Type de RP Solo
Chapitre concerné Chaptire 4
Date du sujet 12 Voiréale, 5:13 des Exaltés
Participants @Rita Aelesia, Felipe Rubio (PNJ)
TW Frapper quelque chose comme méthode thérapeutique
Résumé Un moment seul pour Rita, qui ne sait pas comment soigner sa douleur.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>12 Voiréale, 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="LIEN DU RP">Discussion avec un parent absent</a></li></ul><p><u>@"Rita Aelesia"</u> Un moment seul pour Rita, qui ne sait pas comment soigner sa douleur.</p>[/code]

NB : ce solo prend place un jour après le RP commun, Que ton sang teigne les pétales de la rose.

La lune s’efface doucement, et le soleil prépare son entrée. Tout est froid, tout est calme. Les fêtards sont au lit, les lèves-tôt aussi. Un moment de rien, où tout semble s’arrêter.

C’est dans cette cour solitaire du Cercle de Magie de Starkhaven que Rita Aelesia décide de s’entraîner. Le mannequin en bois usé récupère les coups de poing d’une Templière qui n’a pas trouvé mieux pour digérer les évènements de la veille. De la semaine dernière.

Des années passées.

Elle est folle de rage, alors elle frappe le mannequin. Elle se sent bien seule, alors elle frappe le mannequin. Elle respire le doute, alors elle frappe le mannequin. Elle se sait coupable, alors elle frappe le mannequin. Elle veut des réponses, alors elle frappe le mannequin.

Elle ne sait comment deuiller. Alors, elle frappe le mannequin.

L’aube embryonnaire comme seul témoin.

Tout du moins, le croit-elle.

Felipe Rubio, Chevalier-lieutenant du Cercle d’Antiva, décide de lui communiquer sa présence, appuyé contre un pilier surplombant la pelouse d’à peine deux marches, tout juste dans sa périphérie.

« Qu’est-ce que tu veux, Felipe. »
Elle n’a pas envie de lui parler, alors elle frappe le mannequin. Rubio ne s’en gêne pas : il sait à qui il parle.

« Je m’inquiète pour toi, Aelesia.
— Je suis heureuse de l’apprendre, mais suis dans le regret de t’informer que tu as quelques années de retard. »
Rubio soupire. Sur ça, il sait qu’elle a raison.

« Je vois. J’ai donc raison de supposer que tu souffres.
— Que je souffre ? »
Il a enfin réussi à lui faire décrocher les yeux du mannequin. Le regard indigné et meurtris n’est pas beau à voir.

« J’ai dévoué toute ma vie adulte à l’Ordre des Templiers, et il me crache à la gueule à chaque opportunité. Le Créateur seul saura te dire ce que ça fait. »
Ce qu’il dit est irrecevable, alors elle retourne frapper le mannequin.

« Et c’est au nom de cet Ordre que je viens te présenter des excuses formelles. Tu avais besoin de nous, et nous n’avons su le percevoir. »

…Des excuses ?

Oui. Des excuses. Pour la première fois, des excuses. Elle n’avait jamais imaginé en recevoir, pourtant quelque chose en elle hurlait qu’elle en avait besoin. Alors, surprise, elle baisse ses poings tremblants, et une porte s’ouvre.

« Vous n’étiez pas là, quand j’étais confuse. »

Au loin, le torrent d’émotions arrive. Enfin, quelqu’un qui semblait prêt à écouter.

« Ni quand j’avais peur de commettre un mal impardonnable. »

Les pensées se bousculent pendant qu’elle fixe le sol. Pourtant, les mots viennent facilement.

« Ni quand j’étais dévastée d’avoir tué. »

La rosée tombe de ses yeux.

« J’ai voulu comprendre, et vous m’avez punie. »

Enfin, elle se tourne vers son ainé. Elle veut voir ses yeux quand elle lui avoue l’inavouable, lui montrer les siens quand elle a tant à pleurer.

« Et puis, j’ai arrêté d’entendre la voix d’Andrasté quand je priais, et je me suis retrouvée seule. »

Rubio reste droit. Il sait que s’il n’accueille pas ce visage ruisselant dignement, ce sera la fin. Pourtant, il lui reste une question.

« Est-ce que c’est plus dur depuis qu’elle—
— Et je jure devant le Créateur, Felipe, que si tu oses prononcer son nom devant moi, je te ferai goûter la terre au moins aussi bien que quand tu m’as empêchée d’aller donner à Carmen la gifle qu’elle mérite. »

Et la revoilà, se dit-il. La fureur indignée d’Aelesia, implacable. Il l’a déjà vue la veille. Mentionner Myhr était une impasse, alors qu’il sait pertinemment que cette plaie béante est le plus grand catalyseur de malheur qu’il soit.
Car oui, lui aussi sait. Tout se sait, dans un Cercle.

Est-il vraiment trop tard ?

« …Très bien. »

Il descend les deux marches qui le sépare de la cour, entre dans l’arène de la lionne gémissante, pour ramasser calmement deux lames en bois de la caisse à outils.

Rita regarde celle qu’il lui lance, confuse. En face d’elle, un Templier à la posture digne.

« Aucun artifice. Toi et moi. Essaie de me mettre à terre. »

Incrédule, elle fixe son adversaire. Puis, après une pause tremblante, elle se jette sur lui.

Rugissante. Aveugle.

Un pas de côté et une posture défensive classique dévie son attaque, et il lui porte son genou au ventre. Elle recule, titubante.

Tu sais mieux faire que ça, Aelesia. je l’ai vu.

Une autre jetée à l’abandon sur Rubio, et il décide de venir rencontrer sa lame. La force de la lionne lui impose de renforcer ses appuis, à deux doigts de céder.

Il décale son poids, la laissant s’emportant dans son élan, et la pousse.

À terre. De nouveau.

Vaincue.

« Rita Aelesia, tu n’es actuellement pas en état de servir ton Ordre. Sous mon autorité en tant que Chevalier-Lieutenant, je te place en congé à partir d’aujourd’hui, pour une semaine, pendant laquelle je t’invite à retrouver tes capacités. »

Pas un mot en retour, pas un regard.

« Également, sous mon autorité en tant que Chevalier-Lieutenant, je prolonge ce congé d’une deuxième semaine. Considère cela comme des réparations pour la manière dont l’Ordre a pu te faillir par le passé. »

N’attendant confirmation, il range son épée et quitte la cour.

Derrière lui, un petit tas de sanglots contre l’herbe humide.