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Indiscrétion et sincérité - Isbeil Byrne

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
online
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael
Indiscrétion et sincéritéCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP classique
Date du sujet 5 Auguste 5:12
Participants @Lachlann Vaël et @Isbeil Byrne
TW mentions d'alcool, tensions familiales, deuil
Résumé Après la réunion entre Fionnuala et Lachlann, ce dernier rentre au Cercle. Il est en pleine séance de regrets quand Isbeil le trouve, armée de compassion qu'il suffit de réveiller.
Pour le recensement


Code:
[code]<li><en3>5 Auguste 5:12</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t484-indiscretion-et-sincerite-ft-isbeil">Indiscrétion et sincérité</a> : <u>Isbeil Byrne, Lachlann Vaël</u> Après la réunion entre Fionnuala et Lachlann, ce dernier rentre au Cercle. Il est en pleine séance de regrets quand Isbeil le trouve, armée de compassion qu'il suffit de réveiller.</li>[/code]

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Inspirer. Expirer. Se concentrer sur la magie qui ne demandait qu’à sortir mais ne le devait en aucun cas. Il n’en avait guère besoin, son corps exercé au contrôle le faisant naturellement, mais la distraction était préférable à ses pensées. Ce n’était plus la retenue le problème, mais l’envie de se retenir – si même eux deux ne pouvaient s’entendre, quel intérêt à la paix ? Pourquoi continuer ?

Il se dirigea vers la sortie sans vraiment voir les tables qu'il évitait, ignorant les regards. Qu’ils regardent ! Qu’ils voient ce que leur glorieuse héroïne faisait de sa famille ! Qui brisait l’équilibre de la ville construit pendant des décennies, hein ? Pas lui. Lui venait avec toute sa bonne volonté, ils l’avaient bien vu, toute sa supériorité mise au service du peuple jusqu’à ce que la Chercheuse la lui balance comme une arme.

Imbécile. Imbécile imbécile imbécile. T’avais qu’à rester ! Tu n’avais qu’à pas me laisser seul si c’était pour me le reprocher ! Et pour quoi, en contrepartie ? Un titre et l’oubli. Quel bel achat, la liberté au prix de la famille. Si c’est pour la cacher dans la boisson…

Le templier le rejoignit d’un bond, assez consciencieux pour ne pas se laisser oublier – Lachlann le savait présent, bien sûr, mais il comptait sur son indépendance pour réapparaitre sans sommation. N’en était pas au point d’abandonner toute obéissance, mais se demandait de plus en plus pourquoi, si même son meilleur respect finissait en cris.

« Enchanteur, il s’agirait de payer…
– Tiens
, cracha-t-il en lui jetant sa bourse. Paye pour nous trois. »

Droit, torse bombé et regard sombre, il quitta le bâtiment sans attendre – il refusait de partir endetté. Et puis avec un peu de chance le gérant aurait l’honnêteté de lui dire, et il aurait fait une chose de bien à ses yeux – au moins un bon point pour le mage imbu de lui-même qu’elle voyait. Les critiques lui laissaient un gout amer, mais la colère était un droit qu’il ne voulait partager, alors s’il pouvait se racheter aux yeux de sa sœur…

Le chemin du retour fut court, miraculeusement direct pour un quartier inconnu – à moins qu’il n’ait pas remarqué s’être perdu ? Le soleil était très bas en arrivant... Les pas du templier le suivaient à peine, mais ne disparaissaient jamais assez pour l’obliger à s’arrêter, et ils le quittèrent sitôt la grande porte passée, le laissant seul dans la tour – l’heure du diner ou du bain, sans doute ? L'isolement était bienvenu.

L’air frais du Cercle l’enveloppa, l’obligeant à respirer, et il cligna des yeux dans le changement d’éclairage, les murs soudain plus lumineux – pierre claire infusée de magie. Il souffla, prenant conscience d’où il était et ce qu’il avait parcouru. De retour chez lui, entre les murs et les esprits familiers… Ses jambes le portèrent sans protester, vacillant une fois entre les escaliers mais lancées sur un élan nourri de son énergie à défaut de sa colère, déjà disparue. Les mots de sa sœur tournaient dans son esprit, douloureux, mais sans provoquer plus de réaction – il était plus vidé qu’autre chose.

Ils étaient tous les deux seuls, mais lui au moins ne refusait pas de s’ouvrir – et puis non, il n’était pas seul ! Il avait… Il avait… Ses pas ralentirent pour s’arrêter doucement, à quelques pas de sa porte. Père était parti. Mère ne lui disait rien. Eibhlin… Tiarnan ; Fionnuala… Sivoneii. Isbeil… Il n’était pas seul. Non, pas seul ; mais qui avait-il ? Ni famille, ni amis proches – ni enfants – ni protégé ni mentor.

Tu es aussi seule que moi, Fionnuala.

Il aurait dû rester.

Créateur, pourquoi était-il parti ? Il n’y retournerait pour rien au monde, mais il aurait dû insister pour renforcer la chaine qui le maintenait au-dessus de la lave de solitude, sœur qu’il avait attendu si longtemps. Fiona avait raison. Imbécile, c’est le mot : à quoi t’attendais-tu ? Après Eibhlin, pensais-tu la retrouver petite fille ? Déjà enfant elle était insupportable. Quels espoirs stupides posés sur une femme qui n’avait jamais manqué de caractère – il avait stupidement oublié que leurs disputes aussi auraient grandi, dépassant les jouets cassés et les pantalons salis. Qu’ils étaient vite retombés dans leurs bouderies interminables ! Enfant, ignorer la voleuse de dentifrice une semaine avait été long mais gratifiant ; combien de temps faudrait-il maintenant qu’ils approchaient la quarantaine et connaissaient la patience ?

Aucune envie de s’excuser, mais tous les regrets de s’être laissé emporter.

Le Créateur était une souris raillant cruellement un chat affamé, et il s’était créé une gueule de mabari pour la fuir – sauf que pour l’excuse qui aurait pu le délivrer, il pouvait toujours attendre. La porte qui lui faisait face resta fermée, poignée pliée sous sa main mais point encore déverrouillée.

Une chance que ce couloir soit si vide. Encore quelques minutes avant d’entrer – l’idée de retrouver sa chambre n’avait rien d’accueillant.
Isbeil Byrne
Isbeil Byrne
Apprentie du Cercle
Apprentie du Cercle
Isbeil Byrne
Personnage
Illustration : Post Tenebras Lux

Peuple : Humaine
Âge : 20 ans
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Noblesse havenoise (Corintamh, Marches Libres)
Occupation : Apprentie mage
Localisation : Cercle de Starkhaven (généralement à la bibliothèque ou dans la chapelle)
Pseudo : Talasi
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : The Inner Sun by Anndr (avatar) | Megan Rieker (illustration) | Adamant (signature)
Date d'inscription : 10/10/2021
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Mag : 14
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Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14

Classe : Mage niveau 1
Sorts : Feu follet magique : invoque une boule lumineuse inoffensive
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique

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Joueur

 

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Si quelqu’un avait demandé à quelque écrivain désœuvré de conter la journée d’Isbeil et de ne choisir qu’un mot pour la définir jusque là, il l’aurait sans aucun doute qualifiée de misérable.

Le 5 auguste 5 :12. Une journée d’été comme bien d’autres au Cercle. Ciel ensoleillé, chaleur agréable au dehors, fraicheur bienvenue à l’intérieur… L’heure dorée colorait le monde d’une douce teinte ambrée. Isbeil n’avait remarqué ni les fleurs au parfum enivrant ni le bourdonnement des insectes s’affairant encore en ce début de soirée, pas plus que les flaques d’or projetée sur le sol de la chapelle qu'elle venait de quitter. Une douleur sourde pulsait dans ses muscles restés trop longtemps figés en position de prière, mais elle la percevait à peine elle aussi.

Car si son corps avançait péniblement dans les jardins du Cercle en ce 5 Auguste 5 :12, son esprit était lui piégé dans la forêt de Corintamh, cinq ans plus tôt.

Une lettre. Des mots brouillés par les larmes.

— Isbeil, tout va bien ?

« Ils nous ont quittés.» Quatre petits mots que tout le monde finissait par entendre un jour. Quatre petits mots qu’on espérait prononcer le plus tard possible. Quatre petits mots qui avaient fait basculer son monde bien davantage que la découverte de ses pouvoirs.

Ses parents. Tués. Un accident de chasse. Aussi soudain qu’imprévisible. Une absence. Impensable. Insoutenable. La mort avait beau être la seule certitude de l’existence, elle ne manquait jamais de laisser les vivants démunis.

Son frère. Elle. Les derniers possesseurs du nom Byrne à présent.


La nuit dernière, ses songes avaient eu le parfum du sang et, à son réveil, ses oreilles résonnaient encore des cris qui avaient hanté son sommeil. Un goût ferrugineux s’était attardé dans sa bouche, lui donnant la nausée. Seule la force de l’habitude l’avait poussé à se lever de son lit, se préparer et assister au cours aux côtés de ses camarades.

La jeune femme n’avait pas assisté à la mort de ses parents, aussi savait-elle bien que son cauchemar n’était que le fruit de son imagination. Elle n’avait pu voir ou veiller les dépouilles vêtues de linge blanc, ni même assister à la cérémonie de crémation. Songer au fait qu’elle n’avait pu leur faire de derniers adieux ou les accompagner pour leur dernier voyage la suffoquait, aussi essayait-elle généralement de fuir cette réalité – et l’envie peu convenable d’hurler qui l’accompagnait -  dans la prière.

Eiric lui manquait. Cela faisait si longtemps qu’elle était sans nouvelle de lui... Elle aurait aimé l’avoir à ses côtés, pouvoir évoquer ses parents avec quelqu’un qui ne se serait pas contenté de paroles creuses et convenues, mais qui les avaient connu aussi bien qu’elle. Quelqu’un qui avait ri comme elle de la « créativité artistique » de sa mère - une jolie façon de nommer l’habitude qu’elle avait d’improviser lorsqu’elle oubliait les paroles des airs qu’elle chantait - et de la façon dont elle défendait avec aplomb sa « liberté de choix poétique » lorsqu’on lui faisait remarquer ses erreurs. Quelqu’un qui avait été capable de décrypter le moindre froncement de sourcils de son père, ou savait qu’il prenait chaque soir sans exception le temps d’aller voir chiens de chasse et chevaux pour s’assurer de leur bon état de santé et simplement profiter de leur compagnie.

Sentant ses yeux - qu’elle imaginait sans peine rouge et gonflés - la brûler de nouveau, l’apprentie changea brusquement de direction. Parterre et massifs fleuris laissèrent bientôt place aux murs de pierre. Lorsqu’un bruit de conversation se fit entendre au devant d’elle, ses pieds la menèrent instinctivement  dans un couloir latéral. Elle était lasse, et ne tenait pas à ce qu’un groupe de mages la surprenne sur le point de fondre en larmes pour la troisième fois de la journée.

Isbeil n’était cependant pas la seule à avoir trouvé refuge dans cette partie du Cercle. Au devant d’elle, main sur la poignée d’une porte, se tenait la silhouette solitaire de Lachlann Vaël. Il semblait hésiter à entrer, et elle ne comprenait pas bien pourquoi, puisqu’elle était pratiquement sûre qu’il s’agissait de sa chambre. Le mage dégageait quelque chose d’étrange. L’observer ainsi, figé devant sa propre porte comme s’il attendait l’autorisation d’avancer, lui donnait la même impression que l’on pouvait avoir en rentrant chez soi pour découvrir que les meubles avaient changé de place pendant votre absence. Il s’agissait bien de l’aîné des Vaël mais, pour une raison qui lui échappait, il paraissait différent. Lorsqu’il pivota vers elle, elle fut choqué de croiser un regard aussi sombre que le sien. Alors, ce fut comme si les pièces récalcitrantes d’un puzzle s’emboitait soudainement. Le Lachlann qu’elle côtoyait d’ordinaire exhibait toujours une posture altière, exsudait l’assurance arrogante et avait cette fière façon d’occuper l’espace comme s’il lui appartenait. Quel contraste avec celui qui lui faisait face désormais ! La posture voutée, les épaules rentrées vers l’intérieur, ce Lachlann là semblait s’être ramassé sur lui-même. L’image d’un blessé tentant de contenir en vain une hémorragie s’imposa brièvement à son esprit.

