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Si vis pacem, Para bellum — Eiric.

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Si vis pacem, Para bellum CHAPITRE DEUX : Ceux qui marchent dans les pas d'Andrasté

Type de RP Classique - FB
Date du sujet Vendangien, 5:11 des exaltés
Participants @Eiric Byrne & @Aerontus Nepos
TW Pour l'instant, niet.
Résumé A la suite d'une correspondance soutenue, Aerontus se rend chez le conseiller du Prince Kendric, messer Eiric Byrne. Si les faucons sont hauts dans le ciel durant l'entrevue, peut-être y verront-ils eux aussi plus clair quant aux évènements à venir et qu'une amitié étonnante parviendra à naître de cette charmante sortie
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>Vendangien, 5:11 des exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t822-si-vis-pacem-para-bellum-eiric">Si vis pacem, Para bellum </a></li></ul><p><u>@"Eiric Byrne" & @"Aerontus Nepos"</u>A la suite d'une correspondance soutenue, Aerontus se rend chez le conseiller du Prince Kendric, messer Eiric Byrne. Si les faucons sont hauts dans le ciel durant l'entrevue, peut-être y verront-ils eux aussi plus clair quant aux évènements à venir et qu'une amitié étonnante parviendra à naître de cette charmante sortie
[/code]

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« C'est par l'adresse que vaut le bûcheron, bien plus que par la force. » -- Homère


Ils ont un peu moins d’un an avant qu'un nouvel Enclin ne se déclare au travers d’âmes avides, de bouches déformées par une colère sombre qui griffe les entrailles et produit une bile opaque menaçant de tous les noyer.

Ils ne le savent pas encore, évidemment.

Un an.

En ce monde, c'est l'équivalent d'une vie.



i. la graine

Le soleil glisse sur ses paupières, lui impose un trouble grisant, une merveilleuse foudre de feu. Aerontus garde un temps les yeux clos dans la voiture qui le mène au château Byrne. Le trot paisible des chevaux le berce agréablement en cet après-midi de Vendangien. Hier, il a une fois encore goûté la gaieté inépuisable des fêtes de Satinalia. La vie, éblouissante, le chamboulement des rues, la liesse gorgée d’une ivresse éclatante, l’euphorie qui prend à la gorge et qui vous fait aimer chaque nouvelle bouffée d’air comme si c’était l’ultime et la plus douce... Tout ceci constitue l’intégralité d’une semaine au cœur battant qui laisse toujours un peu pantelants ceux qui s’y adonnent – et ils sont fort nombreux à travers Thédas.  

Les mœurs de l’Impérium sont inaltérables.

L’Ambassadeur a fait en sorte d’ouvrir une cave aux mille délices durant ces jours bienheureux, a laissé le miel se dissoudre dans des vins parfumés afin de mieux atteindre le cœur des habitants de la capitale des Marches Libres. On se souvient toujours si bien de la main qui caresse et qui nourrit. Il a fallu s’y mêler à cette ardeur, glisser des sourires étincelants dans la flambée crépitante de l’instant. Il est jeune – trop, disent certaines mauvaises langues – alors, le corps soutient sans peine les nuits blanches, le sang savoure sans se vicier et avec hargne les ivresses passagères. L’immense quartier aux accents tévintides autour de son ambassade s’est paré de joie, d’apothéose et, pour autant de jours sans fin que de nuits éternelles, s’est noyé dans une vision dorée.

Les iris se dilatent sous les rayons et il se penche à la fenêtre avec une délicieuse paresse. Les terres du domaine sont riches, s'étendent pour rejoindre le versant des collines et des rocailles. Il s’est renseigné avant de se déplacer chez le conseiller du Prince, l’espoir en brèche quasi invisible, celui d’enfin parvenir à un semblant de discussion. D’ici, il aperçoit ce que ses gens lui ont déjà rapporté : la présence d'un grand camp Dalatien. On va encore se servir de vous, pense-t-il sans joie. Parce qu’il n’est guère sot et qu’il se doute que la manœuvre n’est sans doute pas innocente, que si Eiric Byrne les a accueillis en ses terres ce n’est pas – ce ne peut pas être – uniquement par bonté d’âme. Si vis pacem, para bellum, c’est ce qu’on lui a toujours dit à Minrathie, c’est ce qu’on apprend dans tous les livres d’Histoire. Ses doigts cherchent sa gourde et il boit un peu d’eau – de quoi rafraîchir son esprit. Car il reste à découvrir si messer Byrne veut autant la paix que lui ne la désire ou si ce n’est qu’un leurre de plus.

