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Anchor - PV : Aerontus

Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Anchor - PV : Aerontus 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
Messages : 202
Autres personnages : //
Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
Classe : Civil - Niveau 3
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t958-amadeus-domitia
AnchorCHAPITRE QUATRE : DANS LES MURMURES COULERA LE CRÉPUSCULE FURIEUX

Type de RP Anchor
Chapitre concerné IChapitre 4
Date du sujet 30 Auguste
Participants  @Amadeus Domitia et @Aerontus Nepos
TW agoraphobie, mélancolie, crises d'angoisse, softness
Résumé Amadeus est assez bouleversé du dernier évènement... Avoir bien failli finir piétiné par la foule, avoir été arraché des portes de la mort par Isbeil, perdre un de ses meilleurs amis et son collier fétiche, Amadeus est saisi de crises d'angoisse et doute de mériter sa place à l'Ambassade ou même à Starkhaven. Une fois n'est pas coutume, il requiert du précieux temps à son ambassadeur favori pour lui demander du soutien moral.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>30 Auguste</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1997-anchor-pv-aerontus#23716">Anchor</a></li></ul><p><u>@"Aerontus Nepos" et @"Amadeus Domitia"</u> Amadeus est assez bouleversé du dernier évènement... Avoir bien failli finir piétiné par la foule, avoir été arraché des portes de la mort par Isbeil, perdre un de ses meilleurs amis et son collier fétiche, Amadeus est saisi de crises d'angoisse et doute de mériter sa place à l'Ambassade ou même à Starkhaven. Une fois n'est pas coutume,</p>[/code]

Amadeus Domitia
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Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Ne t'éloigne pas trop, Amadeus.

Laisse le courir, chéri, il se dégourdit les jambes.

Et s'il se perd ?

Ne t'inquiète pas, il retrouvera toujours son chemin.

Et si on nous le prend ?

Eh bien, nous le récupererons.

Comme si c'était si simple, amour, de récupérer ce qui nous a été pris. Quand récupérerons nous la Dalatie ?

N'as tu déjà pas récupéré, une part de ce que tu as perdu ? Un peu de liberté, à nos côtés. Un peu de famille à aimer. Nos terres, ne sont pas tes forêts, mais elles sont tiennes.

Ce n'est pas officiel. Ca ne le sera jamais.

Et quelle autorité, vient donc nous menacer ? Personne ne s'intéresse à nous, personne ne viendra te prendre, ce que je t'ai donné. J'y veillerai.

Amadeus pense à cet échange, surpris entre ses parents. Peut on récupérer, tout ce qui a été pris ? Sa main se lève jusqu'à son cou, il n'y a plus, le si beau collier que ses parents lui ont offert - garde le, tu nous auras toujours près de toi, nous te soutiendrons toujours, pour ce que tu as à traverser -. Le collier, il l'a perdu.

Le coeur lourd, Amadeus flâne entre les étales, distraitement, il fait ses achats. Il prête à peine attention à Rahim, qu'Aerontus a confié pour sa sécurité. Car être Tevintide, c'est être à jamais les poings et les pieds liés par une réputation et un passé, qu'il est si difficile de s'échapper. Amadeus n'a jamais souhaité se débarrasser de ces fardeaux, c'est sa responsabilité. Il a à porter, les erreurs et les crimes de ses aînés, à réparer le mal qu'ils ont fait. Comme son père, embrasse les cicatrices de sa mère, comme sa mère essuie les larmes, de son autre mère. Car Amadeus voit comme le monde saigne, et qu'il aimerait tant que son amour parvienne à en combler les plaies.

Les visages sont graves, les regards sont souvent si mauvais - mais les yeux se détournent, face à la présence silencieuse de Rahim. Cette fois, Amadeus peut faire la queue, sans qu'on ne le bouscule ou que quelqu'un s'amuse à le dépasser. A croire, que le respect ne se mérite que lorsqu'on est armés d'une épée. Mais Amadeus, ne veut pas perdre espoir. Car il a eu mieux, mieux que ça. Des personnes qui l'ont aidé, alors qu'il n'avait rien à leur donner, des personnes qui ont accepté d'être à ses cotés, alors que les Tevintides sont fuis comme des pestiférés.

Il remercie Rahim, d'un sourire, avant de détourner le regard, Amadeus est étonammment calme, étonnamment silencieux. Oh, il peut être discret quand il le souhaite, mais Amadeus n'est pas du genre à se cacher. Comment expliquer, que la foule l'étouffe, qu'il ne se sent pas à l'aise, qu'il sent cette boule dans son ventre, celle dans sa gorge, qu'il a l'impression de manquer d'air ? Amadeus ralentit un instant le pas, Rahim le dépasse de quelques centimètres, et c'est à cet instant, que deux gamins lui rentrent dans les jambes.

L'impact le déséquilibre légèrement, il tourne les yeux, les voit courir - la foule, en délire, tout, se bouscule, il lutte, ses muscles se tendent, mais la foule, est océan, les vagues, l'écrasent, il tombe, se relève non, retombe face contre terre, piétiné, piétiné, écrasé, l'air manque, douleur, malaise, Ama, Amadeus, Amadeus est déjà loin, loin, quand il sent un vertige le basculer contre le mur. Haletant, Amadeus se tient contre le mur de pierres. Ses mains plaquées contre les brisques, ses lèvres entrouvertes avalent et recrachent péniblement l'air. Un poing de coté le lance comme un coup de poignard, Amadeus espère qu'il ne s'est pas cassé quelques côtes, qu'est ce qu'il s'est passé ?

La fuite des enfants a réactivé les souvenirs trop présents, du mouvement de foule qui a bien failli l'emporter. Les bleus n'ont pas fini de cicatriser. Respirer, reste difficile, la douleur le vrille, l'air lui manque, il lui faudra encore du temps pour récupérer. Il n'a rien dit à Taenar, pas à ce sujet non, mais il lui a demandé, Où est Alzyre, qu'est ce qu'on va lui faire, on ne va pas le tuer ?! Et l'elfe s'était contenté d'un signe de tête, d'un "je ne sais pas", qu'Amadeus n'arrivait pas encore à accepter.

Son front est en sueurs. Sa respiration produit un sifflement alarmant, il crache, salive et glaire, s'essuie du revers de la manche. Ca permet le passage de l'air. Il s'est réfugié dans une ruelle, éloignée du marché. Il ne se sent pas le courage d'y retourner. Alors son pas le ramène aux portes de l'Ambassade. Eteint, il range ses achats, récupère les lettres et courriers, les classe, il se demande si Aerontus est rentré.

Comme toujours, l'Ambassadeur a été très occupé.

Et Amadeus n'a pas cherché à se montrer. Il a dissimulé les plaies, les bleus, les peurs. Il s'est réfugié dans les cuisines et le cellier, à la cave et aux écuries, prétextant avoir toujours à faire, après tout, le jeune homme n'avait jamais été du genre à chômer. Il avait beau travaillé cette fois, il ne parvenait pas à ignorer ces pensées obsessionnelles, ces doutes compulsifs, et si, et si Alyre était condamné, et si Alzyre allait sur le bûcher, et si, c'était sa faute, et si, Aerontus l'apprenait et qu'il le chassait, et si Aerontus doutait de lui, et si Aerontus en avait assez, assez de l'entendre promettre, qu'il ferait attention pour sans cesse revenir décoiffé et blessé ? Et si, ils avaient raison ces gens, que sa place n'était pas ici, et si, il était vraiment incapable de faire son travail, et si tous ces efforts, étaient vains ?

Et si, il perdurait la terrible histoire Tevintide, et si, il était la source de tous ces sangs, tous ces morts, de tous ces malheurs ? S'il n'avait pas été au milieu de la foule, Alzyre aurait-il pris ces risques ? La culpabilité et l'impuissance l'écrasent, ses épaules se voutent, et malgré toute sa volonté, Amadeus se sent plier.

Est-il, coupable ?

Il a probablement déçu l'Ambassadeur, il a abandonné son ami aux prises des gardes, il est hanté par la vision du bûcher et des morts au centre de la place, Amadeus, n'a encore jamais vu la mort en face. L'odeur du sang, les gémissements plaintifs, c'est ça alors la guerre ?

Tous ses rêves, son admiration pour les combattants, sont partis en fumée avec la corneille ; il ne reste que des braises incandescentes. Et leur lumière, n'est plus suffisante pour chasser les ombres.

Est-il réellement à la hauteur ? Mérite-t-il sa place ici ? Ses ami.es, vont ils tous mourir ? Les condamne-t-il à rester ici, devrait-il s'en aller, les laisser, devrait-il, tout quitter ?

Amadeus n'a pas l'habitude de fuir, face à l'adversité, mais les douleurs persistantes de son corps le renvoient à une faiblesse qu'il n'a jamais connue.

Une enveloppe est finalement glissée sous la porte du bureau de l'Ambassadeur. Fermée d'un simple cacheton de cire, rouge veiné de jaune.

