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Loin des yeux, loin de tout. - Eiric Byrne

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Loin des yeux, loin de tout.CHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP classique
Date du sujet 3 Marchiver 5:13
Participants Arnth, @Eiric Byrne
TW aucun
Résumé Arnth va parler à Eiric.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>3 Marchiver 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t840-loin-des-yeux-loin-de-tout-eiric-byrne">Loin des yeux, loin de tout.</a></li></ul><p><u>Arnth van Markham, Eiric Byrne</u> Arnth va parler à Eiric.</p>[/code]

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Arpentant nerveusement le couloir, Arnth attendait la sortie du conseiller Byrne. Ce n’était pas l’attitude la plus digne et il la trouvait très désagréable, mais il avait accepté que c’était une épreuve nécessaire – et le conseiller la laissait rarement infructueuse, même s’ils se quittaient après quelques mots et sans vrai progrès. C’étaient les efforts qui comptaient, et il estimait que l’homme en faisait assez pour mériter sa patience un peu plus longtemps.

Ce n’était de toute façon pas de cela qu’il était venu parler aujourd’hui. Avec l’Enclin sur le pas de la porte – peut-être pas la leur, peut-être pas celle de son père, mais une qui une fois déverrouillée laisserait sans défense les rideaux de papier derrière elle – il voulait surtout se montrer présent, qu’on ne l’oublie pas. Son père avait été clair : l’officialisation de leur indépendance pouvait attendre, mais jamais reculer. Qu’il faille pour cela aider les marchéens ou hanter leurs couloirs jusqu’à ce qu’ils cèdent pour avoir la paix, il devait rester – et après avoir laissé le nouvel an au conseiller et le lendemain à lui-même, c’était l’heure de s’y remettre.

Enfin la porte s’ouvrit et quelques inconnus sortirent, Eiric en fin de file.

« Messer Byrne, salua-t-il. Vous avez un moment ? Je vous accompagne à votre prochaine destination s’il faut. »
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Loin des yeux, loin de tout

La nouvelle année commençait avec bien des désagréments – si tant était que le me mot fût assez fort pour désigner la venue du nouvel Enclin et l’entêtement du Prince. Si ce dernier avait révélé sa folie aux yeux de tous lors de l’inauguration de la Grande Cathédrale, il n’avait – semblait-il – pas été pris d’un quelconque nouvel accès de colère depuis lors. Il assistait normalement aux réunions du Conseil, mais ne semblait pas bouger sur ses positions, à la grande inquiétude d’Eiric. Le noble ne comprenait pas ses accusations vis-à-vis de la Commandeure-Garde. Elle, convoiter le trône ? Cela n’avait aucun sens pour lui ; n’était-ce à ses yeux que la paranoïa d’un homme vieillissant. Le conseiller s’était même surpris à ressentir une pointe de compassion pour son Prince. Kendric n’était pas exempt de tout reproche, mais il les avait dirigés pendant tant d’années avec efficacité. Imaginer un tel danger les frapper avait sans l’ombre d’un doute dû bousculer son monde. Et Eiric n’osait pas imaginer comment les enfants princiers devaient se sentir face à la défaillance de leur père.

Malgré tout, le conseiller se devait de mettre sa compassion de côté ; il devait se préparer à ce qu’il allait advenir. Il ignorait encore les armes dont il disposait, sur qui il pouvait s’appuyer. Pour le moment et malgré son expérience, le paysage politique ne lui apparaissait pas clairement. Il devait pourtant agir et vite ; si le Prince ne voulait pas entendre raison, le Conseil devait avoir une solution de rechange. Restait encore à savoir laquelle. Sans doute devrait-il d’abord tâter le terrain et mener sa propre enquête, tout en restant discret pour ne pas s’attirer les foudres de Kendric ni donner l’air de contester son autorité. Eiric n’aimait pas agir dans son dos, mais il ne lui laissait guère le choix. Starkhaven devait être prête pour les épreuves avenir, ou bien il redoutait le pire.

Sortant d’une réunion du Conseil, il avisa l’homme qui s’était approché de lui.

« Messer Van Markham. » le salua-t-il, loin de s’offusquer de son approche, « Je suis à vous. »

S’il y avait bien un allier qu’il considérait fiable, c’était bien celui qui prétendait au titre d’ambassadeur du Névarra. Les deux hommes avaient conclu une alliance tactique quelques années plus tôt ; en échange de son soutien, Eiric userait de son influence auprès du Prince afin de l’aider à avoir son ambassade. S’ils n’avaient guère été fructueux jusqu’à présent, les choses étaient susceptibles de changer dans les mois avenir ; nul ne savait ce qui pouvait ressortir d’une crise. Eiric, de son côté, avait plus que jamais besoin de consolider ses relations.

