Type de RP Léger, classique !
Chapitre concerné Chapitre trois
Date du sujet le 7 Longnuage 5:13 des Exaltés
Participants  @Hareas Virnehn @Sarel
TW Attention on fait mal au bois ! (il ne devrait pas y avoir de tw mais je les updaterai au fur et à mesure si jamais.)
Résumé Sarel est dans son échoppe à travailler quand il va faire la rencontre fortuite de Hareas qui a besoin d'aide pour un cadeau de mariage.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>le 7 Longnuage 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1741-faire-feu-de-tout-bois-ou-pas#20495">Faire feu de tout bois (ou pas)</a></li></ul><p><u>@"Hareas Virnehn" @"Sarel".</u> Sarel est dans son échoppe à travailler quand il va faire la rencontre fortuite de Hareas qui a besoin d'aide pour un cadeau de mariage..</p>[/code]

Voilà quelques jours qu'Hareas avait été mis au courant du mariage de son ami, et qu'il réfléchissait à un cadeau apprioprié. Si son ami avait été un dalatien comme lui, ou même un elfe, il n'aurait eu aucun mal à savoir ce qu'il pouvait lui offrir sans faire de faux-pas diplomatique. Or, son ami était shemlen, et ambassadeur de surcroît. Un faux-pas diplomatique était absolument hors de question.

Le grand jour approchant dangereusement, Hareas se décida à faire ce qu'il s'était promis de ne pas faire : se tourner vers un artisan professionnel. Non pour passer commande, mais parce qu'il n'avait pas les outils nécessaires pour réaliser l'idée qu'il avait en tête ; elle était un peu plus élaborée que les minuscules hahls sculptés qu'il faisait pour se détendre, ou que les gravures qu'il taillait dans son arc ou ses armes pour les embellir. Cette fois, son couteau et sa lime ne seraient pas suffisants.

Or, il n'y avait qu'un seul endroit où Hareas pouvait trouver tout ce qu'il cherchait : Clattercraft, le quartier des artisans. Il redoutait d'en arriver là, car il n'avait pas les moyens d'investir dans de vrais bons outils qui ne lui serviraient qu'une seule fois. Mais il tenait vraiment à son cadeau. Il était important pour lui de faire quelque chose de ses propres mains, afin que son ami et sa future épouse gardent un bon souvenir de lui. Arnth lui avait confié qu'après le mariage, ils rentreraient tous deux au Nevarra... En raison de l'Enclin, Hareas se doutait qu'ils ne se reverraient pas.

Il avait soigneusement choisi sa cible. Il avait même mis à profit sa formation d'assassin, pour ainsi dire : suivant les conseils de ses maîtres en discrétion, observation, espionnage et infiltration, Hareas avait passé des jours à arpenter discrètement le Clattercraft afin de trouver l'atelier qui serait le plus à même d'accueillir sa demande. Il devait accepter les clients elfiques, pour commencer. Hareas connaissait assez bien les préjugés des shemlens pour ne pas s'infliger une perte de temps en entrant dans la mauvaise échoppe avec ses  oreilles pointues, sa dégaine de chasseur et ses tatouages de dalatien bien en vue sur son visage.

C'est ainsi qu'il débarqua dans l'atelier de Sarel. Un elfe, voilà qui était parfait. L'apprenti assassin entra, jeta un coup d'oeil autour de lui pour constater qu'il était le seul client, avant de se concentrer sur l'artisan. Il avait rarement vu des elfes commercer dans ce quartier, mais il fallait croire que certains arrivaient vraiment à sortir du bascloître, tant mieux. Le jeune homme se racla la gorge.

Bonjour.

Parler Commun avec un autre elfe lui paraissait toujours être une aberration, mais il prenait sur lui. Il ne cachait pas son accent, mais l'effort qu'il faisait s'entendait dans sa façon d'enchaîner les mots plutôt lentement, afin que sa prononciation coupée au couteau ne soit pas incompréhensible.

C'est vous, le propriétaire ? demanda-t-il poliment.

