Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 4
Date du sujet 10 Auguste 5:13
Participants @Miche – @Hector de Grandbois
TW alcool
Résumé Miche doit prendre un peu de temps pour se reposer suite aux récents événements. C'est à ce moment que Hector l'avait invité à boire un verre aux Plinthes mousseuses, au Chowconer, la première d'une belle série.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>10 Auguste 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">C'est pas l'homme qui prend la bière, c'est la bière qui prend l'homme</a></li></ul><p><u>Miche, Hector.</u> Miche doit prendre un peu de temps pour se reposer suite aux récents événements. C'est à ce moment que Hector l'avait invité à boire un verre aux Plinthes mousseuses, au Chowconer, la première d'une belle série.</p>[/code]

Du repos. La patronne a commandité du repos. C’est dans ce même vent que la voile griffonnée est revenue dans les parages. Heureuse coïncidence ? Sûrement, mais heureuse tout de même. Hector m’avait invité à boire un coup aux Plinthes mousseuses, et c’est aux Plinthes mousseuses que nous retournons aujourd’hui.

La soirée commence à pointer le bout de son nez. Cheveux à peine brossés, les cernes qui ombrent les yeux, on sent que j’ai passé une charmante nuit, comme toujours. Mais je ne m’en formalise pas – je n’en ai pas l’énergie –, et me dirige dans le Chowconer, vers la petite taverne où nous nous étions donné rendez-vous la dernière fois. Je passe la porte sans plus de cérémonie, balaie la salle d’un regard : l’avantage, c’est que c’est une petite taverne qui se fond dans la masse hétéroclite de ce quartier. Il y a donc suffisamment d’espace, mais pas tant de clients que ça. Suffisamment pour se garder à flots, sans pour autant souffrir de trop de déboires. Et étrangement, une taverne peu animée me fait un bien fou – après tout, ne cherche-t-on pas l’inverse quand on sort boire à une taverne ? Ou alors ça y est, je me fais déjà trop vieux.

C’est là que j’aperçois Hector, sa large silhouette recroquevillée autour d’une belle pinte scintillante. Hector, qui m’avait invité à boire un coup, et dont j’avais accepté la compagnie. Deux grands gaillards balafrés qui ne pipent pas mot et aux réponses évasives, ou dénuées d’intérêt.

Me rapprochant de lui, je tends la main pour le saluer d’une ferme poignée.

- « Alors, ça commence la nuit sans moi ? »

TW : Vulgarité & Alcool

« Spffffrrrrrrrttttt... »

Un regard se tourna en entendant le géant se dégonfler en observant sa pinte. La journée fut éreintante, le matin il avait fallut visiter quelques endroits moisis, afin de vérifier si tout allait bien, l'après-midi, il avait patrouillé sans but dans quelques rues de la ville. Une journée bien loin de l'action, à écouter quelques vieillards se plaindre d'avoir un poulet contaminé par l'engeance, affirmant avec conviction ses théories, alors qu'il était plutôt simple à voir que l'animal était mort tué par une bête interrompue dans sa chasse. Drôle de spectacle que celui qui en suit, le vieillard se plaint, puis semble choqué lorsque le géant lui répond avec un tact impeccable que...

« Ta merde s'est faite croquer par un animal qui a faim vieille carcasse, alors va plutôt les enfermer dans un bâtiment plutôt que de venir me faire chier avec ça. »
« Et tu t'étonnes que son fils ait voulu te frapper ? »
« J'ai pas dis que j'étais étonné, mais que lui était stupide. Sérieusement, le machin aurait probablement pas réussi à cramer sa poule. »
« Pas certain que c'était quand même le meilleur choix Hector. »
« Ca va, il s'en remettra, il a un deuxième bras. »

Le tenancier hausse les épaules puis repart. Le boucher retourne à sa table, cette nuit il a invité un autre grand gaillard à le rejoindre, histoire de partager quelques pintes avec autre chose que les pécores poivrots qu'il fréquente souvent. Celui-ci avait déjà vu de l'engeance, ça il en était sur puisqu'ils étaient ensemble sur la route lorsque les bestioles avaient attaqués. Le garde porte sa bière à ses lèvres, avalant une bonne gorgée avant de la reposer sur la table. Depuis quelques temps il se perd à se poser des questions pour lesquelles personne ne lui offre de réponse, du coup il boit pour les trouver. Malheureusement jusqu'ici sa quête de fouiller tous les fonds de choppes ne fut pas fructueuse. Bien évidemment, le garde est loin de se décourager et maintient ce marathon. Chaque matin semble un peu plus difficile que le précédent, bien peu de personnes semblent réellement avoir des choses intéressantes pour lui en cet instant, alors il espère simplement que demain lui offrira quelque chose pour l'intéresser un peu plus, comme une sortie à combattre quelques engeances, ça fait trop longtemps que son épée est enfermée dans cet étroit fourreau. Il pose son regard sur son outil, présent sur la table également. Difficile de rater Hector en cet instant, le tabard de la garde des ombres, la grande épée, certains pourraient s'imaginer qu'il était prêt à partir en mission. En vérité il avait eu la flemme de déposer son arme à la commanderie. Il est surprit par la voix de son camarade de boisson, il se redresse puis lui serrer la main avec force.

