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L’assaut du château écarlate

Sioned Meahger
Sioned Meahger
Intendante de l'Acanthe
Intendante de l'Acanthe
Sioned Meahger
Personnage
Illustration : L’assaut du château écarlate Tumblr_ptnequXUyJ1uzat0lo1_500

Peuple : Humain.
Âge : 28 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Tantervale.
Occupation : Intendante à l'Acanthe.
Localisation : Goldhead, Chowconer.
Pseudo : Pandemonium
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Charliebowater (retouché)
Date d'inscription : 04/01/2022
Messages : 638
Autres personnages : Drynne et Canisa.
Attributs : CC : 12 ; CT : 10 ; End : 15 ; For : 10 ; Perc : 18 ; Ag : 14 ; Vol : 13; Ch : 15
Classe : Civil
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t593-sioned-meahger
L’assaut du château écarlateCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique.
Date du sujet 5 Marchiver 5:13
Participants Paco Tohopka, Sioned Meahger.
TW Aucun pour l'instant.
Résumé Sioned est réveillée par d'étranges bruits...
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>DATE DU RP</en3> : <a href="LIEN DU RP">TITRE DU RP</a></li></ul><p><u>NOMS DES PARTICIPANTS.</u> RÉSUMÉ DU RP.</p>[/code]



“It is a common saying that women are delicate creatures, flowers, eggs, anything that may be crushed in a moment's carelessness.
If I had ever believed it, I no longer did.”


L’assaut du château écarlate E6mw
#993333
Sioned Meahger
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Peuple : Humain.
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L’assaut du château écarlate


Silence au beau milieu d’une nuit avancée.
Le cinquième jour de cette nouvelle année était froid comme les autres, et les jours suivants ne promettaient pas de s’améliorer.

Le Laurier Carmin subsistait encore, petite pépite de chaleur dans le quartier de Goldhead ;  comme si les âmes seules s’étaient toutes promises de s’y rendre régulièrement pour combler leur derniers manques, leurs derniers besoins, leurs ultimes envies de proximité. (Comme quoi, un bordel était le bon endroit pour visiter, lorsque le ciel promettait de vous tomber dessus?)

Cela faisait des semaines que Sioned n’avait rêvé aucun rêve, cauchemardé aucun malheur, tellement elle dormait comme un enfant épuisé après des journées éprouvantes.
Ce qui, tout compte fait, était une bénédiction, lorsqu’un Enclin promettait de rompre à tout moment. Le travail maintenait son esprit vif, et son pas aussi. Son anxiété se focalisait surtout vers son office, et rien de plus.

Cette nuit-là, c’était différent. Le sommeil, lui, n’était venu que très tard pour l'intendante- c’était une habitude chez notre chère intendante, qui -vous l’aurez deviné- avait travaillé jusqu’aux maigres heures de la matinée, grouillant d’un côté à l’autre du Laurier Carmin, vérifiant les fenêtres bien fermées, les encens allumés, accueillant les nouveaux et anciens clients au sein de l'établissement, gérant son équipe de son œil bienveillant et de son oreille plus aiguisée encore.


Elle ne peut pas voir son visage. Ne peut qu’en deviner quelques boucles. Pourquoi porte-t-il son casque, alors qu’il est enfin à la maison? Sioned se sent frémir ; elle veut bouger, mais n’y parvient pas. Alors qu’il s’approche, elle semble s’éloigner, se glisser hors de sa portée, sans pour autant y consentir. Clic, clic, clic - fait son armure, alors qu’il marche, sans s’arrêter, sans broncher. Il lui fait presque peur. “Callum?” Il ne répond rien, ne fait qu’avancer. Elle lui tend une main, essayant de voir s’il est vraiment là. Clic, clic, clic. Elle est trop loin pour vérifier - d’ailleurs, elle se sent perdre un peu l’équilibre. “Enlève ça” demande-t-elle, supplie-t-elle. Il ne veut rien savoir, ne semble même pas l’entendre.



Clic, clic.

Sioned se réveilla péniblement, avec cette sensation étrange au cœur et cette pesanteur au niveau du sternum.

Clic.

Un sursaut. Elle tendit l’oreille, presque effrayée. Un autre clic.
Est-ce qu’elle dormait encore?
Plissant les yeux vers la fenêtre, l’intendante remarqua que la nuit était encore là - ça ne pouvait pas être un simple oiseau, à faire tout ce petit vacarme… si? Non, ce n’était plus son rêve. Elle ne rêvait plus.

Tétanisée dans ses draps, Sio’ observa la faible source de lumière extérieure, les draps levés contre sa poitrine pour se garder au chaud. Est-ce que ce bruit venait de derrière sa porte?

À ce moment-là, elle put voir quelque chose s’abattre contre sa vitre. Un minuscule caillou? Un petit morceau de bois? Elle n’était pas sûre - mais la répétition des bruitages de son cauchemar prenait maintenant sens - quelqu’un tentait de l’appeler depuis l'extérieur!

Sioned bondit sur ses pieds tout en gardant silence - après tout, il faisait tard -,  s’approchant pieds nus vers la fenêtre, tirant doucement ses fins rideaux… pour en observer l’extérieur.

Elle fut presque choquée de distinguer une silhouette tout juste là, sous sa fenêtre. Les longs cheveux, mais ce n’était définitivement pas une femme : les épaules larges, une fourrure sombre, une carrure qu’elle aurait reconnu n’importe où ; ce bougre n’était autre que Paco Tohopka! Et qui… s’apprêtait à lui jeter quelque chose d’autre.
Sioned  lâcha une petite interjection de surprise -reculant d’un pas- lorsqu’un autre petit caillou s'abattit comme en pleine figure, heureusement bloqué par la fenêtre fermée. CLIC. Cet homme serait sa fin!

L’intendante lui fit signe de main, comme pour lui signifier qu’elle le voyait, et qu’il pouvait arrêter de s’y prendre au Laurier - Vera aurait sa tête si elle voyait ses carreaux craqués!
S’enroulant dans un châle qu’elle trouva non loin, elle ouvrit finalement vers l'extérieur, sentant de suite ce froid s’abattre sur son visage. Mais qu’importait? Le voir à nouveau était bien trop plus important que tout cela, et avait ce don de lui empourprer les joues de joie.

“ Tu m’as fait peur! ” - protesta-t-elle tout de même, « criant » son chuchotement - assez pour qu’il écoute, et assez pour rester discrète vis-à-vis de tout les autres.  Mais ses lèvres ne pouvaient pas s’empêcher de s’étirer longuement à sa visite. “ Attends -- je descends. ”

Refermant derrière elle, Sioned n’eut le temps que de glisser ses pieds dans ses bottes, entourant ses fines épaules de sa meilleure fourrure, puis couvrant son châle par-dessus tout cela ;  elle se zieuta au miroir, ne peignant que la moitié de sa chevelure brune en vitesse, avant de descendre en douce, grelottant de froid et d'ébullition - son cauchemar déjà loin dans ses pensées.




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La longue route de Cairnary vers Starkhaven pouvait sentir, sur le sentier traversant les bois, les pas brusques d’un pirate. Celui-ci n’était pas soule, il lui avait fallu presque deux jours pour totalement décuver d’une soirée haute en couleur et en boisson en compagnie d’une amie de longue date. Son esprit était clair comme de l’eau de source, la beuverie et les jeux auxquelles il s’était adonné avec Ebba avaient fortifié un sentiment déjà fort présent en lui. Une sensation agréable dans son corps lorsqu’il pensait à elle, un étau chaud qui enserrait son coeur à la vue mentale de son visage angélique. Dès semaines avaient passé où Paco n’avait fait que l’observer de loin, ne faisant que croiser son regard, avant de disparaître au détour d’un croisement. Dès semaines qui séparaient cet instant où il avait pu goûter à ses lèvres, à sa proximité. On ne pouvait pas dire qu’il s’était donné les moyens de la revoir, car les occasions n’avaient pas manqué, mais le voleur s’était fait violence. Déjà impulsif par nature, contrôler ces envies étaient très importantes, ne serait-ce que pour se rassurer d’avoir un minimum de volonté. Il savait qu’une part de sensibilité en lui existait, dont il craignait qu’elle renaisse de ces cendres. Qu’elle se dévoile à nouveau dans sa vie, le rendant vulnérable.