(Il le saura bien assez tôt.)

La ligne d’horizon fuit le long d’intervalles réguliers entre les branches sauvages qui bordent la route. Il y a des chèvres délicates, rondes, qui sautillent dans la plaine aux abords de la haute bâtisse en pierre. Des arbustes qui se parent de l’or vendangien ajoutent une touche de couleur aux gris de la façade principale. C’est sans encombre qu’il reconnait le châtelain qui vient à sa rencontre, et il s’extirpe à son tour de sa calèche dans un sourire sage. « Messer Byrne. La route menant à votre demeure est incomparable. » Il s’incline avec une aimable considération pour son hôte, en homme rompu aux politesses mondaines. Rien dans sa mine ne trahit l’épuisement des festivités passées. « Votre invitation et l’heureuse amitié qu’elle augure me ravissent d'aise et j'étais impatient de vous témoigner mon estime par ces quelques présents. » En vérité, se présenter chez quelqu'un les mains vides ne se faisait tout simplement pas à Tévinter, encore moins lorsque l’on était de qualité. La pingrerie sous quelque forme que ce soit y a toujours été terriblement mal vue. « J’espère qu'ils sauront trouver grâce à vos yeux, quand bien même je ne prétends pas qu'ils puissent être à la hauteur de votre charmante hospitalité. » Deux serviteurs s’avancent, bras légèrement tendus. Le premier présente une somptueuse écharpe de soie pliée avec soin et un livre de poèmes tévintides. Le second tient contre lui un coffret gravé en bois d’acacia, ouvert face au conseiller pour lui présenter une paire de gants taillés dans un épais cuir noir gaufré, finement brodé d’argent, accompagnés de leur mousqueton et de leur anneau que le soleil fait resplendir. C’est Taenar – dans son gout sûr et son appréciation pour cet art qu'il partage secrètement avec le maître des lieux – qui a fait cette exquise découverte et l’achat n’a pas été long. « Des gants de fauconnerie. Vous m’aviez promis une démonstration messer ; voyez, je n’oublie rien. » Il ponctue ses paroles d'un sourire affable. Les lettres échangées avaient été honnêtes et simples. Aerontus avait alors compris que la passion d’Eiric pour les rapaces n’était pas une façon de se donner une personnalité comme chez certains nobles. Voilà qui était presque reposant.



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Si vis pacem,  Para bellum

Le soleil glissait doucement sur l’horizon. Une journée de plus s’écoulait dans le village paisible de Corintamh. Eiric lui-même était particulièrement détendu ; était-il désormais difficile de s’imaginer l’agitation qui avait eu lieu lorsque le Prince s’était enfermé dans ses appartements suite à l’une de ses fameuses crises de colère, quelques mois plus tôt. Si certains auraient pu craindre l’affolement, il n’en était rien. Tout allait bien à Starkhaven ; la vie poursuivait tranquillement son cours. En ce début Vendangien, les pensées allaient aux réjouissances de Satinalia.

En cette journée, Eiric attendait de la visite. Il avait échangé quelques lettres bien amicales avec Aerontus Nepos, l’ambassadeur de Tévinter. Aujourd’hui, ils auraient enfin tout le loisir de converser. Le conseiller du Prince avait tout intérêt à se laisser approcher en l’absence de ce dernier. Il s’agissait d’une affaire calculée, faisant plaisir à la haute noblesse, mais peut-être en serait-il plus. Le conseiller avait en outre apprécié ses quelques échanges avec l’ambassadeur et il lui tardait de se faire un avis sur ce dernier une fois qu’il l’aurait face à lui. Pourrait-il le considérer comme un allié ? La question était ouverte et ferait hausser plus d’un sourcil tant l’inimité susceptible d’exister entre les chantristes andrastiens et les tévintides était connue. Eiric pourtant – en bon esprit ouvert – ne jugeait pas sous prétexte de croyances différentes. Et pourtant, il était pieux. Et pourtant, il connaissait l’histoire des Marches Exaltées.

Son épouse, partie plus tôt en ville, n’avait guère semblé enthousiaste à l’idée de cette rencontre – à sa grande surprise. Il ignorait encore l’histoire et les déceptions passées entre l’ambassadeur et sa femme. Il s’agissait avant tout d’une invitation, d’une manœuvre de sa part. En tout état de cause, peut-être valait-il effectivement mieux qu’il fût le seul à discuter avec lui. Tout ce qu’Eiric espérait, c’était qu’Aerontus ne vînt pas trop tard, car les journées se raccourcissaient en cette période de l’année. Lorsqu’on lui annonça la venue de son invité, il s’était hâté à sa rencontre, souriant et présentable, comme tout bon hôte se devait de l’être.

