Type de RP classique
Date du sujet 24 Primeneige 5:12
Participants Isbeil Byrne
TW (il est bourré)
Résumé Alzyre avait oublié qu'il était de garde pour la nuit au Cercle, suite à un changement survenu "à l'improviste" : il quitte alors une soirée bien arrosée à la taverne pour foncer, ivre, au Cercle. Se sentant nauséeux, il prend la décision de se dissimuler quelque part dans le Cercle, le temps de décuver.
Pour le recensement

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[code]<ul><li><en3>DATE DU RP</en3> : <a href="LIEN DU RP">No more ace to play</a></li></ul><p><u>Isbeil Byrne</u> Alzyre avait oublié qu'il était de garde pour la nuit au Cercle, suite à un changement survenu "à l'improviste" : il quitte alors une soirée bien arrosée à la taverne pour foncer, ivre, au Cercle. Se sentant nauséeux, il prend la décision de se dissimuler quelque part dans le Cercle, le temps de décuver. </p>[/code]

Et fichtre.

J’étais de garde ce soir au Cercle, de façon « exceptionnelle », tss. Ils organisaient les troupes pour changer leurs horaires au dernier moment, quelle blague. Et bien entendu, me voilà tel un pleutre à m’élancer, avec un minimum de grâce, à travers les rues de Starkhaven la sainte afin d’atteindre le Cercle de magie, qui, bien évidemment, se trouvait touuuuuuuuut au sommet de cette damnée cité. Bien évidemment.

J’arrivai donc au sommet de ce long et éprouvant trajet, avec toute la dignité d’un templier qui avait fini sa journée, et qui essayait tant bien que mal de chasser l’ivresse d’un concours de boissons. J’avais attrapé les restes de mon armure à la hâte, les enfilant et serrant ses lanières au fil des marches du glacial et lourd escalier me conduisant davantage à l’intérieur. Je pouvais sentir mon estomac se tordre sous le poids des chopes de trop, mais à la vue d’un collègue en armure solaire, mon corps se raidit, droit et fier, sans pour autant que je ne le salue d’une quelconque façon. Je n’avais pas que ça à faire de perdre mon temps avec cette plèbe religieuse en armure.

Au fil de ces interminables couloirs, je sentis ma foi un point de rupture en mon être, soudainement épris de certaines nausées. L’urgence était au repli stratégique, disparaître dans un sombre recoin de cette immense tour, afin de reprendre quelque peu mes esprits. Je grimaçai d’indignité, regrettant d’avance ces heures de sommeil que je n’aurais point cette nuit, tandis que j’atteignis la bibliothèque. Parfait ! Personne ne venait errer ici en pleine nuit, et certainement pas ces autres brutes de templiers.

Je m’adossai ainsi, vaincu par ma soirée trop arrosée, contre la pierre glaciale, avant de laisser la farouche gravité m’attirer à elle sans la moindre pudeur. Je terminai ainsi ma course assis, la tête contre une étagère et réclamant ce souffle perdu.

Le silence perdurait entre ces quatre murs, dont l’odeur des vieilles pages flottait impunément dans l’air. Mes yeux se fermèrent un instant, lourds de fatigue. Les ondes de l’ivresse tambourinaient contre mon crâne fier, engendrant de costauds vertiges. Mais le calme était paisible, comme une infusion pour chasser les maux. Surtout un mal en particulier.

Je n’avais pas encore eu le temps d’essayer de lui réécrire, mais en avais-je envie ? Le voulait-il, dans le fond ? La dernière fut suffisamment glaciale, plus glaciale même que les murs de cette atroce cage magique, mais il devait en être fier. Le bon fils de duc pouvait se reposer sur ses lauriers et poursuivre les ambitions de son père : le vilain petit canard des de Launcet était bel et bien parti à l’autre bout du continent.

Mais à quoi jouais-je ? L’amour rendait-il aveugle au point de vouloir saisir à main nue cette flamme, même si l’on en connaissait le danger ?

Un grognement franchit mes lèvres. J’ôtai mon heaume pour le laisser choir bruyamment contre le sol de pierre, tandis que mes yeux, désormais bien ouverts, exploraient ce plafond que je ne pouvais presque pas voir. Les souvenirs étaient vifs, surtout après trop d’alcool, trop de réflexions, de temps libre pour cultiver les sombres songes.

