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L'Unique

Aethra
Aethra
Assassine et espionne des Corbeaux de la Maison Stazzo
Assassine et espionne des Corbeaux de la Maison Stazzo
Aethra
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 30 ans
Pronom.s personnage : F/elle
Origine : Tévintide
Occupation : Assassine et espionne des Corbeaux
Localisation : Clayrak/Bascloître
Pseudo : Dhytis
Pronom.s joueur.euse : F/elle
Crédits : Wlop
Date d'inscription : 29/01/2023
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Attributs : CC : 14 CT : 7 End : 13 For : 10 Mag : 19 Perc : 12 Ag : 17 Vol : 17 Ch : 10
Classe : Voleur niveau 1
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1561-aethra
L'UniqueCHAPITRE QUATRE : DANS LES MURMURES COULERA LE CRÉPUSCULE FURIEUX

Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 4
Date du sujet 13 Auguste, 5:13
Participants Aethra et @Amadeus Domitia
TW Description d'un mouvement de foule, avec morts.
Résumé  Prise de remords, Aethra se décide à retrouver la trace d’Amadeus pour lui rendre l’anneau qu’elle lui a dérobé lors des événements qui ont suivi l’exécution de la Corneille.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>13 Auguste, 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t2005-l-unique"> Que reste-t-il encore de nous ?</a></li></ul><p><u> Prise de remords, Aethra se décide à retrouver la trace d’Amadeus pour lui rendre l’anneau qu’elle lui a dérobé lors des événements qui ont suivi l’exécution de la Corneille.</p>[/code]



Seul survit le cœur secret
Aethra
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Je ne cessais de retourner l’anneau entre mes mains, sans bien savoir ce qu’il me fallait en faire désormais. La déception avait été de taille en constatant qu’il ne s’agissait finalement que d’un simple anneau doré, attaché à une lanière. Il n’avait aucune valeur particulière, ce qui lui avait fait perdre presque aussitôt tout intérêt à mes yeux. J’avais espéré pouvoir m’en débarrasser rapidement auprès d’un marchand peu scrupuleux. Ce type de pièce unique attirait toujours l’œil, j’en savais bien quelque chose…

A défaut de lui trouver une utilité, j’avais glissé la lanière de cuir autour de mon cou, pour en dissimuler l’anneau sous mes vêtements aux côtés du dragon tévintide. Pourtant, je n’avais pas pu m’empêcher de le ressortir par moment, en surprenant ces curieuses inscriptions, si discrètes, à l’intérieur. On aurait dit un message secret, mais j’étais incapable de les comprendre. Pris d’un élan de curiosité, je n’avais pas pu m’empêcher de questionner Aiden à ce sujet un beau matin, qui était aussi surpris que dépité que j’aie conservé cet anneau. Même si l’elfe savait lire, contrairement à moi, il n’en comprit pas un traître mot. Il lui suffit pourtant de mes les réciter à voix haute – avec un accent à couper au couteau – pour que j’en comprenne immédiatement le sens et m’empourpre. Notre amour t’accompagnera… c’était du tévène. Heureusement que je n’avais pas posé la question plutôt à Karl, j’en aurais entendu parler encore un moment. Je pouvais au moins faire semblant devant Aiden que je n’avais pas compris et que ce n’était rien de très important, même si mon compagnon n’était pas dupe.

Je me sentais subitement bête. J’avais volé un objet qui n’avait aucune valeur à mes yeux, mais une valeur sentimentale évidente pour son précédent possesseur. Il me semblait peser subitement bien lourd autour de mon cou, car je restais incapable de m’en débarrasser. Je n’étais pas sans-cœur au point de jeter l’anneau dans le caniveau sans autre forme de procès. Je pourrais le retrouver et simplement prétendre que je l’avais ramassé par terre ? Après tout, les mouvements de foule avaient été si violents et soudains que perdre un objet précieux dans cette cohue n’était pas très surprenant…

L’idée faisait son chemin dans ma petite cervelle de voleuse. Il avait dit s’appeler Amadeus et travailler pour l’Ambassade Tévintide. Est-ce que j’avais vraiment envie de retrouver la trace d’une personne qui pourrait indirectement me nuire ? Il avait été gentil – presque protecteur en vérité – mais je ne voulais pas me faire remarquer de l’Ambassade. J’avais gommé mon accent au maximum pour qu’on ne puisse pas me reconnaître en tant que ressortissante du pays de la magie, comptant également sur le fait que je n’étais qu’à moitié tévintide pour que mon apparence ne me trahisse pas non plus. Je n’avais ni leur teint hâlé, ni leurs cheveux sombres, empruntant tout aux origines marchéenne de ma mère dont la chevelure flamboyante avait aussitôt attiré l’œil de mon père à l’époque. Je n’avais aucun intérêt à aller aux devants des ennuis… ou peut-être que si. Qu’il me soit reconnaissant de lui avoir ramené son précieux anneau pourrait être un atout en cas de problèmes. Il m’aurait à la bonne.

Ma décision était prise. Amadeus devait traîner ses guêtres à Chowconer, comme tout bon étranger qu’il était. Enfin, à condition qu’il ait survécu à la cohue proche du Laurier Carmin quelques semaines en arrière… Repenser aux derniers événements qui avaient eu lieu là-bas me glaçaient encore les sangs. Description des conséquences d’un mouvement de foule, avec morts.Depuis les toits, la vue du mouvement de foule en contrebas avait été saisissante. Il m’avait été donné l’occasion de voir ceux qui ne se relevaient pas, les membres tordus dans des angles peu naturels, leurs visages tuméfiés. J’avais rapidement détourné le regard, avec le soulagement coupable d’avoir échappé au pire. Je ne l’avais pas vu parmi les victimes, mais le doute restait permis.

Perchée sur l’un des toits de Chowconer, j’observai l’agitation en contrebas en guettant autant d’opportunités ce soir-là de dépouiller quelques étrangers imprudents que l’arrivée de celui que je recherchais réellement. Me pointer à l’ambassade tévintide avait été hors de question, alors j’avais simplement fait en sorte de deviner le chemin qu’il prendrait certainement pour rentrer chez lui après une dure journée de labeur… ou là où il pourrait avoir décidé de s’énivrer un peu. La capuche rabattue sur mes yeux, penchée comme un vautour cherchant une carcasse fraîche, on ne pouvait me repérer qu’en levant un peu la tête. Sauf que la plupart ne le faisait pas, le danger ne venait jamais d’en haut après tout.