— Messer… est-ce que…

Elle hésita. Sa relation avec l’enchanteur était compliquée et leurs échanges s’étaient toujours finis de manière plus ou moins désastreuse. A dire vrai, elle était même certaine qu’il ne l’appréciait pas. La croiser dans ces conditions ne pouvait donc que fortement lui déplaire, sauf qu’il était maintenant trop tard pour tourner les talons et faire comme si elle ne l’avait pas vu dans cette position vulnérable. Isbeil réalisa alors que même si elle avait pu, elle ne l’aurait de toute façon pas voulu. Elle se savait sur le point de s’attirer les foudres de l’aîné des Vaël, mais qu’importe ! Elle ne pouvait pas reculer. Agir contrairement à ses valeurs était impensable : elle n’ignorerait pas la souffrance quand elle l’avait de façon si manifeste sous les yeux.

— Est-ce que vous allez bien ?

Sa voix n’avait pas tremblé, mais elle ne put empêcher son corps de se crisper dans l’anticipation du rejet qui allait forcément suivre.
Lachlann Vaël
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Seul un idiot aurait cru être seul dans les couloirs, mais il fallait croire que le sentiment tuait un peu du génie de Lachlann. Il entendit les pas qui approchaient à temps pour se redresser un peu, mais il aurait fallu le double de ce temps pour retrouver une apparence aussi solide qu’il aimait présenter. Pourquoi aujourd’hui ? Juste au moment où personne ne devait le voir, le regard le plus persistant de Thédas se posa sur lui.

Maudite Isbeil et ses maudits pas guidés par cette maudite Andrasté – tiens, un sujet qu’ils n’avaient pas évoqué, la soirée aurait pu être pire. Il lui proférait un avantage au moins, en ce qu’elle ne lui rappelait pas uniquement l’échec phénoménal de ce soir ; Isbeil, officiellement pas la pire chose de sa vie !

« Messer… Est-ce que…
– Quoi que ce soit, je ne suis pas d’humeur, Byrne. »


Par chance, l’habitude avait rendu sa voix sèche et elle ne laissa pas transparaitre ses tourments, mais l’apprentie ne partait pas, peut-être trop habituée à ce qu’il ne soit pas d’humeur – il est vrai que pour elle il ne l’était jamais, mais il pensait presque que c’était réciproque.

Que faisait-elle dans son couloir ? Si proche de son, prétendu, havre de paix ?
Ses meilleurs jours n’étaient guère accueillants envers l’apprentie – peut-être injustement, mais certaines personnes n’étaient par nature pas faites pour s’entendre, et ils en étaient l’exemple parfait.

« Est-ce que vous allez bien ? »

Pire qu’un tortionnaire, elle remuait le couteau dans la plaie, noyait ses espoirs de faire bonne figure. Sa détresse était-elle à ce point écrite sur son visage ? Il se tourna pour lui répondre et avisa enfin son visage, ses yeux bouffis et son air loin de sa sérénité habituelle. Elle avait presque l’air… triste. Un sourire amer accompagna cette révélation – au moins n’était-il pas seul dans sa journée des déceptions, et elle aurait d’autres priorités que de s’occuper des siennes ! Une curiosité perverse, et emprunte d'une compassion qu'il ne s'avouait pas, s'ajoutait à la frustration, l'envie de savoir ce qui assombrissait les journées là où lui-même avait échoué.

« Aussi bien que d’habitude. »

Pris d’un élan de courage, il illustra ses paroles d’une ouverture de porte énergique. S’il pouvait la convaincre elle, ce serait peut-être vrai ? Elle ne bougea pas pendant sa courte lutte avec le trousseau de clés, toujours plantée là alors qu’il s’apprêtait à disparaitre. Il ne put retenir un dernier regard – misérablement seule, c’est ainsi qu’il l’aurait décrite.

« … Entre. »

Il pénétra dans la chambre sans se retourner, laissant la porte entrouverte si elle décidait d’accepter l’offre.
… Que venait-il de faire ? Son corps se figea en se rendant compte des folies de sa langue – il avait invité Isbeil Byrne, la pire de ses apprenties, dans son antre ? Seigneur. La soirée n’aurait pas pu être pire, et voilà qu’il se surpassait pour la rendre malgré tout – mais enfin il était trop tard, et il espérait encore que son malheur le distrairait du sien. De toutes les personnes du Cercle, elle était la seule à l’avoir vu, c’était peut-être un signe ?
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Apprentie du Cercle
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L’attitude bravache de Lachlann Vaël ne trompa pas Isbeil – à vrai dire, le mage n’aurait sûrement pu leurrer personne dans un tel état – mais que pouvait-elle faire de plus ? Elle l’observa tandis qu’il se débattait avec ses clés, tiraillée : ne serait-ce pas faire preuve d’indiscrétion que d’insister ?  Elle avait implicitement proposé son aide et celle-ci avait été dédaignée. Peut-être devait-elle maintenant respecter le désir de solitude de son interlocuteur. C’avait été folie, après tout, de s’imaginer que Lachlann puisse vouloir se confier à elle. Le déclic de la serrure retentit comme le tonnerre dans le couloir silencieux. Elle recula d’un pas, tourna la tête et ne vit donc pas le mage lui lancer un dernier regard, main sur la poignée de sa porte désormais ouverte. Elle s’apprêtait à repartir par où elle était venue lorsque la voix de l’enchanteur s’éleva à nouveau.

- … Entre.

Mot improbable murmuré si bas qu’elle crut avoir mal entendu. Entre ? Lui proposait-il vraiment de le suivre ? Si le mage n’avait pas laissé sa porte entrouverte, elle aurait cru à un tour de son imagination. Elle considéra un instant l’entrebâillement et le rai de lumière qu’il laissait filtrer. Si Lachlann Vaël voulait de la compagnie, elle n’allait pas la lui refuser. Pour être honnête, Isbeil ne voulait pas être seule non plus. Oh, elle l’avait cru jusque là, mais cette invitation inattendue lui faisait prendre conscience de son erreur. L’étrangeté de la situation ne lui échappait pas : après avoir tenu ses camarades à l’écart toute la journée, voilà qu’elle cherchait une présence en la personne d’un homme qui la détestait probablement ! Peut-être était-ce justement cette inimitié qui rendait la chose plus facile. Le mage ne la regarderait pas avec pitié et lui épargnerait les tentatives de consolations maladroites.

Elle s’approcha de l’huis avec précaution avant de se ressaisir. Tu pénètres juste dans la chambre d’un enchanteur Isbeil, pas dans l’antre d’un dragon !

Mais cet enchanteur restait Lachlann Vaël, et plus facile ne voulait pas dire sans risque. Après tout, se jeter dans le vide était le moyen le plus simple de redescendre d’un sommet. Il était trop tard cependant pour redouter d’avoir fait une erreur, et c’est d’un pas ferme qu’elle franchit finalement le seuil.

Ses semelles ne rencontrèrent nuls ossements et restes sanglants, mais s’enfoncèrent légèrement dans un tapis épais. Un rapide regard circulaire lui révéla non pas une caverne sombre, mais un une pièce confortable. Un lit soigneusement fait, deux fauteuils garnis de coussins, une table basse… Le mobilier était sombre, mais la chambre restait lumineuse grâce à une haute fenêtre donnant sur les jardins qu’elle venait de quitter. Le bureau, surchargé, offrait un contraste saisissant avec le reste de la chambre. Jusque là, l’enchanteur ne lui avait jamais parut désordonné, mais peut-être était-il l’un de ses adeptes du bazar organisé où seul le propriétaire pouvait se retrouver. Parmi une pile de manuscrits dont l’équilibre lui parût dangereusement précaire, des feuillets couverts de notes élégantes et divers instruments dont l’utilité lui échappait, Isbeil crut apercevoir un tambour à broder. Elle nota intérieurement de ne pas évoquer le sujet : la dernière fois que Lachlann et elle avait parlé fil et tissu, cela ne s’était pas vraiment bien terminé.

Le mage, qui l’avait jusque là observé sans bouger pendant qu’elle prenait connaissance de son environnement, lui désigna l’un des fauteuils près de la fenêtre. Tentative de se donner contenance ? Recherche inconsciente d’un peu de réconfort ? En s’asseyant, la jeune femme souleva le coussin jusque là appuyé contre le dossier, et le garda serré entre ses bras.

Elle patienta quelques secondes le temps que l’enchanteur prenne la parole, pressa le coussin un peu plus fort lorsqu’elle se rendit compte qu'il attendait la même chose de sa part. Décidemment, il ne comptait pas lui rendre les choses faciles. C’était lui qui l’avait invité pourtant non ?

Elle prit une inspiration, ordonna mentalement à ses doigts de se décrisper.

Et maintenant ? Que dire ?

Elle était là parce qu’elle s’était inquiétée de voir Lachlann Vaël si abattu. Autant continuer sur ce sujet, voir si elle ne pouvait pas le soulager un peu de sa peine.

— Voulez-vous parler de ce qui vous attriste ?
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Pourquoi cette petite chose le rendait-elle nerveux ? Il sortait d’une entrevue – pouvait-on vraiment parler de soirée ? – avec une exaltée, au sens propre comme au sens péjoratif du terme, Isbeil n’aurait dû être rien, pourtant à la voir debout dans sa chambre, sur son tapis, entre son lit, ses fauteuils et sa chaise de bureau, il n’était pas tout à fait à l’aise. Elle ne s’était pas décomposée sur place, c’était un soulagement en soi – on aurait pu s’en inquiéter, connaissant la vertueuse enfant. Il n’était même pas tout à fait sûr qu’elle ne s’immole pas en sortant, souillée par sa présence qu’elle sous-entendait parfois impie à friser l’hérésie, pour une raison inconnue.

Elle prit place sur un fauteuil, le nouveau coussin serré contre elle.

« Je t’ai apporté ça ! » s’exclame la fillette en brandissant ce qui, après examen, se révèle être un bracelet de terre cuite. Elle disparait presque dans ce fauteuil, le seul de la pièce mais il sait qu’elle serait intenable sur la chaise. La domestique l’a laissée là pour la matinée, et il en est aussi ravi qu’inquiet – depuis qu’il a cette chambre personnelle, il redoute plus que tout qu’elle tombe de cette fenêtre. Elle est assez grande pour faire attention, mais qui sait ? « La prochaine fois je te ferais un lion ! »

« Tu es trop fâché pour recevoir un baiser ? » fait-elle en s’asseyant, caressant le tissu du coussin sans un mot. Elle s’excuse, au moins, et elle est venue – elle vient toujours, même s’il faut parfois l’attendre. « J’ai été malade. En fait, je pensais que tu l’aurais su… Tu aurais quelque chose à boire ? »

« T’es-tu déjà demandé ce qui se passerait lorsque notre père mourrait ? »


Non. Les images s’évaporent à son froncement de sourcils – c’est le fauteuil le plus proche, tout le monde s’assied dessus ; et c’est le seul coussin posé dessus, tout le monde le remarque. Il n’y a qu’Isbeil ici, et c’est tant mieux. Qu’Isbeil, qui ne trahit pas ni disparait soudainement ; tout le monde ne vit pas pour le contredire. Sans doute s’est-il perdu dans ses pensées trop longtemps, car c’est sa voix qui l’en tire, accompagnant un regard qui sous-entend une certaine attente.

« Voulez-vous parler de ce qui vous attriste ? »

Le silence dure trop, il le sent, mais sa langue refuse d'articuler les mots imparfaits que conjure son esprit. Oui. Non. Rien. Rien n’attriste, ce qui est presque vrai : l’énerve, l’insulte, le rend furieux rien que d’y penser et le déçoit, mais il n’est pas triste. Court soupir, puis il avance dans la pièce, encore perplexe mais résigné face à cette présence inattendue.

« Tout dépend, veux-tu écouter ? »

Il tire un verre et le remplit d’eau avant de s’assoir face à elle, prenant pleine possession du fauteuil tel un prince maléfique – prince qu’il ne sera pas – pendant que ses traits durcissent, masque fracturé réparé sur le tas sans masquer toutes les fissures.

« J’ai même un sommaire de prêt. Avec des sous-catégories et des beaux titres. Tu veux quoi, famille, carrière, ou mon statut officiel d’imbécile qui finira sa vie seul ? »

Sa voix ne craque pas tout à fait, mais il vide son verre par précaution avant qu’elle ne le lâche. Bien joué, Lachlann. Quel parolier. Merde. Sa vision se trouble, mais il cligne des yeux et le brouillard se dissipe doucement. Ça ne peut pas s’arrêter là, il refuse de plier devant elle. Il a tenu si longtemps, il tiendra la mascarade une soirée de plus.