« Quelles sont les nouvelles du Névarra ? »  

Telle était sa première question. Il savait qu’Arnth était rentré au Névarra suite aux évènements de la cathédrale. Le conseiller voulait en outre savoir ce qu’il en était ressorti ; le père de son interlocuteur avait-il été plus facile à convaincre que le Prince concernant l’Enclin ?
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« Messer Van Markham. Je suis à vous. Quelles sont les nouvelles du Névarra ?
– Je vous remercie pour votre temps. »
La formule, autrefois maladroite et forcée, était devenue naturelle, en partie au contact de cet homme – ce n’était certainement pas son prince qui avait influencé son accent et rendu agréables les politesses. Il évitait encore de trop en user, mais il n’avait plus l’impression que chaque mot lui brûlait la langue – un progrès certain depuis ses premiers jours. Eiric avait manifesté assez de respect pour en mériter en retour, et leur alliance reposait en partie sur des intérêts familiaux, aussi préféra-t-il commencer par une réponse plus personnelle. La question était si large qu’elle ne l’empêchait pas, et un ambassadeur parlait autrement qu’un militaire ; d’autres sujets que ses armes. « Celles qui concernent ma famille sont bonnes. J’espère qu’il en est de même pour vous ? » Il ne mentionna ni sa femme, ni son enfant à venir, le laissant élaborer s’il voulait et s’épargnant la gêne si la réponse revenait négative.

« Je ne suis pas resté au Nevarra longtemps et tout a pu changer depuis, mais je n’y ai pas vu de danger. D’après mon père, les gardes des ombres n’étaient pas inquiets, mais il a annoncé que les hommes reprendraient leur entrainement avec plus de concentration au cas où les engeances arrivent. »

Il n’aurait su dire, et n’était heureusement pas payé pour le faire, si la menace était réelle ou fictive – si la Commandeure-garde Senaste mentait ou si Kendric Vaël était devenu fou, comme l’insinuait plus d’une rumeur. De la dispute havenoise il n’avait retiré que deux choses : que Starkhaven avait été la seule avertie et que quelqu’un, et si ce n’était ni le prince ni Senaste ce serait lui, devait en informer les environs. Les diplomates devaient avoir écrit assez de lettres pour leurs propres régions, aussi n’avait-il fait aucun détour entre Starkhaven et le Nevarra : réelle ou fictive, elle aurait réveillé les locaux ils ne pouvaient pas se permettre d’être moins prêts que des voisins armés.

« Kendric Vaël prévoit-il d’en faire autant ? »

En aucun cas son pays ne comptait-il aider le monarque sans contrepartie, au risque d’avoir encore plus l’air de vassaux, mais Arnth vivait et travaillait dans cette ville. Il avait besoin de savoir ce qu’il en adviendrait et où il pouvait se rendre utile.
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Loin des yeux, loin de tout

« Tout va bien, je vous remercie pour votre prévenance. »

Il avait retenu une grimace à la question de son interlocuteur. Plus que quiconque, il aurait préféré que cette annonce d’Enclin ne soit que chimère. Il connaissait les pouvoirs que l’archidémon pouvait avoir sur les nouveau-nés et s’inquiétait naturellement pour Eibhlin et l’enfant à naître. Au moins avait-il l’esprit plus tranquille en sachant sa femme en sécurité et en meilleure forme qu’au début de sa grossesse. Toutes les précautions prises seraient-elles suffisantes ? Avec un peu de chance, oui. Nul n’entendait encore parler d’engeances dans les parages, ce qui signifiait qu’ils avaient encore du temps devant eux ; ils devraient toutefois se dépêcher en raison de la menace à venir. Que pensait donc Arnth des paroles de la Commandeure-Garde ? Il comprenait que les accusations du Prince pussent embrouiller singulièrement le paysage. Eiric, de son côté, était dans une position délicate. Il ne pouvait chercher à le convaincre sans révéler ce qu’il savait déjà. Et il avait déjà fort à faire avec l’état de Kendric.