Il me fallut plusieurs heures d’attente sans trouver une victime suffisamment fortunée pour enfin repérer sa tignasse sombre mal coiffée dans la foule qui se pressait en contrebas. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, simplement sous le coup du soulagement. Déjà, il était en vie, ce qui était plutôt rassurant… ensuite, j’allais enfin pouvoir lui rendre ce maudit anneau en faisant comme si son éclat ne m’avait jamais attiré.

Je descendis prestement de mon perchoir pour me placer ostensiblement sur sa route. Petite silhouette fragile et discrète, il me fallut esquiver quelques badauds qui ne regardaient pas où aller avant d’enfin l’atteindre. J’effleurai seulement son bras pour attirer son attention, attendant qu’il s’arrête pour repousser ma capuche en arrière. « Amadeus ? » Oui, je me souvenais très bien de son prénom. Je ne lui avais même pas communiqué le mien en retour, réfugiée derrière Aiden le jour de notre rencontre comme un animal qui aurait craint le prochain coup. Je ne prendrais pas ombrage qu’il ne se souvienne pas de moi. « J’ai quelque chose qui vous appartient… » Ajoutai-je, avant de retirer la lanière de cuir autour de mon cou pour lui tendre l’anneau. Celle-ci avait été cassée et renouée à la va-vite par mes soins. « Vous l’aviez laissé tomber par terre. » Mentis-je, sans détour. Qu’il me croie ou non n’avait pas d’importance au fond. J’étais enfin débarrassée de ce poids.



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Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Amadeus Domitia
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Illustration : L'Unique 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
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Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
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Chuintement de l’acier, contre le papier, comme si la plume était vraiment plus forte que l’épée.

Et pourtant, les mots ne suffisent pas à vaincre les images qui s’imposent. Installé à son bureau, le coude sur la table, la tête contre le poing, son autre main grave sur le papier, adresses et messages. Mais les mots deviennent épitaphes.

Papa, Mamans, je suis désolé, j’ai perdu le collier. Je l’ai perdu, dans la foule. C’est terrible. Les gens rassemblés, paniqués, ont couru, j’ai perdu l’équilibre, je suis tombé, j’ai été piétiné. J’ai perdu conscience, et quand je me suis réveillé, j’étais en train d’étouffer. J’ai été blessé, j’ai bien failli y passer, j’ai vu de partout, du sang et des gens morts, j’ai peur, que ce soit ma faute. J’ai peur, j’ai peur quand je vais au marché, quand je croise le regard des gens, j’ai peur de ce que sera demain et de ce que feront les autres. Est-ce que je devrais rentrer ? Je vous ai dit, que je serais brave, que je ferai au mieux, pour aider les autres, mais tout ce que je fais, ça n’aide pas, tout ce que je fais, c’est aggraver leur situation et me mettre en danger. J’ai envie de rentrer. Vous me manquez.

L’encre coule. Les pensées couchées sur papier, se sont brouillées. Amadeus s’est un instant arrêté. La plume retombe sur le bureau, le jeune homme réfugie son visage au creux de ses mains. Ses épaules, si solides, se sont voûtées. Un spasme les ébranle. Un son plaintif franchit ses lèvres, son diaphragme se contracte, l’air peine à franchir ses lèvres, il se noie. Les larmes coulent, ses lèvres se retroussent, la souffrance s’incruste dans sa chair, en rides et cicatrices, ça fait mal.

Il se lève. Ses mains récupèrent sa confession, la déchirent et la jettent aux flammes. Haletant, il regarde les flammes, dévorer le papier, effacer les mots, mais la peine, est toujours la même. Honte, de s’être ainsi livré, culpabilité, d’avoir sacrifié de la précieuse encre, du si coûteux papier, déjà le fouet s’abat sur son dos, Amadeus sait qu’il ne doit pas, plus sortir seul, qu’il a promis, qu’il - il est déjà dehors.

Amadeus court. Il n’a rien pris avec lui, toutes ses affaires laissées à son bureau. Un garde aux portes l’arrête, d’une main fermement plaquée contre son torse, le jeune homme est contraint de s’arrêter.

_ Il faut… faut qu’j’sorte…

_ Qu’est-ce qu’il se passe ? Soupire le garde, inquiet, les sourcils froncés. Il s’avance d’un pas, mais Amadeus recule précipitamment de 3 lorsque ses yeux voient l’armure, l’épée, lorsqu’il a senti l’impact, contre son torse. Le garde se fige.

_ Faut qu’j’sorte, faut qu’j’m’en aille ! Glapit Amadeus.

_ Pour aller où ? Qu’est ce qu’il se passe, bordel ? S’impatiente l’homme. Sa main saisit l’épaule du jeune homme, non, son geste est retenu par la main du garçon qui l’écarte, d’un élan, Amadeus passe à côté de lui, ouvre les portes, s’enfuit dans les rues.

L’air brûle. Dans ses poumons.

Les plaies n’ont pas fini de guérir. La douleur lui vrille les flancs, ce n’est pas seulement un poing de côté, c’est un vrai coup de poignard. Amadeus s’étrangle, un râle rauque, il titube et doit ralentir le pas, il marche en se tenant les côtes. Plié en deux, la nuque offerte aux regards, Amadeus marche, hagard.

Naturellement, son pas reprend le chemin de sa maison, son petit appartement où personne ne l’attend.

Pas de familles, pas de parents. Ses amis, sont absents, emprisonnés ou occupés, il se sent seul et impuissant. Ses blessures, ses craintes, lui font ressentir une vulnérabilité qu’il ne pensait jamais connaître un jour ; il fuit les regards, se fait discret, s’efface. Son petit corps trapu se faufile aisément entre les corps, et naturellement, il accélère le pas quand la foule se resserre. La terreur, le prend à la gorge. Quelques coups d’épaules, Amadeus dégage la voie, tout ce qu’il veut, c’est un peu d’air.

Son pas s’accélère.

Les heures passent, à force de détours, Amadeus n’est pas encore rentré.

Il est épuisé. Se tient toujours enlacé, le regard égaré, il marche sans plus vraiment penser.

L’effleurement le fait à peine réagir. Le jeune homme a les traits tirés, ses yeux noirs, vidés. Mais son nom l’arrête. Décontenancé, Amadeus lève les yeux vers elle. Ses prunelles noires reprennent un peu vie, c’est un éclat bref, il se tourne plus franchement face à elle et se redresse respectueusement. Son nom, il l’aime, et l’entendre lui fait du bien.

Il n’a guère le temps de parler, qu’elle lui tend.

Son collier.

L’anneau en cuivre, suspendu à la lanière de cuir.

