17.06.2024 : Les menus déroulant de la Charte de Bienséance, du Codex du Savoir et des Règles du Jeu, ainsi que les groupes dans le QEEL et la fonction Rechercher, sont inaccessibles à cause des bloqueurs de pubs, des navigateurs bloquant les pubs et des VPN bloquant les pubs. Si vous souhaitez y accéder, nous vous prions de les désactiver le temps de trouver une solution viable. Merci de votre compréhension et pardon pour le dérangement
Localisation : Vit désormais à Cairnayr où il pêche, jongle avec Corintamh, sinon traîne pas mal à Starkhaven aussi.
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Adamant
Date d'inscription : 20/07/2021
Messages : 224
Autres personnages : Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka, Miche, Aerontus Nepos
Attributs : CC : 18/18
CT : 10/10
End : 15/15
For : 19/19
Perc : 15/15
Ag : 12/12
Vol : 12/12
Ch : 12/12
Classe : guerrier niveau 3
Feuille
Joueur
Sam 18 Mar - 13:32
A la mémoire de nos frères
La nuit est tombée sur nos épaules alourdies. Le ciel est dégagé, il a décidé de faire un effort. En son centre, la lune, pleine et discrètement radieuse, qui observe le campement remuer. Un campement terne, étrangement silencieux. Certains habitants de la bourgade, qui viennent occasionnellement boire des coups avec nous, s’étonnent de ce silence, de cette fausse tranquillité. Mais après avoir traversé notre campement, et nous avoir retrouvé, tout prend son sens.
Car les voici, les Dragons de Rubis, réunis sur la grande place face à un grand feu. Mains jointes, bras croisés, mains dans le dos ou sur le cœur ; le corps droit, ou ramolli par cette sombre nouvelle. Les voici, les Dragons de Rubis, qui commémorent enfin le départ de celles et ceux d’abord en exil, puis au mauvais endroit au mauvais moment. Le départ de tous ces hommes et de toutes ces femmes, sans que nous puissions faire quoi que ce soit.
Les voici, les Dragons de Rubis, voilés de noir et de gris. Où les larmes coulent. Où des camarades déposent devant une stèle grossièrement taillée des fleurs, des lettres, ou les balancent dans le feu.
Et les voici, véritable état-major de la compagnie. Celles et ceux qui doivent tout organiser, tout penser, tout pondérer. Les voici, les fidèles lieutenants au corps droit et à l'œil ému, main décisionnelle non-négligeable dont deux doigts ont été si violemment et subitement arrachés. Une main déstabilisée, mutilée, difforme. Mais elle se doit de tenir bon, car ce n’est que le début d’une longue descente aux enfers.
Et le voilà enfin, l’homme qui supervise le tout. Inébranlable, son œil vague scrute la morne foule. Les mains solidement ancrées dans son dos, les épaules écrasées sous ses fourrures imposantes et si caractéristiques. Les tresses se multiplient dans sa longue chevelure de cuivre et sa barbe bouclée, un peu sèche. Les peintures sur son crâne ont délaissé leur rouge étincelant, vaillant, avide de batailles et de victoires, pour un noir sans saveur, pour un noir triste. Il entoure ses yeux pour l’aider à voir, fend ses lèvres pour le réduire au silence. Toutes et tous l’ont compris, en remarquant la massive carrure arriver lentement parmi eux, que l’heure n’est plus aux bières et aux faux combats : l’heure est au deuil, et ce depuis que la nouvelle est tombée. Copper, ce symbole de bravoure et de courage au sein de la compagnie, ce géant qui rassure, réconforte, trouve des solutions à tout : le voilà, droit devant ses hommes et ses femmes, les yeux mouillants, le visage fermé, et le noir qui marque ses vêtements, ses parures et sa peau. Copper est en deuil.
Me voici, au milieu de mes soldats. Près de cette flamme qui gronde et s’élève, près de cette stèle qui commémore de si nombreux départs. Me voici, tandis que tous ces yeux me fixent, comme s’ils s'attendaient à ce que je possède la réponse. Comme si j’allais proposer une solution pour que tout s’arrange, pour que les cœurs puissent guérir d’une telle plaie, pour que nous puissions retrouver un semblant de retour à la normale.
Je me racle la gorge. Il est temps.
Cinq cent vingt-sept. Cinq cent vingt-sept hommes et femmes. Cinq cent vingt-sept humains, elfes, ou nains. Deux lieutenants. Vingt officiers. Cinq cent cinq soldats. Plus de deux hommes sur cinq de la compagnie sont tombés à Antiva. Mais nous ne sommes pas réunis ici pour nous rappeler de simples nombres : nous sommes ici pour rendre un dernier hommage à nos frères et à nos sœurs disparus. A nos frères et à nos sœurs qui ont dû prendre la route de l’exil depuis déjà plusieurs années. A nos frères et sœurs que nous n’avons pas pu revoir, avant cet épisode funeste.
Certains d’entre vous y ont perdu des camarades, d’autres, des amis, d’autres encore des membres de leur famille. Dans un cas comme dans l’autre, un sentiment commun nous habite tous : l’impuissance. Le regret. Un sentiment d’échec, à ne pas avoir pu leur prêter main forte. Un sentiment de honte, à nous voir retranchés loin des conflits, à attendre sans que la moindre réponse ne nous parvienne.
Une flamme, qui grandit comme celle qui se trouve en notre centre, et qui ne demande qu’une chose : la vengeance. Ne sombrons pas dans ce chemin périlleux. L’appel à la vengeance n’amène que notre propre destruction. Mais n’ignorons pas cet appel aux armes, n’ignorons pas ce sentiment de justice. Les responsables paieront, nous ferons mordre la poussière à cet ennemi qui nous a déjà tant pris.