« Messer Byrne. La route menant à votre demeure est incomparable.
-  Messer Nepos, vous m’en voyez ravi. »

Comme Eiric aurait pu s’y attendre, c’était un homme tout à fait courtois qui s’était présenté à lui. Son regard s’attarda sur ses serviteurs qui lui tendirent les présents. « Soyez-en remercié. » Il laissa ses propres serviteurs ranger l’écharpe et le livre, tandis qu’il contemplait les gants de fauconnerie d’un œil brillant, tel un enfant à qui l’on viendrait d’offrir un jouet. Il était particulièrement touché par cette attention. Oui, la fauconnerie était une passion chez lui ; s’émerveillait-il toujours autant des prouesses de ses oiseaux de chasse, même après tant d’années. C’était un passe-temps assez peu commun, qu’il avait laissé entrevoir dans ses lettres. Ce fut un sourire sincère qu’il offrit à Aerontus lorsqu’il leva les yeux vers lui.

« Si vous me le permettez, je vous ferai cette démonstration dès maintenant afin de profiter qu’il fasse encore bien jour. »

Bien sûr, Eiric possédait quelques rapaces nocturnes mais peut-être était-il pressé présenter le dernier membre ayant rejoint sa volière. « Je vous prierai néanmoins d’éviter les gestes trop brusques. » prévint-il tout de même. Entraînant son invité en direction de la volière, il enfila alors les gants, y passa le bras, vérifia la longe et ressortit avec un grand rapace brun foncé à la queue rousse.

« Ce spécimen est une buse à queue rousse, on en trouve dans de nombreux habitats mais elles vivent souvent près d’un cours d’eau. En fauconnerie, nous nous en servons essentiellement pour capturer des lapins et des lièvres mais elle peut également s’attaquer à des oiseaux. »

Eiric était enthousiaste, peut-être trop. Il parlait avec cette passion innocente transmise de père en fils, incapable de se retenir. L’ambassadeur le saurait, il n’avait pas menti quant à ces loisirs. Ses gestes étaient précis et il portait l’oiseau à son bras avec une grande aise ; témoignant de sa grande expérience en la matière.

« La fauconnerie est une pratique qui m’a été transmise par mon père. » son regard se perdit un instant dans le lointain, « Cela requiert un certain entraînement. Si vous souhaitez vous y essayer un jour, ne vous attendez pas à avoir des résultats concluants dès la première fois. Il est toutefois important de mémoriser une chose : la gestion du poids est primordiale. »

Il s’était avancé de quelques pas, le rapace toujours au bras. Il aurait été presque tentant de croire que cette visite fût totalement innocente à la manière dont agissait Eiric. Pourtant, bien qu’il fût concentré sur sa tâche, il n’en oubliait pas la raison première qui l’avait poussé à échanger avec Aerontus ; l’absence du Prince causant bien des désagréments, il s’était senti bien obligé de prendre les devants. Arborant cette fois-ci un visage sérieux – sans perdre de sa bienveillance – il aborda le prochain sujet avec plus de prudence.

« L’absence du Prince commence à se faire cruellement sentir. J’espère que cela ne vous incommode pas trop. » il marqua une pause, « Je souhaitais vous faire savoir que vous pouviez passer par le Conseil, si un jour vous avez une quelconque requête à émettre. » nouvelle pause, « Vous plaisez-vous à Starkhaven ? J’imagine que ce doit être bien différent de là où vous viviez. »


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Pour combattre l’ennui, on dit que l’une des meilleures cures disponibles réside dans la curiosité, et qu’il n’y a en revanche aucun remède pour cette dernière. Les fils rouges sont constant chez les êtres, des détails qui n’en sont pas, des révélateurs indélébiles. Se montrer sempiternellement sous le masque de l’ennui en est un à ses yeux.

