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Une requête éternelle - RP solo

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : Une requête éternelle - RP solo Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1438
Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t119-fionnuala-vael-le
Une requête éternelleCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet 2 Longnuage, 5:13 des Exaltés
Participants Solo - @Fionnuala Vaël
TW Aucun.
Résumé Tiarnan Vaël a disparu : dans tout le brouhaha que sème une telle situation, il en est au moins une pour mener l'enquête, remuer ciel et terre pour trouver une explication, rongée par l'inquiétude. Le fil des preuves - mais surtout de leur absence - tire ainsi Fionnuala vers la Porte du Levant, d'où elle ne peut que constater la fuite de son frère, désormais livré aux volontés du Créateur : pour avoir des réponses, il lui faudra donc remonter le tressage de velours, et discuter enfin avec la cause de tous ces tourments... leur père, ce cher Prince.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>2 Longnuage, 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="LIEN DU RP">Une requête éternelle</a></li></ul><p><u>Fionnuala Vaël.</u> Tiarnan Vaël a disparu : dans tout le brouhaha que sème une telle situation, il en est au moins une pour mener l'enquête, remuer ciel et terre pour trouver une explication, rongée par l'inquiétude. Le fil des preuves - mais surtout de leur absence - tire ainsi Fionnuala vers la Porte du Levant, d'où elle ne peut que constater la fuite de son frère, désormais livré aux volontés du Créateur : pour avoir des réponses, il lui faudra donc remonter le tressage de velours, et discuter enfin avec la cause de tous ces tourments... leur père, ce cher Prince.</p>[/code]



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
Merci pour les cadeaux  Stareheart:
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Chercheuse de la Vérité
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Âge : 38 ans.
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Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
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Autres personnages : Linnarel, Nucci Mansilla.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
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Une requête éternelle

« Le Prince-héritier ? Pas revu depuis le Grand Tournoi quand il m’a commandé l’épée. Un brave gamin. Dommage qu’il ait disparu. »

Le cœur se serra quand le regard demeura dur et implacable : toutes les réponses sonnaient cet douce chanson. Que dans sa naïveté le garçon ait parcouru les rues de Clattecraft, livré de son doux regard et de ses mots sincères son ascendance trop noble, bien des mois en arrière, avant de les délaisser de son innocente présence. Et puis, la terrible nouvelle, glas mélancolique. Certains avaient même émis l’hypothèse d’un enlèvement, le garçon valant son pesant de pièces. De quoi étayer les tourments de la Chercheuse, mais également armer sa volonté.

Non, Tiarnan n’avait pas été enlevé ; ni même n’avait-il été vu des artisans du Clattercraft : elle perdait un temps précieux à fouiller ces vieilles rencontres d'un temps plus heureux. Cette piste s'arrêtait là. Seules subsistaient la voix sèche, les demandes impérieuses, les questions suspendues - et la constante inquiétude.

Disparu. Comment pouvait-on seulement perdre l’héritier de la couronne, avec une telle indifférence ? La poitrine transpirante mais les lèvres furieuses, Fionnuala avait cherché ailleurs.

« T’le cherches d’puis combien de temps ta gueule d’ange ? Si personne a réclamé du pognon, à mon avis, l’est crevé ! ha ! »

La main s’abattit, le cri retentit : mais personne pour les entendre. Il fallait croire malgré son insolence affiché que le nain s’était rêvé plus gros que la géante ; qu’il pourrait regretter son insulte, regretter son flegme, regretter son existence, si le Créateur donnait à la vermine une occasion de se réveiller. En réalité, on l’abandonnait déjà à son sort, on passait à la prochaine haie à tailler. Combien murmuraient dans le silence que c’était l'issue qui lui avait été réservé ? Combien soufflaient dans les ombres qu’une telle fatalité aurait arrangé les affaires de plus grands, de ceux qui se rêvaient en égaux ? Combien sifflaient que ce destin était mérité, au nom teinté de la folie des Vaël ?

