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Vices et vertus de la fin du monde ~ Finnabair

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Vices et vertus de la fin du mondeCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique
Date du sujet 9 Marchiver, 5:13
Participants @Tiarnan Vaël, @Finnabair Cahill
TW A venir
Résumé Tiarnan invite Finnabair à le rencontrer dans un endroit "discret" et espère pouvoir s'entretenir avec plus de clarté des tournants surprenants de leur relation.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>9 Marchiver, 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Vices et vertus de la fin du monde</a></li></ul><p><u>NOMS DES PARTICIPANTS.</u> Tiarnan invite Finnabair à le rencontrer dans un endroit "discret" et espère pouvoir s'entretenir avec plus de clarté des tournants surprenants de leur relation.</p>[/code]

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Se relever, encore. Redresser la tête et refuser de se faire à nouveau jeter au sol, jamais. Avancer n’est pas chose aisée dans l’instabilité des événements, et les doutes et les mauvais choix. Il y a ses échecs cinglants bien sûr, ses plans minutieux ruinés en quelques secondes, ou ceux, pourtant habiles, dépourvus de toute variable émotionnelle. Il neige aujourd’hui, dans cette année nouvelle et ses renouveaux, et les leçons des mois passés se déchiffrent peu à peu, plus nets qu’à vif ou brumeux dans les volutes d’alcool. Il aurait pu faire mieux. Il aurait dû savoir, à son âge, que les chevaliers des temps anciens, modèles de son enfance, n’étaient que cela : d’un autre temps, d’un autre monde. Ils ne ressentaient pas, eux, géants d’encre sur du papier, ne connaissaient pas la honte, la disgrâce, les sentiments. Sa principale erreur avait été d’y croire, oui. De se croire lui, héritier de ces légendes.

Aujourd’hui, Tiarnan devait assumer. Assumer ses choix et ses positions parce qu’il n’était plus possible de s’y soustraire et que le temps ne se retournait pas, même la tête pleine et le verre vide. Bien sûr, le doute venait paralyser ses muscles et soustraire ses pensées, mais il pouvait se battre et apprendre à croire – en lui, pour commencer. Oh, bien sûr, il resterait ce Bâtard… Non. Il ne pouvait plus se permettre d’être un bâtard aujourd’hui. Tiarnan Vaël ? Un titre plus qu’un nom, qui prenait pourtant de plus en plus de sens dans ces circonstances douloureuses. Tiarnan Gaimont ? Il l’était aussi, n’en déplaise à son grand-père, mais l’usurpation était là aussi, dans cet entre-deux douloureux. « Tiarnan. Juste Tiarnan. »

Le jeune homme lâche un soupir et ressert sa prise sur son épais manteau de fourrure. La neige tombe en épais flocons autour de lui et s’amoncelle par endroits, monticules blancs qui ne le restent pas longtemps. Ses pas crissent alors qu’il fait des va-et-vient comme un fauve en cage, impassible face aux regards curieux qui le dévisagent parfois. La journée est déjà bien avancée en ce jour de Marchiver et le jour décline déjà, annonciateur d’une nuit trop longue et trop froide. Malgré le flux dense des passants dans les rues étroites, la taverne devant laquelle il se tient est relativement calme à cette heure, essentiellement animée par quelques voyageurs fortunés et des musiciens en quête d’un pourboire conséquent. Ce n’est certes pas le lieu le plus prisé de Downnoc, mais la façade noire se reconnait aisément. L’auberge de la fin du Monde. Un nom lourd en ces temps sombres, décalage notable avec l’image qu’en avaient les premiers tenanciers : au-delà de cette rue s’arrête l’anneau intérieur, et rien n’a plus rien à voir.

