Type de RP Classique
Date du sujet 11 Tollecourse, 5:12
Participants @Leone @Tiarnan Vaël
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Résumé Tiarnan réalise qu'il n'est plus une figure inconnue dans la foule. Il en paye le lourd tribu, et rencontre Leone.

Leone était attablée sur un large banc en compagnie d'une choppe encore pleine et de ses frères et sœurs de la Garde. L'heure était aux réjouissances mais Leone ne parvenait pas à s'ancrer dans le moment présent ni même à s'enthousiasmer pour cette championne. Elle buvait du bout des lèvres sa choppe qui ne désemplissait pas. Elle refusa poliment l'énorme part de tourte aux poissons qu'on lui proposa et tenta, en vain, de se concentrer sur la discussion. Ils étaient soufflés par l'arrogance dont l'une des deux finalistes avait fait preuve et n'arrêtaient pas de revenir sur ses stratégies surprenantes. Si ses pensées n'avaient pas été aussi insistantes, Leone aurait volontiers participé avec entrain à cette discussion animée.

La garde de rang remarquait sans cesse les capes des Dragons de Rubis. L'ambiance au tournoi s'était tendue depuis la demi-finale. Les jours qui les en séparaient étaient trop peu nombreux pour en effacer les stigmates. En plus de lui rappeler qu'elle n'avait toujours pas pris le temps de mettre les choses à plat avec Copper, cela la ramenait aussi à la position du Petit Prince. Une position qui lui retournait l'estomac tant ses souvenirs d'Orlaïs remontaient à la surface. Elle n'arrêtait pas de se questionner sur sa position et sur la marge de manœuvre qu'avait ce jeune homme. Probablement aucune. Et cela l'attristait.

« _ Eh ! Si t'en manges pas, je prends ta part !
_ Prend-la. Rétorqua Leone d'une voix égale à l'affamé de la bande.
_ On se fait encore du mouron pour la petite dragonne ? Continua-t-il, désormais plus taquin.
_ Laisses couler, Faho, tu veux ? »

Sur ces mots, Leone abandonna sa bière et sa famille pour s'entendre penser à un autre endroit. Elle se mit à arpenter les échoppes qu'elle connaissait par cœur. Ici de la viande séchée, là des breloques aux couleurs variées et encore par ici un stand de paris où beaucoup attendaient leur mise suite à la conclusion de la finale.

Plus loin, Leone fut alertée par des pas pressés dans la boue et des voix qui haussaient le ton. Les sourcils froncés, elle plaça sa main sur la garde de son épée et s'avança à pas vifs dans la direction du grabuge. Pas loin d'un stand empestant le poisson, elle trouva un jeune homme les fesses dans la boue et des badauds qui semblaient prêts à se jeter sur lui. La Garde capta le mot prince et dévisagea une seconde trop longtemps l'homme boueux. Ce n'était autre que Tiarnan Vaël.

Prince ou pas, elle ne laisserait pas la populace lui marcher dessus, quitte à s'attirer ses foudres plus tard. En quelques pas, elle combla la distance qui la séparait de Tiarnan et se posta devant lui, bien campée sur ses jambes. Elle défia les autres du regard, toujours la main sur son épée.

« _ Cassez-vous. Voyez bien qu'il veut pas vous parler. »

Un seul d'entre eux hésita un instant avant de tourner les talons. Même sans sortir son arme, sa stature et ses cicatrices parlaient pour elle. Elle était tout bonnement impressionnante.

« _ Seigneur Vaël. Dit-elle en inclinant la tête. Puis-je vous aider ou bien préférez-vous que je m'en aille comme je suis arrivée ? Laissez-moi au moins vous remettre sur pieds. Et puis, plus bas, comme une confession. Vous attirez l'attention vautré ainsi dans la boue. Elle lui fit un petit sourire intrigué. »

Résumé : Leone est avec la Garde des Ombres mais ne s'enjaille pas trop (elle est toujours préoccupée, infernale comme perso). Elle arpente les étales du tournois pour se changer les idées et intervient quand elle découvre la situation de Tiarnan.