Les bruissements des feuillages firent place au silence de la ville endormie. Quelques insomniaques erraient dans les rues, comme lui, qu’il croisait sans y porter aucune attention. La sienne était dirigée vers une toute autre cible, accaparant son âme, le faisant se sentir comme un vendeur ambulant qui sillonnerait les alentours de la tour d’ivoire, quémandant un peu d’attention. Paco était plongé dans ses pensées, tandis qu’il se dirigeait vers le Laurier Carmin. Sa marche de plus d’une heure prit fin alors qu’il se tenait debout, face à la façade, observant les fenêtres des étages. Le temps était passé si vite qu’il avait l’impression d’avoir quitté le quai il n’y a que dix minutes.

La nuit était avancée et Sioned devait sans doute être plongée dans un sommeil. Un sommeil peut-être sans rêve ou qui lui tourmentait, dans les deux cas Paco n’en avait que faire ; il était las de la distance imposée par le dur quotidien, il n’en pouvait plus de n’avoir pas le droit de s’accrocher à la source de lumière qu’elle représentait pour lui. L’établissement lui semblait maintenant interdit, le pirate ne voyait plus l’intérêt de s’y rendre si approcher l’intendante lui était proscrit. Bien sûr, un hors-la-loi tel que lui n’avait que faire du règlement. Maintes fois il s’était dit qu’il passerait les portes, faisant fi des bonnes grâces de la gérante ou du regard assassin de leur vigile, pour s’accaparer Sioned Meahger… mais un tel comportement n’apporterait que des ennuis à celle-ci, et cela lui importait bien plus que violer la loi.

— Ok princesse, c’est parti, marmonna-t-il en se baissant pour ramasser un premier caillou. Paco n’était pas sûr de la fenêtre qui donnait sur la chambre de l’intendante, mais quasiment certain qu’il s’agissait de celui qu’il visait. Les fois où il s’était attardé ici, à chercher la silhouette de la jeune femme qui apparaissait souvent de ce côté du bâtiment, le confortait dans son raisonnement chaotique.
Il la lança, pile en plein milieu, espérant que les dégâts n’allaient pas être visibles. Après une dizaine d’essai, le voleur s’impatienta. — Mais elle est pire qu’une marmotte !
Enfin, car Paco était aussi tête qu’une mule et que rien ne pouvait entraver son envie, un premier signe de la main apparut derrière la vitre. Il sourit, amusé, et lança encore un petit caillou juste pour se venger d’avoir attendu trop longtemps. Sioned ouvrait les battants, ne dévoilant aucune colère mais un sourire. L’audace de Paco lui plaisait, pour sûr !

Faisant les cent pas, le hors-la-loi se languissait de voir la porte s’ouvrir sur la brune. Elle débarqua dans un joli châle qui couvrait sa tenue de nuit, avec à ses pieds des bottes mises à toute vitesse. Le rire de Paco résonna dans la ruelle, avant que sa voix ne brise le silence. — C’est ce qui s’appelle avoir du style, ma belle.
Il s’avança de quelques pas, la regardant sans cacher le charme qu’elle arrivait à opérer sur lui. — C’est moi où, pour espérer te voir, il faut limite prendre un rendez-vous ? Ca m’semble plus facile de croiser le prince. Deux derniers pas finissaient de réduire la distance qui les séparait. Paco se tenait droit, sa main venant déjà quérir la joue froide de l’intendante. — Heureusement pour toi, j’suis un abruti qui court derrière la carotte, sans s’poser de questions existentielles… L’autre main longeant la courbe de sa hanche, remontant vers son flanc avant de couvrir le dos grelottant de Sioned. Son visage s’approcha de la chevelure à moitié négligée de la veuve, dont il huma l’odeur, s’imprégnant à nouveau d’elle, comblant le manque qu’elle lui infligeait sans pitié, chaque jour qui passait. — J'espère pas t'avoir réveillé d'un rêve agréable. J'aurai du mal à m'en excuser, j'avais envie d'te revoir seul à seul, chuchota-t-il, ses lèvres à quelques millimètres de l'oreille de la jeune femme.



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La journée est moche, il a pas mal plu ce matin, les rues sont boueuses; mais l’intendante, cheveux déjà mouillés, a rabattu sa cape pour mieux les tenir hors de sa face.
Ce n’est pas les pommes plein les mains qui la déconcentrent, face à l'étalage du marchand. Sioned essaye tant bien que mal de les ranger dans son sac de lin, mais c’est à regarder Paco qu’elle s’embrouille, s’attarde. Elle l’a repéré non loin, alors qu’il a lâché un râlement qu’elle lui reconnaît. Des marchandises, qu’il transporte avec maîtrise, les avant bras crispés autour de caisses de bois. Non loin de lui, un autre individu l’accompagne, puis un autre - mais ce n’est pas eux qu’elle détaille. Son cœur s’affole doucement, car il l’a vue elle aussi. Leurs regards se croisent, un moment hors du temps, hors du monde. Malheureusement, il disparaît au détour d’une ruelle, et elle n’a presque pas le temps de lui offrir un sourire.
“Serah- 8 pièces d’argent... Serah?” Ah? Ah. Oui… payer pour les pommes. “ B-bien sûr. Un moment. ”  Elle cherche un moment, tapotant ses hanches pour retrouver sa monnaie. Mais tout ce qu’elle remarque, c’est cette petite bourse; un sourire songeur se dessine sur ses lèvres, alors qu’elle remémore la matinée de la valse du maraudeur.  


L’angoisse qu’avait apporté le cauchemar et le regard perçant de Callum s’était bien envolée avec l’adrénaline de cette visite, et ce ne fut qu’auprès de lui que cette légère culpabilité se fit ressentir à nouveau. Si les dernières semaines avaient été mêlées de plusieurs sentiments, l’un d’eux n’avait pas manqué d’être ce sentiment auto-accusation. Déshonorerait-elle la mémoire de Callum avec ces escapades?

Heureusement, elle était bien trop fatiguée pour trop s’attarder sur cela. Lorsqu’elle se présenta face à lui, Sioned ne put s’empêcher de sourire. Elle présentait le visage de quelqu’un qui venait tout juste de se réveiller, quelques rides causées par les lins de son lit encore sur l’une de ses joues.  

« C’est ce qui s’appelle avoir du style, ma belle. »

«Ma» belle. L’intendante lâcha un petit rire rauque, regardant ses bottes mises à la vitesse. Qu’importait, au moins, elle ne congelait pas ses pieds dans cette boue et cette neige. Amusée qu’il l’ait remarqué, elle releva un regard vers lui. Son regard changeait tellement lorsqu’il le posait sur elle, son corps semblait en sentir le magnétisme.
Où étaient ces jours, où elle avait grincé des dents à la vue de ce pirate?    Bien lointains, bien envolés....

« C’est moi où, pour espérer te voir, il faut limite prendre un rendez-vous ? Ca m’semble plus facile de croiser le prince. »

“ Je doute que le prince descende de son château pour venir te voir. À moins que tu lui casses ses fenêtres à lui… ”  elle serrait son châle contre son cœur, alors que le pirate réduisait leur distance. Une distance qu’elle avait rêvé de voir s’envoler, il n’y a même pas si longtemps que cela. Le croiser au marché était une surprise agréable chaque fois, mais  aussi amère; car le quotidien ne pardonnait pas. L’Enclin avait rendu les choses encore plus compliquées, et il faut dire que leurs styles de vie n’avait vraiment rien en commun. Rien ne leur proportionnait un moment pour se parler, se côtoyer.

La sensation de son bras dans son dos était un peu inédite - plus réelle qu’elle n’avait anticipé, car ses vêtements de nuit étaient bien plus fins que ses robes habituelles, à travers desquelles elle avait pu ressentir ses mains auparavant. Et puis, quelque chose avait changé chez lui. Mais elle ne pouvait pas encore mettre le doigt sur ce que c’était.

