Type de RP Entrevue se voulant secrète
Date du sujet 5 Tollecourse, 5:12 des Exaltés, au lendemain de la petite fnale
Participants Eanna Irvine et Lachlann Vaël
TW Famille, Passé
Résumé Encore sous le choc de la réapparition de sa soeur, Eanna est dans tous ses états et souhaite en savoir plus sur cette Nora. Sa longue enquête commence et le premier à qui elle demande de l'aide est Lachlann.Manigance ou non, elle espère récolter des informations.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>5 Tollecourse, 5:12 des Exaltés/en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t814-un-infime-espoir-lachlann#10034">Un infime espoir</a></li></ul><p><u>Eanna Irvine et Lachlann Vaël.</u> Encore sous le choc de la réapparition de sa soeur, Eanna est dans tous ses états et souhaite en savoir plus sur cette Nora. Sa longue enquête commence et le premier à qui elle demande de l'aide est Lachlann.Manigance ou non, elle espère récolter des informations. </p>[/code]

Eanna ne s’en remettait pas. Chaque fois qu’elle fermait un instant ses yeux, elle revoyait parfaitement les traits de sa sœur aînée et la violence du combat. Elle avait l’impression que son passé remontait soudainement à la surface et que le mystère avait cessé. Enfin, une partie, étant donné qu’elle ignorait tout de ce qu’était devenue Eléonore. Onze ans s’étaient écoulés depuis la dernière fois que la jeune noble lui avait fait face. Elle se rappelait exactement du moment et elle s’était dit que cela allait être la dernière fois qu’elle la voyait. Sauf que ce n’était pas Eanna qui était partie pour de bon et sa pensée s’était cruellement réalisée. Bien sûr, avec les années, la douleur était devenue moins vive, mais il suffisait de l’évoquer pour que tout jaillisse comme un volcan. La blonde s’en voulait, se pensait responsable de sa fugue et n’aurait jamais imaginé la revoir dans de telle circonstance. Cela était certainement un miracle ou un cadeau de la part du Créateur pour la remercier d’avoir autant œuvré pour la bonne cause. Pourtant, même si elle était là, elle paraissait inaccessible et Eanna avait parfaitement conscience que les retrouvailles allaient être une longue quête. Elle ne voulait nullement mêler son père à cette histoire et devait se débrouiller par elle-même pour enfin pouvoir enlacer sa sœur. Du moins, si Eléonore ne la repoussait pas et ne refusait pas de la revoir. Tant de questions étaient en suspens, cela en devenait irrespirables.

Ainsi, après la petite finale, la jeune femme était rentrée dans la chambre allouée pour l’évènement et située dans le château de sa tendre amie. Elle n’arriva nullement à calmer ses nerfs, tournant en rond et essayant de reconstituer la scène et les éléments qu’elle avait pu voir. C’était maigre, trop maigre pour se jeter tête baissée. Néanmoins, une lueur s’instilla, visualisant un début de piste. Sans perdre une seule seconde, la belle s’attabla à son bureau et se mit à écrire un message à quelqu’un qui pouvait avoir des informations et en qui elle avait confiance. Aujourd’hui, ils n’allaient pas discuter broderie et encore moins des derniers chats que la jeune femme accueillait. Elle mit une bonne heure à rédiger son message, usant de stratagème pour camoufler l’objet et le lieu de rendez-vous. La lettre paraissait étrangement banale, partageant une musique de son enfance qu’elle adorait et qu’elle aimerait réécouter. Pris d’inspiration, elle avait caché un code dans les paroles inventées. Sans plus attendre, elle cacheta le message du sceau de sa famille et le donna au premier domestique qui se présenta à sa porte. Eanna savait, le plus long désormais était de devoir patienter jusqu’au lendemain et espérer pouvoir se reposer un peu. Malheureusement, le temps passa lentement et son sommeil fut fragmenté, au point qu’elle passe plus de temps éveiller à se remémorer de vieux souvenirs. A part penser, elle était incapable de faire autre chose et même un bon livre n’était aucunement un remède pour son esprit.