« Tu prenais tout ton temps, fallait bien que je commence sinon l'établissement allait fermé. »

Il arborait un petit sourire narquois. Il relâcha son camarade puis s'enfonça dans sa chaise, enlevant son arme de la table pour la déposer par terre. Par la suite sa grande main s'éleva, appelant le tenancier pour une nouvelle pinte.

« Alors ? Quoi d'neuf ici bas ? Dis-moi tout tant que tu es pas trop bourré. »

Le tenancier apporta la bière, recevant un maigre merci de la tête d'Hector.

« Tu paies ce soir au fait. »

Hector est bel et bien là, et déjà bien lancé. Et dire que de me plaindre du retard de certains était une habitude, une évidence même, je me surprends à le maudire d’être en avance. Il sera complètement déchiré bien avant moi, et c’est tout bonnement inacceptable.

- « Tu prenais tout ton temps, fallait bien que je commence sinon l'établissement allait fermé. »
- « Va chier. »

Sourire narquois rencontre sourire narquois, tandis que la poignée de main digne de deux soldats se serre. Je prends place, calant ma veste sur la chaise, tandis que l’imposant et grognon Garde des Ombres appelle le tenancier pour moi. Quelle courtoisie.

- « Alors ? Quoi d'neuf ici bas ? Dis-moi tout tant que tu es pas trop bourré. »

Un grand soupir de dépit me sert de réponse. Hector enchaîne.

- « Tu paies ce soir au fait. »
- « Evidemment, c’est moi qui ai un vrai salaire ici. »

Et aussi, je lui ai coûté un bras l’avant-veille. Il allait donc de soi que ce soit mon tour de me ruiner pour deux.

- « Quoi de neuf, hein », je commence, tandis que ma pinte apparaît avec élégance sur notre table. « La vie est toujours autant à chier et j’ai hâte qu’on m’enterre, ou qu’on me laisse aux charognes. Mais un plaisir de te revoir, Hector. »

J’avale une bonne gorgée de ma bière, en savoure l’amertume avec joie, avant de retourner la question à mon interlocuteur.

- « Et toi alors ? Toujours à courir après les cafards havenois souillés par l’Enclin ? Ou peut-être un gros rat, cette fois ? »

TW : Vulgarité & Alcool

Le colosse ne tenta même pas de retenir un rire au retour direct du garde. Non pas qu'il s'attendait à une autre réponse, mais le ton est toujours amusant à voir avec ce genre de phrases. Il y avait tout une salle autour qu'il allait potentiellement voir deux soldats relativement peu aimable boire ensemble, ces quelques mots ne signaient que le début de la soirée. Lorsqu'Hector signala que Miche payait, il ne rechigna pas, pointant qu'il avait le salaire. Hector haussa les épaules avant de prendre une gorgée de sa boisson.

« Ouais. C'est pour ça bien entendu. »

Non pas qu'il avait prévu de boire un maximum, ni qu'il n'avait pas vraiment envie d'assumer l'ardoise un peu plus tard dans la soirée, lorsque la version alcoolisée de sa personne sera aux commandes du cynique garde des ombres. Enfoncé dans son siège le garde attendait les nouvelles de l'humain, mais rien de bien nouveau. Mais un plaisir d'être là. Un sourire mal formé se porta sur les lèvres du garde à ces mots, comme pour les saluer d'un air très faux. Puis la question revint dans l'autre sens.

« Eh ben, on recrute. On trouve des cons. J'envoie chier des cons. C'est un peu tout. Pas beaucoup de trucs intéressants à ce mettre sous la dent en ce moment. J'aimerai bien qu'il y est plus, mais bon, visiblement la garde aime bien perdre son temps en diplomatie après tout... »

Il grogna, avant de porter sa pinte à la bouche.

« Nan mais franchement, t'imagine un peu ? Faut faire gaffe à pas froisser l’ego des cons. Qu'ils soient religieux, politiques, ou quoi que ce soit d'autres. »

Un nouveau grognement pendant qu'il repose sa bière sur la table.