Tiarnan se fige en apercevant la silhouette de Finnabair en haut des escaliers, et leurs regards se croisent un instant. La Demoiselle au foulard bleu. Une boule se forme dans sa gorge tandis qu’il essaye de ne pas avoir l’air trop bête, les bras soudainement le long du corps, les pieds tapotant encore le sol par réflexe nerveux. Cela fait quelques mois qu’ils ne se sont pas parlé – et ce n’était alors que quelques mots polis, afin de meubler une conversation sans grand intérêt. Il ne l’a pas consultée avant de faire ce geste, et les événements du Grand Tournoi ne lui ont pas permis non plus – mauvaise excuse ? – d’aller la voir pour en parler. Aujourd’hui, elle se retrouvait probablement au centre de tous les ragots, et la noblesse havenoise attendait probablement un nouvel événement à se mettre sous la dent. Tiarnan aurait pu se rendre dans son domaine et s’assurer, ce faisant, d’être repéré par quelques nobliaux au tempérament bavard, et continuer de fait de jouer sur l’élan dont il jouissait. Ce n’était simplement pas correct. Il était temps qu’ils puissent se voir pour discuter des implications qu’avaient eus leurs gestes, et cela devait fait se faire en dehors de ce monde.

Il ne sait pas s’il devrait sourire pour autant. Elle pourrait lui en vouloir et le ridiculiser en quelques paroles cinglantes. Dans le doute, ses lèvres s’étirent maladroitement tandis qu’il s’incline respectueusement, sans trop en faire, parce qu’il sait à présent qu’il serait mal vu que lui, héritier du trône, s’abaisse de trop. « Messerah Cahill, je… merci d’être venue. » Comment ne pas se sentir ridicule dans cette situation ? Comment ne pas se sentir imposteur quand on cherche à courtiser une autre que l’élue qui soulève son cœur ? D’un geste de la main, Tiarnan désigne la porte noire derrière eux. « A vous l’honneur. »
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Le regard brillant s’était posé sur elle. Une note d’éternité qui avait comme fait basculer son monde. Il lui avait semblé, l’instant d’avant, n’être qu’un point au milieu de l’immensité. Pourtant, elle avait compris dès lors que ses yeux avaient croisés les siens. La clameur autour d’elle était monté en son être, d’un tremblement contenu jusqu’à la pulpe de ses doigts. Le soleil semblait taper sur sa nuque, d’une vivacité qui n’était pas en accord avec la fraicheur certaine de l’air. Il lui semblait que la moindre parcelle de chair se découvrait un nouvel incendie, une nouvelle suffocation à travers l’épaisseur de son vêtement. A moins que les braises qui n’animaient l’intensité de son souffle ne soient contenues dans la faveur qui s’annonçait ? Était-ce de l’espoir, de la supplication, de la terreur ? Le voulait-elle, s’y refusait-elle ? Osait-elle y croire ? Ce ne fut qu’en sentant le bleu délicat entre ses doigts qu’une part d’elle sembla réaliser ce qui se passait. L’autre ne comprenait toujours pas ce qu’il venait d’advenir.

Des mois de questionnements continus, où elle s’était retrouvée centre d’une attention particulièrement invasive. Elle n’était qu’une curiosité auparavant. Désormais, elle était devenue nombril d’un nouveau monde. Comme si elle pouvait se targuer de connaitre les moindres secrets du discret batard. Bien mal leur en pris. Aucun moment n’avait été propice à ce qu’elle puisse ne serait-ce que le croiser, et quand bien même, il l’avait choisie sans même se vanter de se connaitre ne serait-ce qu’un peu.

Ils étaient parfaits inconnus l’un pour l’autre, et pourtant, il avait décidé publiquement de jeter son dévolu sur elle. Sans même prendre la peine de chercher à la revoir, à lui parler.

Et il s’était finalement manifesté. De la façon la plus indélicate qui puisse être. Comme un voleur.

L’air froid la pénétrait jusqu’à l’os alors qu’elle marchait sur les pavés. Son pas n’avait jamais été aussi incertain, en proie à l’irascibilité de l’environnement qui menaçait de lui rompre le cou à chaque moment. Il lui semblait patiner tant de corps que d’esprit, ses pensées s’entrechoquant au milieu du miasme de la culpabilité. Ça lui lançait le cœur, à faire trembler toutes les parcelles de son être dans ses habits trop simples, ses habits trop grands. Comme pour cacher la crasse qu’elle dégageait, le poids d’avoir affronté sa tante, droit dans les yeux, et lui avoir mentit sans trembler.

Tout ça pour le rencontrer. Pour espérer un dénouement qu’elle savait déjà contrarié.

