Type de RP Classique.
Chapitre concerné 3.
Date du sujet 28 Justinien, 5:13 des Exaltés.
Participants @Aerontus Nepos & @Niklaus.
TW Caca, gay angst.
Résumé À peine a-t-il eu vent des événements du Laurier Carmin que Niklaus s'empresse de filer à l'ambassade tévintide pour s'assurer qu'Aerontus va bien, omettant au passage de complètement se débarbouiller de sa petite trempette dans les eaux usagées de la ville.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>28 Justinien, 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1884-un-diamant-dans-le-purin-aerontus#22752">Un diamant dans le purin</a></li></ul><p><u>@"Aerontus Nepos" & @"Niklaus".</u> À peine a-t-il eu vent des événements du Laurier Carmin que Niklaus s'empresse de filer à l'ambassade tévintide pour s'assurer qu'Aerontus va bien, omettant au passage de complètement se débarbouiller de sa petite trempette dans les eaux usagées de la ville.</p>[/code]

L’attente. Cette satanée attente.

je demeure assis à mon bureau, le regard perdu à travers la grande fenêtre qui en surplombe le côté. Une main qui soutient ma mâchoire, une main dont les doigts tapent le bois verni avec nervosité. L’écho n’a pas tardé à faire trembler ces murs exotiques, et si de nombreuses questions demeurent en suspens, une seule martèle mon crâne depuis ces quelques heures d’effroi.

Où est donc Amadeus ?

Je l'avais autorisé à s’y rendre, par solidarité. Par pitié. Par compassion. Il était prêt à se battre pour s’y rendre, malgré les dangers évidents. Aurais-je dû le faire accompagner d’un de nos gardes ? Aurais-je simplement dû le maintenir entre ces quatre murs ? Aurais-je simplement pu anticiper que cette bien sordide célébration tournerait ainsi au carnage ? Chaque seconde qui résonne contre le bois de mon bureau creuse mes traits d'inquiétude. Et s’il s’agissait de la dernière fois que je le retrouverais en vie ?

Mes doigts s’arrêtent. Le silence demeure. Un silence implacable, un silence lourd d’orage. Taenar était parti à sa recherche, tout devrait bien se passer. Ce n’est pas le moment de perdre espoir.

Les dobermanns qui gardent l’entrée s’agitent, ce qui fronce mes sourcils. Ce n’est pas Taenar, c’est certain. Je me lève, les drapés de ma tunique émeraude brodée de plumes de paon retombent, emportés dans mon élan. Tournoyant une de mes nombreuses bagues de mes doigts, je m’avance, intrigué. Rahim vient aussitôt à mon encontre, légèrement agacé.

- « Messerah, un homme à l’entrée. Je crois qu’il s’agit du prêtre de Cairnayr. »

Mon regard s’illumine d’un choc que je ne peux dissimuler. Evidemment que Rahim m’en informerait : si je me rends relativement fréquemment à ses offices près des docks, le garde m’accompagne avec rigueur, malgré ses réticences. Il le reconnaîtrait donc entre mille, mais .. mais que fait-il ici ?

- « Eh bien qu’attendons-nous ? »

Je m’élance, le cœur battant, effroyablement curieux de comprendre la raison de sa venue ici. La cité ne venait-elle pas de vivre un autre épisode épouvantable de sa complexe Histoire ? Le ton est agacé, le pas pressé. J’ajuste quelque peu mon turban bleu paon, dont les dorures et les plumes colorées témoignent de ma préparation à une quelconque interruption suite à une telle tragédie sur la place Bagpipe. Un simple pantalon sombre, un cape qui dissimule mon bras gauche, dont les broderies évoquent les lotus de ma famille. Or, bleu et émeraude : si la seconde peut sembler de trop, elle aspire à la paix. Le reste est un tribut à cet empire qui est le mien et que je dois m’évertuer à défendre chaque jour passant. Chaque jour passant où des sauvages nous regardent de travers, se moquent de nos coutumes et de nos accents, et parfois, s’en prennent à notre ambassade ou à nos adelphes. Je savais avec pertinence que quelques vagues de haines se propageraient jusqu’ici, ou que le moindre templier nous rendrait visite. Mais lui ?

Je descends les escaliers à la hâte. Lorsque j’aperçois les gardes, plutôt sur la défensive et lui barrant la route, mon sang ne fait qu’un tour, et cette langue de vipère bien réputée crache un venin bien mérité dans la langue des dragons.