Il avait vu un autre artisan dans l'échoppe, au fil de son enquête, mais il n'était pas présent aujourd'hui. Aujourd'hui, l'elfe taillait un meuble en bois. Le Dalatien avait assez observé de loin pour en déduire qu'il semblait bien connaître son travail. Il avait l'air appliqué, toujours très concentré. Sa tenue portait les marques d'un travail soutenu, pas forcément délicat, salissant. Il attachait toujours ses cheveux, apparemment. Ils semblaient longs. Hareas essayait de ne pas les fixer, ça lui rappelait trop qu'il regrettait les siens. Enfin, ça lui allait bien, à l'autre elfe.

Le chasseur - qui n'avait pas pris son arc ce jour-là - se redressa et mit ses mains dans son dos, position un peu militaire qu'il utilisait toujours lorsqu'il devait demander quelque chose à l'un de ses instructeurs.

Je cherche des outils.

Ses mots allaient droit au but, mais son regard s'attardait sur la table de travail de l'artisan, sur le tiroir en pleine construction, sur les outils et le bazar qui l'entouraient. Surtout sur les outils, en fait.

Trop occupé à graver les finitions dans ce fameux tiroir, Sarel n'avait pas remarqué tout de suite la présence de son futur client, ou du moins c'est ce que l'on attend de quiconque entre ici. Il avait pourtant une vue bien dégagée de son atelier mais la discrétion du nouvel arrivant était telle qu'il ne le remarqua pas tout de suite.

Un elfe un peu moins grand que lui et avec de visibles tatouages dalatiens entra dans son échoppe. Il n'avait pas l'air perdu bien que Sarel aurait juré qu'il l'était, un dalatien, dans Starkhaven ?
Ce n'était pas une affaire anodine, bien sûr Sarel avait entendu parlé de ces elfes vivant en dehors de la ville, ayant des coutumes différentes et même un langue différente, mais jamais n'en avait il encore vu. Nous blâmerons ici son ignorance, mais l'orphelin n'avait tout bonnement jamais vu cet elfe. Et pourtant, il connaissait au moins de vue les elfes de Starkhaven (du moins c'est ce qu'il pensait) mais celui ci, il en était sûr, *connais pas.*

L'individu se racla la gorge avant de prononcer quelques mots d'introductions en commun, visiblement il s'en sortait bien malgré son fort accent. Son air déterminé était aussi le signe d'une jeunesse certaine, Sarel considérait l'âge de cet elfe et ne lui donnait pas plus de 24 ans, c'est dire à quel point les apparences sont trompeuses ! Quant à ses traits, il les voyait raffinés bien que légèrement marqués par la rudesse de la vie. Est-ce étonnant pour un elfe en dehors des murs ? Ou bien est-ce encore une fois une impression que Sarel avait mal jaugée ? Quoiqu'il en soit l'apprenti ébéniste était certain que le nouvel arrivant n'était pas là pour une commande alors que lui voulait il ?

Le dalatien lui demanda si c'était lui le propriétaire, lui, Sarel, un elfe du bascloitre, orphelin de surcroît. Il eut un sourire et se contenu de rire, bien qu'il s'agissait de son rêve à long terme, il était encore bien loin du compte. Pour qu'un elfe soit propriétaire à Starkhaven, qui plus est d'une échoppe il faudrait de bonnes relations.
Son nouvel arrivant adopta une posture très formelle, visiblement mal à l'aise de demander quoi que ce soit, ou peu habitué peut être ? Qui sait ...

Sarel reprit son sérieux avant de lui répondre :

"Bonjour à vous ! Vous êtes certainement au bon endroit pour cela mais ... non je ne suis pas le propriétaire. De quels genre d'outils avez vous besoin ?"

Pour joindre le geste à la parole, Sarel posa ses outils sur le meuble sur lequel il était en train de travailler, et montra au mur tout son attirail, qui n'était d'ailleurs pas vraiment le SIEN. Mais passons sur ce détail que l'histoire ne dira pas, ou presque.

"Je tiens à vous préciser que nous ne vendons pas nos outils, comme vous le comprendrez certainement nous en avons besoin. Mais peut être pourriez vous me dire pour quoi vous en avez besoin ?