Proche du moment déterminé, elle finit de se préparer, aider d’une domestique qui l’habilla d’une jolie robe vert pastel et coiffa ses longs cheveux blonds. Prête, elle se vêtit d’une cape et prétendit aller prier. Il était tôt, dans les couloirs du château, elle croisa uniquement des domestiques et aucune personnalité du tournoi. Sans le vouloir, la jeune femme marcha plus rapidement, comme si cela allait faire avancer plus vite le temps. Or, au lieu d’arriver à l’heure précise, elle se retrouva sottement en avance. Seule, dans le jardin, isolé à la vue de tous, elle prit place sur un banc, en tournant en boucle ses questions. Tout son visage était crispé, aucun sourire ne s’étirait sur ses lèvres, ce qui était presque inimaginable tellement Eanna était réputée pour en avoir un. Des cernes se dessinaient sous ses yeux, même si cela n’entravait en rien sa beauté naturelle. Perdue dans sa réflexion, la blonde se fit surprendre par l’arrivée de l’Enchanteur Supérieur et s’écria d’une voix aiguë. « Je m’excuse de vous avoir demandé de venir, Lachlann… » Fatigue ou non, elle en oubliait de le saluer dignement et l’assaillait de ses propos. « Peut-être, avez-vous compris le fruit de cette entrevue… » Ancrant ses yeux bleus dans son regard, elle affirma avec volonté. « Je veux retrouver ma sœur ! » A cette simple évocation, ses yeux brillèrent de tristesse, elle fut emportée à nouveau à la petite finale, sentant son bras enserré par la main crispée de son père et son regard fixé sur les traits de la mercenaire. Elle eut envie de tendre ses bras jusqu’à l’atteindre, mais ce n’était ni le moment, ni la réalité. Elle frissonna, tout en suppliant son interlocuteur. « Pouvez-vous m’aider ? » Eanna était prête à se mettre à genoux, à faire n’importe quoi pour apprendre ce qu’elle ignorait. Peut-être ; avait-il des informations ? C’était ce qu’espérait la jeune femme. Elle n’était pas allée par quatre chemins, elle avait le pied à l’étrier et voulait avancer sur le chemin de ses potentielles retrouvailles.

Assise sur le banc, la jeune femme s’était laissée submerger par ses pensées, essayant en vain de regrouper le peu d’information qu’elle avait. Elle ne faisait pas attention au décor, alors que celui-ci ressemblait à un cocon protecteur. La végétation l’encerclait et camouflait sa présence, rendant impossible les regards indiscrets. C’était pour cette raison qu’elle avait choisi ce lieu, le connaissant grâce à son amie, Eibhlin. Eanna souhaitait que cette entrevue reste secrète, n’ayant nullement envie d’attirer des ennuis à sa sœur ou à son père. Le risque n’était pas nul, mais elle avait souhaité le prendre, ne pouvant rester en arrière et attendre des potentielles retrouvailles. Onze ans s’étaient écoulés sans que la noble ait des nouvelles de sa sœur, perdant espoir d’un jour la revoir. Elle ne voulait pas attendre onze années de plus avant de pouvoir la serrer dans ses bras. La blonde espérait de tout cœur que Lachlann pourrait l’aider, s’appuyant sur son réseau et un vain espoir de l’avoir peut-être déjà côtoyée sous son apparence de mercenaire. Il était la première personne vers qui Eanna se tournait et pouvait être décisif pour le reste de son enquête.

Perdant la notion du temps, la venue du mage la fit sursauter. Or, sa présence était attendue et ne devrait pas effrayer la belle. Celui-ci l’interrogea sur si elle avait été suivie. Un simple mouvement négatif de la tête fut la réponse partagée. Elle ne pensait pas avoir été suivie et de toute manière, tout le château semblait endormi après une énième soirée festive. Perdant quelque peu ses moyens, Eanna s’excusa d’avoir demandé la présence du mage et Lachlann fit un geste de la main, pour signifier que cela n’était rien tout en ajoutant. « Tu n’as pas à t’excuser, n’hésite jamais si tu as besoin de moi. » Surprise, la jeune femme eut une moue soulignant son étonnement, puis ses traits s’attendrirent pour exprimer une certaine gratitude à l’égard du Vaël. Seulement, elle ne voulait pas perdre ce précieux temps en niaiserie, mais allait droit au but : récolter des informations sur sa sœur. La détermination se lisait sur son visage alors qu’elle articulait sa demande d’aide. La noble était prête à payer chère n’importe quelle information pour atteindre son souhait de revoir sa sœur.

