La pluie est glaciale, au dehors, et menace nul doute quiconque décidant de sortir un orteil d'immédiatement finir transformé en glaçon. Cette météo se couple à l'ambiance moribonde pour pousser nombre de mages et de templiers entre les murs protecteurs de leur plus-ou-moins-aimé cercle, à l'abri des nombreuses bibliothèque, auprès des enchanteresses et enchanteurs pour les leçons ou, encore, à se reposer dans le réfectoire ou dans les dortoirs. Une journée d'études, alors que dans les cœurs résonne encore le discours du Chevalier-Commandant et du Premier Enchanteur.

Vous en êtes, @Isbeil Byrne et @Alzyre de Launcet : de ces jeunes âmes peu disposées à affronter le froid et la glace typiques de la cité havenoise. Et s'il semble que depuis votre dernière rencontre, vous préfériez vous éviter... voilà que par hasard, dans une des pièces de la tour, vous tombez l'un sur l'autre, à la faveur d'une conversation polie ou d'un règlement de comptes entre vous. La conversation, si annoncée brève à l'origine, ne tardera pas à être écourtée.

Que vous le voyez ou non arriver, soudainement, la silhouette imposante et armurée d'un chevalier-lieutenant quadragénaire à la barbe impeccable et au regard vif se plante à vos côtés, et son regard vif et droit passe de l'un à l'autre, impérieux et sans sommation :

« Apprentie Byrne, lâche-t-il avec la sévérité habituelle des templiers gradés, je vous cherchais. Et ça tombe bien que le Chevalier de Launcet soit avec vous. Suivez-moi tous les deux. »

D'hasard en appréhension, vous vous demandez sûrement ce que ce chevalier-lieutenant peut bien vous vouloir : et peut-être même que vous dressez la liste de toutes vos bêtises ou vos souhaits de promotion... Mais allez-vous seulement le suivre ? Le choix vous revient.

• Cette mission n'est pas secrète : néanmoins, si elle doit le devenir, vous pouvez utiliser des balises [hide] et prévenir les partenaires sur ce qui doit être caché.
  
• Pour ce tour d'introduction, pour une raison libre, vous vous retrouvez tous les deux au même endroit du cercle lorsqu'un chevalier-lieutenant vous convoque dans son bureau. Il est prévu que vous interagissiez 1 fois à ce tour : si vous souhaitez le faire plus d'une fois, prévenez @Frère Génitivi dans le sujet correspondant au sein de la Faction Chantrie.
  
• Pensez à bien indiquer dans le résumé l'équipement avec lequel vous partez, car il ne vous sera plus possible de le modifier après.
  
• Si une action nécessite un lancer de dés (sur ta demande ou sur celle de @Frère Génitivi), tu peux la faire dans ce sujet : ici.
  
• Le tour changera quand tous les inscrits auront répondu au moins une fois. Nous nous autorisons une relance au bout d'environ dix jours. Si vous souhaitez passer votre tour, signifiez-le d'un message dans ce sujet : les Maîtresses du Jeu pourront, si nécessaire, interpréter les actions de votre personnage.
  

Nous nous permettons une relance au bout de dix jours (environ) avant d'effectuer le passage de tour. Cette relance concerne @Alzyre de Launcet.

Sans réponse de votre, nous nous permettrons d'interpréter les actions des absent.e.s à ce tour. Vous pourrez reprendre par la suite.
Vous pouvez également choisir de passer ce tour, via le forum de votre faction ou par MP à Frère Génitivi. Merci de nous prévenir !

Quel temps de merde dans un village de merde. L’odeur de crasse des bas quartiers se tassait dans l’air, prise au piège dans cette pluie interminable. Quel changement de saison ridicule, pas la moindre douce fleur qui s’ouvrait au monde, pas le moindre sens de renouveau, de chaleur timide, rien. De la PLUIE. Foutu pays, foutu pâtelin, foutus gens ..

J’ouvris la porte de la salle d’études, un bouquin entre les mains. Il ne provenait pas du Cercle, bien évidemment : la littérature de ces murs était d’un ennui sempiternel et sans la moindre fin. Aucune saveur, aucun tabou littéraire, pas la moindre figure de style qui relevait le sourcil de surprise, rien. Par conséquent, je m’étais déniché un livre de poche dans un marché modeste, une traduction maladroite d’un auteur antivan. A voir ce que ça donnait. Je n’attendais plus grand chose, si ce n’était que ce soit meilleur que les torchons rédigés qui prenaient la poussière ici.