Non, Tiarnan n’était pas mort, et ils cessèrent rapidement leurs viles insinuations, eux qui brisèrent avant même qu’elle ne ploie. Ne tombaient derrière elle que leurs figures cabossées valant moins que des cailloux, sans que rien ne lève le voile sur cette disparition - ni sur son inquiétude.

Crevé. Comment pouvait-on seulement oser dire ça de Tiarnan Vaël sans sourciller, sans empathie ? Les doigts raides mais les lèvres toujours furieuses, Fionnuala avait creusé ailleurs.

« Le pauvre petit n’arrivait sûrement pas à supporter le poids que son père aurait voulu charger sur ses épaules. »

Le talon cogna, le regard s’apitoya - sincérité ou amusement ? L’enquêtrice n’offrirait pas l’ombre d’une réponse à ces aplanisseurs de tapis, à ces grenouilles de bénitier ; eux qui ne faisaient que deviner ce qu’était la vie dans l’ombre d’un homme comme Kendric, qui raillaient leurs faux pas et n’attendaient qu’une chute. Quelle destinée prophétique liraient-ils dans le premier choc des genoux contre la pierre ? Dans le roulement des dernières larmes sur leurs pommettes ? Du plat de la main, elle claqua ces bouches qui avaient sûrement moqué son geste, puis son humiliation, dans cette arène de sable gelée, qui indubitablement avaient énoncé la première vérité au terme de ces longs jours de labeur.

Oui, Tiarnan était dehors ! Évidemment qu’il s’en était allé là où on ne le reconnaîtrait pas ! Starkhaven n’était pas le centre d’un monde si vaste pour qui voulait enfin fuir, respirer, fuir ; trop vaste quand jamais l'on avait quitté les bords de la Minantre. N’étaient abandonnés que des rires prétentieux et des courbettes hostiles, loin de toute cette mascarade à laquelle il n’avait jamais pu consentir.

Enfui. Comment diable Tiarnan aurait-il pu courir aussi vite, aussi loin ? Il pouvait encore être rattrapé ! Le pas preste mais la respiration furieuse, Fionnuala avait saisi enfin sa première réponse, et s’élança le ventre plein d’espoir - l’inquiétude, quant à elle, rongeait.

- - -

Journée morne, soleil triste : personne ne la retint quand elle passa la Porte du Levant, courant sous le zénith timide. Jamais le pont de pierre n’avait paru si interminable ; mais jamais Fionnuala n’avait eu à le faire à pied, à tel point déterminée à quitter Starkhaven.

Toutes les preuves avaient convergé dans une seule direction : la Porte du Levant. Et devant elle, le pont de l’Aguera. Et devant lui, Thédas entier, étalé dans son immensité sous ses pieds. Où chercher Tiarnan ? Peut-être avait-il commencé par Cairnayr ? S’était-il échoué dans le port empli de vin ? Ou bien avait-il fui directement vers Corintamh ? Faudrait-il vider un à un les poivrots et les tonneaux qu'elle ne se gênerait pas ! S’était-il perdu dans une forêt emplie de ressentiment, entre coupe-gorges et flèches aiguisées ? Il était hors de question de l’y laisser ! Alors la guerrière retournerait toutes les caisses et tous les arbres, pour mieux le ramener derrière ces foutues murailles : l’y enchaîner, continuellement le surveiller s’il le fallait, qu’il ne connaisse plus que les murs froids de ce Grand Palais, et la sécurité. Elle y avait bien survécu, elle, et sans fuir ! La course recommença pleine de la détermination qu'au bout, enfin, se trouverait l'apaisement.

Pourtant, Fionnuala aurait dû voir ce geste arriver : son frère n’avait pas tu les signaux. Non, en réalité, personne ne l’avait jamais écouté : les autres l’avaient écrasé, elle l’avait ignoré. La culpabilité la piqua insidieusement, saisit ses entrailles, la força à s’arrêter pour reprendre son air. Dans un morne silence. Leurs cris n'avaient été qu'un écho que l'aînée n'avait su écouter, finissant noyé. Souvenir frappant d’un après-midi de solitude, la plantant au milieu de ce pont interminable. Furieuse. Une première fois.