La réponse du mage fut brève et ne dévoilait rien que la jeune femme ne savait pas déjà. « On sait déjà où elle est, même si je ne sais pas si elle y restera longtemps. Que veux-tu vraiment ? Lui parler ? La voir ? Et ton père ? » Lachlann orientait la discussion pour connaître les motivations d’Eanna, comme si cela pouvait être décisif. Elle hocha légèrement la tête, tout en s’exclamant « Effectivement… Je sais où elle est. » Elle soupira, avant de serrer les mains en signe d’impuissance. « C’est si frustrant de le savoir et de ne pas pouvoir y aller de moi-même. » La jeune femme baissa la tête, tout en poursuivant. « Cette nuit… J’étais prête à m’infiltrer dans son camp et braver mille difficultés. Or, vous et moi savons que je suis incapable d’une telle prouesse et que ma présence pourrait être mal perçue. » Eanna n’avait pas réussi à dormir, imaginant mille manières de revoir sa sœur, dont la plus sotte d’entre elle était de s’infiltrer dans le campement où elle dormait. Etant loin d’être idiote, elle avait mis cette idée farfelue de côté et avait repris une réflexion lucide. Elle releva ses yeux bleus vers lui et s’écria. « Ce que je veux… Vraiment ? » Elle fit une pause, le temps d’accompagner ses propos par un sourire sincère et mélancolique. « La revoir ! Cela fait onze ans qu’elle est partie… Depuis tout ce temps, je n'ai pas cessé de penser à elle. » Devait-elle davantage développer ? Dire à quel point la jeune femme s’en voulait pour son départ et culpabilisait depuis tout ce temps ? Elle préféra taire ses sentiments et répondit à la dernière question du Vaël par rapport à son père. « J’ignore ce qu’il compte faire… Il avait l’air tout aussi surpris que moi. Je… Je ne compte rien lui dire. Je ne veux pas chambouler la vie d’Eléonore… Simplement être certaine qu’elle va bien et ne manque de rien. » Or, pour son père, la blonde se doutait des souhaits de ce dernier et il n’accepterait jamais de la savoir éloigner de la famille. Elle n’avait pas le choix d’entreprendre seule cette recherche et de le faire le plus discrètement possible.

Eanna avait partagé ses pensées sur ses souhaits de retrouver sa sœur. Elle n’avait émis aucun mensonge, n’ayant rien à cacher et ne voulant pas perdre des informations précieuses venant du mage. Elle lui avait montré son jeu et elle espérait que Lachlann en ferait de même. La jeune femme avait constaté son effroi lorsqu’elle avait partagé une idée sotte, celle de s’infiltrer dans le campement de sa sœur. Elle n’était nullement étonnée et avait elle-même calmé sa hardiesse suicidaire. Sans avoir pleinement conscience de tous les enjeux, la blonde avait une idée du contre-coup de ses retrouvailles et à quel point, sa famille semblait au bord du précipice. Or, elle ne pouvait rester les bras croisés à ne rien faire. « J’espère que cette décision tiendra. » Sa sentence fut accompagnée d’un plissement de yeux à l’égard de la jeune noble, comme s’il essayait de jauger un mensonge parmi toutes ses bonnes paroles. Devait-elle se sentir outrer ? Aucunement, sa prudence était gage de connaissance et peut-être d’un soutien à Eléonore. Pour simple réponse, Eanna hocha la tête avec assurance et le laissa poursuivre. « Je ne doute pas que l’accusation du Prince ait été aussi hâtive qu’exagérée, mais l’impliquer à ce stade vous porterait préjudice à tous. Eléonore en particulier » Lachlann avait un don d’appuyer à des endroits douloureux et la jeune femme se rappelait parfaitement des propos du Prince. Trop chamboulée par la présence d’Eléonore, elle n’avait pas porté attention aux émotions de son père. Après coup, elle n’en revenait pas et se demandait quel pourrait être les conséquences du comportement de sa sœur. « Vous avez raison… Se précipiter mènerait au chaos. » Cette accusation pouvait aussi expliquer l’inactivité de son père vis-à-vis de sa sœur, voulant à tout prix éviter des retombés sur la famille Irvine. Eanna ne pouvait pas confronter son père durant le Grand Tournoi, elle devrait attendre leur retour au manoir, pour enfin avoir l’intimité nécessaire pour aborder des sujets aussi délicats.