« J'espère pas t'avoir réveillé d'un rêve agréable. J'aurai du mal à m'en excuser, j'avais envie d'te revoir seul à seul.  »

L’intendante souffla du nez, une de ses mains venant se placer sur celle qu’il tenait non loin de sa joue - la tâtonnant et la serrant de ses petits doigts - comme si elle voulait partager le peu de chaleur qu’elle apportait de son château.
Pas besoin de mots pour lui dire qu'il en était de même pour elle.

Puis… Son rêve? Il avait été loin d’être agréable, mais elle parvint à éloigner cette sensation mordante au ventre. “ Tu m’as réveillée pile au bon moment. ” informa-t-elle avec douceur, sans mensonge.
Depuis leur  dernier réel échange, Sioned s’était demandée s’il allait bien. S’il avait froid, s’il avait chaud dans les bras de quelqu’un. S’il sillonnait les eaux pour aller pêcher, ou s’il marchait quelque part entre Starkhaven et Cairnayr ; s’il repensait aussi à ce moment, ou s’il décuvait quelque part, l’oubliant.

“ Et toi? Tu n’as pas dormi encore? Sioned marqua une pause.
L’observant, Paco ne semblait plus tellement souffrir avec le froid - il était mieux vêtu, plus préparé contre la démangeaison de l’hiver, ses cheveux aussi semblaient plus rangés qu’à la normale. Mais l’habitude “d’aider son prochain” était trop forte, et cela ne promettait pas de changer, surtout pas avec Paco. De sous son châle, fourrures et autres, elle avait calé sous son coude une petite serviette de lin qui enroulait quelque chose. Elle la lui tendit avec maladresse, ” Tiens, je t’ai apporté des petits pains d’épices en passant par la cuisine. Je les ai fait hier, en fin de journée, ils ne sont plus chauds… enfin- oui, bien sûr qu’ils ne sont plus chauds... ”  Sioned balbutia, sa tête peut-être embrumée par l’heure et la fatigue? - et rit de sa propre gaucherie.
Se rendant compte qu’il était bizarre de rester à la porte du Laurier Carmin, Sioned ajouta encore, à voix particulièrement basse, regardant vers l'une des allées qui longeait l'établissement et où ils pourraient marcher:    ” Peut-être qu’on ne devrait pas discuter ici, elles doivent dormir... ”





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Un sourire recouvrit le visage du pirate déchu, tandis qu’il observait la perle entre ses doigts qui riait. Un son sonnant comme une douce mélodie qu’une mère aimante lui fredonnait certainement lorsqu’il était petit, mais dont il ne se souvenait plus aujourd’hui. Quelque chose dont on avait plus écho en mémoire pouvait-il à ce point nous manquer ? Pour Paco c’était le cas, et Sioned arrivait rien que par sa présence, à combler l’immense vide en lui. Elle lui répondit, taquine et réceptive aux remarques bien idiotes du hors-la-loi. L’intendante ne retenait d’ailleurs plus ces gestes doux, comme sa main venant caresser celle de l’homme en quête d’un but encore flou.

Ce temps passé, éloignés l’un de l’autre, n’avait donc pas creusé de fossé entre eux. Car c’était une crainte que Paco avait eu dans un coin sombre de son esprit, là où toutes les éventualités bien merdiques n’arrivaient qu’à lui, alors il se préparait toujours au pire. Juste pour pas être pris au dépourvu et réagir avec l’impulsivité qui le caractérisait. De quel bois les journées de la jeune femme avaient-elles été rythmées, durant ce temps ? Il avait envie de savoir, il avait envie de la questionner sur tout ce qui avait pu se passer entre les murs du Laurier Carmin, là où elle se terrait comme une fauve. Ne passant plus le pas de l’établissement, l’ignorance le tuait ; il détestait savoir que bien des choses lui échappaient et à la fois, il se refusait à vouloir contrôler Sioned, à exiger des réponses satisfaisantes à ces stupides questions par simple jalousie. Ce sentiment était néfaste, toxique, pas d’ça entre eux.

— J’ai dormi quelques heures, lâcha-t-il en s’demandant s’il était nécessaire qu’elle sache la nuit de beuverie qu’il avait passé il y a peu avec Ebba. Mais quelques heures, c’est largement suffisant. Cette certitude allait de pair avec le teint halé qu’il arborait, loin d’être aussi terne que de coutume. Vivant dans de meilleures conditions qu’auparavant, il était sûr que sa nouvelle qualité de vie se remarque sur les traits moins tirés de son visage, sur la racine soyeuse de ses cheveux noirs, sur l’odeur agréable qu’il dégageait. Paco la vit qui lui tendait des victuailles appétissantes. Il aurait bien aimé en humer le parfum alors que Sioned les sortait tout droit du feu de bois, mais ces petites choses du quotidien semblaient leur être interdit. Pourrait-il un jour avoir la chance la voir mijoter un plat avec un air sérieux, alors qu’il viendrait se coller doucement derrière elle, dans l’intention ferme de laisser ses mains malhonnêtes profiter des courbes serpentines de leur hôte ? Pour l’heure, le voleur s’enquit du petit paquet et vint déposer un chaste baiser sur le front de la jeune femme. Il ne cesserait jamais de trouver sa maladresse attachante, et espérait que celle-ci ne disparaîtrait pas lorsqu’ils se connaîtraient mieux et que plus aucune gêne ne s’immiscerait entre eux. Ca s’rait trop dommage !

— Peut-être qu’on ne devrait pas discuter ici, elles doivent dormir…

Le pirate acquiesça et détacha ses bras de la brune. Il la suivit qui marchait vers une allée qui longeait le Laurier, sa main frôlant l’extrémité du châle que Sioned portait sur ses épaules. La voir sous ce nouveau jour était plaisant, tant pour les yeux que pour l’âme. C’était maintenant qu’il l’avait à ses côtés que Paco se rendait compte combien il s’était forcé à écraser les sentiments naissants de son coeur. Celui-ci se trouvait être fébrile, nerveux et brûlant. — C’est parce que tu ne veux pas être vue avec moi, que tu préfères t’éloigner ? Un demi sourire accompagna cette question qui pourtant cachait une réelle inquiétude, que Paco masqua derrière le ton de l’humour. — J’comprendrais, tu sais. Et j’accepterai, termina-t-il avant même qu’elle ne puisse répondre, comme s’il avait peur de ce qu’elle dirait. Il avait trop perdu dans la vie, alors il n’serait pas difficile. S’il devait voir la princesse uniquement lorsque le soleil se couchait, sous la protection nocturne d’une nuit noire, alors il le ferait. Le bandit fourra sa main dans sa large poche et attrapa un pain d’épice, dans lequel il croqua goulûment. Forcément, c’était délicieux. Et c’qui était connu c’était que les bonnes cuisinières avaient un caractère bien trempé, voilà qui collait parfaitement à l’image de Sioned. — Pour info… commença l’homme, la bouche pleine. Il finit d’avaler le morceau qui entravait sa gorge avant de continuer, tu m’verras moins à la poissonnerie. J’ai… Il tourna sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Elle n’avait pas à savoir quoique ce soit de son appartenance au Carta, c’était trop dangereux, en plus d’le mettre le cul entre deux chaises. trouvé d’autres p’tits boulots qui payent mieux.

Ce jour-là au marché, les bacs de provisions portés par Paco pesait bien plus lourd que d’habitude. La paume de ses mains en avait pâti autant que le dos du pirate, qui bénissait intérieurement la fraîcheur de la météo qui temporisait avec la chaleur éprouvée par l’effort physique. Le besoin d’une pause mentale se faisait pressante et le hors-la-loi s’éloigna du radar de l’employeur. Derrière un grand chariot pour rester cacher, il s’assit sur le rebord d’une façade et se laissa emporter par la gravité en s’étalant littéralement contre celle-ci. Fermant un instant les yeux, il inspirait profondément avant de sentir le bond furieux de son coeur. Paco venait d’entendre une voix familière et il se pencha vers les grandes roues du chariot pour vérifier si son esprit ne lui jouait pas de tour… Mais non, Sioned était là, accompagnée d’une fille du Laurier.

