment, de nouveaux bandages, car ils partaient aussi vite que des petits pains chauds. Du fil et des aiguilles, les siens commençaient peu à peu à rouiller malgré l’entretien parfait du médecin envers ses outils.

Les pièces que Franziska récoltaient de ses interventions ne servaient, quasiment, qu’à restaurer son set de chirurgie et premier soin. Elle ne demandait pas plus que le permettait la situation financière de ses malades, c’était donc au cas par cas qu’elle avisait, toujours avec une extrême douceur. Bien qu’un tempérament de feu sommeillait en elle, celui-ci avait été contraint de s’éteindre il y a quelques années déjà, ne laissant comme vestige que quelques braises suffocantes.
Fuyant les regards indiscrets qui s’attardaient sur sa silhouette, qui filait à toute vitesse entre les quelques passants matinaux, Franziska se fraya un chemin vers l’une des poissonneries. Elle évitait de rendre visite plusieurs fois au même marchand, s’imaginant attiser la curiosité de celui-ci sur ses achats fréquents. Toujours guidée par la méfiance incessante qui rythmait ses journées, il lui arrivait même de marcher la longue route menant jusqu’à Cairnayr, où son visage était moins familier pour les habitants. Aucune place pour les faux pas, Franziska calculait le moindre de ses faits et gestes une fois en dehors de son territoire connu.
Sa longue tresse ressortant de sa cape, elle se balançait légèrement de droite à gauche, au gré de ses pas. Sur sa route, la névaranne exilée décida de faire une halte chez l’apothicaire ; elle venait d’y voir de belles acanthes, dont les fleurs mauves pâles avaient vivement capté son attention, sur le pas de la porte. Sa cape virevolta tandis qu’elle changea de direction, se munissant déjà d’un sourire en coin alors que le bout de ses doigts caressait la plante. Accroupie et humant le parfum, la voix rauque du vieil homme tenant la boutique l’inspecta de bas en haut. “Y toucher c’est l’acheter” grogna-t-il sans ménagement, faisant sursauter la brune qui se releva d’un coup. — C’était bien mon intention, serah, rétorqua-t-elle sur la défensive. C’était à croire que depuis l’annonce de l’Enclin, à la cathédrale, tous les esprits étaient sur le qui-vive, à l’affût du moindre mal pouvant s’abbattre sur leur tête. — Voici, conclut la jeune femme en déposant quelques pièces dans la paume de son interlocuteur qui n’était plus aussi raide que précédemment. — Et je vous souhaite une excellente journée. Sur ces paroles sincères, le panier en main, elle rebroussa chemin vers la poissonnerie en tentant d’oublier le bond de son cœur, sous la poitrine. Plus elle marchait, et plus la sensation d’être observée se faisait intense. Toute son échine frémissait, ses poils se hérissant sous la vague qui électrisa son corps. Franziska avait appris à prendre au sérieux chacun de ses sens, notamment le sixième qui s’était développé pendant la guerre. En vain, ses pupilles tentaient de trouver la source de son anxiété, l’obligeant très vite à se rendre à l’évidence ; la paranoïa était, sans doute, au rendez-vous.




Copper
Copper
Second des Dragons de Rubis
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Copper
Personnage
Illustration : TECHNO ALAMARRI

Peuple : Humain
Âge : 41 ans
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Terres Alamarries
Occupation : mercenaire, pêcheur
Localisation : Vit désormais à Cairnayr où il pêche, jongle avec Corintamh, sinon traîne pas mal à Starkhaven aussi.
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Adamant
Date d'inscription : 20/07/2021
Messages : 224
Autres personnages : Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka, Miche, Aerontus Nepos
Attributs : CC : 18/18
CT : 10/10
End : 15/15
For : 19/19
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La matinée fut des plus productives. Le poisson avait été abondant, les filets avaient tenu bon, personne n’était tombé dans l’eau par ivresse mal terminée ou par maladresse, .. Mav avait besoin de bras pour l’aider au marché, aussi m’étais-je naturellement proposé : je savais que le jeune prince ne viendrait pas à l’entraînement, je pourrais ne pas venir pour une fois et réellement servir à quelque chose dans ma matinée, pour une fois. Nous arrivâmes donc à Goldhead, les bras chargés et de bonne heure, à mettre l’étalage de sa poissonnerie en place. La table, préparer le poisson, des choses que je savais évidemment faire, d’où son soulagement de me savoir avec lui : le travail serait vite fait, bien fait.

Occupé à vider une ablette avec habilité, nous échangions à peine quelques mots avec le Maverick, occupé lui à disposer le poisson et sa viande de façon présentable. Certains achetaient le poisson dans son entièreté, certains préféraient qu’on les vide, dans les deux cas le prix ne changeait pas vraiment. D’un côté, nous vendions des organes en plus, de l’autre, il fallait couper la viande, donc ça revenait assez au même.

- « T’aurais vu ça, Copper : le paradis sur terre. J’te l’dis, cette femme est faite pour moi ! »
- « Une femme que tu paies, Mav .. Elle apprécie surtout d'être récompensé pour sa labeur. »
- « Oh allons ! Je t’y verrais bien toi, au Laurier Carmin, ça te détendrait ! »
- « Maverick, je n’ai pas besoin de ce genre de .. »

Une silhouette se mut dans la foule. Une silhouette parmi tant d’autres vous me diriez, mais un maigre détail captiva mon attention sur cette bien maigre personne, drapée dans une cape pour tout ensevelir, ou presque. Une longue chevelure de jais un peu sale, un peu mal attachée, mais attachée d’une certaine façon.

- « .. distraction. »

Etais-je en train d’halluciner ? Etait-ce ce genre d’impression que vous aviez, lorsque vous espériez tant revoir quelqu’un, que vous la voyez sur tous les visages qui lui ressemblaient à peine ? J’observai la silhouette camouflée, pensif, avant de la perdre dans la foule qui grandissait toujours plus. Des clients arrivèrent bien vite, aussi n’avais-je plus le loisir de me poser trop la question.

Une fois les clients repartis, mon regard divagua encore sur les personnes présentes, chose que remarqua sans difficulté ce bon Maverick.

- « Qu’est qu’y’a ? On dirait que t’as vu un fantôme. »
- « Oh, .. c’est rien, la fatigue. »

Mais il était sûrement trop tard : alors que j’esquissais ces derniers mots, mots fatals, son sourire se dessina un peu trop intensément à mon goût. Eh merde.

- « Dis voir, t’as vu une belle donzelle passer, c’est ça ? »
- « Quoi– non. »

Son rire fut aussi gras que sa poche à bière, avant de me lancer une tape dans l’épaule et de retourner à ce qu’il faisait. Et moi, géant de deux bons mètres, tentai de disparaître derrière ma petite ablette que je hachais fraîchement. Ce devait être la fatigue, ou un certain empressement ? Difficile à dire.

Mais la foule mouvante me révéla une fois de plus la silhouette que j’aperçus avant. Une silhouette fine, petite, avec cette longue tresse qui virevoltait d’un côté à la fois paisiblement. Si Mav essayait encore de me tirer les vers du nez, je ne l’entendais plus du tout. Je posai mon couteau sur la table en bois désormais dégueulasse et puante, observant avec attention la silhouette avancer prudemment, rabattant de temps à autre sa capuche plus qu’elle ne pouvait, regarder autour d’elle .. Si mon côté très rationnel me criait qu’il s’agissait peut-être d’une menace comme un voleur, mon côté plus émotionnel s’amusait à diffuser devant mes yeux et mes autres sens les souvenirs passés. La douceur de sa peau marquée. Son parfum herbé. L’intensité de son regard. L’hésitation sur ses lèvres à l’idée même de sourire, sourire ma foi incontrôlable. Sentir ses petits doigts de fée longer ma propre peau. L’intensité de chaque toucher, de chaque baiser échangé ou donné. Cette petite manie de triturer sa longue ..

Un coup de coude m’interrompit dans mes pensées.

- « Je vais t’occuper l’esprit avec autre chose, hein. On manque de brochets, va me chercher deux bonnes caisses. »

Je hochai de la tête, tandis que je réalisai qu’une fois de plus, en errant sur la foule, mes yeux l’avaient encore perdus. Quel mauvais tour joué à mon esprit, et ce n’était vraiment pas le moment. Je partis donc un peu plus loin, jusque vers notre charrette, pour récupérer ce qu’il m’avait demandé. Deux caisses de brochets, donc.

En résumé : Copper arrive avec Maverick au marché avec une très bonne pêche en cette productive matinée. Cependant, Copper aperçoit une silhouette à la tresse bien trop familière, qui disparaît dans la foule. Il se concentre alors sur la découpe d’ablettes, mais il est alors envahi par les souvenirs sensoriels qu’il attribue à cette silhouette, qu’il aperçoit finalement à nouveau. Maverick, ayant remarqué son attitude troublée et distraite, l’envoie alors chercher d’autres poissons dans la charrette.






Copper écrit en #83352b
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Le panier en osier, fermement tenu entre les doigts fins de Franziska, se voyait serrer plus que nécessaire. Les jointures blanches sur l’extrémité de ses phalanges témoignaient de l’anxiété ressentie par la jeune femme, un état qu’elle devait à ce sixième sens qui lui jouait des tours. L’échine toujours frémissante, elle avait ralenti la cadence de son pas vers la poissonnerie, mais sans jamais s’arrêter ni sans se douter que la source interpellatrice venait justement de là. Inspirant profondément par les narines, la brune décida de mettre de côté cette peur rationnelle mais peu plausible en cet instant, qui entravait ses entrailles. D’une main discrète, elle repositionna à nouveau sa capuche, se voulant certaine de ne pas être regardée avec trop d’insistance. Elle ne serait reconnue sans doute par personne, la plupart du temps, du moins pas comme un déserteur. Son visage n’avait nullement été affiché, seule une poignée de gens malintentionnés pouvait réellement mettre un nom sur cette tête déshonorée.

Une petite file s’imposa alors, tandis qu’un vieux marchand s’afférait à son travail. D’après les sollicitations des habitants qui le connaissaient, il se prénommait Maverick et avait bonne réputation dans son métier. Pour Franziska, cela signifiait une marchandise fraîchement pêchée et donc, de meilleure qualité. Patiente, elle attendit son tour, supportant tant bien que mal le souffle glacial qui pénétrait dans sa capuche, s’engouffrant tout autour de son cou. Les lèvres grelottantes, la jeune femme arrivait enfin face à un interlocuteur particulièrement jovial. Son attitude positive lui donna le sourire, elle qui avait encore en mémoire la froideur de l’apothicaire. Tournoyant son index autour de sa tresse, Fran se pencha un peu en avant, car elle voulait éviter de parler trop fort et éveiller ainsi la curiosité alentour.

— Bonjour, serah. Votre réputation vous précède et me voici, avec une commande assez particulière, commença-t-elle en relevant légèrement la capuche qui masquait presque la moitié de son visage. Elle se dévoila ainsi, les traits tirés par la fatigue mais dont la beauté naturelle ne se voyait pas entachée. Un fin anneau doré au septum décorait le columelle, bijou peu voyant malgré qu’il se situait bien au milieu de la face. Il était à l’image de sa détentrice, dévoilant un soupçon de rébellion, voire d’insoumission, tout en restant néanmoins sobre, délicat, caché. — A tout hasard, auriez-vous pêché du tilapia, ce matin ? S’ils étaient proches et qu’il savait à quoi servirait cet achat, elle lui dirait sans doute que ce poisson, présent en quantité dans tout le globe terrestre, était riche en collagène. Cette protéine assurait avec brio un bien lourd labeur, que celui de la cicatrisation de brûlure, même les plus graves. — Je n’aurai besoin que de la peau, coupée en fine tranche et avec précision par d'habiles mains. De ce fait, faites-vous un rabais au niveau du prix ? Franziska ne croulait pas sous les pièces d’or et s’il acceptait de ne vendre que la peau en baissant sa valeur en conséquence, le vendeur aux cheveux grisonnants sauverait ses repas des deux semaines à venir. Bien que cela n'était qu'un détail, car le marchand était le grand perdant de l'histoire, puisqu'il se retrouverait avec du poisson invendu. Néanmoins, les effets curatifs de ces dons de la nature obligeaient la jeune femme à tenter le tout pour le tout.

La réponse à sa question se faisait attendre, la brune à la longue chevelure trépignait d’un pied à l’autre tant le stress montait, faisant battre son coeur. Elle espérait que les clients derrière elle n’avait pas entendu sa demande pour le moins étrange, car qui voudrait acheter la peau d’un poisson, si ce n’était une personne aux mœurs discutables, voire même une sorcière ? Certain se demanderait pourquoi prendre un tel risque, pourquoi ne pas simplement acheter moins de poissons mais bien entier, passant ainsi plus facilement entre les mailles du filet. C'était simple, pour la chirurgienne ; si un jour elle tombait sur un pêcheur qui deviendrait un allié, elle aurait un ravitaillement mensuel sans se mettre volontairement de cible sur le dos. A l'image même de ces habitants qui l'aidaient, de bouche à oreille, à trouver un logement temporaire, pourquoi ne pas faire pareil pour les fournitures indispensables ?

Résumé : Franziska arrive devant Maverick et lui fait sa commande (pour le moins minutieuse). Sans y croire réellement, elle espère qu'il accepte de baisser le prix de l'achat malgré la perte que cela lui occasionnerait. Elle attend sa réponse, non sans trépigner sur place.



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Les deux caisses bien en mains, je me dirigeai une fois de plus vers notre plan de travail, pour me figer dans mon élan. La silhouette à la longue tresse était. A. Deux. Pas. De. Moi.

Silhouette qui dégageait davantage sa capuche pour que son visage puisse être aperçu. Mon souffle en fut coupé. C’était bien elle. Un réflexe impensable m’empêcha de lâcher complètement les caisses. J’inspirai. J’avançai. Je déposai les caisses.

J’essayai curieusement et ironiquement de me faire petit. Je m’occupai alors de découper quelques brochets avec l’attention qui s’était complètement envolée. Attention qui se portait sur la douce voix familière qui chantonnait sur ma droite. Le ton de Maverick semblait agacé, tandis qu’il avait écouté sa demande qui m’avait alors échappé. Il posa ses poings sur ses hanches, offrant un sourire vendeur à la jeune femme.

- « Ah, ma jolie, les temps sont durs, j’en suis conscient. Vous savez pourquoi beaucoup de clients viennent jusqu’à ma boutique ? C’est parce que mes concurrents ont tous monté les prix par peur. Il devient compliqué de bien payer sa main d’oeuvre, donc il m’en coûte déjà de garder un prix abordable pour vous, mais me demander un prix ? Ah .. ça m’en coûtera, j’en ai bien peur. »

Je savais qu’il ne le disait pas juste pour le bluff. Il avait dû renvoyer une bonne partie de ses hommes à cause du manque d’argent pour les payer. L’annonce de cet enclin avait rendu tout le monde fou, mais Mav gardait le cap. Contrairement à mes pensées.

Mon clair regard se glissa auprès d’elle brièvement, avec ce sentiment de gêne, d’interdit. C’était il y a un moment, elle m’avait sûrement oublié depuis. Alors pourquoi me mettre dans un état pareil ? Ce n’était qu’une femme. Une femme charmante, douce, intelligente, gentille .. Mais ce n’était qu’une femme. Allez Copper, tu étais plus fort que ces souvenirs qui parasitaient ton travail.