« Le Prince fera ce qu’il  faut pour défendre Starkhaven, mais je crains que nous ne puissions envisager pour le moment la moindre alliance avec la Garde des Ombres. »

Que le névarran crût ou non à l’annonce de Senaste, il avait fait le nécessaire auprès de son peuple. La Garde des Ombres devrait se débrouiller d’elle-même, mais était-ce bien sage ? Le conseiller comprenait la méfiance que pouvait susciter cette organisation. Pourtant, à supposer que les engeances frappent bientôt, ils auraient peut-être tout intérêt à s’unir. Si Eiric prenait la Commandeure-Garde très au sérieux, il ne pouvait s’empêcher de se poser certaines questions. Pourquoi tant d’intérêt envers Starkhaven en particulier ? S’il était question d’un archidémon, toutes les nations – et non seulement les Marches Libres – seraient en danger. Le conseiller la soupçonnait en outre de ne pas leur avoir tout révélé. Peut-être en savait-elle plus encore qu’elle ne l’avait laissé paraître ; ou peut-être que ses intentions n’étaient pas aussi pures comme avait pu l’accuser le Prince. Eiric écartait pour le moment cette deuxième hypothèse ; il manquait encore cruellement d’informations pour jauger la situation.

« Je trouve bien étrange que l’accent de la menace soit ainsi mis sur notre cité. » affirma Eiric, « Le Néverra n’étant guère loin, je ne peux que vous recommander de rester sur vos gardes. »

Le Névarra étant un peuple guerrier, Eiric ne se faisait pas d’avantage de souci pour eux. Peut-être feraient-ils même un allier de poids en temps de crise, mais cela ne dépendait pas de lui. Réussir à utiliser son influence auprès du Prince afin de reconnaître l’ambassade serait déjà un très bon début. Le conseiller espérait réussir son entreprise, tout comme il souhaitait avoir quelque chose en retour. Néanmoins, ils avaient pour le moment des affaires plus urgentes sur lesquelles se pencher.

« Comptez-vous rester à Starkhaven en ces temps troublés ? Je comprendrais que le devoir vous appelle ailleurs. »  


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« Tout va bien, je vous remercie pour votre prévenance. Le Prince fera ce qu’il faut pour défendre Starkhaven, mais je crains que nous ne puissions envisager pour le moment la moindre alliance avec la Garde des Ombres. »

« Le Prince fera ce qu’il faut. » Il aurait aimé savoir d’où Eiric tirait cette confiance, ou si elle était purement prétendue. En trois ans qu’il était à Starkhaven, il n’avait rien vu qui encouragerait cette loyauté : en réalité jusqu’à la cathédrale, tout ce qu’il avait vu de Kendric Vaël était un refus de diplomatie et une annonce de tournoi. Arnth était plus disposé à croire à l’efficacité de ses conseillers, s’ils savaient se montrer assez persuasifs pour diriger quand le prince s’enfermerait à nouveau, mais le signaler à l’homme qui défendait son maitre avec tant de conviction n’était peut-être pas la meilleure idée.

« Ce ne sont que leurs affaires, de toute façon, affirma-t-il pour maigre consolation. La garde des ombres a toujours été fière d’arrêter les Enclins seule, je ne doute pas qu’ils s’en sortiront une fois de plus sans l’aide de Starkhaven. »

La commandeure-garde avait-elle demandé de l’aide ou une alliance ? Il ne se souvenait plus de ses mots, mais de mémoire elle avait prêché la solidarité et annoncé une catastrophe, sans vouloir de mesure précise – le prince aurait certainement refusé si elle l’avait fait, mais dans le cas présent, aucun des partis n’avait réellement à se plaindre. Ils coexistaient dans une ville, parlant chacun à leur tour mais pas entre eux ; d’une certaine façon, c’était la moins ridicule des issues de leur dispute.

Fort heureusement, son propre pays ne présentait aucune inquiétude, de guerre comme de conflits internes. Loin d’être unis, ses compatriotes sauraient au moins s’unir contre le danger, ou suivre un général qui les unirait artificiellement… La politique avait beau jouer un rôle, il croyait plus à leur sens des priorités que celui des havenois, par ailleurs principale raison pour son retour : Enclin ou pas, Starkhaven n’arrêtait jamais de tourner, et homme d’armes ou pas, un ambassadeur y aurait toujours sa place.