Messer Aerontus,

J'ai conscience que vous êtes demandé de toutes parts, que vos responsabilités vous occupent tout instant et qu'il ne vous reste guère de moments vous appartenant.

Puis-je faire appel à quelques minutes de votre précieux temps ? Je tâcherai d'être au plus rapide et au plus efficace, je ne souhaite pas vous l'écrire, j'aimerai vous le dire de haute voix.

Votre dévoué,

Amadeus
Car Amadeus a peur, peur, mais que cette peur, il veut l'affronter.

Et s'il n'y parvient pas seul, il sait, qu'il peut faire appel à Lui.

Car Aerontus, est cet homme qui affronte le monde d'un sourire, au milieu de cet océan, il est paisiblement appuyé à la barre de son navire. Il endure, les caprices du temps sans jamais frémir. Ses yeux, jamais assombris, brillent toujours d'or, de cette intelligence qu'ont les optimistes et les pragmatiques, de ceux qui voient toujours, une opportunité quelle que soit l'adversité.

Si sa famille lui a donné la force de se battre pour ses causes, Aerontus est l'homme qu'il inspire, l'homme qu'il admire, l'homme à qui il a fait quelques promesses qu'il n'a pas su tenir.

Et Amadeus fait les 100 pas dans son bureau, ignorant les douleurs de ses côtes, de ses membres, il lève les mains, les engouffre dans ses cheveux, tourne les prunelles vers la fenêtre. Il veut tout lui dire.

Tout. Tout ce qu'il s'est passé. Tout ce qui l'envahit, tout ce qui le submerge, il veut sortir, de cette tempête. Et il sait, que c'est vers lui qu'il doit se tourner.

Et s'il se perd ?

Ne t'inquiète pas, Amadeus retrouvera toujours son chemin.

Aerontus Nepos
Aerontus Nepos
Ambassadeur de Tévinter
Ambassadeur de Tévinter
Aerontus Nepos
Personnage
Illustration : Fis aquae ; Vincis contra elementa.

Peuple : humain
Âge : 35 ans
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Tevinter
Occupation : Ambassadeur de Tevinter à Starkhaven
Localisation : Ambassade de Tevinter principalement
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Khalet par Servia Art
Date d'inscription : 17/07/2023
Messages : 77
Autres personnages : Copper, Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka, Miche
Attributs : CC : 6
CT : 10
Mag : 19
End : 11
For : 8
Perc : 17
Ag : 14
Vol : 18
Ch : 12

Classe : mage niveau 2
Sorts : Soin (3PM)
Glyphe de paralysie (3PM)
Désorientation (3PM)
Drain de vie (3PM)
Épouvante (6PM)

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AnchorOu comment perdre pied.

Suis-je trop indulgent, trop permissif ?

Il comprendrait ma rigueur nouvelle à son égard, non ? Il a bien vu de près – de bien trop près – les conséquences. Icarus qui se brûle les ailes. L’ambition qui conduit à l’avidité. Je dois faire preuve de rigueur. Leurs vies sont entre mes mains. Je dois prendre les bonnes décisions, aussi déplaisantes fussent-elles, pour leur sécurité.

Alors que diable fait-il dehors ?

Rahim est avec lui. J’ai insisté. J’ai terriblement insisté telle une mère vaincue qui ne cherche que le bien de son petit trop imprudent, mais qui faillit face à la bonté de l’âme. L’on se berce d’illusions stupides. Évidemment qu’il fera attention, la prochaine fois ! C’est Amadeus ! Il ne ferait pas de mal à une mouche ! Ces trois phrases me hantent bien plus que les conséquences destructrices de trahir ma patrie. Que le rire d’apaisement lui-même.

Combien de fois ai-je tenté de me convaincre que tout irait bien, pour que tout tourne mal ? Quelle est la prochaine étape : c’est mon scribe que l’on jettera au cœur du feu soit-disant purificateur ? Starkhaven va le dévorer si je ne lui plante pas le clou une bonne fois pour toute dans la charpente. Mais que faire ? Que dire à ses parents ? “Oh oui ne vous en faites pas, Amadeus vit sa meilleure vie ici, écrasé par une centaine de sauvages en panique à cause de vagues rumeurs terroristes ! Tout va très bien à Starkhaven !”

Et je suis là, dans mon bureau, à cogiter. Seul.

Je passe une main sur mon visage, griffonnant avec agressivité quelques paroles en l’air que je surveille d’un œil absent. J’observe l’heure à nouveau. Il aurait déjà dû finir ses petites emplettes, non ? Ma main se crispe autour de ma plume. L’encre tâche mes doigts.

C’est à cause de moi tout cela, n’est-ce pas ?

Quelle idée d’accepter sa présence au sein de mon ambassade. Une âme aussi pure que la sienne. Une naïveté si encombrante que difficilement parable. Je n’ai pas envie de le réprimander, il ne comprendrait pas. Evidemment qu’il ne comprendrait pas la cruauté du monde, et encore moins la cruauté politique. “Mais les puissants ont justement le pouvoir de changer le monde !” Si seulement c’était vrai.

Starkhaven devient dangereux. Tellement dangereux. Une impulsion malsaine mais raisonnable me recommande de tous les renvoyer au pays, dans la sécurité et auprès des gens qu’ils aiment. Je devrais mener ce conflit diplomatique seul. Les entraîner dans ma chute ne fait pas partie de mes plans.

Mais le plus naïf du lot est aussi le plus têtu. Amadeus serait le dernier à partir, alors qu’il est en tête de liste dans mes priorités à expédier. Je pourrais le virer pour une excuse bidon .. Pas une qui le fasse se sentir comme un moins que rien, non. Mmh .. Difficile.

Par tous les Dragons ils devraient être rentrés !

Je me lève pour de bon, relâche la plume tâchée qui s’écroule sur les quelques boucles qui parsème mon papier. Un chiffon passe vaguement sur ma main, ne changeant pas grand-chose au bleuté qui parcourt mes doigts. J’ouvre la porte de mon office, observe les alentours. Pas le moindre bruit. Pas le moindre souffle. Je referme la porte et m’approche de la fenêtre, tournoyant une de mes nombreuses bagues avec une certaine agitation. Personne. Les pleutres de passants qui passent, et aucune trace d’Amadeus. Devrais-je dépêcher quelques gardes pour partir à leur recherche ?

Je trépigne encore dans mon bureau, oscillant entre une lecture hasardeuse de vieilles archives remontant à la troisième ère, ordonner mon courrier, aligner mes différents ouvrages, .. Après la cinquième ou sixième révision de mes étagères, du bruit dans le vestibule. Les pas vont et viennent, une seule paire de pas. Ce doit être Zélia ou Dorte.

Et s’il ne rentre pas ?

Mes deux mains s’appuient sur le rebord de la fenêtre. Un long soupir, avant de sentir la fraîcheur du verre contre mon front. Depuis l’incident, Amadeus est très occupé, il s’affaire partout. Un mois. Un mois que nous n’avons plus pris le temps de rien. Comment pourrais-je ? Je dois me battre avec toute la cité pour me faire entendre, dernièrement. Je suis tellement épuisé. Mais je ne dois rien lâcher. Pas maintenant. Ni jamais.

C’est alors que j’aperçois Amadeus, au-dehors. Mon sang ne fait qu’un tour. Et Rahim ?! Je l’ai peut-être raté. Ou alors il a tardé. Il sait se défendre, Rahim. Il s’agit là d’un excellent combattant. Mais mon sang bout de colère, d’inquiétude, d’effroi. Pourquoi Rahim manque à l’appel ? Pourquoi l’as-tu laissé à son triste sort ?

Mais qu’y peut-il, le petit Amadeus qui ne ferait pas de mal à une mouche ? Le petit Amadeus qui rentre en traînant des pieds, les yeux exténués et vides, le sourire pourtant si caractéristique de sa personne envolé, réduit à l’état de poussière.

Starkhaven est en train de le tuer émotionnellement. Pas physiquement.

Et c’est de ma faute, n’est-ce pas ?

Je le force à rester ici. Je le force à constater la sauvagerie du sud andrastien. Je le force à voir les horreurs que ses parents si bienveillants n’auraient jamais osé lui en parler.

Je suis en train de le tuer.

C’est à ce bien cruel constat qu’une lettre est glissée sous la porte. Je me retourne en sursaut à cause du bruit que le papier grince contre le bois verni. Un mot. J’avale ma salive, soudainement paralysé par un morceau de papier plié et cacheté avec soin. Est-il temps d’affronter l’inévitable ? Je m’approche prudemment, ramasse le papier comme un morceau de verre tranchant, le déplie pour en lire le contenu. Mon souffle se débloque, tandis qu’une main tremblante passe sur mes yeux.

Amadeus, que j’évite depuis car coupable de son sort. Amadeus, qui même après avoir frôlé la mort, risque encore sa vie au-delà de ces murs. Amadeus, qui lui ne se voile pas la face. Amadeus, toujours armé d’un sourire et d’un optimisme sans borne, dont la lueur s’éteint. Amadeus, que j’ai jeté aux loups havenois cruels. Amadeus, qui le paiera de sa vie si je ne le retiens pas avant.

