Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre IV
Date du sujet 11 auguste, 5:13 des Exaltés.
Participants Loina & @Aerontus Nepos
TW Aucun
Résumé Après avoir tergiversé, Loina se décide enfin à retaper quelques maisons de Clayrak pour en faire des abris pour les orphelins du quartier. Elle sait qu'elle a eu des bienfaiteurs mais ne les connait pas tous et ne soupçonne pas qu'Aerontus Nepos, qui vient d'arriver, en fait potentiellement partie.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>11 auguste, 5:13 des Exaltés.</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t2193-un-pas-apres-l-autre-une-brique-apres-l-autre">Un pas après l'autre, une brique après l'autre...</a></li></ul><p><u>Loina & Aerontus Nepos</u> Après avoir tergiversé, Loina se décide enfin à retaper quelques maisons de Clayrak pour en faire des abris pour les orphelins du quartier. Elle sait qu'elle a eu des bienfaiteurs mais ne les connait pas tous et ne soupçonne pas qu'Aerontus Nepos, qui vient d'arriver, en fait potentiellement partie. </p>[/code]

Elle avait tenté. De ne pas y réfléchir plus que de raison. De ne pas se dire qu’elle pourrait venir en aide à ces satanés orphelins qui faisaient maintenant partie intégrante de sa vie. Bien plus qu’elle n’était prête à le reconnaitre en tout cas. Mais, force était de constater que ça avait été un échec cuisant. Que de voir des gamins dormir dans les rues, que de croiser certains visages amaigris, que tout ça pesait sur sa conscience et la mettait en colère.

Certains – fort désagréables – auraient pu dire que ça l’avait rendue plus revêche que d’habitude. Mattie s’était contentée de l’observer en silence, sachant pertinemment qu’il fallait juste du temps à la naine. Quelques jours, quelques semaines. Peu importait au fond. Tant que ça venait d’elle. Et qu’elle choisissait de faire ce qu’elle voulait vraiment.

Et, brusquement, elle s’était décidée. Mattie et le trio de chenapans sur ses talons, elle était allée explorer les maisons à moitié en ruine et abandonnées à quelques rues à peine de sa propre auberge. Une grimace à l’exploration des lieux, alors que Bianca réfléchissait aux meilleurs moyens de grimper à l’étage, qu’Iva faisait un constat peu glorieux des lieux et que Joe tentait vaguement de faire un plan de la maison, elle avait tout de même fini par lâcher quelques pièces à son propriétaire, plus qu’heureux de se débarrasser du taudis.

La naine avait bien évidemment ignoré le sourire de Mattie, alors qu’elle avisait l’endroit, les poings sur les hanches et les pieds bien campés sur le sol crasseux. « On va d’voir s’retrousser les manches. T’auras plus de moment d’libre, j’te le dis ! » Une main posée sur son épaule et la voix chantante de la brune avait retenti entre les murs délabrés. « Je sais que tu es capable de tout. Et puis, je suis sure qu’on aura plus de petites mains qu’on l’imagine. » Loina avait vaguement grogné en réponse.

Mais évidemment, Mattie n’avait pas tort. Comme toujours.

C’est bien pour ça qu’elle se retrouve, des jours plus tard, à renifler alors qu’elle avise les quelques habitants qui ont décidé de l’aider aujourd’hui. Certains sont payés, d’autres non. La plupart attendent surtout le ragoût et les miches de pain à la fin de la journée. Et la bière, qui coule à flot bien entendu. Un vrai gouffre financier, qui ne manque pas de faire râler la naine quand elle aligne les chiffres le soir venu. Mais pour le moment, elle s’en sort plutôt bien. Mieux que prévu. Certains ont même mis la main à la bourse et lui ont donné quelques pièces. Elle s’y attendait, en partie en tout cas. D’autres l’ont passablement surprise, mais elle s’est bien gardée de le dire.

Et, évidemment, elle a évité de demander à ses chenapans d’où viennent les pièces qu’ils ramènent avec tout le sérieux du monde. Ils savent que cet endroit, s’il n’est pas pour eux, aura toute son importance dans le quartier. Pour les autres enfants qui eux, n’ont nulle part où dormir. Le trio, lui, a gagné depuis longtemps sa chambre au-dessus de l’auberge, mais ils sont bien conscients d’être chanceux.