« Je trouve bien étrange que l’accent de la menace soit ainsi mis sur notre cité, » affirma Eiric, « Le Néverra n’étant guère loin, je ne peux que vous recommander de rester sur vos gardes.
– Nous saurons faire rempart le temps que Starkhaven se prépare. Je ne comprends pas non plus pourquoi votre ville reçoit tant d’attention, mais le Nevarra se montrera digne qu’on la regarde ou pas. »

Une pointe d’ironie perçait dans ses mots, juste assez présente pour être décelée par qui le connaissait : contrairement à ses propres promesses, ils feraient ce qu’il faudrait, quitte à profiter à ce voisin insultant. Peut-être même si Tylus le tournait bien, serait-ce l’occasion de rappeler à Kendric Vaël qu’il ne voulait pas de guerre ouverte… Malheureusement, diraient certains.

« Comptez-vous rester à Starkhaven en ces temps troublés ? Je comprendrais que le devoir vous appelle ailleurs.
– Je vais rester ici, oui. Et vous ? » Starkhaven avait déjà été décimée une fois, après tout. S’il dirigeait un Enclin, c’est ici qu’il aurait voulu frapper, où il y avait le plus de monde et le moins de défenses. L’Enclin avait-il seulement une stratégie ? Et pour atteindre quel but ? « Je suis sûr que vous trouverez un abri plus sûr à Combrelande ou Nevarra, pendant que le trajet est encore possible. »

Toutes deux sauraient défendre une petite résidence de civils, mais le cas échéant (qu’il refuse de partager avec le noble), les Byrne n’auraient que quelques pas à faire pour se réfugier en mer. Naturellement, même si ses mots ne le laissent pas paraitre, c’est une invitation dans laquelle il s’engagerait personnellement – trouver une petite maison pour les accueillir ne serait d’aucune difficulté pour qui connaissait la région.
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Loin des yeux, loin de tout

Eiric aurait aimé être aussi confiant que son interlocuteur au sujet de la Garde des Ombres. Saurait-elle réellement se débrouiller seule ? Il avait entendu certes beaucoup de médisances sur cette organisation, bien qu’elle fût respectée car capable en ces temps de crise. Pour le noble, les Enclins appartenaient aux légendes ; il n’aurait jamais cru en voir un jour de son vivant. Il n’avait jamais réellement vu la Garde des Ombres à l’œuvre et ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter ; était-elle toujours à la hauteur après toutes ces années ? Et si cette dernière avait été affaiblie d’une quelconque manière ? Son intuition lui soufflait qu’ils auraient besoin d’aide pour arriver à leurs fins, mais peut-être se montrait-il trop pessimiste.

Les dernières paroles d’Arnth sonnèrent comme une offre, et il le remercia d’un regard. Bien qu’ils ne partageassent pas la même impression du Prince, Eiric était bien content de le compter parmi ses alliés. Nul doute qu’il s’agissait d’un homme fiable et digne de confiance comme on en voyait peu ces jours-ci.

« Je ne peux pas abandonner Starkhaven à son sort. Mais je songe à évacuer ma famille si jamais les choses tournent mal. » avoua-t-il.

C’était la première personne à qui il en parlait. Il devinait sans mal l’air réprobateur d’Eibhlin si cette dernière prenait connaissance de ses intentions. Elle insisterait pour rester avec lui, assurément. Aussi ne lui laisserait-il pas le choix, au moins pour leur enfant. Pourtant, cette idée le travaillait et ne le satisfaisait pas entièrement. Il espérait ne jamais avoir à faire un tel choix, mais rien n’était moins sûr.

« C’est en ces temps durs que l’on reconnaît les grands hommes. Vous savez que je vous tiens, vous et votre peuple, en haute estime. Le vent pourrait bien tourner en votre faveur. »

Mais peut-être pas tant que Kendric sera au pouvoir… Cette pensée le perturbait. Le conseiller était en outre déchiré entre sa loyauté envers Starkhaven et celle que sa famille avait toujours eue envers le Prince. Malgré tout ce qui avait pu se passer, Eiric ne le jugeait guère durement. Le Prince avait peut-être fait des erreurs durant son règne, mais il avait dirigé Starkhaven pendant de longues années. Il comprenait bien que ses agissements à la Grande Cathédrale eussent pour effet de remettre en cause sa capacité à régner. Était-il encore un dirigeant lucide, ou un vieillard affaibli par l’âge ? Le Conseil avait certes assuré sa régence pendant deux ans, mais nul ne pourrait prédire ce qu’il allait advenir. C’était sans oublier ces Chercheurs de la Vérité qui semblaient vouloir faire tomber les Vaël. Le règne de Kendric touchait-il donc à sa fin ou était-il encore trop tôt pour pouvoir l’affirmer ? Si un malheur devait se produire, c’était à lui de veiller qu’il n’entraînerait pas Starkhaven dans sa chute.