Et si c’est déjà trop tard ? Et si ses pâtisseries ont déjà perdu de leur douceur et de leur amour ?

Je contemple le mot un instant, pensif. Que lui dire ? Comment le lui annoncer ? Quelle décision est la bonne ? Et s’il m’en veut ? Que diront ses parents ? Je plie le papier avec précision, ajuste mon châle en soie qui déborde de fleurs et autres arabesques. Un foulard négligemment enroulé accompagne bien mon état moral, mon épuisement, mais aussi mon sens des priorités. La tenue est nullement soignée, mais je ne comptais ni recevoir, ni sortir.

Je m’arrête devant sa porte. Inspire longuement. Frappe trois fois à la porte – un grand coup, puis deux petits, en noire pointée suivie de double-croches.

Et si c’est trop tard ?

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.



Amadeus Domitia
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Quelques coups sur la porte, lui font tourner les yeux.

C'est pourtant Son Ambassade, mais Aerontus a toujours le respect de se signaler. Ce détail, attise sa tendresse, un sourire lui échappe et d'un bond, plus rien ne les sépare. La porte s'est déjà ouverte, sur sa tignasse ébouriffée, ses grands yeux noirs, les nouvelles cicatrices sur son visage, celle qui traverse le nez et celle qui creuse sa pommette, comme si Starkhaven, se faisait les dents sur sa peau tannée.

Le regard attentif d’Amadeus s'élève jusqu'au turban indiscipliné, s'abaisse aux mains souillées d'encre.

_ Messer Aerontus…

Amadeus, d'un geste vif, retourne à son bureau. Il ouvre son placard, récupère une fiole, un linge déjà taché d'un peu d'encre, applique le contenu de l'un sur l'autre, avant de revenir auprès d’Aerontus. Une de ses mains, courte et épaisse, saisit celle d’Aerontus, pendant que l'autre, nettoie consciencieusement sa peau. Il frotte, fermement, mais veille à ne pas lui faire mal, il astique avec application, jusqu'à extraire la moindre particule d'encre. Et l'autre main, endure le même traitement.

_Vous vous êtes mis de l'encre partout…

Il parle, en Tevintide cette fois.

Plus d'accent à couper au couteau. Les mots glissent, entre ses lèvres, comme une caresse, les sons, susurés par sa voix rauque et malicieuse, son visage soudain éclairé, d'une douceur mêlant celle d'une mère à la complicité d'un petit frère, Amadeus a toujours été, celui qui déposait une couverture sur les genoux de l’Ambassadeur les soirs d'hiver, qui lui préparait une collation qu'il n'avait pas même demandée, qui aérait sa chambre en journée et ravivait le feu de sa cheminée.

Ses yeux reviennent sur le turban et le jeune homme se dresse sur la pointe des pieds, saisit un pan, le glisse fermement sous un autre, récupère une pince, qu'il place différemment, jusqu'à le relâcher. Ses mains sont habiles et pourtant, il est un peu gauche quand il se recule de deux pas pour l'observer.

_ C'est mieux comme ça. Souhaitez-vous boire quelque chose ? Je nous ai fait du thé !

Un thé à la robe ambrée. Parfum boisé surprend par les saveurs, de l'eau parfumée : car elle est douce, comme du miel, relevée de très légères épices, qui effleurent les papilles, attisent la gourmandise, qui demandent à ce qu'une nouvelle gorgée soit prise, pour que les saveurs s'éternisent. Et peut-être, qu'elles dévoilent le mystère de leurs origines : cardamome, vanille, cannelle, une touche d'anis.

Les tasses passent du plateau aux mains de l’Ambassadeur et celles d’Amadeus, sur la table se trouvent déjà des biscuits bien qu’Amadeus, n'y ait pas encore touché.

_ Merci d'être là… Ca me fait plaisir de vous voir.

Ca lui fait même du bien.

Malgré la boule, qu'il a toujours dans la gorge. Ses yeux noirs devraient se baisser, mais ils ne se détournent pas des yeux cernés de l’Ambassadeur.

Tout ce qu'il a à dire, ça reste un instant, au fond de son coeur. Ce qui remonte à la surface, c'est autre chose. C'est son corps qui se lève, qui revient près de l’Ambassadeur, c'est sa main pataude, qui vient prudemment sur son épaule, ce sont ses yeux noirs, si plein d'étoiles, qui s'unissent à ceux d’Aerontus.

_ Messer Aerontus, vous allez pas bien ?

La question, incertaine, attend une réponse qu'il pense déjà connaître. Alors sa main, prudemment, caresse l'épaule d’Aerontus, jusqu'à rejoindre son autre épaule et finalement il pose sa tasse, l'enlace par les épaules, repose en silence, sa tête contre son épaule.

Ce n'est pas ce qu'un simple secrétaire, devrait faire à son Ambassadeur.

C'est l'étreinte, d'un frère.

De cette famille, qu'ils se sont tant bien que mal construite entre ces murs si froids, sous ce ciel si gris, en ces temps si tristes.

Un peu de chaleur et d'humanité, dans cet endroit où bien d'autres familles éclatent et se brisent, ou l'amour se déchire, où les amis se trahissent.

Aerontus Nepos
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Ambassadeur de Tévinter
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AnchorOu comment perdre pied.

Telle une bourrasque imprévue en pleine canicule estivale, Amadeus ouvre la porte avec précipitation, ce qui ne manque pas de me faire sursauter. Me retrouver enfin face à lui provoque un autre choc, et son enthousiasme retrouvé n’aide en rien à mes songes les plus préoccupants.

- « Messer Aerontus… »
- « Amadeus », annoncé-je dans un calme qui me ressemble difficilement.

Mais le voilà qui s’envole une fois de plus au cœur de son office. Je lui emboîte le pas, refermant la porte derrière moi. Le voilà revenu, équipé d’un chiffon et d’une fiole, et attrape sans plus de cérémonie une de mes gracieuses mains de ses mains plus bourrues.

- « Vous vous êtes mis de l'encre partout… »
- « Constate donc ce que m’inflige ton absence prolongée », je réponds dans un mélange d’embarras et d’agacement dans la langue des dragons.

En soi, une bête boutade empreinte de sarcasme. J’espère qu’il ne prendra pas trop à cœur.

Mais ses mains s’affairent et, bien rapidement, la moindre trace d’encre a disparu de ma peau. Satisfait ? Pas pour autant : le voilà qui s’invite dans mon espace personnel pour toucher à l’intouchable : mon turban. Un mouvement de recul me saisit par réflexe, mais ses mains l’emportent, redonnant à ma coiffe un semblant de dignité.

- « C'est mieux comme ça. Souhaitez-vous boire quelque chose ? Je nous ai fait du thé ! »

Ma posture demeure fière, les épaules larges, les mains jointes devant moi avec toute l’élégance que confère mon rang. Je me permets alors de m’asseoir dans son siège – je suis chez moi, après tout –, tandis qu’il me tend une tasse aux parfums de nostalgie et d’une vie plus simple, d’une vie certes débordante de trahison et de sang, mais dont au moins je saisis les règles.

- « Je te remercie, Amadeus », lancé-je tout en soufflant sur la délicate fumée qui s’en dégage.

Un silence dérangeant s’installe, au point de me faire reposer la tasse et de me relever. Rester en place devient soudainement complexe, et mes pas me portent avec nonchalance près de la fenêtre la plus proche. En bas, les gueux havenois se promènent, quelques Antivans s’amusent, la vie y demeure pourtant.

Une main toujours aussi bourrue s’impose à mon épaule, ce qui me tire de mes pensées.

- « Messer Aerontus, vous allez pas bien ? »

Je me refuse de croiser son regard. Amadeus n’est pas mon esclave, mais il ne demeure pas moins à mon service : peut-être me suis-je trop laissé aller, à l’ambassade. Peut-être que c’est mon manque de rigueur qui nous a conduit ici.

Mais il est têtu, Amadeus. Mais il est plein de bons sentiments, Amadeus.

Ce contact qu’il m’impose se développe en quelque chose de plus proche, de trop proche, avant que ses bras ne terminent tous deux entrelacés autour de mon cou. Un élan de surprise face à un tel irréparable manque d’étiquette de sa part. Mais c’est Amadeus, n’est-ce pas ?

Je ferme un instant les yeux, souffle du nez avec maîtrise. Pas même ma mère ne m’avait démontré une fraction du peu qu’il me donne. Mais le devoir sonne dans la cathédrale de mon âme ; j’attrape ses deux épaules avec autant d’autorité que de mollesse, pour marquer une fois de plus cette séparation hiérarchique entre nous.

- « Amadeus », commencé-je d’un ton terriblement neutre. « Ça ne peut pas continuer ainsi. »

Mon regard de miel repose dans ses prunelles de nuit, un regard distant, un regard d’Altus. Lentement mais sûrement, je le relâche, reprenant place dans son siège.