Sarel avait le sens des affaires, et particulièrement le sens de la fidélisation de la clientèle, il espérait par ces mots faire de cet elfe Dalatien un nouveau client. C'était sans savoir ce qui l'animait pour venir jusqu'à lui, mais cela, il le découvrirait bientôt. L'apprenti ébéniste avait visiblement assaillit cet elfe de trop de mots, il aurait du faire plus attention à ce détail mais la façon qu'il avait d'articuler ses mots montrait sa difficulté avec le commun, aussi Sarel se reprit et se montra bienveillant. Il affichait un sourire commercial mais au fond de ce sourire se cachait aussi sa grande curiosité et la joie sincère de rencontrer un autre elfe. Lui qui avait prit l'habitude de sourire aux humains de manière polie même quand leur regards étaient interrogateur de ses origines ou voire même méprisants, pour une fois il ne devait pas se forcer car il avait en face de lui une personne concernée mais bienveillante également.

Mmh, fit Hareas, en entendant que l'autre elfe n'était pas le propriétaire de cette boutique.

Était-ce de la surprise ? De la déception ? Un peu d'embarras, peut-être ? Probablement un mélange de tout cela. Il avait bien vu que sa question avait fait sourire son interlocuteur, comme s'il avait dit quelque chose de très stupide. C'était sûrement vrai. Hareas n'avait jamais rencontré d'elfe citadin qui possède une boutique. Ce qui ne signifiait pas qu'ils n'existaient pas. Mais il ne sentit pas de condescendance dans la voix de l'artisan aux oreilles pointues, ce qui le tranquillisa un peu.

Hareas savait, d'expérience, que toutes les oreilles pointues n'étaient pas aimables. Partager des caractéristiques physiques similaires et une même vision de la société ne lui assurait pas automatiquement leur sympathie, et l'inverse était vrai aussi. Trouver un elfe menuisier était plus aisé que de s'adresser à un shemlen, mais ce n'était que la première étape. Pour la suivante, il s'attendait à essuyer un refus. Il devait peser correctement ses mots, ce qui n'était pas facile pour lui. Et pas seulement parce qu'il parlait une langue étrangère.

D'accord, je vois, dit-il lorsque l'artisan lui montra les outils derrière lui, tout en précisant qu'ils n'étaient pas à vendre.

Cela, Hareas le craignait un peu. Mais il avait besoin de quelques secondes de réflexion pour passer à l'étape suivante, et il savait que le silence pouvait mettre mal à l'aise. Donc, il le comblait, comme il avait vu les autres Havenois le faire lorsqu'ils bavardaient : rajouter pleins d'expressions inutiles.

En fait... disons que...

Tourner autour du pot n'était pas son truc, mais comme son regard était invariablement attiré par tout le matériel dont disposait le menuisier, il donnait au moins l'air d'examiner ses outils et de s'intéresser à son travail. Dans le pire des cas, il avait juste l'air de chercher ses mots.

J'en ai besoin pour faire quelque chose que je peux pas vous acheter.

Il fit quelques pas dans la boutique, et désigna d'un geste vague les créations que l'artisan, ou le propriétaire peut-être, avaient mis bien en vue pour le client. Des pièces de qualité, très détaillée qui, si elles ne correspondaient pas à ce qu'Hareas avait l'habitude de voir chez les Dalatiens, révélaient tout de même une certaine élégance. Pour un mode de vie shemlen et citadin, certes... mais il savait apprécier le travail bien fait.

C'est pas parce que j'ai pas d'argent. Bizarrement ce n'était pas quelque chose qu'il pensait dire un jour à un autre elfe ; ceux qui doutaient de ses moyens étaient souvent shem. Mais il devait se montrer clair... plus ou moins. Enfin, non ! C'est vrai que j'ai pas d'argent pour vos outils. C'est cher, les bons outils. Mais c'est pas pour ça que je peux pas vous acheter... C'est parce que je dois le faire moi-même, vous comprenez ?

Vu la façon dont il s'embrouillait, pas sûr, mais Hareas était du genre tenace. Il lui rééxpliquerait plusieurs fois s'il le fallait, même en Commun.

Alors je peux vous payez si vous me prêtez.

Dans le pire des cas, il lui ferait un dessin.