Quel soupirant se permettait de faire languir sa bien aimée après un tel coup d’éclat ? Qui se permettait d’ainsi la lâcher au milieu de tous les fauves affamés de la capitale ? Si ce n’était… Pour faire diversion ? En soit, cela n’était un étonnement pour personne. Il n’avait jamais cherché à particulièrement nouer connaissance avec elle, en amont. Il n’allait pas l’aimer soudainement d’un coup de tête. De toutes les manières, on ne lui demandait d’établir aucune romance de quelconque sorte. Sa parenté n’exigeait d’elle que de saisir la chance qui lui était offerte.

En cela, ce rendez-vous, voulu le plus discret possible, n’était qu’une perche qu’elle se devait d’attraper. Quand bien même cela demandait-il de désagréables sacrifices pour sa conscience. Et peut-être pour son cœur, également.

Elle finit par s’arrêter, arrivant proche de sa destination. Elle n’eu qu’à baisser le regard pour voir plus bas le visage juvénile de son soupirant, qui la fixait comme une apparition. Il aurait été naturel qu’elle s’esquive, qu’elle prétexte, ou même, qu’elle ne daigne même pas annoncer son absence. Mais elle était là, et cela semblait si étonnant qu’il en resta sans voix. Mais elle, elle ne demeura pas sans geste.

Elle descendit les escaliers de pierre en essayant de faire bonne mesure, comme résolue à montrer le plus possible de grâce malgré la pauvreté de l’habillement. Ainsi parée, elle aurait pû décemment passer pour une domestique, et c’était clairement ce qu’elle désirait. D’un commun accord, cette entrevue ne devait surtout pas s’ébruiter.

Arrivée à sa hauteur, elle le dévisagea davantage qu’elle ne l’avait fait jusque-là, comme prenant en considération tout le bout d’homme qu’il formait. L’indifférence qu’elle avait perçu en lui lors de leurs premières rencontres s’était muée en un affreux embarras qui parasitait le moindre de ses gestes. Il n’en perdait pas pour autant les bonnes manières, et elle-même se sentit entrainée dans les gammes qu’elle avait tant perfectionnées. Son corps s’inclina d’elle-même, de cette minutie qui lui était propre, venant répondre à la salutation de celui que la hiérarchie considérait comme maître.

« Messerah Cahill, je… Merci d’être venue. »
« Je vous en prie, Messer. C’est naturel. »

Le mensonge effronté s’était présenté de lui-même. Le masque incrusté à son visage s’obstinait à guider ses mots, faire sourire ses lèvres délicates, offrir sa face la plus aimable, la plus solaire. Si le dépit l’empoisonnait, personne n’aurait pu seulement l’imaginer.

« A vous l’honneur. »
« C’est très aimable à vous. »

En franchissant le seuil sombre, elle sentit son cœur frapper davantage qu’il ne le faisait déjà. Toute occupée qu’elle était à se rappeler ses infamies et ceux de son prétendant, elle n’avait pu percevoir qu’elle était saisie par un sentiment autrement plus primal : la peur. L’inconnu des lieux, des personnes, de la situation… Tout déplaisait à son être, tout ne lui évoquait qu’une indescriptible angoisse qui la maintenait statique, incapable de la moindre initiative, se contentant d’attendre que le responsable de son actuel malheur ne daigne la guider dans l’établissement.

Et surtout, daigne lui donner les raisons de toutes ces contrariétés.
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Finnabair maîtrise les usages avec son aisance déconcertante, cette facilité à plier sans rien ne laisser paraître. Aucun doute, aucun trouble, aucune colère. L’espace d’un instant, Tiarnan se demande si elle n’a pas appris des meilleurs précepteurs orlésiens, quand même une femme comme Eugénie laisse parfois entrevoir ses faiblesses. Il lui en voudrait presque pour cela d’ailleurs, elle qui navigue dans un calme maîtrisé quand les angoisses et les doutes le tiraillent lui, jaillissent dans les profondeurs de ses yeux bleus – avant de se souvenir qu’il est avant tout responsable de cela, lui la figure lointaine sur la terre de l’arène, lui qui demande sans chercher plus, lui qui déclare mais ne s’engage pas. Ses yeux se baissent au sol par pudeur tandis qu’elle monte les quelques marches jusqu’à la porte noire et s’engage dans la fin du Monde. Un instant, le jeune homme semble prêt à fuir, se détournant légèrement vers la ruelle, mais il se ravise et s’engage à sa suite.