La fièvre des souvenirs tourbillonnait dans mon crâne dont l’équilibre s’était envolé, et le temps de le réaliser, mes yeux vides erraient contre la vieille porte, que j’apercevais à peine. Voir sans voir, laisser le passé glisser son fourbe voile devant vos yeux, condamné à songer aux « pourquoi ? » ou aux « et si ? » interminables. Pourquoi m’avait-on donné une histoire pareille ? Qu’y avait-il à raconter d’insolite, de preux, alors que l’on était terré entre quatre murs, avec pour seule occupation d’embêter les mages par leur seule existence, ou bêtement prier. Prier, encore et encore, pour des choses que l’on ne vous donnerait jamais. Ou alors les miettes, les grains de poussière qui foulaient le sol, pour vous rappeler avec amertume que si le rêve était sur le point de s’accomplir dans toute sa splendeur, le monde n’était pas de cet avis. « T’y étais presque, Alzyre ! Peut-être la prochaine fois ? » Y avait-il réellement une prochaine fois ? C’était l’opportunité de ma vie, la carrière de ma vie, le seul avenir qui m’offrait à la fois le succès et le bonheur. Mais le monde avait décidé de me retirer les deux, de me propulser hors de chez moi, et d’être désormais le sale gosse des de Launcet.

Si un maigre bruit avait attiré mon attention sans pour autant chasser mes propres démons, amplifiés évidemment sous la lunette alcoolisée, une petite voix me sortit pour de bon de mes chaotiques et interminables réflexions. Quelqu’un était là ?! Un choc électrique se bouscula dans mon corps toujours inerte de fatigue et d’ivresse, mais mes pensées s’accélérèrent : je regardait nerveusement autour de moi, cherchant la moindre silhouette. J’aperçus alors une petite flamme dansante, et une petite forme s’avancer vers moi.

- « Avez-vous besoin d’aide ? »

La voix était d’une douceur qui me surprit. Elle n’était pas templière, c’était sûr .. Oh non. Devais-je comprendre que j’étais là, ivre comme un vieillard seul et empli de désillusion, en compagnie d’une mage ?! Créateur, il me faudrait retrouver rapidement mes réflexes et mes sens. Appeler du renfort ? Pour qu’ils me voient étalés contre l’étagère lamentablement ? Jamais ! Plutôt mourir de la main d’une mage ! Le seul fait de me voir ici dans un tel état s’avérait en soi un crime, une intrusion dans un cercle inaccessible aux petites gens ordinaires. Je me relevai rapidement, réajustant mon armure, tandis que la gentille voix reprit.

- « Avez-vous bu ? »

Evidemment que je devais suer l’alcool, le sot. J’attrapai mon heaume avec maladresse et cherchai les yeux de la mage rapidement. Une main agile passa dans mes cheveux afin de les remettre en place un minimum, et je m’approchai, la posture fière et le dos bien droit.

- « Hey, je peux savoir ce que vous faites ici à une heure pareille sans la moindre surveillance ? »

Je me penchai un peu, profitant de sa bougie pour observer ses traits. Le visage fin, plus petite que ma personne, des cheveux de jais un peu en pagaille, mais surtout de grands yeux curieux et perplexes posés dans les miens. Je ne l’avais jamais vue dans les couloirs, ni nulle part ailleurs dans le cercle .. Oh, peut-être à la chapelle ? Dans tous les cas, si je l’avais déjà croisée, je m’en souviendrais. Pour sûr.

Ce n’était cependant pas le temps de tergiverser. Je posai les poings sur mes hanches, l’analysant d’un regard attentif pour bien retenir son visage. Depuis combien de temps était-elle ici ? Mon sourire malicieux prit le dessus sur mon visage.

- « Eh bien, eh bien .. Une jolie jeune fille comme vous, seule, sans le moindre templier autour, au milieu de la nuit, plongée dans le noir ? Je me demande quelles cachoteries vous mijotez. »

Car elle était vraiment jolie, il n’y avait pas à le nier bien longtemps. Et puis, l’alcool n’aidait pas à garder l’esprit clair. Je bougeai la tête dans la direction de la sortie, ne la quittant pas des yeux.