Je pus entendre Mav se gratter la tête, avant de poursuivre, changeant d’interlocuteur.

- « Hey Copper, on en a pêché du tilapia ce matin ? »

Je posai ma lame, posai un regard pensif sur Mav. Oui, focaliser sur lui serait le mieux à faire.

- « Quelques-uns, mais pas tant que ça. J’aurais dit cinq grand max. »
- « Ah, embêtant. »

Il reporta son attention sur sa cliente, une espèce de mine désolée bricolée sur son visage.

- « Si on en avait à foison, je vous aurais éventuellement fait un prix, mais là ça va être compliqué– »
- « C’est quoi le problème ? »

Je m’approchai, essuyant mes mains avec un chiffon. Franziska semblait dans le besoin, c’était l’occasion de faire un geste. En souvenir du bon vieux temps. Maverick haussa des épaules.

- « Elle veut de la peau de tilapia coupée finement. … C’est pour quoi, au fait ? »

Ses sourcils se froncèrent. Je croisai les bras.

- « Quoi, tu savais pas que leur peau permet de cicatriser plus rapidement certaines plaies ? Ça marche bien sur les brûlures, aussi. »

Je bénissais ma mère de m’avoir montré ce genre d’astuces quand j’étais môme. Une lumière passa dans le regard de Mav, qui hocha de la tête en silence.

- « Oh, intéressant, intéressant .. Mais ça ne résout pas vraiment notre affaire. »
- « C’est vrai, c’est vrai .. »

Je m’appuyai alors sur le comptoire des deux poings, adressant – enfin – mon regard à Franziska. Je détaillai alors son visage, ses joues plus creusées, la noirceur de ses cernes, la pâleur de son teint pourtant sombre, le chaos ordonné de sa chevelure. Si elle négociait pour ses matériels de soin, je n’osais pas imaginer pour manger.

- « Je vais vous en couper deux poissons et regarder pour y ajouter un petit plus, ne bougez pas. »
- « Copper– »

J’ouvris alors la première bourse que j’attrapai sur moi pour y poser la bonne somme, avec de quoi acheter un brochet entier en plus.

- « J’ajoute un brochet au menu, et c’est moi qui offre. Et connaissant ce bon vieux Maverick en affaires .. »

Je déposai deux pièces de plus sur le comptoir, sous le regard perplexe mais amusé du poissonnier.

- « Ça c’est pour t’avoir laissé trop de temps à réfléchir. »

Il lui fallut un temps de réalisation avant d’émettre son rire caractéristique et de me lancer une tape dans le dos.

- « Heureusement que t’es le seul de l’équipe à ne pas bosser pour l’argent. Allez au boulot Copper ! »
- « Je suis déjà parti. »

Adressant un dernier regard à Franziska, ainsi qu’un sourire qui n’avait pas vraiment quitté mes lèvres depuis que je l’avais aperçue, je repartis vers la charrette pour prendre ce dont j’avais besoin. Je revins rapidement de façon assez surprenante, repris mon couteau en mains et commençai la manœuvre. Maverick se permit un petit commentaire.

- « Ne vous en faites pas ma p’tite dame, Copper manie la lame ici comme personne. Ça sera fait en un rien de temps ! »

En résumé : Copper revient avec ses caisses de brochets, pour réaliser que c'était bel et bien Franziska qu'il avait aperçu avant, et qu'elle était désormais très – trop ? – proche de lui. Perdant un peu ses moyens, il essaie de se fondre dans le décor en reprenant sa tâche, mais il comprend qu'il y a un problème. Maverick ne peut pas négocier ses prix, et Copper intervient pour payer à sa place, ajoutant au menu un brochet entier car il voit bien qu'elle a maigri depuis, et donc qu'elle ne mange sûrement pas à sa faim.






Copper écrit en #83352b
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Devant la réponse négative du marchand, Franziska gardait la tête haute, adressant un faible sourire à son interlocuteur. Il avait l'air si désolé, si sincère dans sa justification qu’elle en était presque mal à l’aise. L’intention comptait autant que les actions pour la brune, qui s’en voulait d’avoir mis dans une position délicate le pauvre homme. Elle entrouvrit alors les lèvres pour l’assurer qu’elle se débrouillerait, que cela n’était pas grave, qu’il avait fait son possible pour l’aider. Mais tandis que sa voix faillit franchir ses lèvres, une silhouette massive apparut en arrière plan, une silhouette comme elle n’en avait connu qu’une. Un homme qu’elle reconnaîtrait entre mille, qui dominait tout le monde par sa taille et son corps imposant. Mais ce n’était pas son allure fière et dissuasive qui l’avait marqué en premier lieu, ni cette chevelure rousse qui captivait le regard. Non, Franz s’était tout d’abord et avant tout, noyée dans les yeux clairs et perçants du guerrier. A travers eux, elle y avait décelé une douceur insoupçonnée qui l’avait conquise. Les pupilles de la jeune femme restaient figées sur cet inconnu avec qui elle avait partagé sa couche, une unique fois. Sa mémoire se remémora instinctivement chaque caresse de cette nuit, que ces larges mains lui avaient consacré alors qu’elle était blottie contre lui. Le souvenir de cet échange charnel lui donna instantanément cette sensation étrange au creux de l’estomac. Son poul s’accéléra sous sa poitrine, tambourinant jusqu’à en être douloureux.

Le temps avait passé, mais son corps se rappelait. Des bribes d’impression parcouraient son échine, ravivant de façon fugace l’émoi d’antan. Le mouvement de son index s’enroulant autour de sa tresse s’était maintenant intensifié, sans que Franziska ne s’en rende compte. Paralysée de l’intérieur, elle était incapable de prononcer un seul mot tandis que les deux hommes conversaient tout naturellement. Mais alors que la névaranne détaillait le visage du pêcheur, celui-ci sembla l’avoir oubliée, car elle ne détectait aucun signe trahissant un quelconque rappel. Ses traits étaient sérieux, comme dans ses souvenirs, bien qu’un sourire défiait ses lèvres. Mais Franziska se rappelait aussi une facette d’un inconnu qui dissimulait aisément ses émotions.

« Elle veut de la peau de tilapia coupée finement. … C’est pour quoi, au fait ? »
Cette question sortit la chirurgienne de ses rêveries, la ramenant brutalement les pieds sur terre. Les seuls sons qu’elle avait pu articuler étaient de désolants balbutiements, alors que ses joues prenaient une teinte rouge, lui donnant tout à coup chaud. Enveloppée par cette agréable chaleur, qui n’était que la conséquence de Copper à proximité, elle détourna lentement le regard alors qu’il prit la parole à sa place. Le soulagement que Franz ressentit était à la hauteur du mauvais pas dont il venait de l’extirper, peut-être sans même le vouloir. — C’est ça, finit-elle par répondre, les bonnes vieilles méthodes de grand-mère valent de l’or. Se retranchant dans son mutisme, un sourire en coin, la jeune femme se sentit fière d’avoir enfin ouvert la bouche. Garder le silence plus longtemps aurait été inconvenant et grossier ! Derrière elle, une bonne dame aux cheveux blancs et frisés s’impatientait. Elle se raclait la gorge frénétiquement pour montrer son mécontentement, hélas Franziska ne l’entendait à peine, son attention était rivée sur la montagne de quiétude que représentait Copper. Celui-ci venait de déposer deux pièces en plus sur le comptoir, désarçonnant la brune qui venait de comprendre le geste. Sa situation précaire la rendait incapable de refuser cette générosité qui la fit écarquiller des yeux, tant elle se sentait touchée. — Par le Créateur, je.. Je ne saurais comment m’acquitter de cette dette…

Franziska, qui se rendait compte de sa poigne excessive sur le manche de son panier, se détendit lentement lorsque le guerrier s’éloigna. Ce fut un répit d’un bref instant avant qu’il ne revienne, pour offrir à la guérisseuse un spectacle qu’elle savourait sans même se cacher. Le pêcheur, adroit de ses mains et de sa lame aiguisée, détachait avec une précision chirurgicale la fine peau de la viande. Tandis que son regard se perdait sur la danse grisante du rouquin, l’impatience de la cliente suivante se manifesta de plus en plus, obligeant Franziska à se mettre sur le côté pour que Maverick prenne de l’avance. Elle se tenait alors là, face à Copper, silencieuse et intimidée par cet homme qui la regardait comme s’il l’avait déjà vu en tenue d’Eve. Cette pensée accentua sa gêne, la faisant faire regarder le bout de ses bottes qui dépassaient de sa robe. — Vous n’aviez pas à faire ça… souffla–t-elle alors à l’intention du gaillard, qu’elle toisait maintenant de ses prunelles sombres. Mais je vous en suis reconnaissante. Merci… Copper. Prononcer son prénom à voix haute, après tout ce temps, déclencha chez elle une vague de sensations qu’elle pensait disparue à jamais. Lorsque le guerrier et son acolyte avaient quitté son repaire, elle avait été certaine que le revoir faisait parti d’une utopie à laquelle elle ferait mieux de ne pas se rattacher.

Ignorant les sursauts grotesques de son coeur, la chirurgienne désirait faire fi de ses barricades, le temps d’une conversation en sa compagnie. Elle se rappelait cette charmante discussion qui les avait rapprochés, cette nuit-là. Copper était une personne avec qui il était bon d’échanger, qui avait une oreille attentive envers ses interlocuteurs. — Je suis curieuse de savoir comment vous saviez, pour les bienfaits du tilapia ? Ce n’est pas un savoir très commun, et pour un homme tel que vous… Elle rougit, détournant une seconde fois les yeux alors qu’ils avaient croisé cet océan limpide qui régnait dans le regard du roux, Je veux dire par là, un homme d’armes. Qui prenait soin de ses frères en les menant à elle, pour se faire soigner.



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C’était difficile de rester concentré, tandis qu’elle m’observait pleinement, perdant ses doigts dans ses folles mèches, comme elle l’avait si souvent fait lors de notre premier échange. Difficile de rester concentré, avec tant de souvenirs devant les yeux, avec sa douce aura florale non loin de moi. Lorsque je levai les yeux furtivement, sa tête déviait, visiblement gênée, ce qui lui donnait toujours plus de charme. Les échanges étaient brefs, et j’ignorais en réalité l’origine de cet embarras. Elle parlait d’une dette envers moi. Eh bien .. Je posai la lame un instant sur le comptoir, un certain sourire en coin qui déformait ma barbe épaisse, et lui offris un regard emprunt de malice. Juste un peu.

- « Ne vous embêtez pas avec ça, vous ne me devez rien .. .. à part peut-être un verre, à l’occasion. »

Je cachai un rire – gêné – dans cette barbe franchement très utile pour ce genre de situations, avant de reprendre mon activité. Je pouvais sentir mon sang bouillir d’angoisse de lâcher un tel hameçon dans l’océan de la sorte, sans le moindre préparatif.

Le rythme de mon cœur trouvait encore moins de répit, rien qu’à sentir son regard sur moi. Je me souvins alors de l’intensité de ses yeux, éclairés par une faible bougie, suivis de près par un champ de soupirs, de la chaleur de sa peau contre la mienne pâle. De son corps, de ses courbes tant–

- « Vous n’aviez pas à faire ça… »

Bordel Copper concentre-toi.

Je relevai la tête. Elle s’était rapprochée, ce qui me prit de court. J’avalai discrètement ma salive, croisant son regard avec une intensité qui n’était pas vraiment voulue. Mais contrairement à avant, nos regards s’aimantèrent, et je me trouvai dans la pleine contemplation des obsidiennes qui paraient ses yeux. La lumière y dansait, indomptable, et je me retrouvai bêtement ébahi devant elle, tandis qu’elle essayait de finir sa phrase sur un ton relativement stable. Peut-être n’étais-je pas le seul perturbé par une rencontre si inattendue ?

- « Mais je vous en suis reconnaissante. Merci… Copper. »

L’entendre prononcer mon nom apportait satisfaction et frustration, souvenirs fiévreux mais dont on ne gardait que la folie de ses chants, ses songes en fête. Mais l’entendre le dire semblait serrer comme desserrer mon cœur un petit peu plus. Tout se mélangeait dans mon crâne, et il me fallut un certain temps avant de reprendre, hésitant au possible, la parole. Comme si soudainement, je ne connaissais plus aucun mot, plus aucune tournure de phrase potable. Cette femme ..

- « Oh, heu .. Ce n’est rien. Pas grand-chose. Enfin. C’est difficile pour tout le monde, en ce moment. Si je peux aider .. »

Je laissai cependant ma phrase en suspens, rendu muet par ce sourire discret qu’elle arborait. Je baissai les yeux sur mon plan de travail. Oui. Les peaux. Je terminai de couper le reste des poissons, avant de les décaler plus loin, les déposant avec soin et précision dans une assiette en bois que Mav avait déposée près de moi. Heureusement qu’il réfléchissait pour deux.

Je me baissai alors pour attraper à pleins bras un brochet bien dodu, que je posai avec un certain fracas sur mon plan de travail. Comme avant, je nettoyai mon couteau plein de divers liquides et autres morceaux puants, avant de reprendre sur le brochet imposant. Mais cette occupation de mes mains ne pouvait retirer cette pensée désormais parasite qu’elle était là. Juste devant moi. Et qu’elle était toujours aussi belle.

- « Je suis curieuse de savoir comment vous saviez, pour les bienfaits du tilapia ? Ce n’est pas un savoir très commun, et pour un homme tel que vous… »

Elle émit alors une pause, ce qui m’intrigua. Je levai la tête. Elle détourna la sienne après un bref échange. Je ne pus contenir ce soupir heureux de franchir mes narines, tandis que mes mains reprirent leur tâche.

Un homme tel que moi .. Mais elle compléta rapidement sa phrase, comme si elle craignait d’occasionner une gêne.

- « Je veux dire par là, un homme d’armes. »

Attrapant le brochet par la tête, je coupai alors le long des arêtes, après l’avoir vidé convenablement. Puis, une fois fait, je jetai la carcasse un bout plus loin.

- « Mes parents étaient pêcheurs ; ma mère, c’était une histoire de famille. C’est d’elle dont je tiens ce savoir. Je n’étais pas un gosse turbulent, mais je n’étais pas le plus prudent non plus. »

Un petit rire me secoua, rire qui se remémorait les écorchures, et surtout de puer le poisson plusieurs jours d’affilés. Mon père qui s’en moquait, avant que ma mère lui rappelle leur jeunesse à la brute qu’il était. Il ravalait bien vite son rire. Mais au final, il gagnait tout le monde. Je tentai de contenir ce sourire qui avait éclos suite à les entendre railler et brailler, tandis que je terminai de couper le brochet en morceaux, des morceaux propices pour un bon ragoût. J’empilai ensuite ses commissions, avant d’attraper un chiffon pour m’essuyer les mains.

- « Bon, heu .. Attendez, je vais vous aider. »

Dans un élan de bonté, j’avais tendu la main pour attraper la poignée de son panier, mais hélas, si c’était aussi simple. Je sentis alors sous ma grande main sale la sienne, douce, un peu angulaire, d’une finesse déconcertante, mais surtout bien petite. Je me figeai dans mon geste, retirant presque ma main du panier. Je croisai alors ses yeux avec surprise, avant de détourner les miens, focalisant un maximum sur le panier que j’aidai à poser sur le plan de travail.