La voir en chair et en os, après des semaines, ravivait cette flamme unique qu’elle seule avait été capable d’allumer. Paco ne perdrait pas une seule seconde, il irait la voir tout de suite. Il allait agripper son bras et elle se retournerait vivement. D’abord elle aurait peut-être peur, mais lorsqu’elle verrait que ce n’était que lui, son regard s’adoucirait instantanément. Du moins, c’était ce qu’il espérait. Se levant vivement, dans la ferme intention de satisfaire ce besoin, il s’approcha derrière sa silhouette par grandes enjambées. Alors que le pirate tendait sa main vers elle, quelque chose retint son geste et l’empêcha de continuer. Sur le moment, il n’aurait su dire ce que cela pouvait être et à défaut de le comprendre, rebroussa chemin sans jamais avoir pu croiser les yeux de l’intendante.


Un banc se dessinait au bout de l’allée, niché sous un arbre qui avait perdu toutes ses feuilles. L’hiver ne l’avait pas épargné non plus. Paco s’assit le premier et avant que la jeune femme ne prenne place à ses côtés, il l’attrapa doucement par la taille, l’invitant à se blottir contre lui. Le pirate n’irait pas par quatre chemins, c’était pas dans ses habitudes de tourner autour du pot. Assise sur les cuisses solides du voleur, celui-ci lui adressa un sourire amusé par la tête qu’elle tirait. — Avant de t’offusquer, rit-il, sache que l’banc est gelé et que je n'sens déjà plus l’arrière-train. Tu devrais même me remercier de te servir de siège. Voilà qui s’appelait, l’art de tourner à son avantage n’importe quelle situation !




@Sioned Meahger <3
Sioned Meahger
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Sa peau encore palpitante où le grand pirate lui avait déposé au front, Sioned fut la première à marcher vers l’allée qu’elle avait désignée. Malgré la froideur des rues enneigées  elle aurait pu jurer qu’elle n’avait plus du tout besoin de son châle, tellement son cœur s’embrasait de cette adrénaline toute nouvelle.  
” C’est parce que tu ne veux pas être vue avec moi, que tu préfères t’éloigner ?”
L’intendante halta quelque peu, retournant son visage surpris vers le filou. Elle n’avait pas encore formulé de réponse lorsqu’il coupa le train de ses pensées, lui disant qu’il comprendrai, et accepterai même.
Ce n’était pas tellement “être vue avec lui” qui l’avait poussée à dire ces mots… L’avait-elle blessé? Sioned n’y songeait qu’à présent, pressant ses lèvres. La nuit était sacrée au Laurier Carmin, pour diverses raisons. La douce matinée l’était peut-être encore plus, car c’était le moment de repos sûr pour tout.es ses résidents.
Bien sûr qu’en plein jour, au Laurier Carmin, elle aurait catégoriquement évité de lui offrir le  même discours, les mêmes gestes, le même sourire… Elle l’aurait guidé vers une chambre, l’aurait traité comme tout autre client fidèle de l’établissement, aurait accepté et gardé ses piecettes.
Sauf qu’il n’y était plus jamais retourné. L’idée, quoique positive, lui faisait un peu mal au cœur, et divisait ses souhaits. Sioned aurait bien aimé le voir plus souvent. Comme ces mois où il semblait s’y rendre au moins une fois par semaine, exaspérant sa patience, en lui jetant à chaque fois des discours très déplacés... Malgré tout cela derrière eux, elle n’avait pas spécialement hâte d’écouter Maylin et Liley à travers les murs.  
Était-elle donc condamnée à le voir qu’au marché ou à Cairnayr?

”Tu m’verras moins à la poissonnerie. J’ai… trouvé d’autres p’tits boulots qui payent mieux.”

C’était comme s’il lisait ses idées. Son expression fut d’abord d’une immense tristesse. Correction, allaient-ils donc plus jamais se croiser? La jeune intendante serrait son châle contre sa poitrine, ses ongles se plantant dans la paume de sa main.
Elle remit en ordre ses pensées, marchant à côté de lui, reconnaissant maintenant ce qu’elle avait détecté de nouveau chez lui; ses cheveux moins durcis, l’odeur de savon, sa carrure un peu plus imposante. Doucement, elle pesa chaque mot qu’il venait de lui dire, l’écoutant déguster aussi de son petit pain d’épices.
Quelle idiote, au moins, il n’aurait plus froid, et c’était bien cela qui comptait.Combien de fois ne s’était-elle pas posée la question? ‘Va-t-il bien? Est-il au chaud?’ Sioned s’en voulait d’être triste.

” Ah! ” - fit-elle en mine de surprise. Quelques secondes, et l’intendante leva les yeux timides vers le côté. Sans penser, elle lâcha, ” Tu seras vers quel quartier alors? ”
Sioned aurait rougi, si cela aurait fait différence sur son visage déjà empourpré. S’ils ne se voyaient plus au marché, ils perdraient peut-être contact. Malgré la bonne surprise, l’intendante n’était pas sûre de la longévité de ces visites. Ralentissant quelques pas, elle compléta encore avec douceur sincère, ” E-en tout cas, tu as l'air plus reposé, c’est déjà très bien!”

Non loin, un banc, sous un arbre. Comme d’un entendement commun, les deux s’y dirigèrent instinctivement. Ils pourraient au moins parler tranquillement, sans se soucier de rien du tout. Alors qu’elle s’apprêtait à balayer d’une main la neige qui couvrait le banc, Paco la saisit par la taille, l’asseyant sur ses cuisses. Le geste inattendu l’avait rendue raide et elle avait poussé un tout petit son de surprise, avant de le foudroyer du regard. Mais elle ne pouvait pas jouer le rôle d’offusquée bien longtemps à ses paroles, cachant son éclat de rire derrière son châle.

” Peut-être car messer n’a pas remarqué que ce banc était couvert de gèle ! ” taquina-t-elle en le regardant en biais, essayant de trouver sa place sur le grand brun, à moitié gênée de se retrouver si intimement collée à lui alors qu’elle n’était même pas en vêtements d’extérieur. Elle secoua comiquement son châle contre le visage du pirate, comme pour lui signifier que son choix n’était pas sans conséquences. On ne s’y prenait pas à Sioned sans représailles! ” Tu es incorrigible!  ”

Malgré la pointe de préoccupation qui assaillait son esprit -à l’idée de le voir encore moins souvent-, Sioned se retrouva perdue de rire en ce tout petit moment de taquinerie, qu’elle cachait sous son écharpe.
Puis le moment de vraie gêne s’installa et Sioned s’ajusta de manière à ne pas trop lui couper la circulation, maladroitement se calant contre lui et prenant appui sur l’une de ses épaules.  Ses gestes étaient encore réticents, comme si au moindre geste affectueux, il pouvait disparaître.
Et puis, il était tellement près d’elle, si solide sous sa petite carrure de femme, qu’elle se demandait s’il pouvait sentir l’énorme chaleur qu’elle émanait de tout son long. Tentant de dissimuler son gêne physique (après tout, aucun homme ne l’avait eue si près que cela auparavant, autre que Callum), Sioned revint sur sa première question d’il y a peu. Une de ses petites mains serra l’épaule de Paco, alors que son bras plié y prenait appui.

 ” Et puis… je… quand j’ai dit ça, c’est que je ne voulais pas les réveiller. ” une petite pause, sa voix devenant de plus en plus sérieuse. ” Quelques unes des courtisanes nous ont remarqué déjà… Ahhh si tu savais, - elles ne cessent pas de- enfin, bref.  ”  Des filles de joie qui commentaient l’amourette de leur intendante? Est-ce qu’elle s’était attendue à autre chose? Elle croqua sa lèvre inférieure, ne voulant pas ramener le nom de Liley ou de Maylin en ce moment si intime. Sa préoccupation était tout autre.   ” Mais j’avoue que… je ne sais pas quelle serait la réaction de Vera. ”

Après tout, cela  venait directement perturber son image professionnelle. Que dirait la maquasse de son intendante, qui se retrouve à bisouter un de ses clients? Elle baissa son regard du sien, songeant à sa patronne.