« Quelle importance ? Parle plutôt de tes affaires. Il faut aller sacrément mal pour prendre mes accessoires de décoration comme doudou. »

Tout va bien. Lancée sur ses problèmes, elle oubliera les siens et il pourra en faire de même quelques heures. Non, corrige-t-il. Il n’y a aucun problème à cacher, tout ira bien. Faites qu’elle parle assez longtemps pour que sa gorge laisse passer ses sarcasmes. Sans compter qu'à force, il devient réellement un peu intéressé.
Isbeil Byrne
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Pour quelqu’un qui prétendait aller bien il y a quelques secondes, Lachlann Vaël semblait avoir beaucoup de raisons de se plaindre. Il avait parlé vite, laissant à Isbeil trop peu de temps pour répondre à la question qu’il lui avait posée, mais suffisamment pour qu’elle se rende compte qu’il cherchait un moyen d’éluder la sienne.  Quelques miettes d’informations se détachaient tout de même cet amas de belles paroles théâtrales. Impossible de louper la façon dont le masque de l’enchanteur s’était fissurée sous le poids de ses derniers mots. Venait-il de lui dévoiler l’une de ses craintes ?

Isbeil aurait aimé dire à Lachlann qu’il n’était pas seul, mais la vérité était qu’elle ne savait pas grand-chose de ses relations. Elle ne lui connaissait ni amante ou amant. Aucun des mages avec qui elle le voyait régulièrement discuter ne semblait être un ami proche, et s’il paraissait bien s’entendre avec sa sœur, qu’elle avait aperçue à quelques reprises au Cercle, elle n’aurait pu toutefois en jurer.  Lachlann lui avait toujours semblé si sur de lui-même. Il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’il pouvait souffrir comme elle de la solitude.

Elle n’était pas sûre qu’une évocation du réconfort qu’apportait la prière fût bien accueillie, et n’eut de toute façon pas le loisir de pousser plus avant sa réflexion : le mage, avec l’air de regretter sa confidence, changea aussitôt de sujet :

— Quelle importance ? Parle plutôt de tes affaires. Il faut aller sacrément mal pour prendre mes accessoires de décoration comme doudou.

La gêne colora les joues de l’apprentie. Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle serrait ce pauvre coussin si fort, relâcha son étreinte pour le laisser choir sur ses genoux. L’enchanteur avait trouvé dans son attitude enfantine la porte de sortie qu’il cherchait. Très bien, elle serait la première à se livrer alors.

— Mes parents sont morts…

Sa voix flancha, elle déglutit, reprit :

— Ils sont morts il y a cinq ans. Je sais que beaucoup pensent que je devrais le vivre mieux que ça, maintenant que le temps a passé, mais je n’y arrive pas…

Elle avait bien vu les yeux levés aux ciels, entendus les murmures désapprobateurs. La compassion de certains pour la petite noble de Corintamh s’était peu à peu évaporée au fil des années. Les orphelins, ce n’était pas ce qu’il manquait à Starkhaven, ni au Cercle d’ailleurs, et heureusement qu’ils n’étaient pas tous aussi larmoyants ! Il lui sembla qu’un peu de cette amertume, celle qu’elle n’avait jamais réussi à étouffer complètement et qu’elle ne s’autorisait à ressentir que ce jour là, avait filtré dans sa voix. C’était à cause du Cercle et de ses lois - de cette magie dont elle n’avait jamais voulu - qu’elle n’avait pas pu faire son deuil.

— … Ils me manquent toujours autant. Alors le 5 Auguste, je me cache dans la chapelle pour prier et pleurer. Vous trouvez ça pathétique ?

Elle arracha son regard aux jardins dans lesquels il s’était perdu. Que verrait-elle dans celui de son interlocuteur ? Du mépris ? De la compassion ? Ou seulement une froide indifférence ?

— Et vous alors ? Parce que ma réponse est oui : je veux bien écouter.

Elle en avait assez révélé sur elle pour le moment.
Lachlann Vaël
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« Mes parents sont morts… »

Euh – oui ? Sa question ne remontait pas si loin, et la réponse le fait presque sourire tant elle est inattendue. Les Byrne sont morts il y a quelques années – combien il ne saurait dire, c’était bien avant qu’Eibhlin ne rejoigne la famille.

Il pose un calice similaire au sien à côté de la carafe, invitation silencieuse dont elle a l’air d’avoir besoin. Il devine mal ses pensées – le visage enfantin est un livre ouvert, mais à une page aléatoire dont il ne connait pas la première phrase, et dont il ne sait ni le genre ni le ton. Elle est si paisible d’habitude, portée par sa foi démesurée, qu’il ne sait pas si cette soudaine tristesse est exceptionnelle ou simple emportement comme les jeunes à cet âge en ont souvent.

« Ils sont morts il y a cinq ans. Je sais que beaucoup pensent que je devrais le vivre mieux que ça, maintenant que le temps a passé, mais je n’y arrive pas… Ils me manquent toujours autant. Alors le 5 Auguste, je me cache dans la chapelle pour prier et pleurer. Vous trouvez ça pathétique ? »

Elle a inconsciemment repris le coussin, et il l’envie un peu – lui aussi aimerait serrer quelque chose contre lui, mais l’imiter achèverait son amour-propre déjà malmené. Sa boisson est son seul réconfort, et la sensation du fauteuil solide qui l’entoure.

Pathétique ? Il pense qu’elle l’est un peu, honnêtement. Ces parents sont des silhouettes brumeuses qu’il n’imagine personne pleurer, surtout si longtemps après. Il remplace leurs formes par celles d’Eugénie et Kendric un instant, et le vide là où devrait être le sentiment demeure ; tout est si lointain qu’il ne voit pas pourquoi elle pleure. Et puis, les sentiments se contrôlent, comme tout. Quand on ne veut pas souffrir, on… Fait comme maintenant ?
La réalisation pique un peu ; pas plus pathétique que lui, en tout cas. S’effondrer une fois par an n’est peut-être pas si mauvais, si elle arrive à donner le change le reste du temps, et il sait que c’est le cas – il n’a pas de leçons à donner, ce soir...

« Et vous alors ? Parce que ma réponse est oui : je veux bien écouter.
– Ce n’était pas la question, » lâche-t-il, incapable de se retenir – il n’a demandé aucune faveur, c’était au contraire une offre, veux-tu pas veux-tu bien, certainement rien de plus qu’une question sans espoir – avant de détourner le regard, jouant nerveusement avec son verre. Sa chambre n’a rien d’une chapelle, mais il peut laisser passer cette incohérence quand ils sont assez misérables sans en rajouter. Il ignore donc la question et expire doucement – du deuil et des doutes, il sait faire.

« Ça n’a rien de pathétique, offre-t-il, la voix si calme qu’elle en devient basse. Je ne vois pas l’intérêt de la prière, mais ma sœur… » Il secoue la tête. Pas maintenant, pitié. « C’est la prière qui m’a remplacé, même avant que je parte, et elle s’en est toujours bien porté. Alors si cela t’aide aussi, je ne suis personne pour juger... Ils seraient heureux de savoir qu’ils manquent encore à quelqu'un. Je l'aurais été, moi. »

Ses derniers mots, mélancoliques mais encore clairs, sont dits sur un ton si banal qu'il peut presque espérer qu'ils passent inaperçus, mais de son côté le mal est fait. J'aurais aimé manquer, moi aussi.

« Étiez-vous proches ? »

Il ne veut pas vraiment entendre combien Isbeil a eu une famille heureuse avant le cercle – il n’aime même pas trop penser à sa propre famille heureuse, volée alors qu’elle allait enfin grandir à nouveau. La plaie est trop vieille pour souffrir, mais Isbeil promet d’être comme du citron… Mais si ça lui change les idées, ce ne sera peut-être pas une pure perte ?
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— Ça n’a rien de pathétique…

Des mots indulgents, presque bienveillants. Isbeil, qui s’était plutôt attendue à une réponse affirmative, tentait maintenant de dissimuler sa surprise. Au début, pourtant, elle avait cru déceler une pointe de jugement dans les yeux clairs de l’enchanteur supérieur. Puis il avait disparu, remplacé par une émotion qu’elle n’avait pas su reconnaître.

— … Ils seraient heureux de savoir qu’ils manquent encore à quelqu'un. Je l'aurais été, moi.

Le mage prononça ces sombres paroles d’une voix si basse, d’un ton si indifférent, et pourtant, ils ébranlèrent l’apprentie avec autant de force que s’il les avait hurlées. Elle s’étonna que leur poids ne fracasse pas les meubles autour d’elle, que la pièce ne soit pas d’un coup plongée dans la pénombre. Elle avait noté la fêlure dans la voix de Lachlann lorsqu’il avait évoqué sa sœur, et en était quasiment sûre à présent : le chagrin de l’enchanteur était lié à une affaire de famille.

Isbeil était si perdue dans l’interprétation du comportement de son interlocuteur qu’elle faillit ne pas entendre sa question :

— Étiez-vous proches ?

Il paraissait maintenant… confus ? Par quoi ? Par le fait que ses parents lui manquaient. Quelle relation peut-il bien avoir avec les siens, pour me poser une telle question avec cet air là ? Ne comprend-t-il vraiment pas les raisons de ma douleur ?

— Mon père était un homme bon. Il était souvent occupé, comme mon frère maintenant. Sa voix avait vacillé à l’évocation de son aîné, mais ne s’était pas brisé comme celle de Lachlann plus tôt. Manifestement, la fratrie était un sujet sensible pour les deux parties de cette conversation. Mais il prenait aussi du temps pour nous.

Un souvenir doux-amer ressurgit sans crier gare de sa mémoire : son père la tenant dans ses bras tandis qu’il lui présentait la dernière portée de sa chienne préférée.

— Ma mère… Elle illuminait le château de sa présence. Elle était gentille, et d’une force que beaucoup ne soupçonnaient pas. C'était ma meilleure amie. Ne riez pas, je sais que les gens ont tendance à trouver ça triste, une petite fille sans copines proches de son âge, mais c'est ce qu'elle était et elle me suffisait. C’est elle qui m’a appris à chanter. Elle a été là pour moi quand…

Non, pas maintenant. Elle n’était pas prête pour parler de ça. Ni même y penser. Surtout pas aujourd’hui.

Isbeil ne voulait plus continuer sur la voie des souvenirs. Elle était incapable de continuer. Il fallait changer de sujet, vite. Son regard s’arrêta sur le tambour à broder remarqué plus tôt, et sa bouche fut plus rapide que sa pensée :

— La broderie, ce jour là… C’était vous ?

Imbécile. Elle avait pourtant décidé de ne pas évoquer le sujet ! Que devait penser Lachlann Vaël de cette apprentie qui se mordait les lèvres et de sa pathétique tentative de diversion ? La carafe d’eau l’attirait soudain comme la flamme fascine le papillon. Elle utilisa les quelques secondes qu’elle mit à se servir pour reprendre contenance, et ses mains ne tremblaient plus lorsqu’elle reprit la parole :

— Comptez-vous me laissez être la seule à me confier ce soir ? Ce ne serait pas très loyal non ? Utiliser ainsi ma peine pour me distraire de la vôtre.

C’était osé, elle en avait bien conscience, mais si Lachlann n’avait pas envie de parler, alors pourquoi l’avoir invité à entrer ? Elle tenait à lui faire savoir qu’elle l’avait percée à jour. Depuis le début, il se contenait de répondre à ces interrogations avec des allusions évasive avant d’appuyer, sans le vouloir certes, là où la plaie mal cicatrisée était la plus douloureuse. Pourtant Isbeil ne pouvait s’empêcher de penser que le mage voulait s’exprimer, et attendait seulement qu’on l’y pousse assez pour enfin se livrer. Qu’il essaie un peu de la refaire parler d’elle, elle prendrait tout son temps pour boire, quitte à laisser le silence s’étirer de manière inconfortable.


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Ses parents prennent vie à travers ses mots, comme des êtres réellement aimants et aimés. Il ne peut s’empêcher de comparer avec les siens. Des gens bons, une famille unie… Bien sûr. C’est la norme. Les souvenirs surgissent, d’un homme rentrant tard le soir pour prendre ses enfants dans ses bras, d’une femme souriante qui chantait, d’un quatuor heureux malgré toutes leurs responsabilités ; les visages clignotant entre les Byrne et les Vaël. C’est vrai, eux aussi ont été heureux, eux aussi ont formé une famille avant que tout ne s’effondre. Son père est à peine plus qu’une ombre, mais les images du passé reviennent lui donner consistance ; les cours d’équitation, les voyages, les longs repas pendant lesquels il faisait plus attention à Lachlann qu’un Prince ne l’aurait peut-être dû…

« La séparation a dû être difficile, » murmure-t-il sans s’en rendre compte.