- « Euhm .. Désolé. Euhm. »

J’attrapai alors la commande, l’enroulai dans un chiffon et la plaçai dans son panier. Il devait bien y avoir au moins 600gr de viande de brochet dans ce panier, ce serait suffisant.

- « Voilà pour vous. »

Elle allait repartir, n’est-ce pas ?

Je sentis alors mon âme se refroidir subitement, une espèce de fatigue m’envahir suite à ce constat. Elle allait repartir, et je ne la reverrais probablement plus jamais. J’inspirai longuement, posant le pour et le contre. Maverick avait déjà desservi bien deux ou trois clients entre temps. Je glissai mes mains dans un seau d’eau qui se trouvait en retrait pour bien les laver, avant de les sécher de mon chiffon.

C’était la vie, Copper, elle n’était venue que pour acheter du poisson. J’essayais de me convaincre, mais impossible de sentir autre chose qu’un regret prémonitoire. J’allais le regretter, et peut-être était-ce ma seule chance de la revoir. Je glissai un regard auprès d’un Maverick souriant, trop souriant. Le ciel savait ce qu’il pensait, mais je pouvais m’en faire une idée. Il croisa les bras, maintenant que le calme était un peu revenu, avant de hocher de la tête dans sa direction. Il aurait au moins pu m’en dissuader.

- « Tu vas t’en rappeler de celle-là, hein ? »
- « Et comment que je vais m’en souvenir, mes gros bras préférés. »

Il émit un rire gras, que je refusai de réellement entendre. Je fermai les yeux un instant, inspirant longuement, et une fois plus sûr de ce que j’étais sur le point de faire, je m’avançai près du comptoir, défaisant le tablier que je portais.

- « Attendez ..! .. Franziska, attendez ! »

Je déposai le tablier sur la table, la contournai et partis à sa suite. Elle n’était pas si loin, voire n’avait même pas bougé d’un cil, se préparant à disparaître dans les ombres de cette ville. Une fois à sa hauteur, je glissai ma main près de la sienne, davantage dans l’optique de saisir le panier plutôt que sa main, mais restai malgré tout suspendu dans mon geste.

- « Le panier doit être lourd, je vais vous aider .. enfin si vous me le permettez. »

En résumé : Copper panicc revient avec la commande de Franziska qu’il s’apprête à découper. Il laisse subtilement entendre qu’il ne veut rien en retour, si ce n’était un verre avec elle. Il l’assume à moitié mais ça c’est une autre histoire. Il découpe alors les poissons, mais n’arrive pas vraiment à se concentrer en sa présence, hanté par leurs rares souvenirs, cependant intenses, entre eux. Puis, elle lui demande d’où lui viennent de ses connaissances, et il parle de sa famille de pêcheurs, soudainement pris d’une certaine nostalgie. Après être (encore) redescendu sur terre, il termine sa commande, mais essaie de l’aider à poser le panier sur la table. Il frôle alors sa main accidentellement, et s’excuse très maladroitement, avant de couper court à cet échange. Cependant, il sent que s’il ne tente pas sa chance maintenant, il ne la reverra peut-être jamais : il l’appelle alors, avant d’atteindre sa hauteur et de lui demander s’il peut porter le panier lourd à sa place.






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Les verts pâturages de la terre natale de Franziska lui manquaient. Jadis, elle avait longtemps pensé que la modeste demeure au sein de sa famille la retenait prisonnière, l’empêchant de se découvrir soi-même dans son entièreté. Ce n’était que des années après avoir quitté les siens que les paroles de père et mère prenaient tout leur sens ; que le monde était dangereux, qu’il était bien plus sage de se restreindre à ce que la vie nous offrait et qu’on devait s’en contenter sans vouloir trop. Pour elle, il s’agissait de reprendre le titre de simple fermière et villageoise, s’ajustant à la lignée des générations passées. Regrettait-elle les choix qui l’avaient éloigné de cette vie plus paisible bien qu’ennuyeuse ? Regrettait-elle ces choix qui avaient balafré son âme et sa chair, causé par l’horreur de la guerre et les humiliations qui avaient suivi sa captivité ? La réponse était non. Convaincue depuis toujours d’être destinée à plus que les premières cartes offertes par le Créateur, Franz avait tracé sa route elle-même. Qu’aurait été sa vie si elle n’avait pas eu l’audace de franchir la limite territoriale imposée par sa famille ? Elle en était certaine ; mariée à un névarran certes aimable et respectueux, qui lui aurait donné des enfants, mais qui serait dépourvu d’ambition et de rêves. Des hommes comme Copper ne courraient pas les rues, dans son patelin, et tandis qu’elle continuait à le dévorer du regard, la brune se savait sûre d’une chose ; elle se trouvait là où était sa place.

Un rire franchissait les lèvres du pêcheur, un rire communicatif car Franz se surprit à partager sa réaction. De façon plus discrète, plus retenue, mais bien présente. Elle ne pouvait que compter sur la couleur de sa peau pour espérer que ses joues enflammées ne se remarquaient pas, sous son air gêné. Prendre un verre en la compagnie du rouquin faisait déjà l’objet d’un débat intérieur, pour la jeune femme qui avait du mal à discerner ce qui serait judicieux ou non. N’y avait-il que Copper pour la faire réagir de la sorte, sous l’impulsivité ? Après tout, n’était-elle pas déjà tombée sous ce charme à la fois sauvage et pointilleux, sage et imprévisible. Sur son torse, les yeux observateurs de la névaranne glissaient lentement, se rappelant de ses mains cramponnées à ses larges épaules. Jamais elle n’avait ressenti un sentiment de sécurité aussi féroce que lorsqu’il l’avait prise dans ses bras. Cette sensation s’était refroidie en même temps que son départ, alors qu’elle s’était retrouvée seule, au milieu d’une pièce où plus rien ne prouvait le passage de Copper si ce n’était le goût de ses lèvres sur les siennes, encore palpables.

Le brouhaha alentour n’existait plus pour Franziska, qui se confortait dans cette bulle où elle retrouvait une chaleur qu’elle croyait perdue à jamais. — Mes parents étaient pêcheurs ; ma mère, c’était une histoire de famille. C’est d’elle dont je tiens ce savoir. Je n’étais pas un gosse turbulent, mais je n’étais pas le plus prudent non plus. Cette anecdote banale plaisait à la chirurgienne, qui se délectait des histoires contées par le guerrier. Ils en avaient échangé à foison et cette empreinte nostalgique ravivait l’envie de Franz à réitérer l’expérience. Peut-être que ce verre en tête-à-tête était judicieux, qu’il lui ferait un bien fou de décompresser après ses longues semaines de labeurs interminables. — Si vous n’étiez pas prudent étant enfant, je suppose que les années vous ont rendu plus vigilant, souligna-t-elle en faisant référence au fait que c’était son ami qu’elle avait soigné et non pas lui. Qu’il n’était jamais revenu pour un quelconque rafistolage, signifiant qu’il devait s’en sortir assez bien.

Un court silence suivit, brisé par la lame découpant le brochet. A juste regarder le morceau de viande s’étaler sur le plan de travail, Franziska salivait déjà, imaginant l’odeur du met une fois fumant. Cette image torturait son estomac qui menaçait à tout instant de vibrer sous les élans de la faim. D’un geste dévoué, elle avait tendu son panier à Copper qui avait saisi le dos de sa main. Outre le frisson que cela lui causa, elle constata une paume chaude, rassurante, qui dévoilait une poigne ferme et une force brute. La surprise de ce contact faillit lui faire renverser son panier, qu’elle tenait fébrilement. Elle sourit alors qu’il s’excusa de sa maladresse, dévoilant davantage le bien-être insoupçonné que lui occasionna cette rencontre. Reprenant son panier plein, bien plus qu’elle l’aurait imaginé en se levant de bonne heure ce matin, Franz observa ce cadeau. Un présent inestimable de la part d’une personne qui avait, visiblement, le coeur sur la main.

— Voilà pour vous, avait-il presque soufflé, d’un ton étrange qui n’échappa pas à la névaranne. Mais elle ne s’y pencha pas davantage, car l’heure fatidique du départ avait sonné, et malgré cela ses jambes peinaient à se mouvoir. Elle n’avait aucune envie de partir et pourtant, plus rien ne la retenait, n’est-ce pas ? — Merci, articula Franziska en tentant de masquer le tremblement de ses lèvres. Un vif chagrin l’avait tout à coup envahi, aussi soudain que violent. Afin d’éviter que Copper ne voit ses yeux s’embuer de larmes, elle tourna les talons, lui laissant comme dernière image sa cape virevoltante à sa suite. C’était dans ce genre de moments intenses qu’elle détesta ne pas pouvoir vivre sa vie comme elle l’entendait. Faire une croix sur les choses positives qui la rendaient heureuse était extrêmement difficile, mais à quoi bon vouloir commencer quelque chose qui finirait indubitablement par être dramatique, compliqué, voire tragique ?
A toute allure, Franziska fila loin de la place marchande, ralentie par les habitants. Le visage crispé par la tristesse, elle pensa d’abord avoir rêvé lorsque son prénom résonna à ses oreilles. La brune se tourna néanmoins, se heurtant presque à un Copper qui était bel et bien là. Les yeux écarquillés, elle le fixa la bouche légèrement entrouverte, béate, se séchant rapidement les dernières gouttes visibles. Sa main contre la sienne était comme un baume cicatrisant qui lui faisait du bien et qu’elle apprécia tant qu’il était possible. — Je vous le permets, répondit Fran en relâchant le manche.  — Tous vos clients ont-ils droit à ce traitement ou est-ce une faveur spéciale ? Taquine, elle afficha un petit sourire en coin, amusée par sa question rhétorique. Reprenant sa marche, cette fois à une cadence plus lente, la chirurgienne jeta de temps en temps quelques coups d’oeil en direction du guerrier. C’était étrange de le voir ainsi marcher à ses côtés, elle qui le pensait faire parti des fantômes du passé. C’était d’autant plus pour cela qu’elle apprécia cet instant. — Je suis.. commença-t-elle par dire, hésitante, agréablement surprise de constater que vous ne m’avez pas oubliée, ni même mon prénom. Franziska se risqua alors à le jauger plus profondément, cette fois sans détourner les yeux. Elle voulait pouvoir soutenir ces perles bleues avec la même assurance que leur dernière nuit, lorsqu’ils s’étaient longuement regardés, l'un contre l'autre.




Copper
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Second des Dragons de Rubis
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Illustration : TECHNO ALAMARRI

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Pronom.s personnage : Il/lui
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Occupation : mercenaire, pêcheur
Localisation : Vit désormais à Cairnayr où il pêche, jongle avec Corintamh, sinon traîne pas mal à Starkhaven aussi.
Pseudo : Adamant
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Crédits : Adamant
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Mes dents étaient serrées, tandis que je contemplai malgré moi le virevoltage de sa cape, sa silhouette se mouvoir avec une certaine fluidité et s’éloigner. J’avais hésité. Le temps s’était comme suspendu devant moi, attendant avec patience quel choix je ferais. Je sentis avec certitude que c’était un moment important, décisif, et cette réflexion que j’eus peu de temps auparavant vint me frapper au visage. Je devais saisir cette chance, ne pas la laisser filer, sous peine plus tard de râler car personne ne restait indéfiniment à mes côtés. Si je laissais les choses et les gens passer, il était évident que je n’aurais rien. Pour pêcher de belles prises, un pêcheur devait pêcher, pas bêtement regarder le poisson filer près de sa barque.

Me voilà donc, géant imposant au cœur de la foule. J’observai aux quatre vents, avec l’espoir douloureux de ne pas l’avoir déjà perdue. Mais j’aperçus alors sa cape danser avec la brise, et je m’élançai à sa suite. Je me poussai, esquivai, bousculai, mais ne la perdis pas de vue. Je l’appelai alors, priant pour que ma voix grave porte suffisamment. A ma propre surprise, elle s’arrêta, et mes grands pas la rattrapèrent rapidement, peut-être un peu trop rapidement : lorsqu’elle se tourna vers moi, j’étais déjà planté devant elle, hésitant malgré toutes mes manoeuvres pour atterrir jusqu’à elle, mais fort proche d’elle. Un geste vif de sa main vers son visage me sortit de ma torpeur mentale, fronçant légèrement des sourcils. Tout allait bien ? Je gardai cette question pour moi, lui offrant la possibilité de porter son panier. Chose qu’elle accepta de bon cœur, ce qui me rassura grandement. Je ne savais jamais trouver le juste milieu lorsqu’il s’agissait de parler à une femme, mais alors à cette femme ..

- « Je vous le permets. »

Elle lâcha alors le panier, effleurant ses doigts contre ma paume, et j’attrapai le manche à pleine main. Je soufflai du nez pour étouffer la joie que j’avais qu’elle ne se contente pas simplement de m’éviter, de repartir de là où elle venait, comme si elle avait oublié. Je voyais dans l’éclat de son regard et de son sourire que quelque chose demeurait, une étincelle qui n’avait pas non plus voulu partir. Combien de temps avait-elle attendu, elle aussi ?

- « Tous vos clients ont-ils droit à ce traitement ou est-ce une faveur spéciale ? »

Moi qui la détaillais du regard, voilà que ce dernier battit en retraite, se posant autre part. Je n’osais même pas imaginer la teinte que je dus prendre, en sentant mes joues ainsi brûler vives. Je me raclai la gorge, frottant ma nuque de la main inoccupée.

- « Oh, heu .. Non, enfin. Comment dire. »

Si ta mère te voyait Copper, et elle te voyait, qu’est-ce qu’elle rirait.

Je focalisai mon attention sur la foule un instant, certes moins dense que plus au cœur de la place, mais néanmoins présente, me penchai un peu sur le côté pour éviter un imprudent.

- « Je me .. suis dit que ça faisait longtemps, alors .. »

Ne sachant pas réellement où je voulais emmener ma phrase sans en perdre mes mots sur le trajet, je laissai cette phrase en suspens. Bon, l’idée principale était passée, non ? Ça ferait l’affaire. Allez. Un petit silence passa, avant que Franziska n’amène un autre sujet sur la table. Un petit commentaire, un peu hésitant. Décidément, nous n’étions pas doués, n’est-ce pas ?

- « Je suis.. agréablement surprise de constater que vous ne m’avez pas oubliée, ni même mon prénom. »

Evidemment que je ne vous ai pas oubliée. Comment pourrais-je ?

- « La surprise est partagée. Vous ne m’avez pas oublié non plus .. »

Je me risquai alors à la regarder, et ses grands yeux de nuit étaient posés sur moi, de la poussière d’étoile l’illuminant d’une certaine bonne humeur difficile à décrire. De la joie ? De l’espoir ? De quoi cherchais-je à me convaincre ? Je lui souris, plus maladroitement qu’assurément, mais l’intention y était.

Mon regard dévia alors sur un étalage qui foisonnait de légumes frais, et il s’illumina d’une certaine idée.

- « Dites voir, vous avez chez vous une marmite solide et de quoi faire du feu ? »

En résumé : Copper part à la recherche de Franziska, qu’il retrouve sans trop de difficultés. Quand il lui propose de porter son panier, elle accepte, ce qui le rassure. Ils échangent vaguement, Copper cachant tant bien que mal son état d’âme, avant d’avoir une idée en passant devant un marchand de légumes.