HRP : @Hareas Virnehn (comme convenu voici le tag de début de post pour que tu en aies la notification, bonne lecture !) /HRP



Sarel vit le client elfe faire le tour de l'échoppe tout en parlant de son problème. Il était évident qu'il n'avait pas à faire à un client habituel et que donc, sa requête, ne le serait pas non plus.
Le sens des affaires de l'ébéniste tiqua à deux reprises, d'une part lorsque le dalatien lui dit qu'il avait besoin d'outil pour sculpter le bois pour faire quelque chose que Sarel ne pouvait pas vendre -chose dont Sarel doutait fortement- ; et d'autre part, parce que notre ami dalatien n'avait d'ailleurs aucune monnaie d'échange. Sa maladresse le sous entendait, et à cette phrase Sarel ne pu s'empêcher d'hausser le sourcil.

Le maître des lieux l'aurait renvoyé tout bonnement et simplement, mais Sarel n'était pas du même acabit il y avait bien un moyen de faire de cette rencontre une rencontre fructueuse. Bien qu'il agisse par intérêt, l'ébéniste savait qu'il en faudrait plus pour le décourager. L'ami dalatien se débrouillait plutôt bien en langue commune il fallait le reconnaître, même s'il cherchait ses mots, Sarel ne connaissait aucun dalatien, et encore moins un qui fasse cet effort. A son tour donc d'en faire un :

"Si j'ai bien compris, vous venez ici pour faire le travail vous même ?"

Bien que confus, il avait de la suite dans les idées. Ce n'est pas parce que transaction ne peut pas se faire, malgré les tentatives de rassurer Sarel sur ce point, qu'il ne peut pas y avoir échange. Mais avant cela, il fallait s'assurer que la transaction était parfaitement impossible.

"Êtes - vous certain que je ne peux pas le faire pour vous ? C'est après tout mon métier et ..."

Voyant qu'il n'aboutirait pas aux vues de la moue que faisait son interlocuteur, Sarel entreprit de sortir de sa ceinture la sacoche à outil. Il en sorti un petit couteau et une sorte de cuillère aux bords tranchants, ce, avant des les tendre au dalatien.

"Montrez-moi ce que vous voulez faire, et je pourrais peut être vous aider."

Il joint le geste à la parole en lui proposant une des chutes qui trônaient au fond de la salle. Il s'agissait d'un épais morceau de bois d'une cinquantaine de centimètres de longueur et de huit d'épaisseur, du chêne, l'objet ayant servi à découper une poignée, on y voyait encore la trace sur l'un des côtés. Il était destiné à faire des cales ou encore d'autres morceaux décoratifs mais il en avait d'autre et comme toute chute, elle n'était pas très utile si on ne s'en servait pas. A vrai dire même son maître n'aurait pas vu la différence s'il en manquait une alors ...

La diplomatie n'avait jamais été son fort. Hareas en était conscient. Il avait beau faire des efforts, ce n'était pas quelque chose qui lui venait naturellement. Parfois, il se disait qu'il lui manquait un... un filtre. Une petite alerte qui le préviendrait quand il s'apprêtait à dire n'importe quoi. Un peu comme son instinct de chasseur. Un instinct de chasseur, mais pour la conversation. Parce que dans la réalité, le filtre d'Hareas fonctionnait très mal : c'était toujours après avoir dit une bêtise qu'il s'en rendait compte.
S'il s'en rendait compte.
Parfois, il fallait que la personne en face lui réponde, pour qu'il lise sur son visage l'incompréhension, ou pire, l'offense.

Si j'ai bien compris, vous venez ici pour faire le travail vous même ?

Là, par exemple, il réalisait que sa demande était un peu présomptueuse, voire carrément insultante. Formulée autrement, ça aurait été mieux. Mais c'était trop tard. La question de l'ébéniste arracha une grimace embarrassée à Hareas, qui haussa les épaules, tenta de se justifier :

Je pensais que vous seriez d'accord de me prêter pour faire chez moi... Évidemment, je vous ramène les outils après !