Tiarnan était pourtant seul, livré à lui-même, alors qu’un Enclin éclatait ! Des images affolantes s’imposèrent à sa vue comme autant de décharges la poussant en avant : des épées souillées, des visages déformés, des cris. Et au milieu, un éclair bleu s'allumait et s'éteignait. Hors de question ! La Chercheuse retournerait Thédas dans toute son immensité s’il ne fallait que ça pour retrouver son frère ! Ses jambes la portèrent sur plusieurs mètres dans une course maladroite, quelque peu désespérée, refusant cette issue affreuse. Faudrait-il que Fionnuala abandonne le monde entier pour le retrouver qu’elle le ferait.

Oui, mais qui composait ce monde ? N’y trouvait-elle pas Eibhlin et sa petite Leitis, la première persuadée de vaincre, la seconde inconsciente de ce monde affreux où elle avait vu le jour - qui pour les protéger, Eiric ? Non… Qui serait là pour apporter un peu de lumière dans cette ville sombrant toujours plus dans le chaos - qui ça, Keith, et ses interminables velléités ? Non… Qui pour raisonner une dernière fois Lachlann, lui présenter les excuses qu’on lui devait - lui rappeler l’amour qu’il méritait, au risque sinon de le laisser seul ? Qui pour supporter Mère, toujours plus seule à mesure que son nez et son regard s'élevaient, pour mieux ignorer l'eau salée grignotant désormais ses solides genoux ? Non… Les jambes de Fionnula ralentirent la cadence, puis s’arrêtèrent, la plantant au milieu de ce pont interminable. Furieuse. Encore une fois.

Il fallait pourtant se rendre à cette évidence, à laquelle menaient tous les chemins de Starkhaven sans pour autant que la Chercheuse n’accepte la destination : Tiarnan était parti. Elle pouvait se démener avec toute la vigueur dont son corps fatigué par sa vie était encore capable, avec toute la volonté dont son esprit engourdi par ses peurs était encore capable, rien ne changerait plus cet état de fait. Ses mains ne saisiraient désormais que du vide ; son étreinte ne serait qu'un souvenir se transformant chaque jour en fantôme. Aussi impuissante qu’inquiète, colosse aux pieds de marbre coincé dans cette cité qu’elle avait à peine retrouvée. Dans ce combat entre le cœur et la tête, la raison trancha : ses jambes restèrent définitivement figées sur le pont de pierre, la plantant au milieu de ce pont interminable. Furieuse. Une dernière fois.

Ses yeux d'un noir brillant se tournèrent vers les si hautes murailles, dames implacables jugeant les fourmis à la recherche de leur étreinte : les reflets orangées brillaient d’une étrange aura rassurante et confortable. Étrange écrin perdu dans la folie de ce monde - s'y opposaient-elles comme la digue face à la marée ? Une prison. Les uns s’échappaient, les autres la gardaient. Quelle absurdité.

Pourquoi n'ai-je pas eu le choix de te prendre dans mes bras avant ton départ ? Juste... pour pouvoir te souhaiter un bon voyage ? Te dire au revoir ?

« Petit con ! », cracha-t-elle, et sa main s’écrasa sur sa pommette, effaçant cette larme avant même qu’elle n’en détermine le goût.

Petit con au milieu d’imbéciles, délaissé des vieilles carnes, abîmé par tous ces vautours aigris. Eux n’étaient pas partis : eux avaient gagné. Le spectacle à venir serait sans douter à la hauteur de leurs ambitions : pitoyables. Dansant sur l'autel encore chaud d'un cœur noble sacrifié. Eux pourraient encore payer... n'y en avait-il aucun dans la troupe à accorder un peu d'importance au destin brisé de cet ami... ce frère... ce fils ?