J’en appelle à notre force et à notre clairvoyance. J’en appelle à notre unité, à notre camaraderie, à notre amitié, à notre famille. Et je vous réponds ceci : l’Enclin est une menace qui ne sera pas ignorée. Le sang versé à Antiva ne sera pas vain. Et cette flamme, qui nous anime et qui réclame son dû, ne restera pas sur sa faim. Nous nous battrons. Nous nous tiendrons vaillants et prêts. L’heure n’est plus à l’attente de réponse, car j’en ai ma claque d’attendre, tout comme vous. J’en ai ma claque de devoir prendre ce mal en patience, de devoir encore, et encore, constater cette misère qui s’étend, ce malheur qui ronge.
Nous avons suffisamment attendu. Les lieutenants et moi-même donnerons un gros coup dans la fourmilière, et nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour enfin agir. Au nom de nos frères et de nos sœurs qui sont tombés à Antiva, nous nous dresserons unis face à l’Enclin. Au nom de leur mémoire et de leur sang, nous nous battrons. Que cette tragédie ne reste pas vaine. Que Thédas se souvienne que les Dragons de Rubis se battront et vaincront.
Mais l’heure n’est pas encore aux armes. Ce soir n’est pas pour cette impitoyable bataille qui nous attend. Ce soir, nous célébrons ce combat qui nous a déchiré. Ce soir, nous célébrons celles et ceux qui sont tombés. Nos frères, nos sœurs, nos camarades. Que cette soirée leur appartienne, et que cette soirée leur apporte la paix et le repos qu’ils méritent amplement. Que cette soirée allège nos coeurs et panse nos plaies.
Là, sans plus de cérémonie, je sors mon épée de son fourreau, et la brandit vers le ciel en deuil et éteint. Un silence se prolonge, un étrange silence, avant que quelques morceaux d’acier ne sifflent à leur tour. Petit à petit, une foule d’épées, de lances, d’arcs, d’arbalètes, de sabres, de couteaux, toutes ces armes s’élèvent à leur tour. Le silence devient alors solennel. Le silence se pare de respect, de force, de cette rage de vaincre, d’unité.
Les Dragons de Rubis ont faim. Et les Dragons de Rubis prendront.
Occupation : lieutenant des Dragons de Rubis, duelliste, comédien, chanteur (passion luth), alias La Tuile (TM)
Localisation : Corintamh
Pseudo : fulcrum
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Pti-SPB (avatar) + sirsen (illu sign)
Date d'inscription : 18/09/2022
Messages : 225
Autres personnages : Hareas, Cadwell & Mirwen
Attributs : CC : 18/18 CT : 10/10 End : 14/14 For : 15/15 Perc : 15/15 Ag : 19/19 Vol : 12/12 Ch : 12/12
Classe : Guerrier, niveau 3
Feuille
Joueur
Dim 7 Mai - 17:20
À la mémoire de nos frères
Les Dragons, Copper, et ses trois lieutenants. Les trois restants. C'était pour leurs frères et soeurs perdus qu'ils étaient là, et si la perte était immense dans le campement, voir les trois lieutenants alignés côte à côte laissait deviner l'absence : il en manquait deux. À la lumière des flammes, l'obscurité semblait grandir entre chacun des lieutenants, comme pour rappeler celui ou celle qui aurait dû se tenir là, entre eux.
Toderick se tenait à la droite de Troye dans une tenue inhabituellement sombre. Très droit, les mains dans son dos dans une posture militaire qui lui venait naturellement, se calquant sans même s'en apercevoir sur celle de Copper. Son regard clair, légèrement ému, le suivit à son approche, cette grande silhouette qui les guidait tous, de son pas lent et assuré, halo rougeoyant dans l'obscurité. Plus tôt, Tod et sa troupe avaient déposé des gerbes de fleurs. À présent elles ne faisaient qu'un avec les flammes, et l'heure n'était plus aux gestes de recueillement. L'heure était aux paroles, et tous écoutaient Copper.
Cherchant dans ses mots un réconfort, une note d'espoir, l'assurance que tout n'était pas perdu, peut-être ? Tod sentait qu'ils se raccrochaient, tous, à ce qu'il disait. Ceux qui le fixaient avec espoir ou émotion, comme ceux qui baissaient pudiquement les yeux. Ils attendaient tous quelque chose, la même chose. Quelque chose qui n'avait pas été vu depuis des semaines mais qui confortait chacun et chacune dans l'idée qu'ils n'étaient pas seuls, non, puisque Copper était là, pour leur appeler qu'ils étaient ensemble dans les joies comme dans l'adversité. Un message d'apaisement, et d'espoir. Tenez bon, voilà ce qu'il disait, nous ne vous laisserons pas tomber. À la mention des lieutenants, Tod se redressa machinalement, même s'il était déjà très droit - il entendit sa colonne vertébrale craquer - comme pour confirmer les dires du Second des Dragons. Ils étaient là, tous, et ils étaient encore debout. Il faudrait plus qu'un Enclin pour faire trembler leurs fondations.
Voilà qui ferait un bon refrain pour sa chanson. Mais l'heure était encore au silence, et Tod gardait sa musique pour réchauffer les coeurs, lorsque les flammes s'entoureraient d'allégresse et que les chants et la boisson rempliraient l'âme des mercenaires qui célébraient la mémoire de leurs frères.