Il chemine avec aisance dans la lumière tamisée de la salle étroite, celle d’une vieille auberge qui n’a jamais su s’étendre et dont émane cet air sans âge, comme si le temps n’y avait plus d’emprise. Il est de toute évidence habitué des lieux, à en juger par les quelques mots qu’il échange avec le tenancier, un homme trapu, et à son sourire léger quand il se dirige vers une petite table – la plus petite certainement – à l’orée de la cheminée. Au fond de la salle jouent deux musiciens, harpe et violon semble-t-il, mais l’auberge semble à cette heure quasiment déserte. D’un geste délicat, Tiarnan tire la chaise la plus proche de l’âtre pour inviter sa convive à prendre place, puis fait le tour de la table pour s’installer en face d’elle. Il se défait de son épais manteau et le pose sur le dossier de sa chaise, puis s’avance un peu vers elle, un air de confidence sur les lèvres. « Je crains qu’il n’y ait pas de serviteur pour s’occuper de cela, et ce n’est certainement pas très convenable. Veuillez me pardonner. »

Sa voix est douce et posée à défaut de calme, fluctuante sous certains pics de stress qu’il ne parvient pas à dissimuler. Il affiche un sourire sincèrement contrit, avant de lever la main pour demander l’attention de la serveuse elfe. « Il nous faudrait un pichet de vin rouge orlésien s’il vous plait, de Vertbois si vous en avez. » Ils auront bien besoin de ça. Ses yeux se posent quelques instants sur ceux de Finnabair, songeurs, avant de se détourner. « Vous avez faim, Messerah ? Souhaitez-vous boire autre chose ? Je ne suis pas certain de connaître assez bien vos gouts. » Quel euphémisme…

Seuls. Un silence pesant s’installe, maladroitement meublé par le crépitement du bois et la mélodie discrète. Ses doigts viennent distraitement tapoter le bois en rythme, portés par l’entrain des notes, le visage baissé. Que dire, maintenant qu’elle attend des explications et qu’il ne peut décemment s’y soustraire ? Il ne le sait. Encore quelque chose qu’on n’enseigne pas. Cette entrevue s’est déroulée des dizaines de fois dans sa tête pourtant, dans l’attente de ce moment fatidique, mais il ne s’était jamais préparé à ce qu’elle ne soit pas en colère. Maintenant plus que jamais, il voudrait pouvoir lui dire qu’il s’est fourvoyé, qu’il n’aurait pas dû la prendre ainsi à parti et qu’il ne voulait pas vraiment faire cela. Qu’il était ivre ou fou. Nier cela serait un mensonge, mais un mensonge nécessaire, il n’en est que trop conscient. Tenter de la manipuler semble au-dessus de ses forces, mais il ne peut pas non plus se risquer à lui dévoiler l’entière vérité. Un nid de vipères, voilà où il s’est plongé… sciemment.

« Je vous dois des excuses, Finnabair. » Il ne la regarde toujours pas, visiblement absorbé par les veines sombres du bois et les allers-retours de ses doigts sur sa surface, mais la tension est palpable dans ses mots, le tremblement de son torse. « Il eut été préférable que je vienne m’entretenir avec vous avant tout cela, j’en conviens, et c’est un manque certain de savoir-vivre que je ne peux qu’imputer à ma maladresse. Je n’étais pas certain que c’était la bonne chose à faire jusqu’à ce que j’arrive à votre hauteur et que je croise votre regard. Ce fut une déclaration spontanée, mais éperdument maladroite. Aussi, je prends l’entière responsabilité de cet écart et m’engage à vous écarter de tout soupçon ou rumeur si vous ne souhaitez pas aller plus en avant. »

Sa voix se brise et il se gratte la gorge, cœur paniqué battant à tout rompre. Qu’elle dise quelque chose par pitié, qu’elle réagisse, qu’elle fasse quelque chose ! Une soufflante serait de loin préférable à ce silence. « Je répondrai à vos questions de mon mieux, si vous en avez. » Oh Créateur, pourquoi n’apprend-t-on pas ce genre de choses…
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Vices et vertus de la fin du monde ~ Finnabair