Fionnuala Vaël marcha droit vers le Palais des Princes, et vers son père y trônant.



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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Chercheuse de la Vérité
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Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
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Force : 14.
Perception : 16.
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Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Une requête éternelle

Même baigné par la lumière de l’après-midi, le Palais des Princes demeurait morose, quoiqu’au moins la vie domestique et administrative y avait repris son cours : depuis ses dernières visites, au moins, la Chercheuse y croisait un peu plus de courtisanes, de conseillers… de domestiques aux oreilles effilées… dont les soupirs habillaient le marbre blanc et les tapis de velours.

Sur son passage, toutes et tous la toisaient avec appréhension, puis une certaine révérence : et bien qu’elle se demanderait éternellement si on la reconnaissait, éternelle étrangère dans sa cité native, elle devait avouer que cela lui seyait bien que personne ne l’interrompe dans son ascension. Qu’ils ravalent leurs questions et que leur curiosité goûte l’amertume : ils n’auraient à se contenter que de sa présence ici, et de la simple existence de son entrevue.

Les appartements arrivèrent rapidement : l’appréhension ne lui avait rien dicté d’autres que la mesure de sa marche, son esprit figé dans le simple objectif à suivre. Et voilà que la plaque de chêne se dessinait, finalement bien minuscule dans l’immensité du Palais. La fameuse porte derrière laquelle s’était reclus Kendric pendant dix-huit mois, alimentant tous les fantasmes, toutes les rumeurs, tout le petit ballet de ses proches qui ne désiraient qu’entrer. Fionnuala n’avait pas voulu jouer à ce jeu-là. C’était la première fois depuis des décennies qu’elle se présentait devant les appartements de son père, de ses parents, et il suffisait pour elle de poser sa main gantée sur la poignée et de l’ouvrir pour, enfin, entrer.

Jusqu’à ce qu’une voix l’interrompe dans son dos, sur son côté ; fébrile du fait de l’âge, hésitante du fait de la stature de l’intruse.

« Vous n’avez demandé aucune audience auprès du Prince…
- Je suis sa fille, réplique immédiate et sèche. Je suis Chercheuse. Je n’ai sûrement pas d’audience à demander. »

D’un rapide coup d'œil, Fionnuala reconnut le fameux vieux domestique : celui qui déjà l’avait accueillie à son premier retour, des mois plus tôt, et dont elle avait douté de la mémoire à son sujet. Un doute désormais plus permis, à voir l’aplomb de ses mains ; quant aux souvenirs amusés, ils n’avaient plus droit au chapitre, à voir la gêne sur les traits de son visage. Une inconnue aurait été plus simple à écarter et l’homme le comprit rapidement, saisissant sa détermination :

« Sans l’autorisation du Prince, je ne peux pas vous laisser entrer.
- Et sinon, que comptez-vous faire ? M’arrêter ? Retenir cette porte en vociférant que je n’ai pas demandé audience ?, et la démonstration aurait pu s’arrêter là, mais Fionnuala s’était sentie l’insolence de lui ajouter : je ne crois pas que vous feriez le poids si je décidais de vous la claquer au nez. »

La guerrière, dans son doublet noir, surplombait le vieil homme : pourtant, une ancienne affection retint cette violence qu’elle avait si facilement exprimée, et elle continua avec un calme forcé mais sincère :

« Dites-moi simplement si mon père est disposé à recevoir quelqu’un. »

La changement de ton eut de quoi surprendre, le sous-entendu eut de quoi faire tressaillir : partage d’un instant d’une tendresse spécifique. Le domestique s’humecta les lèvres, hésitant sur la marche à suivre : il tenait entre ses mains la suite des évènements, il le sentait… cela le rendait-il simplement maître à bord ?

« Il l’est », concéda-t-il finalement d’une inclinaison de la tête.