Elle semble si fragile qu’il a envie de la prendre dans ses bras, apporter un peu de consolation à au moins un d’eux, d’autant que quoi qu’elle taise ça a l’air trop lourd pour elle à porter.
La mélancolie prévaut sur la colère et la tristesse, apportant son lot de culpabilité. Tellement de raisons de faire un effort, et il a moins essayé qu’avec Isbeil maintenant… Par chance elle ne retourne pas la question, et ne lui laisse pas le temps de réfléchir à des condoléances qu’il ne trouverait pas.

« La broderie, ce jour-là… c’était vous ? »

Il suit son regard jusqu’au nécessaire de broderie – fichtre, il avait oublié qu’il trainait encore, dans l’équilibre précaire des fils en cours ! Dure soirée pour son honneur, décidément. Il sourit presque, malgré lui, le sujet plus léger que tous ceux qu’ils ont pu subir jusqu’ici.

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » Lui, broder ? Jamais. Puis, puisqu’il faut bien faire plus que nier, même si ça revient à avouer : « Les passe-temps partagés par mes parents se prêtent encore moins à l'enfermement que le chant, alors j'ai dû chercher ailleurs. Planter à répétition une aiguille dans un tissu vierge me semblait aussi bien qu'un autre. »

Le court silence qui suit est presque calme ; la misère aime la compagnie, même si elle la tue à petit feu – feu tout doux, car la douleur reste bien présente dans son cœur comme dans le visage de l’apprentie, bien qu’être seuls aurait assurément été pire. Gardait-elle tout cela pour elle depuis cinq ans, en se cachant dans la prière ?

« Comptez-vous me laisser être la seule à me confier ce soir ? Ce ne serait pas très loyal non ? Utiliser ainsi ma peine pour me distraire de la vôtre.
– Parce que partager mes années de souffrance avec quelqu’un de déjà triste l’est plus ? »


S’il se lance maintenant il a peur de trop en dire, mais en la voyant siroter son eau, les yeux sur la carafe, il sait qu’elle ne lui laissera pas le choix même si ça revient à ignorer ses problèmes à elle. Les secondes s’égrènent alors qu’il hésite, ne souhaitant rien plus que se confier – mais c’est une mauvaise idée, il ne peut décemment pas partager ce qu’il ressent. Encore moins avec une étrangère, si douce et abattue ait-elle l’air… Se taire, toujours se taire.

« … J’ai revu ma sœur, ce soir. La première, précise-t-il. Fionnuala. On ne s’était pas vus seul à seul depuis plus de vingt ans, et ça ne s’est… pas bien passé. »

Il baisse les yeux sur son verre vide, y cherchant le sens de sa vie et de cette soirée, mais s’il y a une chose que Lachlann ne sait pas faire c’est bien se taire. Les mots sortent d’eux-mêmes, exprimant maladroitement ce qu’il n’avait pas eu le temps de ressasser, et les premiers sortis il ne peut plus s’arrêter – exactement pourquoi il ne voulait pas faire ça. Rendez-moi mon silence.

« Nous étions proches, enfants, et j’ai cru que ça continuerait. Il suffit de se reparler, après tout, et elle avait envoyé la première lettre… Et on était si bien partis. Tout allait bien, et d’un coup… Je ne sais même pas ce qu’il s’est passé. » Il soupira, puis la voyant ouvrir la bouche s’empressa d’ajouter, un peu brusquement. « Et je ne veux pas le savoir. Étudier la soirée point par point est la dernière chose que je souhaite. »

C’est ce qu’il dit, mais il lui en reste ; son résumé ne vaut rien comparé à la description d’Isbeil alors il réessaie, conscient que ça ne marchera pas vraiment.

« Elle a toujours été la plus forte d’entre nous. Un peu trop impulsive, et intenable, mais on pouvait compter sur elle. Elle n’a jamais vraiment déçu, ni surpris, alors j’espérais sans doute qu’il en serait de même ce soir… C’était stupide. »

Terriblement. La colère revient un peu dans ses derniers mots alors qu'il se rappelle de ce qu'elle a pu lui dire. Quelles super opinions, merci Fionnuala, laisse-moi donc crever si c'est comme ça. Dire qu'il aurait tout fait pour elle si elle avait voulu de lui, Lachlann, son frère autrefois unique. Et quelques détails, peut-être, mais il n'en demande au fond pas tant que ça. Quand l’espoir cessera-t-il de le torturer ? Il se lève pour lui tourner le dos et sortir une bouteille de vin de la petite commode, et un tire-bouchon de sous un tabouret. S’il y a bien une soirée pour faire entorse à l’abstinence, c’est celle-ci ; le liquide maudit est déjà un participant, autant l’inviter à table.

« Tu as diné ? »

Il n’attend pas la réponse pour sortir une boite de pommes séchées et la poser devant elle, et la regarde du coin de l’œil en ouvrant la bouteille, un peu calmé par la vision. Lui est incapable de manger quand il a autant d’émotions à la fois, mais il ne peut pas la laisser jeuner pour autant. À nouveau assis, il se sert un demi-verre qu’il ne boit pas en cherchant une question, ou une remarque, n’importe quoi qui repasse l’attention sur Isbeil, mais il ne trouve rien qui ne risque pas de l’enfoncer dans son malheur.

« Mange. On ne se nourrit pas de prière, ça te fera du bien. »
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— Parce que partager mes années de souffrance avec quelqu’un de déjà triste l’est plus ?

Années ? Elle n’aurait jamais imaginé… Evidemment. Pourquoi se serait-elle posé la question ? Ils n’étaient pas proches. Et surtout, pourquoi était-elle surprise ? La souffrance est notre lot commun, elle n’épargne personne. Isbeil retenait de cet aveu que son interlocuteur était bon acteur. Par un extraordinaire hasard, elle l’avait surpris dans un de ses rares moments de faiblesses, mais nul doute que son masque était d’ordinaire imperceptible. Elle se promit d’être plus attentive, d’apprendre à en reconnaître les contours et les plus infimes irrégularités. Elle avait l’impression que Lachlann Vaël avait affronté seul la douleur bien trop souvent.

— N’ayez pas peur d’aggraver ma peine. Si je peux aider à soulager la vôtre, la mienne en sera au contraire apaisée.

Oui, si elle quittait cette pièce avec l’assurance d’avoir adouci ses tourments, si cette morne journée se terminait sur une note un tant soit peu positive, cela rendrait son propre chagrin plus supportable. Le mage avait prêté une oreille attentive à ses confessions, et elle était bien décidée à lui rendre la pareille.

— Parler pourrait vous faire du bien.

Et elle ? Se sentait-elle mieux depuis qu’elle avait mis des mots sur ses blessures et les avaient partagés ? Elle n’en avait aucune idée. Le gouffre dans sa poitrine était toujours là. Elle pouvait sentir la morsure de ses bords déchiquetés à chaque inspiration. Mais ce qui était sûr, c’était que la compagnie du mage n’avait en rien empiré son état, là où solitude n’aurait fait que creuser davantage la cavité. Entendre Lachlann avouer à demi-mot son passe temps artistique lui avait presque arraché un sourire.

— … J’ai revu ma sœur, ce soir. La première, précisa-t-il. Fionnuala. On ne s’était pas vus seul à seul depuis plus de vingt ans, et ça ne s’est… pas bien passé.

Fionnuala. Le deuxième élément féminin de la fratrie Vaël, parti faire la guerre loin de Starkhaven. Cela lui revenait maintenant, bien qu’elle ne se souvint plus de l’endroit où elle en avait entendu parler. Elle essaya de se mettre à la place du mage. Qu’aurait-elle ressenti s’il lui été arrivé la même chose avec Eiric ? Une séparation de vingt ans, des retrouvailles sous le signe de la discorde... La réponse était évidente. Cela m’aurait brisé le cœur.

— Nous étions proches, enfants, et j’ai cru que ça continuerait. Il suffit de se reparler, après tout, et elle avait envoyé la première lettre… Et on était si bien partis. Tout allait bien, et d’un coup… Je ne sais même pas ce qu’il s’est passé.

Enfin, les mots sortaient. La digue avait cédé sous l’insistance d’Isbeil, et le flot des souvenirs emportait désormais Lachlann, submergeait ses dernières résistances. L’aurait-il voulu qu’il aurait sûrement été incapable de s’arrêter. Un soupir échappa au mage alors qu’il revivait mentalement le moment où sa soirée avait basculé.

— Étudier la soirée point par point est la dernière chose que je souhaite, ajouta-t-il brusquement, manquant de faire sursauter l’apprentie en face de lui.

Isbeil, qui s’apprêtait à lui demander des précisions, ravala sa question et inclina la tête pour lui faire signe de continuer.

— Elle a toujours été la plus forte d’entre nous. Un peu trop impulsive, et intenable, mais on pouvait compter sur elle. Elle n’a jamais vraiment déçu, ni surpris, alors j’espérais sans doute qu’il en serait de même ce soir…

La voix du mage était de nouveau mélancolique, mais la colère l’enflamma soudain :

— C’était stupide.

— Je ne vois pas ce qu’il y a de stupide là dedans, rétorqua Isbeil.

Pour la première fois depuis le début de cette conversation, son ton s’était fait catégorique. N’importe qui à la place de l’enchanteur se serait rendu à cette rencontre plein d’espoir. Les retrouvailles familiales avec un être aimé étaient censées être heureuses. Elles auraient toujours dû l’être. L’apprentie s’interrompit lorsqu’elle vit le mage se lever pour s’emparer d’une bouteille dans lequel clapotait un liquide pourpre. Elle l’observa en silence, attendant qu’il eu retiré le bouchon de liège et se soit servit un verre pour reprendre la parole.

— Tu as diné ?

Le changement de sujet prit Isbeil au dépourvu. Elle s’apprêtait à répondre que non, qu’elle n’avait de toute façon pas vraiment d’appétit, mais il sortait déjà une boite qu’il ouvrit et posa sur la table.

— Mange. On ne se nourrit pas de prière, ça te fera du bien.

C’est la politesse plus que la faim qui la poussa à s’emparer d’un quartier de pomme. Elle réfléchit aux révélations de Lachlann tout en grignotant distraitement le fruit séché. L’enchanteur supérieur semblait avoir saisi qu’elle avait besoin d’un temps de temps pour organiser ses pensées, car il s’était tu.

Isbeil ne pouvait plus rien faire pour ses parents, mais la sœur de Lachlann était en vie. S’il voulait arranger les choses avec Fionnuala, et il était évident qu’il le voulait, alors il était encore temps. Le conseil à lui apporter était évident.

— Je me répète, mais votre espoir n’étais pas stupide. En ce qui concerne votre dispute, si cette situation vous blesse, alors il faut vous donner une chance de vous pardonner. Faites ce qu’il faut. Faites le premier pas ! Excusez-vous ! Même si vous pensez ne rien avoir à vous reprocher et peu importe qui a commencé, s'empressa-t-elle d'ajouter alors que l'enchanteur se redressait dans son fauteuil et ouvrait la bouche pour protester. Si vous étiez vraiment proches enfants, alors ce lien ne peut pas avoir complètement disparu. Vous pouvez le raccommoder.

Elle désigna le tambour à broder sur le bureau.

— Ce n’est sûrement rien que des excuses sincères ne sauraient réparer non ?


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« Je me répète, mais votre espoir n’était pas stupide. »

Il a ignoré la phrase la première fois, irrité mais distrait par la bouteille, mais la colère qui s'était apaisée se ravive à la répétition. Les mots, tournés autrement, auraient brisé un homme plus fort, mais tels quels ils ne font que réveiller le venin injecté par sa sœur plus tôt. Il est beau le réconfort, une faible négation sans poids, une consolation pour la forme à laquelle personne ne croit !

« En ce qui concerne votre dispute, si cette situation vous blesse, alors il faut vous donner une chance de vous pardonner. Faites ce qu’il faut. Faites le premier pas ! Excusez-vous ! Même si vous pensez ne rien avoir à vous reprocher et peu importe qui a commencé…
– Qu’est-ce que tu en sais ? explose-t-il, ses mots brûlants et inarrêtables comme de la lave enfin libérée, emportant les derniers conseils. Bien sûr que ça l’était ! N’importe qui connaissant Fiona aurait su que ce ne serait pas si simple, il faut être pire que naïf pour y croire ! »

Le surnom qui lui échappe, d'une voix parfois instable, ne fait qu’illustrer ses propos. Bien sûr que c’était stupide. Il connait sa sœur. Il a déjà fait le point sur ses attentes irréalistes – elle est impulsive, lâche, trop droite pour leur relation, rien qui ne laisse espérer une entente paisible – ce n’est pas une orpheline qui va lui prouver le contraire, et il ne se gêne pas pour le lui dire exactement en ces termes, plus mordant qu’il ne l’a été même avec l’intéressée, avant de s’arrêter, un peu à bout de souffle.