J’ouvris donc cette porte, là. Je croisai un seul regard. Enfin pas du tout, elle me tournait le dos, perchée à sa fenêtre comme une pie. La mage cachotière. Putain. Je n’avais ni le temps, ni l’envie de me coltiner la sainte nitouche aujourd’hui. Pourquoi n’existait-il AUCUN lieu de répit dans ce foutu Cercle ?! Mais puisqu’elle tenterait de m’ignorer, soit. Je claquai des talons contre les dalles de pierre, déterminé à la mettre de mauvaise pour le simple plaisir de me distraire. Cette gamine me fatiguait par la seule existence de ses principes. Alors bon, ma journée était nulle, pourquoi le garder pour moi, après tout ?

Mais elle continua de m’ignorer, la pleutre, fixant sa foutue fenêtre. Ah oui ? Vraiment ? Fort bien. J’accolai mon épaule contre le cadre en bois de la fenêtre, les bras croisés, plantant mon regard dans sa direction.

- « Eh bien eh bien, regardez qui voilà .. »
- « Chevalier de Launcet. »
- « J’espère que t’as bien prié le Créateur pour chaque seconde passée à regarder la pluie tomber misérablement, vu que c’est tout ce que t’as à faire de ta journée. »

Je remarquai dans ses mains un livre. La couverture était tout sauf ravissante, j’avais presque peur de son contenu. Curieux avant tout, je lui subtilisai le livre et le feuilletai sans m’en priver. Les tournures de phrases me donnaient déjà envie de mourir.

- « Tu lis vraiment volontairement cette chose ? Mouais, tu fais bien de prier, les livres en ces lieux– »
- « Apprentie Byrne, je vous cherchais.  Et ça tombe bien que le Chevalier de Launcet soit avec vous. Suivez-moi tous les deux.»
- « Bien, Messer. »

Je ne l’avais limite pas entendu arriver. Il s’attendait possiblement à un choc, à la moindre surprise, mais je lui offris le visage le plus blasé de ce continent. Que nous voulait-il ? Qu’il me convoque, d’accord soit, mais elle ? OH ! Peut-être avaient-ils enfin trouvé ce qu’elle mijotait la nuit ?

Je lui offris un grand sourire.

- « T’es dans de beaux draps, c’est moi qui te le dis. »

Je lui emboîtai finalement le pas, au vioc en armure. Je ne voulais rien rater de cette révélation dramatique. Enfin un peu d’action dans ce foutu Cercle !

Equipement : Alzyre est en tenue de patrouille, donc armure lourde. Il porte son arbalète sur le dos et une épée sur le flanc droit.

Résumé : Alzyre est de mauvaise (comme d’hab), déteste le temps, le lieu, les gens, tout le monde, et tombe sur Isbeil, qu’il déteste d’une façon inexpliquée. Remarquant qu’elle l’ignore et ne supportant pas cette idée, il marche bruyamment jusqu’à elle et l’embête pour se changer les idées, avant qu’un chevalier-lieutenant ne débarque pour les convoquer. Alzyre pense qu’il s’agit des magouilles nocturnes d’Isbeil, et a hâte de débarquer dans le bureau.

Circonspects, voilà que vous acceptez de suivre cet homme jusqu'à son bureau : le long des couloirs du cercle, bien habité à cette heure et par ce temps, les regards vous accompagnent et les spéculations vont bon train sur pourquoi vous en arrivez tous les deux à être ainsi convoqués. Après tout, rares sont les lieutenants à se déplacer pour peu ; et puis, rien qu'avec une apprentie et un simple chevalier, il y a de quoi alimenter les rumeurs. Mages ou templier.e.s, tout le monde trouve son lot de distractions dans votre duo.

Après de longues minutes de déambulations, une porte s'ouvre et se referme dans un claquement, et vous vous retrouvez dans un bureau : ce n'est pas le sien, assurément, mais vous semblez à l'écart de toute oreille indiscrète. Pas de chaise pour que vous vous asseyez : il ne perd pas le temps de plus, non, et, appuyé sur son bureau, il attaque tout de suite avec le sujet :

« Nous irons droit au but. Il y a quelques mois, j'ai été informé par l'enchanteur Vaël qu'une dénommée Jenny lui aurait dérobé une espèce d'insigne cousue, portant sûrement les armoiries de sa famille. Pourtant, en enquêtant à son sujet, je n'ai rien trouvé sur cette fille, à part la mention de son arrivée au Cercle il y a quinze ans et de sa Confrontation l'année dernière. Disparue. »

Voilà qu'un certain mépris se détache de ses mots, une condescendance de son regard, et que le chevalier-lieutenant croise les bras en observant ta réaction.