Un remerciement aurait sûrement été de mise, mais il n’arriva pas. Ça devrait lui convenir. Fionnuala Vaël n’était manifestement pas prête à offrir une quelconque politesse : elle  acquiesça et posa la main sur la poignée. Pas besoin de m’annoncer, voulait dire son geste, tandis qu’elle s’introduisit dans les appartements du Prince avant que le domestique n’ait le temps de redresser sa nuque grippée.


De l’antichambre, elle passa directement au salon, retenant sa respiration : une odeur particulière baignait cet endroit. Mélange de l’enfance et du vécu que l’on se forgeait avec les souvenirs qu’elle laissait, quand on cherchait à retrouver un foyer dans cet ailleurs d’exil. Pour avancer, il lui fallait bien respirer ; se confronter à ces années perdues et surtout détestées, haïes, honnies, sans que jamais l’on n’ait pu les remplacer. C’était ici que la petite fille avait grandi, qu’elle le souhaite ou non : si les souvenirs s’étiolaient doucement dans le périple d’une vie, elle ne changerait plus ces années-là qui l’avaient construite, et n’étaient plus dissociables de la femme qu’elle était aujourd’hui.

L’endroit était lumineux, l’endroit était chaud : les meubles avaient bougé, en vingt ans, certains avaient été remplacés, quand d’autres continuaient d’observer inlassablement le spectacle absurde des existences humaines. Des argentiers scintillants aux longs buffets massifs, une longue table et des chaises l'entourant. Et puis ce tapis molletonneux, pourpre, avec ses poissons et ses étranges losanges : il était encore là, vaillant. Donnant à Fiona l’irrépressible envie de retirer ses bottes et d’y enfoncer ses pieds, de retrouver ce toucher confortable de ces soirées d’hiver où elle se cachait sous la table en quête d’une étreinte réconfortante. Et si on l’y avait laissée, dans ce salon encore vide mais chaud, alors peut-être y aurait-elle cédé…

Seulement, ce ne fut pas le cas, car voilà que sa contemplation fut coupée par un bruissement : attiré par les bruits, même les exclamations de la précédente conversation, Kendric Vaël apparut dans son salon, dans une légère tenue de maison qu’il avait recouverte de ses habituels manteaux chauds. Plus habillés. Le rendant si imposant que le titre, la stature et l’homme lui-même semblaient dépasser cette femme qui le dépassait pourtant de quelques centimètres. À mesure qu’il ajustait calmement ses vêtements, ses yeux rivés vers cette intruse qu’il n’attendait pas, celle-ci le détaillait en retour : elle se surprit à constater combien il avait l’air… bien. Non pas heureux, évidemment, la tristesse habillant ses sourcils qui avaient bien grisonné ; non pas vigoureux, non, le poids des âges et des responsabilités creusant les poches sous ses yeux. Mais le malade que Starkhaven avait craint paraissait en ce jour sain. Alors, de cette force qu’elle voulait retrouver en lui, elle profita. Avant même qu’il n’ait le temps de la moindre réaction, de la chasse ou de la colère, la Chercheuse explicita la raison de sa venue d’une voix claire, forte, protocolaire :

« Je n’ai pas retrouvé Tiarnan. Ou plutôt, tous les chemins conduisent à son départ définitif de Starkhaven. »

Le père ne vacilla pas, ne tressaillit pas, accueillant la nouvelle avec une impassibilité inhabituelle pour le colérique. Le Prince se tenait debout et immobile, cherchant sûrement les mots les plus convenables à une telle situation. Appeler la garde contre cette intrusion ? Gronder pour faire filer l’enfant apeurée ? Ou même hurler contre celle qui n’avait été qu’un « laquais » à leur dernière rencontre ? Demeurer éternellement silencieux et dépassé ? À mesure que le temps s’étirait, Fionnuala se demandait bien si ce n’était pas à elle de réagir. Continuer sur sa lancée, et rejeter sur ses épaules toutes ces inquiétudes qui la rongeaient sur son frère ? Lui cracher sa haine plus ancienne ? Ou… des étreintes plus douces, des coups plus violents ?

