• @Hector de Grandbois
• @Leone
• @Mukae
• Senaste

Les grouillements dans le lointain font vibrer vos entrailles même : plus vous en resterez éloigné.e.s, et plus vous aurez cette horrible et odieuse impression de converger avec cette masse que vous ne connaissez pas. Alors qu’importe vos peurs, qu’importe votre impatience, vos bottes claquent sur la pierre, menacent de glisser, même : pourquoi cette soudaine défaillance ? Serait-elle due à de l’eau, serait-elle due à de l’appréhension, serait-elle due à de l’impatience ? Tandis que vous approchez du bord, certaines et certains parmi vous restent debout ; quand d’autres préfèrent s’allonger pour mieux s’accrocher à la surprise. Mais voilà que vous balancez vos cœurs et vos tripes, et vos yeux, au fond du précipice.
Vos yeux mettent un moment à s’accommoder à la vue désorganisée mais vous comprenez rapidement que vous voyez, que ce soit par intelligence, par expérience, ou simplement par terreur. Des hordes. Des hordes entières d’engeances, pleines, une armée, presque, tant vous n'arrivez pas à en voir les limites ; rassemblées en une masse informe se choquant et s’entremêlant : elles sont trop loin pour que vous les voyiez distinctement, elles qui ne ressemblent qu'à des points que vos souvenirs et connaissances habillent. Les individus se cognent et se choquent, menacent même bientôt de se battre entre eux… Mais comment cela se fait-il que vous les voyiez ? Pourquoi ces feux multiples dispersés de ci, de là, qui paraissent les éloigner autant qu’elles cherchent à s’en approcher ? Qui capitalisent toute leur violence qu’habituellement, elles jettent les unes contre les autres dans une haine qu'elles ne savent pas contenir ? Quel dommage que vous n’ayez pas le temps de réfléchir à cette question.

S'élancer au combat : des bruits ignobles s'élèvent dans votre dos et vous décidez de vous retourner pour y faire face.
Surveiller vos arrières : quoi qui compte arriver, vous avez pour habitude de faire attention aux arrières de toutes et de tous, surtout en connaissant toutes les entrées disponibles.

• Le prochain tour s'ouvrira le 24 octobre 2022.
• Pour ce tour 6, vous avez choisi de regarder ce qu'il se tramait au fond du précipice, et vous découvrez des hordes d'engeance... une armée. Que vous n'avez pas le temps de bien détailler.
• Observer le mal dans les yeux et les choix attenants s'adressent en premier lieu aux Gardes des Ombres et aux organisations affiliées. Si vous pensez que votre personnage est concerné, n'hésitez pas à contacter @Frère Génitivi.
• Vous pouvez vous joindre dès ce post à l'event.
• Vous pouvez poster à la suite pour contextualiser et détailler le choix de votre personnage. Ce post est optionnel et doit être, de préférence, court.
• N'oubliez pas que les évènements qui se déroulent dans l'event sont, par principe, des secrets avoués, connus des joueurs et joueuses mais pas des personnages.

Mukae s'élançait à la course, poussée par une adrénaline farouche qui ne réclamait qu'à tordre le cou à la peur. Non, il n'y avait pas de place pour celle-ci. Plus que l'effervescence finalement, c'était cette mort qui leur collait au palais qui lui murmurait de ne surtout pas ralentir. D'aller au bout. De ne pas trébucher sur ce sol humide, trempé des larmes de ces parois en souffrance. La naine crut même apercevoir à quelques endroits, des visages contorsionnés de douleur se creuser dans les sillons de la roche et de son imagination. Des bouches tordues. Des trous qui pouvaient étrangement s'apparenter à des paires d'yeux braqués dans son dos. Etait-ce des moqueries ou bien de la peur, qu'elle pouvait lire dans ces regards troublés ? La naine secoua la tête. Ces pieds bottés avalaient la distance et ce n'était là, que son unique objectif pour arriver à la fin du périple. Sa propre respiration saccadée remuait jusqu'à ses tempes, pour se déverser tout aussitôt dans cette atmosphère rongée par un air vicié et étouffant. Le monde tremblait autant que ses camarades grelottaient. Elle serait la première, la première à brandir le glaive en les menaçant de sa petite présence. Une présence d'à peine un mètre cinquante et qui pourtant, déployait la frénésie d'un titan condensé seulement dans un corps minuscule.

Mais tandis qu'elle s'acharnait à courir, soudain alors, ses yeux s'écarquillaient pour freiner brutalement son élan. Cependant son équilibre lui fit défaut que déjà, le fessier au sol, elle glissait en hurlant vers ce qui semblait être la bouche d'un univers dont on ne discernait plus les rebords. Une bouche, à la gorge déployée, l'aspirant d'emblée alors que ses jambes ne rencontraient soudain plus que le vide "C'EST PO POSSIBLE !" hurla t'elle à nouveau alors que la chute la menaçait de la dévorer crue. Ce fut sans compter sur ce dernier réflexe, maintenue seulement par le marteau qui avait mordu la pierre sur la dernière ligne droite vers l'enfer, pour la retenir de tomber. La gravité l'attirait tout autant que des murmures cessèrent de la faire gesticuler. Son oreille se tendait, alerte, cessant presque de respirer "Mais qu'est-ce que..." Sa nuque pivota vers le fond de ce noir épais, plissant son front inquiet. Ses rétines cherchaient à dissiper le brouillard, la brume de ces ténèbres envahissant. Quelque chose, là, ici, là-bas également, bougeait. Oh, ça bougeait, se tendait, se tordait aussi et rampait. Sa gorge se noua, asséchée par la vision d'une immondice telle que même les cauchemars -du moins, c'est ce qu'elle pensait- n'avaient pas cette forme.

Poussée par un sursaut, Mukae remontait à la surface, pâle et titubante, accueillant ses coéquipiers sur un visage atrophié "C'est... C'est..." Ses mains se retenaient sur ses genoux, le dos courbé par l'effort. Mais il n'y avait pas le temps. Pas l'temps du tout. Ses poumons se gonflaient ensuite, inspirant une bouffée de courage et de volonté avant de se redresser, l'expression empreinte d'un sérieux presque stupéfiant et philosophique quand elle déclara :

"C'est la merde"

C'était approximativement, un résumé cohérent.