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Aussi rouge que sa chevelure, voilà de quelle teinte ses joues s’étaient prises ! Franziska ne retint pas son large sourire, qui contrastait fort avec la détresse qu’elle avait ressenti quelques secondes avant d’entendre Copper l’appeler. Il avait pris cette décision de venir à elle, encore une fois, à sa place. Une décision peu évidente dont il l’avait déchargée et pour cela, intérieurement, la jeune femme le remerciait infiniment. — Je me .. suis dit que ça faisait longtemps, alors .. Sa voix flotta quelques instants dans l’air, mais comme rien n’arrivait pour compléter cet argument, la brune choisit de le faire. — Bien trop longtemps à mon goût, articula-t-elle de sa douce voix, il a dû s’en passer des choses dans votre vie.
Le guerrier s’était peut-être marié et avait fondé la famille qu’il méritait de combler au quotidien. Franz était réservée de nature, mais pas dépourvue de curiosité, la même qui l’avait convaincu de quitter la terre natale pour les contrées sauvages et étrangères. Elle désirait en savoir davantage sur cet homme à la coupe élégante, à la carrure imposante de l’ours brun régnant sur les montagnes. Avait-il un caractère grincheux, tel qu’il laissait paraître ? Parce que Franziska ne ressentait que de l’amabilité, derrière cette silhouette affable et dissuasive. Elle qui avait caressé du bout de ses doigts, chacune des cicatrices de Copper, se doutait qu’elles renfermaient de tristes sorts ou de somptueux combats. Sa voix grave vint doucement avouer être dans le même état de surprise qu’elle, qui regardait le géant à ses côtés. Elle dut lever le visage pour soutenir ces yeux, qui semblaient attentivement la détailler de ses maux ou peut-être, de sa beauté ? Il y avait déjà quelques temps que se regarder dans la glace n’avait plus le même effet sur sa personne. Franz était souvent terrifiée par les marques de fatigue qui caractérisaient maintenant ses traits, par ses cernes qui avaient posé bagage sous ses prunelles noires. La faim et la pauvreté se lisaient sur elle comme un livre ouvert ; dans les pans troués de ses robes, dans ses cheveux coiffés de manière négligée, dans ses clavicules apparentes ou ses joues creuses. Mais pourtant, elle ne s’en plaignait pas, de cette existence auprès des plus nécessiteux ; c’était ceux qui avaient le plus besoin de son aide.

Si la chirurgienne aux doigts de fée, capable d’accomplir des miracles, n’avait pu oublier le guerrier c’était parce qu’au grand jamais un homme ne l’avait ainsi traitée en l’espace de quelques heures. Elle était tombée amoureuse de l’idée même de ce qu’il représentait, avant de s’effacer dans les ombres de la nuit, disparaissant en emportant sa chaleur avec lui. Puis, Franziska n’avait plus jamais refait pareille rencontre. Mais pour un homme, il était plus simple de posséder une femme, n’est-ce pas ? Elles étaient innombrables à flairer le parfait gentleman qui serait capable de les garder à l’abri du besoin, sous un toit. Heureusement pour elles, le médecin était hors de la course. Elle ne demandait rien de tout ce qui l’éloignerait de la mission qui guidait ses pas.
— J’ai bien une petite marmite mais je ne peux promets cependant pas qu’elle soit solide, répondit la brune avant de décider d’entamer sa petite anecdote, prouvant qu’elle se sentait véritablement bien en ce moment, en sa présence. Je l’ai reçu d’une bonne femme qui souffrait de migraines terribles et réguliers. Après avoir testé quelques remèdes, on a pu trouver le bon, et elle s’est sentie revivre ! rit Franz en repensant à la joie sur le visage de cette maman qui peinait à s’occuper de ses cinq enfants à cause de ce mal handicapant. Se rendant compte qu’elle monopolisait la parole, elle se tut alors, intimidée. Alors qu’elle s’arrêta de marcher, la jeune femme observa le marchand de légumes qui se trouvait dans le champs de vision de Copper. Elle lui laissa faire sa halte avant de reprendre la route vers les habitations. Une fois le quartier commercial quitté, le paysage faisait place à une multitude de ruelles étroites et qui s’entremêlaient, tel un labyrinthe. A la vue de plusieurs silhouettes arborant le symbole à l’effigie de la Chantrie, Franziska avait attrapé la main de Copper pour le tirer, en pressant le pas. Elle ne s’attardait jamais bien longtemps en leur présence.

Les deux silhouettes pénétraient ainsi dans un petit endroit fait de pierre et renforcé par du bois au niveau de la toiture. L’isolement était en piètre état et il y faisait aussi frisquet que dans les bois. Sur tout un mur, des étagères arboraient d'innombrables pots dont le contenu devrait certainement échapper à Copper. Cela dit, il pourrait remarquer les plantes diverses qui avaient chacune leur place et qui survivaient dans l’hostilité des lieux, où la lumière du jour ne pénétrait que rarement. Dans le coin supérieur gauche, un matelas posé sur quelques planches en bois, à même le sol, faisait office de couche pour elle et les arrivants les plus mal en point. Un minuscule débarras juxtaposait l’unique pièce, où le médecin stockait le plus de matériel possible. La brune referma sèchement la porte derrière elle, s’adossant un instant contre celle-ci. Elle ne pourrait expliquer à son invité la raison de cette précipitation, et elle espérait que malgré sa curiosité certaine, le guerrier ne lui pose aucune question.
Cela fait deux petites semaines que je réside ici, dit-elle en ôtant sa cape, dévoilant une robe couleur crème dont le buste était soutenu par de larges lanières de cuir brun, faisant office de corset. C’est rare que je reste aussi longtemps à la même place, mais j’ai un malade qui… Franz se tut et se risqua un regard vers Copper. Elle se rendit alors compte qu’ils étaient seuls à seuls au milieu de ses effets personnels, avec pour seul témoin le faible feu crépitant dans un âtre de fortune. D-désolée, ce n’est pas intéressant, je m’égare… Pas évident pour une altruiste chirurgienne de comprendre que si ses patients la passionnaient, et qu’elle pouvait en parler des heures,  il n’en était pas de même pour les autres !

Sa manie de trifouiller dans ses cheveux revint alors que ses pensées volaient à nouveau tout droit vers le passé. Elle déglutit en voyant l’un de ses songes les plus récurrents se matérialiser ainsi. Quatre longues années séparaient leur rencontre et pourtant, cette attirance et ce désir ne l’avaient pas quittés. Pour quelles raisons un homme dont elle ne connaissait que des bribes, pouvait-il garder cette emprise sur une femme ? Les voix des passants derrière la porte résonnaient en fond, tandis que les semelles de la brune qui s'approchait du géant, faisaient craquer le plancher. Elle arriva à sa hauteur et glissa doucement sa main près de la sienne, récupérant le manche du panier. La marmite se trouve juste.. à côté du feu... souffla Franz avant de contourner le rouquin, le frôlant légèrement.

Résumé a écrit:Le duo quitte la rue marchande, rencontrant en cours de route la Chantrie, qui obligea Franz à presser le pas. Elle les emmène dans son repaire du moment où elle se rend compte être à nouveau seule avec Copper, à qui elle reprend le panier pour se mettre aux fourneaux.


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Un simple regard furtif dans sa direction avait suffi pour que j’aperçoive son très large sourire. Évidemment qu’elle trouverait la situation amusante, je ne pouvais pas lui en vouloir : un géant combattant loin de la fleur de l’âge qui se comportait comme un adolescent, ça avait de quoi surprendre. Mes échantillons de mots trouvèrent malgré tout une fin sur d’autres lèvres, ce qui attira mon regard un instant.

- « Bien trop longtemps à mon goût, il a dû s’en passer des choses dans votre vie. »

Je réfléchis avec attention, me frottant la longue barbe fournie et tressée. Qu’avais-je fait, en quatre ans ? J’étais devenu maître d’armes du prince héritier, Amadis était partie en exil, un Enclin approchait, ..

- « En vérité, pas tant de choses que ça. »

Le sujet changea alors, puis j’aperçus les étalages fourmillants de vert et me risquai à lui demander si elle avait de quoi faire un ragoût. La demande était spontanée, mais parfaitement assumable.

- « J’ai bien une petite marmite mais je ne peux promets cependant pas qu’elle soit solide. Je l’ai reçu d’une bonne femme qui souffrait de migraines terribles et réguliers. Après avoir testé quelques remèdes, on a pu trouver le bon, et elle s’est sentie revivre ! »

Écouter Franziska parler de son travail et de ses patientes était passionnant. A chaque fois, elle débordait toujours d’anecdotes dans tous les sens, et ça se voyait que malgré les difficultés de vie évidentes, elle adorait son métier, ce sentiment d’aider autrui. L’observant toujours, je lui souris, avant de compléter.

- « Que serait cette ville sans vous, je me le demande. »

Elle ne pouvait pas aider tout le monde à la fois, c’était une évidence, mais le travail qu’elle effectuait était nécessaire pour bien des gens. Je mus alors en direction du marchand de légumes.

- « Je n’en aurais pas pour long, je reviens. »

Une fois arrivé, je saluai le marchand, qui évidemment me reconnaissait. Je venais souvent voir Mav ici, voire l’aidai comme aujourd’hui, donc à force, tout le monde se connaissait. Je lui achetai donc carottes, pommes de terre, oignon, maïs, sauge et basilic. Ça ferait l’affaire. Je glissai le tout dans le panier une fois le tout payé, remerciai le vendeur et retournai auprès de Franziska.

Nous quittâmes alors la zone du marché pour retrouver les rues plus étroites des quartiers moins aisés. Nous marchions sur un bon rythme, mais quelque chose sembla troubler la noiraude, qui m’attrapa la main pour presser le pas. La surprise était de mise, oui. Sentir sa frêle main empoigner la mienne avec conviction avait très certainement retourné mon cœur entier dans le processus.

Le temps que mes pensées cessent de focaliser sur ce contact, nous voilà devant une maison en piteux état, mais qui tenait la route. Elle vivait ici, maintenant ? Mais surtout, pour combien de temps ? Nous entrâmes alors, et l’intérieur semblait bien pire, bien que les plus pauvres envieraient sa place. J’observai les alentours avec une certaine attention, tandis que Franziska refermait la porte derrière nous.

- « J’ai l’impression que c’est plus grand que lors de mon dernier passage. Ça fait longtemps que vous vivez ici ? »
- « Cela fait deux petites semaines que je réside ici. »

Je l’observai alors, tandis qu’elle retirait son épaisse cape. Sa tenue était dans un mauvais état, mais ce n’était pas si surprenant. Elle semblait flotter un peu dedans, d’ailleurs, mais c’était indéniable qu’elle avait perdu du poids depuis. La pauvre respirait la fatigue et la faim, c’était vraiment désolant à voir.

- « C’est rare que je reste aussi longtemps à la même place, mais j’ai un malade qui… »

Elle s’interrompit, et ce fut à ce moment précis que je réalisai que je l’observai peut-être avec trop d’attention. Je reportai mon regard dans le sien, me demandant bien pourquoi elle s’était arrêtée dans son histoire.

- « D-désolée, ce n’est pas intéressant, je m’égare… »
- « Oh mais détrompez-vous, j’apprécie vous entendre parler de vos .. patients. »

Quelque chose avait changé dans l’air.

Son regard était devenu plus intense, tandis qu’elle s’approchait lentement de moi. Sentir sa présence frôler la mienne bloqua mon souffle, tandis que sa main glissa une fois de plus vers la mienne, pour s’attarder sur le manche .. du panier.

Je soufflai lentement du nez, perdant officiellement mon regard dans le sien.

- « La marmite se trouve juste.. à côté du feu… »
- « Oh. Euhm. Oui merci. »

Elle partit donc avec le panier, son parfum herbé virevoltant dans l’air après son passage. Dans un réflexe, je m’étais retourné pour l’observer un instant, roulant subtilement des hanches avec en tête de poser le panier autre part. Oui. La marmite.

Je partis donc près de l’âtre, et trouvai la marmite sans problème. Je m’en saisis et revins progressivement vers Franziska, déposant la marmite contre le pied de la table. De là où j’étais, j’aperçus alors un seau vide. Je reportai mon attention vers Franziska, dont la proximité me surprit encore.

Mon clair regard détailla une fois de plus le visage de la jeune femme, sans que je ne trouve l’mpulsion de le dévier autre part. Ce fut au même moment où je réalisai que nous étions seuls, à l’abri des regards indiscrets .. Mais c’était il y a longtemps, n’est-ce pas. Cette atmosphère changée, mais incertaine, laissait planer le doute : était-ce trop tard ? N’étais-je pas simplement en train de la torturer de ma présence imposée, alors qu’elle était passée à autre chose ? Je déviai enfin les yeux, appuyant une main sur la table. Avais-je envie de reculer au pire instant, de me défiler pour retrouver le quotidien, au lieu d’un soir perdu dans le passé ? Merde Copper, t’avais promis d’essayer. Je rassemblai alors mon courage, inspirant longuement avant de reporter une fois de plus mon attention sur elle.

- « Ça me fait plaisir de vous revoir, Franziska. »

En résumé : Copper part acheter des légumes avant de reprendre la route avec Franziska vers sa modeste cachette. Une fois arrivés, Franziska lui indique où se trouve la marmite, que Copper part récupérer pour l’amener vers eux. Cependant, il constate le changement d’atmosphère, tandis qu’il réalise qu’ils sont seuls et isolés ensemble. Copper hésite, avant de lui avouer indirectement qu’elle lui a manqué.






Copper écrit en #83352b
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Les premiers mots de l’invité firent plaisir à la résidente du modeste repaire. Ainsi donc, dans son souvenir, Copper se rappelait de l’étroitesse à laquelle il avait été confronté en débarquant dans son ancienne habitation. Il était vrai que depuis le temps, la brune avait parcouru un bon bout de chemin, non sans sacrifice d’un côté pour pouvoir redorer l’autre. Sa vie privée en avait pâti, jusqu’à devenir un néant total ; c’était très simple, Franziska ne sortait jamais pour s’amuser, ni ne passait de soirées entre ami comme le ferait bon nombre de femmes dans sa tranche d’âge. Tout le monde savait que le médecin faisait le pires patient, mais il était clair que Fran avait quelques maux à guérir, quelques problèmes personnels à résoudre. Était-ce cependant si compliqué ou impensable de croire qu’on pouvait donner sans rien attendre en retour, qu’on pouvait se passer de mondanités et que cela n’empêchait pas d’être heureux ?
— Oh mais détrompez-vous, j’apprécie vous entendre parler de vos .. patients. Franziska haussa un sourcil, quelque peu amusée par cette petite révélation loin d’être anodine. S’il paraissait sincère, il ne se rendait absolument pas compte d’avoir ouvert une brèche que la névaranne allait indubitablement prendre, ne serait-ce que pour éviter des moments gênants où la tension serait trop palpable. Être bavarde et active l’empêchait de dérailler, donc de se laisser tomber dans les bras réconfortants et rassurants du guerrier. Minutieuse, la chirurgienne débarrassait la table de taille moyenne, mettant à disposition deux planches déjà bien usées et sortant des couteaux aiguisés. Elle s'apprêtait à éplucher les légumes achetés par Copper, qui l’espérait-elle, resterait jusqu’à diner à ses côtés.