Je suis pas un voleur, je vous le jure, disait l'expression très sérieuse d'Hareas. Malheureusement, il semblait qu'il avait affaire à quelqu'un d'aussi têtu que lui. L'artisan rechignait à lui laisser ses outils, peut-être parce que la boutique - et le matériel - ne lui appartenait pas. Ou peut-être parce qu'il préférait être payé pour fabriquer lui-même ce qu'Hareas cherchait. Après tout, il devait bien faire tourner ses affaires ! Le Dalatien se demanda ce qui serait plus cher : acheter les outils, ou acheter la pièce finie ? Il hocha vaguement la tête en signe de dénégation, même s'il comprenait ce que l'artisan essayait de lui dire. C'était son métier. Hareas était censé être le client. Pas un squatteur d'outils...

L'autre elfe sembla sentir son hésitation, et le Dalatien se demanda s'ils n'avaient pas atteint une impasse. Si ni l'un ni l'autre ne pouvait faire de compromis, ils seraient coincés. Mais, alors qu'il pensait laisser tomber, l'ébéniste lui demanda s'il voulait bien lui montrer ce qu'il avait en tête.

Euh, oui, bafouilla le chasseur, pris au dépourvu.

L'autre lui ramena un bout de bois. Hareas le fixa, perplexe. Il n'avait pas... un papier et un fusain ? Comment est-ce qu'il travaillait ses projets en amont ? À moins que... À moins qu'il soit le genre d'artisan très doué qui sculptait directement le bois, sans schéma ? Par June... Hareas avait sous-estimé le citadin. Il avait déjà entendu parler de tels prodiges, oui. Le maître artisan du clan Virnehn possédait ce talent, qu'il devait à de nombreuses années d'expérience, une excellente visualisation de l'espace et un doigté exceptionnel. Le Dalatien n'avait jamais rencontré un autre sculpteur de cette trempe. Si l'elfe était si doué, alors... Le regard d'Hareas changea radicalement. De prudent et perplexe, il se fit déterminé.

Non.

Il ne pouvait pas se ridiculiser en lui demandant du papier.

(En plus, il dessinait comme un pied.)

Cet elfe lui donnait une chance de lui montrer ce dont il était capable. C'était un défi. Hareas allait le relever.

Le Dalatien s'avança vivement et s'empara de la pièce de bois. Il s'agissait du reste d'un meuble, peut-être du même genre que celui que l'artisan taillait avant qu'Hareas n'entre dans la boutique. Ce dernier le soupesa entre ses mains et observa les rainures qui parcourait le bois, essayant de déterminer sa provenance, sa souplesse. Du chêne. Il était tellement concentré que, pendant plusieurs secondes, il resta parfaitement immobile. Puis il leva les yeux et hocha presque solennellement la tête en direction de son hôte pour lui signifier qu'il acceptait son... épreuve.

Non, Hareas ne plaisantait pas avec ce genre de choses.

Il posa la chute de bois à plat devant lui et dégaina le couteau de chasse qu'il portait à la ceinture dans un geste souple. Il fit tourner le manche dans sa main droite, la tête penchée sur le côté, réfléchissant à l'angle dans lequel il allait attaquer. Il n'avait pas besoin d'autant de bois, mais il préférait faire les choses plutôt que s'interrompre toutes les deux secondes pour expliquer ce qu'il faisait. De toute manière, ce n'était pas comme s'il faisait face à un débutant en la matière. Il commença par entamer le bois dans sa longueur puis, lorsqu'il fut taillé assez finement, il le réduisit sur les côtés afin de détacher deux morceaux assez petits pour être travaillés plus souplement. Comme il travaillait sur un modèle grossier, ses gestes étaient plus rapides que précis, mais cela restait long. Il espérait que l'autre elfe avait du temps à perdre devant lui.

De toute manière, il aurait pu en profiter pour travailler, balayer ou faire du thé, qu'Hareas ne l'aurait pas remarqué. Une fois qu'il était lancé dans ce genre d'exercice, il pouvait y passer des heures sans se déconcentrer. C'était un peu comme la chasse, à l'exception qu'il ne restait pas immobile ; sculpter mettait à l'épreuve sa patience et sa minutie naturelle.

