Type de RP Classique
Date du sujet 12 Marchiver 5:13
Participants @ALZYRE DE LAUNCET
TW  (edit au fur et à mesure)
Résumé Une simple patrouille, en ville, de deux jeunes Templiers.

Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>12 Marchiver 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t880-au-service-du-peuple">Au service du peuple</a></li></ul><p><u>@"Alzyre de Launcet"</u> Une simple patrouille, en ville, de deux jeunes Templiers. </p>[/code]

Encore une belle journée au service du bon peuple havenois.

En retard.

On m’avait bel et bien annoncé cette journée de patrouille avec un cran d’avance, j’en confesse, l’erreur tragique ne venait pas de mes supérieurs, pour une fois. Il arrivait à tout homme incrusté de l’intellect nécessaire pour se complaire en littérature raffinée et prenante, trop prenante. Le temps de remarquer l’heure, de pousser un souffle de choc, d’enfiler les pièces d’armure manquantes – si fastidieuses, si capricieuses –, de refermer mon doux ouvrage si vivement recommandé par une collègue sainte, et me voilà parti. Tant d’étapes si cruciales, oui. Le souffle de choc étant la pièce maîtresse de toute cette symphonie cadencée.

Je m’étais donc élancé avec grâce dans ces rues pavées avec moins de finesse qu’à Val Royeaux, ne sentant pas particulièrement la rosée au petit matin saupoudrée d’encens. Fier, le corps droit, représentant tout de même l’Ordre qui protégeait sa population de la – si – terrible menace que représentaient les mages, mais aujourd’hui, ce n’était pas l’objectif de cette petite promenade de santé. Nous devions explorer l’anneau intérieur, nous assurer que les habitants se portent bien, en venir en aide à celles et ceux dans la nécessité. Une tâche noble, souvent oubliée, et qu’on laissait aux petites mains, ou ici, aux nouvelles recrues. Bien évidemment. Les autres templiers étaient bien trop occupés à .. faire des activités de templiers. Moi aussi, je pouvais décliner l’appel si humble du peuple pour me cacher dans la chapelle, à faire semblant de prier. Tss.

J’atteignis donc sans difficulté le lieu de rendez-vous. J’observai la place avec soin, cherchant ce qui sortait de l’ordinaire au cœur de l’ordinaire même, du quotidien banal. Oh, la voilà.

On n’avait même pas pris la peine de me la présenter, ces rustres. Je savais uniquement qu’elle portait le nom de Greer, ce qui, à une lettre près, aurait été très ironique pour une templière. Mais mes blagues superbes à part, elle semblait reprendre son souffle, comme si elle aussi était en retard. La pauvre, si maniaque de la ponctualité, un principe abstrait, ici. Le temps n’existait pas, à Starkhaven : en témoignaient les vieilles maisons et les vieilles murailles.

Je me dirigeai donc en direction de la jeune recrue, plus jeune recrue que je n’étais jeune recrue, c’était dire. Ils adoraient le sang neuf, en ce moment. Une fois planté devant elle, je retirai mon heaume, agitant la tête pour que mes cheveux regagnent un tant soit peu du volume, avant de lui sourire en guise de salut.

- « Mademoiselle ! J’imagine que vous êtes la fameuse Greer. »

On m’avait dit maintes et maintes fois de faire un effort, avec les autres au sein du Cercle. Que ma mauvaise foi – ironie ! – ne m’attirerait que des problèmes, bla bla bla. Alors autant essayer d’être aimable à outrance, cette fois. Pas assez aimable, j’allais leur en donner, de l’aimable.

- « Je me permets de me présenter, je suis Alzyre. Vous verrez, après cette première escapade, la ville n’aura plus de secrets pour vous. »

De secrets légaux, surtout. Non car les secrets secrets, elle aurait du pain sur la planche. La cité en débordait, c’était tragique.

Je remis mon heaume en place, ajustant les dernières lanières avant d’indiquer une direction d’une main ferme.