À dire vrai, père et fille ne surent manifestement pas comment réagir ; mais ce fut au premier de réunir assez de contenance pour poser la plus simple des questions.

« Pourquoi es-tu là, Fionnuala ? »

Oui, pourquoi ? Une question qui avait habité tant de lèvres et taraudé sans fin son propre esprit, avant de sombrer doucement dans l’inintérêt ; diluée, noyée, écartée à la faveur de la nuit, à la faveur de la solitude, à la faveur de l’oubli. Perdant à ses propres yeux tout son sens, devenant simplement un constat. Je suis là parce que mes pas m’ont portée ici, n’est-ce pas ? Non, les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi, mais le constat se figeait.

Peut-être y en avait-il un seul, dans ce monde, qui ne l’avait jamais délaissée, cette foutue question : celui dont les yeux s’allumèrent de l’appréhension de la réponse. De la volonté de connaître la réponse. Celui qui, de ce seul mouvement de la tête, réussit à assécher la bouche de sa fille à la surprenante réponse sporadique - et terriblement convenue :

« Pour accomplir la mission que la Divine m’a confiée.
- Alors, ce sera toi qui me jetteras au bas de ce trône, ma fille ?
- Non. »

Vous trébucherez seul, et lorsque vos mains chercheront à se raccrocher à quelque chose, vous ne trouverez plus personne à vos côtés.

Voilà quelle fut sa pensée à le voir marcher, même convenablement, au travers de la pièce. Chaque pas paraissait porter le destin entier de la cité. Seulement, le refus clairement exposé de la Chercheuse ne suffit pas à convaincre le Prince de Starkhaven. Non : c’était tout ce qu’elle avait trouvé à dire, l’apostrophe suffisant à la réduire au silence. Ma fille. Dans un tel contexte, cela sonnait comme un lourd reproche. Celui-ci prit place dans un siège qui paraissait des moins confortables, sans même proposer à son invitée d’en faire de même. Elle aurait de toute façon refusé. Cette disposition donnait l’impression que l’un et l’autre conversaient sur un pied d’égalité.

« Toi ou ton ordre, qu’est-ce que cela change ?, lâcha-t-il avec lassitude.
- Tout ! Cela change tout !, et Créateur qu’elle avait envie de continuer, de lui cracher cet aveu qu’elle avait sur son cœur battant si fort qu’elle le soupçonnerait d’exploser à tout instant - mais elle se retint, et Kendric ne lui laissa pas l’occasion de poursuivre.
- Non ! Cela ne change rien ! Regarde donc ce que le Chercheur-sénior a fait à la Cathédrale, et après ! Regarde donc ces templiers qui se massent partout à la recherche de la moindre excuse pour que Son Excellence de Val-Royeaux décide que Starkhaven n’aura plus ses faveurs. Tout cela a des airs de Marche en devenir, n’est-ce pas, Exaltée ? »

Le Prince se rassit fermement dans son siège, trône de fortune, et se redressa de toute sa hauteur pour faire face à la Chercheuse : l’homme était impressionnant, surtout lorsque ses traits se durcirent sous la colère. Aucune trace d’une quelconque folie, dans cette colère : que son ombre plane au-dessus de leurs deux têtes était indubitable, mais chacun gardait la face.