Quand Hareas eut réduit la masse de bois à sa convenance, il se lança dans un travail de taille plus lent et plus précis, bien qu'il souhaitait simplement lui donner très vaguement la forme des objets qu'il avait en tête. Il s'agissait de deux anneaux, assez larges pour être portés autour du poignet, comme des bracelets, mais qui pouvaient s'emboîter pour servir simplement de pièce de décoration si on le souhaitait.

Le résultat était... Bon, il était moche. Il ne ressemblait que vaguement à ce qu'il espérait réaliser à terme, avec les bons outils et le bois adéquat. C'était le but. Le Dalatien posa le prototype devant l'ébéniste. Ce n'était pas très esthétique, la taille était grossière et il n'avait bien sûr pas sculpté les détails qu'il souhaitait graver - des motifs dalatiens - tout autour du poignet. Mais cela donnait une vague idée de ce qu'il pourrait faire s'il en avait les moyens. Il avait conscience de cela, mais aussi de la qualité très médiocre du résultat, alors c'est un peu sur la défensive qu'il commenta :

Ouais... Le chêne, ça va, mais c'est pas mon premier choix.

C'était pratique pour les meubles, mais pour un cadeau de mariage, il voulait quelque chose d'un peu plus... noble ? D'autres bois étaient tout aussi beaux et plus faciles à sculpter, comme l'orme, quant au noyer c'était une valeur sûre, efficace. Son rêve, bien évidemment, aurait été de sculpter de l'écorce de fer. Mais ce n'était pas chez un elfe citadin qu'il en trouverait...

Vous avez quoi, comme bois ? demanda-t-il en croisant ses mains dans son dos.

La posture rappelait celle qu'il avait adoptée en entrant, mais celle-ci était moins militaire, clairement plus détendue. Maintenant qu'il avait relevé son défi, il espérait avoir fait ses preuves aux yeux de l'ébéniste, afin qu'ils puissent parler sérieusement affaires. Et si ses capacités en marchandage égalaient peut-être celles en diplomatie, Hareas avait au moins l'avantage de connaître son sujet. La sculpture sur bois était un passe-temps très sérieux, qu'on se le dise.

HRP : @Hareas Virnehn

Un petit sourire se peint sur les lèvres de Sarel qui, en écoutant la réponse du dalatien, ne pu s'empêcher un petit souffle nasal. Il n'allait certainement pas lui laisser ses outils, encore plus à un parfait inconnu avec aucune autre garantie que sa bonne foi pour les lui ramener.

Mais il voyait bien que son ami elfe avait bon coeur, peut être même légèrement ingénu. Heureusement Sarel pensait qu'il était tombé sur la bonne personne avec lui même, c'était peut être un peu présomptueux de sa part mais il n'était pas inconscient du fait que cet elfe l'avait certainement choisi parce que lui même en était un.

Il ferait donc un effort de gentillesse, d'autant plus qu'il avait déjà commencé à lui prêter un morceau de bois. Morceau que l'efle dalatien commença à usiner avec ... Un couteau de chasse. Ne lui avait il pas tendu des outils ? Sarel commençait à découvrir la fierté dalatienne, après tout il lui avait donné un morceau de chène, pas forcément pratique à sculpter mais en faisant cela il pensait que le jeune elfe avait moins de chance de rater son produit. En effet ce n'était pas le plus pratique à travailler pource genre de choses, mais cela avait l'avantage d'être résistant, on ne risquait pas de trop en retirer. C'était d'ailleurs sur du chène qu'il avait apprit à graver pour se faire la main, son maître était peut être un grand tortionnaire à ce niveau là mais ça lui avait certainement servit pour le futur.

Alors qu'il s'affaitrait Sarel le gardait à l'oeil tout en prenant de l'avance sur son travail. Il avait reprit en main ses outils et rangés dans sa sacoche personnelle, il y avait bien cette chose à faire quelque peu épuisante, autant le faire maintenant puisqu'il avait le temps.
Sarel entreprit de passer à l'autre côté de l'établit où une très longue poutre attendait d'être élagée. Il avait une sorte de grande scie qui l'aidait à racler l'excédant de bois, du chataîgner, qui avait l'avantage de ne pas pourrir ou du moins de ne pas en garder des traces. Il sua un peu mais fut interrompu au bout d'une vingtaine, trentaine de minutes ? Quoi qu'il en soit le temps filait et son "ami" avait finit de représenter la sculpture qu'il comptait faire.

