Nom Sa canne pour héraut et son sourire pour valet : on peut ne pas connaître Nucci et pourtant, une fois cette erreur corrigée, il s’avère bien difficile de l’oublier. C’est qu’il maîtrise l’art de se faire remarquer et la manière de se rendre agréable ; à ce prénom, il a appris à associer ses plaisanteries comme le parer de ses flatteries. Chuchotement légèrement acidulé qui égaye les murs sur lesquels il résonne, n’est-il pas ? Et ce n’est pas tout, car celui-ci s’assortit d’un nom tout aussi excitant : les Mansilla composent aujourd’hui l’une des douze grandes familles de Princes-marchands d’Antiva, qui détiennent dans ce royaume pouvoir, influence et richesses ; et si le rejeton de l’une de ses nombreuses branches n’aurait jamais pu prétendre à ne serait-ce qu’un morceau de son empire, il ne fait que peu de doute que désormais, le grand-père Felipe veille, dans son manoir de Sélénie – et qu’il tient fermement son échiquier…
Âge Même s’il prend la vie avec épicurisme, fidèle aux mœurs maternelles, il n’oublie pas que le temps passe – et qu’il peut s’arrêter aussi vite qu’il égraine les printemps. Quarante-quatre années d’une vie bien plus remplie que Nucci ne l’avouera jamais : les tempes ont depuis longtemps grisonné et les paupières, ridées, mais cela ne rend les prunelles claires que plus pétillantes.
Genre Le genre n’est une question qui ne s’est jamais posée pour Nucci : il a très tôt embrassé cet homme que la société a vu, a aimé le contempler, s’amuse à le caresser…
Peuple Qu’il compte parmi les Humains est un hasard de la naissance, sûrement : le fait d’avoir grandi mage et aux côtés de nombreuses et de nombreux Elfes au moins aussi talentueux que lui permet de mettre un peu d’eau dans le vin des certitudes et de l’éducation ; le fait de devoir traiter avec des Nains et des Nains des plus terribles en affaires lui offre les joies de comprendre qu’en Thédas, tous les individus sont semblables dans leurs intérêts.
Nation d'origine Pour ceux qui l’ignorent encore, Nucci aura tôt fait de vous rappeler qu’il vient de la chaleureuse Antiva : est-ce par cet accent chantant dont il n’a jamais cherché à se départir ? par ces odeurs d’agrumes qu’il aime charrier sur son passage ? par cette chaleur qui décore ses sourires, agrémente ses plaisanteries, suit ses gestes ? Son bureau ainsi que la chambre et le petit cellier qui en dépendent sont une petite capsule du nord dans le cercle : et il évoque Sélénie et Antiva, la capitale, avec une mélancolie teintée d’une amertume laissant perplexe. Pourquoi être parti, alors ?
Occupation Difficile de manquer une fonction assumée une telle assurance – et élégance, ajouterait-il dans un adroit mouvement de canne, assez habile pour montrer la chevalière qu’il porte à l’annulaire gauche. Un poisson cerné d’un cercle ouvert : Nucci est Premier Enchanteur de la tour de Starkhaven depuis cinq ans déjà, une place qu’on lui a octroyée autant qu’il a appris à la désirer. Le voilà désormais qui passe ses journées son nez dans les parchemins, à trier les sacs et les caisses dans les réserves, à lire produire traités et ouvrages de recherche, ou à promener sa canne au milieu des élèves studieux : bien remplies, donc, et il aimerait pouvoir passer plus de temps avec chaque mage, apprenti comme enchanteur, pour apprendre à mieux les connaître. Mais là réside l’injustice de cette profession : trop souvent, ces moments sont douloureux, car impliquent des situations plus dramatiques. Et malgré ses allures de pitre qui font jaser plus d’un jaloux, le Premier Enchanteur est capable, sans ciller, de prendre les plus dures décisions avec une fermeté et un sérieux qu’on n’aimerait pas forcément rencontrer une seconde fois.
Religion ou croyances On ne trouvera pas en Nucci un sceptique ou même, comble du malheur, un hérétique : il est un chantriste andrastien sans prétention, humble devant le Créateur à défaut de l’être devant les hommes. Il ne fait pas étalage de sa foi et ne se prendra pas de grandes envolées lyriques sur la nécessité de remplir les sacrements ou sur la dénonciation des blasphèmes : il juge la Chantrie comme une création des hommes, politique, basée sur Sa parole dont elle s’éloigne quand ça lui chante – mais qui est-il pour s’en plaindre ? Finalement, il en est un membre assez important, œuvrant grâce à elle à la protection des mages, bénéficiant grâce à elle d’une insolente protection quand il joue des autres. Et puis… dans le fond, l’enchanteur a besoin de croire que le Créateur existe, oui, et que Son épouse siège à Ses côtés ; il espère qu’à la fin de tout, ils jugeront mieux que les hommes ne l’ont jamais fait, et qu’ils pardonneront. Oui, Nucci croit en ce besoin qu’à la fin ne demeureront que la Justice et le Pardon.