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L’intendante se montrait bien curieuse en demandant dans quel quartier il se trouverait, et ce n’était pas l’envie qui manquait à Paco de lui répondre sérieusement. Hélas, il était hors de question de lui dévoiler quoique ce soit sur la route criminelle empruntée par le voleur. Oh, il savait que Sioned n’était pas stupide et qu’elle se doutait que tout n’était pas blanc ou noir autour du hors-la-loi, mais il ne servait à rien de confirmer ses soupçons. — J’serai un peu partout, répondit le pirate en affichant un faible sourire en coin. Et si tu me dis que tu veux continuer à me voir, j’viendrais à toi le plus souvent possible. Voilà, c’était bref et peu implicite, mais il ne pouvait pas faire mieux pour l’instant. Il avait en même temps réussi à garder secret ses activités de filou, et à la fois il avait réussi à sous-entendre qu’il espérait la revoir. Pour le meilleur et pour le pire, l’attirance que l’intendante lui renvoyait ne faisait que grandir au fil du temps, et faire machine arrière depuis le baiser échangé était impossible. Paco avait goûté à la douceur de ses lèvres, à la tendresse de ses gestes et dès la seconde d’après il se savait perdu. Il savait qu’il en voudrait toujours plus.

Tandis que leurs corps avaient pris place sur ce banc, au milieu d’une ruelle silencieuse qui était seul témoin de la gêne entourant la jeune femme, Paco se surprenait à apprécier ces petits moments banals passés avec elle. Il  y avait quelques mois de ça, cela aurait été impensable de chercher à courtiser autant une femme. Payer était plus facile, mais ce qu’il en recevait était bien différent aussi, et loin d’être comparable à ce que Sioned Meagher arrivait à lui donner sans même s’en rendre compte… Ou peut-être que oui, elle en était consciente, mais alors qu'attendait-elle de lui concrètement ? Elle avait vécu un mariage et un premier amour, elle n'était pas du même monde que lui, que pouvait-elle attendre de pareille relation ? Paco avait tout à y gagner, l'inverse laissait à désirer.

Alors qu’elle cacha son rire sous l’écharpe autour de ses épaules, le marin vint tirer doucement dessus pour voir cette bouche qui parvenait à produire ce son cristallin. Il inspira longuement en perdant ses yeux sur elle, sur la forme des commissures de ses lèvres, sur les fossettes qui finissaient pas s’évanouir sur ses joues. L’intendance le sortit de ces agréables songes en répondant à la première question du pirate, qui le tiraillait plus que de raison. Elle mit fin au suspens en avouant que leur danse n’était pas passée inaperçue aux yeux des filles de joie et qu’elle ignorait la façon dont Vera prendrait les choses. Cet angle-là de la situation ne lui avait que très peu embrumé l’esprit, à Paco, parce qu’il ne se mettait que rarement à la place d’une personne et que celle de la patronne de Sioned lui importait peu. Néanmoins, celle de l’intendante ne le laissait pas indifférent et c’était bien pour cela qu’il avait réagi aux éventualités.

— La réaction de Vera, hein ? répéta-t-il dans un murmure presque las. —Que pourrait-elle te faire que tu crains autant ? Dans son monde, il n’avait que faire des on-dit, des rumeurs, mais ce n’était pas le cas de Sioned qui se devait d’avoir une image quasi exemplaire, cette même image représentant l’établissement de sa patronne. Au cas où tu n’l’aurais pas remarqué, mes visites au Laurier se font rares… commençait Paco, ne cherchant pas à embellir ou choisir avec précision ses mots. C’est juste pour toi, qu’je n’viens plus, parce que les apparences, parce que la place que tu y tiens, parce que faudrait pas qu’on te pointe du doigt à fréquenter le bas-peuple.
Le pirate tournait vers elle un regard rieur, haussant plusieurs fois les sourcils, avec une espièglerie évidente. Une de ses mains venait glisser lentement sur la hanche de la brune, dans un geste inconscient et si naturel à ses yeux. Il pressait son étreinte alors qu’il parlait, sans se rendre compte que la distance entre eux serait bientôt inexistante tant l’odeur du parfum lui embrumait l’esprit, tant sa peau satinée égayait sa vue, au même titre que les courbes sous ce fin tissu qu’elle tentait vainement de cacher. — J’ai toujours vécu caché et si c’est l’prix à payer pour pouvoir te voir, ça m’va. Ça m’va d’avoir le droit de t’embrasser qu’au détour d’une ruelle, de te frôler la main dans l’ombre d’un bosquet, de ne faire que t’observer alors que j’te croise en ville et avoir l'audace d'oser toucher du bout des doigts la cape qui t'enveloppe.

Ces mensonges n’étaient dits que pour rassurer Sioned, dans le seul but qu’elle ne prenne pas la fuite s’il venait à compliquer sa situation en exigeant quelque chose de sérieux. Paco se disait qu’elle pourrait tout à fait mettre un terme à leur petit jeu romantique qui prenait une ampleur conséquente avec le temps, pour éviter de risquer quoique ce soit. Alors il préférait ouvertement lui mentir que d’envisager le retour à sa vie “avant elle”, où il reprendrait à coup sûr sa chute là où il l’avait laissée.

Le voleur vint à nouveau humer les cheveux de la belle contre lui, épousant de ses lèvres la courbe de son cou. Il y chercha le besoin de réconfort qu’elle arrivait à lui donner sans mal, déposant de chastes baisers qui finissaient pour certain par un élan d’audace, par le début d’une légère morsure qu’il se refusait à mener à terme dans le seul but de jouer avec le désir de l’intendante. Un petit jeu dont le pirate connaissait les règles par coeur, mais comme tout bon tricheur il se frayait un passage par des raccourcis. Il ne tenait qu’à Sioned de s’en rendre compte, de cette main contre sa hanche lui quémandant davantage, de ce souffle chaud qui traduisait une ardente envie, à peine voilée.




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” Que pourrait-elle te faire que tu crains autant ? ”

C'était là une question très pertinente que lui posait Paco, et malgré la chaleur, elle frissonna légèrement à cette phrase.  Par où commencer?
Vera avait toujours été une patronne intimidante, sur laquelle peu de gens pouvaient se vanter de connaître son passé.On disait d’elle qu’elle n’était pas de Starkhaven, mais qu’elle connaissait mieux la ville que bien de gardes. Qu’elle n’avait presque peur de rien, et qu’elle disparaissait de temps à autre, créateur sait pour quoi faire! La veuve Meahger l’avait toujours respectée, lui avait tendu à son tour sa bienveillance, son assiduité, sa loyauté. Par peur? Par admiration?  Sioned n’était plus sûre.

Néanmoins, Vera avait, dès le tout début, reconnu l’ambition de la frêle femme qu’elle avait étée; son envie de plaire et de bien faire, l’instinct de survie qui bouillonait en elle malgré tout ce qu’elle avait pu vivre. La mère-maquerelle aurait très bien pu lui refuser un poste, passer à son entretien suivant sans mettre battre des cils, à la vue immédiate du piètre état de Sioned, à cette époque. Qui aurait voulu d’une veuve, au sein d’un établissement qui servait à faire oublier tous les malheurs humains? Certes, Sio avait commencé par domestique, mais même.
La maquasse devait avoir vu cette volonté de fer de Sioned ; elle avait cru en elle, et ça, la brune ne trouvait pas de cœur à médire. Elle se mordait un peu la lèvre inférieure, réfléchissant à ce qu’elle craignait véritablement.

” C’est juste pour toi, qu’je n’viens plus, parce que les apparences, parce que la place que tu y tiens, parce que faudrait pas qu’on te pointe du doigt à fréquenter le bas-peuple. ”

Malgré l’expression espiègle du pirate, le visage de Sioned était devenu plus sérieux; mais doux, toujours doux. Elle leva sa main libre, la déposant sur la mâchoire angulaire de cet homme; cet homme qui était venu chambouler toute sa vie, comme une vague qu’elle n’avait pas du tout vue venir. Attendrie, elle ne parvenait tout de même pas encore à se sentir soulagée par ces mots. Sous son pouce, elle sentit la rugosité de ses pores, la dureté des poils qu’elle devinait un peu, malgré son rasage qu’elle pressentait tout récent. Comme deux aimants, leurs visages s'étaient rapprochés petit à petit, et l’étreinte autour de ses hanches s’était intensifiée confortablement.