Cette journée ne se passait pas comme prévu, rien de ce que Franziska avait listé ne s’était encore produit, excepté les achats gisant dans son panier. Elle n’en revenait toujours pas de voir celui-ci plein à ras bord, d’ingrédients frais et colorés, dont la bonne odeur lui chatouillait les narines. Ses yeux pivotaient alors vers Copper qui arrivait avec la marmite au pied de la table. Debout, une carotte entre les doigts, la brune appréciait la nouvelle proximité qui s’installait entre eux. Les crépitements du feu comme agréable fond sonore, Franziska se contentait de jeter des coups d’œil discrets et intéressés. S’il était là, c’était bien parce qu’il gardait un bon souvenir d’elle ? Dans un élan plus optimiste, elle se disait même qu’une attirance allant au-delà du physique existait ? Le physique… il n’y avait plus grand chose à admirer tant la vie avait été dure. Mais Copper voyait peut-être qui elle était réellement. — Ca me fait plaisir de vous revoir, Franziska. L’interpellée écarquilla les yeux. Dans la surprise, elle en avait lâché le couteau qui tomba péniblement sur le plan de travail. Alors qu’elle le récupérait lentement, son visage tourna en direction de Copper. Et si pour une fois, la jeune femme se risquait à prendre le taureau par les cornes ? Et si pour une seule fois, elle pensait à elle, est-ce que quelque chose de bon en sortirait ? — Je… Franz le regardait, le cœur battant, les joues toutes empourprées. — Et cela me fait très plaisir aussi de vous revoir… Elle faillit reprendre son activité en replaçant correctement le couteau entre ses doigts et le légume, mais se stoppa dans son geste. — Pour tout dire, vous m’avez longtemps manqué et je me suis souvent demandée pour quelles raisons vous n’étiez jamais revenu. Ses yeux avaient maintenant dévié sur l’objet dans ses mains, car elle n’oserait plus lui faire face après ces quelques mots. Ceux-ci s’étaient arrachés seuls d’entre ses lèvres, la poussant à parler de ce qui lui avait pesé sur le coeur. Elle aurait aimé lui dire que leur aventure était une première pour elle. Après tout, qu’est-ce qui empêchait le guerrier de croire que ses mœurs n’étaient pas légères, qu’elle ne s’y était pas adonné avec d’autre inconnu ? Il pouvait tout autant croire qu’il suffisait de passer le seuil de sa porte pour remettre ça au goût du jour, sans même débourser une pièce d’or. Mais Franziska se refusait à croire cela.

— J’ai toujours imaginé que c’était parce que vous m’aviez oubliée, mais vous m’assurez du contraire, alors je ne peux m’empêcher de… continua-t-elle, la voix légèrement tremblante à l’idée de s’entendre parler de sujet longtemps resté au fond d’un tiroir de son esprit. Ses jambes semblaient flageoler sous son poids, pourtant pas bien lourd. Elle prit tout son courage à deux mains et croisa à nouveau ses yeux si bleus, où elle avait déjà pu lire l’ivresse d’un plaisir partagé. — C’était sans doute mieux ainsi, vous avez certainement une vie remplie et moi, je… Franziska inspira doucement, avant de laisser échapper un faible rire, je suis occupée. Constamment. Son sourire s’élargissait, dans le but de mettre son interlocuteur plus à l’aise. Aborder ce sujet ne devait pas paraître inconvenant, entre deux adultes qui en avaient vu d’autre, en terme de péripétie ou de soucis. — Resterez-vous diner ? proposa Fran, Je ne saurai que faire de toute une marmite, il serait dommage de gaspiller, rajouta-t-elle en se sentant obligée d’argumenter son invitation pour tenter de cacher l’envie irrépressible à vouloir simplement profiter de sa présence, le plus longtemps possible. Avant que Copper ne disparaisse à nouveau.

Les rondelles de carottes et autres morceaux délicieux s’accumulaient sur la table ; Franziska étant habile de ses mains, la découpe se faisait rapidement et efficacement. Au fil des minutes qui s’écoulaient, la névaranne se sentait moins stressée, plus à l’aise et encline à profiter de cette journée pleine de surprises.


Copper
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Second des Dragons de Rubis
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Copper
Personnage
Illustration : TECHNO ALAMARRI

Peuple : Humain
Âge : 41 ans
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Terres Alamarries
Occupation : mercenaire, pêcheur
Localisation : Vit désormais à Cairnayr où il pêche, jongle avec Corintamh, sinon traîne pas mal à Starkhaven aussi.
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Adamant
Date d'inscription : 20/07/2021
Messages : 224
Autres personnages : Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka, Miche, Aerontus Nepos
Attributs : CC : 18/18
CT : 10/10
End : 15/15
For : 19/19
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Ag : 12/12
Vol : 12/12
Ch : 12/12

Classe : guerrier niveau 3
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J’avais l’impression d’avoir engendré la plus dévastatrice des tempêtes avec quelques mots. Franziska s’était figée, prise de choc – de surprise ? – au point d’en lâcher son couteau. Alerté par le bruit, je me figeai à mon tour, anticipant le pire. Étais-je allé trop loin trop vite ? Ne le voyait-elle pas sous cet angle ?

Puis, elle hésita dans ses propos, tournant un visage confus et perturbé vers moi. J’avais dit la chose de trop, je m’en doutais. J’avais rendu l’atmosphère bizarre, n’est-ce pas ?

- « Je… Et cela me fait très plaisir aussi de vous revoir… »

Mon cœur semblait reprendre les battements de retard qu’il avait accumulés lors de ce flottement mystique, à attendre la moindre réponse de sa part. Je m’entendis expirer de soulagement, un drôle de sourire défformé par la gêne prenant place contre ma volonté. Je déviai le regard, comme s’il voulait fuir cette conversation difficile mais soulageante. Mais Franziska n’allait pas s’en arrêter là, et bientôt, la joie d’apprendre cette nouvelle laisserait place au regret passé.

- « Pour tout dire, vous m’avez longtemps manqué et je me suis souvent demandée pour quelles raisons vous n’étiez jamais revenu. »

Son regard s’était abaissé vers sa planche à découper. Je soufflai du nez. Que répondre à cela ? J’avais manqué de temps, oui, mais je m’étais également pas mal isolé de mes proches dernièrement, noyé sous mes obligations.

- « J’ai toujours imaginé que c’était parce que vous m’aviez oubliée, mais vous m’assurez du contraire, alors je ne peux m’empêcher de… »

Evidemment. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’y avoir songé. Et je constatais amèrement mes erreurs, en l’observant un peu : il n’y avait pas que sa voix qui tremblait, ce qui montrait les ravages qu’avait bien causé une nuit en sa compagnie, avant de disparaître à l’aube pour travailler. Et ne jamais revenir. Ce fut alors qu’elle attrapa mes yeux au vol, et mes réflexions s’évanouirent l’espace d’un instant.

- « C’était sans doute mieux ainsi, vous avez certainement une vie remplie et moi, je… »

Je pensais également qu’il était mieux ainsi, de la laisser dans son monde, que j’avais des obligations qui faisaient que cumuler les deux serait compliqué, comme j’avais amèrement découvert avec Céleste une bonne vingtaine d’années auparavant. Je ne savais pas trop où me mettre dans cette conversation, dans cette pièce. Je ne savais pas trop quoi dire pour la consoler, quoi faire. Ce qui serait approprié, ce qu’elle pensait, ce qu’elle voulait de moi.

Comme ma main avait envie de s’emparer de la sienne, de sentir la douceur de sa paume contre la mienne, ses doigts fins se faufiler entre les miens plus robustes et carrés ; comme mon regard voulait se perdre dans le sien, la dévorer tout entier sans penser au lendemain, comme cette fameuse nuit ; comme je voulais la sentir contre moi, me dire que plus rien d’autre ne comptait, me perdre dans son parfum, dans sa chaleur ; pleinement vivre cette ivresse passée, savourer chaque soupir de mes lèvres, chaque parcelle de son être et de son âme qu’elle pourrait m’offrir, ..

- « Je suis occupée. Constamment. »

Ma main s’approcha alors lentement de la sienne, comme pour s’en saisir, mais la reprise de la conversation l’arrêta net, la fit même reculer un peu. Ce n’était probablement pas le moment de se laisser ainsi aller. J’appuyai cette main solitaire sur la table.

- « Resterez-vous dîner ? Je ne saurai que faire de toute une marmite, il serait dommage de gaspiller. »
- « O-oh, hum .. »

Ma voix peinait à sortir, tant mes sens étaient en alerte, trop en alerte. Je me raclai la gorge pour retrouver une certaine solidité, avant de répondre.

- « Avec plaisir, je ne veux seulement pas vous imposer ma présence. »

Puis, je réalisai d’un coup d’oeil qu’elle avait bien avancé dans la découpe des légumes. Retrouvant ainsi la terre ferme, je cherchai le seau précédemment trouvé du coin de l’oeil, avant de retrouver le sujet principal : le ragoût. Oui.

- « Je .. je vais aller nous chercher de l’eau, au puits. J’espère qu’il n’est pas trop loin. »

Bonté divine, cette femme.

Je m’écartai alors de l’espace de travail culinaire pour m’emparer du seau, avant de lui adresser un dernier regard avant de partir en quête d’eau.

- « Rassurez-vous, je reviendrai en peu de temps. »

"Cette fois."

A ces mots, m’attardant un peu trop sur elle au goût de ma raison, je me dirigeai vers la sortie.

En résumé : Copper se sent un peu coupable de l’ouragan d’émoi qu’il a lancé dans la petite maison, mais Franziska franchit elle aussi un pas, se confessant à mi-mot à son tour, ce qui soulage Copper autant que ça ne le fasse culpabiliser. Confus sur quoi répondre, sur ses attentes et ses sentiments, il ne dit pas grand chose, mais accepte tout de même de rester jusqu’au dîner. Se retrouvant ainsi les deux pieds sur terre, il décide de partir chercher de l’eau au puits avec le seau qu’il a précédemment aperçu.






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Une centaine de mots aurait pu sortir de sa bouche, mais pour toute réponse à son invitation, Franziska n’eut droit qu’à quelques balbutiements soutenu par un air confus, voire intimidé ? Elle ne comprit pas la cause de toute cette peine que Copper avait à répondre, et son hésitation lui fit suggérer que peut-être, elle lui forçait la main, en le mettant au pied du mur ? Courtois comme il l’était, Fran ne l’imaginait pas une seule seconde refuser et elle visa juste ; reprenant contenance, le guerrier aux allures dissuasives accepta volontier. Qu’elle le trouva charmant, ce grand gaillard qui perdait ses mots face à une fine créature comme elle, loin d’être un danger pour quiconque. Le petit sourire qui caressa le coin de ses lèvres en témoigna un court instant, de ce qui lui traversa l’esprit à ce moment-là.
— Vous êtes bien loin de m’imposer votre présence… murmura-t-elle, assez pour qu’il l’entende clairement. Haussant doucement les épaules, elle rajouta d’une façon plus taquine que cela lui changea fortement de la majorité de son temps, où elle ne recevait que des malades. Avoir une conversation autre qu’un diagnostic consciencieusement établi lui manquait énormément, et pour tout dire, Franziska ne se rendait même pas compte à quel point cela lui faisait défaut. Elle avait tant l’habitude de s’atteler à la tâche, sans discuter, qu’elle perdait cette faculté à entretenir un dialogue. Beaucoup de ses patients souhaitaient garder l’anonymat, ne donnaient pas leur nom, ou ne voulaient pas expliquer ce qui avait bien pu se passer pour arriver à telle ou telle blessure. Alors la chirurgienne se contentait simplement de réparer les dégâts. — Rien que d’y songer, cela me fait du bien, la perspective d’une journée avec v… Elle se tut, avant de se reprendre quasi instantanément, avec un autre adulte qui n’a pas besoin qu’on lui panse une plaie ! Son rire résonna une fraction de seconde, se mourant rapidement à la fin de sa phrase, comme si elle avait perdu l’habitude d’exprimer une joie, un contentement, une émotion.

—.. je vais aller nous chercher de l’eau, au puits. J’espère qu’il n’est pas trop loin. La jeune femme acquiesça silencieusement tandis que Copper se dirigeait déjà vers la porte de sortie. L’endroit était si petit pour un homme tel que lui, qu’il n’avait qu’à faire deux pas pour y arriver. Le voir s’éloigner attisa une vieille anxiété dans le cœur de la brune, qui songea à son dernier départ, il y avait de ça quatre ans. Et comme s’il avait lu dans ses pensées, aussi avenant qu’il était, Copper adressa un regard plein de bon sens à Franziska. Elle était restée debout, statique, à attendre le souffle court que la porte ne se referme pour toujours. Mais au lieu de ça, les deux silhouettes éternisaient leur regard que chacun avait pour l’autre. — Au bout de la rue, vous tournez à gauche. Il y a un puits en piteux état mais fonctionnel, l’informa-t-elle avant de se retrouver seule. Lorsque le calme revint et que la raison pouvait à nouveau se frayer un chemin dans tout le chaos de sentiments qui avait gagné la névaranne, celle-ci prit place sur une chaise en bois qui grinça, menaçant de rendre l’âme un jour proche. Inspirant profondément, ses paupières se fermaient. De l’index et du majeur, elle analysa son pouls à son poignet, qui traduisait un rythme cardiaque bien trop rapide. Tout cet émoi, toute la chaleur que son corps dégageait, toutes ses palpitations au creux de son ventre étaient tous des preuves que ce qu’il se passait était bien réel. Car combien de fois n’avait-elle pas déjà rêvé de retrouvaille ? Une fois celle-ci s’avérait romantique, d’autre fois dramatique, certaine torride. Mais la réalité lui offrait un spectacle bien plus terre à terre, celui qui au final était le plus plausible ; une certaine gêne la bloquait dans ses élans, eux-mêmes ralentis par un esprit parfois trop cartésien. Le repliement sur soi, qui s’était imposé dans sa vie, l’empêchait de se dévoiler pleinement. Et puis, l’ignorance de ce qui se tramait dans l’esprit de son ancien amant d’une nuit jouait sur l’hésitation de ses faits et gestes. Comment aborder leur relation alors qu’il n’avait pas répondu à ses interrogations, certes trop désespérées, en y repensant.

Rouvrant les paupières, Franziska se leva et observa son reflet dans un morceau de verre brisé, assez grand pour y découvrir l'entièreté d’un visage épuisé. Le soupir qu’elle laissa échapper était digne d’un abattement total, elle faisait peine à voir. Reluquant sa robe, Franz arrangea le tout pour paraître moins négligée, allant même jusqu’à prendre un châle de couleur moutarde pour cacher son buste. Son regard fit un tour de la pièce et se posa sur le feu, qu’elle entreprit de nourrir davantage en vue de la cuisson à venir. La chaleur qui s’en dégagea était rassurante, apaisant l’esprit angoissé de la jeune femme, qui trépignait sur place dans l’attente du retour de Copper. Le temps paraissait s’allonger alors qu’en sa présence, il filait à une allure vertigineuse. Enfin, la porte se rouvrit sur le roux à la longue natte. Franziska fit mine de ne pas s’être inquiétée, en continuant de rajouter quelques morceaux de bois sec. — Vous avez fait vite ! Le feu est prêt, s’enquit-elle en remettant de l’ordre dans ses mèches rebelles, qui voletaient un peu partout dans son champs de vision.