« Donc ouais, on court après des cafards, mais pas tous souillés par l'Enclin. La plupart ont pas besoin de ça pour être juste une bande d'abrutis. Par contre ça fait un bon prétexte pour d'autres. »

Pas grand chose de neuf en soit, bien plus de vieux qu'autre chose. Pour le plus grand malheur du garde. Cela fait maintenant des mois qu'il espère pouvoir quitter la ville, retrouver la route, quelques engeances, puis jouer de l'épée. Mais les plus hauts gradés semblent choisir de planifier, de prévoir et d'anticiper. Ils ont leurs idées, leurs plans, mais en attendant, la garde ne bouge pas. Ils recrutent, discutent, explorent, mais ne bougent pas. Et ce simple fait suffit à énerver Hector. De la main il fait signe au tenancier, il va avoir besoin d'une autre bière rapidement. Il vide ce qu'il reste dans la sienne avant de reprendre la parole.

« Donc rien de nouveau nul part... C'est dingue, avec tout ce qui se passe, les gens, petits comme grands, semblent bloquer à espérer que tout va se résoudre sans que rien ne se passe... Pourtant, je suis près à parier que pas la moitié de la taverne sera encore vivant par la fin de cet enclin. Et la plupart d'entre eux auront fait des choses qu'il considèrent comme impossible aujourd'hui. »

- « Ouais. C'est pour ça bien entendu. »

Évidemment que c’est pour ça, mais je préfère lui laisser un brin d’honneur, même pour un cabossé de sa trempe. Je me contente de souffler du nez d’amusement, le sourire asséché mais légèrement sincère.

La conversation se poursuit bon gré ou malgré elle, tentant tant bien que mal de se faire une place entre toutes ces pintes que nous allons aligner ensemble. Mais de par notre nature silencieuse, sa réponse des plus bavardes me surprend presque, bien que bienvenue pour meubler un peu la soirée.

- « Eh ben, on recrute. On trouve des cons. J'envoie chier des cons. C'est un peu tout. Pas beaucoup de trucs intéressants à ce mettre sous la dent en ce moment. J'aimerai bien qu'il y est plus, mais bon, visiblement la garde aime bien perdre son temps en diplomatie après tout… »

Je réprimande un sourire de nostalgie à l’entendre. Ces mots, que tout soldat a prononcé au moins une fois dans sa vie. “Mais je veux de l’action, pas me tourner les pouces !” Et j’ai été soldat. Cela dit, si l’action de ma farouche jeunesse relevait de quelques monstres et autres gros bestiaux terrés au fin fond d’une caverne perdue, l’action de son accablant présent fait trembler bien plus de remparts à travers Thédas. Et à raison. Je comprends son impatience.

- « Nan mais franchement, t'imagine un peu ? Faut faire gaffe à pas froisser l’ego des cons. Qu'ils soient religieux, politiques, ou quoi que ce soit d'autres. »
- « Ne t’en fais pas », je lance avec sarcasme, « quand il sera trop tard ils s’en mordront les doigts autant que nous. Ils finiront par y mettre la main à la pâte par désespoir. »

Il faut toujours que ce soit trop tard pour qu’un rayon de clairvoyance perfore leur jugement brouillé de magouilles et de gains personnels. Gott je déteste la noblesse.

- « Donc ouais, on court après des cafards, mais pas tous souillés par l'Enclin. La plupart ont pas besoin de ça pour être juste une bande d'abrutis. Par contre ça fait un bon prétexte pour d'autres. »
- « Je ne te le fais pas dire… »

Une ombre passe dans mes prunelles, l’espace d’un battement de cils. Les Berruiers. Une preuve en chair et en os.

- « Donc rien de nouveau nul part... C'est dingue, avec tout ce qui se passe, les gens, petits comme grands, semblent bloquer à espérer que tout va se résoudre sans que rien ne se passe... Pourtant, je suis près à parier que pas la moitié de la taverne sera encore vivant par la fin de cet enclin. Et la plupart d'entre eux auront fait des choses qu'il considèrent comme impossible aujourd'hui. »
- « Après, est-ce que foncer dans le tas sans le moindre préparatif derrière est une meilleure alternative ? Je ne crois pas. »

Une guerre se planifie, se sculpte. Pour l’emporter, il faut voir la guerre comme un art à part entière, faute de quoi le chaos barbaresque nous décimera tous. Mais je hausse des épaules, atteignant la moitié de ma pinte avant de la reposer.

- « Mais je comprends l’impatience. Surtout si on ne vous en dit pas plus autre que “courez donc après ces cafards” comme si c’était pour vous occuper un peu. »

La communication est la base de l’humanité, et ça vaut surtout lors des préparatifs pour la guerre. Certes, un soldat n’a pas besoin de tout savoir, mais il doit savoir, et surtout comprendre, pourquoi chaque étape est méticuleusement pensée, plutôt que de lâcher ses hommes directement dans la mêlée. Un concept qui échappe, bien sûr, mais au moins ils ont des réponses, même s’ils ne sont pas d’accord avec les directives, et qu’il veulent se ruer sur l’ennemi pour en finir au plus vite.

