- Allons, dame de Montluxand, je n’oserais affabuler sur ce sujet, ce ne serait pas qu’une odieuse faute professionnelle, mais un véritable crime à l’égard du bon goût ! Vraiment, cette quincaillerie clinquante n’est qu’un affront à votre prestance, ce serait un honneur de rétablir l’ordre naturel des choses …

Agnese s’efforce-t-elle de convaincre l’élégante orlésienne à la toison auburn de l’excellence de son nouvel orfèvre, ou tout simplement de la séduire ? Bien perspicace qui pourrait le déduire, tant la principale intéressée n’y saurait dans sa conscience. Loin d’être un simple affect, plus qu’une arme affûtée ou un outil apprécié, son charme, son verbe, sa voix, sa posture, ses gestes, cette danse et ce chant fondent son être. Une persona depuis la plus tendre enfance, un masque fondu dans son essence. Un troisième acte si coutumier dont elle ne saurait se lasser, une manche qu’il importe moins de gagner que de jouer …

Trois coups, puissants, martiaux, martèlent le battant. Une lente et désinvolte volte-face, sans trahir le plus infime signe des tenailles d’acier qui se referment, l’atroce certitude vorace qui s’empare de son esprit, rejeton de l’angoisse sourde, cette compagne de la dernière décade. Marchande ou romantique, la pièce intime de cette soirée est déjà mort-née. Nul n’aurait su s’autoriser à les déranger sans nouvelles d’importance, sans l’urgence manifeste. D’heureuses révélations patienteraient jusqu’à l’aube. D’un souffle léger, d’une déception trop marquée d’un soupçon pour l’étiquette, elle prend congé, non sans subtiliser la promesse d’une nouvelle rencontre, d’un fin dîner plus au goût du palais raffiné de Val-Royeaux.

Ne repars jamais bredouille en affaires, Agnese.

La solitude du salon privé n’est qu’éphémère, le nouvel acteur s’introduisant dans l’instant, sentinelle à la carrure robuste mais la mise aussi ordinaire que la tournure, oubliable à merveille pour son emploi. Sans compagnie, il ne s'embarrasse guère de courbettes, avec la mansuétude de l’ambassadrice, Ses précieux services valent bien cette modeste concession, tant il sait s’abstenir d’en abuser devant d’autres. Un simple détail, pourtant, trahit toute la tragédie dont il s’est fait messager. Un discret tremblement, inédit en un lustre de services prudents et soigneusement monnayés.

Non.

- Par oiseau, de Wycome …

Non.

Quelques mots tracés sans fioritures. Distraits, ses iris s’attardent sur les erreurs grossières, les bavures d’une encre séchée à l’empresse, les témoins d’une hâte dévorée de panique. L’augure d’un séisme implacable pressenti depuis l’Envol, et qu’elle s’efforçait de nier. Si peu de lignes, de lettres, de traits.

Antiva est tombée.
Le couple royal aussi.

Deux sentences, pour celle d’une Nation. Une concision d’une absurdité insultante.

Non.

Une profonde inspiration, le temps d’un lent battement des cils, le seul répit qu’elle s’autorise. Son regard intercepte de justesse le chancellement du spadassin, le vestige des longues insomnies qu’elle devine sans peine. D’un sourire amusé, un masque familier, elle lui désigne la porte qu’il vient d’emprunter, la voix toujours chantante.

- Allez vous reposer, mon cher Emilio, voulez-vous ? Votre solde est amplement méritée, et vous ne me seriez d’aucun recours si vous vous effondrez dans l’heure … Réveillez juste Adalisa sur le chemin.


Trois heures et quarante-deux minutes plus tard ...