Eiric montre tout le contraire en cet instant et il le voit comme une offrande honnête et généreuse. L’enthousiasme franc est là dans les gestes, la probité dans cette simple politesse qui ne se pare d’aucune turpitude. Il se surprend à se sentir à l’aise, à écouter les propos de son hôte avec un intérêt sincère. Il n'aura aucun geste brusque, c'est certain. En a-t-il jamais eu ? Il profite sereinement du spectacle de la volière. « La fauconnerie est une pratique qui m’a été transmise par mon père. » L’ambassadeur a un sourire presque pudique en réponse. « C’est amusant n’est-ce pas ? Tout ce que nos pères peuvent nous transmettre. » Il le voit, profil affilé comme celui de ses oiseaux, à scruter l’horizon dans une silencieuse réminiscence, et lui-même s’y perd un court instant. De son père, il reçoit des missives constantes qu’il ne veut – ne peut – ouvrir  pour l’instant. Les routes difficiles qu'il emprunte ne doivent pas dévier et les remontrances ne sauraient l’atteindre, aussi tendres soient-elles. Pourtant, plus d’une fois, il s’est surpris à garder entre ses mains les lourdes enveloppes, à les retourner entre ses doigts fébriles pour mieux les jeter au feu. Il s’imagine aisément les mots qu'elles contiennent et ne peut tout simplement pas s’y arrêter.

Pas encore.

Il n’est pas étonné de voir le conseiller se montrer courageux et aborder de lui-même le sujet central. Aerontus a toujours été un excellent juge de caractère et il lui semble que les possibilités sont ici infinies. « Je vous sais gré de votre sollicitude, mais j’espère surtout que cela n’incommode pas Starkhaven en vérité. » L’Impérium a vécu de nombreuses années en coupant toute communication – ou presque – avec les nations extérieures. Ils pouvaient attendre encore un peu, mais la capitale des Marches Libres le pouvait-elle ? Aerontus penche légèrement son visage, cherchant les fils de vérité sur celui, impassible, d’Eiric. Le prince Kendric est-il souffrant ? Une telle annonce serait tonitruante et trop importante pour que le conseiller ne puisse se hasarder à la livrer, assurément. Un simple mot et tout Thédas aurait les yeux rivés sur Starkhaven, un sourire en coin pour la plupart. Le chaos d’une cité profite toujours aux ennemis. Aux alliés encore plus. « Il est vrai que son absence soulève beaucoup de questions, toutefois l'on ne peut que se réjouir de le voir si efficacement secondé par des hommes de confiance. » Il s’incline légèrement à l’invitation. Quoiqu'il n'ait eu aucune requête urgente à présenter jusqu'à maintenant, il est toujours bon de savoir qu'au moins un homme, au sein de ce Conseil, saura l'écouter sans infléchir son jugement au nom de la haine qu'il faudrait supposément vouer par défaut à Tévinter. Les liens que l’on tisse aujourd’hui ont un écho particulier pour les lendemains. « Vous plaisez-vous à Starkhaven ? J’imagine que ce doit être bien différent de là où vous viviez. » Il sourit à cette question qui revient si souvent à ses oreilles. Il y voit un intérêt charmant, une ouverture d’esprit concrète qui lui semble rafraîchissante. « La ville a un goût familier et exotique tout à la fois. Déstabilisant et agréable. » Une façon comme une autre d’annoncer le fait qu’il sait s’accommoder des situations, bonnes ou mauvaises. « J’aime énormément certains quartiers. Les docks me rappellent Qarinus qui est la ville de mon enfance. Les choses sont un peu différentes, nos côtes sont plus… dangereuses. » Tout est plus dangereux à Tévinter mais cela ne veut pas dire que la cité havenoise ne connait pas ses propres tourments. « Êtes-vous né ici ? Je suppose que oui. Votre demeure a cette atmosphère familiale, paisible et agréable, qui semble avoir résisté aux affres du temps. Comme une force tranquille. » Elle vous ressemble, s'abstient-il d'ajouter – l'inflexion de sa voix suffira peut-être à lui suggérer le cheminement de sa pensée. La buse à queue rousse s’envole, les ailes élégamment déployées, le regard fixe. Tant de dextérité et de grâce qu’il est impossible d’en détacher le regard. « Les miens me manquent parfois. » L'aveu ne lui coûte rien. Ne demande rien non plus. Il admire la façon dont l’animal plane au-dessus d’eux. « Rétablir un échange entre nos nations est la raison pour laquelle je les ai quittés, et ce qui doit être fait exige parfois de nous quelques sacrifices. » Il n’y a pas de question.

Il sait déjà qu’Eiric le comprend sur ce point.