Sarel prit le temps d'identifier l'objet sans trop savoir ce qu'il regardait mais on avait à présent une bonne idée de la forme que cela prendrait, un minimum. Et ce n'était pas un mal, il ne s'attendait pas à un chef d'oeuvre mais à une ébauche, et cette dernière était convaincante, avec un peu de temps et de pratique il arriverait sûrement à ce qu'il désirait. L'ébéniste reprit donc la parole après avoir entendu la défense de son interlocuteur, il entreprit de le rassurer :

"Oh ne vous en faites pas, vous vous en êtes très bien sorti, effectivement le chêne n'est pas un premier choix pour ce genre de choses, mais pour un essai sans savoir c'était suffisant. Il se racle la gorge ; On a un peu de tout, je vous préconiserai du noyer pour ce que vous voulez faire. Il y aura de belles veines, c'est facile à travailler et en plus cela a une très belle couleur. Mais bien sûr tout cela a un certain prix ..."

Sarel avait sa petite idée pour obtenir un échange prolifique. Il laisserait cet elfe faire sa sculpture gratuitement avec son bois et ses outils, en échange il devra favoriser un échange commercial avec les dalatiens et leur écorce de fer. C'était extrêmement difficile à obtenir, et en plus il n'avait aucun contact positif avec les dalatiens. Peut être surestimait-il les relations que le jeune elfe dalatien avait avec son peuple, mais ça valait le coup de le tenter !

"Voilà ce que je vous propose, si vous pouvez me ramener de l'écorce de fer ou au moins favoriser un échange avec votre clan vous pourrez revenir ici et travailler autant de bois que vous le désirez, gratuitement."

Après cette longue tirade, et un peu de sueur sur le front dû à son récent effort, Sarel eut un sourire des plus francs. Il espérait que le dalatien accepte malgré la difficulté de la demande, bien sûr il n'avait aucune garantie que cet elfe reviendrait mais il faisait confiance à son sens des affaires. Un dalatien, de réputation, ne ment que rarement et ne s'engage pas dans ce qu'il ne peut pas tenir, du moins en règle générale. Mais son interlocuteur avait l'air sincère voire trop honnête pour son propre bien. Sarel venait donc d'avouer qu'il n'avait pas d'ecorce de fer, mais bien peu, voire aucun, artisan n'en possédait dans cette ville.

Si l'argument diplomatique ne fonctionnait pas, on pouvait toujours agir et ensuite poser les questions. Une tactique qui fonctionnait dans de nombreuses situations, et pas uniquement quand on marchandait avec un artisan. Pour Hareas, en tous cas, elle était pratique. Elle lui évitait de parler. Et il n'avait pas besoin de mots pour se montrer convaincant.

Il misait tout sur cet essai, en tous cas, et il espérait voir s'effacer le sourire amusé ou condescendant de l'artisan une fois qu'il l'aurait vu faire ses preuves. Il ne s'attendait pas à ce qu'il juge son travail exceptionnel ; il s'attendait à ce qu'il comprenne à quel point il prenait cette affaire au sérieux. Alors seulement, peut-être, pourrait-il gagner sa confiance. AInsi, même s'il ne le connaissait pas et ne lui devait rien - et vice-versa - Hareas se surprit à attendre le verdict de l'elfe citadin comme celui du maître artisan du clan Virnehn. Il n'était pas nerveux, simplement impatient. Vous vous en êtes bien sorti. Le commentaire n'aurait dû que le rassurer, mais il en retira une étrange fierté. Ce n'était pas souvent qu'on le complimentait sur son travail.

La partie honnête de son travail.

Hareas se sentait presque revenu en arrière, lorsqu'il apprenait à sculpter les petits hahls traditionnels de son clan en compagnie du maître artisan et de sa fille Nin. Comme ce n'était pas son activité principale, ces moments étaient toujours dénués de pression. Il en retirait calme et sérénité - tout ce dont il avait besoin - et la fierté d'accomplir quelque chose de ses propres mains. Créer avec un burin plutôt que détruire avec son arc.

