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La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël

Lachlann Vaël
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Enchanteur supérieur du Cercle
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Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
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Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael
La fureur de la tempéranceCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP classique
Chapitre concerné chapitre 1
Date du sujet 9 Tollecourse 5:12
Participants Lachlann Vaël, @Fionnuala Vaël
TW aucun
Résumé Quelques jours après son éclat à la petite finale, Fionnuala vient rendre visite à son grand frère au Cercle.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>9 Tollecourse 5:12</en3> : <a href="LIEN DU RP">La fureur de la tempérance</a></li></ul><p><u>Lachlann Vaël, Fionnuala Vaël</u> Quelques jours après son éclat à la petite finale, Fionnuala vient rendre visite à son grand frère au Cercle.</p>[/code]

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« Quelqu’un a vu Fionnuala Vaël dans la rue, messer !
– Je vois. Merci. »


La jeune femme s’incline et disparaît dans le couloir, une cape qu’il ne pense pas que les initiés doivent porter à sa suite. Sûrement est-elle déjà templière ? Il s’attendait à recevoir des enfants un peu inutiles, si on n’ignorait pas simplement sa demande ; mais la sécurité avant tout, et il faut bien un templier confirmé pour annoncer à un enchanteur que sa sœur arrive. Que les choses ont changé, depuis… et que l’avertissement reste bienvenu.
« Permets-tu que je m’asseye à côté de toi ? »

Tous deux trop tendus, l’espoir appelle cependant vite le sourire, comme si leur première réunion n’avait jamais eu lieu. Créateur, il doit vraiment arrêter de lui pardonner – comme les habitudes reviennent vite, l’enchanteur aussi incapable de retenir la colère que le petit garçon. L’offre de paix le dissuade de seulement essayer, et il la regarde défaire le paquet entre ses mains et révéler quelques friandises aussi accueillantes que les yeux bruns, rieurs.

« J’ai ramené quelques biscuits au citron… si jamais, pour te convaincre. »

Malgré la porte de la facilité grande ouverte, la fierté ne meurt jamais vraiment, alors peut-être sauvent-ils bien la chercheuse de l’humiliation en donnant finalement raison à Lachlann de sourire et indiquer la place à côté de lui.

« À ta guise. »

« Et si on profitait de la journée ? On n'aura pas de beau temps avant un moment.
– Depuis quand les sorties familiales exigent-elles du soleil ? »

Il lui emboîte le pas pourtant, évidemment, à travers les bancs d’abord puis les groupes qui quittent le colisée ensuite. Le site regorge d’étals, marchands comme alimentaires, mais c’est Fiona et son regard brun qui ont son attention. Des siècles ont passé depuis leur dernière sortie, et il ne sait rien de ses goûts sauf en vin ; qu’est devenue la petite fille ? La discussion est tranquille, sans cet entrain à se vexer qui les hante trop souvent, et même si elle ne colle pas à ses souvenirs – forcément, c’est une toute nouvelle personne – sa compagnie est agréable. L’encourager à venir au diner est sans doute le risque de trop, mais tout va trop bien pour résister. N’est-ce pas l’occasion d’enfin voir ses sœurs dans la même pièce ?

La réflexion – celle de comment amener le sujet pour la quatrième fois sans se répéter – est interrompue par une main qui ampute son cornet d’un bout de pâte de plus, ne manquant d’ailleurs pas de saupoudrer le bout de ses pieds de miettes.

« Dis-le tout de suite, si tu veux que je dépérisse avant ce dîner !
– Tu vieillis, Lann, et on peut voir que le Cercle te nourrit bien. Tu as d’assez belles réserves pour tenir jusqu’au soir.
– Jalouse de mes formes ?
– Jalouse ? s’esclaffa-t-elle. Après une vie passée à former ce corps d’athlète, tu me penserais jalouse d’un mage oisif ? »

Toute une vie à rattraper, et ils sont enfin en bonne voie.

Frère arraché à sa victime sur le dos, regard insolent levé vers les cieux où trône leur père. L’occasion manque au cœur de suivre la scène, mais les mots n’en atteignent pas moins.

« Nous sommes votre échec. »

Il ne fait qu’un peu de rangement, en attendant qu’elle arrive, si elle arrive, l’appréhension l’empêchant de toute façon de faire plus. Se poser ? Commencer du travail ou ouvrir un livre ? Il ne se plaindra pas d’être prévenu, tout vaut mieux que la surprise, mais l’attente ne souffre aucun compromis. Il espère que la recrue a vu correctement ; que Fionnuala vient au Cercle et ne fait pas que passer dans le quartier ; qu’elle vient prête à le laisser dire quelques mots et pas seulement à crier. Sans doute l’aurait-il cherchée lui-même, le lendemain ou surlendemain, une fois certain que l’excitation de la petite finale était retombée. C’aurait été à son tour, après tout, et il s’était promis de mettre moins de deux mois.

Le réseau devait être bon, et enfin sa sœur parut dans la porte, face à une chambre aérée et un Lachlann qui n’avait eu rien de mieux à faire des dernières secondes qu’un dernier coup de peigne, debout à côté de la fenêtre.

« Un plaisir de te revoir. Je t’en prie, assieds-toi. »

D’où venait cette gêne ? C’était si désagréable.
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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La fureur de la tempérance

De retour au cercle de Starkhaven.

Ce n’était pas particulièrement celui-ci qui l’impressionnait – et « impressionner » était un verbe bien fort : mais ces établissements possédaient une aura étrange, même pour une Chercheuse de la Vérité. Templiers et mages cohabitaient, ensemble, les uns avec les autres, à l’écart du reste du monde, dans une troublante symbiose, dans un étrange entre-soi difficile à comprendre pour les autres. Autres auxquels appartenaient n'importe quel autre serviteur du Créateur, eux qui plaquaient sur cette institution une image préconçue bien claire.

Tant que les mages se tiennent dans ces lieux qu’on leur donne, alors tout va bien.

Enfin… jusqu’à ce qu’ils se montrent en public ce qu’était la magie. Au pied des marches du cercle, Fionnuala secoua la tête, préférant pour l’heure chasser ces pensées.

On n’avait pas délégué la tâche de la conduire au bureau de son frère à un Apaisé, mais c’était plutôt une jeune templière qui s’en était chargée, et qui s’était même portée. Une attention des plus grands dignitaires du cercle ? Reconnaissant son rôle bien au-delà des scandales que le Prince voulait ramener au public ? Sûrement de la part du Premier Enchanteur, étrange guignol abonné à l’absence. La Chercheuse attribua plutôt le geste à son frère, craignant sûrement qu’elle se perde dans le dédale de son foyer. Charmante attention, bien jeune et volontaire.

« Jolie cape, templière. »

Fionnuala avait toujours su apprécier ces tissus qu’on associait avec habileté au métal, dans tout ce que l’humain faisait de plus beau à la gloire du Créateur, en se respectant soi-même. La jeune femme à son côté bafouilla des remerciements, plus gênée qu’autre chose – était-ce une coquetterie permise dans ce cercle ? le Chevalier-commandant était pourtant moins rigide que sa réputation le laissait entendre – et reprit son rôle de guide avec sérieux, la conduisant devant le bureau et prenant congés avec fermeté.

La Chercheuse ne traîna pas avant de pénétrer la pièce : elle ouvrit la porte avec une certaine délicatesse, espérant que celle-ci ne claquerait plus. Mais ces habitudes tenaient désormais de l’histoire ancienne, n’est-ce pas ? Lachlann l’attendait près de sa fenêtre, plus tendu qu’elle ne s’y était attendu, les jolies boucles de sa longue chevelure tombant sur ses épaules bien vêtues. Même s’il semblait qu’un soin de dernière minute les ait malheureusement un peu cassées : ne disait-on pas du mieux qu’il était l’ennemi du bien ? L’attention et l’affection furent appréciées par l’invitée.

« Un plaisir de te revoir. Je t’en prie, assieds-toi.
- Salut Lachlann. »

L’endroit était bien confortable, propre et bien rangé. Ceci étant, la puînée Vaël ne s’était pas attendue à moins : Lachlann était un enchanteur supérieur et garçon toujours. L’éducation de leur mère, le rang à tenir en toutes circonstances – sauf quand les serpents traînaient, leurs dents menaçant toujours de croquer ce fruit que la vertu avait si habilement modelé… Elle secoua la tête, chassa l’image, préféra regarder ce luxe permis à un mage tout en s'avançant vers le siège désigné. Et plutôt que de commenter les lieux, ou même de s'asseoir, elle laissa son regard sombre errer à son frère, et à ce petit objet entre ses doigts, qu’elle releva d’un demi-sourire en saisissant le dossier de la chaise :

« Besoin d’un coup de main avec ton peigne, princesse ? »

Si les mots avaient filé avec un certain naturel, Fionnuala étant sincèrement amusée de voir son frère avec un peigne à la main, sa voix avait râclé et son souffle s’était coupé, rendant la réplique plus sèche. Parce qu’elle n’arrivait pas à oublier, non – elle ne voulait pas vraiment oublier. Que lorsqu’elle soutenait Tiarnan dans ses bras pour mieux le protéger du monde, lorsqu’elle le soulevait lui, petit oiseau alourdi par les responsabilités, par le malheur qu’on avait jeté sur ses épaules, Lachlann s’était quant à lui tenu aux côtés Sertoria Avitus, Tévintide si typique de son empire dans toute sa turpitude.

Pourquoi faut-il que tu t’associes à ce qu’il y a de plus méprisable ? Tu vaux mieux que ça. Même en pensées, la puînée retint cette insulte indigne de leurs personnes. Elle n’était pas venue pour causer du souci.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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« Salut Lachlann. »

Qu’elle reste debout ne surprend pas vraiment – qui le ferait, alors que lui reste résolument debout – pas plus qu’elle ne dérange, même si ce serait plus amical. L’occasion de détailler sa sœur, dont l’image lui rappelle sans cesse un autre parent, invisible depuis presque aussi longtemps. Heureusement que ses yeux à elle sont bruns.

Il n’y a rien à tirer de son ton, pas plus que de son attirail. À moins qu’il ne soit pas assez observateur. Elle a l’air en forme, suppose-t-il, évidemment – ne l’est-elle pas toujours, d’une façon ou d’une autre ? Même sur son lit de mort, elle trouvait l’énergie pour t’insulter. Pourtant aujourd’hui la tempête est absente, étouffée par la porte silencieuse et le tapis qui tait les claquements de talons, et il se détend légèrement.

« Besoin d’un coup de main avec ton peigne, princesse ?
– Pour que tu m’arraches la moitié des cheveux ? Non merci. »

Un miracle qu’elle ne les ait jamais coupés, malgré le refus répété et inexplicable de leurs parents de ranger tout ciseaux de sa vue ; une dernière once de respect, envers lui ou envers le regard noir de son père, a dû la convaincre de seulement les tirer aussi souvent que possible. Le sec de la question, absent de la réponse, ne l’empêche pas de sourire un peu, à moitié par nostalgie, mais l’expression par défaut est vite remplacée par un froncement de sourcils tout aussi automatique. Chercheuse d’ordinaire directe, son attitude n’a aucun sens, entre la politesse relative de l’entrée, la familiarité des mots et la voix qui ne témoigne ni de l’une ni de l’autre. L’incertitude censée se dissiper dès son arrivée persiste, s’épaissit même, et s’il fait un effort pour ne pas se laisser aveugler l’absence de direction déplait toujours.

« Tout ce suspens n’est pas très gentil. Es-tu venue prendre des nouvelles ou critiquer ? »
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Elle n’était pas venue pour causer du souci : mais il semblait que les soucis lui emboîtaient le pas et traquaient constamment dans son ombre.

« Pour que tu m’arraches la moitié des cheveux ? Non merci. »

Fionnuala cligna trois fois des yeux et son visage se figea immédiatement. Soit. Le refus sonna avec une clarté bien désagréable, aigüe comme des ongles sur un tableau, de quoi immédiatement tendre quiconque. La raideur la reprit immédiatement, ses bras s’alourdirent et les cheveux dans sa nuque se dressèrent – une impression étrange, devant la gêne de Lachlann, que le sable gelé lui grattait les genoux.

« Tout ce suspens n’est pas très gentil, reprit son frère également immobile. Es-tu venue prendre des nouvelles ou critiquer ?
- Il me semble que je suis entrée en te saluant. »

Ses jambes se mirent d’elles-mêmes en mouvement, mais elle ne se surprit pas à faire un tour des lieux : le propriétaire ne l’y avait pas invitée et elle ne se sentait pas de profiter de la décoration ambiante. Un luxe discutable dans un cercle, mais minimal pour un homme comme Lachlann. Dont elle ignora soudainement tous les efforts faits pour la visite pour ne voir que sa gêne.

« Que j’ai ensuite effectivement demandé de tes nouvelles, ou au moins tenté d'engager une conversation polie. »

Et je ne jetterai pas cette erreur sur ton manque d’éducation : voulais-tu ne pas perdre de temps ? Alors nous n’en perdrons pas.

Etaient-ce les évènements de la petite finale qui le dérangeaient tant ? De son manège tout au long du Grand Tournoi, jusqu’à cette fameuse convocation avec Son Excellence la Grande-prêtresse ainsi que le Chevalier-Commandant – elle les avait vus s’en aller du coin de l’œil, sans savoir de quoi il en retournait, hormis la très nette désobéissance de l’enchanteur supérieur ? Ni calme, ni apaisement, pour un Lachlann pétri de suffisance et de certitudes ? La Chercheuse de la Vérité était maintenant intriguée par tout ce qu’il avait à cacher.

Ses mains saisirent alors le dossier de la chaise que l’enchanteur lui avait désignée quelques instants plus tôt, et tapis ou non, ses pieds raclèrent le sol – comme ses propres dents avaient pu mille fois jusque-là grincer.

« Alors, pourquoi es-tu soudainement si agressif ? », conclut-elle en plongeant son regard dans le sien et en l’emprisonnant de cette seule étreinte.

Une confession à me faire, peut-être ?




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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« Il me semble que je suis entrée en te saluant. »

En effet – non que cela ait un rapport. Ne salue-t-elle pas ceux qu’elle venait interroger, ou seulement ceux-ci au contraire ? Son immobilité au milieu de la chambre amène soudain le souvenir des autres, peu nombreuses, à y avoir pénétré, ne manquant pas de souligner la différence ; de ses visites invitées ou imposées, elle est la seule à montrer tant de retenue. Gênant – il a pris l’habitude de converser avec des gens en mouvement, impolis soient-ils, et le regard noir ne manque pas de rappeler qu’elle est ainsi la seule à ne pas lui tourner le dos. L’attention serait agréable sans la tension qui l’entoure.