« Garde tes belles paroles pour ceux que ça intéresse. Je suis assez grand pour juger moi-même de mes erreurs. »

Sa tête l'élance, injustement, comme si les rebonds émotionnels ne suffisaient pas à sa triste soirée. Elle avait dit autre chose, non ? Quelque chose qui lui permettrait de se calmer, et à elle de ne pas fuir en courant… Les excuses. L’apanage des faibles. À Fionnuala ? Qu’elle vienne et il lui pardonnera sans excuses, il ne niera même pas être « blessé » ou quelque chose, mais faire plus que ce premier pas est inconcevable.

« Et je ne compte pas m’excuser envers quelqu’un qui exige pardon pour chaque aspect de ma vie. La vérité ne se pardonne pas, elle s’accepte et Fionnuala – »

Du calme, Lachlann. Du calme. Tu vas la faire pleurer.

Petite chose. Petite chose idiote mais petite. Il prend un quart de pomme qu’il examine pour ne plus la voir. Lutte interne. Il a promis de ne plus s’énerver ce soir, mais elle ravive un sentiment tout proche de celui qui l’a accompagné toute la soirée, amer et brûlant... Il se tait brusquement, ce qu’elle semble inexplicablement prendre comme une invitation à continuer.

« Si vous étiez vraiment proches enfants, alors ce lien ne peut pas avoir complètement disparu. Vous pouvez le raccommoder. »

Il se rassied sur son fauteuil, s’exhortant au calme, qui ne vient que difficilement. La petite voix de l’apprentie est un mince fil mais il tient mieux qu’une toile d’araignée, rappelant tout ce qui l’a amené ici d’abord – pas la colère, la… Non. Il a un rire amer, la colère disparue aussi vite qu’elle est venue. Les affaires de famille devraient le rester, mais au point où ils en sont les mots ont plus de volonté que ses barrières.

« Et raccommoder quoi ? Ce qu’on avait avant qu’elle ne jette son cantique au visage ? C’est il y a plus de trente ans, il ne reste rien que des souvenirs et des illusions. »

Et ça fait plus mal de s’en rendre compte que de le vivre. Ils ne sont plus que des étrangers qui avaient à cœur de s’entendre et ont oublié comment. Qui pouvaient s’entendre mais n’ont plus aucune base pour les protéger de l’éboulement. Il ferme les yeux, terrassé par la nouvelle ; s'ils y avaient réfléchi un peu plus tôt...

« ... Sans compter que même si je voulais m’excuser, Fiona a un don pour la fuite. Rien ne dit qu'elle m'ouvrirait même la porte... Autant je sache, elle est peut-être en train de foncer vers une nouvelle guerre où se faire tuer ! » Il fait un grand geste exaspéré, son verre plein oublié sur la table basse, avant de se reprendre – elle ne va pas partir maintenant, aucune Marche ne l’appelle, elle est rentrée. Pour de bon. Il regarde Isbeil avec un air déterminé. « On ne raccommode pas une relation, on la tisse et avec un fil pourri rien ne tiendra longtemps. On marche aux faits et au respect, et ce soir on n’a réussi ni l’un ni l’autre.
– Ce n’est sûrement rien que des excuses sincères ne sauraient réparer non ?
– Comme tu pardonnerais à ton frère de t’avoir abandonné ? »

Il secoue la tête ; on parle de pardon, mais la réalité n’est jamais si simple.
Isbeil Byrne
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La colère de Lachlann, dirigée contre elle cette fois, l’avait surprise. Avait-t-il eu l’impression qu’elle se contentait de lui servir des consolations creuses ? Qu’elle ne croyait pas elle-même à ce qu’elle disait ? Il devrait pourtant savoir l’importance que j’accorde à la sincérité.

Son explosion l’avait pétrifiée, son rire amer la laissa glacée. Comment la situation avait-elle pu déraper si vite ? Les émotions intenses du mage remuaient désagréablement les siennes et lui tordaient les entrailles, la laissant incapable de s’exprimer. Alors elle laissa le mage déverser son fiel, la rancœur d’années de silence que venait conclure la déception.

— Comme tu pardonnerais à ton frère de t’avoir abandonné ?
— La vie est éphémère. Vous seriez prêt à prendre le risque de perdre votre sœur sans avoir arrangé les choses, juste pour préserver votre égo ?

Les mots sortirent sans qu’elle puisse les retenir. Elle fut sur ses jambes avant d’avoir fini sa phrase, ne se donna même pas la peine de ramasser le coussin tombé au sol.  Elle s’était confiée à Lachlann Vaël. Pendant un instant elle avait cru, par Andrasté, elle avait cru qu’ils pourraient peut-être s’entendre pour une fois. Tu es la personne stupide dans cette histoire Isbeil. Une larme avait roulé sur sa joue, mais elle n’esquissa aucun geste pour l’en chasser. Cela n’aurait fait qu’attirer l’attention sur sa lèvre tremblante, ses yeux embués, et elle tenait à les ignorer. A faire comme si la question du mage ne l’avait pas touchée. Ne pas lui montrer qu'il l'avait blessée.

— Et mon frère ne m’a pas…

Le mot abandonné refusa de franchir ses lèvres. Les visites d’Eiric s’étaient faites de plus en plus rares au fil des années. Où était-il pendait qu’elle pleurait leurs parents ? Il a un poste important, des responsabilités. Ce n’est pas sa faute si tu es une mage, si tu es enfermée ici. Isbeil savait qu’il l’aimait, et cela lui suffisait. Vraiment ?

Isbeil n’avait pas l’habitude de la colère, de cette flamme dévorante qui accélérait son cœur et échauffait sa peau. Rares étaient les circonstances qui pouvaient l’allumer, et l’aurait-elle voulu qu’elle n’aurait su comment l’entretenir. Elle avait eu l’intention de quitter cette pièce sans se retourner, mais l’émotion qui avait dicté cette brusque décision s’était éteinte aussi vite qu’elle était apparue.

Ses doigts effleurèrent le métal glacé de la poignée et le bois noueux juste au dessous. Elle avait pris sa décision.

— Non.

Andrasté, aide-moi car je dois trouver dans mon cœur la patience et les mots pour apaiser une âme aussi tourmentée qu’irascible.

— Je ne vous laisserais pas me pousser à la fuite – si vous voulez que je parte, mettez moi vous-même à la porte.

Elle se rassit dans le fauteuil quitté si précipitamment. Le dos droit, les bras croisés sur la poitrine. Oubliée la petite chose qui se cachait derrière un coussin, qui parlait en baissant les yeux. Ce n’était plus les larmes qui faisaient briller son regard noisette, mais la détermination. La petite apprentie savait qu’elle devrait être ferme si elle ne voulait pas se faire dévorer par le loup en face d’elle.

— Et je ne vous laisserais pas non plus passer vos nerfs sur moi.

Respire Isbeil.

— Je suis désolée si mes paroles vous ont déplu, vraiment. Je vous promets qu'elles étaient  formulées avec les meilleures intentions. Vous pensez avoir été stupide, très bien. Je ne suis pas d’accord avec vous, et puisque vous tenez à ce que je propose mes propres mots, les voici : votre désir de retrouvailles heureuses était simplement humain. Si vous pensez toujours que j’ai tort, très bien. Vous ne changerez pas d’avis et moi non plus alors je propose que nous laissions là notre divergence d’opinion.

Elle ponctua sa tirade d’un geste de la main, comme pour balayer les possibles objections de l’enchanteur. Interlocuteur qui la regardait d’un air un peu médusé, mais qu’elle ignora pour continuer :

— Quand à ce qu’il s’est passé aujourd’hui, vous m’avez au final donné bien peu d’éléments. Si vous m'en dites plus sur votre relation avec votre sœur et sur cette discussion qui a mal tourné, je pourrais peut-être vous offrir de meilleurs conseils. Ou juste écouter si vous ne voulez pas de mes recommandations.

Elle s’arrêta enfin, quasiment à bout de souffle. La nuit était complètement tombée au dehors, accentuant les ombres de cette chambre faiblement éclairée et sur le visage de Lachlann. Vous attendiez-vous à ce que je m’écrase ? A ce que je me recroqueville comme la proie se replie sur elle-même dans l’espoir de se faire oublier du prédateur ? Et bien pas cette fois. Isbeil était d’autant plus résolue que ce n’était pas l’indignation ou le ressentiment qui nourrissait ses paroles, mais la compassion.

— Une rencontre ratée ne veut pas dire que les suivantes le seront forcément… Vous dites que votre sœur exige des excuses pour chaque aspect de votre vie.  Pourquoi pensez-vous cela ?


"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
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« La vie est éphémère. Vous seriez prêt à prendre le risque de perdre votre sœur sans avoir arrangé les choses, juste pour préserver votre égo ? »

Ego ? Elle ne comprenait décidément pas, ce qui accentuait son mal-être ; pourquoi s’humiliait-il devant elle, comme si elle méritait de le connaitre, alors qu’elle en était visiblement incapable ? La question ne méritait même pas une réponse (ça aurait été oui) tant elle était à côté de la plaque. Ce n’était pas lui qu’il préservait, ou pas uniquement, mais l’essence même de ce qui formait leur famille. S’il mentait aujourd’hui, même pour préserver la paix, quelles bases donnerait-ce pour la suite ? Plus d’une pensée auraient répondu à son accusation, mais ce n’était pas à Isbeil qu’elles revenaient. L’envie d’écrire à Fionnuala lui vint, pour rétablir la vérité et ramener le sujet à celle qu’il concernait vraiment – une belle lettre, pas d’excuse mais qui en ferait l’office… Chère Fiona. Chère Fionnuala. Dommage que le sarcasme passe moins bien sur papier. Ou était-ce une chance ? Il ne verrait qu’en l’écrivant, quitte à utiliser des couleurs pour mieux exprimer son ton. Avec un peu de chance, quelqu’un en ce bas monde comprendrait.

« Et mon frère ne m’a pas… »

Sujet aussi sensible que les parents ? Plus peut-être ? C’en était un auquel il pourrait compatir, si elle n’avait pas interrompu son humeur compassionnelle.

« Un peu quand même. »

Partira-t-elle ? Délivrance ? Pourquoi l’avait-il laissée entrer ? Elle l’a distrait un instant, mais n’a pas dû comprendre les détails de son rôle. Un peu frustrant de ne pas être celui à quitter la conversation, elle risque de se croire gagnante, mais ce n’est pas comme si sa présence était très agréable. Elle ne s’est pas invitée toute seule, pourtant. Son départ amorcé apporte plus de tensions que leurs monologues respectifs, et il la suit du regard avec un intérêt non-dissimulé, espérant un peu qu’elle se ravise – un départ comme ça serait une bien fade couronne pour cette soirée, et une part de lui répugne à la laisser partir en larmes.

« Non. Je ne vous laisserais pas me pousser à la fuite – si vous voulez que je parte, mettez moi vous-même à la porte.
– Pars ou reste, quelle différence ? Je me passerais d’une compagnie inutile qui étire inutilement une journée déjà…
– Et je ne vous laisserais pas non plus passer vos nerfs sur moi. »


Elle se rassit et il se fit la remarque qu’au fond il y gagnait – une dernière occasion de réparer son honneur après s’être humilié comme si elle méritait de le connaitre. Il écouta sa tirade sans un mot, plus perdu qu’autre chose, toute l’énergie qu’il aurait fallu pour la rancune employée à essayer de comprendre. Elle parlait d’humanité et de compromis, de raison et de récits, dans un discours qui ne collait avec rien qui s’était dit avant. Dans quel monde accepterait-il de se confier plus qu’il ne l’avait fait ? Et pourquoi, au nom du Créateur, voudrait-elle écouter ? Elle avait bien dit que sa peine était une distraction de la sienne, mais son approche présente n’avait aucun sens. Isbeil Byrne, le fantôme fou.

« Une rencontre ratée ne veut pas dire que les suivantes le seront forcément… Vous dites que votre sœur exige des excuses pour chaque aspect de votre vie.  Pourquoi pensez-vous cela ? »

Il avala quelques longues gorgées de vin en réfléchissant – il se souvenait l’avoir dit et pourquoi, mais n’avait pas trouvé la phrase bien intéressante. Elle était claire et explicite, que voulait-elle de plus ? Un commentaire de chaque mot ? Il consentirait que « exige » n’avait pas été le meilleur choix et qu’elle baignait plutôt dans le reproche, et « aspect » ne lui plaisait plus énormément, mais c’était tout de même clair. Et au vu de ce qu’il avait (un peu trop) laissé entendre, l’apprentie aurait pu deviner qu’il ne le pensait que parce que Fionnuala l’avait explicitement dit.