Alors que leur propos était centré sur les conséquences de retrouvaille hâtive, Lachlann fit part de sa rencontre matinale. « Elle va bien. Je lui ai parlé ce matin » Ses yeux s’agrandirent et sa respiration s’accéléra. Elle n’y croyait pas ses oreilles, le Vaël l’avait vu ce matin. Ce matin ? répéta-t-elle dans son esprit en boucle. C’était forcément le coup d’un sort. Andrasté même devait être responsable d’une telle invraisemblance. Surprise, elle écouta avec beaucoup d’attention, les paroles du mage. « … Et elle manque sûrement de beaucoup de choses mais elle va aussi bien qu’une guerrière effacée du registre le peut – mieux, en fait, un vrai rayon de soleil. Si personne ne l’a arrêtée jusqu’ici, je pense que tu n’as pas à t’en faire pour elle. » Son cœur s’apaisait de savoir qu’elle allait bien et qu’aux yeux de l’enchanteur, elle semblait en sécurité. La jeune femme mit quelques secondes à retrouver usage de sa parole. Accompagnée de son plus beau sourire, elle s’exclama. « Je… Je suis ravie de savoir qu’elle va bien. Vous me surprenez, messer… » Beaucoup de questions s’agitaient dans son esprit et elle peinait à se concentrer. Elle sentait tout son corps en ébullition, son cœur battait vite et résonnait fort au niveau de ses tempes. « Excusez-moi… Il me fallait quelque seconde pour me reprendre. Même si vous avez mentionné qu’elle allait bien, comment se porte ses blessures ? A-t-elle été bien prise en charge ? » Eanna avait conscience qu’une blessure mal refermée pouvait avoir des conséquences néfastes sur la santé du blessé, l’ayant vu lors de ses visites au Couvent des Murmures. La jeune femme avait posé une question très simple, ne révélant rien sur ce qu’Eléonore avait pu partager avec le mage et ce qu’elle envisageait à l’avenir. Pouvait-elle se permettre de demander le fond de leur discussion ? A ses yeux, cela était déplacé, même si elle mourrait d’envie de connaître le ressenti de sa sœur.

« J’aimerais vous croire et ne pas m’en faire pour elle. Seulement, j’en suis incapable ! Dit-elle en dévisageant Lachlann. Si… Si je peux lui venir en aide, d’une quelconque manière, je le ferai.» En finissant sa phrase, une sombre pensée s’invita à son esprit. Est-ce qu’Eléonore souhaitait me revoir ? Pendant toutes ses années, la mercenaire semblait être restée proche de la cité. Or, à aucun moment, elle n’avait essayé de contacter Eanna. Cela faisait écho avec ses propos explosifs lors de la petite finale et la vision qu’elle avait de l’aristocratie. Pourtant, la blonde était incapable d’articuler cette question, craignant la vérité.

Les émotions de la jeune femme allaient d’un extrême à l’autre, sans qu’elle réussisse à pleinement les contrôler. La fatigue devait certainement être responsable, tout comme les propos du mage qui balayaient ses croyances violemment. Elle avait été sous le choc d’apprendre qu’il l’avait vu le matin même de leur rencontre. Eanna enviait énormément l’enchanteur et était frustrée ne pas pouvoir faire de même. Même si elle avait appris que sa sœur allait bien, elle ne pouvait diminuer son inquiétude pour autant et souhaitait le voir de ses propres yeux. Or, cela était impossible et lui brisait le cœur. Pourquoi fallait-il que tout soit toujours aussi compliqué ? La jeune femme n’avait aucunement envie de porter garant pour l’un des camps, elle voulait seulement retrouver sa sœur et pouvoir la serrer dans ses bras. Cependant, la société ne semblait pas comprendre ce besoin et l’associait à une prise de position. Pour une fois, elle aimerait être personne pour pouvoir aller où bon lui semble, sans devoir justifier le moindre de ses actes. Être une petite souris, capable d’observer Eléonore et s’assurait de sa sécurité. Pour l’heure, elle devait se fier aux paroles de Lachlann et attendre sagement l’aboutissement de l’histoire. Le mage n’avait rien d’un homme mauvais, au contraire et il le prouvait par ses manières à son égard. Même sous le coup de l’émotion, il avait tenté d’être prévenant, en lui demandant de s’assoir et en lui proposant un petit remontant. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais aux yeux de la belle, il s’agissait d’un acte bienveillant.

