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Teintes perdues - Mana

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Sam 13 Nov - 17:43
Teintes perduesCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP Classique
Date du sujet 30 Voiréale, 5:12
Participants Siv, Mana
TW Insultes, Alcool
Résumé Sivoneii tombe sur Mana lors d'une escapade à Corintamh. Curieuse, elle cherche d'abord à en savoir plus.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>30 Voiréale, 5:12</en3> : <a href="LIEN DU RP">Teintes perdues</a></li></ul><p><u>Siv, Mana</u> Sivoneii tombe sur Mana lors d'une escapade à Corintamh. Curieuse, elle cherche d'abord à en savoir plus.</p>[/code]

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Sam 13 Nov - 17:45
Une journée comme une autre. Entre prières contemplatives et enseignements aux plus jeunes, le temps se fait long au campement des mages. Certains, parmi les plus jeunes, tentent de négocier davantage de liberté et de sorties, avides d’en découvrir plus sur le monde, ses tors et ses joies. Certains rêvent de rester ici et de ne plus retourner au Cercle, dans la monotonie absolue des murs qu’ils connaissent tant. Les sorties se font peu nombreuses pourtant, et à choisir, Sivoneii préfère de loin son petit bureau personnel à l’immense tente qu’elle est tenue de partager. Même les repas lui offrent peu d’échappatoire, tant et si bien qu’elle se sent prise au piège. Trois mois. Trois putains de mois loin de ses recherches, sans matériel adéquat. Si seulement les templiers n’étaient pas sur son dos… Si seulement Estrela n’était pas si insupportable, si seulement elle ne s’était pas faite choper par Niall…

Aujourd’hui cependant, Sivoneii a l’insigne privilège d’aller en ville, flanquée de deux bons à rien. D’âpres négociations et chantages, un vil prétexte d’aller faire des courses et la promesse de bien se tenir. Non, elle ne se fera pas remarquer avant l’épreuve de magie, c’est promis. Corintahm est un joli bourg en soit, du genre rustique et authentique, avec ses alcooliques qui regardent de travers et ses paysans aux flagrances de fumier. Cet écosystème est perturbé par la présence d’étrangers venus en grand nombre pour célébrer… quoi déjà ? Pour célébrer. Il faut bien faire la fête de temps en temps dans ce sombre monde, n’est-ce pas ? Les gens s’entassent, se bousculent, parlent fort, rient à gorge déployée. Les ragots vont de bon train sur la noblesse ou les candidats à l’épreuve des armes, et on refait le monde, ici, là-bas, partout. Corintahm est le centre du monde, pour trois mois. De quoi faire pâlir de jalousie la Divine, probablement.

Elle déambule sans but réel, pour le simple plaisir de changer d’air, quand bien même la fange de l’ignorance ici-bas pourrait lui faire monter la bille, quand bien même il serait facile de tous les incendier. Les templiers bougonnent un peu, pour la forme, avant qu’elle ne leur rappelle qu’il est de leur intérêt aussi de ne pas retourner trop vite à leurs laborieuses fonctions : qu’ils profitent aussi, ils en ont bien le droit. Une femme la bouscule au détour d’une allée, une chope à la main, et se retourne vers elle. Brune, un peu plus âgée qu’elle sans commencer à être grisonnante. Sa tenue n’est pas locale, à n’en point douter, et les couleurs qu’elle porte font écho aux siennes : vives, peu communes et parfois criardes. L’étrangère porte une lame à sa taille, très longue et très fine. Antiva ? Sa prestance l’intimide un peu, et elle se recule d’un pas, à deux doigts de s’excuser. Des rumeurs lui reviennent en tête, sur une capitaine sans navire, femme du Nord douée au combat, susceptible de remporter le défi des armes. Elle ?