- « Alors, de quoi veux-tu me parler ? » Un silence, puis : « je n’ai pas toute l’après-midi non plus », comme pour me convaincre que j’ai plus important à faire.

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.



Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Anchor - PV : Aerontus 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
Messages : 202
Autres personnages : //
Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
Classe : Civil - Niveau 3
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Maman, j’ai tout cassé !

Se plaint l’enfant, tenant entre ses mains, les fragments d’un pot brisé. Sa mère elfique râle, bourrue, elle ramasse les fragments d’une main, de l’autre, saisit celles de l’enfant.

Ca t’apprendra à te précipiter ! Râle-t-elle, tournant ses mains dans la sienne, avant que l’inquiétude ne reprenne le dessus, Tu ne t’es pas fait mal, petit cœur ?

Non… Je suis désolé, maman, moue bougonne et yeux baissés, paupières qui se closent quand un baiser s’abandonne sur son front.

Fais attention à toi, mon poussin.

Inquiétude presque maternelle, au travers des gestes bourrus, la remarque de l’Ambassadeur s’abat et laisse Amadeus décontenancé. Le jeune homme, habile de sa plume et de ses poings, ne l’est pas tant de sa verve. Une moue gênée lui échappe, mal à l’aise, Amadeus baisse timidement les yeux et relâche à contrecœur. Le torchon reste entre ses mains, il le tord nerveusement entre ses doigts, enfant penaud.

_ Je suis désolé, Messer…

Il glisse d’une petite voix, grattant sa joue de sa main libre avant de ranger son torchon. Amadeus devrait peut-être se justifier, s’expliquer, donner les raisons ; mais il n’ose pas. Le problème, est-ce vraiment son manque de prudence ou sa précipitation ? Sa négligence, son manque de prudence ou son impudence ? Le problème est peut-être simplement, qu’il est un Tevintide à Starkhaven ; qu’il reste, un étranger, dans cette cité.

Alors tout, devient un problème. Une simple œillade devient un regard de travers, un éternuement est vu comme une insulte, une simple bousculade, comme une provocation. Entrer dans une rue, considéré comme une invasion. Amadeus n’a pas l’autorité et le charisme d’un Ambassadeur, il ne pense pas à s’entourer de gardes, il n’a pas conscience de sa pseudo-importance. Il a toujours vécu sous la protection de ses parents, la bienveillance de sa famille, il n’a jamais connu la dure réalité du monde : il tient à sa vie, et a toujours pensé qu’elle comptait pour les autres. Bien qu’ici, il réalise, que certain.es ne le voient pas mieux qu’une vulgaire poussière à balayer.

L’impression d’être une gêne, pour ce peuple et pour son propre Ambassadeur, d’être comme, un intrus dans cette demeure qui est pourtant son foyer : il se sent, bête, incapable, il se sent être, une gêne… Et ça, c’est nouveau, c’est inhabituel, ça ne lui ressemble pas de penser ça, de se voir comme ça. L’amour, dans lequel il a grandi, n’est plus un bouclier suffisant : la succession des affrontements, des insultes, du rejet, commencent à l’enfoncer.

Amadeus se sent faiblir. Angoisses, doutes, tristesse, des émotions nouvelles, sans ses parents pour l’aider à les affronter. A son âge, il devrait s’en sortir, seul… Trouver en lui, la force suffisante pour s’en sortir. Pour se soigner, guérir.

Inquiet, ses yeux noirs suivent les quelques pas que l’Ambassadeur fait. Et le voir s’écarter, s’éloigner de lui, déclenche une réaction presqu’automatique, de venir chercher son contact. Amadeus, n’a jamais été seul, jamais sa famille ne l’a laissé, jamais ses amis ne l’ont abandonné, il pense à Alzyre, il pense à cette inconnue qui l’a aidée… Voir Aerontus s’éloigner, c’est comme voir son frère s’en aller, ça déclenche une anxiété, viscérale. Le besoin de l’aider, de s’assurer, qu’il est bien là pour lui et qu’inversement, Aerontus est là… pour lui.

Car l’Ambassadeur, est sa famille ici. Son foyer, n’est pas cette maison, mais ces personnes qui l’accueillent.

Les mains qui reviennent sur ses épaules solides surprennent Amadeus : battant des paupières, le jeune homme, docilement, le relâche et laisse ses bras retomber de part et d’autre de son corps. Ses yeux noirs, fixés dans les prunelles d’Aerontus, cherchent son regard… Le miel, l’ambre, de ses pupilles : crépuscule, d’un nouveau tournant, aube, d’un nouveau jour. Le changement s’abat, comme le jugement dernier, Amadeus sent une terreur se raviver dans ses entrailles, ça brûle, ça serre, ça pique, comme s’il avait avalé une bogue d’épines.

Le ton neutre est d’une distance qui lui donne le vertige, sans ses repères auxquels se tenir, Amadeus sent l’air lui manquer.

Son souffle s’hache, s’entrecoupe, s’accélère, alors que les pupilles deviennent plus rondes encore, ses muscles se contractent, jusqu’à sentir une boule dans la gorge. Il n’arrive pas à lâcher Aerontus du regard, au contraire : ses yeux noirs, cherchent désespéramment au fond de ses prunelles, quelque chose. Quelque chose, de plus qu’une relation professionnelle, peut être un peu d’affection, de soutien, d’encouragement, quelque chose, qui reconsolide son armure, qui l’aide à panser ses blessures.

Pas toute, l’après-midi, pas de temps, à lui accorder, plus d’espace, à lui laisser.

Et alors, Amadeus, pour la première fois, se sent étranger au sein de son propre foyer.

Les épaules si solides, ploient.

Amadeus ne sait plus, ce qu’il veut dire, comment le dire, ses mots, ce qu’il ressent, tout ça, ça lui paraît finalement futile, et il regrette d’avoir envoyé cette lettre, il regrette de lui avoir pris de son temps. Il regrette, de se sentir si dépendant.

Les paupières se plissent, Amadeus fronce les sourcils, serre les mâchoires, mais ce n’est pas suffisant, la douleur est perceptible, les larmes montent à ses yeux, Amadeus ravale difficilement sa salive. Les mains nerveusement, jouent avec les pans de son vêtement, sans mains à saisir, sans rien à étreindre, il finit par croiser les bras sur son torse, s’enlacer comme pour se réconforter.

_ Je…. Je suis désolé…

Amadeus frotte ses yeux de ses poings. Comme pour écraser tout ça.

_ Pardon je… je suis désolé de vous avoir inquiété, de nous avoir attirés des ennuis… Je suis désolé, de ne pas faire tout ce que vous voulez, comme vous le voudriez je…

Et ça s’échappe, ça le dépasse, les mots débordent de ses lèvres, son cœur, se déverse.

Le barrage a cédé.

_ Je suis désolé de vous avoir déçu, de vous faire perdre du temps et de l’énergie, je suis désolé de… de ne pas être assez bien… que plein de monde me déteste… !

Sa voix craque, s’entendre dire cela, lui brise le cœur car jamais il n’aurait cru qu’exister, soit une excuse suffisante pour être détesté.

_ Je… je suis désolé de ne pas être à la hauteur… de vos attentes… Si… Si vous voulez que… que je m’en aille, si… si vous aussi vous… Vous en avez marre de moi, je… je… peux m’en aller… Je… Je suis désolé encore, mais je… je ne veux pas vous mettre encore plus dans l’embarras… J’ai conscience qu’ici, ça ne soit pas facile, que vous ayez beaucoup de t-t-travail et que j’en rajoute et je…

Il manque d’air, les propos s’étranglent, maladresse, alors que sa raison défaille, noyée sous ses émotions. Haletant, il est contraint de se taire pour reprendre son souffle, et progressivement, il se sent finalement s’affaiblir, assez pour devoir s’assoir à son tour, prendre une tasse de thé, dont il regarde la surface.

_ J’ai peur que vous m’en vouliez. J’ai peur d’être ici, mais j’ai encore plus peur de partir. Je ne veux pas… m’en aller.

L’espoir imbécile, de pouvoir faire quelque chose, bien qu’il ne soit qu’une goutte, dans l’océan.

Mais ne suffit-il pas de quelques gouttes, pour faire déborder le vase ? Pour espérer, un changement.

Il renifle un peu.

_ Si je… je suis un poids pour vous, je… je ne veux pas m’imposer… j’aime travailler avec vous, et je vous promets que j’essaye de faire attention… Je fais de mon mieux et ça ne suffit pas… Je ne suis peut-être pas fait, pour ça…

Il frotte ses yeux. Mais ses parents, ce n’est pas ce qu’ils disent. Il y pense, alors qu’il écrase ses larmes et rabaisse finalement le poing, serrant en fin de compte les mâchoires.

_ … Et vous savez quoi ? Qu’ils aillent se faire foutre… Les autres… Moi je… j’aime bien Starkhaven et les gens qui y vivent, et si eux, ils pensent que je n’ai pas à être là, bah tant pis… D’autres… D’autres m’ont accueilli… Et…

Amadeus hésite.