Les yeux d’Amadeus s’écarquillent. Ses épaules se relâchent. Sa bouche s’entrouvre, sous la stupeur, il bégaye, bafouille, les mots meurent, ses mains se lèvent. Doigts courts, épais, articulations fines, paumes larges, rien que ses mains, allient l’elfique à l’humain, la délicatesse, à la rusticité. Son bien, il le recueille au sein de ses paumes comme s’il avait récolté de l’eau. Sous l’émotion, Amadeus reste silencieux.

Le collier, il l’entoure de ses deux poings et l’écrase contre son front.

Un frisson saisit sa cage thoracique malmenée. Le collier est cette fois, reposé contre ses lèvres, Amadeus, soudain, n’a plus la force de tenir debout. Ses genoux rencontrent le pavé, son dos se voûte, le collier plaqué contre son coeur. La vision se brouille, les larmes, retrouvent la force de couler.

Le médaillon est glissé autour de son cou.

Le poids familier, est comme la main que son père pose sur son épaule. Comme l’étreinte de ses mères. Le baiser de son frère, le contact de ses soeurs, contre son ventre, ils sont, avec lui.

Amadeus pose sa main sur le sol. Ses muscles se contractent. Lentement, Amadeus se relève.

Le poids du monde peut bien peser sur ses épaules, il ne courbera plus l’échine.

Une main encore sur son collier, l’autre retombe sur son côté. Les yeux plantés dans les siens, il Sait. Il Sait, que le collier n’est pas tombé. Qu’elle ne s’est pas contentée de le ramasser. Mais ce qu’il Sait aussi, c’est qu’elle le lui a ramené. Qu’elle lui a rendu, ce qui lui donne la force d’endurer.

Ses sourcils se froncent, essor de volonté, son poing se serre, sur son collier, jusqu’à faire blanchir ses jointures. Et alors, ses lèvres s’étirent, un sourire nerveux, un rictus qui succombe, à l’assaut d’un sanglot, il sourit et pleure en même temps, son bras libre s’étend. Pour l’inviter à une étreinte.

_ Merci… Merci d’l’avoir ram’né !

Et si elle accepte, il passe un bras autour de ses épaules, la serre contre lui. L’embrassade est bourrue, d’une affection et d’une reconnaissance bien plus grosses que ce que son corps peut abriter, le jeune homme a repris de la vigueur, malgré l’épuisement. Il la relâche et, tremblant encore un peu, il caresse le collier, l’observe, longe les inscriptions familières. Sa main chasse pour de bon, l’humidité qui s’éternisait dans ses prunelles, et son sourire revient, chaleureux.

_ J’vous invite à manger un truc pour fêter ça ! Z’êtes trop gentille, merci beaucoup, z’avez pas idée comme j’suis content d’le r’trouver ! T’nez, prenez !

Dans un élan, Amadeus récupère l’argent au fond de sa poche, le lui donne sans même regarder.

_ C’pour vous !

Papa, Mamans, je suis soulagé. J’ai retrouvé mon collier. C’est une belle dame, qui me l’a ramené. C’est terrible, c’est dur, ce n’est pas facile. Mais je reprends espoir, qu’un jour le soleil reviendra. Et j’ai conscience, qu’il faut tenir. Pour vivre, tous ces petits moments de joie.



Aethra
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Il n’avait pas l’air de se sentir bien, quelques secondes à peine auparavant. Pourtant, son regard s’illumina aussitôt à la vue du précieux bijou. Je n’avais aucun doute qu’Amadeus avait dû le chercher un moment, avant de se faire une raison. Sa réaction, si vive, manqua de me mettre mal à l’aise. Je l’observai sans mot dire serrer avec force le collier, avant de le porter à son front, ses lèvres… et le voir tomber au sol, comme s’il avait été terrassé par un coup invisible. Voir ce solide gaillard, qui m’avait protégé de sa stature dans la foule, au bord des larmes, avait quelque chose d’assez étrange pour moi.

« V-vous allez bien ? » Mon regard s’esquiva furtivement à droite et à gauche, craignant plus que tout de me faire remarquer dans cette ruelle que je ne fréquentais, en temps normal, que pour de bien mauvaises raisons. Je ne voulais pas attirer l’attention sur nous.

Mais quand il se releva pour me détailler, de ce regard bien trop perspicace à mon goût, l’envie de fuir était bien présente… Je songeais réellement à tourner les talons quand il m’attrapa, me faisant lâcher un petit glapissement surpris. Il… souriait ? Et m’étreignait. J’étais trop pantoise, à l’entendre me remercier avec autant d’emphase, pour songer encore à me dérober. « Euh… de rien. » J’imaginais que c’était ce qu’il me fallait dire ? Je ne savais pas où poser mes mains, peu habituée à ce type de contact amical. Quand je me faisais attraper, c’était rarement bon signe en temps normal…

Heureusement, il finit par me relâcher. Je me sentis libérée d’un poids qui n’était pas que physique. Je me sentais moins coupable également. C’était surprenant, mais agréable. Enfin c’était encore mieux quand il agrémenta ses remerciements de quelques piécettes rutilantes et d’une invitation à manger un bout. J’eus un sourire ravi en les récupérant précieusement, sans m’embarrasser de fausses protestations. Quant à l’idée d’un bon repas, mon estomac me suppliait d’accepter… même si la prudence m’intimait plutôt de ne rien en faire. Mais il n’avait rien remarqué, n’est-ce pas ?

« C’était rien. » Mon regard se fit plus fuyant, en me rappelant mon crime. « … je n’ai pas pu m’empêcher de lire les inscriptions, je me disais qu’il allait vous manquer. » De toute évidence, le mot était faible. « Et… je veux bien, pour le repas. » Lui répondis-je presque avec timidité. J’espérais qu’il me propose d’aller dans un établissement assez modeste. Je n’étais pas à l’aise partout, et encore moins s’il m’emmenait dans des lieux habituellement fréquentés par des tévintides.

« Moi, c’est Aethra. » Je n’avais pas eu le temps de lui dire, tellement les événements s’étaient précipités ce jour-là. « Vous n’avez pas été pris dans le mouvement de foule ? » J’avais quitté les lieux bien avant, mais ce n’était peut-être pas son cas. « Vous avez l’air d’aller bien, en tout cas. » Ou presque.



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Amadeus Domitia
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_ Ca va mieux.

Les mains reposées sur les hanches, Amadeus consolide ses appuis et redresse fièrement les épaules. Ses yeux noirs, encore humides, brillent quand un grand sourire éclaire ses traits. Du dos de ses doigts, il frotte son nez légèrement tordu, maintes fois cassé, dans une grimace gênée.

_ Z’avez pu échapper à la foule, vous ? Moi, pas vraiment. J’me suis fait un peu (pas qu’un peu en réalité) écrasé, j’ai bien crû qu’j’allais y passer. Heureus’ment qu’des amis m’ont aidé. Une jolie dame m’a soigné.