« C’est du rhum ? » Pas de mousse au liquide, et il lui semble avoir reconnu l’odeur. « Ya du rhum ici, sérieux ? » Ses yeux s’agrandissent de surprise. Mèche de cheveux qu’elle enroule distraitement autour de son index, elle cherche son regard, et fronce légèrement des yeux, curieuse. « Tu serais pas la capitaine, par hasard ? C’est de ta cargaison ? »
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Dim 28 Nov - 16:21

Fêter sa victoire à la foire, la fêter en ville, boire à Corintamh pour l'anniversaire d'un inconnu... Chaque soir, les raisons et les lieux ne manquent pas pour picoler, célébrer ou simplement passer une bonne soirée. Ce soir, c'est Corintamh et sa petite auberge bucolique. L'hiver approche et avec lui son air glaçant et son humidité horripilante, alors ce soir la capitaine a sorti une bouteille de sa réserve personnelle, un délicieux rhum. Qui serait mieux placé pour la réchauffer, hein, qu'une douce et brûlante gorgée d'alcool fort ? Plusieurs gorgées sans aucun doute.

Soirée déjà bien arrosée, entre cervoise, cervoise améliorée du précieux liquide ou ambré et ses notes de vanille bu pure... Alors la capitaine sort se vider la vessie, périple malheureux mais nécessaire dans la bruine et le brouillard. Elle s'éloigne un peu, trouve un buisson tranquille et fait ses affaires. Bien sûr elle a emmené sa choppe avec elle, et cache sa bouteille dans une large poche ; hors de question de la laisser aux mains des poivrots. Elle titube, peu certaine de la direction qu'elle a prise, mais peu importe, elle y va comme si elle était certaine de sa destination. Elle est ivre, déjà, même si la soirée est jeune, alors tout est bon, tant qu'elle a le rhum.

Elle rentre dans quelqu'un au passage et se retourne, sans prêter attention aux armurés qui l'accompagne. Pourquoi elle se retourne déjà ? Elle a oublié le temps de trouver son équilibré pour effectuer ce mouvement risqué.

« C’est du rhum ? »

La brune sourit et se rapproche, et son haleine sent fort la vanille et les épices sans doute, alcoolisées évidemment. « Ya du rhum ici, sérieux ? »
« Ici ? Ouais, s'on sait où l'trouver. »
« Tu serais pas la capitaine, par hasard ? C’est de ta cargaison ? »

Constat toujours aussi étonnant que d'être ainsi connue et reconnue, constat teinté de regrets et d’amertume. Ce n'est pas bon, ni pour elle, ni pour ses affaires, mais c'est trop tard et il faut faire. Cela flatte l'égo tout de même de se sentir si vibrante, si passionnante pour un grand nombre, même si elle sait aussi qu'on se moque d'elle. Ça fait partie du jeu qu'elle a accepté de jouer.
« C'est moi, oui, même si j'imagine qu'il y a plus d'une capitaine en ville. J'pense qu'on parle d'la même. Quant à ma cargaison... »

Elle marque une pause, étudie ce visage à la peau à peine plus claire que la sienne, n'en tire pas d'autres conclusions si ce n'est qu'elle est plus jeune et plus petite. Elle perd l'équilibre et se rattrape.

« C't'un bien grand mot. Mais j'sais où trouver du bon rhum et comment l'faire venir. Et puisque t'as du nez... » Elle plonge la main dans poche et en sort la bouteille à moitié vide, elle la lève et lui tend, puis tend sa propre choppe pour trinquer.
« Du rhum, des femmes, la belle vie ! A tous les marins perdus loin de la mer... » En général on trinque plutôt à ceux perdus en mer, mais chacun son deuil après tout. Elle boit une gorgée et puis se penche soudain, vomissant sur les chausses de la jeune femme qu'elle vient à peine de rencontrer.
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Sam 23 Juil - 20:33
Lancer de dés – Volonté (18) : Réussite


Elle a l’impression engourdissante de ne plus être vraiment dans son corps. De s’entendre, étrangère, la curiosité débordante face à cette découverte déconcertante. De premières digues s’élèvent contre la marée et les teintes étranges – vives, trop vives. La raison décortique et apaise, catégorise dans les nuances de gris rassurantes et les connaissances distillées dans d’énormes grimoires. Antiva. Capitaine. Rhum. Rien de plus, rien de moins. Assez pour embraser sa curiosité sans se perdre dans de futiles considérations. Cheveux qui s’enroulent autour de l’index, posture intimidée d’une mage plus habituée à l’excès de confiance.