A présent qu’il fallait attendre que l’eau bout, la brune profita d’utiliser le reste du seau pour ses diverses plantes, qui jonchaient sur chaque parcelle de mur. A l'aide d'une carafe prévue à cet effet, elle les arrosait en se retenant de conter à Copper les bienfaits de chacune d’entre elles, l’herboristerie ne devait sûrement pas être un sujet à sortir en de telles situations. Puis, observant l’une de ses protégées suspendues, elle avisa son invité d’un air amusé. — Je vais profiter que vous soyez là pour l’arroser également, dit-elle en s’approchant du coin de la pièce. La plante se trouvait en hauteur, laissant ses belles lianes tomber gracieusement, décorées par des feuilles en forme de cœur. Scindapsus Pictus, peu exigeante en eau mais lorsque la terre est bien sèche, c’est nécessaire. Franziska grimpa sur la chaise défaillante et tendit sa main à Copper. Je compte sur vous pour ne pas me laisser tomber, sourit-elle avant de se mettre sur la pointe des pieds, ayant toute confiance en lui. Ses doigts rencontraient la main ferme de Copper, dont la poigne si vigoureuse assurait sa sécurité. Ce petit jeu était-il fréquemment joué par Franziska ? Bien sûr que non, et si ce stratagème était si bien géré par les femmes pour se rapprocher d'un homme en particulier, Franz elle se sentait maladroite de vouloir se risquer à tenter !



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Quelle femme splendide, tout de même. Ce regard perçant, tantôt empli de sérieux, tantôt d’un malice appréciable ; cette chevelure dont le léger désordre lui ajoutait du charme ; son sourire, ses petits rires, ses frêles épaules qui se secouaient quand ils résonnaient avec discrétion dans la pièce. Et j’étais là, face à elle, ne pouvant que la contempler en silence, le rictus tiré involontairement. Mais réalisant le silence qui débarqua après sa dernière phrase, qu’elle avait interrompu comme pour se rectifier – un aveu dissimulé ? –, mes deux pieds retrouvèrent le sol de cette modeste maison avec un certain fracas. Oui. Heu.

Je n’étais pas un homme très doué pour la parlote, ce n’était un secret pour personne ; je préférais largement les actes aux mots, et en signe de bonne conscience, l’idée d’aller chercher de l’eau émergea avant même que je n’y pense réellement. Essayais-je de fuir cette conversation alors que c’était moi qui l’avais voulu ? Aucune idée, la seule chose claire était que je me sentais comme un pur imbécile dans cette situation, mais passons.

Elle m’indiqua avant mon départ la position du puits, je la remerciai, je fermai la porte derrière moi.

Quelque part, cette trêve pour réfléchir était bienvenue, comme un temps mort. Pourquoi je perdais autant mes moyens face à cette femme ? Ça, sans parler de l’image que je devais lui transmettre, un homme mal à l’aise qui préfère éviter le sujet. A ce rythme, nous nous quitterions ce soir comme deux étrangers, si je ne me ressaisissais pas avant. Merde, Copper ! Elle était devant toi, pour la première fois depuis quatre longues années. Elle avait même avoué à mi-mots que tu lui avais manqué, pourquoi il faut que tu réagisses comme un gosse de dix-sept ans ?! C’était fatigant, comme état d’âme.

Je recueillis mon eau et repartis en direction de sa demeure. Allez, Copper. Tu n’avais pas fait tout ce chemin pour perdre cette bataille décisive. Si c’était là les épreuves qui m’attendaient, alors soit, je les affronterais. Je vaincrais. Et Franziska resterait dans mes bras.

Je m’arrêtai alors devant la porte, nerveux. Et voilà, les nœuds dans les tripes revenaient, j’allais encore faire une maladresse. Et si elle s’en retrouvait blessée ? Allons. Faisons le vide. J’inspirais. J’expirais. Je poussai la porte grinçante.

Franziska s’était penchée vers le feu, occupée à y ajouter du bois. Quelques détails sur elle ne m’échappèrent pas, notamment ce châle jaune qui recouvrait ses épaules. Un peu de couleur, de vie sur cette femme terne de par sa condition précaire.

- « Vous avez fait vite ! Le feu est prêt. »

Quelle image, tout de même, comme un souvenir heureux qui n’avait pourtant jamais eu lieu. C’était comme rentrer d’un travail éprouvant et d’être accueillie par sa souriante femme. Un peu de calme et de douceur, après sa dure labeur quotidienne. Je m’approchai d’elle, avant d’attraper le seau des deux mains et d’en verser le contenu dans la marmite.

- « Ça devrait faire l’affaire. »

Franziska s’empara alors du seau et versa le reste dans une carafe, avant de vaquer ailleurs dans la pièce. Je la regardai aller, surpris, mais lui emboîtai le pas tout de même. Un songe parcourut mes oreilles, celui qu’elle cherchait peut-être à créer de la distance contrairement à avant, ce qui était loin de me rassurer. Mais il ne fallait jamais s’adonner à ses peurs, il fallait les braver.

Elle arrosait en silence, concentrée sur sa tâche. Ses propos d’avant ne me quittaient pas, tourbillonnaient même dans mon crâne, farandole à la folie insoupçonnée.

- « Je vais profiter que vous soyez là pour l’arroser également. Scindapsus Pictus, peu exigeante en eau mais lorsque la terre est bien sèche, c’est nécessaire. »

A reposer mes yeux sur elle, j’aperçus une plante, en hauteur. Elle s’était saisie de la chaise, une chaise clairement vieille et mal entretenue, qui grinça lorsque son pied s’y appuya. J’accourus en quelques grands pas vers elle, la voyant trembler sous l’instabilité. Dans un réflexe, j’avais levé les deux bras, prêt à la rattraper au cas où, mais à un certain étonnement, la douce main de Franziska se posa dans une des miennes. Elle était si chaude, si douce ..

- « Je compte sur vous pour ne pas me laisser tomber. »

Mes doigts se fermèrent doucement sur cette petite main fine.

- « Ne vous en faites pas, je vous tiens. »

Et comment que je la tenais, mais je faisais grande attention : je pourrais lui briser la main avec ma force, ce qui était tout sauf le but. Je l’observai monter sur la pointe des pieds, la chaise grinça péniblement encore. Intuitivement, mon autre main remonta aussi près d’elle, restant proche du creux de son dos. Mon regard s’était attardé sur ce geste, tandis que mon hésitation transparaissait. Copper. On venait de parler de quoi ?

Alors, sans trop la surprendre non plus, je glissai ma main sous le châle qui pendait dans le vide, laissant un espace généreux entre le tissu et celui de sa robe. Mais la chaise trembla soudainement : ma main libre se colla alors contre le creux de son dos, l’autre se renforça pour la stabiliser.

- « Attention ! »

La chaise trembla moins, et moi, je ne la quittais plus des yeux. Comment pourrais-je ? Mais j’admis avec un certain dépit que Le Roux avait un sens de l’humour unique. “Tu ne veux pas faire l’effort jusqu’au bout ? Allez hop je te file un coup de coude !”






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Le bruit de l’eau ruisselant depuis l’arrosoir dans la terre sèche était apaisant pour Franz, qui était une femme pour qui passer des heures près d’un ruisseau à écouter l’écoulement, était salvateur pour l’esprit. Ce serait un moment qu’elle partagerait bien avec ce grand guerrier, que la main lui caressait en ce moment même la peau, dans un contact rassurant. Elle était chaude contre sa chair et promettait de ne jamais faillir. Lorsqu’il posa la seconde contre le creux de son dos, une multitude de sensations lui revint en mémoire, des sensations que son corps n’avaient jamais oubliés. Des images d’elle près d’un torse musclé l’accablèrent alors, la forçant à déglutir tant l’émotion était aussi vive qu’à ce moment qui faisait parti du passé. Un instant empreint d’une tendresse insoupçonnée chez Copper, et d’une passion naissante chez la guérisseuse. Elle voulut se risquer un regard vers l’homme derrière elle, du coin de l’oeil, mais ne réussit qu’à fragiliser son équilibre. La piteuse chaise en bois craqua sous la plante de ses pieds, cédant sous le poids déjà bien léger de la brune. Faisant volteface dans la crainte de sa chute, elle retint un petit cri au fond de sa gorge, sentant son coeur s’affoler, sentant son estomac se déchaîner dans un lâcher de papillons alors qu’elle se sentit soudainement portée. Ses bottines ne frôlèrent jamais le sol froid de l’habitation de fortune, mais seul l’arrosoir périt sur ces planches crasseuses. Agrippée au rouquin, les bras l’entourant fébrilement, elle s’y cramponna comme on le ferait contre une bouée de sauvetage après un naufrage. Captant le regard azur et doux de son ancien amant, Franziska n’en détacha pas ses yeux, les laissant se noyer dans cet océan de quiétude.

Comme il lui avait manqué d’être ainsi blottie contre lui, contre cette masse dissuasive à l’égard de certain mais qui pour elle signifiait davantage. Sa réserve du début laissa place à une audace dont elle se savait capable, mais qu’elle réfrénait à toute épreuve, sauf à l’instant. Glissant lentement contre Copper, redescendant pied sur terre, la brune ne quitta pourtant pas la chaleur de ces bras qui briseraient un ours déchaîné. Son châle quitta ses frêles épaules pour s’étendre sur le sol, aux pieds des deux êtres qui se fixaient comme si le temps s’était arrêté, comme s’ils craignaient qu’il reprenne tranquillement le défilement des secondes qui écourterait leur présent. L’une de ses mains, fine et délicate, s’élança vers la joue de l’homme. Elle s’y attarda dans une caresse presque cérémoniale, cherchant à le redécouvrir sous ce nouveau jour, et remarquant que le temps n’avait pas déteint sur sa beauté, sur le charme à la fois affable et bestial qui se dégageait de lui. Qu’importe que sa contemplation ne soit trop longue pour une femme, Franziska n’en avait cure du politiquement correct. Rien ne pouvait l’empêcher d’apprécier la façon dont Copper la détaillait, cette manière ô combien flatteuse de la regarder et qui ne cessait de lui donner soif d’amour, de liberté.

Sous les crépitements du feu de bois, et des premiers éclats de bulles d’eau dans la marmite, Franziska approcha son visage vers celui de Copper. Elle ne prononça pas un seul mot, préférant fermer les paupières et savourer cette même ambiance qui s’était éprise des amants quelques années plus tôt. Cette même flamme brûlante dans ses entrailles, se débattant sous le poids d’un désir trop grand, dépassant le stade d’une envie fugace. Ses lèvres cherchaient à s’imprégner à nouveau des siennes, mais n’osèrent pas encore toucher leur jumelle. Ce n’était pas la peur d’être rejetée qui la freinait, car une femme pouvait sentir sur chaque parcelle de son corps qu’elle était désirée… Non, c’étaient ses propres peurs qui l’avaient toujours ralentie dans sa vie, qui l’empêchaient de toucher à un bonheur même éphémère. Sur la pointe des pieds pour arriver à bonne hauteur du guerrier, elle longea timidement la mâchoire de celui-ci, de ses doigts baladeurs qui se rappelaient sous leur pulpe qu’il était plaisant de passer par cette barbe dense.

Dans le regard de Franziska se lisait une invitation, se devinait un désir, se nichait un désespoir. Mais la satisfaction de chacun était une utopie qu'elle oserait à peine rêver, tant il semblait irréel d'être pleinement comblée dans ce monde où la mort, l'oppression et la souffrance étaient omniprésentes.




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Le Roux devait rire sous sa grosse barbe printanière. Un rire gras et évocateur qui résonnait dans mes oreilles, davantage une mélodie victorieuse qu’une simple moquerie. Bien qu’entre nous, un peu des deux pouvait s’y sentir.

Cela dit, je n’avais pas le temps de m’agacer de ces petits tours de passe-passe, de ses insistances peu subtiles. Mon souffle s’était bloqué. Mes yeux avaient trouvé l’ambre de ses yeux et ne voulaient plus partir. Mes bras soutenaient la plume qu’était son corps, qui venait de chuter si subitement qu’il me fallut deux interminables secondes pour repasser cet instant dans ma tête embrumée. La chaise avait bien cédé, et j’avais réussi à la rattraper par instinct, plus que par raisonnement. Pas la moindre pensée n’avait circulé dans cet instant, pas le moindre ressenti ; elle était tombée, je l’avais rattrapée. C’était aussi simple que cela.

Elle allait bien, toute aussi surprise que moi sans doute, mais elle reprenait ses esprits, elle aussi. Quelque part. Les yeux étaient une fenêtre sur l’âme, et on pouvait y lire tous ses secrets. De la fascination, mais de la crainte. De l’inquiétude. De l’hésitation.

Lentement mais sûrement, puisqu’il le fallait, je laissai lentement ses pieds retoucher la terre, mais ses bras restaient enroulés autour de moi, et son regard ne se détachait plus du mien. Plus rien ne bougeait autour de nous, comme si la réalité s’était volatilisée l’espace d’un temps. Que la seule chose qui m’importait désormais était ce si doux visage, ce si profond regard, ces si tremblantes lèvres qui n’attendaient qu’à être cueillies par les miennes.

Ma respiration dérapa lorsque son visage se rapprocha encore un peu, que ses yeux se fermèrent. Je savais ce que ça voulait dire. Je le savais pertinemment. Mais elle ne s’avança davantage. Quelque chose la retenait encore, quelques pensées occupaient encore son crâne. J’ouvris lentement les yeux pour retrouver les siens, toujours autant absorbés par ma seule présence. Plus rien ne bougeait l’espace d’un moment, jusqu’à ce que ses doigts, si fins, si délicats, frôlèrent ma joue, puis se perdirent un instant dans la barbe fournie qui protégeait ma mâchoire. J’avalai ma salive avec une certaine difficulté, complètement sous l’emprise d’un geste si simple, si doux. Mes yeux se fermèrent un instant, me permettant de profiter de ce toucher.

Mes grandes mains encadrèrent lentement le creux de son dos, afin de la garder contre moi. C’était si tentant de fuir cette douce cage, une intuition au fond de moi qui me hurlait de partir, ou d’attendre bêtement un miracle. Mais je savais ce que j’avais à faire, et que si je ne le faisais pas aujourd’hui, je ne le ferais plus jamais. Tel était le moment décisif de ce combat que je menais envers moi-même, ce moment que le Barbu observait avec la plus grande attention. Je me penchai vers elle, espérant lui éviter quelques difficultés à tenir debout, et mon front se colla au sien. Ce contact, cette proximité emplit mon estomac d’étincelles, des étincelles inquiétantes mais plaisantes à la fois. Mes yeux se fermèrent à nouveau, pour profiter de toutes ces sensations. La sentir contre moi, dans mes bras, sentir son souffle effleurer le mien, sa présence frôler la mienne, comme la dernière et première fois. De quoi avait-elle peur ? Que devais-je comprendre dans ses yeux ? Qu’attendait-elle de moi, finalement ?