” C’est bien ça le problème, Paco… ”  lamenta-t-elle, déchirée par la constatation qu’elle allait faire. ” C’est que tu fréquentes moins.. Et au fond elle peut croire que tu trouves ça ailleurs… ”

Éprise par le moment, Sioned se sentit à ne plus tellement trembloter contre lui, plus détendue sur le pirate. Quand avait été la dernière fois, qu’elle s’était sentie ainsi en sécurité?
Paco, lui, continua, dans le but de calmer, quelque part, le petit cœur emballé de l'intendante. 

” J’ai toujours vécu caché et si c’est l’prix à payer pour pouvoir te voir, ça m’va. Ça m’va d’avoir le droit de t’embrasser qu’au détour d’une ruelle, de te frôler la main dans l’ombre d’un bosquet, de ne faire que t’observer alors que j’te croise en ville et avoir l'audace d'oser toucher du bout des doigts la cape qui t'enveloppe. ”
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C’était surtout son ton de voix qui parvenait à la bercer… Les mensonges, eux, ils étaient quand même beaux, car ils étaient poignants. Ils témoignaient de l’envie du pirate à ne rien venir gâcher ce moment, et ceux à venir.  Sioned ne pouvait pas lui en vouloir. Elle pourrait oser dire le comprendre… Car c’était drôlement plus facile de faire semblant que tout irait bien, s’ils continuaient ainsi, à ne se voir qu’aux creux vides de leur vie. Elle avait bien envie de tout cela, oui.

Jet de dés: volonté 6/13 = réussite

Mais elle ne voulait pas vivre en mensonge.  Pas avec lui.  
Une pointe de culpabilité pointa le bout du nez, surtout lorsqu’il vint souffler au cou, y faisant rouler ses lèvres et son souffle. Sioned pressentait le sous entendu de tout ces messages physiques, malgré ne plus jamais avoir osé faire parler ce côté de soi. Trop refoulés, trop lointains.

” Paco… ” Sioned souffla, doucement le rappelant à l’ordre, plaçant ses mains de part de d’autre de sa tête, forçant son visage à ne pas se reperdre sur la courbe de son épaule. Soufflant du nez, elle l’observa de ses deux billes brillantes, constatant son air presque étourdi. Il avait l’air bête parfois, Paco. Mais elle l’aimait tellement comme ça. ” Paco, ça ne me suffit pas, ça. Pas à moi. Et ça ne devrait pas te suffire à toi non plus. ” Son pouce glissa à nouveau sur sa joue en cicatrice, espérant qu’il comprenne.
 
Toute sa vie, elle avait eu cette légère impression de vivre une réalité éloignée de celle des autres. Son mari n’avait qu’à peine été là; les enfants qu’elle devait avoir eus? N’existaient pas.  
C’était à ça qu’elle songeait, alors que la pulpe de ses doigts se plaisait à sentir timidement les rebords de son visage; là où ses cheveux naissaient, derrière son oreille - et puis ici, et ici, et encore là… l’intendante se plaisait à l’idée de pouvoir mieux le connaître sous ses airs de voleur insaisissable. De lui raconter ses après-midis avec ses neveux, Talen et Shira ; de pouvoir partager ses petits pains avec lui… était-ce si difficile à comprendre? Était-ce si difficile à atteindre? Peu importait. Il était là, devant elle, pas vrai? Il fallait juste... trouver un moyen.
Sans trop savoir d’où venait cet élan de courage, Sioned ferma les yeux et l’embrassa.





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Et pourtant, on l’avait bien prévenu que les femmes, c’étaient compliqué. Les premières années sur le bateau de ses sauveurs aux longues barbes, la messe avait été dite maintes fois. “Prends-les comme bon te semble mais ne t’y attache pas, elles causeraient ta perte” qu’ils disait en riant à gorge déployée, et le gamin de l’époque qu’était Paco se refusait à croire que l’amour était un mensonge et qu’il s’agissait plus d’une faille que d’une force. Bien sûr, avec les années à entendre toujours la même chose, le conseil du vieux pirate avait fait écho dans l’esprit de Paco. Aujourd’hui, à la présence de Sioned contre lui, c’était les vraies valeurs inculquées par ses parents qui faisaient surface. Ca l’déstabilisait complètement et il se retrouvait comme un enfant paumé une nouvelle fois au milieu de l’océan, mais il suffisait que ses yeux rencontrent les prunelles tendres de cette femme pour que son coeur cesse de s’affoler par la crainte d’être abandonné ou perdu. C’était pour ça, que Paco était certain de ressentir pour cette femme bien plus qu'une attirance physique. Celle-ci était certes à son comble, face à des courbes aussi brûlantes que les siennes, mais le voleur sentait davantage en lui. Elle avait ce pouvoir sur lui, un pouvoir qui avait été craint par les pirates d’antan et qui l’avait mis en garde. Mais bon sang, non, c’était agréable de se laisser ensorceler. Il venait d’enfouir son visage dans le creux de cette épaule paraissant frêle mais qui pouvait porter beaucoup. Les mains fines de l’intendante venaient lui caresser la mâchoire, Paco se laissant volontiers malmener, si l’on puisse dire.

— Paco… L’interpellé l’observe silencieusement, sans mot dire, les yeux embués d'un voile de désir qu’il ne saurait plus cacher à présent. Il la dévorait des yeux et c’en était fini de toute la réserve qu’il pouvait y avoir dans ses gestes. A présent sous ses paumes, ses caresses s’accentuèrent, révélant toujours la passion qu’il avait eu à la pourchasser ces derniers temps. — Paco, ça ne me suffit pas, ça. Pas à moi. Et ça ne devrait pas te suffire à toi non plus. A l’entente de ses paroles, le marin déglutit légèrement, conscient qu’il venait de s’faire griller en train de mentir ouvertement. La perception dont était dotée cette femme relevait donc de l’occulte, assurément ! Mais pour toute réponse, il se permit un sourire qui dévoila de saillantes petites canines avant de hocher la tête, acquiesçant silencieusement. Lui non plus, n’avait pas envie de maîtriser ses envies pour ne pas heurter une Vera incompréhensive ou trop égoïste. Le pirate n’en parlerait pas à l’intendante, pour éviter toute anxiété inutile, mais il était certain qu’une conversation s’imposerait avec sa patronne. D’une façon ou d’une autre, les choses devaient être mises au clair avec la gérante du Laurier Carmin.

C’était alors que l’air de Sioned changea du tout au tout, comme si elle combattait intérieurement avec elle-même, pour une quelconque raison. Mais Paco s’en fichait pas mal du pourquoi, car les lèvres de Sioned se scellaient aux siennes. Elles n’étaient plus ce souvenir dont il devait se remémorer pour un peu de chaleur, à présent cette sensation de bien-être était bien réelle et se propageait dans tout son être. Ses paupières le plongèrent dans l’obscurité totale, où il se perdit dans le moment présent. Quelques secondes de répit furent donnés à la veuve avant qu’à nouveau, sa bouche se colla à elle, irradiant son échine d’une agréable sensation. L’une de ses mains s’aventuraient alors vers l’intérieur du châle, contre la taille, tandis que l’autre se frayait un chemin dans la longue chevelure. Voilà que se déroulait une torture aussi cruelle qu’exquise, alors que le froid qui rongeait jusqu’à présent leur peau, ne pouvait à présent plus rien tant elle bouillonnait l’une contre l’autre. L’intendante resterait-elle autant inaccessible ? Était-ce raisonnable de perdurer leur corps insatisfait sur ce chemin vide, tentant le diable à chaque instant de venir briser leur rare moment ?