_ Vous êtes le premier à m’avoir tendu la main, Messer. Vous êtes le premier… à avoir eu confiance en moi. Je… Je ne veux pas vous décevoir… !

Amadeus se lève d’un bond, reprenant vigueur.

_ Qu’est ce que je peux faire pour m’améliorer ? Pour mieux vous servir ? Faire attention, ça, je sais, j’ai compris, si vous voulez, je prendrais des gardes mais… ça ne suffit pas toujours, de faire attention… Si ça vous travaille trop, je… Qu’est ce que je peux faire pour vous rassurer ? Rester ici, je sais, mais ce n’est pas possible, je… Si vous voulez, je peux demander à ce qu’on me forme pour mieux me battre… !

Il a tant besoin, de lui.

Amadeus a toujours grandi, entouré de sa famille.

Et c’est d’ailleurs en leur langue natale, qu’il s’exprime.
Aerontus Nepos
Aerontus Nepos
Ambassadeur de Tévinter
Ambassadeur de Tévinter
Aerontus Nepos
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Illustration : Fis aquae ; Vincis contra elementa.

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Âge : 35 ans
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Origine : Tevinter
Occupation : Ambassadeur de Tevinter à Starkhaven
Localisation : Ambassade de Tevinter principalement
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AnchorOu comment perdre pied.

Je le vois dans ce regard, dans la façon dont ses épaules montent et s’effondrent, dans la façon dont ses mains se tendent et se détendent. Un enfant. Amadeus n’est rien de plus qu’un enfant. Comment lui en vouloir, lui qui est si loin de tout ce qu’il a connu ? Comment lui en vouloir, lui qui fait de son mieux chaque jour, avec espoir qu’on le félicite pour chaque pas entrepris.

Mais Amadeus n’est plus un enfant. Et il est temps que quelqu’un le lui fasse comprendre.

Ses yeux hésitent, ses mots se perdent, ses gestes se projettent sans réel but, ou réelle conviction. Il essaie, il essaie tant. Mais quelle douleur que de grandir. Mais quelle douleur que de réaliser que l’on est par soi-même dans ce cruel monde.

- « Je…. Je suis désolé… »

Mais quelle douleur que de le voir s’effondrer comme un château de cartes.

- « Pardon je… je suis désolé de vous avoir inquiété, de nous avoir attirés des ennuis… Je suis désolé, de ne pas faire tout ce que vous voulez, comme vous le voudriez je… Je suis désolé de vous avoir déçu, de vous faire perdre du temps et de l’énergie, je suis désolé de… de ne pas être assez bien… que plein de monde me déteste… ! Je… je suis désolé de ne pas être à la hauteur… de vos attentes… Si… Si vous voulez que… que je m’en aille, si… si vous aussi vous… Vous en avez marre de moi, je… je… peux m’en aller… Je… Je suis désolé encore, mais je… je ne veux pas vous mettre encore plus dans l’embarras… J’ai conscience qu’ici, ça ne soit pas facile, que vous ayez beaucoup de t-t-travail et que j’en rajoute et je… J’ai peur que vous m’en vouliez. J’ai peur d’être ici, mais j’ai encore plus peur de partir. Je ne veux pas… m’en aller. »

Amadeus est un jeune homme intelligent, malgré ce qu’il peut penser de lui. Comme si mes pensées qui papillonnent dans l’air tendu se retrouvent prisonniers de son filet.

- « Si je… je suis un poids pour vous, je… je ne veux pas m’imposer… j’aime travailler avec vous, et je vous promets que j’essaye de faire attention… Je fais de mon mieux et ça ne suffit pas… Je ne suis peut-être pas fait, pour ça… »

Et soudain, comme si le simple fait de parler lui faisait prendre conscience des choses importantes, son ton change. Quelque chose change.

Je le laisse parler pour la simple et bonne raison que cela soulage. Je vendrais mon âme pour pouvoir le faire, sans le moindre barreau de ma conscience et de la bienséance.

- « … Et vous savez quoi ? Qu’ils aillent se faire foutre… Les autres… Moi je… j’aime bien Starkhaven et les gens qui y vivent, et si eux, ils pensent que je n’ai pas à être là, bah tant pis… D’autres… D’autres m’ont accueilli… Et… Vous êtes le premier à m’avoir tendu la main, Messer. Vous êtes le premier… à avoir eu confiance en moi. Je… Je ne veux pas vous décevoir… ! Qu’est ce que je peux faire pour m’améliorer ? Pour mieux vous servir ? Faire attention, ça, je sais, j’ai compris, si vous voulez, je prendrais des gardes mais… ça ne suffit pas toujours, de faire attention… Si ça vous travaille trop, je… Qu’est ce que je peux faire pour vous rassurer ? Rester ici, je sais, mais ce n’est pas possible, je… Si vous voulez, je peux demander à ce qu’on me forme pour mieux me battre… ! »
- « Amadeus. »

Lui qui était en si bon chemin, le voilà qui s’égare à nouveau dans ses travers.

Je l’interromps car il est temps pour moi de mettre les points sur ses i. Si aucun de ses parents ne veut le faire, je le ferai. Et je me fiche de leur avis.

- « Amadeus », je répète, comme pour marteler son attention sur chaque mot, « tu es trop gentil. »

Je l’observe un instant, lui qui oscille entre ses émotions avec tant d’aisance que j’en pâlirais d’envie, lui qui ne comprend pas vraiment le nœud de son problème.

- « Ta gentillesse et ta bonté d’âme sont autant tes plus grandes forces que tes plus grandes faiblesses. Les autres ne te détestent pas car tu es Tévintide ; le monde ne te déteste pas car tu vis ; le monde ne te déteste pas car tu es trop de quelque chose. Le monde te déteste car le monde déteste tout le monde pour une bien sotte excuse. Le monde te déteste car tout le monde est misérable d'une façon ou d'une autre, et attaque tous ceux qui le leur rappellent. Pourquoi penses-tu que le principal message que le Créateur nous enseigne est la vertu, la gentillesse, l’aide de son prochain ? Car personne ne veut le faire, car personne ne veut sortir de sa paresse de l’âme, car personne ne veut prendre le risque de se faire manger cette main qui veut nourrir autrui. Le monde déteste tout le monde, Amadeus. Ce qu’il te faut apprendre est peut-être à te battre, ce qu’il te faut apprendre est peut-être la prudence, la discrétion, ou que sais-je. Mais ce que tu dois apprendre de plus important est de refléter ce monde qui nous entoure. »

Mon regard demeure incisif, mon sourire demeure invisible, mes mains demeurent jointes.

- « Les vertueux méritent la vertu, les cruels méritent la cruauté, les lâches méritent la lâcheté. Cette gentillesse qui t’habite est fragile, Amadeus. Si tu laisses le monde la corrompre, tu la perdras, et tu te perdras également. Nous naissons tous bon, mais le mal ternit cette bonté, et le mal engendre le mal. Si tu ne protège pas cette bonté, cette peste te rongera, et tu seras à ton tour ce mal qui t’a rongé. »

Je marque une pause, le regard qui se pose sur la porte un instant, avant de longer les murs, avant de revenir à lui.

- « Nous n’avons jamais parlé de ces attaques, en Longnuage. Zélia m’a fait part de ses inquiétudes à ton sujet, et pour t’offrir la stricte vérité, elle m’a même fait part de ses craintes à ton sujet. L’espace d’un instant, ces affrontements ont changé quelque chose en toi, n’est-ce pas ? Petite pousse de haine qui questionne ta morale, petite pousse de haine qui te pousse au vice, à la rage, à la vengeance ? Et où cela te mènera-t-il, Amadeus ? Veux-tu sombrer lentement mais sûrement dans cette mer souillée ? Je ne pense pas. »

J’inspire longuement, tandis que mes doigts tortillent une de mes nombreuses bagues. Je ne peux plus atténuer l’abrupte vérité, je préfère causer de la douleur sur le court-terme que sur le long-terme.

- « Ce que je veux dire, c’est que si tu ne fais pas attention, tu deviendras comme eux. Et la seule façon d’éviter à cette gentillesse, à cet altruisme de se corrompre, est simple à dire, mais éprouvante à faire. Dans les bonnes circonstances, il te faudra faire preuve d’égoïsme, ou de méchanceté, pour te préserver. Ce n’est pas un mal de vouloir préserver sa morale, tu sais. Ce n’est pas un mal de se protéger et de penser à ses propres besoins. »

Je m’approche alors, ne le quittant désormais plus des yeux.