« J’aimerais savoir ce que vous pensez de tout ça. Des derniers comportements du Prince, de l’annonce de Senaste. »

La première chose à faire était de tâter le terrain. Quoi de mieux que de recueillir l’avis d’une personne haut placée, d’un potentiel ambassadeur ? Arnth serait honnête, il n'en doutait pas.
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« Je ne peux pas abandonner Starkhaven à son sort. Mais je songe à évacuer ma famille si jamais les choses tournent mal.
– C’est tout à votre honneur. »


Sûrement l’aurait-il moins respecté s’il avait fui, compréhensible que c’eut été – si le conseiller abandonnait la ville, autant la brûler, les engeances perdraient moins leur temps. Le fond contradictoire de la pensée le surprit, pourtant : n’avait-il pas, quelques secondes auparavant, sous-entendu qu’il serait inutile comme tous ceux qui n’étaient pas de la garde ? Bien sûr, Eiric ne serait jamais en première ligne, ni peut-être même en contact avec, et s’occuperait de domaines tout autres, mais il n’était qu’un homme au fond, pas plus redevable que sa femme.

Sauf qu’il est le plus haut placé de la région.
Et sa femme une princesse.


Tout à coup il était bien content de ne pas être à sa place. En partie pour ces réflexions, il n’insista pas, malgré son avis sur les évacuations tardives. C’était avant que le danger arrive qu’il fallait partir, pour ne pas s’y exposer du tout… Tout ça, le havenois devait le savoir et avoir pris en compte, et Arnth ne s’en mêlerait pas. Il n’avait en outre aucune envie de perdre de l’estime du conseiller par indiscrétion alors qu’il en avait enfin l’aveu – il fallait être un Byrne pour donner des compliments si lourds et avoir l’air sincère, mais curieusement, il le croyait ; en ce qui le concernait en tout cas.

« C’est en ces temps durs que l’on reconnaît les grands hommes. Vous savez que je vous tiens, vous et votre peuple, en haute estime. Le vent pourrait bien tourner en votre faveur.
– Pensez-vous ? Votre prince est-il du même avis ?
- Je l’espère. »


Son père aurait vraiment dû envoyer quelqu’un de compétent, se dit-il pas pour la première fois – Eiric avait beau lui pardonner, que se serait-il passé s’il était tombé sur un noble plus regardant sur les pensées à ne pas dire ? Le vent ne tournait grâce à aucune de ses actions, et même s’il commençait par moments à s’attacher à sa mission, elle n’en demeurait pas moins dépendante d’espoir et de chance plus que de sa diplomatie.

« J’aimerais savoir ce que vous pensez de tout ça. Des derniers comportements du Prince, de l’annonce de Senaste.
– J’ai connu le prince moins que vos concitoyens, alors seulement les rumeurs me disent que son comportement a changé. Je ne l’aimais pas avant, fronça-t-il les sourcils, et je ne l’aime pas plus quand il hurle dans la cathédrale, mais s’il a raison, qu’il hurle. C'est trop, mais ça rappellera au peuple qui il est. »

Un certain mépris le prend, qu’il étouffe sous un air de jugement. Par qui Starkhaven se laisse gouverner la regarde seule, et il n’est pas sûr que ce soit là la question du conseiller, quand bien même il aurait des envies de changement, quand bien même il douterait des capacités du prince – il ne l’a vu qu’une fois avant son enfermement, son point de vue est limité.

« Quant à l’annonce de Senaste, comme vous avez vu, j’y crois assez pour prévenir mon pays, mais qu’y a-t-il à dire de plus ? » Autour d’eux, des murs vides, mais il calma sa voix malgré tout. « Honnêtement, je pense moins d’eux que de vous. En tant que conseiller et beau-fils, vous voyez mieux ce qu’il se passe. Y a-t-il une raison de s’inquiéter ? »
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« Pensez-vous ? Votre prince est-il du même avis ?
- Je l’espère. »