— J’pourrais t’embrasser toute la nuit, Sio, souffla-t-il entre deux baisers. Sur ce banc gelé, Paco se cala plus confortablement et saisit la jeune femme dans son élan. Toujours assise en biais sur les jambes robustes du marin, celui-ci laissa courir ses doigts vers sa chute de rein, sans jamais lâcher l’élue de ses pupilles. Il la regardait avec un désir certain, mais une pincée de provocation, en référence à la première fois où il lui avait mis la main aux fesses. Amusé et à moitié moqueur, il articula doucement, l’air espiègle : — Ta main va encore s'abattre sur ma joue si je… Sa paume continua sa lente descente, continue… ? Taquin, Paco haussa un sourcil, se demandant s'il prendrait à nouveau le risque. Hé bien oui, l'aventure, l'adrénaline et la dangerosité de la vie étaient ses moteurs à lui !


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Cela faisait si longtemps que Sioned avait trouvé un semblant de sécurité, si proche de quelqu’un d’autre, qu’elle se plaisait à se concentrer sur chaque millimètre de contact avec la peau rude du pirate.

” J’pourrais t’embrasser toute la nuit, Sio. ”

Soufflant du nez, et se rappelant qu’elle s’était promise de ne pas donner de place à sa culpabilité, l’intendante esquissa un sourire. Celui-ci s’effaça peu à peu lorsque les câlins du hors-la-loi devinrent plus osées, donnant place à une expression de languissement.

La proximité de son corps à celui de Paco lui donnait des vertiges, surtout maintenant que sa main retrouvait un recoin plus sensible que les précédents; ou lorsqu’elle osa lier son regard au sien, quatres pupilles pétillantes entrant en collision. Le voile de désir qu’elle y devinait n’était que trop fin, et elle n’était pas sûre de pouvoir résister longtemps à cet appel viscéral.
Créateur me garde, songeait-elle par réflexe. Alors elle baissa son regard, juste un peu.
La pensée qu’elle s’était prohibée revint à grand galop.  

” Ce n’est pas correct… ” réprimanda-t-elle de sa voix douce, à peine audible tellement elle se sentait inondée de vergogne. Parlait-elle à Paco ou à soi-même?
Au fond, elle avait tout aussi envie de voir jusqu’où le pirate irait, mais elle devait songer à son honneur. Elle pouvait travailler dans un bordel, certes, mais elle aimait bien songer qu’elle avait encore un brin de décence et d’éducation! Que dirait-on, d’une veuve si vite perdue entre les bras d’un homme? Que dirait Vera, si jamais elle la voyait ainsi? Que diraient les voisins, si l’un d’eux passait une nuit blanche et les voyait à travers la fenêtre?

Pour Sioned, huit ans de veuvage ne voulaient rien dire. Elle avait été prête à passer toute une vie sans homme après Callum. Était-elle si semblable à Maylin, Dasyra et les autres? Tu les juge, alors que tu prétends les admirer. Ses filles avaient du se tourner vers les plaisirs de la chair, malgré elles. Ce n’était pas son cas ici. Était-elle si pleine de péché après tout?

Sioned se mordit la lèvre inférieure, raidissant son corps sous les gestes plus osés de l’homme. Sa foi n’avait pas été spécialement forte ses dernières années. Alors pourquoi cela maintenant?
Son esprit bourdonnait, d’un va et vient de conscience. Elle fit glisser ses doigts le long de la mâchoire carrée de l’homme qu’elle désirait tant. ” Je ne sais pas si… si je suis prête…  à ça…” l’intendante se devait de le dire, quitte à blesser l’ego de son interlocuteur. Elle lui embrassa doucement la tempe, perdue entre ses excuses mentales, espérant qu’il la laisse finir - pourvu qu’il puisse lire dans ses pensées! ” Je suis veuve, Paco… j’ai… je ne suis pas… vierge. ” Pourquoi au juste, lui disait-elle ça? Il n’était certainement pas du genre à discriminer les femmes pour cela, si? Était-elle en train de se justifier elle-même? Ses joues brûlaient, sentiment d’être en présence de ses parents, de Callum, de tous ceux qui la jugeraient pour désirer profondément un hors-la-loi ; tous à la fois! ” J’ai prêté un serment, il y a longtemps… Ce n’est pas juste pour lui. ”

Messer Meahger pouvait être mort, mais n’étais-ce pas une insulte à sa mémoire, que de s’asseoir aux genoux d’un nouvel amour? Les yeux de Sioned brillaient un peu plus, espérant qu’en lui donnant tellement de raisons pour ne pas rester, le pirate se refuserait à l’abandonner lui aussi.





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Que le vent froid tente de le geler sur place, il ne pourrait y arriver tant que Sioned était à proximité. La tenant fermement contre lui, Paco appréciait du regard tout ce qu’il pouvait admirer chez cette femme au caractère fort et parfois imprévisible. Oh oui, elle était charmante, belle et intelligente, et la vue de son corps était un supplice pour Paco qui ne pouvait s’y enfouir pour s’y perdre définitivement… Mais au-delà de toute cette attractivité physique qui le rendait fou de désir, il ressentait cette chaleur dans son coeur qui se propageait dans son corps comme jamais auparavant. Il sentait cette envie de la mettre en sécurité, mais surtout, que Sioned ait une opinion positive de lui. Paco n’en avait rien à faire des regards de travers, des moqueries, des rumeurs, des avis d’autrui. Mais ceux de l’intendante avaient une importance si grande pour le pirate que c’en était terrifiant.

Sous ses mains habiles, tandis qu’il la caressait, les yeux noirs de Paco redécouvrait tout chez Sioned. Ses sourires en coin, ses traits tirés par sa conscience alors qu’elle se jugeait seule d’apprécier le contact du hors-la-loi. Qu’en était-il de la conscience de Paco ? Cela faisait bien longtemps qu’il ne lui avait guère demandé son avis, à cette voix qui sommeillait de force au fond de son esprit. Et qui juge de c’qui est correct ou pas ? questionnait le marin, sa paume remontant les flancs de la brune. Ce qui n’est pas correct, c’est de gaspiller sa vie à suivre des règles absurdes dictées par les ploucs d'en haut. Il pouvait sentir la respiration contrôlée de Sioned, qui semblait mener un combat intérieur acharné. Cette vision amusa Paco, qui se languissait égoïstement de la défaite de la brune. Mais il la connaissait assez pour se douter qu’elle n’était pas de ces femmes à baisser facilement les bras, alors il écouta un à un les raisons évoquées par sa muse, en essayant de ne pas afficher une tête hilare face à l’argumentaire de madame.

Le corps de la belle et inaccessible intendante se raidit sous ses caresses audacieuses. Il la sentait se cambrer lorsque sa main passait aléatoirement, ici et là, explorant quelles zones étaient plus sensibles que d’autre. La découverte du corps d’une femme était un moment unique et ephémère dans le temps, avant d’espérer pouvoir dire la connaître par coeur, ou comme sa poche. Paco avait hâte de savoir, ce qui la ferait frémir ou rire, soupirer ou gémir.

Oh non, quoi ?! Vraiment, tu n’es pas vierge ? répéta-t-il en faisant mine d’être particulièrement offusqué et surpris par une nouvelle si évidente. Diantre, mais ça change tout alors ! Il finit par rire, puis sans crier gare, vint voler un baiser. Entourant d’une main la mâchoire fine de celle qu’il désirait comme une véritable partenaire, Paco se servit sur les lèvres de Sioned avec une ardente ferveur. Cela n’avait rien d’une passion dévorante, car celle-ci finissait par ne plus brûler au bout d’un moment. Pour n’avoir jamais rien senti dans son coeur, ou plus depuis très longtemps, le pirate savait faire la différence entre un vrai sentiment et une passade dont la flamme s’éteindrait vite. Je m’en fous, de tout ça, et je m’en fous de tes pires secrets, ou de la plus grosse bêtise que t’as pu faire dans ta vie. J’te veux comme ça, toute entière, lui répondit-il pour mettre au clair ces choses qui n’avaient pas à tracasser la jeune femme. C’est dingue que tu t’inquiètes du regard que je peux avoir sur toi quand on sait très bien, que je suis celui qui devrait avoir honte de… pas mal de trucs. Mais c’était inutile de s’étaler sur les mésaventures du bandit. En tout cas pour l’instant. Au fil du temps, Paco était de moins en moins fermé à l’idée de s’ouvrir sincèrement à Sioned.