- « Voilà une chose. La seconde, qui ma foi emboîte bien le pas à la première, je veux que tu cultives tes valeurs et ta propre satisfaction. Tu n’es plus un enfant, Amadeus. Tu n’as plus besoin de l’approbation d’autrui pour exister. Et quoi que tu penses, tu décevras toujours quelqu’un. Et alors ? A vouloir plaire à tout le monde, on ne plaît à personne, et encore moins à soi-même. Qui es-tu, petit caméléon de bienveillance ? Que veux-tu ? De quoi as-tu besoin pour être satisfait qui n’implique pas le bonheur des autres ? Quel est ton propre bonheur à toi ? Quelles sont tes propres envies à toi ? »

Mes bras se croisent, ma posture change lentement, mais la rigueur de mon regard demeure.

- « Tu ne plairas jamais à tout le monde, et personne n’attend ça de toi. Tu ne sauveras jamais tout le monde, et personne n’attend ça de toi. Vass, certains même ne voudront pas de ton aide, et te mépriseront pour avoir osé essayer ! Et alors ? C’est tant pis pour eux, voilà tout. Tu n’as pas à jouer les martyrs car ton identité propre refuse d’exister et que ton ego refuse de te protéger. »

Un long soupir franchit mes lèvres, tandis que mes yeux se ferment un instant, rapidement rejoints par deux doigts qui pincent l’arête de mon nez. Parfois, je bénis le ciel de ne pas être encore père. Je n’ai vraiment aucune patience.

- « Ta situation me préoccupe, Amadeus. Le problème, c’est que tu t’entêtes à vouloir sauver la planète de tous les maux imaginables, en y risquant ta propre vie au passage. Qui te protégera si tu ne t’accordes pas le temps de le faire pour toi-même ? Per-sonne. C’est moins douloureux de partir de ce constat plutôt que de réaliser en plein vol que personne ne sera là pour toi. »

Je m’approche davantage encore, encadrant son visage à deux mains, plongeant mes ambres dans ses obsidiennes.

- « Amadeus, s’il t’arrive quoi que ce soit, s’il arrive quoi que ce soit à tes valeurs si chères à tes yeux et à ton cœur, que veux-tu que je dise à tes parents ? Que je n’ai rien pu faire ? Que tu as foncé tête baissée à ta propre mort ? Que tu t’es éloigné de ce chemin pavé de bonnes intentions sur lequel ils t’ont mis ? »

Après quelque temps, constatant que le message s’imprègne bien en lui, je le relâche sans brutalité avant de m’éloigner, regagnant son siège.

- « Tu es un atout indéniable à mon ambassade, Amadeus, et j’entends les bouleversements que tu vis ces derniers temps. Un Enclin retournerait le cœur de plus d’un, et puis, nous sommes bien loin de notre confort natal. Je veux que tu prennes le temps de réfléchir à tout ce que je t’ai dit. Je veux que tu te questionnes. Je veux que tu me questionnes. Je veux que tu construises ce bouclier dont tes vertus ont si terriblement besoin. Je veux que tu te renforces pour ta propre survie, ou la cruauté du monde continuera de t’écraser. Je veux que tu te reposes et je veux que tu grandisses. Je veux que tu me dises ce que tu veux et ce que tu ne veux pas, je veux que tu me montres qui tu es et qui tu n’es pas. Je veux que tu restes en vie, et que tu tiennes le coup alors qu’un Enclin se répand à l’est. »

Je marque une pause puis, comme pour détendre un atmosphère qui ne peut se détendre, conclus avec sarcasme.

- « En soi, trois fois rien. », je conclus en observant un instant les ongles d'une main repliée vers moi.

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Amadeus Domitia
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Ses bras retombent de chaque côté de son corps.

Amadeus est sans voix.

Les mots sont assénés. Avec une fermeté implacable, une justesse déstabilisante, une vérité blessante. C’était probablement, ce qui était nécessaire – mais pas ce dont Amadeus avait besoin.

Le sol s’est dérobé de sous ses pieds, ses émotions, ont basculé, il ne les ressent plus, il n’y a que le vide, de son esprit. Comme un ciel noir, sans plus d’étoiles, sans plus de lumières, pour l’éclairer : il se sent soudain, seul. Seul comme jamais il ne l’a été.

Loin de sa famille qui l’a tant aimé, loin de son ami Alzyre (bien le seul qu’il s’est fait ici), et se sent soudain, si loin, si loin d’Aerontus et de Zélia. Zélia qui ne lui a rien dit, Aerontus qui lui dresse, ce qu’il voudrait qu’il soit, ce qu’il devrait être, non pas, ce qu’il est.

Trop gentil ?

Comment peut être, « trop », gentil dans un monde empli d’enfoirés ? Quand les qualités vantées par le Créateur, ne sont pas celles que leur Société exige ? L’on veut ! Argent, pouvoir, domination, la Dictature des Puissants, sur ceux plus faibles, à valoriser la guerre, les conflits, les divergences. La normalité, est celle de se haïr, se rejeter, se méfier, se protéger et ne jamais s’investir, ne jamais, prendre parti, courber l’échine, se soumettre ou frapper, là où il n’y aura pas de riposte, là où il n’y aura pas de réponse, là où il n’y aura pas de défense.

Amadeus, a l’impression d’être toujours trop, trop, trop, trop crédule, trop naïf, trop bon, trop imprudent, trop indiscret, trop maladroit, il n’est, pas assez, jamais assez.

Il se sent acculé contre un mur, bien qu’Aerontus ne l’ait pas approché, mais quand Aerontus fait quelques pas vers lui, son premier réflexe est de faire un pas en arrière, de contracter naturellement son corps, comme en attente d’un coup qui ne viendra probablement jamais.

Mais le mal de ce monde l’a déjà touché, l’a déjà blessé, ici, il a connu la peur, la douleur, les dangers, il a connu, la solitude, il ne sait plus toujours, sur qui compter. Alzyre l’a aidé : mais à quel prix ? Il est en prison, et Amadeus est persuadé, que c’est à cause de lui. Combien de personnes, ne veulent pas être vues en public avec lui ? Et malgré le bienfondé et la véracité des propos de l’Ambassadeur, Amadeus sent quelque chose, se briser.

Est-ce sa volonté, d’être optimiste, son besoin, de tenir, de garder le sourire ?

Les mots, sonnent à ses oreilles comme des critiques, sur ce qu’il est et sa façon d’être, un désagréable goût, de déjà-vu.

Il n’a pas sa place ici.

Il n’est pas fait, pour vivre ici. Il ne se sent pas assez fort, pas assez digne, et des pensées plus noires encore, commencent à germer dans son esprit, pour la première fois de sa vie, il se demande si ça ne serait pas mieux, qu’il soit ailleurs. Peut-être que les paroles d’Aerontus auraient été mieux reçues, à un autre moment, qu’après tout ce cumul d’évènements, qu’après la perte de contact, avec ses amis ?

Ses bras, ses épaules, tout son corps lui semblent lourds, il parvient à peine à bouger les mâchoires, sa tête est retombée, ses yeux fixent le sol, dans le plus parfait des silences. Et si Aerontus cherche son regard, Amadeus, lui, ne parvient plus à le soutenir : préférant fixer, une imperfection du parquet, l’envie de se glisser dans ce trou, le regret d’avoir engagé, cette discussion, il n’aurait pas dû, il aurait dû, se taire, se taire et se faire discret, il aurait dû, le laisser dans son silence, accepter la distance, c’est probablement une de ces « protections » nécessaires.

Se couper des autres, ne dépendre que de soi-même, être égoïste.

Mais lui, qu’est-ce qui lui plaît ?

Il n’en sait rien. Faire plaisir aux autres, se sentir utile, voir que ses efforts, payent. Il aime, rendre les gens heureux, être avec eux, mais a l’impression que personne ne veut vraiment de lui, il n’a plus Alzyre pour sortir, Aerontus est très occupé, il n’y a personne d’autres qu’il a rencontrés.

La mage, qui n’a pas le droit d’interagir avec lui, une barde qui a quitté ces terres, des Gardes des Ombres qui n’ont plus de temps pour lui.

Quand les mains encadrent son visage, le contact lui fait presque mal, il ne comprend pas vraiment l’affection ou la tendresse de son geste, croit même qu’il s’agit d’une menace, ses paupières se sont closes pour se protéger de ses prunelles, Amadeus se sent acculé.

Comme quand la foule l’a écrasé, la pression qui écrase sa cage thoracique fait mal, l’angoisse, il a du mal, à trouver son air.

Qu’est-ce qu’il est ? Qu’est ce qu’il a envie de faire ? Qu’est ce qu’il a envie d’être ? De quoi a-t-il envie ?

D’être loin d’ici.

De tous les envoyer se faire foutre.

De voir ce monde, brûler, de les voir souffrir, de leur cracher au visage, de leur dire, vous n’aviez qu’à être moins cons, moins haineux, moins vicelards, moins menteurs, moins hypocrites, moins assassins, moins assoiffés, de sang, de larmes, de pouvoirs.

Qu’est-ce qu’il veut ?

Ne pas être seul.

Disparaître, peut-être.