Le respect était mutuel entre les deux hommes. Aucun d’eux ne s’autoriserait à fuir alors que la situation s’envenimait. Si Eiric ne pouvait se prononcer à la place du Prince, il espérait bien lui faire comprendre qu’ils auraient besoin d’alliés dans les temps à venir. Reconnaître l’ambassade du Névarra ne serait qu’un rapprochement stratégique, un premier pas vers cette puissance militaire dont ils auraient tout à gagner avec la bonne entente. Eiric ne l’avait pas oublié ; il comptait bien user de son influence auprès du Prince pour faire valoir son allié. Cependant, la tâche ne serait guère aisée si Kendric n’entendait pas raison au sujet de l’annonce de l’Enclin. L’écouterait-il, lui, son fidèle conseiller ? Qui d’autre pourrait le raisonner, la Princesse peut-être ? Quel rôle jouait Eugénie dans toute cette affaire ? Il y avait également l’autre fille du Prince, Fionnuala, qui semblait avoir tourné son allégeance. La situation était complexe, si bien que le conseiller avait bien du mal à la démêler.

« L’annonce d’un Enclin n’a rien d’anodin, je pense qu’il y a raison de s’inquiéter. » affirma finalement Eiric, « Cela ne signifie pas pour autant que j’ai entière confiance en la Commandeure-Garde. »

Arnth avait-il remarqué son hésitation au moment où il allait prendre la parole ? Eiric s’était pourtant efforcé de lui dire la vérité. La Garde des Ombres avait beau être respectée, elle n’était pas aimée de tous. Il comprenait que certains voulussent prêter le mauvais rôle à Sénaste et Eiric lui-même ne la connaissait pas assez pour décrypter ses intentions. S’il ne remettait pas en doute sa parole, il la soupçonnait de vouloir autre chose de Starkhaven. Peut-être était-ce néanmoins seulement sa loyauté envers Kendric qui parlait ; une part de lui ne pouvant donner entièrement tort aux craintes du Prince.



« Pardonnez, je réalise que je ne me suis toujours pas enquis des raisons de votre venue. » affirma Eiric en reculant d’un pas, « Que puis-je faire pour vous ? »

Habile manière de changer de sujet et de détourner l’attention ? Sans aucun doute. Tout ce qu’espérait Eiric, c’était que son interlocuteur ne s’impatientât pas de n’avoir toujours pas eu son ambassade. La diplomatie était un travail de longue haleine, et il fallait œuvrer avec prudence en ces temps de crise. Arnth le réalisait-il ?
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« L’annonce d’un Enclin n’a rien d’anodin, je pense qu’il y a raison de s’inquiéter, affirma finalement Eiric. Cela ne signifie pas pour autant que j’ai entière confiance en la Commandeure-Garde. »

Conseiller était un rôle vaste, qui appelait aussi bien à faire savoir son avis en privé qu’à le taire en public. Sans être expert en politique, Arnth pensait en savoir assez pour estimer la loyauté qu’exigeait un tel poste, et Eiric n’avait jamais eu l’air d’en manquer. Que lui, un des personnages les plus proches du prince, soit obligé de mentir pour préserver la paix n’augurait rien de bon. Il ne lui en voulait pas, même si son déni était frustrant, mais le prince n’en ressortait pas vainqueur ; toutefois, il retint son insatisfaction grandissante. Bien qu’Eiric ait pris le temps de le rassurer sur ses plans personnels, ce n’était pas le sujet à débat aujourd’hui.

« Je comprends. »

Pour un événement comme l’Enclin, personne ne pouvait se prononcer trop vivement, et il aurait été hypocrite de l’exiger de son allié alors que lui-même laissait la décision aux autres. Peut-être savait-il quelque chose, peut-être était-il simplement trop prudent pour parler ouvertement, en tout cas Arnth n’avait pas de raison de suspecter qu’il lui cachât des informations essentielles et il n’insista pas. N’était-ce pas, au fond, une affaire interne à la cité ?

« Pardonnez, je réalise que je ne me suis toujours pas enquis des raisons de votre venue, déclara Eiric en reculant d’un pas. Que puis-je faire pour vous ?
– Enquis ? »

Il releva le mot inconnu sans s’en émouvoir, estimant que la question suivante le rendait superflu. Il était vrai qu’il n’avait toujours rien dit de ses intentions, à supposer qu’il en ait. Il fallait bien dire quelque chose, en tout cas.