« Je ne le pense pas, je le sais et tu n’as pas besoin de savoir les détails. Il se peut que j’aie exagéré l’importance de la situation, et qu’il vaille mieux éviter le sujet de ma sœur pour l’instant, surtout si les recommandations viennent de… » Pas une fille unique – elle avait quitté sa famille au même âge que lui, Eiric et Fionnuala n’avaient de différent que leur âge… Désagréable constat. « d’une inconnue qui refuse de se confier de son côté. Je ne demande qu’à te croire, mais à moins qu’Eiric ne grimpe les murs pour assaillir les fenêtres je gagerais qu’il n’est pas venu depuis plus d’un an. »

L’invitation était claire – j’ai assez dit sur ma sœur, parle de ton frère. Il ne dirait rien de plus qu’elle parle ou non, mais qu’elle ne parle pas et la conversation atteindrait un nouveau niveau de gêne ; il avait l’impression de revenir au tout début avec à peine plus de sérénité.
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Isbeil ne pouvait s’empêcher de penser que l’enchanteur supérieur faisait preuve de mauvaise foi. Une inconnue ? Certes ils n’avaient jamais été très proches, mais ils se connaissaient quand même depuis trois ans. Qui refuse de se confier ? Elle avait répondu jusque-là à chacune de ses questions alors qu’il tentait le plus souvent d’éviter les siennes. Si l’apprentie avait été d’un tempérament moins accommodant, elle aurait presque pu être agacée qu’il la renvoie sans cesse à sa situation pour éviter de se pencher sur la sienne. Au moins, la tempête qu’elle avait déclenchée par maladresse semblait s’être calmée. Elle décida donc de jouer le jeu. Un peu de franchise contre un peu de sincérité, cela semblait un arrangement convenable. Le seul problème, c’était qu’elle ne voyait pas bien par où commencer.

— Je ne vois pas vraiment ce qu’il y a à dire sur le sujet… Il ne vient pas. Qu’y puis-je ? Ce n’est pas moi qui suis libre de mes mouvements. On s’écrit parfois…

Si leur correspondance n’était pas parfaitement régulière, le frère et la sœur avaient pris l’habitude d’échanger quelques lettres à l’approche de cet anniversaire douloureux… Ou c’était du moins le cas jusqu’ici, car Isbeil n’avait rien reçu depuis des semaines. Un silence qui n’avait fait qu’accentuer sa détresse en même temps que se rapprochait le jour tant redouté.

— Il est conseiller auprès du Prince, il a un domaine à gérer. Il est normal que j’arrive après dans l’ordre des priorités, c’est tout.

Ce qu’elle taisait, c’était ces doutes qui l’assaillaient lorsque le sommeil la fuyait. Ces heures d’angoisses nocturnes où elle ne pouvait s’empêcher de se demander quand Eiric prendrait la décision de la sortir de sa vie. Lorsqu’elle avait basculé dans les ténèbres de la magie, il lui avait promis que son nouveau statut ne changerait rien, qu’elle serait toujours sa sœur. Mais leurs parents étaient morts, et les choses avaient bel et bien changées. S’était-il déjà demandé quelle faute sa cadette avait bien pu commettre pour en arriver là ? Pourrait-elle lui en vouloir s’il en venait à la voir enfin pour ce qu’elle était : un être maudit, porteur du péché de l’humanité ?

— Je pourrais difficilement lui tenir rigueur de faire passer ses devoirs avant une sœur apprentie au Cercle. Je ne prétendrais pas que cela ne me fais rien, mais comme je l’ai dit, je ne peux pas y faire grand-chose. Je suis sûre qu’il fait de son mieux.

Elle pensait ce qu’elle disait. Pourquoi avait-elle alors l’impression de mentir à Lachlann, et pire, de se mentir à elle-même ?

— Votre sœur a du vous manquer aussi non ?

Aussi. Un mot si petit et pourtant si troublant, car il portait en lui la possibilité d’un lien, d’un point commun avec cet homme qui avait toujours semblé jusque là prendre un malin plaisir à se moquer d’elle, qui l’avait tant de fois déstabilisée en mettant sa piété à rude épreuve, et dont elle s’était pourtant juré de se méfier.


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Il est conseiller du Prince, très occupé ; il fait de son mieux… Des mots qu’il a déjà entendus, plus d’une fois. Des mots qu’il s’est maintes fois répété au féminin ces dernières semaines, avec une dose de reproches plus saine toutefois. N’y a-t-il personne pour dire un mot gentil d’Eiric ? Qui le voit, si ce n’était famille, puisque ce n’était certainement pas le Prince qui ne sort même plus ? Il n’a que des excuses douteuses, et en réalité il n’y en aurait pas d’autres pour délaisser sa famille – postes et terres soient damnés, Lachlann ne les prioritiserait jamais plus que ses sœurs. Même si c’était Isbeil.

« Tout ordre permet quelques heures de libres, si l’envie y est. »

Elle doit le savoir, à force de répéter ses mensonges, à elle comme à lui – même mieux formulé et avec cette prétention d’objectivité, elle ne convainquait personne. Oui, elle n’y peut pas grand-chose. Mais elle peut se plaindre ! Elle peut en vouloir à son frère, et l’admettre ! Qui espère-t-elle tromper ? Ce n’est pas maturité que d’encaisser sans protester, c’est faiblesse et vœu de douleur. Ce déni en faveur d’un Eiric tolérable qu’à moitié l’horripile et il a rarement eu autant envie de briser des illusions : il mérite moins et elle plus. Son déni la desservira un jour.

Après ces dénégations qui sonnent comme des aveux, si seulement elle leur donnait le bon ton, sa question ne l’étonne pas – la fuite est bien la seule conclusion à cette réponse insatisfaisante, mais il ne compte pas la laisser. On n’est pas ici pour chanter les louanges du monde.

« Votre sœur a dû vous manquer aussi non ?
– Il y a longtemps, je suppose, quand tout le monde me manquait. On s’habitue avec le temps. »


Et puis il avait des nouvelles, et les rumeurs la rendaient vivante à ses côtés ; récemment il se sent moins éloigné qu’avant, alors il ne peut pas se plaindre. Il ne peut jamais se plaindre. C’est maintenant qu’elle risque de lui manquer, quand il a pu gouter au plaisir de sa compagnie et revivre leur complicité… Ils n’avaient pas tellement changé, pour des étrangers.

« Elle fait de son mieux, à sa façon, même si ses efforts ne sont pas beaucoup plus concluants que ceux de ton frère. Ne peut-il même pas se libérer pour un jour aussi important ? »

Regardez-le qui parle en euphémismes. Elle ne mesurera jamais sa chance. Seule chaque année avec une lettre dans le meilleur cas, c’est bien triste – et qu’elle ne lui dise pas que si elle lui avouait sa peine il serait venu, tout déni avait ses limites.
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« Tout ordre permet quelques heures de libres, si l’envie y est. » La remarque est d’autant plus douloureuse qu’elle contient un fond de vérité qu’Isbeil ne peut ignorer.

« On s’habitue avec le temps. » Vraiment ? Combien de temps lui faudra-t-il, alors, pour pouvoir un jour prononcer ces mots ? Le mage y croyait-il seulement vraiment ? Elle ne lisait rien sur son visage, ni doute, ni conviction pour la rassurer.

— Elle fait de son mieux, à sa façon, même si ses efforts ne sont pas beaucoup plus concluants que ceux de ton frère. Ne peut-il même pas se libérer pour un jour aussi important ?

Avait-t-elle seulement demandé à Eiric de venir ? Elle se rendait maintenant compte qu’elle avait petit à petit cessé de le réclamer pour des occasions précises. Un « En espérant te voir bientôt. » à la fin de sa dernière lettre était ce qui pouvait se rapprocher le plus d’une demande. Était-ce la peur qui avait retenu sa plume ? Si l’on veut éviter une réponse possiblement déplaisante, le meilleur moyen reste de ne pas poser de question en premier lieu.

— Je ne comprends pas ce que vous attendez de moi. Vous voulez que je… quoi ? Exprime de la déception ? De la contrariété ? Je ne sais pourquoi il ne vient pas… Et je…

« Si l’envie y est. » Et bien peut-être qu’elle manquait justement, cette fameuse envie. Peut-être qu’il ne voulait pas la voir. Mais si c’était le cas, alors elle ne voulait pas savoir. C’était  sûrement lâche, oh, ça l’était même de façon indubitable, mais Isbeil  avait déjà dû se montrer courageuse pour tellement de choses. S’adapter à cet endroit. Supporter de passer ses journées à étudier la magie. Tenir cette conversation qui ravivait autant les plaies à vifs que celles qu’elle avait ignorées, de celles que l’on croit sous contrôle et qu’on découvre mal cicatrisée seulement quand il est trop tard... Elle pouvait bien se montrer faible pour une fois non ? Etait-ce égoïste de sa part de souhaiter que son interlocuteur n’ait pas insisté, qu’il cesse d’ébranler ces histoires qu’elles s’étaient racontées dans l’espoir qu’elles deviennent des certitudes solides ? Eiric était simplement occupé. Quelle autre raison y aurait-il pu y avoir à son absence ?

— Je…

Lachlann Vaël se contentait de la regarder. Elle avait regretté qu’il ne se soit pas tu, mais en cet instant, elle aurait presque préféré qu’il continue de parler. Peut-être alors n’aurait-elle pas lu dans ses yeux ce défi silencieux. Ose dire ce que tu as sur le cœur Isbeil. Toi qui tiens tant à l’honnêteté, dit la vérité. Prouve que tu n’es pas qu’une hypocrite.

Elle lui confia alors ses craintes. Confuse, gênée. D’une toute petite voix, comme si ses mots étaient des lames sur lesquelles elle aurait pu se couper sans cette précaution. Elle n’avait jamais parlé de ça à personne, osait à peine reconnaître qu’elle y pensait parfois. C’était étrange de s’entendre prononcer tout ça  à haute voix. Sa belle résolution s’était envolée, elle ne parvenait plus à soutenir le regard de l’enchanteur. Elle s’était crue vulnérable en parlant de la mort de ses parents, mais ce n’était rien comparé à ce moment. La mort nous figeait dans le passé. Seuls les vivants pouvaient nous pousser ainsi à craindre le futur. Pourquoi, de tous les endroits et de toutes les personnes, mettait-elle son cœur à nu dans cette chambre, devant l’enchanteur supérieur Vaël ?


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« Je ne comprends pas ce que vous attendez de moi. Vous voulez que je… quoi ? Exprime de la déception ? De la contrariété ? Je ne sais pourquoi il ne vient pas… Et je… Je… »

Il se contente de hausser les épaules sans la lâcher des yeux. Et quoi ? La seule issue réside en elle, il ne peut plus rien pour l’apaiser que le même réconfort creux qu’il a refusé plus tôt. Elle a rebondi sur une question presque rhétorique avec tant d’entrain, même secoué d’hésitations, que l’en libérer n’est plus de son ressort. Il attend patiemment en sirotant un nouveau verre d’eau, appréciant chaque gorgée qui rafraichit sa gorge trop rugueuse. Si elle veut se confier elle le fera, et il ne risquera pas de l’interrompre en plein envol.

Elle ressemble plus à un oisillon, déplumé, criard, vulnérable. Chaque mot est le mot de trop, et pourtant elle continue, déverse ses doutes et ses craintes comme ils lui viennent, évidemment moins réfléchis que son deuil, une plaie qui n’en a pas fini de saigner (a à peine commencé en réalité) mais qui est plus amère que triste, plus urgente et pleine de questions sans réponses. Pas de larmes, pas encore, mais tant d’émotions dans quelques phrases longues mais pourtant pas bien remplies – résumables en un abandon et beaucoup de doutes et d’espoirs. Et beaucoup de sentiment.

Il attend quelques secondes qu’elle ait réellement fini, en pensant à ses prochains mots. Ses griefs résonnent avec les siens, et l’étrangeté de la situation lui retombe dessus ; de tous les habitants du Cercle, pourquoi est-ce eux deux qui sont réunis ce soir ?

« C’est le lot des mages, tu sais. Être éloignés de la famille, ne plus avoir autant de place dans leur vie… Ça vaut mieux que tu l’apprennes maintenant, ça aurait été pire plus tard. » Et mieux trop jeune – s’il comptait la laisser tomber, il aurait dû le faire dès le début… Mais chacun son système. Si visiter une fois par an donnait bonne conscience à Eiric et un peu de consolation à Isbeil, grand bien leur fasse. « Si ça te tracasse vraiment, je peux demander à ma sœur de l'envoyer ici quand elle viendra. Ça risque de prendre un moment, mais tu pourrais au moins lui en parler. C’est ce que font les gens quand ils ont un problème, il parait. »
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— Si ça te tracasse vraiment, je peux demander à ma sœur de l'envoyer ici quand elle viendra.
— Vous feriez ça pour moi ?