Il ne veut pas vivre, juste pour lui-même : à quoi bon ? Il ne s’intéresse pas à lui, il a l’habitude de se côtoyer, il se satisfait de peu, tout ce qu’il recherche, ce sont des amis avec lesquels s’amuser, une famille près de laquelle s’abriter, essayer de donner un peu de positif, à ce monde si triste, un peu de bienveillance et de compassion, à ce monde si dur.

Il a envie, de justice. Que celleux qui font du mal, soient punis, qu’on arrête, les coups de poignards dans le dos, les mensonges et les médisances. Que les Puissants, ceux qui ont de l’argent, du pouvoir, des ambitions, n’aient pas tant de mauvaises intentions, mais c’est impossible, c’es irréaliste.

Il ne sait pas quoi faire, il ne s’est jamais vraiment, regardé, interrogé, il n’a jamais voulu vivre, pour lui, il ne connaît pas ses valeurs, ses passions, il n’a pas vraiment de rêves ni d’ambitions.

Et la colère monte, monte comme l’eau dans sa barrage, la pression dans sa cage thoracique, se fait écrasante, Amadeus a envie, de se briser le crâne contre le mur. Que son sang, coule comme un geyser et que tout ce mal qu’il ressent, sorte pour de bon.

Quand Aerontus le relâche, Amadeus n’a pas bougé de sa place, n’a pas ouvert les yeux, il se sent seulement, vide et pourtant, si plein de trop de choses.

Ses paupières s’entrouvrent.

Lui qui bouge tant, qui s’exprime tant, qui a toujours, quelque chose à dire ou à faire, reste plongé dans un silence et un immobilisme inhabituels.

Il ne sent pas la force, de réagir, il n’a pas de réponses à donner.

Il a l’impression que ce qu’il est, ne convient pas, que ce qu’il veut, est impossible, que tout ce qu’il fait, ne mène à rien. Il n’est, rien.

Rien qu’un imbécile, qui gaspille son temps et sa vie, à aider, à soutenir, à donner, parce qu’il ne sait rien faire, d’autre, car c’est le seul sens qu’il ait donné à son existence.

Et le sarcasme d’Aerontus, Amadeus le prend comme une petite touche de mépris supplémentaire qui lui fait détourner la tête. Il n’ose pas avouer, il n’ose pas dire, il n’y arrive pas, à avouer qu’il ne sait pas, qu’il n’en sait rien, qu’il ne sait pas quoi faire.

Et il se doute, qu’il répondra que c’est à lui de trouver les réponses.

Il en a assez. Assez qu’on le considère « martyr », alors que ce n’est pas, ce qu’il souhaite être. Assez que sa gentillesse, soit vue comme une faiblesse. Personne ne viendra l’aider ? Alzyre, Miche l’ont pourtant fait. Qu’est-il ? Faut-il forcément être, ambitieux, égoïste, avoir des plaisirs, seuls et intimes, pour s’épanouir ? Il a l’impression de passer son temps, à se battre, avec ses poings ou faire face, à tout ce qui veut l’écraser, apprenant à s’aplatir, se soumettre, se taire, pour gagner, un peu de paix, sans y parvenir.

Un long, très long moment, passe, avant qu’il ne s’entende dire.

_ J’ai… besoin d’y réfléchir.

Est-ce même sa voix, qui a parlé ? Il n’en est même pas sûr, il ne la reconnaît pas, il est, un peu ailleurs, l’esprit embourbé et les sens, un peu étouffés. Il n’a plus rien envie, d’avaler, il a la nausée.

_ Merci, Seigneur. D’avoir pris ce temps.

D’un pas un peu raide, Amadeus va ouvrir la fenêtre et s’y appuie pour regarder l’extérieur. Profiter un peu d’air, pour essayer de se soulager, pour essayer, de respirer. Sa main ouvrant son col, pour tenter de s’aérer. Il se sent, dans un état second, là sans être là, soulagé et pourtant, dévasté.

Quelque chose a changé. Quelque chose s'est cassé.


Aerontus Nepos
Aerontus Nepos
Ambassadeur de Tévinter
Ambassadeur de Tévinter
Aerontus Nepos
Personnage
Illustration : Fis aquae ; Vincis contra elementa.

Peuple : humain
Âge : 35 ans
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Tevinter
Occupation : Ambassadeur de Tevinter à Starkhaven
Localisation : Ambassade de Tevinter principalement
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Khalet par Servia Art
Date d'inscription : 17/07/2023
Messages : 77
Autres personnages : Copper, Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka, Miche
Attributs : CC : 6
CT : 10
Mag : 19
End : 11
For : 8
Perc : 17
Ag : 14
Vol : 18
Ch : 12

Classe : mage niveau 2
Sorts : Soin (3PM)
Glyphe de paralysie (3PM)
Désorientation (3PM)
Drain de vie (3PM)
Épouvante (6PM)

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1870-aerontus-nepos-u
AnchorOu comment perdre pied.

Chaque parole l’atteint. Chaque parole le martèle. Chaque parole le ronge.

Amadeus reste des plus immobiles, des plus silencieux, face à mon sermon. Un sermon peut-être cruel, un sermon peut-être accusateur, un sermon qui peut-être ne cherche pas vraiment de solution, n’évoquant que les faits et les risques. Amadeus ne bouge pas, Amadeus ne bouge plus. Comme un fantôme, comme un meuble, comme une ombre qui n’aura jamais ce doux plaisir de savourer les chaleureux rayons du soleil. Quelque part, mon coeur se serre de le voir ainsi, et j’en voudrai avec justesse à ce père qui m’a élevé de la sorte – à son effroyable image, malgré l’affection aussi certaine qu’étouffante qu’il m’a portée toute sa vie.

Peut-être qu’il vaut mieux le renvoyer à ses parents, l’éloigner de l’enfer politique un certain temps. Peut-être qu’il n’est pas prêt à vivre dans ce monde qui pourtant voltige sur ses Dies Irae sans la moindre honte, et ce aux quatre coins de la terre. Peut-être qu’il n’est pas prêt à quitter ce cocon trop épais et chatoyant qu’ont construit ses parents pour lui.

Ou peut-être est-ce l’heure pour lui d’apprendre.

- « J’ai… besoin d’y réfléchir. Merci, Seigneur. D’avoir pris ce temps. »

Si d’ordinaire une telle marque de respect est loin de me déranger, je ne peux empêcher mon visage de se plisser d’un certain dégoût. Une marque de distance nouvelle s’impose entre nous, tandis qu’Amadeus se dirige lentement vers la fenêtre, qu’il ouvre machinalement. Je l’observe un certain temps, incertain de l’approche à prendre. Suis-je allé trop loin dans mes bonnes intentions ? Ou peut-être a-t-il besoin d’être un peu seul… ou alors que la solitude le tuera pour de bon en cet instant.

Un véritable mystère, et je déteste ce genre de mystère.

Et ce silence étrange qui pèse dans cette pièce. Comme si je venais de lui apprendre la mort d’un de ses parents, ou tous à la fois. Une perte totale de vision, de résilience, d’espoir.

- « Amadeus », je souffle, par désespoir de briser ce silence toujours plus insupportable. « Si tu m’avais déçu, je ne prendrais nullement la peine d’entendre ce que tu avais à me dire, et encore moins d’y répondre au meilleur de mes connaissances. »

Car, il faut l’admettre, je ne suis guère devenu ambassadeur pour mon sens de la compassion, et encore moins pour mon art de consoler autrui. Le silence perdure. Je continue.

- « Je ne t’ai pas dit tout cela afin de jeter tes convictions par la fenêtre, ni pour établir un standard auquel tu dois à tout prix t’accrocher pour avoir mon approbation. Tu n’es pas une mauvaise personne. Tes intentions sont louables, et il faut l’admettre, le monde se porterait bien mieux si d’autres personnes de ta trempe foulaient le sol thédosien. Ce que j’essaie de te faire comprendre, c’est que si tu continues sur cette voie sans préserver cette bonté, le monde te dévorera entièrement. »

Je l’observe encore, le souffle court malgré mon calme apparent et maîtrisé. Toujours rien. Pas le moindre soupir. Ma position s’ajuste dans son siège.

- « Il faut simplement que tu trouves un équilibre. Je ne te demanderai jamais de me ressembler. J’imagine que tu t’en doutes. »

Après un énième silence, encore et toujours ce silence, je me pince l’arête du nez, ravalant un soupir. Les individus en souffrance sont toujours les plus bornés. Mais comment lui en vouloir ? Il doit encaisser tant de choses, en ce moment. Nous devons encaisser tant de choses, en ce moment. Peut-être ai-je moins de patience à cause de cette tempête dans laquelle nous sombrons.

Peut-être bien que j’y suis allé trop fort, avec lui.

La réalisation de cette dureté que je lui impose tranche la gorge, scelle mon souffle un instant. Un éclair de frustration passe, mais je ne céderai pas à cet ego pourtant farouche allié d’ordinaire. Quand il faut ployer les armes, il faut apprendre à l’accepter. L’intérieur de ma lèvre se mord. Mon regard dérive à l’opposé de la pièce.

Voilà que je me comporte comme ma propre mère. Une pensée insoutenable.