Une brique dans la main, Loina est plongée dans ses réflexions. C’est fou comme on peut devenir débrouillard quand nécessité fait loi. Elle sait maintenant monter des murs, passer de la chaux sur le sol et tout un tas d’autres joyeusetés dont elle se serait bien passée en vérité. Et, alors qu’elle songe à attaquer ce mur qui ne se construira pas tout seul, voilà Bianca qui se précipite vers elle. Pieds nus et la tresse que sa grande sœur lui a fait totalement défaite, elle agite les mains en direction de la naine. « Hé, j’te vois. Calme-toi. » Comme si le contraire était possible. « Respire gamine. S’passe quoi ? » Une grimace en réponse et voilà Bianca qui montre la ruelle. « Y a un type ! Dehors ! Il est habillé TROP bizarrement ! Il veut voir un responsable ! Y a Iva qui veut lui parler ! » Hum. Mauvaise idée ça.

Reposant la brique, voilà la naine qui sort, la mine dubitative, s’arrêtant pour fixer la silhouette non loin. Iva fait effectivement face à l’inconnu, plus sérieuse que jamais, une feuille entre les mains. « Vous lui voulez quoi ? Et vous êtes qui ? » Ah, l’aplomb de ces enfants ne cessera jamais de l’épater.

Qu’il est bon d’aider son prochain miséreux. Ce prochain qui demeure dans la poussière si radine, ce prochain que personne n’ose regarder. Après tout, qui daigne se préoccuper de ces petites gens, nous dont la fortune nous dégouline des doigts ! Et surtout, qui daigne se préoccuper de ces voyageurs déboussolés qui enflent les faubourgs de Starkhaven en une tumeur plus désagréable que pitoyable !

Pourtant, chaque chose en son temps, car qui veut aider tout le monde n’aide personne. Telle est la cruelle loi de l’existence humaine. Je procède donc par étapes, aidant ce prochain de la façon la plus appropriée : l’argent. L’argent est le cadet de mes soucis, donc un petit peu par-ci, un petit peu par-là, les petites gens reconnaissent le geste et m’en remercient : quant à moi, cette main que je tends permet aux bourgeons de fleurir. Quels bourgeons ? Les bourgeons politiques, bien entendu. J’occupe la fonction d’ambassadeur, et non de bon samaritain. Je laisse ce bien laborieux passe-temps à Amadeus, qui maîtrise davantage l’art de la gentillesse que moi-même.

Accompagné de Rahim, mon garde du corps, je sillonne les rues de Clayak en quête de ce premier palier. Qu’il me tarde de voir quelles splendides fleurs se sont développées après maintes et maintes entretiens et arrosages. C’est bien Amadeus qui m’a parlé de cette naine qui œuvre pour offrir aux orphelins un toit sous lequel vivre, dans ce misérable quartier. Une action des plus louables parmi tant d’autres qui se propagent dans la Cité des Princes, mais ce n’est pas ce fait qui a captivé mon attention et a porté ma main à mes pièces. Un détail des plus intrigants, qu’il me tarde d’explorer.

Nous arrivons donc devant ce qui ressemble à des travaux bien aboutis. Quelle force de conviction. Il faut avouer que c’est admirable. J’observe avec une certaine attention, non sans manquer les regards des moins désintéressés se planter sur ma personne. Après tout, me voilà, représentant du puissant imperium, au cœur de la misère et du rien, un oasis en plein désert.

Je sens les réflexes de Rahim se crisper. Je tourne alors la tête pour apercevoir une enfant à la crinière de feu qui plante ses deux pieds devant nous. En voilà une belle occasion de se renseigner.

- « Bonjour. Je suis à la recherche de la responsable de ce bien colossal chantier pour lui adresser quelques mots. Tu ne l’aurais pas aperçue, par hasard ? »
- « Vous lui voulez quoi ? Et vous êtes qui ? »

Un bref regard vers Rahim me fait comprendre que son attention est ailleurs : c’est alors que je remarque la présence d’une femme – d’une naine – qui se dirige vers nous. Eh bien, il semblerait que les choses soient des plus rapides. Cela m’arrange : il vaut mieux ne pas s’attarder, par ici. J’adresse un sourire à la jeune tête brûlée, avant de répondre.

- « Un bienfaiteur. »

Chose étrange à entendre de la part d’un serpent tévintide, ou d’un fortuné, je conçois. Cependant, mes intentions ne sont emplies que de bonnes choses, et la responsable d’un tel labourage urbain le comprendra bien assez vite. Si ce n’est guère déjà le cas avec mon soutien des plus discrets, mais appréciés.

Lorsque la dénommée Loina s’est davantage rapprochée de nous, je l’interpelle déjà d’un geste calculé de la main, avant d’aller à sa rencontre.

- « Bonjour, j’imagine que vous êtes Loina ? Je suis Aerontus Nepos, ambassadeur. »

Dans le cas où elle confirme son identité, je poursuis dans mes propos, les plus concis qui soient.