Son intonation avait trahi son étonnement, et elle espérait que l’enchanteur ne s’en vexerait pas. Bien sûr qu’elle ne doutait pas qu’il fut capable de gentillesse lorsqu’il le voulait, ne le lui avait-il pas prouvé en l’invitant à entrer ? Mais il y avait une différence entre écouter une personne, lui offrir quelques mots de consolation, et s’impliquer comme il le faisait avec cette proposition. C’était surtout déconcertant d’être la destinataire de cette générosité. La réalité de chacun dépendait de ses expérience : le Lachlann qu’elle avait connu jusqu’à là avait une forte propension à la mauvaise humeur, et il était plus adepte des propos acerbes que réconfortants.

— Ça risque de prendre un moment, mais tu pourrais au moins lui en parler. C’est ce que font les gens quand ils ont un problème, il parait.

Isbeil ne put s’empêcher de sourire, et pas seulement parce que l’offre de l’enchanteur avait ravivé l’espoir dans son cœur.  Lachlann Vaël percevait-il l’ironie de ses propos ? Car la jeune fille, bien que d’ordinaire peu à l’aise avec le procédé, ne l’avait pas loupée.

— Voilà des paroles bien sages. Appliquerez-vous ce bon conseil avec Fionnuala ?

Parfois, il fallait résoudre seul ses problèmes, mais il y avait également un temps pour accepter l’aide des autres. C’était la première fois que Lachlann Vaël lui tendait ainsi la main. Pourquoi ne pas la saisir ? Il était encore bien trop tôt pour parler de confiance entre ces deux là. Ce n’était pas une seule discussion, aussi honnête et riche en émotions soit-elle, qui allait transformer leur relation. Mais il fallait bien débuter quelque part.

— Merci. Je regrette de rien pouvoir faire pour votre sœur. J’espère sincèrement que les choses s’arrangeront entre vous.

Elle prierait pour ça.

— Je suis entrée ici dans l’espoir de vous aider à vous sentir mieux, mais j’ai l’impression qu’on ne fait que parler de moi.

Sa gorge était sèche, comme pour lui prouver qu’elle monopolisait en effet la parole depuis trop longtemps. La gêne recommençait à faire surface alors qu’elle prenait conscience d’en avoir tant dit à l’enchanteur. Elle avait même pleuré devant lui. Cela lui avait fait du bien, elle ne pouvait le nier, mais elle se trouvait aussi un peu égoïste. Son interlocuteur avait aussi eu une dure journée, et elle ne faisait que se plaindre ! Elle tendit la main vers la carafe d’eau avant de se rendre compte qu’elle était vide.

— On peut en revenir à vous, si vous le souhaitez, suggéra-t-elle, tout en triturant son verre bien trop léger.

« C’est le lot des mages, tu sais. » lui avait-il dit. Elle n’était pas la seule à avoir perdu quelque chose à cause de la magie, elle ne devait pas l’oublier. L’homme en face d’elle n’avait pas toujours été l’enchanteur supérieur Vaël. Il avait été héritier du trône, et sûrement bien plus que ça. Lui aussi avait été un enfant avec des rêves.

— Vous y pensez, parfois ? A la vie que vous auriez eue sans vos pouvoirs ?


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« Voilà des paroles bien sages. Appliquerez-vous ce bon conseil avec Fionnuala ?
– Ne pousse pas ta chance. »


L’avertissement, pour réel qu’il est, n’en est pas menaçant pour autant. Il ne retirera pas son offre, de toute façon ; maladroite et compliquée, mais elle a de bonnes intentions. Il peut reconnaitre cela. Ses mots de conclusion le font sourire, incrédule – ne parler que d’elle, eux ce soir ? Il a l’impression contraire, et sincèrement il aimerait mieux s’enterrer vivant que continuer sur la pente de déshonneur que l’évocation de Fionnuala a graissée. Ce n’est pas qu’il manque de griefs à évacuer, mais il trouve qu’il en a déjà trop dit et rien de la bonne manière ; il s’est laissé emporter, alors qu’il voulait au contraire oublier, et a laissé l’apprentie le voir si déchiré ! Il n’aime pas se confier, mais ce soir c’est pire que se confier, c’était se donner en spectacle – il ne peut qu’espérer qu’elle était trop tournée vers son propre chagrin pour lui en tenir rigueur et s’en souvenir.

Il pourrait profiter de l’occasion pour exprimer ses ressentis d’une façon construite et si bien formulée qu’elle effacerait la première impression désastreuse, mais en réalité l’orage est passé et il n’a plus envie d’en parler.

Il la voit tendre la main vers la carafe vide et ricane intérieurement – voilà ce qu’on gagne quand on boit verre sur verre pour gagner du temps ! Son verre aussi est presque vide, contrairement à celui de vin, mais sa soif est moins urgente. Son regard tombe sur la bouteille de vin, invitation non-dite qu’elle prendra ou ne prendra pas.

« On peut en revenir à vous, si vous le souhaitez.
– Il est vrai que c’est un sujet que j’affectionne particulièrement, agrée-t-il, mais je n’ai rien à ajouter pour ce soir. Il s’est déjà dit tant de choses, et même une vie si passionnante a ses limites…
– Vous y pensez, parfois ? A la vie que vous auriez eue sans vos pouvoirs ? »

Lachlann se rembrunit. Cette réalité alternative est une piste à laquelle il évite de penser, justement. La dernière fois il a tiré des conclusions… risquées. Mais ses pensées lui échappent, vers cette question qu’il ne s’est pas posée depuis des décennies. Quelle vie aurait-il mené ? Kendric aurait pu se retirer depuis longtemps, au lieu d’attendre un héritier assez vieux – Tiarnan ne serait peut-être même pas né, s’il n’était pas parti… Un Starkhaven avec un Vaël de moins… Curieuse idée, moins agréable qu’il n’aurait cru. Même si se savoir responsable de cette vie n’est pas des moins gratifiants.

« Non. Elle aurait été plus simple et bien différente, mais mon pouvoir fait aujourd’hui trop partie de moi pour imaginer vivre sans. Je pense à ce que j’aurais si le monde était différent, ou si j’étais ailleurs, mais jamais sans magie. Je suppose qu’il est inutile de te retourner la question. »

Ils parlent depuis à peine une heure et il est déjà évident qu’elle vit tellement dans le passé que ses pouvoirs ne sont qu’un poids ; il la confronterait bien à ce sujet, mais avec celui de la famille ils ont eu leur lot de débat et il n’a pas envie de briser le calme du moment par un différend sans urgence.

Elle tripote toujours son verre, décidément vide, et il indique plus clairement la bouteille sombre.

« C’est que tu aimes vraiment l’eau ou que tu n’oses pas ? Cette carafe était ma dernière, si tu veux boire je n’ai pas mieux à t'offrir. »

Ce n’est pas tout à fait vrai, il reste un bocal d’eau fraiche sous le lit, mais c’est une réserve qu’il ne partage pas dans un récipient qu’il ne montre pas – ce sera le vin ou rien.

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— Non.

La réponse, cette négation à laquelle elle ne s'était pas attendue, déstabilisa Isbeil.

— Elle aurait été plus simple et bien différente, mais mon pouvoir fait aujourd’hui trop partie de moi pour imaginer vivre sans.

Si ce n’était plus le cas à présent, alors le mage y avait tout de même songé... Est-ce qu’un jour, elle aussi ne pourrait plus s’imaginer autrement qu’avec son pouvoir. Sa présence lui semblerait-elle aussi évidente que celle du sang dans ses veines ? Elle ne savait pas si elle devait trouver cette éventualité apaisante ou angoissante.  L’idée que sa vie serait peut-être plus simple si elle cessait de lutter ne lui effleura même pas l’esprit. Elle était trop impliquée dans son combat vain pour réaliser, même grâce aux mots de son interlocuteur, qu’une autre vie était possible en dehors.

— Je pense à ce que j’aurais si le monde était différent, ou si j’étais ailleurs, mais jamais sans magie.

Le regard de Lachlann Vaël se perdit un instant dans cet univers alternatif fait de suppositions avant de revenir sur elle.

— Je suppose qu’il est inutile de te retourner la question.

L’enchanteur lui laissait le choix, l’opportunité de ne pas s’engager sur une pente trop raide, trop douloureuse, mais Isbeil s’y était risquée sitôt que sa question lui était venue à l’esprit.

— Je voulais devenir sœur. Je ne me souviens pas avoir eu envie d’autre chose, murmura-t-elle, s'adressant autant à lui qu'à elle même.

Avant cette nuit là, celle où sa magie s’était éveillée, elle n’avait jamais remis son avenir en question. Ses souhaits concordaient avec ceux de sa famille : elle serait membre de la Chantrie. Elle savait que certains la voyaient déjà révérende-mère, d’autres évoquaient le rôle de Grande Prêtresse ou de Divine en ne riant qu’à moitié. Ses désirs à elle étaient bien plus simples. Elle chanterait les louanges du Créateur et d’Andrasté. Elle viendrait en aide aux fidèles. Elle ne s’était jamais imaginée mariée à un autre noble ou fondant une famille. Sa voie était toute tracée, elle n’avait qu’à continuer à avancer pour atteindre son but. Son arrivée au Cercle avait été bien plus qu’un virage. C’avait été un éboulement. Nul déblayage, nul détour possible. Fini le cheminement sur ce parcours parfait, évident. Le rocher était trop volumineux, trop lourd pour ses frêles épaules. Il l’avait coupée de la lumière, la laissant seule dans les ténèbres.

Mais il y avait quelqu’un dans cette pièce, avec elle. Un homme dont les yeux clairs avaient un instant reflété un mal semblable au sien. Qui l’avait écouté et avait aussi entrouvert, bien que difficilement, sa coquille. Peut-être n’était-elle finalement pas aussi seule qu’elle le pensait parfois. Peut-être avait-elle juste refusé de voir les autres jusque là, trop concentrée sur son propre sort.

Les « et si » s’étaient invités dans sa vie en même temps que ce nouveau statut de mage, et ils n’avaient depuis cessé depuis de tournoyer dans sa tête en un bal incessant. Peu importait ses pieds meurtris et son souffle court, elle ne pouvait échapper à cette danse. Elle envisageait des choses auxquelles elle n’avait jamais pensé auparavant. Regrettait des opportunités jamais imaginées et aujourd’hui à jamais manquées. Elle n’avait pris conscience de sa liberté que le jour où elle avait été drastiquement réduite, de tous ces choix, tous ces possibles, qu’au moment où elle avait perdu la possibilité de les réaliser.

« Si j’étais ailleurs. »

Le monde au-delà du Cercle était plus vaste, il s’étendait bien au-delà de la Chantrie à laquelle elle comptait dédier sa vie, de la famille à laquelle elle avait été arrachée. Elle n’avait jamais envisagé de voyager, avant : elle n’avait pas l’âme aventureuse comme ce cousin qui rêvait sans cesse d’horizons lointains. Cependant, elle devait avouer que maintenant que ce droit lui était retiré, il lui était arrivé de regretter tous ces lieux qu’elle ne pourrait jamais voir.

Quand Messer Vaël parle d’un ailleurs, a-t-il un endroit précis en tête ?

Elle s’entendit formuler son interrogation à l’instant même où l’enchanteur ouvrait la bouche :

— C’est que tu aimes vraiment l’eau ou que tu n’oses pas ? Cette carafe était ma dernière, si tu veux boire je n’ai pas mieux à t'offrir.
— Oh, merci.

Répondant à l’invitation implicite, elle se servit un verre avant de le porter à ses lèvres. Elle ne s’y connaissait pas assez en vin pour le trouver autre chose que « bon ».

— Ça vous a pris du temps, d’accepter tout ça ?

Elle ne précisa pas ce ça. Ce que contenait ce petit mot, il saurait le comprendre.


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« Je voulais devenir sœur. Je ne me souviens pas avoir eu envie d’autre chose, » murmure-t-elle comme un secret, le faisant sourire.

Le réveil a dû être bien violent, si elle n’a jamais eu d’autre envie – lui n’en avait jamais manqué, alors il n’avait pas eu de mal à s’en trouver de nouvelles au Cercle. Mais abandonner son seul rêve ? Un peu triste.