- « Nous allons commencer dans cette direction, histoire de ne pas trop nous perdre. »

Ô que je souhaitais que ce ne soit pas de ces pipelettes qui se contentaient de petites conversations creuses dans l’espoir de devenir mon ami. Tout sauf ça. Je n’avais pas le temps de me faire des “amis”, ici.

Et pour une fois que je me montrais aimable, me voilà affublé d’une coéquipière simplette qui parlait trop ? MERVEILLEUX. J’en avais vraiment besoin. Mais allons Alzyre, on avait promis de faire un effort. Cette promesse serait tenue, n’est-ce pas ?

Cette Greer était BAVARDE. On aurait dit que personne ne lui adressait jamais la parole, et je commençais à comprendre pourquoi. Créateur. Andrasté. Tous les champions et gens qui s’étaient battus pour elle. Cette journée serait longue.

Cela dit, elle était flatteuse, très flatteuse. Alors m’affubler d’une pie qui me ferait des éloges ? Ce serait une expérience tout à fait intéressante. Elle me suivait comme un chiot dans ces rues, le regard partout. Moi ? Je marchai droit, fier, tout aussi attentif. Greer s’arrêtait constamment, saluait la plèbe, les noyait de gestes de bonjour inutiles ; elle faisait sa petite vie, quoi. Au moins, elle ne ME parlait pas trop, ce qui était une bonne chose. Mon pauvre crâne n’en survivrait pas.

Et merde, une ruelle sans le moindre passant.

- « Ca glisse la, un truc a été renversé. De l'huile sans doute... Ma foi. Nous avons de la chance, le temps nous épargne aujourd'hui. Mais dites moi, Messer, depuis combien de temps êtes vous ici ? Attention à droite, il y a un chat qui dort. Vous connaissez tout les quartiers ? Y-a t-il des coins à éviter et d'autres, au contraire, à surveiller particulièrement ? »
- « Si vous pouviez poser une question à la fois, ça m’irait tout autant, mademoiselle Elba. »

Quelle plaie. Elle était trop curieuse, trop vivante, trop .. trop. Trop était le mot qui la résumait à merveille.

- « Je ne suis pas là depuis bien longtemps, même pas une année. Quant aux zones à surveiller en priorité, demandez à votre supérieur une autre fois. »

Etait-ce la flemme de lui fournir des réponses complètes ? Absolument. Mais au moins, elle noierait quelqu’un d’autre de questions.

- « Vous semblez de mon âge. Cela me rassure un peu. Je craignais un brin de tomber avec - Oh, cette endroit est une taverne non ? Est-elle sûre ? Cela me fait rire, avant de venir, je me demandais ce que pouvait être la spécialité de la ville... Mpf. Un peu de pluie aurait été bienvenue en faite...  »

Oh bonté divine, j’allais finir par prier pour me donner la force nécessaire, hein. Je ne commentai pas, un simple soupir suffirait.

Mais devant nous se dressa une drôle de scène : nous, seuls dans une ruelle, face à un laquet mal peigné et visiblement en train de trafiquer avec ces caisses. Mmh, va savoir quels vices il portait sur ses épaules et .. Greer avait déjà disparu.

- « Oh; la ! Le pauvre marchand ! Nous devrions peut-être lui venir en aide ? »
- « Mademoiselle Elba– »
- « N'ayez craintes, citoyens. Nous allons vous aider. »

Oh non. En plus d’une simplette, j’avais une naïve petite sotte. Et on m’engueulerait moi s’il lui arrivait malheur. Le soupir que je poussai était des plus bruyants. Je pourrais la regarder se mettre dans le pétrin, ça ferait un brin d’amusement dans une ville si calme et barbante, mais j’avais promis d’être une meilleure personne. Quelle idée à la con. Elle allait m’attirer de ces problèmes.

- « Mais revenez ici, enfin ! »

Je m’élançai sur ses talons, contraint de faire un effort parce que MADEMOISELLE ne tenait pas en place. Quelle journée. Et ce n’était que le début de cette patrouille.