« En réalité je venais vous poser la même question. Starkhaven n’est pas ma ville, mais elle m’accueille depuis assez longtemps. Y a-t-il un point où je puisse vous aider, sans impliquer mon pays ? »

Ce n’était pas comme se mettre à leur service, raisonnait-il : il offrait juste ses compétences comme n’importe quel homme, pendant une période où l’oisiveté était plus proche du crime que du vice. Il n’était d’ailleurs pas impossible que se rendre utile à sa propre manière ait justement été ce qu’attendait Tylus en le renvoyant ici.
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La diversion du conseiller semblait avoir fonctionné ; tout du moins son interlocuteur ne donnait aucun signe relevant son hésitation. Eiric se trouvait néanmoins dans une position délicate ; s’il croyait aux paroles de la Commandeure-Garde, il ne pouvait se permettre de discréditer le Prince de vive voix. Était-ce là un écart de loyauté ? Le conseiller n’avait pas la conscience tranquille, à agir ainsi à l’encontre de Kendric. Cette famille princière à qui la sienne avait juré fidélité depuis des générations. Toutefois, les temps étaient bien trop graves pour ignorer une menace planant au-dessus de Starkhaven. Si un Enclin se déclarait bel et bien, sans doute auraient-ils tout intérêt à entretenir leurs relations et à former des alliances militaires avec le reste des Marches Libres. Peut-être serait-il même temps de faire changer l’avis du Prince concernant l’indépendance du Névarra si cela allait dans leurs intérêts. Mais pour le moment, la question n’était pas là ; encore fallait-il prouver la présence de ce nouvel Enclin et ils étaient loin du compte.

« Il serait indélicat pour moi d’approcher officiellement la Garde des Ombres après les déclarations du Prince. » affirma Eiric, « Néanmoins, si jamais vous obtenez plus d’informations de la part d’un garde, ou de Senaste elle-même, je vous serai reconnaissant de me tenir au courant. »

Bien qu’il ne le montrât pas, Eiric était touché par la loyauté d’Arnth et aussi le remercia-t-il du regard. Car ainsi le voyait-il, comme un homme juste et loyal, aspirant au bien de son peuple et de Thédas de manière générale. Si le conseiller déplorait bien sûr le manque de reconnaissance de son allier au sein de Starkhaven, il respectait encore plus cette prévenance envers une cité qui l’avait tout de même accueilli. Eiric le gardait bien en tête ; peut-être un jour se sentirait-il prêt au point de lui en révéler plus. Pour le moment, prudence était encore de mise.

« Si ce que raconte la Commandeure-Garde est vrai, tout ceci pourrait également affecter le Névarra, voire tout Thédas. »  

C’était sur ce point qu’il comptait insister. Éprouvant le plus grand respect pour son interlocuteur, jamais ne se serait-il permis de l’exploiter d’une quelconque manière ; le considérait-il sur un pied d’égalité. Pour Eiric, si Arnth devait agir, ce serait dans leurs intérêts communs, dans un esprit de collaboration. Et en tant que névarran, approcher la Garde des Ombres ne lui porterait aucun préjudice là où une visite officielle risquerait de créer un conflit diplomatique en tant que conseiller du Prince. Bien entendu, il ne lui forçait aucunement la main ; libre à lui d’accepter de mener son enquête, le sous-entendu était là.
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Difficile de découvrir la vérité quand on devait défendre la sienne : Arnth compatissait à la situation du conseiller, exemple ultime s’il en était de pourquoi il n’aspirait à aucun poste politique. Il l’avait cherché, en plus d’un sens – devenir conseiller, épouser une princesse, tous les choix qui avaient contribué à son image et consolidé sa place devant les Vaël. Bien que cette indulgence ne saurait durer, pour l’heure, il ne pouvait lui reprocher, presque touché par l’attitude d’Eiric ; l’impression qu’on lui parlait enfin comme à un égal et pas un ennemi, qu’on lui donnait enfin la vérité – peut-être même une part plus grande qu’aux autres.

« Il serait indélicat pour moi d’approcher officiellement la Garde des Ombres après les déclarations du Prince. Néanmoins, si jamais vous obtenez plus d’informations de la part d’un garde, ou de Senaste elle-même, je vous serai reconnaissant de me tenir au courant.
– Je peux faire ça. » Pas comme s’il avait une raison de mentir sur les secrets de la garde. « Peut-être seront-ils plus libres de parler en ma présence que la vôtre. »

La commandeure-garde dont il avait oublié l’origine n’était pas la cible, quand bien même elle trouverait le temps de lui parler ; mais parce qu’Arnth avait l’habitude des soldats, et parce que le Byrne était trop haut placé, il était assez clair qu’il était le mieux placé pour entendre des réponses.