« Byrne : comme vous semblez bien connaître l'enchanteur supérieur, et que vous êtes de surcroît une apprentie, je me disais que vous pourriez m'aider à tirer ces affaires au clair, dans tous les commérages qui doivent circuler. »

Jenny n'est pas un nom totalement inconnu, @Isbeil Byrne : parfois, les apprenti.e.s parlent d'une chambre fermée qui serait hantée par une ancienne apprentie qui n'aurait pas survécu à sa Confrontation. Comme si ces histoires de fantôme pouvaient effrayer une homonyme. Un jour, ou plutôt pendant l'une de ces nuits d'insomnie, tu as osé approcher de cette fameuse pièce, mais la porte t'était malheureusement verrouillée, et pour toi inaccessible.

« Répondez-moi, apprentie, qu'il continue, et vous également, templier - tant que vous êtes là : savez-vous quoi que ce soit au sujet de cette mage ? Ou bien l'un de vos compagnons saurait-il quelque chose ? »

De ton côté, pourtant, @Alzyre de Launcet, rien n'y fait : Jenny ne te dit rien du tout, et tu peux effectivement bien te demander ce que tu fais ici. Tu ne souhaitais que mettre l'innocente apprentie de mauvaise humeur, et voilà que tu te retrouves perdu dans le bureau d'un chevalier-lieutenant au sujet d'une parfaite inconnue. Si tant est que tu estimes que cette histoire te concerne.

Debout dans ce bureau austère, voilà qu'une question saugrenue et inattendue vous tombe sur le râble : vous avez le choix de répondre honnêtement, ou de ne pas le faire, évidemment ; de vous mêler de cette affaire, ou bien d'en retourner à vos livres et autres charades...

• Cette mission n'est pas secrète : néanmoins, si elle doit le devenir, vous pouvez utiliser des balises [hide] et prévenir les partenaires sur ce qui doit être caché.
  
• Pour ce tour un, vous vous retrouvez dans le bureau du Chevalier-lieutenant qui vous pose une simple question : savez-vous qui et où est cette Jenny ? Il est prévu que vous interagissiez 1 fois à ce tour : si vous souhaitez le faire plus d'une fois, prévenez @Frère Génitivi dans le sujet correspondant au sein de la Faction Chantrie.
  
• Si une action nécessite un lancer de dés (sur ta demande ou sur celle de @Frère Génitivi), tu peux la faire dans ce sujet : ici.
  
• Le tour changera quand tous les inscrits auront répondu au moins une fois. Nous nous autorisons une relance au bout d'environ dix jours après le dernier message. Si vous souhaitez passer votre tour, signifiez-le d'un message dans ce sujet : les Maîtresses du Jeu pourront, si nécessaire, interpréter les actions de votre personnage.
  

Le vioc en armure ne semblait pas d’humeur. Évidemment, vu son âge. Les viocs dans son genre n’étaient jamais content, se souciaient de tout, et surtout, ne connaissaient plus le fun. Si je devais avoir une peur, ce serait de devenir un légume fade en armure comme ce gaillard.

Nous déambulions dans les couloirs, sous les regards de certains pleutres qui n’avaient rien d’autre à faire : je les fixais aussi, leur souriais, leur faisais la mimique des lèvres pour imiter un bisou. Voir le visage de cette jeune apprentie se crisper m’inspira un rire, que je ravalai rapidement afin de ne pas énerver le vieil impatient qui ouvrait la marche. Bon sang, il marchait vite. Et hop, un petit clin d'œil, un petit doigt d’honneur discret de l’autre côté, et .. plus personne. Enfin, de moins en moins de gens nous regardaient avec évidence. Ces blancs becs avec leur balais dans le fondement, qui ragotaient sur rien. La vie dans le cercle était d’un ennui profond, mais à ce point ? Wow. Même Andrasté ne pouvait plus rien pour eux.

Je glissai malgré tout un regard vers la sainte nitouche : visage fermé, tendue. Était-elle vraiment inquiète ? Bon, si ça concernait ses petites affaires, elle avait de quoi s’inquiéter, oh oui. Mais de la voir autant nerveuse n’était pas vraiment rassurant. Bon.

La vieille porte que franchit le supérieur s’ouvrit sur un bureau. Nous entrâmes, je me posai contre un mur, les bras croisés, et observai le supérieur se poser contre la table après avoir fermé la porte derrière nous.

- « Nous irons droit au but. Il y a quelques mois, j'ai été informé par l'enchanteur Vaël qu'une dénommée Jenny lui aurait dérobé une espèce d'insigne cousue, portant sûrement les armoiries de sa famille. Pourtant, en enquêtant à son sujet, je n'ai rien trouvé sur cette fille, à part la mention de son arrivée au Cercle il y a quinze ans et de sa Confrontation l'année dernière. Disparue.»