« Que j’ai ensuite effectivement demandé de tes nouvelles, ou au moins tenté d'engager une conversation polie.
– Avec mes cheveux, » dit-il platement. Que dire de plus ? Il reste convaincu, en se repassant les quelques mots échangés jusqu’ici, qu’il n’a rien envenimé qui ne l’était déjà. Elle ira jusqu’à se plaindre de ce qu’elle a semé si son but est de le provoquer, mais pour quoi faire ? Non, selon toute probabilité cette ouverture était… honnête. Tu voulais vraiment me coiffer ? Il incline la tête avec incrédulité. L’ordre des événements se mélange déjà, malgré leur netteté, mais il aurait juré ne faire que répondre à sa froideur.

« Alors, pourquoi es-tu soudainement si agressif ? »

C’était donc bien une visite de courtoisie, qu’il a visiblement rendue nettement moins amicale d’une façon mystérieuse. Elle n’apprend jamais, voilà tout. Les mêmes erreurs en boucle… Il n’en est pas sûr, mais quoi qu’il en soit : lui l’a fait. Lui a passé quelques heures misérables à conclure qu’il regrettait un peu, deux-trois phrases, alors il ne tombera pas dans le même piège tout de suite.

« Tu confonds agressif et défensif, ma sœur, » répond-il sans sourire pour le plaisir de prononcer les mots et pour, s’il le faut – sachant très bien que c’est peut-être une mauvaise idée, qui sait quelle formule obscure elle a intimement déclaré explosive – les lui faire entendre, même s’ils ne sont jamais venus avec beaucoup de naturel. « Tu rejetais la famille en bloc la dernière fois que je t’ai vue, je ne fais que demander si c’est la lancée que tu vises aujourd’hui encore. Simple question, insiste-t-il, mais si c’est une ambiguïté que je suis le seul à voir, je te prie de m’excuser. » S’appuyant une fois de plus contre le bois derrière lui, dans ce qu’on appellerait presque une posture ouverte et détendue, son reste de sincérité est parti dans cette excuse avec un sarcasme somme toute moindre. Ne jamais avoir de sœur si on veut une fierté. Ni de frère, d’ailleurs. « Alors, comment vas-tu depuis la dernière fois ? »

L’a-t-elle vu à la petite finale, tiens ? À un moment où tous la regardaient, elle et son fardeau, elle n’avait d’yeux que pour son père. Ce serait tout de même dommage d’avoir déterré cet incident fâcheux, pourtant sur le point de le pousser jusqu’à la garnison, pour rien.
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La fureur de la tempérance

Malgré toutes ses meilleures intentions, Fionnuala n’était pas dans une humeur de calme et de tempérance.

Leurs instants légers du Grand Tournoi appartenaient à un passé lointain, et dont les échos s’étaient entendus dans cette innocente phrase : sa proposition innocente et totalement absurde de coiffer, comme une volonté de s’échanger des gâteaux au citron, de profiter d’activités puériles au détour d’une caravane itinérante. Des échos étouffés immédiatement : l’enchanteur face à elle attisait en réalité ces braises nées dans ses bras tandis que Tiarnan coulait, glissait, tombait… lui rappelant qu’elle avait aussi des raisons d’être énervée contre Lachlann.

Contre ce frère avec lequel elle jouait encore quelques semaines plus tôt.

Et en réalité, elle comprenait bien que l’aîné Vaël puisse se trouver totalement décontenancé par son attitude ; elle aurait pu comprendre qu’il soit sur la défensive avec les mots qu’elle avait craché sur eux, à Starkhaven. Nous sommes votre échec et cette colère qu’elle ne réussissait pas à éteindre n’était que la continuité de cette interminable que rien ne paraissait prête à arrêter. Pas même les échos.  

« Tu confonds agressif et défensif, ma sœur.
- Et tu joues sur les mots, mon frère », l’air fut cisaillé comme si elle avait sifflé, autorité à peine contenue.

Un instant, les yeux de Fionnuala se portèrent sur cette chaise qu’il lui avait désignée, ce siège sur lequel il l’avait invitée à s’asseoir – en avait-elle seulement l’envie, le désir ? Peut-être cela apaiserait-il les tensions soudainement vives entre les deux. Ne pas tergiverser : la cadette céda et accepta de s’asseoir.

« Tu rejetais la famille en bloc la dernière fois que je t’ai vue, Fionnuala serrait les dents devant les mots de son frère, autant par douleur fantôme de son dos que pour ne pas répartir à cette attaque, je ne fais que demander si c’est la lancée que tu vises aujourd’hui encore. Simple question, mais si c’est une ambiguïté que je suis le seul à voir, je te prie de m’excuser.
- Je ne venais avec aucun mauvais sentiment, non, et je te prie pour ma part de m’excuser si c’est l’impression que tu as eue », et, maintenant installée, elle tenait un coussin entre ses bras.

Était-ce une subtile broderie qu’elle sentait sous ses doigts abîmés, tandis que l’appui apaisait son dos malade ?

Ceci étant, dans sa propre voix, le sarcasme ne se cachait pas. Les excuses furent sincères, car se sentir aussi amère, aussi verte, alors qu’elle voulait simplement voir son frère, récupérer cette petite étincelle qu’ils avaient su retrouver et commencer à modeler. Biscuits au citron et rires perdus.  Une étincelle si menue, si ridicule, face au brasier de leurs vies.

« Alors, comment vas-tu depuis la dernière fois ?
- Merveilleusement bien, l’ironie n’arrivait pas à se cacher, non : elle décida même d’éclater. Et toi donc, comment vas-tu ? Ainsi que l’enchanteresse tévintide à tes côtés cette dernière fois – Sertoria Avitus, c’est cela ? Le spectacle de la petite finale lui a plu, et tes commentaires furent-ils à sa convenance ? »

Raté. Désolée.

Trop menue, trop ridicule, l’étincelle : il y avait des souvenirs qui appelaient aux bûchers, des cicatrices qui grattaient. La Marche Exaltée. Tévinter. Des souvenirs auxquels Lachlann l’avait invitée à trinquer, en Auguste. Quelque part, Fionnuala était presque certaine de sentir une odeur âcre, une odeur comme seul le nord savait en produire : le mystère n’était que perfidie, la sensualité que ; et les promesses, corruption. Mais ce n’était qu’un jeu de l’esprit, n’est-ce pas ? La mage tévintide n’était pas passée le matin-même ?




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Lachlann Vaël
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« Et tu joues sur les mots, mon frère. »

Alors qu’elle ne joue plus sur rien. Le message est passé. Il ne choisit pas plus ses mots pour autant, mais il en rajoute quelques-uns pour bien se faire comprendre, comme il pensait ne plus avoir à faire. Elle est plus sobre qu’autrefois, tellement premier degré ; ce qu’il aurait pu remarquer avant, mais la bonne volonté l’avait rendue plus amusante qu’incisive et il avait oublié. Dommage – mais au moins maintenant il sait.

Il sait qu’elle verra toujours le pire, qu’elle ne voit pas plus loin que le refus, que tout est bon pour pleurer sur la guerre et accuser son frère. Ou n’importe quel Vaël disponible. Il sait que…

Quand elle s’assied enfin, elle ne ressemble à aucune autre Vaël – trop visiblement tendue pour Eibhlin, pas assez fuyante pour Tiarnan, trop basse pour leur mère, que pourtant les yeux rappellent, sombres et inévitablement posés droit sur lui. De leur père non plus il ne reste rien, ce qu’il pourrait lui dire, si elle lui parlait. Ne serait-ce pas le plus beau des compliments ? Regard posé sur le fil d’un bleu profond et les doigts qui l’effleurent, il ne manque pas le mouvement avorté, simple soubresaut du poignet au coude en réalité, prêt à se porter ailleurs. Où ? Peu importe, puisque la main se repose sur la broderie, menaçante.

« Je ne venais avec aucun mauvais sentiment, non, et je te prie pour ma part de m’excuser si c’est l’impression que tu as eue.
– C’est celle que tu as donné, mais peu importe, accepte-t-il gracieusement. Alors, comment vas-tu depuis la dernière fois ?
– Merveilleusement bien. » … et le mauvais sentiment est venu avec elle, qu’elle l’ait invité ou pas. « Et toi donc, comment vas-tu ? Ainsi que l’enchanteresse tévintide à tes côtés cette dernière fois – Sertoria Avitus, c’est cela ? Le spectacle de la petite finale lui a plu, et tes commentaires furent-ils à sa convenance ?
– Nous allons tous les deux bien, du moins était-ce le cas quand je l’ai vue – tu te doutes qu’elle ne loge pas ici. » Aucun regret ne teinte sa voix, au contraire on y verrait presque le soulagement du choix – celui de l’enchanteur avec une réputation et celui du mage tiraillé entre Tevinter et Orlaïs. Mieux vaut ne pas tout mélanger, n’est-ce-pas ? « Elle a été vexée que je ne lui apprenne pas plus que ton nom, si tu veux tout savoir, mais c’est si loin… Nous n’avons pas de raison de nous attarder sur ce jour alors que tant d’autres ont suivi. D’autres qui ne m’obligent pas à commenter les actions de ma famille devant des étrangers, » ajoute-t-il, la honte brûlant encore sa nuque. Personne n’a brillé en ce quatre Tollecourse.

Il serait facile d’obéir à ses propres mots et passer à autre chose, n’importe quoi, mais les vitres closes enferment et magnifient les reproches, étouffants comme l’air d’Auguste – sauf qu’eux reviendraient bien avant que le soleil ait fait un tour complet. Une fois de plus il peut regarder Fiona de haut, et cette fois il en a même l’impression ; un sentiment qui le pousse à enfin s’assoir lui aussi, maintenant que la défensive est chose du passé.

La voix est forte cette fois, ferme – la même qu’entendent les apprentis. Plus sèche encore, certainement, quoique pas entièrement agressive.

« Garde tes reproches, Fionnuala. Je suis mage, et les mages seront ma compagnie jusqu’à ma mort. Il serait temps de l’accepter. »

C’est vrai – elle déteste la magie, pourquoi vient-elle encore, maintenant que la piété est déclarée simulacre et son nom rejeté ? Excuse déjà ténue, elle n’est plus du tout maintenant qu’ils sont à peine de la même famille. Avec leur parent commun parti, il ne reste guère que des connaissances pour les relier ; avec l’évaporation du père, ils ne sont que deux orphelins qui ont autrefois partagé un palais. Et un demi-frère, souffle une voix désagréablement humaine. Les souvenirs, tous ternis et salis par ceux qui les ont suivi – des efforts que plus rien ne justifie et qui s’effritent sous ses yeux.

Un temps, il l’aurait écoutée et rejeté la magie en bloc pour garder son affection ; un temps bref, mais qui aurait pu durer une vie si elle avait été là. Il garde précieusement ce passé comme une insigne qui prouverait qu’il n’a pas accepté son sort aveuglement, grandi en ce jour en bouclier : si elle est une femme nouvelle lui aussi a changé, et elle vient trop tard pour lui arracher ce qu’il est. Son regard clair ne quitte pas l’abime du sien, plein d’un défi qu’il espère assumer.

« Ou d’enfin admettre que tu ne m’aimes pas. »
Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
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Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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La fureur de la tempérance

La chance que Fionnuala avait d’être assise, ce fut de pouvoir prendre le temps d’observer son frère : de son attitude qui se mouva légèrement. De sentir qu’il avait été blessé par ce regard qu’elle avait lancé à la ronde des spectateurs et spectatrices, le défi dans les yeux ; aux membres présents de sa famille, plein de haine et de jugement. Blessé, manifestement, donc coupable : d’un peu, de tout. De ce qu’il avait retenu quand ils avaient commencé à parler, de ce certain dédain avec lequel il avait écrasé ses espoirs – complètement naïfs, au vu de cette situation qu’elle avait constatée avec les Vaël.

Oh, vingt années avaient changé son homme, ce qu’elle n’avait pas su ignorer – mais elle ne s’attendait à constater ça. À le retrouver à l’image de cette ville : froid, étranger, méprisant. Et elle se demanda : voulait-elle encore l’aider ? Oui, oui, car il avait l’air blessé de ces vingt années de spoliations, vingt années de privation de places qui auraient dû être les siennes – et sa sœur l’aurait toujours soutenue. Oh, seule et silencieuse, elle avait souffert en Orlaïs quand on lui avait annoncé que son frère avait été doublé par un parvenu antivan à la tête du Cercle de magie ; oh, dans l’amertume de chaque matin depuis la Marche Exaltée, elle avait essayé de comprendre comment c’était arrivé, et était venue à Starkhaven avec des réponses pour lui. Mais qu’oh, avant de lui offrir toutes ces chances, elle avait cherché à trouver qui était cet homme.

Cet homme qui soutenait avec dédain et légèreté cet entretien.

« Nous n’avons pas de raison de nous attarder sur ce jour alors que tant d’autres ont suivi…
- Tu es le premier à avoir évoqué ce jour maudit, répliqua Fionnuala une fois que son aîné avait terminé. Je n’ai fait que rétablir l’équilibre des comptes à rendre. »

Et l’on pouvait objectivement estimer qu’agenouillée dans ce sable gelé, s’étant ainsi livrée à l’opinion public, à la vindicte paternelle et au jugement du Créateur, la Chercheuse avait déjà fait le tour de sa culpabilité – une amende honorable. Pour celle qui n’avait d’autre tort éternel que l’absence, que les sentiments projetés sur une image qu’elle avait laissée derrière elle et qu’elle n’avait même pas choisie – qui l’avait construite ?

Maintenant, tout ce qu’elle était certaine de lire dans les yeux bleus de Lachlann, c’était de la déception. Encore. De ne pas être à la hauteur du fantôme. Culpabilité, amende honorable. Au moins accepta-t-elle de demeurer assise tandis qu’étaient livrées des pensées bien loin de l’anodin.

« Garde tes reproches, Fionnuala. Je suis mage, et les mages seront ma compagnie jusqu’à ma mort. Il serait temps de l’accepter.
- Tu me prends vraiment pour une imbécile, pour la première paysanne venue, en m’attribuant ces pensées-là ?, le sang de Fionnuala commençait à bouillonner, entre outrage et scandale – était-ce donc tout ce que son frère pensait de sa profession et de son intelligence, de sa personne ? Ou bien manques-tu d’éducation – chose qui m’étonnerait puisque nous avons reçu la même – ? Ou bien es-tu à ce point aveugle et sourd au fait que ce n’est pas qu’une vulgaire mage, mais une putain de Tévintide ? »

Les jointures de ses phalanges blanchirent à vue d’œil sur ses genoux noués – à mon que ce ne soit ses doigts que l’on serre et enserre sous le poids d’une colère à peine apaisée. Les mots sifflèrent, oui, et elle se sentait retournée au milieu de cette arène, et se voyait à nouveau prêtées des intentions, des pensées, des valeurs qui n’étaient pas les siennes : son père devint son frère, changement peu compliqué pour l’esprit meurtri, les deux hommes se ressemblaient. Impossible de croire que, dans leur même vanité, ils ne sortaient pas de cette même famille pourrie jusqu'à la racine.

Fionnuala soutint le regard de son frère qui s'apprêta à asséner les derniers et terribles mots. Elle ne chancela même que très peu - du moins, dans un premier temps.