- Avec tout le respect que je vous dois, Agnese, je ne réponds qu’à messire Arturo. Et en l’absence d’instructions signées de sa main …

Il y aurait tant à rétorquer, tant de motifs pour s’offusquer. De l’oubli de son titre et de son rang, du refus éhonté de celui qui prétend draper sa frilosité d’une loyauté, de cette tournure qui prétexte le respect pour en dissimuler l’absence … devrait-elle s’outrager ? Elle caresse un bref instant la tentation, mais ce serait d’une vacuité futile. Jouer l’hystérie n’est qu’une dague à double tranchant agrippée à même la lame. Qui plus est, le grisonnant aux doigts tachés par les plumes et les livres de comptes est un précieux outil qu’elle se doit de guider plutôt que de briser.

Toutefois, son entêtement s’avère pour le moins irritant. Son père n’a jamais été prompt à privilégier trop d'initiatives chez ses employés, et elle ne jouit pas encore de sa stature. Comment amener quelqu’un qui l’a connue en langes à reconnaître son autorité quand nul titre ne pourrait encore l’y contraindre ? Déjà il se détourne de son siège, et provoque pour seule réaction un rire cristallin, aux authentiques nuances d’incrédulité et d’amusement.

- Vous voulez vous réfugier dans l’ombre de mon père ? Un pari audacieux … Croyez-vous pouvoir survivre à son courroux, quand il saura ce que votre réaction timorée devant mes avertissements lui aura coûté ?

Ses pas s’immobilisent, il se retourne pour la dévisager, sans qu’elle ne daigne manifester la moindre impatience. Pire, d’un dédain d’un mordant anodin, elle le délaisse du regard, son intérêt ostensiblement accaparé par une pile soigneusement ordonnée de parchemins.

- Si vous franchissez cette porte, je ne ferai absolument rien. Quand la tête des de Palia réclamera son dû. Quand, je l’espère pour vous, la famille de votre sœur frappera aux portes d’une Cité déjà bondée de réfugiés. Quand le frère de cette charmante demoiselle du Clachdun viendra s’enquérir de vos tripes. Le temps est une denrée précieuse, quand la tragédie frappe, et croyez bien que l’Ambassadrice d’Antiva n’en aura à accorder qu’à ses amis …

La partie s’achève sur l’estocade vicieuse, la touche ponctuée d’un soupir haché, d’épaules affaissées. La question fuse, le commis trop expérimenté pour se leurrer sur les menaces et promesses insidieuses, la virevolte de leurs positions.

- Que voulez-vous … Votre Excellence ?

Le triomphe modeste et soigneusement couvé, elle se satisfait d’un sourire léger.

- Beaucoup de choses, mais dans l’urgence, et dès ce soir ? Deux missives pour chacun de vos confrères de Minrathie, de Val-Royeaux, de Nevarra. S’ils ont reçu des consignes de Tréviso, qu’ils les appliquent. Mais dans l’inverse … Qu’ils interrompent sur-le-champ toute affaire avec Antiva et Riveïn. Aucune cargaison, aucune transaction, réclamer toute dette qui peut l’être. Rappelez-les à leurs devoirs, que les de Palia sauront récompenser leur loyauté en ces temps difficiles dans la mesure dûe. Je signerai et scellerai, si mon appui peut vous soutenir dans cette entreprise …

Un bel euphémisme que voilà, limpide et manifeste. La tâche est colossale pour une autorité de façade, une héritière putative d’un empire marchand géré d’une poigne de fer sans guère de velours par le Patriarche. L’alternative serait criminelle et meurtrière, de longues semaines dans l’angoisse de l’annonce du décès, une rapide agonie de décennies d’efforts et de dépenses. Le regard d’Agnese ne trahit pas plus son tourment que ses doutes. Voilà qui ne siérait guère à la fille d’Arturo. Les sentiments après les affaires de la Famille.

N’est-ce-pas, Père ?

- Et j’escompte bien vous revoir ici-même, dans trois jours, avec des projets plus audacieux que subir la tempête … Tenez, voilà une bien belle énigme, à la hauteur de votre compétence ! Où investir à l’Aube d’un Enclin ? Apportez-moi cette réponse, et ma porte vous sera toujours ouverte.