Il lâche dans un soupir. Détourne les prunelles, pensée, à cette mage qui s’est penchée sur son corps tuméfié, à son ami Alzyre qui l’a porté. Deux, dont il n’a plus de nouvelles, qu’il ne peut pas approcher, parce qu’il est, Tevintide, parce qu’il n’a pas, à les côtoyer.

_ Comment z’allez vous ? Et votre ami ?

Face à son regard fuyant, Amadeus détourne les yeux. Il ne veut pas lui infliger, le poids de son regard, bien qu’il ne juge pas vraiment : l’important, c’est qu’il a récupéré son collier. Le jeune homme n’aime pas vraiment, se prendre la tête, avec les hypothèses et les déductions, le passé, c’est le passé, l’important, c’est maintenant. C’est le présent, c’est l’instant, qu’il faut vivre et les malheurs sont déjà loin, derrière, le collier au creux de sa paume, il savoure sa chance. Ca réchauffe son torse, ça pétille dans ses veines, il se balance joyeusement d’un pied sur l’autre, les doigts toujours précieusement serrés, autour du simple anneau de cuivre.

_ ‘Savez lire l’Tevintide ? Qu’il demande, un sourire malicieux sur les lèvres, complicité fraternelle, d’une personne qui vient peut-être de sa terre, solidarité naturelle, pour tous ces étrangers que cette satanée ville rejette. Mais lui, il les accueille à bras ouverts, il est le secrétaire de l’Ambassade, celui qui reçoit, celui qui écoute, celui qui écrit, les demandes et les doléances.

_ C’pas donné à tout l’monde ! Savez l’parler aussi ? Ah si on risquait pas d’se faire péter la tête, j’aurais bien voulu causer un peu dans not’ langue… Ca m’manque parfois, j’galère moins qu’avec le commun…

Il reconnaît dans une grimace un peu gênée, de sa main libre, frotte l’arrière de son crâne, avant qu’un soupir ne s’arrache de ses lèvres. Ca ne suffit pas à chasser sa bonne humeur, et si Aethra tient du félin, avance avec élégance et souplesse, Amadeus lui, tient plus du sanglier ; c’est à coups d’épaules qu’il fend la foule pour se frayer un passage, de toute façon, depuis l’Evènement, il ne supporte plus vraiment d’être entouré, emprisonné, se sentir, étouffé.

_ C’ma famille qui m’l’a fait, le collier. Y sont loin. Et y m’manquent. Ca fait du bien, d’avoir un peu d’eux avec moi. Merci encore, j’sais je me répète mais…

Il hausse les épaules et affiche un rictus victorieux.

_ Les gens, y répètent bien tout c’qui va pas, alors j’peux dire c’qu’y va bien !

Il lui adresse une oeillade.

_ Aethra? Enchanté ! Moi c’est Amadeus, j’sais pas si vous vous en souv’nez, si c’pas l’cas, c’pas grave. J’pensais aller là, y font du bon cidre et on y mange bien, y’a d’grosses tartines d’pain avec du fromage et des trucs comme ça, ça vous tente ?

Amadeus désigne l’auberge d’un geste de la tête.

_ Ca fait longtemps, qu’z’êtes à Starkhaven ?

Après son accord, Amadeus se remet en marche. Si elle a accepté, il pousse la porte de l’auberge, leur cherche une table le long des murs, pas trop loin de la cheminée, à proximité d’une fenêtre, lui demande directement une chope de cidre, des tartines, la laisse choisir et lui conseille, sur ce qu’il préfère. Le cidre relevé de cannelle, les tartines en pain de seigle, avec une couche de crème, de fromage et un oeuf, parfois, un peu de jambon, ou encore, de terrine… Si elle répond d’un signe de tête négatif, Amadeus reprend leur progression sur la route et lui propose quelques devantures, jusqu’à trouver celle, qui pourrait lui convenir.

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Une grimace m’échappa, rien que de repenser aux derniers événements. « J’étais déjà loin… » Lui confirmai-je dans un petit filet de voix. J’avais eu peur, bien avant qu’un mouvement de foule ne soit provoqué. Malheureusement pas assez peur pour ne pas me lancer sur la piste de cette maudite Corneille. J’avais été imprudente, étrangement confiante… et me retrouver seule avec Aiden nous avait rendu suspects. « Un templier nous a cherché des ennuis et… » Et je ne savais pas si je devais lui en dire davantage, en vérité. Il pourrait témoigner de mon innocence dans cette affaire au besoin, non ? Ou les faire remonter ma piste.

Visiblement, sa situation sur place n’avait pas été plus enviable. Malmené par la foule, il avait bien failli y rester. J’écarquillai un peu les yeux, confuse. Nous ne l’avions perdu du regard qu’un instant… ce qui avait suffi. « Je crois que quelqu’un a crié ou… c’était ce démon, sur la place, qui a pu les effrayer. » Au moins, il n’était pas seul. J’avais cru qu’il l’était au début. « Vous avez beaucoup d’amis, on dirait. » Soulignai-je, un peu circonspecte. Des amis hauts placés également ? Que je sache à quoi m’en tenir…

« Vous avez l’air de vous être bien remis, en tout cas. » Quand je repensais à tous ceux qui ne s’étaient pas relevés là-bas… J’en eu des frissons. Il me sortit de ma torpeur en me retournant la question. « On s’en est sorti. » Nous avions eu de la chance dans notre malheur. Je n’épiloguais pas, toujours hésitante sur le comportement à adopter avec lui. Pourtant, je pâlis à vue d’œil quand il rebondit sur des paroles qui m’avaient malencontreusement échappées. Si je savais lire le Tévintide ? « Non ! Je… Je ne sais pas lire. Et je ne sais pas non plus… » Tentai-je de me défendre aussitôt, avant de capter son regard complice. « … enfin si, je sais le parler. Mais ça fait longtemps. » Mon cœur battait la chamade. Est-ce que je ne venais pas de faire une énorme bêtise ? « Dites… en quoi consiste votre travail exactement à l’Ambassade ? »

Je restais dans son sillage, alors qu’il fendait la foule avec détermination. C’était tellement plus facile de me glisser derrière lui ensuite. J’en appris davantage sur l’origine de ce collier, au détour de notre conversation. « J’aurais cru que c’était votre âme-sœur qui vous l’avait confié… » Pourtant, ma main se referma lentement sur la chaîne qui retenait le pendentif draconique à mon cou, héritage de mon père. Ça aurait dû me paraître l’évidence même. « Pourquoi êtes-vous parti ? » Moi, je savais très bien pourquoi ma mère en avait ressenti le besoin. Mais lui ?

