Cercle de Magie
Downnoc, Starkhaven
Le 2 Drakonis 5:13 des Exaltés

Cher Eiric, Chère Eibhlin,

Votre dernière lettre a été un rayon de soleil perçant la grisaille de cet hiver si froid. Je l’ai relue encore et encore, le cœur débordant de larmes et de joie, et il ne faudra pas m’en vouloir si certains mots vous arrivent un peu délavés, car voilà que l'émotion me saisit de nouveau en écrivant ces lignes. Chaque bébé est un miracle et, alors même que je sais ma partialité coupable et injuste pour tous les autres, je ne peux m’empêcher de penser que votre fille est le plus beau de tous.

Votre fille... J’ai encore du mal à croire que j’ai désormais, à quelques rues d'ici, une nièce qui a ouvert ses yeux sur le monde, respire ses mille odeurs, et lui fait déjà entendre sa voix. Un petit être de rêves et d’espoirs, de possibilités infinies qui, à partir de ce jour et pour tous ceux qui suivront, sera dans chacune des prières que je Lui adresserai. Je lui souhaite de saisir dans ses doigts délicats tous les bonheurs de la Création, de danser d'un pas léger sur sa mélodie, d’admirer sans cesse son infinie splendeur ; une existence emplie de plaisirs simples, purs et lumineux comme les étoiles d’une constellation.

Vous l’aurez sans doute deviné à l’irrégularité de certaines mailles : les chaussons accompagnant cette lettre sont de ma confection. Je ne doute pas que vous en possédez déjà de plus beaux, mais ils sont chauds et surtout faits d’un amour tendre et sincère. Mon seul regret est de ne pouvoir les offrir à Leitis en personne, mais je me console avec l’idée qu’elle possédera – en attendant le jour heureux de notre rencontre – quelque chose pour lui rappeler qu’elle a, au Cercle, une tante pour qui elle représente déjà, à l’image de son prénom, une source inépuisable de félicité.

Puisse le Créateur veiller sur vous trois.

Avec toute mon affection.

Isbeil