« Si ce que raconte la Commandeure-Garde est vrai, tout ceci pourrait également affecter le Névarra, voire tout Thédas. »

Sa main se serra autour du pommeau de son épée sous l’impatience. Il était parfaitement conscient des conséquences sans que personne ne les lui rappelle – Eiric ferait un bon père les premières années, mais l’homme qu’il était n’appréciait pas cet excès de clarté. Le Nevarra avait bien chuté dans les esprits si de philosophes ils étaient passés à enfants – à moins que ce ne soit Starkhaven qui volait beaucoup trop haut.

« Seulement si Starkhaven la croit. Le Nevarra n’est pas prêt pour votre aide mais il l’est pour l’Enclin. La vérité ne l’influencera davantage que si Starkhaven recueille des réfugiés ou envoie des troupes. »
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Loin des yeux, loin de tout

Eiric acquiesça à la remarque pertinente de son interlocuteur. Il était évident que son titre en imposait. Les déclarations du Prince ne faisaient rien pour arranger la situation ; elles ne feraient même qu’accentuer la méfiance s’il s’approchait de la Garde des Ombres en personne. Sans avoir la moindre pensée dénigrante à l’égard de son allié, il était vrai qu’un étranger serait plus abordable et accessible qu’un conseiller de Kendric. C’était en outre en ces circonstances que le conseiller savait sur qui il pouvait compter. Bien qu’il eût toujours vu Arnth comme étant un homme d’honneur, le simple fait qu’il se fût proposé en toute capacité d’initiative en disait long sur sa volonté de faire avancer les choses. Ce n’était certes qu’un geste, mais Eiric savait l’apprécier à sa juste valeur. Il espérait que cela pût jouer en faveur de la reconnaissance de l’ambassade du Névarra aux yeux du Prince ; cela ne faisait-il que motiver d’avantage le conseiller pour déployer des efforts dans ce sens.

« Je vous en remercie. »

Eiric connaissait bien la certaine inimité qui séparait le Névarra et Starkhaven, bien souvent considérés comme nations ennemies. Le Névarra ne serait effectivement pas prêt pour leur aide, mais en temps de crise, rien n’était impossible. Le conseiller ne doutait pas que la nation de son allié saurait se défendre au vu de leur régime militaire. Peut-être était-ce une idée utopique de sa part, de penser que chacun saurait oublier ses différents, même en temps d’Enclin, pour pouvoir limiter les pertes. Il semblait évitant pour Eiric que les nations de Thédas, si elles s’unissaient, ne seraient que plus fortes que si elles affrontaient la menace isolée.

« Je suis d’accord avec vous mais ne peux parler qu’en mon nom ; je ferai ce qui est en mon pouvoir pour convaincre le Prince. »

Encore un jeu d’influence, la diplomatie était-elle un milieu dans lequel il baignait. Ses tentatives seraient-elles fructueuses ?
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« Je vous en remercie. Je suis d’accord avec vous mais ne peux parler qu’en mon nom ; je ferai ce qui est en mon pouvoir pour convaincre le Prince. »

Il était rare, depuis son arrivée à Starkhaven, qu’il soit satisfait sans gain – la cité des Princes avait en cela une influence déplorable sur l’homme sans ambitions qu’il était d’ordinaire. Aider la ville, dès que c’était un peu officiel, revenait à plier même s’il n’y avait pas eu d’ordre, et le visage moqueur du Prince le hantait. Les services qu’il rendait à Eiric ne faisaient pas exception, jamais assez profitables pour combler son honneur. Aujourd’hui également portait cette sensation désagréable de servir une cité rivale – il était presque sûr que le conseiller le voyait comme un allié et non comme un outil qu’il fallait rassurer de temps en temps, mais le sentiment était là. Celui de s’embourber dans un rôle sans honneur.

Toutefois, et il n’était pas sûr que ce soit bon signe mais le répit était apprécié, il y avait aussi une pointe de fierté à aider, aujourd’hui – que ce soit à cause de l’Enclin ou parce qu’Eiric avait réellement l’air d’en avoir besoin. Une pointe de plaisir, éphémère qu’elle fut.

« Je ne peux que vous souhaiter bonne chance. Pour l’heure, j’ai assez pris de votre temps. Je vous remercie de me l’avoir accordé, messer, bonne journée. »

L'essentiel, rappeler que le Nevarra ne dormait pas, était fait, aussi laissa-t-il le conseiller retourner à ses occupations, lui-même pas mécontent de quitter le palais et retrouver l'air frais.

Fin du RP
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Loin des yeux, loin de tout. - Eiric Byrne