« Ou d’enfin admettre que tu ne m’aimes pas.
- Pardon ? »

Il en fallait de peu pour que la situation ne bascule : et pourtant, Lachlann avait tapé au pire des endroits, piqué le destrier au plus sensible des carrés nus de peau, pour que. Il n’y avait pas de quoi en être fier, à moins de vouloir tâter de la faiblesse de son interlocutrice, alors qu’on la connaissait. Et qu’elle plongeait dans ce regard hissé avec fierté, avec orgueil, brillant – satisfait ?

« Peux-tu répéter ce que tu viens de dire, Lachlann ? »

Je n’ai jamais cessé de penser à vous tous ces jours de Marche. Vous tous. Lui… Et puis Eibhlin que j’avais laissée sans un au revoir, sur la promesse que les chevauchées sur mes épaules deviendraient de véritables courses dans les prairies… Tiarnan que je n’avais pas eu la chance de connaître, petit garçon balancé dans une vie dure avec un cœur immense. Toi, dont l’image portait tant de regrets, tant d’erreurs, que je voulais retrouver pour faire taire la bêtise de ces lettres creuses… creuses, mais bien moins douloureuses que toutes nos conversations depuis que je suis rentrée. Non... Je voulais vous préserver de la perfidie impardonnable du serpent, de celui qui corrompt tous les cœurs – est-ce d’elle, ces mots détestables dans ta bouche ? Ai-je failli là aussi ? Oh non, je ne crois pas. Pas moi. Tes yeux me racontent que tu les penses vraiment.

J’ai failli il y a plus de vingt ans, quand tu es parti pour le Cercle, et tu n’as jamais la force, ni le courage, de grandir depuis. C’est toi qui as failli à devenir un homme.

Tous ces mots que l’Exaltée aurait pu, qu’elle aurait dû, articuler et livrer à son frère ; tous ces mots qui auraient permis peut-être de revenir, d’être la plus maline et la plus intelligente des deux, de ne pas répéter l’erreur de leurs premières retrouvailles… tous ces mots mourraient dans un étranglement au fond de sa gorge à chaque fois qu’elle s’imaginait simplement de les prononcer. La provocation avait eu l’effet du meilleur des lancers au chamboule-tout et la grande guerrière s’effondra, plutôt que de s’élever pour paraître... plus digne.

« Répète », intima-t-elle dans un sifflement pour elle bien trop pâteux – il y avait bien trop de salive pour articuler des mots détestables, trop de dents pour mordre dans des plaies jamais fermées.

Comment oses-tu, Lachlann ? Encore une fois ?

Si l’enchanteur avait choisi d’obtempérer, alors la Chercheuse ne lui laissa pas le temps de faire montre de sa bonne foi – peut-être ne voulait-elle pas entendre ses mots, peut-être ne se sentait-elle pas prête à simplement l’écouter, écouter avant que n’explose tout ce qu’il avait osé dire.

« RÉPÈTE ! »

LE PENSES-TU VRAIMENT OU ME PROVOQUES-TU SEULEMENT ?

Les lèvres, les yeux, le corps, le cœur éclataient. Qui du hurlement qui exulta de ses poumons ou du poing violemment abattu sur le bureau fit le plus trembler les murs ou les cœurs, spectateurs impuissants de cette scène ? À moins que ce ne soit cette larme discrète qui s’échappa du coin de son œil embrasé avant de s’arrêter sur sa joue, incapable de s’échouer et de mourir ailleurs – peine éternelle ?




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Que lui avait-il pris ? Comme si des années à faire semblant n’avaient pas suffi à prouver que c’était la meilleure solution, il avait fallu qu’il prenne les devants. Au-devant des ennuis, au-devant des ruptures, au-devant d’une perte qu’il aurait du mal à sauver, en l’absence d’un vrai lien ; n’aurait-il pas pu prendre des risques à un moment où ils seraient plus réversibles ? Ce n’était pas comme s’il manquait de sœurs qui reviendraient.

Revenir. Comme il avait été content qu’elle le fasse, en Auguste comme aujourd’hui.

Il s’apprêtait à abandonner et changer de sujet, hocher la tête bien gentiment et accepter sa part de culpabilité du jour, mais si le sujet avait changé – vaguement – ce n’était pas pour le mieux. Mêmes ses mots ne lui obéissaient plus, toujours plus de grains dans le sable mouvant qui l’empêchait de s’envoler, mais trop tard pour les ravaler.

« Tu me prends vraiment pour une imbécile, pour la première paysanne venue, en m’attribuant ces pensées-là ?
– Non, justem – ! »

Mais l’exclamation meurt sans être entendue. Comment ose-t-elle le suggérer ? Elle est partie tuer ses semblables, elle est la mieux placée pour juger et la seule qu’il pardonnerait de condamner. Bien sûr qu’elle en a après la magie ! Bien sûr que, vingt ans plus tard, elle ne va pas le féliciter d’en être, justement parce qu’elle n’a rien d’une paysanne ! Justement parce qu’elle est partie, parce qu’elle a préféré Chercheuse à templier, parce qu’elle est partie les protéger eux contre les hérésies des magisters ! Le croit-elle inconscient à ce point ?

« Ou bien manques-tu d’éducation – chose qui m’étonnerait puisque nous avons reçu la même – ? Ou bien es-tu à ce point aveugle et sourd au fait que ce n’est pas qu’une vulgaire mage, mais une putain de Tévintide ? »

Et qu’est-ce qui te gêne chez les Tévintides ? Ne serait-ce pas, à tout hasard, leur magie ? Fionnuala.

Trop tard pour les ravaler, et trop tard pour retenir leurs comparses, comme si la réponse n’importait même pas, effacée par la suivante. C’était une demande pourtant, sincère, et il espérait qu’elle le contredirait – pas comme ça – mais l’autre est plus importante, à la fois plus grande et plus simple. Car la magie n’est pas le nœud du problème, comme elle l’a dit, tout comme elle n’est pas ce qui a construit Lachlann. Il est presque prêt à admettre qu’elle ne la hait pas – c’est presque pire, mais par chance le feu du moment empêche la pensée volante de se dérouler avant qu’il en saisisse les implications. Parce que si ce n’est pas la magie, que lui reste-t-il à reprocher ? À part lui-même ? Heureusement, il ne pense pas si loin, monde réduit à quatre mots et deux yeux bruns.

« Pardon ? »

Le silence répond. Elle a entendu.

« Peux-tu répéter ce que tu viens de dire, Lachlann ? »

Bien sûr qu’elle a entendu – sinon elle n’aurait pas ce ton. Ce ton froid. Menaçant. Est-elle une menace ? Il évite son regard à présent, ne veut plus voir son visage, déformé ou impassible.

« Répète.
– Tu… »


La voix est hésitante, enfin consciente de ce à quoi elle, et lui avec, s’expose. Je ne t’aime pas. Mais il est de mon devoir d’essayer. Il n’est pas prêt, finalement, et il a peur soudain ; de ce qui bout en elle, mais plus encore de ce qu’il essaie de réveiller par-dessus. Comment expliquer tout ce qu’il a en sa faveur, tout ce qu’il lui a pardonné et qu’elle ne voit pas, comment se racheter maintenant ? Assurément elle ne sait pas tout, ne le connait pas assez, sans quoi elle ne le regarderait pas ainsi ; impossible que sa sœur le déshérite en toute connaissance de cause. Assurément a-t-il oublié quelque chose, quand bien même ce n’est pas arrivé depuis des années – assurément a-t-elle tort.

À sa propre inquiétude se mêle celle de son corps, méfiant devant la guerrière du sang des d’Oiselet et Vaël, capables des meilleurs sermons. Peur de ta petite sœur, Lann ? C’est absurde, et pas tout à fait exact, mais pas faux – il craint ce qu’elle peut amener. Presque quarante ans, et certaines plaies restent, fourreaux prêts à accueillir la lame qui les a ouvertes. Exactement comme autrefois – il aime juste croire que ça fera moins mal cette fois.

« RÉPÈTE !
– QUOI ? » s’emporte-t-il enfin, orgueil plus fort que tout et patience épuisée. Qu’y a-t-il de si choquant à l’accusation ? « Est-ce que j’ai tort ? Ça fait des semaines que tu es revenue et on a eu UNE conversation normale ! Tu fais tout pour – tu ne fais aucun effort, quelle conclusion veux-tu en tirer ? Dis que tu ne m’aimes pas, ou que tu es absolument incapable d’agir comme si, qu’on en finisse ! »

Un flou apparaît, s’intensifie sans déborder sans qu’il sache si c’est lié à sa gorge serrée ou à l’étau autour de son front – abruti de corps qui ne comprend pas le concept de colère.
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
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La fureur de la tempérance

Lachlann ne semblait pas réellement comprendre la tempête qu’il venait de déclencher – quoi de plus mage que de jouer avec des forces que l’on ne comprenait pas tout à fait, que l’on ne maîtriserait jamais, et qui ainsi submergeaient l’apprenti sorcier, l’enchanteur désinvolte, l’homme orgueilleux ? Mais même ce masque, que son frère aimait à arborer, qui n’avait jamais été plus magnifique et plus détestable qu’en haut de cette tribune, aux côtés de cette Tévintide, s’ébrécha, craqua, face au poids de la Vérité : face à la réalité qui s’étalait avec colère devant lui. À chaque tentative soufflée de l’arrêter, il fut coupé : n’était-ce pas la plus pure des justices quand, de juge, on passe à accusé ?

Quelque chose marqua, dans ses tentatives infructueuses et ses regards perdus. Une espèce de naïveté brisée. Vingt ans construisaient des fantômes : des fantômes basés sur des sentiments vaporeux et incertains, mais pas tout à fait réels. Anciens. Passés. Fionnuala n’était pas le seul mannequin sur lequel on avait planqué des fantasmes : elle était le plus facile à exhiber, elle en avait fait une arme de sa douleur et de sa colère, mais finalement. Lachlann en était aussi un, évidemment : dignité, maîtrise, persévérance, ambition silencieuse. Tout, maintenant, éclatait sous la colère. Et le constat de ce spectacle de poupées de cire faussement réelles cinglait avec amertume tandis qu’elles s’effondraient sur le sol.

Vingt-cinq années de séparation avaient fait d’eux deux des inconnus qui croyaient encore aimer un frère, une sœur, depuis longtemps égarés dans l’immatériel.

« QUOI ? »

L’enchanteur arborait un air outré, son visage laissant transparaître ce qui faisait ses profondeurs : il y avait de l’orgueil, il y avait de l’impatience. Et de la colère. La guerrière se réjouissait, enfin, de voir cette insupportable suffisance se déliter et s’en aller, pour trouver enfin un peu de vrai, derrière : et alors qu’elle ne possédait que rage à vomir, elle ravala et le laissa continuer.

« Est-ce que j’ai tort ? Ça fait des semaines que tu es revenue et on a eu UNE conversation normale ! Tu fais tout pour – tu ne fais aucun effort, quelle conclusion veux-tu en tirer ? Dis que tu ne m’aimes pas, ou que tu es absolument incapable d’agir comme si, qu’on en finisse ! »
- TU… ! »

Le poing tapa encore une fois sur le bureau avant de fendre l’air : son index quant à lui, pointa vers Lachlann, droit vers sa poitrine couverte de ses robes d’enchanteur, d’un fin tissu appartenant à un autre temps, à un monde, presque. Derniers stigmates de cet écran que, dans le fond, elle voulait aussi briser – parce que ses mots étaient-ils ceux d’un frère réclamant une explication du retour raté de sa sœur, où était-ce le mage qui miaulait auprès d’une templière qu’il n’y aurait jamais de justice dans ce monde ? Et dans le fond, Fionnuala voulait juste déchirer l’enchanteur qui draguait Tévinter et pleurait la magie, pour dépasser ces questions qui paraissaient futiles, pour ne retrouver que lui, et n’être en colère que contre lui.

« Tu… »

Tu n’as pas tort, non. Voilà ce qu’elle pensait profondément, voilà ce qui vibrait dans ses tripes et retenait ses mots, la forçait à singer de la rage pour ne pas avouer qu’elle cherchait ses mots. Pas qu’elle ne savait pas quoi dire.


« Bien sûr que tu as tort !, arriva-t-elle enfin à articuler, réajustant son doigt pour mieux le pointer. Comment oses-tu dire ça ? Pour qui te prends-tu seulement ? Tu n’es qu’un imbécile ! »

Étrange que ce bureau se tienne entre elle et lui. Étrange qu’elle ne se soit pas encore prise à en saisir le plateau pour renverser ce meuble imbécile et tout ce qu’il pouvait porter en lui. Toute autorité, toute obligation, tout cet adulte qui n’arrêtait pas de les séparer, qui n’était que des non-dits : on racontait que la responsabilité échoyait aux adultes mais, en réalité, n’était-ce pas les enfants, n’était-ce pas le Créateur, n’était pas Son Épouse qui, seuls, se trouvaient dans le vrai ?

Alors, en voulant se pencher vers Lachlann, Fionnuala s’appuya plus fort le bureau, dont l’angle s'enfonça dans son bas-ventre pour lui immédiatement l'irradier.

« Tu ne comprends rien, coincé dans ta foutue tour – et ne viens pas me reprocher que tu n’as pas eu le choix, par pitié ! Tu ne sais pas ce que c’est que d’être celle que l’on écarte, celle que l’on éloigne ! L’absente qui aura toujours tort, quoi qu’il se passe, pour qui que ce soit ! Tu imagines que c’est facile de rentrer et de juste parler, comme si de rien n’était ? Et bien NON ! »


D’une pulsion des hanches, la grande Vaël se décrocha du bureau, écrasant et sectionnant plus fort encore ce bas ventre étrangement douloureux sous la colère – mais elle l’ignora, l’oublia, préférant écarter les bras et tourner une fois sur elle-même. Seulement, ses mouvements étaient raides et sa respiration hachée ; seulement, elle s’essouffla, pas tant du fait de l’effort mais de l’émotion, et des mots étranglés et avalés.

Les non-dits.

« Surtout quand le frère qui partage mes plus tendres et beaux souvenirs me ferme la porte au nez ? Et ose me dire – même pas me demander – que je ne l’aime pas ? Je ne comprends même pas comment, par les larmes d’Andrasté, on peut juste en arriver à penser ça ! »

Sa face se retourna soudainement vers Lachlann – avec toute cette tension, elle manqua de peu de se coincer la nuque et de claquer son dos. La puînée Vaël se sentait transie par la douleur : toutes ses articulations et tous ses muscles étaient tendus, engourdis, lui causaient de telles crampes qu’elle était figée, le regard et le visage vers son aîné.