Son optimiste était déconcertant, et peut-être un brin contagieux. Je me permis un bref sourire, quand il se présenta de nouveau. « Vous me l’aviez déjà dit. » Lui rappelai-je poliment. Mes yeux s’illuminèrent quand il me proposa de manger du pain au fromage avec un verre de cidre. C’était bien plus que je ne pouvais espérer, surtout gratuitement. « Ou-oui ! C’est parfait ! » Mon regard méfiant se posa néanmoins sur l’auberge qu’il venait de me désigner. J’espérais qu’il y avait du monde à l’intérieur pour me permettre de me fondre dans la masse… surtout qu’il attirait l’œil plus encore que ma chevelure de feu. Amadeus avait tout du tévintide en puissance.

Je n’entendis pas immédiation sa question suivante. Je m’étais engouffrée à sa suite dans la vieille bâtisse, promenant mon regard à droite à gauche pour m’assurer que les lieux étaient sûrs. Il choisit – bien entendu – la meilleure table, celle qui était au plus proche de l’âtre avec une vue sur l’extérieur. Par réflexe, j’enfouis ma chevelure de feu au fond de ma capuche, en espérant que la haute stature d’Amadeus en dissuaderait plus d’un. J’espérais que personne ne lorgne de ce côté-là de l’auberge. Etant donné que c’était lui qui régalait, je commandais la même chose que lui. Et ça m’irait très bien. J’aurais été sous forme de chat que je me serais mise à ronronner de plaisir, la douce chaleur de l’âtre courant sur ma peau, l’estomac rempli comme jamais de tartines de viande et fromage. J’étais sur un petit nuage.

« Je suis à Starkhaven depuis mes quinze ans. » Lui confiai-je, avec bien moins de méfiance subitement. Depuis plus de la moitié de ma vie, maintenant… « J’étais à Hasmal, avant. Et vous ? »



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Amadeus Domitia
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_ Ah, tant mieux ! Et vous en faîtes pas, moi, ça va, ça va bien maint’nant.

Un sourire sincère adoucit l’expression renfrognée. Amadeus frotte un peu son nez, du dos de ses doigts, les yeux levés vers le ciel. Prunelles attirées à la mention d’un Templier, Amadeus bat des paupières à deux reprises, avant de marquer un silence. Les bras se croisent sur son torse, les épaules se haussent.

_ Faut pas chercher. Des fois, l’délit de sale gueule, ça suffit. Z’êtes pas moche hein, c’pas c’que j’veux dire, mais suffit qu’vot’tête lui r’vienne pas… Qu’on ait les oreilles pointues, ou l’accent comme moi… Suffit d’peu pour qu’on vous cherche des noises…

A ces mots, Amadeus gratte la cicatrice qui traverse sa pommette, celle aussi, qui transperce son arcade. Pris pour cible, à de nombreuses reprises, car il a tout l’air d’un Tevintide.

Maman, je t’aime !

Moi aussi, mon poussin. Les bras qui l’enlacent, les baisers sur ses joues rondes. Son frère qui lui prend la main, l’entraîne jouer dans la poussière, sous la surveillance de son autre mère. Elle replace une mèche derrière son oreille pointue, son visage buriné, éclairé d’un sourire. Combien de fois enfant, a-t-il embrassé ses cicatrices ? Pour les faire disparaître. Comme pour effacer, la Haine du Monde.

Quand il rentrerait, ses parents, panseront ils ses plaies d’amour ? Parviendront-ils à le soigner ? A lui faire retrouver l’innocence, qu’ici, les fauves réduisent en charpie ? Le cœur déchiré, sous les griffes et les crocs, le mépris et la xénophobie, sa chair tant aimée, ici battue à bâtons rompus ?

Il ne savait pas, que le Monde dehors était si rude. Et la réalité l’a frappé de plein fouet. Il en reste encore décontenancé. Déstabilisé. A se demander, s’il s’agit bien là de sa faute, s’il corrige son accent, si sa peau pâlit, l’acceptera-t-on davantage ? Mais il n’arrive pas à effacer, tout ce que ses parents ont aimé. Amadeus, ne veut pas changer.

_ J’ai un ami Templier, y sont pas tous comme ça… mais ceux qui l’sont, argh…

Grimace, pour appuyer ses dires.

_ Des amis… ouais, sûrement, j’essaye…

Sourire, plus contrit cette fois.

_ J’ai d’la chance d’en avoir, quelques uns. J’essaye d’les garder, savez, mais c’pas simple de s’faire des amis, ici… Pour beaucoup, j’suis un étranger, j’ai pas droit à ma place, j’ai pas mon mot à dire, y comprennent pas quand j’dis qu’ici, c’un peu mon foyer, à moi aussi…

Il hausse les épaules.

_ Mais c’vrai, j’ai la chance d’avoir des gens qui m’apprécient. Et vous ? Y va bien, l’type qui était avec vous ? C’tait bien un ami, au fait ? Enfin euh, si c’plus hein, vous sentez pas obligée d’le dire, j’veux juste pas euh, qu’vous ayez des ennuis…

Amadeus n’ose pas lui dire que ses côtes lui font mal, que respirer reste compliqué, il ne se sent pas non plus en position de se plaindre. Il est miraculé : s’en est sorti, par chance, de tout ce déchaînement de violence et parce qu’une mage s’est précipitée pour le soigner. Qu’aurait-il donner, pour la remercier ? Mais la voilà enfermée de nouveau dans sa tour, hors d’accès. Qu’un Tevintide aille parler à un mage – de quoi déclencher une purge du Cercle ! A croire que c’est un Pestiféré, alors qu’il ne maîtrise pas même une once de magie.

_ Oh ! J’pourrais vous apprendre à l’lire si vous voulez ! C’pas bien compliqué !

Il propose avec un certain enthousiasme.

_ Si vous voulez vous entraîner à l’parler… J’parle bien mieux l’Tevintide que l’commun, mais par souci d’diplomatie, ça fait bien des mois qu’j’le parle pas… A part quand j’écris à mes parents ou qu’jparle à l’Ambassadeur… Mon boulot, c’est récupérer son courrier, rédiger des lettres en son nom s’y m’demande, organiser son emploi du temps, r’cevoir ses invité.es, répondre aux questions des gens qui viennent… Moi ça m’plaît bien ! J’aime le contact du papier, l’odeur de l’encre, l’contact des gens aussi…

Sourit tendrement Amadeus. Ils rejoignent l’auberge, s’installent sans la moindre difficulté. La chaleur de l’âtre, rappelle celle de son chez lui. Nostalgie d’un foyer, aux odeurs chargées d’épices et de terre, Papa qui lit les histoires, d’une voix grave, douce et rocailleuse. Maman qui sirote sa tisane, pendant que l’autre Maman s’occupe de coiffer les cheveux, de laver les minois, de plier le linge, car elle aime occuper ses mains.