Après un moment d’hésitation et des sourcils froncés, Tiarnan Vaël accepta finalement la main tendue du Leone en lui refourguant sa miche et sa tourte puante. Elle ne parvenait pas à se figurer l’épreuve qu’était en train de traverser le jeune homme. Être fils du Prince était une chose, se confronter au peuple en était une autre et le combat mené durant le tournoi ne se cantonnait pas aux limites de l’arène. Elle savait qu’il n’avait pas besoin de sa pitié, mais ne pouvait pas s’empêcher de compatir à son sort.

« _ Avec plaisir. assura-t-elle. »

Elle effectua une légère révérence de circonstance. Elle avisa les alentours, plus personne ne semblait vouloir s’approcher d’eux mais Leone n’était pas le genre de personne à abandonner une personne en danger -plus maintenant- , aussi féroce soit-elle. Le fils du Prince se justifia quant à sa chute avec une candeur que Leone n’avait pas imaginé. Innocent, touchant et… simple, ce n’était pas à cela qu’elle s’attendait après avoir vu ses crocs lors de la lice. Tel un enfant, il but une partie de sa choppe, annonçant gaiement qu’elle était bien chaude.

« _ Je me doutais que pavaner dans la boue ne faisait pas partie de vos obligations. convint-elle en riant franchement, cette fois-ci. »

Elle n’était pas effarouchée par le sang de son interlocuteur, elle était Garde des Ombres et si elle lui devait le respect, elle ne répondait qu’à la Commandeure-Garde. Sa neutralité politique lui faisait parfois oublier qu’elle ne devrait pas être si familière avec tout le monde, mais son expérience lui prouvait qu’elle le pouvait. Leone en avait même oublié de s’introduire à cet interlocuteur royal.

« _ On peut dire que j’en oublie mes manières, Leone, garde de rang de la Commanderie de Starkhaven. C’est un plaisir de vous croiser de façon aussi impromptue, Seigneur. Dit-elle de manière protocolaire et maîtrisée, elle trempait dans la politique depuis plus longtemps que lui. Je n’ai pas faim pour le moment mais si dîner en ma compagnie vous sied… Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que l’échange tourna directement vers le rôle de Leone. Elle se crispa sensiblement, en savait-il plus qu’elle ? Rien ne semble bouger de ce côté-là, nous serons au moins tranquilles pour la soirée. Elle se força à adopter un ton léger, mais la venue de Senaste et la réaction du Prince ce jour ne signalait rien de bon. »

Précédée par Tiarnan, Leone entra sous une tente décorée aux couleurs des Vaël. Elle salua les gardes en faction et referma précautionneusement les lourdes tentures pour éviter au froid de pénétrer dans les lieux. Là où la tente de la Garde des Ombres était tiède et noire, ici, un large brasero illuminait et réchauffait la pièce. L’ambiance était douce et joyeuse, un barde égayait le lieu avec ses chants discrets. Leone déposa la tourte et le pain sur la table et prit place, elle découpa adroitement la tourte pour déposer une gracieuse part dans l’écuelle destinée au Prince.

Voilà qu’ils étaient face à face. Lui, héritier légitime du trône de Starkhaven. Elle, simple garde des Ombres sans prétention. Que pouvaient-ils bien imaginer se raconter ? Leone jongla dans sa tête, le sujet de la troisième place du Petit Prince était définitivement trop glissant pour s’y aventurer et toutes les tensions familiales qui en découlaient, également.

« _ Ainsi, vous avez pu parler à Senaste avant ses propres troupes ! Son ton se voulait badin mais, au fond, elle ne connaissait pas la raison de la venue de Senaste et elle en était inquiète. »

Résumé : Leone se présente, suit Tiarnan sous la tente et essaye de lancer la conversation, cpafacil.

L’ambiance fut immédiatement amicale, chose que Leone ne s’expliquait pas totalement. Elle avait devant elle le Prince en devenir de Starkhaven, une personnalité si importante, mais, sa simplicité, son regard plaisantin et son appétit l’avaient immédiatement fait céder. Ou bien avait-elle cédé plus tôt lorsqu’il n’avait même pas fait mine de la remettre à sa place pour une blague de trop ? C’était étrangement agréable de se retrouver en sa compagnie, tout aussi déroutant que la facilité avec laquelle elle y était parvenue, on aurait presque dit une mise en scène. Une fois que Leone était lancée, elle n’avait plus qu’à dérouler et quand Tiarnan lui proposa à nouveau de partager son repas, elle se laissa tenter.