« Tu as raison : j’aurais mieux fait de crever en Tévinter. », qu’elle cracha, les dents serrées et le regard irradiant.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
Lachlann Vaël
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Enchanteur supérieur du Cercle
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Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
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Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
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Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
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For : 10
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Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
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Sommeil (en ; immobilise)
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« Tu… »

Il a envie de la provoquer, d’insister juste pour passer le temps, mais la joue coincée entre ses mâchoires – quand est-elle arrivée là ? – l’en empêche. Ils sont assez grands et élevés pour parler chacun à leur tour, sans se couvrir comme des marchands de poisson, non ?

« Bien sûr que tu as tort ! Comment oses-tu dire ça ? Pour qui te prends-tu seulement ?
– Pour ton frère, lâche-t-il entre ses dents serrées.
– Tu n’es qu’un imbécile ! »

Encore. Encore ce mot. Lui est-il réservé ou est-ce la seule insulte qu’elle connait ? Il cherche dans sa mémoire ; avant que le mot n’ait du poids, quand la pire imbécile était incontestablement elle, l’utilisaient-ils ? La sensation de la fourrure lancée à son visage lui revient, avec les autres souvenirs. Des billes renversées, du lait salé, tous les animaux empaillés qui ont volé entre eux, mais tout est silencieux, enfermé derrière une barrière dont il n’imagine plus le détail. Sans doute « imbécile » se glisserait aisément entre toutes ces choses qu’il sait qu’ils ont dites, et ne déformerait pas leurs douces voix plus que « si, une fois je t’ai donné du pain » et « sous l’oreiller, sur l’armoire », mais est-ce vrai ? Il ne sait pas.

« Tu ne comprends rien, coincé dans ta foutue tour – et ne viens pas me reprocher que tu n’as pas eu le choix, par pitié ! Tu ne sais pas ce que c’est que d’être celle que l’on écarte, celle que l’on éloigne ! L’absente qui aura toujours tort, quoi qu’il se passe, pour qui que ce soit ! Tu imagines que c’est facile de rentrer et de juste parler, comme si de rien n’était ? Et bien NON ! »

L’écoute-t-elle ? N’a-t-elle pas entendu la pourtant simple question ? Il en a presque l’impression, mais peut-être y gagne-t-il. Définitivement, mieux vaut être accusé que moqué, et le silence répond mieux que les mots qui sonnent faux. Bien sûr, quel exalté a le temps d’aimer un frère, le besoin de chercher la possibilité de ce faire ?

Père peut l’oublier, Eibhlin, Tiarnan, ils passeront tous à autre chose ; mais de Fionnuala il espérait… Il attendait qu’elle revienne. Il a toujours cru, naïvement, que le lien presque effacé pendant vingt ans ne remonterait que mieux s’ils étaient face à face, fanatisme enfantin mis de côté.

Elle se trompe. Absente, elle a toujours eu raison.

« Surtout quand le frère qui partage mes plus tendres et beaux souvenirs me ferme la porte au nez ? Et ose me dire – même pas me demander – que je ne l’aime pas ? Je ne comprends même pas comment, par les larmes d’Andrasté, on peut juste en arriver à penser ça !
– Ne prétends pas que c’est de ma faute ! »

Peu importe qui les entend, peu importe si les murs sont construits pour le silence ou pour la communauté. Ce qui se passe ici n’intéresse personne ; leurs voix se confondront avec celles des démons, ignorées tout aussi fort, si elles atteignent d’autres oreilles. Dans la chambre vide il est incapable de penser à eux qui ne sont pas Vaël.

« Tu as raison. Je n’ai AUCUNE idée de ce que tu as pu vivre. Je suis si bien dans ce Cercle que je ne suis ni à l’écart, ni celui qui écarte, n’est-ce pas MERVEILLEUX ? Ce qu’il s’est passé c’est entre toi et le monde, pas moi ! »

Elle ne l’apprécie pas, soit – c’est un droit qu’il respecte et imitera. Plus tard. Pour l’heure il ne pense pas à elle mais à son propre départ, enlèvement ou retrait selon les bouches. Il n’a pas eu le choix, mais elle ne l’entendrait pas le dire, non. Pas ici, chez lui, entre les seuls murs qui l’ont vu devenir un homme. Il n’insultera le Cercle ni pour lui plaire, ni pour s’excuser. Une dignité omniprésente mais généralement tranquille gronde sous les mots, dont il pense chaque syllabe. Il est bien ici. Est-ce pour autant qu’il est responsable si elle ne l’était pas à Orlaïs, a-t-il épuisé une réserve de bonheur commune ? Vivre et laisser vivre, tout ça. Ne pas prendre de responsabilité et ne pas accuser. De quel droit se permet-elle le contraire ?

« Tu as raison : j’aurais mieux fait de crever en Tevinter.
– Si tu veux j’appelle Sertoria pour y remédier. »


Le tremblement de la main gantée le frappe, soudain, parce qu’il a l’impression de le sentir ; l’a senti, en Réconfort, sauf qu’aujourd’hui son sang est muet, et qu’il n’y a pas même la tentation de magie dans la pièce – juste eux deux, son propre corps oublié, et celui, agité, de Fionnuala. Si Lachlann est une marionnette dont seul le visage est animé, elle est au contraire tendue par tant de fils qu’ils doivent la déchirer de l’intérieur. Maintenant qu’il n’a plus peur, c’est au mieux inquiétant. Au pire perturbant.

« Assieds-toi. »

D’un coup de pied, il tourne le fauteuil pour le mettre face à elle. Il n’est pas naïf au point d’attendre obéissance, aussi s’approche-t-il d’un grand pas pour saisir ce qui lui sert de haut et la pousser, si ce n’est sur les coussins, au moins en leur direction.

« Assis, » répète-t-il, autoritaire.

Il pourrait la soulager, s’il pensait qu’elle le prendrait mieux que la rouquine du campement – et s’il pensait qu’elle le méritait. Une part de lui, piquée par la retenue de la douleur, se réjouit de son état. L’inconfort et la souffrance sont des dons d’Andrasté ; Profite, dans cette chambre qui n’appartient qu’à moi. Le corps lâche, le cœur lâche, que te reste-t-il alors ? Il se baigne dans cette satisfaction mesquine, apprécie chaque mouvement désarticulé ; mais entrevoir la faiblesse le calme un peu, et il accepte enfin d’entendre ce qu’elle a dit, entre deux non-sens. De froid, son regard se fait inquisiteur, presque consolateur – sans avoir les nuances pour aller jusque-là. Il est des bleus qu’aucune caresse n’adoucira jamais, et il suspecte celui des Vaël d’en être, aussi si douceur elle perçoit ce ne sera que dans sa voix, encore marquée par sa mâchoire tendue.

« Je croyais que tu étais partie volontairement. »

Pas d’excuse, mais un aveu. Que pouvait-il croire d’autre ? Lui parti elle était devenue la fierté de la famille, l’héritière par forfait ; celle que personne n’avait de raison d’éloigner. Ils auraient même pu, pour la garder, déclarer que l’offrande à la Chantrie était leur ainé – quel besoin avaient-ils de sacrifier une enfant de plus ?
Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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La fureur de la tempérance

Pourquoi fallait-il que Lachlann l’agace, qu’il l’exaspère encore plus ? Que cherchait-il à prouver, à se prouver, dans toute cette histoire ? Ton frère qu’il répartit, comme si cela pouvait tout expliquer. Ton frère qu’elle aurait peut-être pu et dû entendre, réellement entendre, pour comprendre pourquoi la tempête explosa.

Le bureau ne se retourna cependant pas, le poing ne s’y enfonçait pas. Ton frère était bien le seul humain en ce foutu monde qui pouvait se permettre de la provoquer jusqu’à cette limite, sans jamais vraiment la franchir – à croire qu’à chaque mot, à chaque geste, la frontière de l’acceptable ne faisait que reculer… cela durerait-il indéfiniment ?

« Ne prétends pas que c’est de ma faute !
- C’est de votre faute à tous, toi compris ! »

De notre faute, moi comprise ? Mais Créateur, sa seule faute avait été son absence ! Et ses exploits, ses gestes, sa dévotion ne suffiraient-ils jamais au pardon ?

Fionnuala ne voyait pas le dégoût de Lachlann, l’écoutait à peine quand il parla de sa place au Cercle – quoique les mots ne tombèrent pas totalement dans l’oreille d’une sourde. Alors comme ça, sa place lui plaisait sincèrement ? Était-ce une réplique volontairement piquante ? Ou bien un jeu rhétorique ? Elle perçut son ironie, mais aussi une sourde fierté : sourde non pas par son mutisme, mais sourde par tout ce que l’enchanteur dégage : sa condition avait terminé depuis longtemps d’être une honte pour lui, si cela n’avait jamais été le cas. Elle n’en savait rien : elle n’avait pas été présente pendant plus de vingt ans. En revanche, elle avait appris que la différence entre les apprentis et les enchanteurs résidait en cette acceptation de leur condition : les premiers vivaient dans la douleur permanente de l’arrachement familial et la peur des démons, les seconds appréciaient cette seconde chance que leur offrait le Créateur.

Pourtant, il n’y avait que Lachlann pour affirmer que sa sœur le détestait d’être maudit par la magie : pour croire que le sacrifice et la rédemption des mages des Cercles constituait, aujourd’hui désormais. Ne lui avait-il jamais pardonné ce jour horrible où il avait dû quitter le palais, et où elle avait été incapable de surmonter sa détresse d’être abandonnée à sa souffrance ? Malgré les lettres ? Malgré les gestes ? Malgré juste… son retour ?

Quand il la provoqua en évoquant l’odieuse Tévintide, la Chercheuse ressentit sur sa langue et dans son ventre le goût détestable de la violence : une violence qu’elle aurait voulu lâcher, physiquement, sur son frère. Pourtant, elle fut retenue. Comme de trop nombreuses fois, retenue. Seule sa bouche se tordit en un rictus de frustration, de colère. Que l’affaire avec cette putain du nord s’arrête ici, sans qu’elle ne lui ait fait franchir d’un bond la fameuse limite qu’ils agaçaient, à deux.

« Assieds-toi.
- Non. »

Si Lachlann y tenait autant que son attitude le laissait entendre, il lui faudrait alors insister, vraiment – lui donner des garanties, peut-être : quelque chose qui le rende, en cet instant, moins détestable. Ou que ce ne soit pas le sentiment prégnant qu’il offrait à ressentir. Parce que sa cadette n’accepterait pas d’être un chien qu’on renvoyait à sa niche, à son fauteuil, pour simplement lui clouer le bec.

Ce fut bien ce que le mage fit.

Sans le regarder, elle le vit mettre d’un habile coup de talon le siège dans le bon sens, et continuer à s’approcher d’elle. Casser la distance. Était-il enfin venu, ce moment tellement redouté ? Lachlann s’était posé en maître de danse en son propre bureau. Elle, en conséquence, devenait la cavalière : il la saisit au pourpoint pour la pousser vers le fauteuil. En des temps classiques, il aurait été d’une facilité déconcertante de le renverser : juste accompagner et suivre le mouvement pour qu’il rencontre le sol et y brise son orgueil. Fionnuala l’avait si souvent fait et maîtrisé, ce mouvement qu’on aimait à réserver aux géants, et que l’on n’attendait pas de leur part à eux – et l’une des glorieuses dernières fois avait été sur la rouquine de Dragonne. Elle n’en fit pourtant rien.

Car une fois encore, elle fut retenue.

« Assis. »

Elle lutta encore un peu devant l’ordre de son aîné, mais le constat sonna sans appel : Lachlann la dominait complètement. Plus solide, plus autoritaire, plus certain : et peut-être même plus fort, ou bien Fionnuala tremblait tellement qu’elle n’arrivait plus à appréhender le monde autour d’elle. Mais elle apercevait dans les yeux de son frère un éclat d’orgueil tout aussi répugnant qu’achevant et qui, mêlé à sa poigne, mêlé à ses mots, mêlé à cet environnement qui n’était pas le sien, à une fierté qui pointait en son propre cœur de Vaël, achevèrent d’affirmer cette supériorité du mage sur la Chercheuse.

Celle-ci céda, mais elle le fit lâcher sa prise d’un geste sec du bras.

Sa reddition ne serait que temporaire, se jura-t-elle en s’effondrant dans le fauteuil : et elle ne profita pour l’instant d’aucun confort, car elle refusa de déplacer ces coussins pinçant ses cuisses et son dos. À la place, elle garda les doigts serrés sur les accoudoirs, les prunelles pleines de défi : si Lachlann voulait mener la conversation, qu’il assume.

« Je croyais que tu étais partie volontairement.
- Plus volontairement que toi, pour sûr, elle aurait voulu le lui répliquer avec un ton plus mauvais, avec plus de fureur – mais sa gorge était trop serrée pour cela, et sa trachée bien trop tendue. Ils étaient pourtant bien pressés de me coller sur un cheval, en plein hiver sous la neige, pour que je quitte Starkhaven vers Montsimmard. J'ai toujours été de trop, de toute façon, que ce soit avant toi ou même après : pour tout ce que je vous ai toujours dérangé, je n'ai su effacer ton départ, pour personne - même moi, n'ajouta-t-elle pas. Pourtant… je ne regrette pourtant pas un seul instant ma place. »

Non, elle ne regrettait pas sa place. Souvent, elle avait débuté ses confessions à Andrasté avec cette question : si le Créateur lui offrait la chance de recommencer sa vie, la saisirait-elle pour ne jamais quitter Starkhaven ? Alors derrière, elle exposait aux statues bénies ses doutes, puis ses certitudes, puis ses réconforts. La Prophétesse, à chaque fois, la ramenait dans le droit chemin : jamais elle n’aurait pu mieux la servir, mieux Le servir, que dans ce rôle qu’elle avait pleinement embrassé. Et le doute s’en trouvait à chaque fois effacé.

« De mon côté, je n’aurais jamais cru que tu te contenterais de ta place d’enchanteur au Cercle, j’ai dû me tromper sur ta sagesse et ton humilité. Merveilleux ! Tu repasses aussi le linge des apprentis et nettoies les stocks de fromage ? Ou bien le confort des coussins a réussi à étouffer ta dignité ? »

Comme si Lachlann seul possédait le monopole de la provocation.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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« C’est de votre faute à tous, toi compris ! »

C’est faux, hurle-t-il en silence. Sa seule faute est de ne pas l’avoir retenue, et pourquoi l’aurait-il fait ? Il n’était rien pour elle et encore moins pour leurs parents – elle voulait partir, qu’espérait-elle ? La même faute coule dans leurs veines, faible, impardonnable même après absolution ; la même absence innocence que les fantômes s’obstinent à condamner. Il ne lui en veut pas de l’avoir rejeté, pourquoi lui reproche-t-elle encore de l’avoir laissée ? Il n’a rien fait, rien. Si on compte les points, c’est moins de dégâts qu’elle n’a fait. Qu’était-il censé faire, à part présenter des excuses mille fois répétées à lui-même, à son père, aux voix d’un avenir révolu, à une sœur qui ne les avait pas entendues ? C’est de ta faute. Elle était partie la première, Créateur, ils avaient toute une vie sans lui !