- « Mais bon, vu l’état de la Cité, vaut mieux ne pas chercher trop loin le pourquoi les choses prennent plus de temps. »

Starkhaven dont la stabilité ne tient qu’à un fil. Si tout le monde commence à s’étriper au sein de ces satanés remparts, tu m’étonnes que la Garde des Ombres galèrent sur le plan diplomatique. Sans parler des tensions entre l’institution et le Prince. Enfin, peut-être que les choses se sont arrangées, depuis : après tout, cela fait presque un an que l’Enclin a été annoncé à la cathédrale. Beaucoup de choses ont pu se passer depuis.

- « J’espère que Starkhaven tiendra le coup », je souffle avant d’en finir avec la première pinte.

Il fallait que Dorne vienne ici maintenant. Je passe une main lasse sur mon front, le regard un peu ailleurs. Quand une serveuse arrive pour servir à Hector sa seconde de la soirée, je profite pour lui demander une deuxième également, avant de glisser dans sa main les quelques pièces pour couvrir les frais.

- « Foutue cité branlante. Je suis prêt à parier que plus de la moitié de la taverne se sera entretuée avant même l’arrivée de l’Enclin. Avec un peu de chance, il nous restera quelques opportunistes au milieu de tous les lâches qui auront survécu. »

TW : Vulgarité, pensées sombres & Alcool

Il rigola. Qu'ils mettent la main à la patte ? Peut-être. Trop tard ? Sans-doute. Hector fit un signe négatif de la tête.

« Barf je devrais pas tant m'en plaindre, les trois quarts seront bon qu'à enlever le lisier de toute façon. »

Et encore. Certainement que certains étaient content de le voir au point de le laisser devant la porte de chez eux. Ça expliquait bien l'état de Starkhaven aujourd'hui en vérité.

« Regarde le prince, on lui dit que l'enclin arrive, du coup il décide de faire une séance voyage à plage tout seul pendant des mois. »

Il but une nouvelle gorgée.

« Tous des cons les nobles t'façon. »

D'un regard extérieur voir les deux guerriers critiquer tout et rien autour de bière devait être un étrange spectacle. De même que pour eux, les soirées alcools entre amis, avec pour seul objectif de se plaindre. Étrangement c'était tout de même un rendez-vous que le colosse de la garde attendait avec impatience. Après tout, ici il pouvait faire ce qu'il voulait, dire ce qu'il voulait et boire autant qu'il le voulait. Bon, guère différent de d'habitude pour ce dernier point, mais l'argument était tout de même vendeur. Hector se plaignait encore un peu, de l'enclin et du manque de mouvement. Miche lui répondit, le colosse haussa les épaules.

« On l'a déjà fait. Regarde Antiva. Un paquet de gardes morts pour sauver quelques mages qui s'enferment à nouveau, des corbeaux qui viennent se nourrir partout ici et de puissants nobles trop apeurés pour défendre leurs terres. »

Il but.

« Putain on aurait jamais du aller à Antiva. »

Il soupira. Etrange réflexion, il regrettait de ne pas avoir le choix lui-même, d'avoir écouter sa peur de l'Archidémon ce jour, mais son pragmatisme lui soufflait que son choix fut le bon. Que s'il avait eu tous ses moyens, il n'y serait probablement pas allé. Et quelle différence dans tous les cas ? Il posa son regard sur la table en reprenant.

« A dire vrai Miche, je ne vois pas ce qu'on peut préparer. Ce n'est pas une armée qu'on peut surprendre, ce n'est pas un ennemi qu'on peut juste piéger. Je pense simplement que nos commandants ne savent pas trop quoi faire. Personne ne sait quoi faire. Si ce n'est blâmer autrui. »

Pauvre monde, pauvre ville et pauvre bière qui diminuait si vite. Hector acquiesça sur le jugement de son camarade de boisson, il avait raison, aucun doute là-dessus. Mais les espoirs de ce dernier lui semblait malheureusement bien difficile à croire. Pour toute réponse il but à nouveau, guère plus à offrir car son espoir à lui était parti il y a longtemps. Mais pas de raison de briser le peu que d'autres avaient, il pouvait au moins essayer ça. L'Orlésien rigole au dernière commentaire de Miche.

« Je ne suis pas sur... La moitié me paraît beaucoup de survivants. »

Il fit une pause, soupirant, allongeant ses jambes sous la table et sous la chaise en face, puis leva le regard au plafond, pensif quelques instants.

« J'espère juste que tu seras encore parmi ceux qui resteront à la fin. Ca m'emmerderait de boire tout seul. »