« Pourquoi resterais-je ?, poursuivit-il. Tu l’as toi-même dit : Tiarnan est parti, j’ai perdu mon fils. J’ai perdu mon héritier. Je les vois tous tourner autour de ma personne comme des vautours autour d’un cadavre. Suis-je seulement vivant, à leurs yeux, ou Tiarnan est-il parti avec tout espoir et tout destin ? Reste-t-il un quelconque lendemain avec cet Enclin au nord ? Combien d’années, encore ? Quel combat mener, et pour qui ?
- Vous n’êtes pas seul, vous n’avez jamais été seul, ô Prince de Starkhaven ! Il vous reste encore toute une famille !, explosa la Vaël dans une colère digne de ce nom. Vous avez Mère qui est restée à vos côtés jusqu’à maintenant, sans faillir, malgré toutes les bonnes raisons qu’elle aurait pu avoir pour le faire, et elle s’approcha du siège sur lequel siégeait Kendric ; vous avez Eibhlin, qui est encore la plus digne d’entre nous alors qu’elle ne porte même plus notre nom, et elle plaqua ses mains sur les accoudoirs de chêne, balança son corps en avant, piégeant ainsi le Prince de Starkhaven ; et vous avez encore Lachlann qui n’attend qu’une attention de vous pour se rappeler qu’il est TOUJOURS des nôtres », et sur cette dernière énumération, elle se figea à quelques centimètres de son père, leurs souffles mêlés et leurs colères silencieuses.

Et vous m’avez moi ! Et vous m’avez… moi ?

Mais cette dernière personne, ce dernier nom, restèrent suspendus dans leurs regards intriqués : ni l’un, ni l’autre, n’en parleraient jamais plus. De ce dernier souvenir commun, celui datant de bien avant le Grand Tournoi, celui qui avait déchiré toute relation entre un père et sa fille. Comme si, dans un accord commun, sourd, scellé par le Créateur lui-même ou simplement la faiblesse des Humains, plus jamais ne serait invoqué entre eux le secret et la honte. Vingt ans de labeur, vingt ans de solitude, vingt ans de deux vies qu’on ne saurait plus effacer : aurait-il suffi pour eux d’en parler une bonne fois pour toute pour que renaisse un peu d’amour dans leurs cœurs ? En réalité, il existait peut-être réellement des miroirs à jamais brisés : de ces miroirs qu’on n’avait jamais voulus réparer au risque de se couper et qui, à force de temps, avaient éparpillé et perdu leurs plus beaux éclats. Peut-être s’étaient-ils eux aussi enfuis.

Avec leurs visages si proches, il aurait pourtant suffi d’un murmure. Personne n’entendrait leurs aveux et leurs confidences, surtout lorsque l’on attendait, derrière la porte, des cris. Fionnuala n’avait cependant plus de confidences à faire : celles-ci avaient été livrées au pied de toutes les statues d’Andrasté qu’elle avait pu croiser sur ce continent ; la dernière nourrissait les fleurs du bascloître. Non, les choses étaient actées, finies : pourquoi devait-elle hurler et appeler à l’aide le seul qui aurait pu apaiser vingt ans de chagrin ? Il n’y avait plus d’apaisement, au bout de la quête, au bout de l’enquête, au bout de la requête. Alors, le silence s’éternisa, et acta par leurs seules respirations la fin de cette audience.

Kendric, pourtant, ne paraissait pas avoir dit son dernier mot : il esquissa un mouvement du haut du corps, ses lourds manteaux glissèrent sur ses bras se relevant. Un mouvement juste assez prononcé pour provoquer à la fille un sursaut, un élan, un pas en arrière, pour se mettre en retrait de tout geste. Et un voile enroula doucement le père Vaël qui parut alors… fatigué.

« Tu fêtes ton anniversaire la semaine prochaine », déclara-t-il lentement, détaillant sa puînée comme il ne l’avait jamais fait.

Fionnuala détourna immédiatement le regard, et avec lui, le corps. Elle avait livré ce qu’elle souhaitait livrer : quoiqu’elle avait encore sur le cœur et dans le ventre, ce ne serait plus des sentiments qu’elle partagerait au Prince de Starkhaven. Et la petite fille voulait rester fière devant son père : elle avait grandi, en vingt ans, était devenue adulte, Chercheuse, Exaltée, même ; et peut-être méritait-elle aussi un éclat dans ces émeraudes si précieuses, qu’importe la lumière qui les éclairait ?

« Si vous pouviez éviter de me le souhaiter en avance, Père : on raconte que ça porte malheur », et elle quitta le salon sur ces mots.



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Une requête éternelle - RP solo