- « Je vois que vous êtes occupée, je ne vous dérangerais guère longtemps… J’ai suivi votre projet de grande envergure depuis quelques temps déjà, vous savez ; je pense même en être le principal financeur, si j’ose ainsi m’avancer. Je voulais voir son avancée de mes propres yeux, et m’entretenir avec vous en privé un maigre instant. »

Et bientôt commence la distribution des cartes.

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.

Les références pour la tenue d'Aerontus en image :

Elle a beau avoir pris le temps de la réflexion pour se lancer dans ce projet, Loina est bien consciente des nombreux écueils que ça implique. Que ce soit le résultat final ou encore le fait ce genre de constructions pourra réellement faire la différence… dans le fond, est-ce qu’elle ne fait pas ça pour se donner bonne conscience ou quelque chose du genre ? Pour pouvoir se dire, le jour où tout s’effondrera réellement, qu’elle, au moins, a tenté d’agir ? Difficile à dire, surtout qu’elle n’aime guère partir dans ce genre de réflexions. Cela remue trop de choses en elle, que ce soit sur son passé ou son présent. Et puis, elle a du mal à oublier ses échanges avec Aethra, sur le fait de gagner de l’argent grâce à ça et d’avoir de quoi fuir si besoin.

Trop de questions sans la moindre réponse qui pourrait la satisfaire. Trop de flou dans un avenir qui, autant être honnête, s’annonce tout sauf rose. Mais elle essaie, aussi butée qu’une naine puisse l’être. Peu importe le résultat final en vérité. Tout de même, elle a parfois envie de balancer cette brique et de partir jouer aux dés avec ses amis. Ce serait plus simple et moins risqué.

Et, plongée dans ses réflexions, elle ne s’attendait guère à de la visite. Ou, tout du moins, à ce genre de visite. Réprimant un sourire face au comportement d’Iva, elle garde tout de même ses distances un instant, repérant que l’étranger, à l’accoutrement bien trop inhabituel pour passer inaperçu, n’est pas seul. Probablement quelqu’un pour veiller à sa sécurité. Ce qui fait de lui quelqu’un d’important. Ou de riche. Voire les deux. Ce qui fait de lui surtout quelqu’un d’intéressant, autant être honnête.

Iva relève le museau face à l’homme. « Un bienfaiquoi ? C’est quoi cte chose ? » Pas le temps d’en dire plus que Bianca s’est jetée entre les jambes de sa sœur pour souffler, telle la connaisseuse qu’elle n’est pas. « J’adore vos souliers ! Ca doit être confortaaaable ! Et tout doux ! » Elle bat des cils, admirative, alors que la naine finit par se rapprocher davantage, interpelée par le signe que lui a fait l’homme. Les deux gamines suivent, sans la moindre discrétion, chuchotant entre elles et détaillant la tenue de l’inconnu avec curiosité.

Sourcil levé, c’est un brin surprise qu’elle accueille la présentation de l’ambassadeur. Il faut dire qu’elle n’a guère l’habitude de croiser le haut du panier, encore moins dans ce coin de la ville. Alors, qu’il soit là a quelque chose de véritablement improbable. « Ambassadeur ? » Un sifflement lui échappe, avant qu’elle n’ajoute, non sans une œillade amusée. « J’me disais bien que vous étiez inhabituel dans l’décor. » Elle aurait pu dire bien pire mais, dans l’immédiat, elle a plutôt hâte de savoir ce qu’il a en tête. Un bref haussement d’épaule quand il souligne qu’elle est occupée. « Comme tout l’monde ici. L’oisiveté, on connait pas trop si on veut vivre conv’nablement. » Question de survie même. Moins on en fait, moins en aura à la tombée de la nuit. Mais c’est peut-être une façon de faire qui lui est étrangère. « Z’êtes de quel coin ? »

Elle a tout de même un temps d’arrêt quand il continue. « … c’est vous qui nous avez filé tout ça ? » La naine n’a guère prêté attention, au départ en tout cas, à qui fournissait quoi. Tant qu’il y avait du matériel ou de quoi en acheter, elle s’en satisfaisait sans se poser de question. Après tout, ne pas savoir lui permettait d’ignorer les éventuels engagements qu’elle aurait à tenir après, quand les logements seraient habitables. Un bref regard en arrière, quand il dit être venu pour voir son avancée. « Alors… vous en dites quoi ? » Elle n’est pas peu fière du résultat, surtout vu leurs moyens. Et elle n’a pas besoin de son assentiment. Pas vraiment. Un peu quand même.

… difficile de savoir.

Quant au reste, elle lève un sourcil. « Vous voulez m’causer ? Pourquoi ? » Poings sur les hanches, alors qu’elle se sent un brin sur la défensive, prête à voler dans les jolies plumes de l’ambassadeur, tout bienfaiteur qu’il puisse être.