Langue(s) parlée(s) Les langues ne sont pas réellement sa spécialité et il regrette souvent d’en compter si peu à son actif – mais voilà une incompétence qu’il a appris à assumer. L’antivan est une langue maternelle chérie dont il ne souhaite perdre ni la fluidité, ni la musicalité, habitué alors à glisser idiomes et interjections rappelant les douceurs du nord – ce qui peut s’avérer agaçant ou charmant, selon l’humeur de son interlocuteur. Le commun, langue universelle enseignée si tôt dans une famille de tradition marchande, constitue un devoir auquel il s’est plié mais qu'il s’amuse parfois à tourner en dérision : sa dureté ne peut que constituer une œuvre incontestable des Nains. Enfin, il connait le tévène antique et le tévène contemporain, quoi que ce n’est que dans une visée purement académique et qu’il n’aurait aucune prétention à tenir toute une conversation dans ces langues – mais au moins ne se prive-t-il pas par ce biais-là des avancées impériales sur l’Immatériel et ses esprits.
État civil L’annulaire gauche désormais occupé par une chevalière si singulière, Nucci aime à plaisanter en se disant marié au cercle de Starkhaven et engagé auprès de tous ses membres. Et cela fait effectivement bien des années qu’il paraît se tenir au célibat : difficile pourtant de croire que cet homme se prive de ces plaisirs-là, avec son assurance et son éloquence, l’amusement et la légèreté avec lesquels il peut traiter de ces sujets-là et en plaisanter. Et ce n’est effectivement pas le cas. Mais de là à l’avoir déjà vu pendu à un bras depuis son arrivée à Starkhaven, personne ne peut en attester – et si l’on va jusqu’en Antiva pour se renseigner à ce sujet-là… ce serait un effort qu’il ne saurait se retenir de souligner avec un rire narquois, quoique flatté.
Origine sociale Propriétaires de la quasi-intégralité des ressources, des richesses et des influences en Antiva – certains diraient maîtres, d’autres spoliateurs –, Nucci est né au sein d’une famille de Princes-marchands : le grand-père en tient aujourd’hui encore les rênes, et lui n’était qu’un rejeton du septième et dernier enfant, qui plus est d’un père réellement peu doué en affaires. Pour autant, l’enfance fut agréable, et le patriarche habile en politique familiale passa du temps avec chacun de ses petits-enfants : assez pour qu’aujourd’hui encore, plus de trente ans après entré au Cercle et avoir dû abandonner ses droits et toute prétention à son héritage, il demeure ce sentiment d’avoir appartenu à l’élite antivane.
Niveau de vie Les lignes s’allongent et se multiplient dans les livres de comptes ; les mois passent, les sommes s’accumulent, et si le cercle a vu ses moyens réduits à mesure que la cathédrale s’élevait, Nucci a toujours réussi à s'en sortir : assez pour s’accorder une vie confortable bien que, au contraire de ses prédécesseurs, il ait toujours tenu à s’accorder autant de bénéfices que ses confrères enchanteurs et enchanteresses supérieures et autres templiers de haut grade. C’est qu’en plus de suffire pour s’approvisionner en biens souvent antivans (mets, senteurs, ingrédients, et autres curiosités), il sait qu’il pourra ainsi ménager la chèvre et le chou au sein du cercle : une bonne gestion du budget et une humilité pécuniaire affichée pour calmer ces tensions. Surtout lorsque d’une chevalière bien maniée, il est possible de demander de l’aide à un aïeul fortuné…
Équipement Sa canne en bois de châtaignier, de facture raffinée et luxueuse, même si assez solide pour le porter depuis toutes ces décennies, avec une poignée dont l’extrémité représente une tête de chien – plutôt lévrier vue la finesse de la gueule. Une multitude de bagues et de chevalières, de formes, de couleurs et de tailles variées, dont il décore ses doigts selon ses envies : demeurent toujours la chevalière des Mansilla (trois tulipes entrelacées au-dessus d’un chien couchant) à son auriculaire droit, son bien le plus précieux, ainsi que le sceau du cercle de Starkhaven (un poisson cerné d’un cercle ouvert) à son annulaire gauche, toujours utile pour rappeler qu'il n'a rien usurpé. L’indétrônable pendentif chantriste, qu’il garde autant par foi que par affection pour sa grand-mère et les souvenirs enfantins qu’il porte. Deux bouliers colorés disposés sur son bureau et l’aident quotidiennement à faire ses comptes : le bruit de leur roulis et le claquement du bois l’aident à se concentrer. Quelques robes d’enchanteur, dont la couleur dominante est le bleu, quoique la principale, celle d’apparat, toujours passée entre les mains des Premiers de la Cité des Princes, soit rouge – une couleur qu’il n’affectionne pas particulièrement et qu’il évite le plus souvent de porter.