L’accent et le parler de la capitaine la font reculer d’un pas. L’air se fait plus dense. Elle sent le poisson griller dans la rue sous le crépitement ronronnant d’un feu de bois, la terre humide, l’alcool de mauvaise qualité et la pisse séchée. Antiva. Cette terre que tu ne connais pas. Elle cligne des yeux et se rend compte que son souffle s’est arrêté quelques secondes. Inspiration. Reprends-toi.

L’antivane sort une bouteille de son ample poche de tissu pour la lever fièrement vers le ciel et la lui tendre maladroitement. Les doigts de Sivoneii se referment autour du goulot de verre brun et approche prudemment le nez. Fragrances d’épices oubliées maturées dans l’alcool, sucre et citron. Du Rhum à n’en point douter. « Je… » C’est le moment où on dit merci en général, non ?  La chope s’élance vers elle comme pour trinquer et elle réagit au dernier moment. Le verre chante et un peu de liquide s’échappe pour luire une dernière fois au soleil avant de disparaître dans la terre.

« Du rhum, des femmes, la belle vie ! A tous les marins perdus loin de la mer... » Frisson incontrôlable le long de son échine jusqu’au plus profond de sa chair. A tous les marins perdus… Les digues tremblent sous l’impact de la lame de fond. Ta gueule Siv, vraiment ! Dis quelque chose et change de sujet ! « A ceux qui retrouvent leur chemin ! » Ça sonne faux mais ce n’est pas grave, l’effort est là. Le rhum est bienvenu, dans sa brûlure languissante qui l’extirpe de ce monde qui n’est pas le sien. Elle tousse, se rassure en constatant qu’elle n’est pas seule puisque la capitaine aussi se penche en avant pour… dégueuler sur ses chausses.

« PUTAIN ! FAIT CHIER ! » Chaud, visqueux, rhum vicié de relents gastriques. Sivoneii hoquète d’écœurement et lance un regard assassin aux templiers goguenards. Sans plus réfléchir, elle enlève ses chausses et les laisse macérer au sol. Robe qui se resserre grâce à un ruban vert, attention qui se reporte enfin sur la capitaine. Sonnée mais encore consciente. Sa main vient lui agripper les épaules pour l’aider à se redresser, et elle la maintient d’un bras placé dans le dos. « On apprend pas à prévenir, dans la marine ? Viens, j’te laisse pas là au milieu de ces connards. »

La femme est plus lourde qu’elle n’y parait, pesante quand ses pieds trainent malgré les injures grognées de Sivoneii. Elle avance néanmoins jusqu’à une ruelle à l’ombre et la laisse glisser contre la façade de pierre blanche. Bouteille toujours serrée dans sa main libre, elle en tire encore quelques gorgées avant de s’asseoir à son tour, dos au mur. « Tu r’p’rendras la mer tu sais, pas besoin d’se mettre minable. C’est quoi ton nom déjà ? Il est où, ton radeau ? » L’agacement perce à sa voix sans qu’elle ne cherche particulièrement à l’effacer. Bordel, même la plupart des apprentis du Cercle savent mieux se comporter que ça. Il y a cette fêlure cependant, tout juste entrevue à sa dernière déclaration, ce mal d’un pays qui ne doit pas être si différent du sien, dans un autre monde, une autre vie.

Elle a ce besoin de l’effleurer encore, cette mer aux vives couleurs, malgré les dangers et le risque, comme un insecte fasciné par la flamme. « Moi c’est Sivoneii. », conclut-elle brièvement.
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Lun 25 Juil - 10:22

Oups.
Elle ne voulait pas souiller les chaussures de la jolie elfe qui voulait du rhum... Sauf qu’elle s’en cogne.
Elle a un moment d’absence, chaleureusement soutenue d’une main dans le dos et elle se laisse entraîner jusqu’au mur, s’écroule en bonne et dû forme. Le vomis a fait du bien, alors elle tend le bras en espérant attraper sa bouteille.