Je n’eus pas vraiment la lucidité de me poser fondamentalement ces questions. Plus rien n’existait autour de nous, à présent. Plus la moindre pensée, plus le moindre tracas. Du moins, de mon côté. Je pourrais m’emparer de ses lèvres, me fondre en elle comme je l’avais déjà fait. Mais je pouvais sentir dans son énergie que quelque chose la retenait. Quelque chose l’empêchait d’être entièrement dévouée à ce qui allait arriver, alors que faire ? Le voulait-elle réellement ? Très certainement. Mais il me fallait poser les bonnes questions pour la tirer des siennes, qui embrumaient son cœur et sa raison.

- « Franziska .. »

Ma voix ne possédait nulle peur, nul doute. Elle était douce, calme, ce qui me surprit quelque part. Mais prononcer son prénom, savourer chaque sonorité de ce prénom si particulier procurait toujours les mêmes sensations, toujours les mêmes songes.

- « Quelque chose te trouble. Quelque chose te retient. Je dois savoir. »






Copper écrit en #83352b
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TW guerre, chirurgie non détaillée


Comme il était chaud, le souffle du guerrier contre sa peau halée. Ils faisaient écho aux respirations haletantes qui avaient rythmé leur ébat passionné, et dont les vagues de souvenirs creusaient encore et toujours le bas ventre de la jeune femme. Mais le désir et l’attirance n’étaient jamais suffisants, lorsque l’existence se voyait être compliquée, lorsque le danger pouvait pointer de n’importe quel côté. C’était bien pour toutes ses sombres raisons que Franziska tenait éloigner d’elle quiconque importait à ses yeux, et Copper en faisait certes parti, qu’elle l’admette franchement à soi-même ou non.

Elle aurait pu bien rester ainsi, blottie contre le géant, encore longtemps. La navarranne aurait préféré qu’il ne sache pas aussi bien lire en elle, car voilà qu’il la guettait avec toute l’attention dont il pouvait faire preuve à son égard, bravant les barrières mentales érigées de la brune. Celle-ci avait conscience des mots qui sortiraient prochainement de la bouche du guerrier, et elle aurait préféré qu’il y enflamme plutôt ses lèvres. Ainsi, elle n’aurait pas à lui mentir, ni à omettre volontairement quoique ce soit.

— Copper, non… souffla la voix tremblante de la chirurgienne, qui sentait lentement l’anxiété la gagner, ne m’obligez pas à vous mentir. Elle le toisa d’un regard résigné, tandis que sa main vint se poser contre le torse du roux, dans une lente caresse. Franz recula doucement pour mieux capter les yeux de son amant, celui pour qui la braise n’avait jamais cessé de crépiter. La peur de s’y brûler le bout des doigts l’emportera-t-elle à nouveau sur les grandes décisions de sa vie, toutes étouffées par un secret lourd à porter ? — C’est ce qui va arriver si vous insistez… et je ne désire pas que le mensonge s’immisce entre nous. C’est déjà assez dur de savoir que vous n’êtes qu’un mirage au milieu de mon désert.. A présent, la jeune femme n’osa plus soutenir le regard de Copper. C’était dur pour elle, car elle savait que sa volonté à lui tenir tête était fébrile, et qu’il suffisait d’un rien pour délier sa langue. Que pouvait-il arriver de pire dans sa vie que celle qu’elle vivait actuellement ? Croisant les bras, elle recula finalement de plusieurs pas, allant jusqu’à la marmite pour vérifier et touiller. Ce n’était là qu’une simple excuse pour ne plus se sentir aussi bien, près de lui. Pour avoir les idées claires quant à ce qui allait suivre. — Je suis certaine que vous avez déjà fort à porter sur vos épaules, et mes histoires n’ont rien d’intéressantes, déclara-t-elle alors comme pour se convaincre elle-même que Copper se fichait pas mal des tracas qui la guettaient. Hélas, elle savait que ce n’était pas le cas. Ne rien dire au guerrier était une façon de le protéger car à coup sûr, si la révélation de son secret ne changeait pas sa manière de voir Franziska, il souhaitera l’aider. Et cela signifiait se mettre en danger contre un peuple connu pour sa barbarie. Mais garder le silence mettrait sans aucun doute un terme à cette relation, cette perspective lui donnait des hauts-le-coeur insoutenables.

Reposant le couvercle sur la marmite, rajoutant quelques morceaux de bois au feu, elle se frotta les mains pour en chasser la poussière et commença à toucher nerveusement sa tresse négligée. Son coeur sembla battre plus que de raison, son estomac lui donna des sensations de nausées, de celles qu’on ressentait lorsque le sol sous nos pieds s'apprêtait à se dérober. Faisant les cents pas dans la petite pièce, elle réfléchissait, cela semblait lui prendre une éternité tandis qu’elle combattait avec elle-même. Puis tout à coup, ses doigts cessaient de triturer ses mèches, ses jambes se stabilisèrent, droits comme des piquets. — Si je vous dévoile ce qui me trouble, Copper, et que vous estimez ne plus vouloir.. me voir, alors je vous demanderai juste de partir sans chercher à me blesser davantage, sans un mot de plus. Ce n’était là qu’un moyen comme un autre de se protéger de la douleur que pourrait lui faire Copper, même inconsciemment. Franziska croisa les bras, se les frottant doucement. Son châle gisait toujours sur le sol mais elle n’avait pas froid, c’était un geste pour se donner la force de parler, pour se rassurer.


La marmite bouillait et le couvercle se mit à gigoter sous la chaleur. Mais Franziska ne bougea pas, même pas quand l'eau se déversait sur les rebords, que la vapeur s'intensifiait et que le bruit des bulles d'air éclatant se multipliaient dangereusement. Ça n'était que maintenant que ses yeux restaient rivés sur le visage du guerrier, qu'elle se forçait à regarder fixement malgré la crainte des réactions. La pire étant celle qu'elle lui avait demandé plus tôt d'avoir, si son histoire l'avait heurté : partir sans dire un mot.




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L’atmosphère avait complètement changé désormais, mais je m’y attendais. L’air n’était plus empli de ce désir, de cette envie plus fusionnelle ; il s’était refroidi, s’était terni. Quelque part, c’était une bonne chose, car quelque chose de glacial la retenait. Un souffle désagréable dans la nuque, un poids aussi lourd qu’encombrant sur ses épaules, et il était temps de s’en débarrasser, n’est-ce pas ? Sinon, ce serait un fardeau qui traînerait en longueur, la retiendrait de prendre pleinement son envol pour quelque chose d’infiniment plus doux, plus léger.

- « Copper, non…ne m’obligez pas à vous mentir. »

Dans un geste presque solennel, d’une douceur intime, j’attrapai ses deux mains. Mon regard inquiet ne quittait nullement le sien bouleversé, cherchait encore des réponses. Des réponses qui hésitaient à franchir cette barrière, inquiètes et vulnérables. Mais je la regardais avec assurance et attention, poursuivant sur ce ton calme que j’avais arboré précédemment.

- « Vous n’avez pas à me mentir si vous ne le voulez pas. »
- « C’est ce qui va arriver si vous insistez… et je ne désire pas que le mensonge s’immisce entre nous. C’est déjà assez dur de savoir que vous n’êtes qu’un mirage au milieu de mon désert.. »

Un mirage. Etais-je trop beau, trop parfait pour être vrai ? Une chose était certaine : elle s’était construite un rampart pour se détourner de cette utopie. Mais j’étais bien là, j’étais bien réel et bien accessible, et je comptais le lui prouver puisqu’elle insistait. Je gardai mes grandes mains enveloppées autour des siennes, plus frêles, plus douces. Des excuses, encore des excuses, pour éviter ce qui finalement était inévitable.

Mais Franziska lâcha prise et recula. Mes mains restaient suspendues dans les airs, immobiles, encore sous le choc d’une telle séparation. Était-elle à ce point noyée dans ses problèmes, voire en danger ? Que se passait-il, à l’intérieur d’un visage si doux ?

Elle finit par reculer encore, jusqu’à fuir vers la marmite. Je ne pouvais que la regarder partir, perplexe et confus, ne sachant quels mots utiliser pour la convaincre de rester, de faire face à ces démons qui la terrorisaient depuis sûrement des années. Franziska n’était pas Havenoise, loin de là, et cela se voyait ; elle portait sur elle un héritage, un passé qui m’était grandement inconnu. Mon clair regard fixait le châle jaune qui jonchait le sol, inerte.

- « Je suis certaine que vous avez déjà fort à porter sur vos épaules, et mes histoires n’ont rien d’intéressantes. »
- « Franziska, je– Détrompez-vous. »

D’un geste soudain, je me penchai pour ramasser le châle avant de traverser la petite maison en quelques grands pas. Si le Barbu m’avait mis dans cette situation, c’était que je ne devais pas reculer. Je ne le pouvais plus, désormais. Le combat commençait enfin.

- « Je refuse que vous pensiez un seul instant ce que vous dites. »

Je me rapprochai un peu d’elle, cherchant l’ambre de ses yeux à nouveau. Qu’elle puisse comprendre son erreur, la réelle illusion qui lui brouillait la vue. Mais rien à faire : à chaque approche, elle repartait, le regard fixe, perdu. Elle errait dans cette pièce dans sa furie et son hésitation, inatteignable, perdue dans ses songes les plus sombres.

- « Vous n’êtes pas inintéressante, et vos problèmes, quels qu’ils soient– »
- « Si je vous dévoile ce qui me trouble, Copper, et que vous estimez ne plus vouloir.. me voir, alors je vous demanderai juste de partir sans chercher à me blesser davantage, sans un mot de plus. »

C’était du sérieux. Elle s’était enfin plantée au cœur de ce séjour improvisé, les yeux brillant d’une certaine détermination. La détermination de franchir enfin ce pas, d’une manière ou d’une autre, qu’importaient les conséquences. Je la fixai en silence, et hochai de la tête en signe d’affirmation. Puisqu’elle le voulait ..



Je me levai lentement.

Le son de mes pas résonnait dans le modeste séjour. Je m’approchai d’elle, de cette femme tremblante et terrifiée. Une fois à sa hauteur, je trouvai sans peine ce regard qui ne me lâchait plus, qui attendait mon verdict final avec impatience et crainte. Je l’observai un instant, calmant mes traits au mieux, puis glissai le châle autour de ses épaules. Mes mains désormais libres, elles montèrent vers ses joues, avec l’espoir d’effacer cette douleur enfin exprimée au grand jour. Les doigts glissaient le long de sa peau, suivant avec attention le tracé de ces larmes.

- « On ne vit jamais sereinement. Et dans la peur, on ne vit pas. On survit. »

Mon regard glissa alors vers cette marmite qui bouillonnait, débordait de toute part.

- « Nous sommes tous cette marmite. Si nous la laissons seule, sans le moindre traitement, elle finira par déborder et ébouillanter autrui. »

Je me déplaçai à travers la demeure en quête des divers ingrédients que nous coupâmes ensemble. Je les apportai progressivement vers la marmite, déposant ingrédients après ingrédients, tout en continuant ma théorie.

- « Il suffit d’apports en particulier. Du soutien, de l’écoute, du pardon, de la bienveillance. »

J’attrapai lors de mon dernier trajet une cuillère en bois pour touiller. L’eau s’était déjà un peu calmée, bien que toujours instable. Il y avait trop de bois sous la marmite, mais elle finirait bien par s’user. Je touillai alors lentement, observant la mixture prendre gentiment.

- « A force d’entretenir ce que contient cette marmite, elle cesse de déborder. Elle se calme, se stabilise, et permet de cuire en toute sénérité son repas. »

Je frappai gentiment la grande cuillère au bord de la marmite, avant de la déposer non loin sur le meuble le plus proche. Puis, lentement, je revins vers elle. Je montrai alors de l’index les traces que l’eau avait laissé en débordant.

- « Peut-être que ces traces-là ne vont jamais disparaître. Peut-être que cette marmite restera à jamais marquée par ces traces. Mais est-ce que l’eau qui a débordé déterminera si le ragoût sera bon ou mauvais ? L’eau a débordé, certes, et a causé des dégâts, mais ce qui détermine réellement la qualité de ton ragoût, ce sont les ingrédients que tu mets dans la marmite, le temps de cuisson et comment tu cuisines. C’est ce que tu fais de cette marmite maintenant qui importe. »

Mon corps se tenait désormais droit devant elle. J’observais ses mains, hésitais à les prendre, mais je me ravissais. Ne pas en faire trop.

- « Ça fait des années que tu crains d’approcher ta marmite par peur que l’eau ne s’échappe encore et ne te brûle, ou brûle les autres. Tu te dis que de la délaisser, de ne pas l’employer ne causera plus aucun tort, et pourtant tu as besoin de cette marmite pour cuisiner. Il te faut simplement les bons ingrédients. »

Mes mains traitresses ne résistèrent pas longtemps hélas, et se attrapèrent en douceur ses bras. Mon regard plongeait dans le sien, brillait d’une lueur particulière.

- « La première chose que tu dois faire pour vivre, Franziska, est de t’accorder le pardon. Ces choses se sont produites, ce ne sont clairement pas les meilleures décisions de ta vie, mais tu l’as fait pour survivre. Et tu as survécu. Tu es en vie aujourd’hui, et ce qui importe aujourd’hui, c’est ce que tu décides de faire maintenant. »

Je marquai une pause. Mes pouces caressaient gentiment ses bras en de petits gestes circulaires tordus.

- « Tu aides tellement de gens. Tu te tues à la tâche, risques énormément chaque jour, afin d’aider celles et ceux qui en ont besoin, sans en avoir les moyens. »

Mes mains lâchèrent prise et glissèrent, afin de permettre à mes bras de l’entourer, d’encadrer ses épaules pour la garder contre moi. Cette pauvre femme qui avait déjà tant traversé. Et si elle pensait que je prendrais mes jambes à mon cou, c’était mal me connaître. Mon père disait toujours que notre devoir d’homme était de protéger sa femme, peu importait les adversaires. Les dieux pouvaient bien me tomber sur la tête, je ne broncherais pas d’un seul sourcil.

- « Regarde où tu en es aujourd’hui. Tu mérites ce pardon. Le passé est derrière. Il est temps d’avancer. »






Copper écrit en #83352b
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Au milieu de la modeste habitation, Franziska se tenait là, debout. A moitié tremblante sous l’émotion, car elle venait de prononcer à voix haute chaque clou qui la maintenait prisonnière de son passé. C’était bien la première fois qu’elle s’était adonnée à cette tâche, juste parce que Copper comptait. Et elle n’en finissait pas de soutenir le regard du géant, dont les traits sérieux lui paraissaient terrifiants, maintenant qu’il connaissait la vérité. Devait-elle s’enfuir en courant avant qu’il ne le fasse lui ? L’idée était tentante pour la jeune femme qui ne saurait supporter un autre échec, encore moins s’il s’agissait du guerrier.

— Je t’en prie, Copper, dis quelque chose… souffla Franz qui ne supportait plus le silence qui suivit la révélation de son secret. Et l’homme massif ne tarda pas à réagir en se levant alors. Elle le regarda faire, la bouche bée et le corps paralysé par la peur de voir se briser le faible lien avec le rouquin... Contre toute attente, il ne prit pas la direction de la porte, non, mais s’avança plutôt vers elle qui jeta un regard surpris sur son invité. Les larmes qu’elle retenait alors depuis de longues minutes furent trop coriaces pour rester captives, alors la chirurgienne s’empressa de les laisser couler. Elle les délivra de la même manière qu’elle sentait elle-même la délivrance d’un poids lourd, beaucoup trop conséquent pour ses frêles épaules. Le châle fut posé délicatement contre elle et voilà que les mains larges et rassurantes de Copper encerclait son visage, où se lisait le soulagement de ne pas le voir partir sans un mot. Il sécha les larmes de la brune, qui sentait son coeur fondre à bien des égards. Ce simple contact de la pulpe de ses doigts sur sa chair finissait d’anéantir toutes barricades. Franziska pouvait maintenant apprécier cet instant libérateur, un cadeau qui n’avait pas de prix.