Tous les sentiments possibles vont dans l’ordre simple, véritable mur qui soutient son dos et le pousse vers la chercheuse qui chute sans peine. Un seul refus, c’est presque trop facile, et un triomphe surpris remplace la colère. Il suffisait de demander, finalement – il garde un semblant d’autorité parfois, en son Cercle et face à la géante. Le soulagement ne vient qu’après coup, sursaut soudain quand la situation lui apparait plus clairement et qu’il se rend compte à quoi il a échappé. Les coups qu’il a frôlé, tout ce que Fionnuala aurait pu faire qu’elle n’a pas fait, qu’il aurait sûrement mérité. Les dangers qu’il a provoqué ne lui apparaissent qu’une fois leur porteuse assise, réveillant un léger bourdonnement derrière la force réveillée par la victoire.

Le moment de se baigner dans la satisfaction est passé, avec la conscience de ce qui aurait pu être ; heureusement, probablement, s’il espère encore quelque chose de cette visite. Deux Vaël, pas un vainqueur, ils peuvent – essayer de – parler, et il accueille l’occasion de parler d’elle. Ce serait plus accueillant si elle ne le regardait pas comme un arracheur de dents venu la torturer, mais si cela l’empêche de se taire il prendre sans se plaindre ce rôle.

« Plus volontairement que toi, pour sûr. Ils étaient pourtant bien pressés de me coller sur un cheval, en plein hiver sous la neige, pour que je quitte Starkhaven vers Montsimmard. J'ai toujours été de trop, de toute façon, que ce soit avant toi ou même après : pour tout ce que je vous ai toujours dérangé, je n'ai su effacer ton départ, pour personne. Pourtant… je ne regrette pourtant pas un seul instant ma place. »

Une histoire qu’il ne connait pas, malgré les promesses de sa mère qu’il manque. Il acquiesce à la fin, garde les sourcils froncés du début qu’il ne croit pas. Ridicule. Elle, de trop ? Il ne se souvient pas d’un temps sans la terreur derrière lui, à côté de lui, devant lui – partout, en bref. Il n’avait pas veillé à son chevet par altruisme, mais parce qu’elle lui manquait ; de trop, la petite fille qui avait occupé les espaces vides et rappelé l’existence de son âge ? Ne sois pas ridicule, Fiona.

L’inconfort n’est pas son problème, même s’il trouve dommage de profiter si peu du tissu offert, tant qu’elle reste assise, et il se détourne pour remplir un verre sur la même lancée raisonnablement hospitalière. L’eau qu’il y verse est choisie pour la gorge desséchée de sa sœur autant que pour lui : plutôt une averse qu’un poing dans la figure, plutôt de l’eau sur sa robe que du vin. Le visage fermé de son invitée menace de le refuser, mais il est allé si loin ; autant le lui tendre, et si elle ne le prend pas, il ira sur la table basse.

« De mon côté, je n’aurais jamais cru que tu te contenterais de ta place d’enchanteur au Cercle, j’ai dû me tromper sur ta sagesse et ton humilité. Merveilleux ! Tu repasses aussi le linge des apprentis et nettoies les stocks de fromage ? Ou bien le confort des coussins a réussi à étouffer ta dignité ? »

Il hausse un sourcil surpris. En sont-ils donc encore là ? Quel dommage. Ce sujet le lasse plus qu’autre chose. L’ambition qu’on reproche un jour et exige le lendemain le lasse. Les coups ne portent plus depuis longtemps, et leur intention à peine plus, mais ils lui rappellent à quel point les insultes voilées de la cour lui manquent ; la colère et l’acharnement prennent tant d’énergie, et il en a à revendre – mais chaque fois l’amertume grandit et avec elle, quand on s’amuse à la réveiller, la haine dans ses yeux. Une provocation facile qui s’accumule mais qu’il ignore aisément, un jour de plus.

« C’est bas. » Et pas très recherché, mais inutile de rappeler ce qu’elle sait déjà. « Et je n’ai jamais dit que ça me suffit – mais soit, faisons comme si tu savais et que ton avis influençait le mien. Quelles belles propositions as-tu pour mon avenir – ou même mon présent, soyons fous ? »
Fionnuala Vaël
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Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
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Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
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La fureur de la tempérance

Lachlann gardait calme et contenance dans cette situation : incapable – et, dans le fond, peu disposée à chercher une explication – de savoir s’il prenait des allures adultes, plus responsables, ou s’il assumait pleinement sa place de frère aîné, sa cadette s'en moqua d'un fort soufflement des narines. Dans les deux cas, cette attitude arrivait à étouffer la colère précédente tout en attisant son agacement, teintée d’insolence.

« C’est bas, et en réponse, Fionnuala haussa simplement les épaules, manifestement peu touchée par la hauteur ou la profondeur de sa remarque précédente. Et je n’ai jamais dit que ça me suffit – mais soit, faisons comme si tu savais et que ton avis influençait le mien. Quelles belles propositions as-tu pour mon avenir – ou même mon présent, soyons fous ?
- Ce n’est pas moi qui vis dans un cercle de magie. »

La réponse fusa, claqua, et la puînée Vaël décidément mal installée. Lachlann ne pouvait pas de sa seule assurance balayer tout ce qui avait été dit : oh, pas qu’elle se plaignait finalement qu’ils aient changé de sujet par rapport à sa propre absence, mais voilà qu’il faisait mine qu’il ne voyait aucun inconvénient à la vie qu’il menait et à son statut actuel. Quel mensonge.

N’y en avait-il réellement aucun problème à la situation de son frère ? Aucun fond de vérité à ces rumeurs qui avaient filé à Val-Royeaux, plaisanterie sur leur nom de famille ? Fionnuala n’arrivait pas à le croire. Oh, le temps consacré à chercher quelques explications était-il donc devenu inutile ? Quel dommage. Cela rendrait les provocations plus acides et pour autant douteuses.

« Soit, continuons les jeux d’esprit : j’imagine que tu pourrais d’ici quelques mois gagner le droit d’essuyer les fioles du Premier Enchanteur, et que ce serait bien vu que tu t’y appliques comme si c’était les tiennes. »

Et ce foutu cousin qui appuyait pile sur un point sensible de son dos ! La Chercheuse le délogea de sa position coincée, ses ongles glissant sur le velours et pourtant se coinça dans de drôles d’aspérités ou de reliefs – qu’elle ne remarqua pas immédiatement, continuant son petit exposé.

« C’est ridicule, enfin ! et elle aplatit les plumes sur ses genoux. Qu’est-ce que toi, tu espères pour ton avenir ? Gagner un aller-simple pour l’Impérium avec cette traînée du nord comme guide ? Tant qu’à n’avoir aucune ambition. »

Encore provoquer : il y avait un masque à briser, il y avait une haine contre Tévinter à continuellement épancher, il y avait un venin trop souvent retenu. Et Lachlann jouait avec l’interdit et osait en prime se montrait assuré et suffisant – alors qu’elle avait craqué. Je suis pourtant dans mon bon droit. La voilà donc qui malaxe le velours sous ses doigts. Et puis mince : ce coussin ne pouvait-il pas être simplement doux et plat, agréable comme passe-colère ? Agacée par les irrégularités, Fionnuala baissa les yeux de son frère pour enfin admirer… des broderies. Des broderies faites avec attention et une certaine habileté, même si un œil habitué aux ouvrages reconnut immédiatement que ce n’était pas la réalisation d’un maître.

« Elles sont de toi ces broderies ? », qu’elle ajouta sans réfléchir, le ton légèrement railleur, le doigt parcourant les lignes finement emmêlés.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
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Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
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Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

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« Ce n’est pas moi qui vis dans un cercle de magie.
– Très perspicace, »
acquiesce-t-il. Très patient. Ça ne l’empêche pas d’avoir un avis, qu’il attend et recueille toujours aussi tranquille.
« Soit, continuons les jeux d’esprit : j’imagine que tu pourrais d’ici quelques mois gagner le droit d’essuyer les fioles du Premier Enchanteur, et que ce serait bien vu que tu t’y appliques comme si c’était les tiennes. »

Tout le monde en a après ce coussin, c’est fou. Est-ce le velours qui provoque autant de caresses ou simplement son emplacement ?

« C’est ridicule, enfin ! Qu’est-ce que toi, tu espères pour ton avenir ? Gagner un aller-simple pour l’Impérium avec cette traînée du nord comme guide ? Tant qu’à n’avoir aucune ambition.
– Tu es libre de m’accompagner si l’occasion se présente, offre-t-il calmement avant d’afficher un sourire railleur. Penses-tu que si je voulais quelque chose, je te le partagerais, à toi ? »

Surtout après Eibhlin ? Qu’elle ne se leurre pas – ils n’ont jamais été proches au point de l’inclure dans son avenir.
Un petit voyage en famille ne serait pas désagréable, pourtant. On pourrait même inviter Tiarnan – je suis sûr qu’il se perdrait avec plaisir.

« Et je te prierai de ne pas parler d’elle comme ça. »

Le ton se fait plus sec, les sourcils se froncent, réprobateurs. Il est des torts qui se pensent mais ne se disent pas sans raison, et les vraies comme les tévintides méritent mieux que cette comparaison – et ses amies encore plus. Il ne lui laisse pas le temps de répondre avant d’enchainer, sévérité bientôt repartie, ne laissant qu’une lassitude teintée de provocation.

« Tu es très douée pour les reproches, j’en retiendrai peut-être même quelques-uns. Est-ce là ton seul talent ? Tu n’as vraiment rien à offrir de mieux que des encouragements vains à ne pas céder à la hiérarchie ? »

Dis ce que tu veux Fiona – je compense peut-être trop le titre absent par la proximité au pouvoir, mais toi, fais-tu mieux ? Elle n’est pas la seule à le trouver ridicule, sans doute, et ils auraient raison de moquer le peu qu’il fait – ou ce qu’ils en voient, incapables d’imaginer au-delà. Et alors ? Que font-ils, eux ? Tu cries contre Père mais plies devant Farwell ; pour le bien de qui son tes mots, aussi tournés vers le passé que toi ? Tout cela il l’a entendu mille fois, de démons plus que de voix, et les mots continuent de glisser sans éraflure. Il est patient, plus qu’elle ne mérite, et si elle veut parler elle en a l’occasion. Ce serait le bon moment pour prouver qu’elle sait encore construire, et il n’espère pas assez qu’elle échoue pour l’accabler et la distraire – non, ça elle le fait toute seule, d’une observation qui le surprend.

« Elles sont de toi ces broderies ? »

Des formes et des fleurs discrètes, que n’importe qui pourrait dessiner – ce n’est pas un ouvrage massif, mais sa confiance vacille un instant. C’est là qu’il faudrait mentir et nier en bloc, mais le temps d’y réfléchir celui de se défendre est passé ; sans compter qu’il n’a jamais été bon menteur, en ce qui concerne les accusations. Trop occupé à réfléchir à la couverture la plus naturelle pour l’étaler instinctivement, il se rabat sur sa solution de toujours : gagner du temps.

« Pourquoi le seraient-elles ? »

Et qu’est-ce que cela peut te faire ?
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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Illustration : La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
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Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
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Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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La fureur de la tempérance

« Et je te prierai de ne pas parler d’elle comme ça. »

Comment ça, la vérité te blesse, mon frère ?

Pourquoi se retiendrait-elle, Fionnuala, après ces mots-là ? Elle n’en a aucune espèce de raison, non : aucune raison de rappeler à Lachlann combien la présence de cette fille était mal, combien ses mots ne pouvaient être autre chose que du poison, pourquoi pour cette raison précise Starkhaven risquait d’être emportée dans son précipice. Il suffisait de se rappeler les mots qui avaient été prononcés juste avant et qui avaient, de quoi, révulser n'importe quel bon chantriste.

Seulement, en lieu et place de ses lèvres, ce furent son regard qui répondit : oh, Fionnuala ne ferait preuve d’aucun égard, et elle continuerait à le montrer. D’un regard mauvais appuyé, d’une assurance qui brillait d’un éclat quasi-surnaturel : jamais elle ne considérerait Avitus comme autre chose, mauvaise graine bien trop orgueilleuse d’avoir croit sous un soleil impie. Il était dans le tort – d’aucuns oseraient parler même de péché mais jamais la puîné Vaël n’oserait penser une telle chose de son aîné. Il lui restait trop d’amour inconditionnel, profondément ancré dans ses entrailles, pour qu’elle n’ose le concevoir.

L’enchanteur n’avait pour l’instant fait que lui parler, à cette Tévintide – pour d’autres, cela aurait un crime avec jugement. Mais lui ne pouvait être qu’égaré, brebis têtue à ramener sur le droit chemin.

« Tu es très douée pour les reproches, j’en retiendrai peut-être même quelques-uns. Est-ce là ton seul talent ? Tu n’as vraiment rien à offrir de mieux que des encouragements vains à ne pas céder à la hiérarchie ?
- Des reproches ? Je ne fais que partager mon étonnement à ce que tu ploies devant cette hiérarchie, fusa la réponse, la Chercheuse toujours désagréablement assise dans ce fauteuil, plutôt qu’à être cette hiérarchie. Il est curieux que j’aie eu l’air plus scandalisée que toi à l’annonce du nom du Premier Enchanteur de Starkhaven : mais peut-être que l’on t’a également donné les raisons et que tu as su les accepter. »

Le sourire taquin, toujours aussi provocateur, elle s’attarda un instant sur son sous-entendu – les fameuses raisons derrière cette nomination. Silencieuses. Jusqu’au bout…

« Moi qui ai cru que le monde allait mal, ironisa-t-elle sans aucune retenue – ne pas lui renvoyer sa Tévintide dans les dents s’avérait déjà être un effort coûteux -, voilà que tu m’offres une belle leçon d’humilité. »

Voilà pourtant que le coussin entre ses doigts fit son office : elle avait toujours aimé cela, Fionnuala, depuis toute petite. Que d’avoir de souples et moelleux objets entre ses doigts, de ceux qui ployaient facilement et absorbaient la frustration et la colère. S’ils pouvaient en plus apporter un peu de douceur, elle ne regrettait pas de s’y attarder comme une enfant. Si en plus il lui fallait un peu d’agilité pour éviter d’abîmer les ornements, ça la rendait plus... satisfaite, oui.

C’est que la grande guerrière s’était souvent arrêtée sur le beau : friande d’un art qu’elle pouvait admirer, à défaut de le produire. On l’avait souvent vue s’égarer malgré elle dans des galeries orlésiennes, le regard attiré par une couleur, une lumière ; ou à flâner entre les architectures peintes des grandes avenues de Val-Royeaux ; ou encore à admirer la centième statue d’Andrasté, constatant l’absence de caractère hérétique autant que le détail supplémentaire qui constituait la patte de l’artiste – l’expression de sa foi la plus tendre…

Oui, si elle n’avait jamais rien su faire de beau de ses dix doigts, Fionnuala aimait à deviner l’artiste à travers l’œuvre et l’apprécier. Déformation professionnelle ? Compétence jamais acquise ? Peu lui importait, désormais : depuis longtemps n’enviaient-elles plus les jolis dessins d’Eibhlin ou de Lachlann.