Elle attrapa la miche de pain et en sépara un morceau, appréciant la douce chaleur qui qui se répandit le long de ses doigts. Usant de la même habileté que précédemment, elle piqua une légère tranche de tourte, oubliant par la même occasion que le poisson ne lui faisait pas tellement envie. Avec grande précaution pour ne pas se salir, elle engloutit une portion au creux de sa bouche.

« _ Ma foi, vous n’avez pas tort, ça glisse tout seul ! assura-t-elle en pourléchant son pouce et en buvant un coup d’eau. »

Leone entra donc dans le jeu de Tiarnan Vaël, se laissant tenter par les mets et ne relevant pas son esquive au sujet de Senaste. Sujet qui revint rapidement et Leone tendit les oreilles alors que son assiette se vidait à vue d'œil. Elle était rassurée d’observer qu’elle n’était pas la seule à montrer de l’inquiétude.

« _ On ne peut plus intrigante, c’est certain. J’entends votre devoir et suis également persuadée qu’elle nous en dira plus sur sa venue très prochainement. Elle pesa quelques instants les paroles de l’éminent personnage sous ses yeux. C’était inattendu et elle était légèrement prise au dépourvu. Leone laissa son trouble de côté et sourit franchement. C’est un honneur d’entendre de telles paroles ce soir, Messer. Je me réjouis d'œuvrer à vos côtés à l’avenir. Je… je ne vous connaissais pas si proche de la Garde des Ombres. Elle fixa son assiette avant de revenir au visage du fils du Prince avec un léger haussement de sourcil. »

Il avait déjà assuré son soutien à Senaste, plutôt dans la journée, Leone en avait été témoin. Il devait avoir un lien très important avec la Garde pour s’assurer à plusieurs de ses membres sa détermination à les soutenir. D’autant plus face à son père qui semblait bien… froid à faire de même malgré la présence de Senaste. Leone n’en demanda pas plus, la tension entre le père et le fils devait être à son comble et elle n’allait pas jeter de l’huile sur le feu.

Les regards se croisèrent et le sujet changea, allant sur un terrain qui déstabilisa immédiatement Leone. En un instant, Leone se retrouva au bord du gouffre. Savait-il ? Elle douta et prit une position défensive.

« _ J’ai… été noble, oui. son regard vagabonda sur les tentures, s’arrêta sur le barde qui continuait ses valses discrètes et s’enfonça finalement dans l’âtre flamboyant. On ne mentait décemment pas à un personnage de cette envergure. Son coeur palpitait, les demi-vérités n’étaient pas tout à fait des mensonges. Orlaïs, mon Prince, mais cela remonte à plus de vingt ans. Je n’ai… elle prit une nouvelle inspiration et prit le temps de boire une nouvelle gorgée. J’ai coupé les ponts avec ma famille depuis. acheva-t-elle d’un coup, souhaitant conclure. »

Leone était désormais gênée, elle n’avait pas voulu mentir mais évoquer ne serait-ce que le nom Ruisseldor et elle se retrouvait compromise. Elle machônna un nouveau bout de pain, cherchant à se raisonner. Il était déraisonnable de penser que Tiarnan Vaël connaissait une obscures petites famille de Comtes Orlésiens. Elle soupira un peu trop longuement.

« _ Les histoires de famille… un silence toujours trop compliqué, hein ?elle se jeta sur la pente glissante. »

Résumé : Leone se laisse tenter par le repas. Elle est franchement étonnée par la position de Tiarnan vis à vis de la Garde, mais contente. Elle se décompose quand il parle de ses origines, mais elle dit la vérité (presque) et se lance sur la question familiale comme si de rien n’étaiiiiit *siffle*

Leone restait attentive à la posture et aux expressions du visage de Tiarnan, sa petite moue et l'ajustement de sa position sur son siège ne lui échappèrent pas. Quant aux raisons, elles étaient plus difficiles à deviner. D'une manière ou d'une autre, le bâtard Vaël avait de sérieux liens avec la Garde des Ombres et Leone enquêterait de son côté. Elle était certaine de pouvoir dénicher des indices sur sa famille maternelle si elle prenait le temps de chercher. Temps qu'elle n'avait que bien rarement.