J’ai prêté un serment, il y a longtemps… Ce n’est pas juste pour lui.

Cette phrase, qu’elle venait de prononcer, fit comprendre à Paco à quel point Sioned tenait à ne pas se perdre. Et il allait bien évidemment accepter cette  première bataille perdue. D’accord, souffla-t-il en déposant un baiser sur le bout de son nez froid. Je te ramène à l’intérieur, il fait froid. Sans prévenir, il la hissa dans ses bras et Sioned se retrouva sur l’épaule du pirate, qui ricanait tandis que ses pas se dirigeaient vers le Laurier Carmin. Mais je vais revenir à la charge, ma jolie, rétorquait Paco qui tenait fermement les cuisses de sa muse. Il ouvrit tranquillement la porte par laquelle Sio l’avait rejoint, et entra, restant néanmoins sur le seuil. Le pirate rendit la liberté à sa captive, qui retrouva la terre ferme, non sans avoir les cheveux mèches de cheveux éparpillés.

La porte entrouverte donnait sur la ruelle sombre, laissant entrer cet éternel vent frais dans l'établissement. Paco faisait barrage entre l'extérieur et Sioned, qu'il admirait avec un désir évident. Il fit deux pas vers elle, calant sa silhouette contre le mur froid du Laurier. Ses yeux étaient baissés vers ce regard envoûtant, qui l'avait déjà captivé il y a quelques années. Lentement, sa bouche vint se faufiler contre les lèvres chaudes de la brune. Paco avait du mal à se détacher d'elle, il avait du mal à la quitter pour s'en retourner à sa misérable vie.


Sioned Meahger
Sioned Meahger
Intendante de l'Acanthe
Intendante de l'Acanthe
Sioned Meahger
Personnage
Illustration : L’assaut du château écarlate Tumblr_ptnequXUyJ1uzat0lo1_500

Peuple : Humain.
Âge : 28 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Tantervale.
Occupation : Intendante à l'Acanthe.
Localisation : Goldhead, Chowconer.
Pseudo : Pandemonium
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Charliebowater (retouché)
Date d'inscription : 04/01/2022
Messages : 638
Autres personnages : Drynne et Canisa.
Attributs : CC : 12 ; CT : 10 ; End : 15 ; For : 10 ; Perc : 18 ; Ag : 14 ; Vol : 13; Ch : 15
Classe : Civil
Feuille
Joueur

 

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petits câlinsL’assaut du château écarlate

Consciemment, l’intendante n’était pas surprise d’entendre le pirate défaire chaque argument, chaque petit nœud mental qu’elle venait de lui faire part, qu’elle venait lui mettre sous les yeux: comme si, de ses doigts habiles et travailleurs de pêcheur, il ne penait en rien à les défaire un par un, comparable à la patience d’un homme de foi face à un confesseur.
C’était un sujet qui avait à plusieurs reprises émergé, avec différentes personnes. ‘Tu es jeune, le noir ne te sied pas’. ‘Le Créateur s’en fiche, trouve-toi un homme vivant!’. ‘Tu as fait ton deuil, maintenant oublie’. Bien sûr, la plupart des cocottes n’étaient pas particulièrement religieuses - et si ces arguments l’avaient choquée au début, à présent ils défilaient sous son nez comme une provocation du destin.

Inconsciemment, c’était une autre histoire.

Du soulagement. Ce fut cela qui l’innonda à son tour, une fois que la main de Paco remonta sans insister. Et puis malgré toutes les taquineries qu’il étalait, de sa façon extravagante, Sioned se sentit écoutée.
Or, plus il parlait, plus ce soulagement faisait place à l’ébahissement. Paco n’était certes pas le plus poli des diamants, mais elle ne s’attendait pas à un respect aussi instantané. Où était cet homme d’autrefois: homme sans opprobres, sans freins ni lois? Où était cet homme qui l’abordait à tord et à travers dans les rues, la coinçait au quart de tour dans les recoins du Laurier? Lui dérobait sa bourse en échange de questions apparemment aléatoires? — Je te l’rends si tu me dis ce que tu penses exactement de moi.
Bon, peut-être que si elle avait encore cru à cette façade, elle ne serait pas ici, dans une telle situation, me diriez-vous.
Ce qui ne faisait que renforcer la confiance qu’elle déposait chez lui. Malgré tous les conseils à faire autrement.


“Tu me refuses après une si longue journée de travail?”
“J’ai juste mal, Callum…” Sioned grommelle, ses fins doigts glissant sur le linge désormais sec sur leur corde à linge. Sur la pointe des pieds, elle ne parvient pas tout de suite à retirer leurs grands draps. Mère aurait sa tête si elle les laissait frôler ne serait-ce qu’un seul centimètre au sol, presque boueux. Créateur, les tâches sont déjà assez difficiles à faire disparaître sans ces incidents.  
“J’ai mal partout aussi, et je veux quand même être avec toi…”
Ses mains viennent se poser sur ses hanches, mais ne s’arrêtent pas là. Il vient se caler contre elle, frôlant sa mâchoire aux cheveux qui lui recouvrent l’oreille. “Tu ne m’aimes donc plus?”
“Arrête… tu vas me faire un malheur!” proteste-t-elle, manquant de faire renverser tout son travail d’après-midi.  
Mais le templier ne se fige pas, au contraire. Sioned en a l’habitude: même lors de ses règles douloureuses, son mari n’en a que faire. S’il insiste, il réussit. Toujours.
“Oublie ça un moment, j’ai envie de toi.”
“Pas maintenant…”
“Oui maintenant.”
Elle soupire, détend ses bras endoloris, abandonne. Au moins, il la laissera tranquille, après.



Sioned étouffa un petit cri surpris lorsqu’elle se retrouva au-dessus de l’épaule du hors-la-loi, sans aucune chance de protester. Protesterai-t-elle? Bon, peut-être un petit peu. Mais au beau milieu de la nuit, elle évita de le faire - on pourrait penser qu’il s’agissait vraiment d’un désagrément. Et puis oui, elle avait confiance en lui.

” Mais je vais revenir à la charge, ma jolie. ”
Était-elle surprise? Non. Opprimant un rire, elle finit par soupirer.
” Quand est-ce que tu ne reviens pas à la charge? ” se demanda-t-elle, finalement plus détendue et d’un ton enquiquineur, essayant tant bien que mal de s'agripper au maraudeur pour ne pas se sentir tomber - malgré son emprise plus que suffisante.

Une fois au Laurier Carmin à nouveau, Sioned se laissa faire, contente de retrouver ses pieds sur le sol, mais refroidie à nouveau par la relâche. Mais ses mains recherchaient encore cette chaleur, dissimulées contre le ventre de son amant, le blottissant contre elle... Puis ses lèvres, elles, ne cherchaient qu’à retrouver les siennes.  
Dans ce néant où coulaient presque toutes les émotions possibles, la jeune femme s’aggrippait à la plus évidente: timide, elle leva les yeux pour trouver son regard ébène.
 
D’une voix toute muette, elle coupa quand même le silence qui trônait au rez-de-chaussée du lupanar.  ” Tu ne m’en veux pas? ” S’était comme si elle n’y croyait pas encore. Lui, un filou, a donc plus de principes et de respect pour mes limites, qu’un templier, qu’un mari? Certes, il lui avait mit les mains aux fesses, autrefois… mais ce n’était pas à cet épisode qu’elle songeait. ” Je te remercie de comprendre, tu es… je… ” Sio baissa momentanément les yeux. ” On trouvera un moyen de se revoir? ”
Créateur, elle n’avait aucune envie de le quitter. Juste quelques instants encore…





“It is a common saying that women are delicate creatures, flowers, eggs, anything that may be crushed in a moment's carelessness.
If I had ever believed it, I no longer did.”


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CHAPITRE QUATRE - Dans les murmures coulera le crépuscule furieux