« Pourquoi le seraient-elles ?
- Ne me demande pas pourquoi, j’ai l’impression de t’y reconnaître, et elle parlait avec plus de douceur, plus de tendresse, même - un peu perdue à ses analyses, ses souvenirs ? Tu as toujours été le plus créatif. Les couleurs admirablement franches, l’immanquable panache du dessin, et puis une certaine humilité à ce que ce soient des fleurs – à moins que ce soit de la conformité, sujet souvent brodé ? Ou simplement parce que je me dis que tu ne poserais pas là l’ouvrage d’un autre… »

Ne serait-elle donc pas sa petite sœur pour retenir cette dernière provocation, lancé avec la voix un peu sèche mais l’œil allumé d’un éclat puéril, attendant avec amusement que la répartie tombe :

« Et puis, elle est un peu trop… parfaite, comme toujours avec toi. Mais peut-être en cela aussi ai-je tort, et tu vas me dire que ce n'est pas de toi. »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Qu’elle pense ce qu’elle veut – elle n’a du reste pas forcément tort. Une fois son indignation apaisée, Lachlann le voit aussi – voit la tévintide, voit ses robes outrancières, voit son mari qui n’en est pas un. Tant que le silence est imposé et l’illusion de respect maintenue, on ne peut lui demander plus. Égaré ou dans son droit, qui l’a déjà vu faire demi-tour ? Si mur il y a, face à lui, il est tout prêt à le cueillir, pour peu qu’une légère insulte soit retenue ; elle devrait en être capable, si lui l’est. La seule différence est qu’elle en serait presque remerciée, alors que l’aîné ne reçoit que du jugement. Est-ce cela qui se murmure dans les salons, qu’il le vit trop bien ? Misère, ce qu’il ne faut pas entendre.  Il faut croire que quand on perd, on ne gagne plus jamais…

« Il est curieux que j’aie eu l’air plus scandalisée que toi à l’annonce du nom du Premier Enchanteur de Starkhaven : mais peut-être que l’on t’a également donné les raisons et que tu as su les accepter.
– Tu l’as été ? »


Passons qu’il a passé des jours enfermé dans son bureau, passons qu’il a crû s’arracher la langue à féliciter le voleur. Fionnuala, scandalisée ? Pour lui ? Il n’en a rien vu, personne ne lui a rapporté ça ; toute sa générosité n’aurait pu le deviner. C’est presque trop inattendu pour être surprenant, et il est pris d’une incontestable tendresse à la perspective de sa sœur outrée à sa place. Le sang triomphant de la distance – ou n’était-ce que le nom, la honte d’une Exaltée à s’apparenter à un moins que rien ? L’idée ne lui traverse pas l’esprit, décidément généreux, et il d’incrédulité il passe à un léger sourire, mal retenu.

« Moi qui ai cru que le monde allait mal, ironise-t-elle, voilà que tu m’offres une belle leçon d’humilité. »

Oh, entre ce qu’il pense, ce qu’elle dit, ce qu’il dit et ce qu’elle en pense, l’huile est loin d’arrêter de brûler, mais il se raccroche aux éclats de passé dissonants ; s’ils plissent bien les yeux et laissent vivre plusieurs moments au lieu de n’en voir qu’un, il y a une chance d’harmonie décalée. En cet instant il se console de sa tiédeur avec le souvenir de peignes trop tôt sarcastiques.

« Il y a ambition et il y a puérilité. On ne peut pas se rouler par terre dès que la situation nous déplaît, n’en déplaise à tes habitudes. » Mais ils ne sont pas là pour se rééduquer – il faudra juste accepter qu’ils héritent de parents différents, ce qu’au demeurant ils savaient déjà. Qu’aurait-il à gagner à rappeler que s’avouer blessé tachait définitivement l’Histoire ? Rien – rien, puisqu’elle n’apprendrait pas à sourire poliment pour autant. Son bref amusement complice faiblit. « Mais tu as parlé de raisons. Que t’a-t-on dit qui t’ait apaisée à un moment si critique ? »

Peut-être pas pour elle, même scandalisée au nom de son frère, mais c'était critique pour lui. C’était un moment important, presque autant que l’arrivée de Tiarnan. Quelles, alors ?
Sûrement aurait-il eu la meilleure des répliques s’il avait tilté plus tôt, mais le moment et l’humeur passés il ne reste qu’une curiosité mordante ; de celles qui ne tirent nulle part mais, en miroitant un avenir invisible, broient sur place, dévorent le cœur et empêchent d’avancer. Même maintenant, alors que la provocation est à portée de main, le doute instillé se dresse comme un barrage entre Lachlann et un tout-savoir prétendu. On ne lui a rien donné : une unique fois dans sa vie il fera preuve de l’humilité reprochée.

Fiona a l’air plus calme avec quelque chose entre ses doigts à tordre et triturer, une utilité inattendue du coussin, et il écoute sa description avec autant d’attention que toute explication précédente. Aime-t-elle ? Respecte-t-elle ? Il y a tant dans ses yeux bruns et dans sa voix qu’il ne se risque pas à un « oui », et les pensées défilent à toute allure alors qu’il cherche une réponse. Il ne peut pas le reconnaître. Si ? Non, le passe-temps est caché pour une raison et l’avouer le souillerait. Et puis, ça en dirait trop sur lui, du motif au brin choisi, elle en tire déjà trop – à tort, Créateur c’est une torture – mais justement, n’est-ce pas ce qu’il veut ? La laisser, quitte à sacrifier une paix inutile ? Sauf que c’est de la broderie. Et qu’il est un Vaël ; pire, Lachlann Vaël. Chacun de ses arguments serait aisé à contrer, sans qu’elle le croie forcément pour autant.

« Et puis, elle est un peu trop… parfaite, comme toujours avec toi. Mais peut-être en cela aussi ai-je tort, et tu vas me dire que ce n'est pas de toi. »

… Créateur, maudit coussin, quelle idée de parler de ça maintenant.

« … Tu ne serais pas chercheuse si tu avais toujours tort. » Il ne regrette déjà plus, et si une épine presse un de ses poumons, elle ne lui impose pas pour autant l’air que sa vie dépend de cet échange. « Je suis honoré que tu la juges si parfaite, même si c’est aux dépens de fleurs qui sont loin de n’être qu’humbles. »

Rien de particulier à celles-ci, non – mais qu’y a-t-il de plus glorieux que des plantes lancées par Andrasté, mauvaises herbes fortes mêmes contre l’austérité du Cercle ? Bien sûr qu’il les a choisies avant tout pour leur beauté et leurs jolies couleurs, mais s’il faut critiquer son sujet – que ce ne soit pas injustement. Et puis, le tournoi a prouvé qu’avec trop de fleurs…

« Je pourrais t’en faire un, si tu veux. » Le ton désinvolte ne trahit pas qu’elle est la première à entendre cette offre, mais il reste dans son regard un éclat particulier. « Tu manques de talent, pas de créativité : s’il y a une idée que tu rêves de voir par image… »
Fionnuala Vaël
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Chercheuse de la Vérité
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La fureur de la tempérance

« Tu l’as été ? »

Ça t'étonne tant que ça ?

Touché ? Un sourire se dessina sur les lièvres de la cadette des deux Vaël quand elle l’entendit s’intéresser à la réception de la nouvelle nomination loin, bien loin des terres havenoises, là où se trouvait alors l’exilée – pardon, l’Exaltée. Oui, Exaltée avait-elle été quand elle avait appris la nouvelle, bien après qu’elle soit rentrée de Vol Dorma. Bien après que le parvenu qui avait alors pris la place de son frère se soit montré tous sourires à sa propre Divine. Bien après qu’elle ait réussi à revenir un peu au monde des vivants. Bien après ç’ait réellement une importance qu’elle pose des questions, ses prunelles luisant du scandale qui battait sourdement dans ses veines, avant qu’elle ne redirige sa colère ailleurs…

Sur des templiers qui l’avaient méritée, des templiers qu’il fallait punir, des templiers avec lesquels elle avait marché. Douce ironie.

Son sourire provocateur se para alors d’une amertume pleine de ressentiment : pas à l’égard de Lachlann, non, mais plutôt pour tout ce reste abattu sur leurs épaules le temps d’un battement de paupières.

« Il y a ambition et il y a puérilité. On ne peut pas se rouler par terre dès que la situation nous déplaît, n’en déplaise à tes habitudes.
- Reconnais qu’à mon âge et avec une armure, la plaisanterie fusa, les traits se déformèrent sous une moue enfantine, et surtout une épée à la main, cela aurait une totale autre allure…
- Mais tu as parlé de raisons. Que t’a-t-on dit qui t’ait apaisée à un moment si critique ?
- Oh ? Ça t’intéresse, maintenant ? Ne dit-on pourtant pas habituellement qu’heureux sont les ignorants ? »

Lachlann insistait : évidemment qu’il insisterait et, n’en déplaise aux valeurs de Fionnuala, elle ressentait une certaine jubilation : comme lorsqu’elle seule savait où le jouet favori de l’héritier était caché, dans quel placard avait été jeté son plus doux manteau ou pourquoi, encore, il s’attirait le regard réprobateur de leur mère sur ses cheveux qu’il avait pourtant impeccablement peignés et coiffés pendant toute la matinée.

Seulement, maintenant qu’ils se parlaient entre adultes, et adultes qui avaient déjà vécu, cette jubilation puérile avait quelque chose de malsain : on pardonnait aux enfants de vouloir jouer à qui était le plus fort, mais moins aux adultes, alors que l’on exagérait souvent l’innocence des premiers au profit des blessures des seconds. Quelque part, Fionnuala se vengeait ici de la simplicité avec laquelle ils l’avaient jetée dans ce fauteuil, de la facilité avec laquelle elle avait cédé. Sans cette capacité à lui faire miroiter ce savoir, ses informations, à le forcer à avouer et à délier ses lèvres trop pincées, elle aurait sûrement ressenti une grande honte.

La Chercheuse exaltée vaincue par l’enchanteur supérieur.

La sœur cadette matée par le frère aîné.

Lachlann n’aurait rien tant qu’il n’aurait pas dévoilé un peu de son jeu : cette victoire serait celle de Fionnuala. Ainsi, la puînée Vaël se laissa facilement emporter par le sujet sur la broderie avec certitude et assurance.

« Je pourrais t’en faire un, si tu veux. Tu manques de talent, pas de créativité : s’il y a une idée que tu rêves de voir par image…
- Je manque de talent mais pas de créativité, hum ?, le sourcil s'arqua sous la surprise, espérant silencieusement que Lachlann ne parlait pas ainsi aux femmes qu'il souhaitait conquérir. J’aurais juré par le Créateur qu’il valait mieux avoir le premier que le second pour ne pas toujours se tromper, surtout quand il s’agit d’accomplir Son œuvre sur la terre. »

Seulement, la proposition avait été des plus touchantes : assez touchante pour que, une fois sa réplique aussi vite éteinte qu’elle avait été prononcée, son visage se détende complètement et ses yeux se laissent aller aux belles décorations de ce bureau décidément bien confortable pour un mage – moins pour un enchanteur, Vaël de surcroît. Des formes et des couleurs qui avaient cette chance d’égayer les sens, avec d’autant plus d’efficacité qu’elles étaient familières, agréables, douillettes, même…

… pourtant ce furent d’autres souvenirs qui revenaient à sa mémoire. Fionnuala se voyait chevauchant en Tévinter, chevauchant non loin de la triste Vitria. Elle voyait Camille à son côté, l’air sombre comme il en avait l’habitude dans les moments de calme, de repos. Elle sentait les eaux clapoter sous les sabots de leurs chevaux et percevait le train s’exciter de devoir passer des marais. Et, surtout, elle entendait ce sifflement : elle se voyait lever les yeux, écraser sa nuque, pour voir d’immenses oiseaux blancs les survoler de leurs ailes magnifiques, repartir au sud vers leurs nids et leurs maisons au nez de tous les guerriers. Magnifique spectacle, mélancolique mélodie.

Non, non, ce n’était pas l’image d’un cygne qu’elle voulait voir. N’avait-elle jamais été le vilain canard noir ? N’avait-elle jamais réussi à voler ? N’avait-elle jamais eu droit à son chant du cygne ? On n’humiliait pas de si beaux oiseaux. Non, non.

La puînée Vaël secoua la tête, battit un instant des cils, et délivra une toute autre réponse, mi malicieuse, mi soufflée :

« Je ne sais pas, je crains de manquer de créativité… Quelle image te semble appropriée pour que je dépose mon postérieur dessus ; ou quelle image pourrait donc m’aider à soulager mon vieux dos fatigué, selon toi ? »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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« Oh ? Ça t’intéresse, maintenant ? Ne dit-on pourtant pas habituellement qu’heureux sont les ignorants ? »

L’ignorance ne lui a apporté rien de bon ; il l’a été des années, et qu’a-t-il au bout du chemin ? Une sœur inconnue, un soutien invisible, un prestige absent. Qu’on le sorte de cette ignorance, par pitié, qui ne l’a rendu heureux en rien.

« L’ignorance est l’apanage des faibles. »

Et, comme pour lui donner raison et prouver qu’elle n’était pas dupe – le contraire l’aurait inquiété – Fionnuala n’a-t-elle pas l’air plus satisfaite que jamais, soutenue d’un côté par l’accoudoir, de l’autre par le savoir ? Elle réussit même à changer de sujet, si ce n’est – ne rêvons pas – à lui faire oublier celui-ci. Plus futile, plus agréable aussi

« J’aurais juré par le Créateur qu’il valait mieux avoir le premier que le second pour ne pas toujours se tromper, surtout quand il s’agit d’accomplir Son œuvre sur la terre. »

Il pourrait moquer son ordre, deux sarcasmes sont déjà sur le bout de sa langue qui raviveraient en un battement d’ailes le feu que les lotus ont endormi.

Il pourrait dire qu’Il était aussi plus créatif que talentueux, eut égard à l’imperfection des hommes.

Il pourrait dire que de la créativité à la Création il n’y a qu’un pas, qui pourrait la rendre heureuse.

Il pourrait, encore, dire que l’un ne vaut rien sans l’autre, alors que l’autre se vend au premier venu ; qu’on peut vivre de talent, mais que les idées font survivre. Qu’il est fier de posséder les deux, mais que s’il ne se vante que du premier, ce n’est pas parce qu’il en est plus fier que de la seconde.

Il pourrait.

Il pourrait aussi ne pas s’embourber dans un débat inutile.

« Ce qu’on a vaut toujours mieux que ce qui nous manque. »

La reconnaissance qu’elle ne s’arrête pas sur sa victoire est palpable, et il ne laisse pas le temps à l’ironie de telle proclamation de s’installer, laissant plutôt la place à d’autres marchés, d’autres échanges. Même lui ne peut pourtant masquer son plaisir à partager ce passe-temps.