Ah. Bon, ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais bon, allons-y. Je lançai un regard à Isbeil, comme pour lui dire “T’as de la chance, cette fois-ci”, avant d’agiter mes cheveux d’une main nonchalante et de reporter mon attention sur l’orateur.

Son ton indiquait clairement que monsieur n’avait vraiment pas envie d’être là à faire un job pareil. Je le comprenais. C’était ennuyeux au mieux.

- « Byrne : comme vous semblez bien connaître l'enchanteur supérieur, et que vous êtes de surcroît une apprentie, je me disais que vous pourriez m'aider à tirer ces affaires au clair, dans tous les commérages qui doivent circuler.»

Commérages ? Attendez. Petit récap nécessaire ici.

Donc une certaine Jenny aurait volé un bout de tissu à Lachlann “on m’a déshérité parce que je fais des étincelles” Vaël, et il fallait un supérieur pour retrouver un bout de tissu ? Et y’avait des commérages à ce sujet ? Mes sourcils se froncèrent. Bonté divine qu’est-ce que les mages de ce cercle s’emmerdaient.

Je me pinçai l’arête du nez un instant, analysant tout de même ce qui se passait dans ce foutu bureau. Et voilà qu’en plus il ciblait une Isbeil tétanisée. Ah ouais, il allait faire pression ? Tss. C’était mon passe-temps de la taquiner, il n’avait aucun droit de faire une erreur pareille, et encore moins en ma présence.

- « Répondez-moi, apprentie, et vous également, templier - tant que vous êtes là : savez-vous quoi que ce soit au sujet de cette mage ? Ou bien l'un de vos compagnons saurait-il quelque chose ?»

Il visait essentiellement la sainte nitouche, parce que bon : pourquoi m’embarquer moi, alors que je suis ici que depuis l’été dernier ? Ri-di-cule. Evidemment que je ne servais à rien, qu’espérait-il ? Les bras croisés, je soufflai du nez, avant de m’avancer, les poings posés sur mes hanches.

- « Alors déjà une chose : de toutes les personnes qui vivent dans ce foutu cercle, vous choisissez le templier le moins gradé qui vient d’arriver en espérant que j’aie les réponses qu’un homme avec votre grade n’a pas ? Intelligent. »

Je m’arrêtai à la hauteur d’Isbeil, dans une tentative de faire barrage. S’il comptait l’intimider par son statut, il pouvait courir. Les yeux fermés. Avec les mains attachées dans le dos. Et les pieds aussi. Bon, il ne courrait plus vraiment, mais je m’égarre.

- « Vous voulez aller droit au but, alors je vais aller droit au but : vous me faites perdre mon temps, et probablement son temps aussi. Si cette Jenny est là depuis une quinzaine d’années, prenez quelqu’un qui était là depuis au moins une quinzaine d’années avant d’interroger, non ? Parce que là malheureusement vous perdez votre temps. »

Je fis immédiatement un signe de la main, poursuivant rapidement sans lui laisser le temps de prendre la parole, le ton monté pour m’assurer d’avoir la place pour parler.

- « Et vous êtes en train de me dire que Monsieur Vaël sait qui a volé son bout de tissu, sans jamais lui avoir couru après pour la rattraper ? Comment est-il au courant ? Pourquoi ne fait-il rien ? C’est lui que vous devriez interroger, parce qu’il y a clairement anguille sous roche. »

J’inspirai longuement, détaillant le vioc du regard, avant de conclure ma petite protestation.

- « D’autres questions, ou on peut commencer à chercher qui a volé le si précieux bout de tissu au point que quelqu’un l’a supposément “volé” ? »

Equipement : Alzyre est en tenue de patrouille, donc armure lourde. Il porte son arbalète sur le dos et une épée sur le flanc droit.

Résumé : tandis que les deux avancent dans les couloirs, Alzyre s'amuse à mettre les ragoteurs mal à l'aise à coup de vulgarité gestuelle. Une fois arrivés dans le bureau, il réalise que ce n'est pas au sujet d'Isbeil, mais d'une certaine Jenny qui aurait volé un bout de tissu au pauvre Lachlann Vaël. Enervé qu'on gaspille son temps, Alzyre ouvre la bouche bien grande pour faire comprendre à son supérieur que c'est un interrogatoire débile et sans but, et qu'ils feraient mieux de commencer à chercher directement. Aussi Lachlann est sacrément sus.