Il reporta son attention sur l'artisan, qui lui conseillait le noyer - Hareas hocha la tête - puis revint sur le prix. Le prix que le Dalatien ne pourrait jamais payer. C'était sans compter les outils, n'est-ce pas ? Dans la vie de tous les jours, sa paye lui suffisait, mais pour offrir des cadeaux, c'était différent. Et il refusait de voler. D'abord, ce n'était pas sa spécialité. Ensuite, il ne pouvait pas détrousser un honnête artisan du fruit de son travail, cela allait à l'encontre de ses principes. Et finalement, ce ne serait pas à la hauteur du cadeau qu'il pensait faire.

Je vous écoute.

Voilà ce que je vous propose, si vous pouvez me ramener de l'écorce de fer ou au moins favoriser un échange avec votre clan vous pourrez revenir ici et travailler autant de bois que vous le désirez, gratuitement.

Ce fut au tour d'Hareas de laisser échapper un petit rire soufflé. De l'écorce de fer ? Rien que ça ? Le Dalatien dut se retenir de ne pas rire, plutôt nerveusement. Pour commencer, il n'avait techniquement plus de clan. Ensuite, ce bois était si spécial qu'il s'avérait rare et difficile à trouver, même pour les Dalatiens. Finalement, Hareas n'était pas sûr qu'un matériau si précieux soit équivalent au bois et aux outils que l'artisan lui proposait en échange. Mais bon, il était peut-être très peu informé sur le cours de l'écorce de fer sur le marché havenois. Ou alors l'autre le prenait pour un piegon. Les deux hypothèses se valaient à ses yeux.

Hareas ravala son sourire en comprenant qu'il ne pouvait pas honorer cet échange, mais qu'il n'était pas en position de faiblesse pour autant : ce que l'elfe citadin lui demandait, peu de gens pouvaient le trouver. Et s'il lui faisait cette demande, c'était qu'il voulait vraiment, vraiment de l'écorce de fer. Hareas pouvait le comprendre. Il aurait rêvé de travailler sur un tel matériau. Il décroisa les mains, un peu plus détendu à présent.

Si je trouvais facilement l'écorce de fer, je serais pas ici, vous savez. Si je demande le bois et les outils à mon clan, ils me donnent gratuitement et je viens pas vous embêter, expliqua-t-il sérieusement et le plus clairement possible.

Il ne voulait pas que l'autre croie qu'il trouvait sa proposition complètement irréalisable et stupide. Il ne voulait pas clore la négociation sur un simple non. L'artisan avait mentionné une facilitation des échanges avec son clan. C'était sa porte de sortie, mais ils allaient devoir creuser la question.

Hareas n'aimait pas expliquer les raisons de sa présence à Starkhaven ou celles pour lesquelles il avait quitté son clan - tout se recoupait toujours, globalement - mais il devait faire cet effort cette fois-ci, pour prouver sa bonne foi et sa coopération. Il croisa les bras et s'appuya contre un établi.

Mon clan est trop loin d'ici. Si je dois le retrouver, ça prend des semaines ou des mois, peut-être, sans être sûr d'y arriver.

Il n'en avait surtout aucune envie, mais ça, il n'allait pas le dire. Il était légitime que l'artisan elfe croie qu'il faisait partie du clan dalatien qui se trouvait aux abords de la cité havenoise.

Plutôt que de lui dire clairement ce qu'il pouvait faire pour lui, il embraya sur une question dont il devinait la réponse :

Pourquoi vous demandez pas aux Tanassavir ?

Le Dalatien était toujours moins à l'aise quand il devait parler qu'agir, mais poser les questions, ça il savait faire. Ce basculement de la conversation lui donnait l'impression de reprendre le contrôle sur les négociations. Oh, il ne tiendrait pas assez longtemps cette position - il avait déjà de la peine à tenir en place - mais le tout était de la faire durer assez longtemps pour se hisser au niveau de son interlocuteur. Ils ne pourraient pas convenir d'un échange équitable si Hareas donnait l'impression de mendier un service pour une contrepartie beaucoup trop élevée.