Le congé pris, elle délaisse un bref instant le monceau à accabler d’encre pour s’emparer d’un verre délaissé. Mais le doux nectar rubis se révèle impuissant à pourfendre cette tenace angoisse. Est-ce la fatigue enfin excessive, la solitude de son étude ou les saveurs du foyer qui ouvrent enfin les vannes ? Un ruisseau silencieux qui se déverse sans annonce, qui brouille la fine calligraphie d’Adalisa, qui pollue le cépage des vignes familiales. Un frisson, un hoquet, un unique sanglot incontrôlé, quelques gouttes s’échappent du cristal.

Le souffle lent, de gestes mesurés et délicats, elle ôte les vestiges ruinés de ses fards, se débarrasse des quelques tâches carmines et reprend sa lecture.

Ce n’est que du vin.

Rien de plus.

Mais qui donc a lâché cette sacrée gonzesse à Starkhaven ? Agnese est intrigante, Agnese est politicienne, Agnese est charmante et surtout, Agnese sait ce qu'elle veut : Antiva et Riveïn sont donc bien représentés,  gare à cellui qui leur veut du mal et trouvera l'ambassadrice sur sa route C'était en tout cas un vrai plaisir de lire cette réinterprétation et j'ai vraiment hâte de la voir en jeu : c'est parti !  

Ta demande acceptée par les autorités de la ville, te voilà maintenant inscrit(e) dans ses registres et tu peux arpenter Starkhaven comme tu l'entends ! Toutes les zones de jeu te sont désormais ouvertes, et tes nouveaux partenaires n'attendent que toi.

Mais avant de te lancer dans l'aventure, nous te demandons quelques petites dernières démarches qui permettront de bien suivre tes pérégrinations. Tout d'abord, pense à recenser ton personnage en remplissant le formulaire des bottins, pour qu'il puisse ainsi apparaître dans les statistiques. Tu constateras d'ailleurs que tu as obtenu tes 100 premières pièces d'or que tu peux dépenser comme bon te semble dans la boutique !

Pour permettre à ton personnage de s'intégrer sur le forum, parmi toute cette joyeuse petite bande, nous t'invitons tout d'abord à disposer de cette fiche de présentations comme tu le souhaites : elle devient désormais ta fiche de personnage, endroit idéal pour consigner tes liens, tes idées de liens ta chronologie, ton journal intime... ce que tu veux pour suivre ton évolution et la rendre accessible aux autres ! Pour des recherches plus précises, tu peux te tourner vers la demande de liens dans Relations ; et pour te lancer pleinement dans l'aventure, tu peux chercher des RPs dans Aventures. Tu peux également te tourner vers le décor pour trouver des situations MJ à intégrer, selon ton désir, dans ton jeu.

Tu peux discuter avec les membres de la Faction Étrangers ici et te tenir au courant de l'avancée de son influence dans la Cité-État de Starkhaven ! Jette un œil à ses projets pour trouver des petits défis à relever  Et tu trouverais également dans le tableau du cantor toutes les informations sur les organisations, ainsi que des forums dédiés si tu fais parties d'une ou plusieurs.

Pour le côté plus festif mais totalement accessoire : une zone flood n'attend que tes envies de détente et d'animations.

Enfin, plusieurs formalités importantes qui te suivront pendant toute ton aventure parmi nous.
À compter du 20 de chaque mois, et jusqu'au dernier jour de celui-ci, un recensement mensuel sera organisé pour savoir si tu souhaites rester parmi nous ; si tu a posté ton absence, tu n'as aucune inquiétude à avoir, tu seras pris en compte.
Enfin, lorsque tu ouvriras un sujet, pense bien à le recenser dans la chronologie du forum ; fais-le également à sa clôture.

Après toutes ces explications, tu te sens toujours un peu perdu.e ? Pas de panique ! Tu peux à tout moment demander de l'aide dans la zone de parrainage.

Après toutes ces petites informations, Ainsi tomba Thédas te souhaite un très beau moment de jeu. N'hésite pas à contacter Andrasté si tu as la moindre question !