- « Je peux savoir ce que vous faites ?! Par le Créateur, laissez-le entrer ! »

M’approchant encore, les deux gardes me regardent avec surprise, soudainement retournés vers moi. Leur posture se formalise d’une raideur qui m’irrite, je les pousse des deux mains pour me frayer un passage.

- « Poussez-vous. »

C’est lorsque j’aperçois enfin le visage du prêtre que cette colère soudaine s’envole. Une surprise, dans un premier temps – c’était bel et bien lui –, puis de l’effroi, tandis que je constate non seulement les dégâts sur son corps – ainsi que l’odeur –, mais aussi dans ce regard bouleversé qui plonge dans le mien.

Je m’immobilise dans mon élan, la bouche ouverte en attente de la moindre parole à dire, avant de se refermer. Je comble la maigre distance d’un pas décidé, l’observe avec davantage d’attention.

- « Par le Créateur, vous .. vous n’avez rien, mon frère ? »

Je lui attrape les épaules avec prudence et sincérité, scrutant encore son visage en quête de réponses. Mais pourquoi donc venir ici ? Il n’y a rien de plus dangereux actuellement que de venir ici ! Insensé ! Mais ce n’est pas le temps de faire la morale au pauvre prêtre sur le pas de ma porte.

- « Venez seulement. Il vaut mieux ne pas nous attarder à l’extérieur. »

Allons, je suis une bonne âme : la modestie incarnée mérite bien un minimum d’hospitalité de ma part. Surtout à venir ici dans une panique et une inquiétude bien visibles. Le pauvre ; ses mains tremblent. Je glisse une main dans son dos pour l’entraîner à son rythme dans mon propre élan.

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.

Les références pour la tenue d'Aerontus en image :

Comme je m’y attendais de sa part, le Chantriste blanc se dégage de moi avec une certaine mais maladroite force. Son regard d’ordinaire si serein s’éparpille, ses lèvres se secouent sans le moindre but.

- « Non, je ne devrais pas rentrer. Je voulais juste m'assurer que vous n'aviez pas d'ennuis. »

Que dirait Starkhaven si un fidèle serviteur de la Divine Blanche était vu ici ? Que dirait Starkhaven si un ambassadeur des vipères du Nord l’envoyait paître ?

- « Il y a eu un saccage à la Grande Cathédrale et les rues du Laurier Carmin ont été ... Bref, je souhaitais juste être certain que vous n'aviez pas besoin d'aide. »

Mon cœur rate un autre battement, tandis que je réalise qu’il était là. Lui, le frère dévoué, couvert de crasse et de terreur. Que s’est-il passé, par tous les démons ?! J’attends. J’attends encore. Et encore. Rien ne vient vraiment. Evidemment. Pour un homme de sa taille et de sa carrure – que je devine davantage avec son étrangement petite soutane –, quelle ironie que de frôler ainsi les murs. Mais le voilà, à économiser l’air qu’il respire en ma présence, les yeux qui se projettent ailleurs, les mains instables.

- « Je suis vraiment navré de vous indisposer, j'ai simplement cru que... Enfin puisque vous allez bien, je vais me retirer. Que le Créateur continue à veiller sur vous. »
- « Ne jouez pas au sot avec moi, mon frère. »

Son état ne me laisse pas indifférent, et mon inquiétude couplée à mon impuissance pour Amadeus aiguise déjà suffisamment mes nerfs. Je croise les bras, le toise du regard. S’il compte s’en sortir ainsi dans un tel piteux état, il peut se fou – se fourrer le doigt dans l'œil. Je lui emboîte le pas, me plante devant lui, le corps droit, le regard de braise.

- « Vous êtes clairement en état de choc, mon frère. Je ne puis vous laisser repartir ainsi. Et vous le sous-entendez vous-même : les rues ne sont pas sûres, à l’heure actuelle. Venez avec moi, par pitié– »

Je m’interromps, confus. L’observe quelque peu, ravale ma salive. Jouant encore avec une de mes bagues, c’est à mon regard de s’éparpiller, de papillonner. Sous la colère, l’on s’exprime dans des extrêmes qui ne nous ressemblent guère. Je me racle la gorge, raffermis mes positions.

- « Je connais votre modestie, mon frère, et elle est admirable, mais permettez-moi de vous offrir l’hospitalité. Pour une fois. »

Finalement, que qui que ce soit nous aperçoive ne m’intéresse pas, ne me préoccupe pas. Il doit s’inquiéter davantage de ma propre image de la sienne, et cela se constate dans son accoutrement maladroit, dans cette odeur nauséabonde, dans ce regard perdu mais horrifié.

- « Et ne me faites pas me répéter, je déteste cela. »

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.

Les références pour la tenue d'Aerontus en image :