- « Cela dit, je suis d’humeur aimable, alors je me contenterai d’un simple avertissement. Allez vous coucher, avant qu’un de mes collègues ne vous trouve également. Je préfère prévenir, ils sont nettement plus intransigeants que moi. »

La jeune femme semblait des plus désorientées, ce qui me faisait presque regretter ma posture des plus intimidantes. Presque. J’avais suffisamment côtoyé le bétail orlésien pour savoir qu’il fallait toujours se méfier des brebis trop innocentes. C’étaient les plus fourbes.

Je notai cependant la confusion sur son visage, comme si elle cherchait ses mots en ne lâchant nullement mon regard. Allons, il faisait nuit et je ne ressemblais à pas grand-chose, surtout avec cette armure encombrante, ce n’était pas le temps de se perdre en mille et une admirations !

Le silence perdurait, ce qui usa le peu de patience que j’avais en cette belle soirée désormais complètement gâchée. Uh, foutus templiers et leur organisation boiteuse.

- « Eh bien ? M’entendez-vous ? Dois-je vous faire parvenir un messager pour– »
- « Je n’ai rien à cacher, et j’ai le droit de me trouver ici. Vous n’avez qu’à demander au Premier Enchanteur ou à votre chevalier-commandant. Mais n’importe quel membre du Cercle pourra également vous le confirmer, et si leur parole ne vous suffit pas, vos collègues pourront vous apporter la même réponse. »

Son audace soudain ne laissait nul doute : elle feignait son air perdu. Que cherchait-elle seule dans la bibliothèque ? Il me semblait évident que l’Ordre des templiers pose un filtre sur les ouvrages autorisés en ces lieux, mais peut-être que certains mieux dissimulés nous avaient échappé ? Que manigançait-elle, au juste ? Je devrais ouvrir l’oeil : l’alcool me ferait défaut mais certainement pas ma conscience !

Cela dit, j’attendis un peu. Je lui adressai un large sourire, conscient de son bluff. Si elle pensait m’avoir, elle se trompait farouchement !

- « N’ayez crainte, je les consulterais en temps et en heure. »
- « Mais s’ils sont si intransigeants que vous le dites, vous devriez peut-être éviter d’aller les trouver dans cet état. »

Mes sourcils se haussèrent d’une surprise calculée : évidemment qu’à me voir ivre, je passerais un sale quart d’heure. Pour qui me prenait-elle, un amateur ? Je haussai des épaules.

- « Loin de moi l’envie de les déranger en plein sommeil. N’usez point ma patience à changer de sujet. »

Je sondai un instant les alentours. D’où venait-elle, d’ailleurs ? Il ne m’avait pas semblé avoir entendu la moindre porte s’ouvrir, donc elle devait s’atteler à ses fourbes manigances dans l’ombre, à un des pupitres présents dans la salle. Restait à savoir lequel. Je posai à nouveau mon regard dans le sien, éclairé sobrement par la seule lumière de sa bougie.

- « Mais puisque vous êtes si innocente que vous le dites, vous ne verrez pas d’inconvénients à ce que je vérifie vos activités. Je me demande bien dans quel ouvrage l’audacieuse que vous êtes s’est bien perdue. »

Je m’emparai alors de sa propre bougie et, m’éloignant prudemment, commençai à sonder les alentours. Elle devait venir de par là, non ? Je déambulai encore, observant ce que je trouvais, en quête du livre le plus interdit de tout Thédas. Si je parvenais à voir clair dans son jeu, ça me ferait une belle jambe auprès de mes supérieurs et ils me lâcheraient peut-être la grappe.

Mais c’était qu’en plus de cacher des choses, elle était insolente ! Décidément, ces mages se croyaient tout permis, ici. Mais je n’avais pas le temps de me laisser enguirlander par ses propos rebelles et mensongers : je partis en quête du scandale, armé de sa chandelle.

- « Qu’est-ce que vous faites ?! »
- « Cela ne se voit-il pas assez ? Je mets en lumière vos sinistres complots. »

Mon regard parcourait l’ensemble du pupitre avec plusieurs livres qui y siégeaient. Mh mh, très intéressant .. Je me penchai un peu, posant la bougie sur la table en bois, et attrapai vaguement le plus gros livre des deux. Un Cantique de la lumière, dont les pages étaient usées. Mais bien sûr, la couverture était parfaite ! (Sans vilain jeu de mots.)