Il pense à sa petite maison, cette bâtisse qu’ils ont commencé à lui construire, à l’autre bout du grand atelier, la vision sur la rivière. Sa mère qui rit, passe un bras autour de ses épaules, quand est-ce que tu comptes nous inviter, qu’elle demande d’un rictus carnassier.

Aurait elle aimé, les grandes tartines ? Elle s’en serait empiffrée. Amusé, Amadeus prend le temps de manger avec appétit, boit une gorgée de cidre avant de manquer de s’étrangler.

_ Euh… âme sœur… ?

Il répète, l’expression lui semble inconnue – sourcils froncés, mâchonne dans sa barbe, répète à deux reprises avant de réagir, rougir comme une pivoine.

_ Ah, amatus, amour ! Non, non, c’est mon père et mes mères, enfin ma mère, j’devrais dire…

Les trouples ne sont pas toujours bien vus, dans cette société. Le collier entre ses doigts, le fait doucement tourner.

_ Ma mère, disait qu’un ami avait b’soin d’aide. Je sais très bien écrire, très bien lire… j’suis jeune, en bonne santé, et j’pense qu’mes parents voyaient aussi l’occasion pour moi d’voyager. A l’époque, j’avais envie d’voir l’monde. J’suis assez curieux d’tout, mais comme j’avais pas beaucoup d’moyens, d’quoi vivre, une ‘tite famille, j’pensais pas à partir, puis cette occasion, elle s’est montrée, mon père a dit…

Solennel, Amadeus redresse les épaules. La voix se fait plus posée, plus grave, les sourcils se froncent, éclats de malice, au fond des pupilles, il pose une main sur l’épaule d’Aethra, si elle accepte le contact.

_ Amadeus, ceci, est l’occasion d’une vie : saisis-la.

Amadeus la relâche dans un rire, coupe de sa tartine, en glisse un bout entre ses lèvres.

_ Hein ? Euh, un p’tit coin perdu sans vraiment d’noms… On est à quelques jours de voyage de Minranthie, dans l’sens des Champs Valariens mais un peu plus à l’ouest, les terres y sont sèches. Mes parents y tiennent un graaand atelier (il ouvre les bras pour appuyer ses propos, avant de récupérer sa choppe), on y fait du parchemin, de l’encre, des reliures d’livres… C’est assez grand, y’a ma famille, mais d’autres qui y travaillent, à cause des odeurs et du b’soin d’place, on est vraiment assez éloignés des villes et villages…

Pour permettre aussi à ses parents, de vivre leur idylle.

Une humaine, un humain, une elfe esclave, Maman, Papa, Maman, vivent leur vie à l’abri des regards.

_ En tous cas, vous, vous avez pas d’accent, bravo ! J’aurais jamais crû qu’vous étiez comme moi ! Vous vous y plaisez, ici ? Pourquoi vous êtes partie, vous ?


Aethra
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Assassine et espionne des Corbeaux de la Maison Stazzo
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« Vous en savez quelque chose, oui… » Lui soufflai-je, sur un ton songeur. Il avait tous les traits du parfait tévintide. Or, en dehors de notre pays natal, nous étions assez mal considérés. La faute à la Chantrie, selon moi. Là-bas, les mages puissants étaient traités avec égard, mais ici… il en était tout autre. Et même les Soporatis étaient considérés, à tort, comme des menaces potentielles capables de libérer un pouvoir magique dévastateur à la première occasion. L’Impérium faisait souvent peur. Et on craignait ce qu’on ne connaissait pas.

Je grimaçai un peu, sans mot dire, quand il me confia avoir un ami templier. Ils étaient mes ennemis par définition, mais Amadeus ne pouvait pas le comprendre sans connaître ma nature de mage. Je devais faire semblant de ne pas être si révulsée à l’idée qu’on puisse nouer des amitiés avec des êtres aussi dangereux. A mes yeux, ils étaient uniquement des fanatiques, et rien de plus.

J’avais du mal à le suivre. Le tévintide s’exprimait sur un ton rapide, peu clair, se laissant vite entraîner par ses émotions. Je n’avais aucun mot pour le rassurer qui me venait, mais il me prit de court à mentionner subitement Aiden. « Il va bien, oui. » Lui assurai-je, dans un sourire. Et voilà que la discussion devenait subitement un peu gênante, alors qu’il s’emmêlait à nouveau les pinceaux. « Il… est comme un frère pour moi. » Finis-je par conclure, en évitant pourtant de croiser son regard. Je n’étais pas si à l’aise à l’idée de parler de mes sentiments pour Aiden avec quelqu’un que je venais à peine de rencontrer. A quel point ça se voyait, que nous étions… proches ?

Je relevai la tête quand il me proposa sans détour – et avec un enthousiasme certain – de m’apprendre à lire. « C’est vrai ? » Il y avait une once d’espoir dans ma voix. Vincenzo avait échoué à m’inculquer plus que les bases, jugeant que je saurais me débrouiller avec. D’après lui, j’étais sûrement trop vieille pour bien assimiler. Mais il était peut-être mauvais professeur aussi, non ? Amadeus alla même jusqu’à me proposer de parler notre langue natale entre nous. Gênée, je lançai des regards à la dérobée autour de nous. « Euh… ici ? » Ça faisait longtemps que je ne pratiquais plus. Si je pouvais faire oublier aux Marchéens l’autre partie de mon héritage, c’était souvent pour le mieux. Mais, d’un autre côté, pratiquer pourrait être un atout non négligeable dans mon quotidien de Corbeau.

J’appris que l’anneau lui venait de ses parents, sans bien comprendre s’il avait une seule ou plusieurs mères. C’était flou et peu compréhensibles. J’avais dû mal entendre, non ? Je lui souris doucement, soufflant d’un ton bas : « C’est beau que vous vous aimiez autant. » Je l’enviais un peu, en vérité. Il avait eu le soutien de ses parents, et même la chance de les connaître et de grandir dans un foyer aimant. Amadeus avait choisi de prendre la route, sans y être contraint. Nos parcours étaient si différents… c’était avant tout cette langue commune, cette terre natale, qui nous réunissaient. Mais pour les Marchéens, j’étais probablement trop Tévintide. Et pour les Tévintides, trop Marchéenne.