Ayant repris ses esprits, elle s’intéressa tout d’abord à l’état de santé de sa sœur et si ses blessures avaient été correctement prises en charge. Elle l’observa d’un œil vif alors que celui-ci la rassura. « Sans magie, mais bien. » C’était ce qu’elle souhaitait entendre. Elle n’avait pas besoin de détail, juste d’entendre de sa bouche que sa santé n’était pas en danger. Elle sentit un poids s’alléger au niveau de ses épaules alors que la jeune femme s’aventura sur des terrains plus glissant en proposant son aide. Elle voulait être servir sa sœur et de n’importe quelle manière. Pour Eléonore, la jeune femme était prête à faire bon nombre de sacrifices et à mettre de côté nombreux de ses principes. Elle l’avait abandonné une fois, elle ne l’abandonnerait pas une seconde fois. « Ce qui importe avant tout, c’est de ne pas te mettre en danger. Elle accourrait le moment où elle l’apprendrait, et qui sait comment ça finirait ? Un jour tu lui proposeras toi-même ton aide, et tout le monde sera heureux, en attendant il n’y a rien que tu puisses faire à part écouter. » Se mettre en danger ? A cette phrase, elle dévisagea Lachlann, cherchant à comprendre où il voulait en venir. Devait-elle craindre quelque chose ? Elle ne voyait pas comment éviter le danger, si elle en ignorait la cause. De plus, sa dernière sentence augmenta la frustration de la jeune femme. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres alors qu’elle répondit. « De quel danger parlez-vous, messer ? Si je dois écouter, comme vous le mentionnez si bien, il me semble important d’en connaître la raison. » Eanna ne pouvait pas fermer les yeux et les paroles du mage l’encourageaient à se montrer curieuse. Au début, elle n’avait pas trouvé convenable d’investiguer en profondeur sur la nature de leur rencontre entre sa sœur et lui. Seulement, si un quelconque danger devait menacer sa sœur ou elle, elle ne pouvait se cacher derrière cette politesse.

Au moment où elle avait rassemblé suffisamment de courage pour interroger le mage, celui-ci s’exclama en demandant l’air de rien d’espionner son père. « Tu es la personne la plus proche d’Ardal, non ? Penses-tu pouvoir me prévenir s’il a un plan qui la touche de près ou de loin ? » Elle le regarda quelque seconde avec étonnement, avant de reprendre un visage plus serein et d’affirmer. « Pour garantir la sécurité d’Eléonore, je le ferai. Cependant, mon père n’est pas du genre à me faire part de ses plans… » Elle allait ajouter qu’elle ferait de son mieux, mais elle se tut, ne sentant pas la nécessité de préciser sa bonne volonté. Néanmoins, une question la taraudait. « Si je venais à apprendre quelque chose, comment souhaitez-vous que je vous contacte ? » Elle se voyait mal accourir au Cercle des mages de Starkhaven pour partager sa bonne découverte. Puis, elle n’avait aucune envie d’éparpiller ses découvertes dans des lettres destinées à l’Enchanteur. Il fallait trouver une voie discrète et elle faisait confiance à Lachlann pour en trouver une.

Néanmoins, Eanna n’avait pas oublié ce qu’elle voulait investiguer avant d’être interrompue. Prenant une grande inspiration, elle jaugea le mage de ses grands yeux bleus et essaya de s’exprimer avec le plus d’assurance possible. « J’ai à vous poser une question indiscrète, messer, si vous me le permettez. » Même si ses paroles entendaient lui laisser le choix, la jeune femme ne lui laissa pas ce loisir et continua. « Vous me demandez de partager avec vous des informations sensibles et il me semble légitime de vous interroger sur la relation que vous entretenez avec ma sœur. Même si nous nous connaissons depuis plusieurs années, je dois comprendre ce qui vous pousse à aider Eléonore. » La jeune femme avait du mal à imaginer la nature de la relation entre un mage et une mercenaire. Ou alors, peut-être qu’il avait connu Eléonore avant sa fugue et avait gardé contact avec elle. Si ce dernier point s’avérait être vrai, elle ne pourrait s’empêcher d’être déçue. Après tout, Eanna avait déjà partagé avec Lachlann sa tristesse de savoir sa sœur disparue et qu’elle espérait un jour la revoir. Sans le vouloir, ses mains tremblèrent légèrement, se préparant au mieux à sa réponse.