- « C’est ridicule ! Je viens ici presque toutes les nuits. »
- « Et vous trouvez ce comportement suspect tout à fait normal. J’en prends bonne note. »

Pour quel but vicieux avait-elle besoin de venir comploter ici chaque nuit ? Eh bien, telle était la question que je devais résoudre, moi le jeune templier qui n’avait rien demandé. J’étais, à n’en point douter, sur une affaire des plus intrigantes, et aucune de ses belles paroles ne me détournerait du chemin de la VÉRITÉ ! Non attendez, c’était la phrase des Chercheurs, ça. Mince. J’aurais dû faire chercheur, je le savais.

Cela dit, la jeune cachotière sembla se ravir, comprenant qu’il était vain de résister au farouche Alzyre de Launcet, templier malgré lui ! Mais un templier qui comptait tout de même faire sa labeur, s’il s’avérait nécessaire.

- « Mais si vous y tenez tant alors regardez ! Je ne lisais qu’un… »

Ce fut dans un timing parfait que j’attrapai le second bouquin, dissimulé sous le premier plus massif. Mon sourire s’élargit, tandis que je glissai un regard vers la mage, en agitant légèrement le livre.

- « Oooohohohohohoh. Je vous tiens donc. »

J’ouvris une page au hasard et commençai à la lire, m’assurant, si besoin était, de l’empêcher de remettre la main sur cette merveilleuse trouvaille. Elle était faite, la fourbe.

La lumière n’était pas optimale dans une bibliothèque aussi mal éclairée, mais je ne manquai nul trait de son visage présentement en état de décomposition. Elle cachait donc bien des choses, la charmante fourbe. Si elle avait tenté de défendre son honneur mensonger mais désormais bafoué, elle se résigna bien vite face à ma clairvoyance. Bien évidemment : qui oserait résister en étant pris la main dans le sac ? Absurde. Insensé.

L’ouvrage en soi était d’une complexité déconcertante. Ce n’était pas un innocent roman à l’eau de rose comme on le soupçonnerait de la part de la petite mage timide que tout le monde décrivait à son égard. Des mots savants, des schémas compliqués, et une myriade de mots et d’arrangements de lettres que je ne comprenais absolument pas. Aussi, la lecture parfois s’avérait éprouvante, mais pour cacher mon manque clair de connaissances dans ce domaine obscur – oui, obscur, c’était sûrement quelque chose de maléfique ! –, j’interrompis ma lecture, un sourire de triomphe aux lèvres.

- « Voulez-vous que je poursuive cette si captivante lecture ? »
- « Ecoutez, je lisais et je me suis endormie. Il n’y a rien à chercher de plus. »

Mon interlocutrice semblait plus agacée que coupable, ce qui me fit une fausse puce à l’oreille. J’étais ivre, le cœur lourd et charieur, j’avais besoin de me défouler et c’était tristement tombé sur elle. Je haussai des épaules, chassant la culpabilité due à l’alcool qui redescendait un peu.

- « Mais vous le savez déjà, n’est ce pas ? Comptez-vous continuer encore longtemps cette mascarade, à prétendre que vous m’avez pris en faute plutôt que l’inverse ? »

Oh la vipère elle avait osé. Je me raclai fortement la gorge, refermant le livre dans un bruit sec et lourd, avant de le poser sur la table. Elle n’aurait pas fini d’entendre parler de moi, ça c’était certain. Puis, je m’assis là où elle devait sûrement dormir avant, soudainement fatigué.

- « Écoutez, j’ai une longue nuit qui m’attend, je n’ai pas que ça à faire non plus. Cela dit, nous pouvons nous contenter de repartir chacun de notre côté et de faire ce que nous sommes censés faire, c’est-à-dire pour vous de dormir, et pour moi de surveiller le Cercle. »

Je soufflai du nez, cachant mon malaise. J’avais le sentiment injuste qu’elle se contentait de tourner la situation à son avantage, comme il se plaisait à le faire avec moi sur nos derniers instants.

- « Dans ma grande bonté, je vous accorde donc le bénéfice du doute. Je vous suggère de filer à votre dortoir avant que je ne change d’avis. »

Je lui adressai un sourire large, avant de hocher de la tête dans la direction de la sortie. Allez, plus vite que ça, que je puisse me reposer un minimum. Je ne comptais pas travailler sans la moindre minute de sommeil en réserve, je n’étais pas fou non plus.