« J’ai quitté très tôt Tévinter pour Hasmal. Je ne me souviens pas de tout là-bas et… Je suis à Starkhaven depuis plus de quinze ans maintenant. » Contrairement à lui, j’avais passé plus de la moitié de ma vie entre ces murs. « Ma mère était Marchéenne. Mon père est Tévintide. » Lui confiai-je, quand il s’étonna que je sois capable de parler sa langue. « Je lui ressemble assez peu, ce qui est plutôt une chance ici… » Il avait pu s’en rendre compte par lui-même. Mais parler des raisons de ma présence à Starkhaven était bien plus délicat. « Et bien… Je… » Je me mordis la lèvre, en ayant peur de me trahir. J’avais beau cherché un prétexte acceptable, rien ne me venait. « Ma mère a fui le pays à ma naissance. J’imagine que mon père était quelqu’un de mauvais, mais je n’ai aucun souvenir de lui. » Ce n’était pas vraiment un mensonge. Je n’avais pas eu l’occasion de me faire mon propre avis sur la question à son sujet, et dans l’idéal, je n’aurais jamais à croiser sa route. Mais mieux valait que je n’éveille pas les soupçons auprès du scribe de l’ambassadeur de Tévintide… ou ce dernier aurait tôt fait de me lancer de nouveau dans les pattes de mon père, en me rappelant à une triste condition d’esclave. J’avais subitement envie de disparaître, mais m’enfuir sans attendre de finir notre repas ne ferait que me rendre plus suspicieuse encore à ses yeux. Je tentais subtilement de dévier le sujet : « Vous comptez retourner à Tévintide ou rester ici, dans les Marches ? »



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Un frère…

Amadeus a un grand frère.

Accroupi près d’une roche, il faufile courageusement son bras dans l’interstice d’une pierre. L’enfant, à ses côtés, l’observe avec de grands yeux, qui s’écarquillent davantage quand le Grand Frère sort victorieusement un lézard à la peau bleue, qu’il tient avec douceur et fermeté, encourageant d’une petite voix, vas-y, caresse le. Le contact doux, chaud, des écailles sous ses doigts et un sourire sur les lèvres, merci, Grand Frère, il est beau.

_ Ah… ! On pourrait faire ça dans une taverne ou chez moi, s’tu veux !

Qu’il propose, en toute inconscience, la prudence n’est clairement pas l’une de ses qualités. Ou peut-être ne se sent il tout simplement pas en danger. Naïveté, crédulité, à moins qu’à force d’habitude, il ne sache comment reconnaître les mauvaises personnes de celles bien intentionnées.

_ J’habite pas très loin !

Il désigne d’un geste du bras, un peu évasif, une direction avant de sourire fièrement aux mots de la jeune femme.

_ Ouais… j’ai conscience… Qu’c’est une sacrée chance. J’en profite bien !

Il l’écoute avec attention, et note l’usage du passé pour la mère, du présent pour le père… Ses yeux s’assombrissent légèrement à la suite de son récit, se baissent finalement dans une petite moue penaude alors qu’il fait tourner entre ses doigts, son verre. Il lui adresse une œillade et finit par le reposer sur la table.

_ Je suis désolé… Pour toi et ta mère…Est-ce que… Enfin… J’ai compris que quand elle était partie, elle ne t’a pas emmené avec elle… ? Je… j’peux pas imaginer c’que ça fait, d’être laissée par ses parents je… j’voulais pas raviver de mauvais souvenirs…

Il marque un silence, une hésitation puis, animé d’une envie, d’aider, effleure prudemment sa main. Ses yeux d’obsidienne, unis aux siens.

_ En tous cas… J’trouve ça vraiment bien, et courageux, que tu aies réussi à faire ta voie, malgré tout ça… J’espère qu’tu trouveras un foyer, pour t’accueillir, et où tu pourras t’réfugier quand t’en auras b’soin. Quoi qu’fassent les parents, qu’ils aiment ou non, qu’ils soient présents ou non, ça change rien au fait que t’as d’la valeur. Et qu’tu mérites qu’on t’aime, et qu’on fasse attention à toi. J’suis content qu’avec Aiden, t’aie trouvé un peu ta famille.

Il sourit, en prenant quelques rougeurs, Amadeus est pataud et maladroit, ses grosses mains, ne sont pas toujours adroites, comme son langage un peu rustre, ne parvient pas à exprimer la finesse des émotions qu’il ressent. Il sait qu’il a trouvé sa valeur, grâce à l’amour de ses parents. Que lorsqu’on le critique, qu’on l’humilie, qu’on le déteste, son bouclier, est leur souvenir, les mots encourageants qu’ils lui ont offert, les étreintes qu’ils lui ont donné. Il a conscience, que son sang vaut de l’or, et que sa chair, est d’argent : précieux, aux yeux de ceux qui lui ont donné la vie. Ils ont réussi, à lui faire prendre confiance en lui, à accepter d’assumer ce qu’il est, sans eux, Amadeus aurait été brisé depuis longtemps.

Et quand il s’imagine, sans eux, sans tout ce qu’ils lui ont appris, sans l’affection qu’ils lui ont donné, Amadeus sent tout son monde et son être, s’écrouler. Qu’est-il ? Quelle importance, a-t-il ? Il ne vaudrait probablement rien, aux yeux des autres, comme c’est le cas, aujourd’hui. Et étrangement, ses parents l’ont aidé à comprendre que sa valeur, ne dépendait pas vraiment de l’amour qu’ils leur portent ; mais seulement, de lui. C’est à lui, de la définir.

Il espère, avec prudence et maladresse, qu’Aethra ne se dévalorise pas, qu’elle a conscience elle aussi, de l’importance de son existence. Bien que ses parents n’aient pas été là, pour elle, bien qu’elle ait connu l’abandon, la solitude, bien qu’elle semble, craintive et méfiante, probablement blessée par ce qu’elle a enduré. Ca doit être dur, de s’en remettre.  

_... Ca a pas dû être facile… de vivre tout ça… Comment t’as tenu le coup ?

Qu’il demande, avec sincérité, un peu d’admiration dans la voix. Jouant songeusement, avec le collier qu’il porte autour de son cou.

_ … Ca doit être dur, d’pas s’poser plein d’questions sur tout… Si jamais t’as b’soin, si jamais t’as envie, si jamais j’peux t’aider je… j’pourrais t’aider du mieux qu’j’peux… à trouver des trucs… j’sais qu’on s’connaît pas beaucoup mais…

Il hausse les épaules.

_ Enfin voilà… la porte est ouverte… n’hésite pas si y’a b’soin, même pour autre chose ! J’t’en dois une pour l’collier et p’is euh… bah on est un peu du même coin, d’un côté, et j’sais que c’pas simple d’être loin d’chez soi, donc…

Un peu bourru, il tapote sa main.