« Sans blague ? Je ne m'en serais jamais douté. »

Sa foi est comme un étendard qui échauffe autant qu’il apaise – dans son cas, le premier est absolu – et qui la définit plus que tout, hormis peut-être ses insomnies. Un livre ouvert, à première vue aussi fin qu’un livret, si clair jusqu’à ce qu’on remarque les trente briques qui forment le tome deux. Sûrement n’ont-ils même pas fait le tour ce soir, et il accède seulement aux annexes que leur rivalité lui interdisait jusqu’à ce soir ; aux pages blanches qu’il est libre d’explorer sans les percer d’une plume trop acérée, plus précisément, car il a l’impression de savoir assez du passé mais bien peu du futur.

Il est trop tôt, et trop tard selon le soleil, pour savoir s’il en a envie ou s’il préfèrera tout oublier demain, mais la possibilité d’un avenir de paix est… plaisante, presque.

Et vous, votre ailleurs ? se perd dans le vin assaisonné de soulagement : il en a imaginé des ailleurs, s’il était né dans le Clayrac, si on l’avait envoyé à Montsimmard… Aucun n’a retenu son attention bien longtemps hormis l’ailleurs à dix minutes de marche, au Palais de sa famille. S’il devait absolument y avoir une uchronie qui l’intéresse, ce serait celle-ci, même si elle non plus ne vaut pas son Cercle.

Son gout pour le vin, peut-être inattendu, ne le choque plus – il est satisfait que quelqu’un l’apprécie avant qu’il tourne.

« Ça vous a pris du temps, d’accepter tout ça ? »

Et moi, quand l’accepterai-je ?

La réalité, les avertissements, un encouragement ? Tout en un ?

« Une fois mon premier vrai sort réussi, pas plus de cinq minutes. » Il suffit de trouver une graine de joie et tout devient plus tolérable, si on veut quitter le malheur – il n’a jamais cédé au pessimisme, mais ce premier sort avait marqué le tournant vers le véritable amour de magie, plus que la cohabitation – un récit qu’Isbeil ne comprendrait sans doute pas et qu’il ne partagera avec personne, jamais. « Les premiers mois » premières semaines « ont été difficiles, mais il suffit d’accepter… » Il faut accepter ce qu’on est pour l’accepter. Il faut accepter qu’on doit l’accepter. Cheminement inexprimable tant il s’est fait naturellement. « Tout le monde s’y fait un moment ou un autre, conclut-il, même si j’ai fait en sorte de voir le mien arriver tôt. »

La pénombre s’est faite pendant leur échange et il hésite à allumer quelques bougies – seulement pour cela il faudrait quitter son fauteuil, parce que la dernière fois qu’il a essayé de le faire par magie… Cela en vaut-il vraiment la peine ?
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Les mots de Lachlann étaient comme une lueur d’espoir et d’optimisme dans la chambre assombrie depuis la fuite du soleil. Isbeil pouvait se contenter de cette réponse pour ce soir, même si elle n’était pas sûre de le croire. Seul le lendemain dirait si le mage avait réussi à la convaincre. En attendant, elle avait eu son lot de tracas pour la journée et ne trouvait plus la force de s’inquiéter.

— Alors je prierai pour ce moment, se contenta-t-elle de répondre.

Elle détailla l’enchanteur. La douleur n’accablait plus les traits de son visage qui avait retrouvé son expression habituelle : flegmatique, mais sans la froideur qu’elle y avait souvent lue au cours de ces dernières années. Il lui sembla qu’ils avaient tout les deux atteint un état d’apaisement relatif. Au prix d’un effort commun, ils s’étaient enfin hissés sur la berge. Les flots tumultueux étaient encore proches, leur fracas s’attardait encore dans ses oreilles, et peut-être mettraient-ils encore un peu de temps à s’en éloigner, à se mettre à l’abri de toute rechute, mais le répit restait bienvenu.

Son observation minutieuse de la physionomie de son interlocuteur lui permit de remarquer le rapide coup d’œil qu’il accorda aux bougies posées ici et là.

— Voulez-vous que je les allume ?

Il lui semblait bien avoir aperçu une boite d’allumettes parmi tout le fatras jonchant le bureau du mage, et elle en était la plus proche. Elle se leva et s’en saisit sans avoir à déranger la moindre feuille. Alors qu’elle enflammait la mèche de la chandelle la plus proche de la fenêtre, son regard dériva vers le velours sombre du ciel nocturne, et plus particulièrement sur ses minuscules ornementations lumineuses.

— On voit bien les étoiles ce soir. J’aime les regarder, même si je n’arrive jamais à reconnaître les constellations. Et vous ? le questionna-t-elle tandis qu’elle finissait d’apporter dans la petite pièce une clarté douce et vacillante.

Elle prit soin de reposer la boite là où elle l’avait trouvé avant de se rasseoir. L’intérêt éclairait son regard plus efficacement que les flammes qu’elle venait de produire, et elle se laissa emporter par lui sans s’en rendre compte.

— Les histoires qui se rattachent à certaines sont fascinantes. Un des livres de la bibliothèque en compilent quelques unes. Bleu, avec les astres sur la couverture. Vous l’avez lu ? Vous en avez peut-être une préférée ?

Son entrain mis fin au temps des éprouvantes confessions, et ouvrit la porte à des sujets plus légers.  Elle écouta avec intérêt les réponses de l’enchanteur Vaël, répondit aux siennes... Une conversation facile, presque agréable.

Le corps de l’apprenti se fit de plus en plus pesant, chaque phrase la voyant s’enfoncer un peu plus dans le fauteuil moelleux. L’avait-elle toujours trouvé si confortable ? Isbeil réprima un bâillement. Il n’était pas si tard, mais ses crises de larmes successives, toutes ces émotions trop longtemps contenues et soudain déversées, l’avaient épuisée. Ses paupières papillonnaient contre sa volonté, lourdes, si lourdes… Sa lutte pour de garder les yeux ouverts se fit de moins en moins fructueuse, jusqu’à devenir totalement vaine. Juste quelques secondes…


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Il soupire. Prier n’est pas la solution, ne l’est jamais – c’est ce qu’il essayait de lui faire comprendre, mais l’échec ne l’étonne pas, entre leur longue tradition de malentendus et le zèle d’Isbeil. Une lueur d’espoir suffira pour l’instant, même si elle n’est pas prête à se lancer à sa poursuite.

« Vous voulez que je les allume ?
– Je sais encore allumer des bougies tout seul, miss Byrne. »


Rappel de sa place, peut-être inapproprié après leur conversation mais il officialise mieux que tout visage serein ou illumination symbolique le retour à la normalité, aux personnes qu’ils sont censés être : un enchanteur supérieur et une jeune fille qui n’a pas à faire comme chez elle dans la chambre qui ne l’accueille que sur un malentendu.

Il fronce les sourcils avant même que la lueur ne déchire la pénombre tranquille en la voyant s’emparer malgré tout des allumettes. Son bureau est sans danger, couvert de papiers sans intérêt, mais l’agacement qui accompagne Isbeil depuis si longtemps ressurgit entouré de « et si ». Qu’elle se sente à l’aise est certainement une bonne chose, mais au détriment de son empire ? Il la fixe sans faire de commentaire – elle se charge juste des tâches ingrates, et la voir évoluer si gracieusement est malgré tout un changement agréable de l’inertie. Que cela se reproduise et il se plaindra, mais ce soir un geste bénin peut peut-être se pardonner.

« On voit bien les étoiles ce soir. J’aime les regarder, même si je n’arrive jamais à reconnaître les constellations. Et vous ? Les histoires qui se rattachent à certaines sont fascinantes. Un des livres de la bibliothèque en compile quelques-unes. Bleu, avec les astres sur la couverture. Vous l’avez lu ? Vous en avez peut-être une préférée ? »

Oh, le bel ouvrage violet ?

Les constellations n’ont jamais été ni son point fort, ni son sujet préféré. Des histoires d’hommes montés au ciel, pour des raisons et par des moyens similaires et lassants. En lire une, c’est les avoir toutes lues, et si elles font de bons contes pour endormir il n’y a jamais trouvé d’intérêt passé l’enfance. À quoi bon inventer si ce n’est ni original ni instructif ? (Et il s’est renseigné. Oh oui, il s’est renseigné, au cas où certaines ascensions seraient réalisables, certains passages secrets réels… Que des fantaisies sans base.) Il ne connait pas le livre dont elle parle, et hésite à lui accorder crédit – elle lit en boucle des cantiques, après tout, qui sait si elle est bonne juge… Mais les cantiques ont une certaine poésie qui les excuse, et une aura qui protège leurs lecteurs. S’y attacher n’est pas un mal inhérent. Peut-être qu’il donnera une chance à ce livre, dernière tentative d’approcher l’astronomie moins scientifique…

Ils échangent encore un peu sur les histoires en question, même si leurs connaissances sont si éloignées qu’elles font presque deux mondes – les histoires d’Isbeil et ce qu’il a retenu de son professeur. Plutôt que s’intéresser aux origines des constellations il aimait imaginer la vie des étoiles au ciel, petites boules lumineuses qui se personnifient encore moins bien que les pièces d’échecs, et même s’il en a tout oublié c’est suffisant pour une conversation tranquille.

Les répliques se font plus éparses, et malgré l’heure pas si tardive il n’a pas envie de se lever et continuer la journée. Isbeil doit être du même avis, puisqu’elle finit par céder à la fatigue et s’endormir là, dans son fauteuil, si vite qu’il n’a pas le temps de la renvoyer dans sa chambre.

« Il est beau le fantôme insomniaque… »

Il réprime un soupir en se levant chercher une couverture dont il la couvre rapidement. Qu’elle dorme, après tout… Il parcourt la pièce du regard, s’assure qu’il n’y a rien de plus compromettant que la broderie, et souffle les bougies avant de rejoindre son lit, vêtu de son attirail de nuit le plus présentable. La situation a de quoi gêner tout le monde, mais hors de question de s’imposer une nuit blanche pour ça. Regretter de ne pas l’avoir réveillée sera un problème (un de plus) du Lachlann de demain.
Isbeil Byrne
Isbeil Byrne
Apprentie du Cercle
Apprentie du Cercle
Isbeil Byrne
Personnage
Illustration : Post Tenebras Lux

Peuple : Humaine
Âge : 20 ans
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Noblesse havenoise (Corintamh, Marches Libres)
Occupation : Apprentie mage
Localisation : Cercle de Starkhaven (généralement à la bibliothèque ou dans la chapelle)
Pseudo : Talasi
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : The Inner Sun by Anndr (avatar) | Megan Rieker (illustration) | Adamant (signature)
Date d'inscription : 10/10/2021
Messages : 541
Autres personnages : Yara
Attributs : CC : 10
CT : 10
Mag : 14
End : 13
For : 10
Perc : 12
Ag : 12
Vol : 14
Ch : 14

Classe : Mage niveau 1
Sorts : Feu follet magique : invoque une boule lumineuse inoffensive
Soin : guérit la cible par contact (+14 PV)
Bouclier spirituel : +2 de défense magique

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t447-isbeil-byrne
Au Cercle de magie de Starkhaven, une apprentie se réveille en sursaut.

Ce n’est pas un mauvais rêve qui l’a sorti du sommeil, mais une impression d’étrangeté, qui perdure même après que ses yeux se soient ouverts. Il lui faut quelques secondes pour réaliser qu’elle ne se trouve pas dans son dortoir, quelques-unes de plus pour se remémorer les évènements de la soirée.

Elle se redresse si brusquement que c’est un miracle qu’elle ne fasse aucun bruit. La jeune fille se lève silencieusement, replie la couverture avec soin tout en observant la silhouette endormie sur le lit. Il ne faut pas la réveiller, alors elle gagne la porte sur la pointe des pieds, en retenant sa respiration.

Une fois la porte refermée avec précaution, le fantôme remonte les couloirs silencieux d’un pas rapide. Il faudra attendre quelques heures avant que l’aube ne colore le ciel de teintes pastelles, aussi, lorsqu’elle arrive, enfin à destination, seuls de légers ronflements l’accueillent. Si certains ont remarqué son absence, ils n’en parleront pas. Isbeil Byrne est connue pour ses insomnies, elle aura simplement hantée les rayons de la bibliothèque, encore une fois. Dans quelques heures, elle se réveillera au milieu des autres étudiants, et ce sera comme si rien d’anormal ne s’était passé, du moins en apparence.

Car en réalité, un bouleversement inattendu l’empêche bel et bien de fermer l’œil. Que vient-il de se passer ? La question tourne en boucle dans sa tête, bientôt remplacé par une autre, tout aussi perturbante : Et maintenant ?

Elle n’en a aucune idée.
Fin du RP


"Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière."
 
Indiscrétion et sincérité - Isbeil Byrne 9zuy
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