En résumé : Alzyre effectue une lecture du livre savant d’Isbeil, trouvant cette affaire louche. Réalisant, de par l’alcool qui descend un peu, qu’il ferait mieux de laisser tomber son petit jeu, il propose à Isbeil de simplement retourner dans son dortoire, tandis qu’il retourne travailler .. enfin, à sa sieste à venir.

Ah, si elle croyait m’avoir fait entendre raison, la naïve. Mais il fallait savoir discerner quand jouer ses cartes avec adresse. Je n’aurais rien cette nuit, elle était trop sur la défensive. Autant parler à un mur. Ce n’était que partie remise, petite coquine ..

Malgré tout, la mage était énervée. Sérieusement ? Alors que je venais de laisser tomber, elle abusait déjà de ma clémence ? Décidément, les femmes ce n’était pas ce que c’était, à Starkhaven. Certes, à Orlaïs elle, ou sa famille, ou les deux en fait, aurait essayé de m’empoisonner pendant mon sommeil après un sourire poli et un au revoir radieux, mais au moins elle aurait dissimulé son jeu. Ah, le tragique fardeau du justicier.

- « Si la conception que vous avez de la bonté est de malmener les personnes qui ne font que vous proposer leur aide, permettez-moi de la trouver bien légère. »

Il y avait tout de même un petit quelque chose, face à toutes ces provocations. Un petit amusement que je ne pouvais dissimuler éternellement, qui embrasa mon regard de malice. Même irritée, elle était patiente : elle réfléchissait à chacune de ses paroles, trouvait la bonne formulation, c’était admirable et divertissant. De la grossièreté à tout va ne m’intéressait pas, mais elle .. elle avait un quelque chose d’intriguant. Mais passons.

Je lui souris avec toute la grâce et la BONTE que je possédais, un sourire tellement sincère et tellement sympathique !

- « Pour une cachotière loin de la discrétion telle que vous, qu’il est formidable de recevoir une lecture sur la définition de “bonté”. »
- « Vous savez, si vous vouliez vous assurer de ma discrétion, vous auriez pu être honnête et simplement me le demander. »
- « Eh bien soit, je vous le demande. Ai-ma-ble-ment. »

Petit indice : ce n’était pas vraiment aimablement. Miséricordes ! Me voici, vile pécheur, à tomber dans ses filets corrupteurs, à jouer selon ses règles ! Faiblesse de l’âme, pour la pauvre brebis égarée que j’étais !

J’aurais dû faire du théâtre au lieu d’être forcé dans l’Ordre des templiers. En voilà, une belle opportunité de carrière.

- « Si vous n’avez besoin de rien... »
- « Et c’est le cas. »
- « Je vous laisse donc. »
- « Fort bien. »

Elle était partie ranger un des bouquins suspects. J’observai sa silhouette se déplacer, entièrement focalisé sur son déplacement. Oui. Nulle femme, si humble puisse-t-elle être, ne m’écartera du chemin de la VERITE. Je m’étais réellement trompé de vocation.

Disparue dans les ténèbres, elle réapparut, le visage fatigué et irrité, afin d’uniquement cueillir sa bougie. Mon regard glissa avec contrainte avec les quelques mèches qui descendirent devant un de ses yeux dans son mouvement. Elle recula finalement, me laissant un présent pour compenser son dérangement.

- « Vous n’avez qu’à garder la bougie. »
- « Quel geste fort aimable. »

Elle inclina la tête comme salut, ce qui démontrait encore son habileté à se fondre dans la masse, faire qu’elle soit la moins soupçonnée lors du prochain crime entre ces murs. Je le lui rendis tout de même, gardant mes cartes en réserve. Je l’aurais, oui. Ce n’était pas qu’une promesse, c’était une affirmation.

- « Je vous souhaite une bonne nuit. »
- « Mais de même. Je vous souhaite de ne pas trop rêver de moi. »

Car oui, je serais déterminé à pénétrer ses cauchemars pour qu’elle s’assure d’une chose, une seule : qu’Alzyre de Launcet n’était pas à prendre de haut, que ce soit à Orlaïs ou dans cette ville miteuse !