J’inspire. L’air se bloque. Mes paroles s’effondrent avant même de franchir mes lèvres. Quel enfer… Je réessaie, plus discrètement. Même échec. Je ferme les yeux un instant, maudissant les dieux et les choses, cherchant encore et encore une phrase pourtant si simple. Quel comble pour un orateur… Ridicule, même.

L’impulsion de me lever me donne un certain courage, tout de même pâteux. Mon regard se perd un instant, comme si ne plus le voir signifiait que le problème avait disparu, avant de me ressaisir d’un raclement raisonnable de la gorge.

- « Je suis dur avec toi. A raison, certes ; cependant, ce n’est peut-être pas ce dont tu as besoin, actuellement. »

Les mots hésitent, se bousculent, et sortent avec l’élégance que je puis trouver, ou qu’ils méritent. Un autre silence plane dans la pièce, toujours entrecoupé de mes mots incessants. Ma seule arme dans ce monde à l’envers que constitue le sud de Thédas.

- « De quoi as-tu besoin, Amadeus ? Comment puis-je t’aider ? »

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.



Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Anchor - PV : Aerontus 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
Messages : 202
Autres personnages : //
Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
Classe : Civil - Niveau 3
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t958-amadeus-domitia
Amadeus a les mains posées sur le rebord de la fenêtre. Le regard tourné vers l’extérieur.

Il n’est plus un enfant. Il est temps de grandir.

Ses yeux se baissent vers ses mains. Ses doigts courts, épais, traversés de cicatrices. Qu’est-ce que c’est, être adulte ? Se morfondre du futur à venir ? Se laisser guider, par sa haine, sa peur, sa méfiance, son désespoir ? Oublier ses rêves, noyer son innocence, briser, tout ce qu’on lui a appris et lui prendre tout ce qu’il veut donner ?

Amadeus a conscience qu’il manque de maturité. Qu’il n’a pas le sérieux et le fatalisme qu’on attend, qu’il n’est pas capable de raisonner comme il le faudrait. Qu’il a trop, trop, besoin d’amour : mais est-ce vraiment un besoin ? Qu’il se demande, voyant les silhouettes passer dans la rue sans s’arrêter.

Apprendre ? Oui, ça, c’est probablement nécessaire. Mais que faut-il, apprendre ? A s’endurcir ? A se méfier ? A se taire ? Comment vivre, en fermant les yeux sur ses valeurs, en se laissant guider par la peur ? Peur d’être frappé, peur d’être tué, tout ça car il a fait l’erreur de passer dans une ruelle, d’ouvrir ses lèvres, d’agir, pour ce qui lui semble important.

Il y a cette haine, qui naît dans ses viscères. Oui, les derniers affrontements ne l’ont pas laissé indemne : il ressent de la colère. Pour ces types qui l’ont blessé, pour ce monde, qui voit la méchanceté et la cruauté comme une force, qui prône la guerre et la terreur, qui glorifie ceux qui ont fait couler les larmes et le sang. Oui, il déteste ce monde.

Et pourtant.

Pourtant, son cœur est incapable d’haïr. Il ne prend aucun plaisir, à la vengeance. Il ne s’épanouit pas dans la violence. Amadeus est un battant ; mais n’a pas l’âme d’un meurtrier. Se battre, pour exister, sans avoir à écraser ou à blesser.

Quand Aerontus reprend   la parole, la tension de ses épaules commence à se relâcher. Amadeus baisse la tête, et finit par doucement se retourner. Sa main sur le bois, ses yeux noirs s’unissent à ceux d’Aerontus. L’entendre admettre sa propre dureté surprend Amadeus – et instinctivement, viscéralement, voilà que son corps fait un pas vers l’Ambassadeur. Sa main esquisse un geste dans sa direction.

Car Amadeus, c’est ce gamin. Ce gamin qui, dès qu’il voit un visage renfrogné, une larme versée, qui s’approchera, dans la volonté, de soulager, de consoler, de protéger. Ce gamin qui voit encore, toute la souffrance du Monde et qui ne parvient pas à fermer les yeux. C’est ce gosse qui espère, pouvoir encore changer les choses, pas l’adulte résigné qui s’est fait une raison. Pas l’adulte, qui a baissé les bras.

Et face à cette main qui s’offre à la sienne, Amadeus se décide à la saisir.

Amadeus se mord la lèvre. Il contracte les muscles de ses épaules, de son dos, il se dresse. Ses poings sont serrés, il puise en lui, toute la force qu’il a toujours abritée ; il laisse la colère, couler dans ses veines, le réchauffer, ses joues rougissent, ses sourcils se froncent, Amadeus, il a la rage, pas contre Aerontus, mais contre tout ce qu’il exècre, tout ce que le Monde, lui crache au visage.

Qu’il n’est pas assez, qu’il est trop, qu’il n’a pas sa place.

Le reproche de ses origines revient comme un ressac, quand ce n’est pas sa nature Tevintide, ce sont ses racines et son éducation que l’on vient critiquer !

_ J’ai…

La voix hésite, trébuche, tremble, reprend, de l’ampleur.

_ J’ai besoin de vous !

S’écrie soudain Amadeus.

Ses lèvres se tordent, ses yeux s’écarquillent, les larmes montent mais il les laisse couler.

_ J’ai besoin que… que vous m’encouragiez ! Que vous ayez confiance en moi ! J’ai besoin… de vous parler des fois, d’être avec vous, qu’on… Qu’on…

Il secoue la tête.

_ Qu’on refasse le monde ! Qu’on envoie chier, tous ces salauds qui nous font du mal ! Qu’on rigole près du feu, qu’on se raconte des histoires, qu’on… !

Il s’interrompt un instant.

_ … Que… Vous êtes… Depuis que je travaille avec vous, je… je ne vous vois pas juste comme un employeur, je… En fait, c’est pas grave, si je vous déçois, ça arrive, je… Je vous vois juste…

Toutes ces fois, où il fait son lit, aère son bureau, lui prépare le thé, classe ses papiers, lui rappelle ses rendez-vous, toutes ces fois où il a été prêt à le protéger de son corps, qu’il se sentait prêt à le suivre jusqu’au bout du monde, jusqu’à cette fichue ville.

_ … Comme… Comme un membre de ma famille…

Il se mord la lèvre.

_ Ici… Ici, personne ne veut être avec moi… Personne ne peut rester avec moi… Parce que je suis un putain de Tevintide… Traîner avec moi, c’est dangereux pour les autres, je l’ai bien compris, mais ça fait que… ça fait que je suis très seul parfois…

Il se dandine d’un pied sur l’autre.

_ J’ai confiance en vous. J’ai beaucoup d’affection pour vous. Et je… Beaucoup de choses pour lesquelles vous luttez… me parlent… Je veux être là pour vous… Et j’ai… j’ai besoin… j’ai besoin de me sentir à ma place ici…

Ses bras retombent.

_ Vous avez raison , se reprend-t-il, Je dois trouver, un juste milieu, je dois essayer, de me protéger un peu plus, je ne suis pas sûr de comment faire… J’essaye d’être discret, d’être prudent, mais je dois faire mieux et je cherche comment faire…

Il sourit faiblement.

_ Ne vous inquiétez pas. Je ne perdrais jamais… cette  bonté, elle définit ce que je suis. Si je perds ça, je ne serais plus Amadeus.

Et cette fois, sa voix est assurée.

_ Mon problème, c’est que je suis né dans une famille qui m’aimait. Et que quand je suis arrivé ici, je me suis pris dans la tête que je n’étais qu’un PUTAIN de Tevintide.

La colère le fait grimacer.

_ J’ai appris que les gens nous détestent. Et j’ai eu l’impression de devoir, continuellement prouver, que j’avais le droit d’être ici. Que je devais expier les fautes de nos ancêtres. Faire le bien, pour compenser ce qu’ils ont fait, ce qu’ils continuent à faire, montrer, que je suis différent, que j’ai le droit… Que j’ai le droit d’exister en fait ?

Ses yeux se détournent.

_ Que j’ai le droit d’être moi.

Mal à l’aise, il gratte l’arrière de son crâne.

_ Qu’on apprenne à voir ce que je suis… Au-delà de ce que mon corps et mon accent montrent. Ces grosses mains, ça ne sert pas qu’à casser des têtes, mon accent, ce n’est pas pour mépriser ou menacer les autres.

Qu’il bougonne un peu.

_ … Ce dont j’ai besoin, c’est juste… Passer de bons moments ensemble, se soutenir et s’encourager du mieux qu’on peut, se parler si on a besoin de parler… Panser un peu, les blessures qu’on reçoit tous les deux… Vous êtes…

Il noue les mains contre son ventre.

_ Vous êtes un peu… l’ancre de mon navire, un jour de tempête… Je vous demande d’être… d’être vous-même et… qu’on puisse… être amis ? C’est pas grave si vous êtes dur des fois… Avec vous, je… je me sens en sécurité, je peux être moi, je suis un peu… Chez moi.

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