— Tout est dit, je ne te cache plus rien, fit-elle en inspirant, comme si cette bouffée d’air était la première véritable après autant d’année. Elle était loin d’être sortie d’affaire, mais avoir à ses côté un allié décuplait sa force, celle qui lui permettait de tenir, de ne pas faillir, de ne pas commettre d’irréparable face à une existence qui ne lui promettait ni beauté, ni but concret.



Tu m’as dit que ce qui importe était ce que je décidais de faire maintenant, murmura-t-elle, toujours blottie dans ses bras. Dessinant des arcs de cercle contre le vêtement du guerrier, elle chercha ses mots, mais rien ne semblait franchir ses lèvres. A la place, elle se décida à enfin croiser ses merveilleuses iris. Copper n’eut pas le temps d’apercevoir le sourire en coin qui se dessina sur ses traits, très vite surpris par le baiser que venait déposer la jeune femme sur ses lèvres. Retrouver ainsi la douceur de ce contact électrisa Franziska qui s’écarta vivement de Copper, le regardant un instant comme pour jauger sa réaction. Cela ne dura qu’une fraction de seconde avant qu’elle ne se laissa retomber contre lui, cherchant à nouveau la tendresse qui lui avait manqué.


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Franziska tremblait. Son visage se brouillait en une multitude d’émotions diverses à la fois, mais ses yeux ne quittaient pas les miens. Comme en quête d’un guide, d’une étoile à travers l’obscurité de ses propres ténèbres, étoile qu’elle aperçut enfin, pour la première fois depuis bien longtemps. Ce regard, qui brillait de mille feux aussi tragiques que doux, aussi confus que rassurés. Deux ambres qui observaient avec attention chaque détail de mon âme, comme elles l’avaient déjà effectué par le passé.

Et me voilà, inexorablement captivé par chacun de ses trait, par chaque mèche de sa chevelure parfumée qui avait décidé de faire cavalière seule, par chaque reflet de lumière contre sa peau plus sombre ; et enfin, comme si ce sort était inévitable, mon attention se porta sur la courbe de ses lèvres, ces lèvres que j’avais déjà emporté dans mon souffle, dans mon ardeur, ces lèvres que j’avais déjà explorées plus d’une fois par le passé, et qui se pincèrent légèrement en ma présence. Une bouffée de chaleur se bloqua dans ma gorge un instant, mes dents se serrèrent brièvement ; je savais ce que ces signaux signifiaient. Mais malgré tout, ce fut Franziska qui me prit de court.

- « Tu m’as dit que ce qui importe était ce que je décidais de faire maintenant … »

Un murmure ; je me penchai davantage vers elle pour bien l’entendre. Un silence virevolta autour de nous, avant qu’elle ne redresse la tête. Son regard avait changé, une flamme nouvelle y dansait. Mais avant de constater quoi que ce fût d’autre, son souffle se mêla au mien, sa chaleur se mêla à la mienne, et ses lèvres épousèrent les miennes. Un choc, un tourbillon de souvenirs, les yeux grands ouverts de surprise, le souffle coupé dès l’instant où cette femme s’était emparée de moi.

Mais ce si doux contact se rompit bien trop rapidement, et la voilà à m’observer avec une certaine malice dans les yeux. Mes lèvres, souriant malgré elles, se crispèrent dans le vague espoir de cacher cet élan un peu naïf qui décorait mes traits, avant qu’un rire silencieux ne secoue mes épaules. Décidément, cette femme ..

Tandis qu’elle se colla à nouveau contre moi, je glissai une de mes larges mains dans le creux de son dos pour l’aider dans son geste. Je gardai mon visage proche du sien, détaillant ces traits que j’avais déjà observé maintes et maintes fois, sourire aux lèvres.

- « Je crois que je sais ce que nous allons faire maintenant. »

Cette main encore libre se cala contre sa joue, le pouce effleurant chaque parcelle de peau sur sa trajectoire. Puis, les autres doigts glissèrent sous sa mâchoire et, le cœur battant, j’attirai son doux visage au mien pour que je puisse à mon tour m’emparer de ces lèvres charnues qui m’avaient tant manquées. Mes yeux se fermèrent, car voir n’était pas primordial en cet instant. Et ce frisson revint de plus belle, cette étincelle qui touchait jusqu’à l’âme des gens.

Mes doigts quittèrent lentement son visage pour se coller contre l’arrière de son crâne, là où sa chevelure était la plus dense et sauvage, et dans laquelle ils se faufilèrent sans la moindre difficulté. Sentir ses formes contre moi, le souffle irrégulier de son nez contre moi, son parfum, sa présence .. La fièvre de ces rêves refaisait surface, déterminée à déterrer les souvenirs et les désirs, aussi enfouis fussent-ils.






Copper écrit en #83352b
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TW Copper est trop sexy ça devient dangereux


Un rêve ne pouvait pas être aussi palpable que cette étreinte en cet instant. Copper n’était plus un mirage lointain qu’elle imaginait, Franz le sentait sur toute son échine frémissante tandis que les paumes chaudes de son amant avait caressé le creux de ses reins. Il n’était pas de ces hommes à vous promettre monts et merveilles, mais de ceux en qui dans un simple regard, geste et sourire, on pouvait se sentir aimée et en sécurité. Franziska n’avait pas besoin de l’entendre lister tout ce dont il serait capable de faire pour elle ; car de cela elle ne doutera jamais. Alors qu’elle se sentit envelopper dans les bras de Copper, il lui souffla quelques mots qui l’électrisa sans ménagement, avant qu’un second baiser ne vienne la perdre. Pouvoir sentir à nouveau ces lèvres contre les siennes, dans un échange moins timide que la première fois. Les tambourinements dans son coeur étaient si intenses qu’elle craignait qu’il ne les entende et ne s’arrête ; car pour rien au monde Franziska n’aurait désiré reprendre son souffle. Les bonnes civilités n’ayant plus leur place entre eux, la brune se colla toute entière contre lui.

Dans ce nouvel élan brûlant, elle écrasa sa poitrine contre ce torse, dont elle se rappelait toutes les zones sensibles à son délicat toucher. Les paupières closes, la névaranne se laissait noyer dans l’explosion d’émotions qui bouillonnaient au fond de son ventre. Il se matérialisait en une agréable chaleur qui lui chatouillait les entrailles, en des fourmillements grouillant sur sa peau mate alors que Copper effleurait sa chair. A chaque fois que Franziska fut cruellement obligée de quitter ses lèvres pour happer l’air, elle laissa glisser son regard dans les pupilles de son partenaire. Un reflet d’elle-même y était visible, celui d’une femme qui s’était longtemps oubliée en tant que telle et qui renaissait grâce aux étincelles dans la braise. La pulpe de ses doigts vint se faufiler sous le vêtement de son amant, à qui il lui sembla sentir frémir la peau tandis qu’elle longeait lentement la courbe de sa silhouette musclée. L’ancienne danse lascive qui avait rythmé cette unique nuit dans leur passé commun, était dans l’esprit de Franziska comme un moteur qui guidait chacun de ses gestes. Haletante au bord des lèvres de Copper, elle murmura son nom dans un souffle trahissant tout le désir dans sa voix tremblante.

Ses mèches de cheveux se complaisaient sous les caresses de ces grandes mains, qui pourtant les effleuraient avec une délicatesse insoupçonnée. Avait-il déjà oublié que sous l’apparence fragile qui pouvait caractériser la chirurgienne, elle était surtout dépeinte par une force enflammée et une passion dévorante. Sa bouche ne s’ouvrait plus pour de vaines conversations, elle n’avait de cesse que d’embrasser cet homme, de s’aventurer à l’orée de son cou où son odeur était plus présente, où sa peau était davantage chaude. Un endroit où il était bon de s’attarder pour chercher réconfort et contact fusionnel. L’enclin pouvait bien s’abattre sur la ville, Franz n’était pas sûre que cela attirerait autant son attention que leur respiration se mêlant au milieu de baisers tant, et trop attendus...

Mais l'attente était douloureuse, la retenue encore plus. Les yeux noisettes de la névaranne prirent en otage le regard de Copper, où elle lisait indubitablement les mêmes envies qui immergeaient son coeur affolé. Elle tenait d'une main son visage, sur la pointe des pieds, afin d'avoir contre elle son front collé l'un à l'autre, son nez effleurant le sien. Nul doute que le géant s'était aussi courbé pour atteindre la femme qui se languissait contre lui, toute désireuse de le voir glisser sur ses courbes, les légers entraves qui séparaient leur corps.





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Second des Dragons de Rubis
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Copper
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Illustration : TECHNO ALAMARRI

Peuple : Humain
Âge : 41 ans
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Terres Alamarries
Occupation : mercenaire, pêcheur
Localisation : Vit désormais à Cairnayr où il pêche, jongle avec Corintamh, sinon traîne pas mal à Starkhaven aussi.
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Adamant
Date d'inscription : 20/07/2021
Messages : 224
Autres personnages : Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka, Miche, Aerontus Nepos
Attributs : CC : 18/18
CT : 10/10
End : 15/15
For : 19/19
Perc : 15/15
Ag : 12/12
Vol : 12/12
Ch : 12/12

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Relation intime, nudité, mention de trouble alimentaire / Eating Disorder.

Parfois, on réalisait un attachement lorsque la personne était partie. Parfois, on la réalisait lorsqu’elle était revenue.

Pour une fois depuis longtemps, je n’étais pas renfrogné dans mes pensées, à penser au boulot, à l’enclin, au campement, aux entraînements, à ma lourde routine. Il n’y avait qu’elle et moi, dans une modeste demeure, et nous nous étions unis, nous nous étions enfin retrouvés. Les caresses des souvenirs effleuraient ma peau, embrumaient mes songes, me laissaient enfin partir l’espace d’un temps.

Elle était dans mes bras, cette femme que j’avais maintes fois revue dans mes rêves les plus fiévreux et surréalistes. Cette femme, ce sourire, ces soupirs ; ce toucher qu’elle seule possédait, ce parfum, cette chaleur. Elle était dans mes bras, et mes lèvres exploraient enfin pleinement les siennes, redécouvrant chaque parcelle déjà conquise par le passé. Ces soupirs et hoquets qu’elle voulait discrets me parvinrent malgré tout, engouèrent mes sens et mon propre souffle désormais distordu.

Son corps se plaqua contre le mien, brûlant ; ma prise dans le creux de son dos s’accentua, comme une tentative naïve de penser qu’elle pouvait se rapprocher encore un peu de moi. Nos regards se frôlèrent de temps à autre, en proie à une flamme que nous accueillions tous deux avec une certaine ferveur. Les échanges variaient, toujours avec cette même idée derrière la tête, ces mêmes rêves que j’avais revu encore et encore, ces mêmes rêves qu’elle avait aussi dû faire, durant tout ce temps. Seule, dans une paillasse froide, vivant dans l’incertitude, à attendre que cette fièvre, que cet homme se saisisse d’elle à nouveau. Et c’était le cas aujourd’hui.

Une certaine pause arriva, mais une pause agréable, convenue. Franziska avait attrapé mon visage à deux mains pour coller son front contre le mien, dans une sérénité enivrante. Mes deux mains s’étaient posées sur ses hanches, avec des doigts qui brûlaient de curiosité quant aux alentours. Mais surtout, qui constatèrent un obstacle, un obstacle modeste, mais un obstacle tout de même. Les mains de Franziska avaient émis le même constat précédemment, bien que chez moi les voies de passage étaient bien moins fermées.

Ce fut alors que je constatais que mes doigts voulaient régler cette problématique, mettre un terme à cette distance. Ils remontèrent le long de ses flancs pour atteindre son dos. Ces doigts désormais indépendants se faufilèrent près des lanières qui la bloquaient dans ses vêtements. Avec une attention presque religieuse, ils les défirent en silence, à leur rythme. La tenue vacilla sous mes gestes diligents, s’élargit même afin de glisser progressivement de Franziska. Gentiment, elle libéra ses épaules frêles mais arrondies, ses fins bras, son buste, ses hanches, et des jambes à peine visibles. La raison était simple : elle portait encore une chemisette qui devait être blanche, mais à force d’y vivre, s’était ternie quelque peu.

Je marquai une pause dans mon élan pour la contempler dans un premier temps. J’avais imaginé et rêvé tant de fois de ce moment que c’était vraiment surréaliste que je le vive en ce moment même. N’étais-je pas simplement en train de rêver ? Qu’en fait j’étais entré, m’étais cogné contre le cadre de la porte trop bas pour moi, et avais perdu connaissance ? Non ? Ou alors, tout était si réel, agitait tous mes sens comme aucun sortilège, aucun démon ne le pourrait jamais.

Mais ces doigts désormais indépendants reprirent leur route, glissèrent sous les lanières de sa chemisette, avant de les pousser lentement le long de ces épaules. J’observai avec une attention sacrée les mouvements du tissu, les divers plis occasionnés, mais surtout, ce que ce tissu finissait par me révéler. Tout était si parfait, la chemise glissait d’elle-même dans une grâce qui ne pouvait venir que de sa porteuse. Sa peau se dévoilait à mon regard attentif, à commencer par les courbes modestes de sa poitrine, accompagnée d’une chair de poule qui se répandit plus vite qu’un battement de cils ; puis, ses flancs se dessinèrent, ce creux avant l’arrondissement de ses hanches qui me faisait toujours vriller, et le dernier tissu épousa le sol avec légèreté.

Mes yeux ne pouvaient que contempler ce corps que je connaissais déjà. Je m’approchai, le souffle coupé, le regard noyé dans le sien. Une main se posa dans ce fameux creux, comme un retour réconfortant à la maison, avant de glisser davantage vers son dos pour la rapprocher de moi. Pour la sentir contre moi. Mon visage se colla au sien, mes lèvres près de son oreille, les yeux fermés pour profiter un instant de sa présence si magique.

Cela dit, un constat me serra le cœur, un constat que seuls pouvaient faire ceux présents dans un certain niveau d’intimité. Je ne voulais pas y penser, je ne voulais pas le dire ; j’avais conscient de l’impact de mes mots.

- « Je constate que t’es toujours aussi sublime. »

Je constate que t’as perdu beaucoup de poids, tout va bien ?

J’avais connu des jeunes recrues avec ce genre de difficulté. Mon honnêteté m’avait desservi, car à part engager une conversation à cœur ouvert, une recrue en particulier – je n’avais plus osé aborder le sujet avec les suivants – se sentit honteux, très honteux. Sale, fainéant, faible, mais surtout honteux. Et je ne voulais pas voir une femme si belle, si douce, se déformer sous la honte à cause de ma maladresse. Surtout, alors qu’elle venait de retrouver ce qu’elle pensait avoir perdu pour toujours.






Copper écrit en #83352b
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