Mais, comme pour lui signifier qu'il n'a pas à s'engager sur la pente périlleuse des confidences familiales, il désigne le bel oiseau qui ombre leur visage par intermittence. « S'agit-il de votre spécimen préféré ? »



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Si vis pacem,  Para bellum

Il acquiesça, l’esprit plongé dans ses souvenirs. Oui, son père lui avait transmis beaucoup de choses. Ses passions, mais également ses responsabilités et devoirs. Il avait été là tout au long de sa vie, et Eiric gardait les bons souvenirs passés ensemble ; bien qu’ils fussent encore teintés d’une peine indescriptible. Il lui semblait presque étrange que l’ambassadeur lui fit une telle remarque. Avait-il connu une peine similaire à la sienne ? Si tel était le cas, Eiric se garda bien de l’interroger. Le regard à nouveau perdu dans le vague, son égarement ne dura qu’un instant car il reporta bien vite son attention sur son interlocuteur.

« Nous faisons de notre mieux. » répondit humblement Eiric.

Le noble était bien flatté par les manières de l’ambassadeur. Alors que certains dépeignaient les tévintides comme étant peu recommandables, il constatait une fois de plus la rudesse de ces préjugés. Qu’Aerontus agît par politesse ou sincérité, Eiric n’avait définitivement aucun reproche à faire à ce niveau. Il ne se doutait pas que cela pût être un masque ; les nobles se livraient parfois à des jeux bien faux lors des diverses rencontres. Bien que cela ne lui plût pas, le conseiller ne faisait pas exception à la règle. Lui qui plus jeune n’avait pas particulièrement soigné ses relations avec la haute société, faisait dorénavant bien plus attention depuis qu’il occupait la place de son père auprès du Prince. Il était d’autant plus sur ces gardes qu’il ne voulait pas que des opportunistes en profitassent pour discréditer son autorité.

« Je suis né et j’ai vécu à Corintamh. Aujourd’hui, j’en suis le Seigneur. » affirma Eiric avec sincérité, « J’aime cet endroit, et j’espère ne jamais avoir à le quitter. »

Sans trop se révéler, le noble montrait la fierté de posséder une telle demeure. Tout allait bien à Corintamh, surtout depuis que son épouse l’épaulait à la gestion de ses terres. Si leurs débuts n’avaient pas été faciles, ils formaient désormais un duo efficace. Le noble était en outre bien loin de se douter des épreuves qu’il aurait à affronter durant les années à venir. Pour le moment, il profitait de la quiétude du village. Il éprouvait ainsi une pointe de compassion pour celui qui – poussé par le devoir – avait été éloigné de sa ville natale. L’accueil n’en était que plus important.

« Votre présence ici est la bienvenue. J’espère que nous pourrons continuer à entretenir des relations apaisées entre Starkhaven et Tévinter. » affirma-t-il, « Le Prince a choisi de nous épargner de ces Marches Exaltées, et à raison. »

Cette piqûre de rappel n’avait rien d’anodin. Non que Tévinter dût quoi que ce soit à Starkhaven ; il s’agissait simplement de poser les bases de leur relation. En préservant la cité des dernières Marches – dont la plus contestable de toutes – le Prince avait joué la carte de la prudence, ce que le conseiller approuvait. Eiric n’était pourtant pas dupe ; Starkhaven et Tévinter ne seraient probablement jamais amis. Cela ne les empêchait pas d’établir des échanges commerciaux, et peut-être d’envisager de possibles futures alliances s’ils trouvaient des intérêts communs par la suite. Ils été donc bien obligés de ne pas couper les ponts avec le Nord en l'absence du Prince.

« Il s’agit de l’un de mes derniers spécimens, elle s’appelle Assa. » précisa-t-il, sur un ton plus léger, « Ses qualités de prédatrice ne sont plus à prouver. Si elle est aujourd’hui particulièrement calme, il lui arrive d’avoir un mauvais caractère. » conclut-il dans un sourire.

Il avait désigné sa buse en parlant, avant de retirer promptement sa main pour éviter un coup de bec, comme pour accompagner ses dires. Il regarda son rapace déployer les ailes, à l’affut d’une proie. D’une précision mortelle, elle fondit sur un campagnol dans les fourrés. Eiric approcha et s’agenouilla pour trouver la proie qui pendait mollement entre ses serres. Laissant Assa en faire son repas, il se leva et se tourna à nouveau vers l’ambassadeur. Depuis le début de leur rencontre, une question lui brûlait les lèvres.

« Pourriez-vous m’en dire plus sur Tévinter ? Je suis particulièrement intéressé par le fonctionnement de vos Cercles. »

Car quel esprit sensé ne serait pas curieux de Tévinter, ce pays où les mages détenaient le pouvoir ? Il semblait difficile de réaliser que deux peuples si différents pussent vivre sur le même continent.
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