_ P’is moi, j’sais faire les mêmes biscuits qu’ma mère. Avec les épices tévènes.

Qu’il assure, dans une petite moue bougonne, bien qu’un peu fière, frottant son nez du dos de ses doigts. Expression renfrognée, comme si ce n’était rien, bien qu’on aperçoive le petit sourire fièrement caché, derrière sa main. Il est plutôt bon cuisinier, bien qu’il n’aime pas s’en vanter.

_ Si tu veux en goûter, j’te f’rai un p’tit panier. T’as d’quoi manger à ta faim ici ?

Qu’il s’inquiète encore un peu.

_ J’sais pas encore… j’ai un peu d’mal à trouver ma place ici. Si j’rentre chez moi, j’sais que j’retrouverai… mon p’tit cocon. Une vie tranquille, à faire des choses qu’j’aime bien faire, du papier, des parchemins, de l’encre, des reliures…

Il détourne les paupières.

_ Mais c’bizarre.

Il croise les bras sur son torse.

_ Là bas, d’fois, j’avais l’impression… d’m’ennuyer. C’était très routinier. Toujours, les mêmes choses, les mêmes gestes, les mêmes personnes à rencontrer. J’avais l’impression, j’sais pas, comme d’étouffer ? Et il y a des choses, que j’avais du mal à endurer, dans les grandes cités. Partir, ça m’a fait du bien… d’voir de nouvelles choses, découvrir des paysages, de nouveaux visages… y a pas mal d’choses qui m’font du mal, qui m’font peur, qui m’dérangent, j’trouve pas ma place, mais y’a des choses, que j’aime y voir, j’ai l’impression d’grandir un peu, dans c’que j’traverse…

Qu’il souffle en levant les yeux vers le plafond.

_ J’me sens comme un arbre, qui gagne en taille et qui étend ses branches, mais qui s’fait assaillir par les tempêtes, qui voit son écorce s’fendre, son corps, se ployer, puis s’redresser… C’est… pas facile, c’est douloureux, j’sais pas encore si j’vais tenir, longtemps ou m’effondrer, si ça s’trouve, j’ai même en crever…

Il marque un silence.

_ J’ai peur, de tout c’qui s’passe, l’Enclin et l’reste, j’me sens pas à la hauteur, j’suis qu’un mec sans pouvoir, j’sais même pas me battre, une part en moi, a juste envie de rentrer, reprendre la vie, que j’ai connue… Mais à la fois… j’serais frustré de… retourner dans cet endroit, très voire trop protégé…

Il baisse les yeux.

_ J’suis un peu perdu sur quoi faire. Comme un oiseau qui ouvrirait ses ailes, qui veut r’tourner au nid mais qu’est pas sûr de pouvoir voler un jour d’nouveau. Et vous ?

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Chez lui ? J’ouvris de grands yeux ronds, incapable de cacher ma surprise. « Ici, c’est bien. » Lui soufflai-je finalement pour trancher la question. J’étais bien trop méfiante pour me laisser entraîner dans la maison d’un homme que je venais à peine de rencontrer, à moins qu’il dispose d’informations compromettantes sur Tévinter… mais il n’était pas aussi crédule. Les documents de la diplomatie devaient sans doute rester sous verrous, à son lieu de travail. Je m’inquiétais plus de voir s’il comptait me faire payer, parce que je n’avais pas d’argent à lui offrir en retour. Je risquais déjà l’expulsion si je ne réunissais pas la somme demandée dans les temps.

Mais je devrais plutôt m’inquiéter de ce que je lui révélais sur mon compte, qui pourrait me porter préjudice. S’il apprenait que ma mère était une ancienne esclave de mon père en fuite… Je niai de la tête. « Elle m’a emmenée avec elle, bien sûr. Elle ne voulait pas rester avec lui. Je ne connais pas l’origine de leurs différents mais… elle m’a élevée seule, par ses propres moyens. » J’eus un sourire doux et triste à la fois, en repensant à elle. Je sursautai en sentant le contact de la main d’Amadeus sur la mienne. Je m’étais assez relâchée pour ne pas avoir remarqué son geste. J’en avais sans doute même déjà trop dit. Je rougis un peu sous ses mots, détournant le regard. Il était vraiment trop… gentil, et prévenant. Tant de bons sentiments me gênaient, moi qui n’avais connu que la précarité jusqu’à maintenant. « Elle est morte quand j’avais quinze ans. Il a bien fallu que je me débrouille toute seule… mais Aiden était là et a veillé sur moi. On est arrivé ensemble à Starkhaven. »

Je relevai le regard vers lui, timidement. Comment j’avais tenu le coup ? Je ne m’étais même pas posée la question. Aiden et moi avions réagi dans l’urgence. La survie avait dicté tous mes actes, la majorité du temps. Je n’avais pas eu le temps de m’effondrer, tout simplement. Il m’avait fallu apprendre à me battre contre les dangers de l’extérieur, tout comme de l’intérieur. Les esclavagistes, les hors-la-loi, les démons… « Il a toujours été là pour moi. » Finis-je par lui confier, à demi-mots. Je prenais à peine conscience de toute l’importance qu’il avait eu, tout au long de ma vie. Il avait été un frère, oui, mais également une ancre. « Je crois que… mon foyer était là où Aiden se trouvait, tout simplement. » Mon sourire se fit subitement plus convaincu. « Mais je veux bien les biscuits quand même. » Tout était bon à prendre et… ça me rappellerait aussi des souvenirs.

Et ma simple question pour détourner l’attention, il y répondit avec beaucoup de conviction. J’arrivais à lire à travers les lignes, à comprendre là où il voulait en venir. « Tu as quitté ta zone de confort pour découvrir le monde. » Résumai-je. Mais je craignais pour lui qu’il soit trop tendre pour ce monde, qui risquerait de le manger tout cru. Et, comme il le soulignait, l’Enclin était également à nos portes. « Tu n’as pas peur de l’Enclin ? Tu as pensé à agir, concrètement, à ton niveau, pour endiguer ce fléau ? » La question, je me l’étais souvent posée. Je réfléchissais encore à la réponse à lui donner, justement. « Starkhaven est devenu mon foyer. J’y ai passé plus de la moitié de ma vie. J’y ai affronté bon nombre de dangers, mais je connais ses ruelles par cœur maintenant. Je pourrais fuir, bien sûr… mais pour aller où ? A Tévinter ? Je ne suis pas sûre que j’arriverais à me réadapter. » C’était même certain que non, mais il n’avait pas besoin de le savoir. Je chérissais trop cette liberté pour qu’on me la vole, surtout après les sacrifices que ma mère avait dû consentir pour me l’offrir.



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