« Je ne sais pas, je crains de manquer de créativité… Quelle image te semble appropriée pour que je dépose mon postérieur dessus ; ou quelle image pourrait donc m’aider à soulager mon vieux dos fatigué, selon toi ? »

Si tu es vieille, qu’en est-il de moi ? Ah, les soldats sont toujours bien trop fiers de leur âge.

« Un cahier vide, entouré de lettres en envol, sur un nuage aussi léger qu’un cœur sans secret ? »

Des années qu’il n’a pas autant exagéré son ton pour ne pas passer pour sérieux. La demande pèse pourtant dans l’air avec une importance étonnante, faisant barrage à toute autre comme si rien n’était plus important que son estimation. Quel support exige son dos ? Quelle distraction son esprit, quand elle rentre le soir ? S’asseyant lui-même en face d’elle, il est bien contraint de rappeler qu’il n’en sait rien ; yeux détournés, loin de toute confrontation.

« Je ne peux pas savoir ce qui te convient. »

Il hausse les épaules. Si, il sait ce qu’il lui faudrait : un autoportrait, évidemment, pour ne pas oublier cette fois qu’elle a un frère et profiter de sa beauté à toute heure ! Ne serait-ce pas le cadeau idéal ? Il regrette d’avoir déjà brûlé son unique chance de sarcasme, c’eut été tellement plus intelligent que la culpabilisation, mais le moment est aussi envolé que la métaphore et, heureusement, il n’est pas de ces pitres incapables de propositions sensées.

« Les premières étoiles du soir, peut-être ? Si tu ne demandais pas de créativité je t’aurais proposé des fleurs, tu as l’air d’en manquer. »

Il ne se rend compte qu’en le disant d’à quel point c’est vrai. De tous les Vaël, elle est la plus terne, même propre et bien apprêtée ; mais ce sont peut-être ses propres regrets qui l’empêchent de considérer autre chose que le paysage dans lequel il aimerait la voir, enfant de jadis ou adulte d’aujourd’hui. N’est-elle pas entourée de suffisamment d’épées et de vies sans en rajouter dans son dos ? C’est plus de réflexion que la question n’en demande, mais il ne la regrette pas ; pour la première fois peut-être, il contemple la femme derrière la sœur, et il ne saurait dire s’il préfère ce qu’il voit ou les illusions d’hier.

Laisse-moi ces responsabilités qui te fatiguent. Pourquoi protéger des personnes qui t’empêchent de te reposer, même ici ?

« Un pommier, peut-être. »
Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
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Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
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Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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La fureur de la tempérance

« Ce qu’on a vaut toujours mieux que ce qui nous manque. »

Vraiment ? Le sourcil se haussa pour se rabaisser immédiatement, faute de place pour se développer – et après tout, il valait mieux.

Le sujet de la broderie avait quelque peu éclipsé les reproches latents et les secrets tus : à force de tourner autour du pot, le cœur battait d’effort et la vaisselle menaçait réellement de se briser. Il fallait peut-être tirer comme conclusion que la meilleure figure à représenter et ce, pour la représenter, pour le représenter, pour les représenter, serait un insupportable soleil, ou bien une timide lune déjà en partie effacée.  Comme s’il fallait souhaiter que les choses passent pour s’arranger.

Mais ç’aurait été particulier ennuyeux et dénoté d’un cruel manque de créativité.

Lachlann en tout cas parut bien concentré, malgré toute l’ironie que portaient les questions de sa cadette : il ne cachait pas le certain plaisir qu’il trouvait à être consulté, savant, artiste, toutes ces belles statures qui nous rendaient plus grands encore. Un plaisir qu’elle avait appris à reconnaître sur le visage des hommes pour savoir ce qu’elle allait détruire à grands renforts de révélations, d’assertions, de sanctions, de sermonts. De Vérité. Un plaisir qui livrait toute sa faiblesse pour savoir où frapper juste et bien, et détruire ; par orgueil, par naïveté, par amour…

Mais c’était son frère – et, surtout, son sentiment s’avérait beaucoup trop sincère pour qu’elle ne fasse que l’envisager. Peut-être également que ça lui plaisait bien comme scène, comme discussion…

Ici, le plaisir se lovait dans cette redécouverte de l’autre : de ce frère, de cette sœur, qu’on avait oublié, qu’on avait perdue, et dont le tissage ne tenait qu’à un fil qu’on ne cessait de casser par maladresse.

« Un cahier vide, entouré de lettres en envol, sur un nuage aussi léger qu’un cœur sans secret ?
- Allons, Lachlann : ce genre d’icônes fonctionnent avec les crédules jeunes Orlésiennes qui rêvent encore de lendemains colorés et heureux. Je ne pense pas que mes pages seraient si blanches… »

Fionnuala ne se risqua pas à imiter ces filles-là, non ; ni même se fit-elle le mal de s’imaginer en tant que telle. À la place, elle se redressa sur son fauteuil, demeura femme et guerrière, laissant encore un instant flotter les accents d’ironie piquant sans dissimulation, sans discrétion. Le laissant s’asseoir en face d’elle et continuer à se livrer.

« Je ne peux pas savoir ce qui te convient. »

Je ne te demande pas de savoir ce qui me convient, mon frère : je veux savoir ce que tu vois. Je veux savoir ce qui, selon toi, serait agréable – me serait agréable.

Fionnuala garda le visage impassible : pourtant, elle reconnut en son frère les attitudes et les mimiques d’une méconnaissance qui ne tarderait pas à être combattue. Par la vérité ou par des arrangements qui seraient sûrement bien plus agréables à son esprit. Lachlann ne tarderait pas à les livrer, et le haussement d’épaules de sa part promettait de l’amusement.

« Les premières étoiles du soir, peut-être ? Si tu ne demandais pas de créativité je t’aurais proposé des fleurs, tu as l’air d’en manquer.
- Et pourtant c’est la première chose créative que tu me proposes », railla-t-elle avec un amusement sincère.

Ses lèvres s’étirèrent avec le voile d’une certaine vanité, ignorant le sous-entendu sur les fleurs. Que ferait-elle de roses ? De primevères ou de tulipes ? Elle n’avait même pas assez de cheveux pour y déposer les jolis boutons colorés. Et la main qu’elle y passa en ce moment même, recherchant leur fraîcheur et leur légèreté, aurait délogé le moindre cadeau inattendu. Sans même s’en rendre compte. Pour l’écraser de toute la lourdeur d’un corps taillé par l’entraînement, contre ce dos si douloureux de tout ce qu’elle avait porté.

« Un pommier, peut-être. »

Fionnuala se figea, surprise : même le clignement de ses paupières se stoppa à la moitié de sa route, son sourire resta tendu, les ongles de ses doigts se coincèrent autour d’une broderie, sur un point ressemblant à un nœud ou quelque chose comme ça.

« Un pommier… »

Le choix était étrange... et l'image se forma petit-à-petit à son esprit, s'imposa, toute de courbes et de finesses... et ses doigts caressaient l'oreiller...

« … porterait-il des fruits, ce pommier ? »

Des jolies pommes rouges lovées au creux de sa cime feuillue, jolis points qu’on aurait envie d’effleurer. Des pommes que l’on n’aurait pas cueillies, des pommes que l’on aurait pas arrachées, pour leur laisser le temps de mûrir, encore, et de plus offrir de l’acide mais su sucré – un pommier ne souffrait jamais qu’on le prive de ses fruits, non ? Les gardait-il seulement ?

« … aurait-il de belles et profondes racines, ce pommier ? »

Des racines nombreuses et entremêlés, arabesques claires dans une terre sombre et terne. Des racines qui n’auraient pas eu le temps de pourrir, des racines qui auraient donné un pommier fort et solide, haut, grand – un pommier ne souffrait jamais d’être argile, non ? Y poussait-il seulement ?

« … le vois-tu seul, ce pommier ? Avec des poiriers aux fruits dorés, ou encore un joli champ de mûres… Ou bien non loin d’un très grand chêne. Tu y ajouterais quel arbre ?, la question aurait dû être : et toi, quel arbre serais-tu ? – mais elle n’arriva pas à l’articuler, lui préféra un autre sentiment plus fuyant. À moins que ce ne soit trop compliqué à broder, évidemment. Je ne voudrais pas trop en demander. »

Je n’aimerais qu’il soit trop compliqué pour toi que d’imaginer qu’il ait sa place dans un verger.

Le souffle se tarit, paisible de surface, mais en réalité ravalé au creux de son ventre. La puînée laissa en lieu et place ses yeux quémander à son aîné une réponse, réellement curieuse de ce que cette dernière pouvait contenir. En attendant, sa main continuait de caresser et de malaxer ce coussin brodé sur lequel elle se reposait.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Lachlann Vaël
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Enchanteur supérieur du Cercle
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« Et pourtant c’est la première chose créative que tu me proposes.
– Il n’y a rien d’original à proposer des fleurs à une femme, »
contre-t-il. Orlaïs n’est-elle pas au courant ?

Mais elle a raison, ce n’est pas parfait – des pétales éphémères ne suffiraient pas, s’effaceraient aussi vite que les souvenirs, ne se défendraient pas assez contre la fierté de la dame. Blesseraient en se fanant, espère-t-il. Lui aime les fleurs, aussi Fiona a-t-elle besoin d’autre chose : un ami plus immortel que la mémoire. Un dossier plus solide que la tempête. Un fruit plus doux et entier que l’odeur entêtante des géraniums, plus vivant – plus acide – que celle, douce, des pâquerettes.

Un pommier, oui. Du plus beau vert coupé du rouge le plus vif. Sa surprise le fait sourire, encore plus qu’elle ne le surprend, et il suit ses pensées avec un intérêt tout scientifique qui ne peut que s’adoucir au fil des mots.

« Un pommier… »
« … porterait-il des fruits, ce pommier ? »
« … aurait-il de belles et profondes racines, ce pommier ? »
« … le vois-tu seul, ce pommier ? Avec des poiriers aux fruits dorés, ou encore un joli champ de mûres… Ou bien non loin d’un très grand chêne. Tu y ajouterais quel arbre ? »
« À moins que ce ne soit trop compliqué à broder, évidemment. Je ne voudrais pas trop en demander. »


La question proposée – et toi, quel arbre serais-tu ? – n’échappe à personne, mais il serait de mauvais ton de répondre à ce qui est tu, même s’il avait quoi. Étrange glissement de ce qu’il lui offrirait à ce que le miroir renvoie, impossible à suivre pour un homme de pierres et de ville. Il doit être reposant de s’identifier aux colosses qui ont précédé l’humanité et survécu à ses affres, mais il en est bien incapable.

Et s’il n’est pas un chêne, et personne ne s’avancerait à le sous-entendre, pourquoi l’immortaliserait-il auprès de ce pommier ? Je ne suis pas si généreux, ma sœur. Non, le pommier sera seul. Unique arbre dans un pré dépeuplé, tout au plus entouré de pousses, de petits compagnons pour rééquilibrer l’horizon. Mais peut-être y aura-t-il plus de liberté au dos de la toile.

« Il faudrait de la place. »

Curieux comme il est difficile de loger deux arbres dans un champ entier, alors que les graines s’épanouissaient dans la paume d’une main.

Faut-il lui décrire le pommier de son imagination, qui se résume à un bel arbre ? Il n’a pas pensé plus loin que la richesse du feuillage et rondeur des pommes. Pourquoi est-ce que cela ne suffit jamais ? Pourquoi faut-il toujours creuser, développer, argumenter ? Faut-il aussi décrire la terre qui le berce, les pluies qui le lavent ? Ce n’est qu’un pommier, rien de plus : un tronc éblouissant pour faire oublier qu’existent les murs. Murs, mûres. Comment se reposerait-elle avec, dans le dos, plus d’un seul phare ?

« Bien sûr qu’il aurait des fruits, sans quoi on ne le reconnaîtrait pas, et sûrement aurait-il des racines, puisqu’il est encore debout… »

L’idée d’un pommier en hiver ne lui avait même pas traversé l’esprit. Maintenant toutefois il pense à ses différentes facettes et se souvient des croisements et branches greffées, des arbres à deux fruits. Si vraiment… Mais vraiment, ce n’est pas mieux, il avait raison. La simplicité était clé, la simplicité restera. Pourquoi est-ce que ça ne suffit jamais ?

« Il faudrait quelque chose qui n’encombre pas la vue. »

Qui ne fasse pas concurrence, qui n’étouffe pas, qui n’empêche pas les feuilles tombées de s’envoler au loin. Quoique deux arbustes aux racines entremêlées seraient…

« Et qui ne soit pas ancré sans espoir de rapprochement. »

Ou d’éloignement. Les arbres souffrent-ils des voisins imposés toujours à portée de pollen mais jamais de branche ?

« Laisserais-tu un oiseau sur ce pommier ? »

Il ne demande pas de permission, non. Son regard n’est pas timide, sa voix n’est pas pensive ; il s’informe, voilà tout. Comme toujours, comme depuis le début… Il se contente de l’inviter à accepter.

L’air, loin du doucereux qui accompagne la vraie politique, reste trop doux, lent malgré les mots qui aimeraient se précipiter pour vite être remplacés. Trop de non-dits, trop d’attentes – peut-être devrait-il simplement lui céder le coussin qu’elle pétrit depuis le début. N’est-ce pas tout ce qu’elle veut au fond, un témoin de ce qui est, pas de promesse qui pourrait être.
Fionnuala Vaël
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La fureur de la tempérance

« Il n’y a rien d’original à proposer des fleurs à une femme. »

Certes. Mais d’aussi loin qu’elle se souvenait, Fionnuala – quoiqu’elle avait l’air d’avoir une mémoire plutôt sélective concernant les affaires de la courtoisie –, personne ne lui avait jamais proposé de fleurs. Peut-être lui avait-on souhaité de se griffer aux épines d’une rose, de souffrir d’un passage forcé dans les ronces, de passer sa vie à se frotter aux orties : et, ce, avec plus ou moins de bonnes manières et de mots appropriés… mais enfin, jamais personne ne lui avait encore offert de fleurs. Peut-être le problème ne résidait pas tant dans le pétale que dans la femme.

Il y avait en conséquence quelque chose de terriblement triste à ce que ce soit son frère qui, le premier, lui propose des fleurs : surtout avec cette phrase qui rappelait cette banalité dont on avait toujours exclu sa cadette. Une banalité dont l’on pouvait s’agacer, que l’on pouvait tourner en dérision, aborder avec cynisme et philosophie. Mais au moins pouvait-on choisir d’apprécier le geste.

Il y avait en conséquence quelque chose de terriblement tendre à ce que ce soit son frère qui, le premier, lui propose des fleurs : car l’on ne parlait pas de vrais pétales, ici, mais de fils brodés et modelés, couchés pour l’éternité sur le canevas pourvu qu’on en prenne soin. Malgré tous les efforts et la volonté du monde, une véritable fleur fanait : une broderie, elle, pouvait durer.