La discussion pencha en la faveur du fils héritier quand il évoqua l'ascendance noble de Leone qui se referma comme un coquillage. Une forme de panique la gagna et elle se força à garder une maîtrise d'elle-même. Chaque conversation qu'elle entretenait mettait en péril son secret, et celui de Celeste, où qu'elle puisse être. Elle se devait d'être solide, mesurée et évasive sur tout ce qui touchait Orlaïs. Leone tenta une pirouette pour retrouver une conversation plus légère.

Il ne mordit pas à l'hameçon, mais, sa franchise et son honnêteté la désarçonnèrent. C'était des qualités qu'elle appréciait et qu'elle espérait partager. Son intelligence pour la conversation et sa bienveillance firent céder ses angoisses, Leone se sentit en confiance. Elle inclina le haut de son buste dans un signe de remerciement, faisant taire du mieux qu'elle pouvait ses ombres tapies au fond de son être.

« _ En effet. L'Union m'a donné un nouveau parchemin vierge, sans effacer qui je suis. »

Puis, elle resta un moment sans voix face à la confession du jeune homme. Sa position d'héritier faisait oublier à Leone la jeunesse d'un garçon tout juste devenu homme. Des dizaines d’années en arrière, elle avait partagé ces mêmes questionnements, l’envie d’être la fille de parents fiers, la volonté de respecter le sang pourtant titillée par d’autres aspirations qu’elle s’était interdites. Des questions qui demeuraient, pour certaines, sans réponse. Devait-elle aujourd’hui rentrer pour les remercier, affronter leur courroux, revoir Emile ? Toutes ces pensées étaient troublantes et trouvaient un peu trop d’écho, elle n'arrivait pas à se décider entre tristesse et nostalgie. Au fond, elle espérait que Celeste partageait des interrogations similaires et qu’elle serait amenée à… la pardonner. Elle laissa planer un moment avant de prendre sa respiration pour répondre, espérant que son trouble ne transparaisse pas.

« _ Vos paroles sont nobles. Il m'est difficile d'imaginer ce que je serais devenue sans cette ascendance. Ou bien peut-être la même Leone, sans secret, et avec Celeste à ses côtés. Elle se crispa imperceptiblement à cette pensée et se força à continuer. Si on nous laissait le choix, y aurait-il plus de nobles ou de roturiers ? Les contraintes, ou la survie ? L'éducation, ou la liberté ? »

Leone se laissa retomber contre le dossier moelleux, du pain et son verre en main. Elle but un nouveau trait sans réussir à faire passer la boule qui logeait contre sa gorge.

« _ Qu'Andrasté nous guide dans ces périlleux cheminements. Et nous aide à affirmer ce que nous sommes aux yeux de tout un chacun. »

L'idée que la Déesse puisse veiller sur la simple garde qu'elle était la rassura. Leone se conforta en se rappelant qu'elle œuvrait pour des desseins plus grands qu'elle et le fils du Prince réunis. Elle termina son verre d'eau et décida qu'elle avait besoin d'autre chose.

« _ Et si nous partagions quelque chose de plus fort ? Ces derniers temps ont été riches en émotions. »

Ainsi, elle balayait ses envies d’en apprendre plus sur la venue de Senaste par la bouche de son interlocuteur - et sa lucidité pleine et totale avec - contre un moment simple mais privilégié avec Tiarnan, juste Tiarnan et son lui.

Résumé : Leone se note pour plus tard d’aller enquêter sur la famille maternelle de Tiarnan. Elle est troublée et surprise que Tiarnan soit maître de la conversation et la mène comme il le souhaite. Elle l'infantilise un peu, mais c’est son regard de maman ratée, ça. Elle parle peu d’elle, s’interroge sur des questions existentielles, invoque Andrasté et propose de boire quelque chose de plus fort.
@Tiarnan Vaël