Et la fleur se changea en pommier, et le pommier prit vie à mesure qu’il se dessinait dans l’esprit embrumé de Fionnuala : entre colère et frustration, oui, le tronc s’éleva, les branches s’étirèrent, les bourgeons se changèrent en feuilles et les fleurs laissèrent place à des fruits. Le tout sans interruption : Lachlann l’écouta silencieusement, pris à ses propres réflexions et à ses propres conclusions, qui se conclurent d’une phrase.

« Il faudrait de la place.
- Pas trop, quand même, répartit immédiatement sa cadette : il risquerait de s’étouffer dans le vide et le silence. »

La tristesse et la mélancolie furent appelées par ces quelques mots : si elle avait demandé à ce que l’arbre ne soit pas seul sur ce canevas, cela n’avait pas été sans raison. Qui avait déjà vu un pommier seul et fleurissant, épanoui ? Qui ne s’était pas dit que c’était tout de même triste que d’admirer ces géants de bois et de feuilles isolés ? Les restes abîmés de ses ongles s’échouèrent sous les fils du coussin avec lequel elle se réconfortait – non, avec lequel elle jouait ! – et Fionnuala perdit un instant le fil de ses pensées. De quoi laisser l’aîné reprendre.

« Bien sûr qu’il aurait des fruits, sans quoi on ne le reconnaîtrait pas, et sûrement aurait-il des racines, puisqu’il est encore debout… Laisserais-tu un oiseau sur ce pommier ? »

Seulement, la première remarque de Lachlann était encore perdu dans l’esprit de Fionnuala. Pour cette raison et cette simple raison, les sentiments particulièrement exacerbés, elle se laissa aller à cette voix timide et éteinte, à cette question innocente mais à laquelle elle était particulièrement attachée :

« Crois-tu, Lachlann, qu’on ne reconnaît un pommier qu’à ses fruits ? Et qu’il ne tient debout que grâce à ses racines ? »

Là où il y avait de la colère en rentrant, cette phrase devint éminemment triste : dès la première syllabe, une certaine tristesse poignit et peignit chaque mot qui la suivirent. À quoi Fionnuala pensait-elle donc ? Si son visage soudain perdu et ses yeux égarés ne laissaient que peu de doute sur la finalité de ses sentiments, leur origine, elle, se cacha bien plus profond sous le doublet d’armes et les années d’entraînement ; bien loin des sourcils mal entretenus et des doigts abîmés ; protégés par les prunelles sombres qui, légèrement humides, n’attendaient qu’une occasion pour passer à plus noble sentiment et s’embraser.

Un instant, la Chercheuse hésita à retrouver cette étincelle de colère avec laquelle elle était entrée, et lui cracher à la figure que le pommier était une exécrable idée et que Lachlann n’aurait pas pu trouver pire comme meuble de broderie. Mais n’avait-il pas été sincère, pour une fois ? Allait-elle lui offrir avec laideur cette dernière pudeur ? Sûrement pas.

Et puis, ne pouvait-elle pas reconnaître à quel point les pommiers étaient beaux dans leurs vergers, avec leurs fruits rouges, et roses, et jaunes, paresseusement couverts par les cimes fournies, profitant du soleil doré quand ils le pouvaient, laissant le temps plutôt la volonté décider du lendemain ? Pourquoi fallait-il que cela la rende encore si triste, après toutes ces années ?
« Oui, sûrement qu’on ne reconnaît un pommier qu’à ses fruits, reprit la puînée Vaël avec les mains jointes et tordues, puisqu’il en porte le nom ; et un arbre à ses racines, sinon c’est un tronc mort… »

Une longue inspiration ; et puis, plutôt de gratter, ses doigts préférèrent masser le coussin, la pulpe trouvant le contact bien plus agréable que les ongles. Une nouvelle inspiration.

« Une belle idée que l’oiseau, ajouta-t-elle avec un sourire – et, avec le sourire revint la voix plus ferme, revint l’oiseau après la triste averse. À quoi penses-tu ? Un rossignol ? Un merle ? Ou bien un joli pic-vert ? Ou encore, une petite chouette ? »

Les noms s’échappèrent de la bouche de Fionnuala sans plus de réflexion que cela : certains parmi ces oiseaux chantaient, d’autres sculptaient, d’autres, encore, jugeaient. Peu importait, tant que c’était un oiseau : et comme avec le pommier, cette fille sans art, issue d’une adelphie bien plus créative qu’elle n’aurait jamais le droit d’être, laissa son frère jauger. Et lui dire quel oiseau il aurait aimé être : avec ou sans aile ? Un coq, peut-être ? On n’avait pourtant jamais vu un coq juché sur un pommier.

L’affaire devenait peut-être trop champêtre alors que l’on parlait bien des deux aînés Vaël… Créateur, que les pommiers esseulés étaient finalement plus tristes qu’on n’aurait pu le croire.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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« Pas trop, quand même, il risquerait de s’étouffer dans le vide et le silence. »

Il n’y connaît décidément rien en arbres. Ni en sœurs, visiblement ; ont-elles tant besoin de compagnie et de bruit ? Parce que, si tel est le cas, celle qui le lui apprend est la pire des survivantes, après des années de silence. Il refuse d’interrompre sa pensée pour le lui dire, mais la pensée est là, bien rangée : si elle veut tant une famille, elle n’avait qu’à faire des efforts plus tôt, au lieu de pleurer maintenant.

« Crois-tu, Lachlann, qu’on ne reconnaît un pommier qu’à ses fruits ? Et qu’il ne tient debout que grâce à ses racines ? »

Imbécile. Ce n’est pas non plus ça qu’il pensait à voix haute, mais il est vrai que d’un vieux célibataire à une fille de la Chantrie, le symbolisme ne se manque pas, inutilement cruel.

« Oui, sûrement qu’on ne reconnaît un pommier qu’à ses fruits, puisqu’il en porte le nom ; et un arbre à ses racines, sinon c’est un tronc mort…
– Il peut ne pas en avoir, si tu veux. Le rouge irait bien sur la toile, mais on saurait ce qu’il en est même sans, nous. »


Les racines en revanche, invisibles ou non, seraient là ; cela il ne le discutera pas.

Ces torsions sont mauvaises pour les doigts – si Fionnuala peut encore se le permettre, il envie ses articulations. Il les fixe un instant, fasciné par la flexibilité qu’il ne se souvient pas avoir eue un jour, avant de s’arracher à la contemplation et lever les yeux vers elle. Elle sourit, désormais, plus solide. Il est vrai que tout le calme du monde ne vaut rien sans un peu de vie pour l’égayer, et un arbre n’est pas vraiment de la vie – belle idée que l’oiseau.

« Une belle idée que l’oiseau. À quoi penses-tu ? Un rossignol ? Un merle ? Ou bien un joli pic-vert ? Ou encore, une petite chouette ? »

Pas un paon ? Il pense, mais les mots s’étranglent bien avant de franchir sa gorge, parce que la chouette est petite. C’est mignon, les chouettes. Et rossignol est un très joli mot. Quant aux autres, ils sont par nature charmants, avec leurs gazouillis, leurs nids et leurs ailes ; attachants, tous, mais plats, évoqués dans cette chambre fermée où leur chant ne pénètre pas. Ne serait-il pas intolérable de donner les fils de ce pommier à un inconnu dont Lachlann restera sans nouvelles ? Le but n’est certainement pas de le séparer encore mieux de sa sœur…

« Sont-ce tes préférés ? »

Dans un bon jour, il dira que Fiona est une hirondelle. Peut-être en faudrait-il aussi quelques-unes, présentes à jamais sur le ciel blanc.

« Je pensais à un moineau. L’oiseau parmi les oiseaux. N’importe quel d’autre serait… trop. »

Un paon seul, longue queue pendant presque jusqu’au sol, serait beau ; mais il ne veut gâcher la paix du pré par aucun autre énergumène – ils n’iraient pas avec sa vision d’artiste, et puis il préfère de loin les petits ressorts noisette qui adoucissent sa voix. La confession n’a jamais été aussi creuse, aussi innocente, et aussi agréable ; s’il avait été d’une autre école, c’est sans doute ce qu’il aurait choisi… et il est content que Fiona le sache.

Combien d’acteurs colorés imagine-t-elle, elle ? Elle, si proche de tous ceux dont elle force le destin pour les rencontrer. Elle qui est partout et ne se contenterait jamais de moins…

Il pense à Isbeil.
Il pense à Eibhlin.
Et il lui en veut.

« Mais peut-être que tu en voudrais plusieurs. »

Il ne pense pas au coucou, cette fois, mais à leur dernière soirée et à ce que (à qui) Fionnuala doit penser.

Il sait qu'il ne devrait pas, mais c'’est plus fort que lui, même s’il espère qu’elle passera outre la perche évidente. Son amertume exprimée, il n’y a pas besoin d’y répondre. Ou alors juste pour le détromper, juste une fois… Il a si peu envie de revoir flamber le feu qu’il préfère protéger le coussin enfin en sécurité et changer de sujet – avec un peu de chance elle lui pardonnera cet écart, comme il lui a pardonné tant de mots maladroits ?

« Tu devrais revenir le chercher, en tout cas. Voire surveiller son avancée… » Son hésitation est d’ordinaire remarquablement figée, comparée aux mille petits mouvements de Fiona, mains contentées avec un pan de manche – c’est donc avec une certaine surprise qu’il remarque la main qui fait rouler une mèche de cheveux. « À moins… que tu ne restes parmi nous jusqu’à ton prochain anniversaire ? »
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Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1436
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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La fureur de la tempérance

« Il peut ne pas en avoir, si tu veux. Le rouge irait bien sur la toile, mais on saurait ce qu’il en est même sans, nous.
- Laisse les fruits, s’il te plaît. »

Au doute et à la réflexion se substituèrent la fermeté et l’assurance : ce qui paraissait être une demande par les mots devenait un ordre par le ton, par les yeux qui se figèrent un instant sur le visage toujours nonchalamment maîtrisé de l’enchanteur, même si cet esprit-là continuait de réfléchir à ses demandes, à ses désirs, et peut-être même à ses inspirations.

Que c’était étrange pour Fionnuala d’observer ainsi Lachlann. Que c’était étrange de vivre cette bulle de normalité, d’anormalité, dans le torrent des évènements de Starkhaven. Un instant de respiration qui ne durerait pas.

« Sont-ce tes préférés ? »

La question sonnait avec dissonance. Ne s’était-elle jamais demandé quels étaient ses oiseaux préférés ? Ne le lui avait-on jamais demandé, avant aujourd’hui ? Pourtant, une image s’était imposée à son esprit, et elle revoyait ces maîtres du ciel blancs bénissant de leurs ailes immaculées des terres tévintides que les hommes, étranges esclaves, baignaient de leur sang.

La question sonnait avec dissonance et pourtant, Fionnuala trouva rapidement la réponse adéquate :

« Non. À vrai dire, je préfère les cygnes, mais je n’ai jamais vu un cygne se reposer à l’ombre d’un pommier. »

Et la puînée se demanda ce que son aîné avait en tête : car ses pupilles claires trahissaient la quantité de noms qui traversaient son esprit, la Chercheuse n’avait aucun mal à le deviner, sans pouvoir deviner desquels il en retournait. Alors, quand le premier tomba, elle ne put cacher sa surprise : un moineau. Était-ce une insulte ou une sincérité beaucoup trop puérile – et un peu trop infantile ? C’était… déconcertant.

« Un moineau ?, qu’elle releva après un silence, les deux mains soudainement figées sur le coussin, la tête et le corps redressés, les sourcils soudain froncés, manifestement peu convaincue. C’est bien trop quelconque. Je ne vois pas à qui correspondrait ce moineau. »

Seulement, Lachlann pensait : pensait sûrement à mille significations pour son moineau, et viendrait peut-être rapidement à défendre sa proposition. Mais le regard décontenancé de Fionnuala ne permettait pas de nombreuses interprétations : il faudrait réellement la convaincre du bien-fondé de la décision.

« Mais peut-être que tu en voudrais plusieurs, renchérit-il.
- Je te laisse aviser de ce qui est le plus pertinent : après tout, tu es l’artiste, pas moi », sincérité des mots, provocation légère dans le ton – après tout, le moineau des villes passait un peu difficilement.

D’autres pensées se mélangèrent à celle-ci dans son esprit. Fionnuala reconnaissait sourdement, pour elle-même, qu’elle adorerait voir plein d’oiseaux autour de l’arbre : des oiseaux reposés, des oiseaux prélassés, des oiseaux heureux, des oiseaux apaisés. Des couleurs s’alliaient à des tranches de vie dans un environnement serein – serein car figé dans le fil par l’aiguille.

« Tu devrais revenir le chercher, en tout cas. Voire surveiller son avancée… À moins… que tu ne restes parmi nous jusqu’à ton prochain anniversaire ? »

Oh… son anniversaire ?

Peut-être Fionnuala n’aurait-elle pas dû être surprise que son aîné, si prévenant sur ces détails-là, se souvienne d’un quelconque anniversaire ; ou ne serait-ce qu’elle le fête, qu’elle en ait un comme tout le monde. Car la date, pour elle, ne revêtait plus grand-chose : chaque fois que ce jour arrivait, elle le vivait avec cette amertume qu’il ne s’était encore rien passé, que personne n’avait pensé à elle, et que ce n’était qu’un moment ordinaire.

Alors, imaginer qu’elle aurait un cadeau cette année lui provoqua une drôle de sensation dans le ventre, avec une excitation infantile.

Seulement, il y avait un rappel au réel dans ces mots. Un rappel au fait qu’elle avait passé assez de temps ici – trop de temps, par ailleurs, surtout pour discuter broderie. Le Chercheur-sénior ne se gênerait sûrement pas pour le lui souligner. Et pour manifester à Qui l’observait qu’elle l’avait bien compris, elle se releva lentement, libéra le coussin brodé de ses assauts, continua de faire face à son interlocuteur.

« Il n’est pas prévu que l’on quitte Starkhaven de si tôt, et sa voix s’était à nouveau teintée d’accents blancs : la réalité revenait à grandes enjambées et lui rappela cette amertume bouillonnant au fond de son être. Et je ne crois pas que j’aurai le temps de faire des allers-retours au Cercle. Je reviendrai en Longnuage – le mois de son anniversaire – pour le récupérer, et ne me gênerai pas pour prendre de tes nouvelles entretemps, si je peux. »

La puînée ne se risqua pas à faire de promesse, et heureusement pour elle : car les mois qui suivraient seraient si terribles qu’elle ne pourrait, une fois encore, honorer son aîné de sa présence. Ce qu’il noterait sans douter.

Pourtant, à cet instant précis, dans ce regard qu’elle lui offrit de toute sa stature, il y avait de la sincérité sur le fait qu’elle viendrait lui rendre des visites : Fionnuala apprécierait de retrouver son frère ; la Chercheuse ne se doutait pas qu’elle risquait d’avoir des comptes à lui demander.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
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La fureur de la tempérance - Fionnuala Vaël