« Radeau, sous l’eau, la Minantre, la Minantre… » Elle chantonne, puis se gausse. Ca n’a pas le moindre sens, enfin si, mais la p’tite va mal interpréter, c’est sûr. « J’me mets pas minable, je passe du booooooon temps. Elle marque une pause et lève la main vers le ciel couvert dont on ne voit pas les étoiles. Pas comme l’temps d’ici quoi. »

En vérité, elle a quand même rarement été aussi grise, mais elle avait sorti cette merveilleuse bouteille d’un fond de cale aussi, il fallait fêter ça.

« Mana-o-hani. Et s’tu l’dis mal, j’t’en colle une, Siv… » Mana rigole, elle a toujours eu le rire facile, et avec les années, de plus en plus gras et lourd. Elle se fait rire toute seule au pire, c'est ce qui compte. « T’en fais pas, c’presque mon état normal. » Ce qui n’est pas faux, outre la galette, le reste colle au personnage.

« Drôle de tenue, Sivoneii qui croit que j’reprendrais la mer, alors qu'j'voudrais plutôt reprendre à boire. » Elle sait vaguement ce que cela veut dire, parce qu’ils sont visibles depuis le tournoi et elle est curieuse, elle a demandé. Et puis elle reconnaît les deux gigolos en armure qui l’accompagnent. Et qui se tiennent debout comme deux idiots tout en les regardant. C’est quoi qu’elle a dit déjà, Sivoneii ?

« Oh les connards ! » C’était pas d’eux qu’elle parlait Siv, mais c’est un détail ça. « Oui vous en armure pimpante de son Excellence, toussa. Vous n’voulez pas aller boire un verre à l’intérieur. Promis, on n’bouge pas d’ici. »

Parce que ce petit coin à l’écart et dans la pénombre serait sympa s’ils n’étaient pas plantés là à les regarder. Mais ils se regardent, les regardent et ne bougent pas, les idiots du village

« S’rieux les gars, j’essaye de conclure là ! » Ça passe comme excuse ?

Elle n’a aucune idée de ce qu’elle fout là, honnêtement, mais une jolie elfe qui la prend dans ses bras et l’emmène dans un coin sombre, ça ne se refuse pas.
C’est bien de ça qu’il s’agit, non ?



Résumé
Mana après avoir vomi sur les chaussures de Sivoneii a des propos très "cohérents". Elle ne sait pas trop ce qu'elle fout là, ni ce que l'elfe lui veut mais pour le moment elle souhaite surtout se débarrasser des templiers.
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Dim 7 Aoû - 11:38
Main qui se tend, hagarde, tentative maladroite de s’emparer du précieux élixir – qui s’éloigne au dernier moment, sous le regard sévère de Sivoneii. Etrange sentiment que de confisquer la boisson à celle qui l’en a gracieusement pourvu. Pour son bien, peut-être, ou éviter simplement de se retrouver à devoir se dévêtir totalement pour se débarrasser d’un nouveau flot de bile. Le liquide chante dans la bouteille mais l’elfe la maintient hors de portée de la capitaine, quand bien même ses jambes flanchent à son tour pour s’asseoir à ses côtés, dans l’ombre fraiche du mur de pierres. « T’es ivre ma grande, et qu’ça t’amuse ou pas, t’en es pas moins minable. » Elle méprise la perte de contrôle, Sivoneii. Sa survie, son existence même, n’est due qu’à cela. L’alcool soulage parfois, mais la perte de soi est destructrice.

« Mana-o-hani. Et s’tu l’dis mal, j’t’en colle une, Siv… » « Sivoneii. » La réponse fuse, cinglante. Un instant, la mage a l’impression de se retrouver aux côtés d’une apprentie particulièrement impertinente. « Essaye un peu ma grande, qu’on rigole. » Mana-o-hani. Compliqué. Prouesse qu’elle soit encore capable de se présenter correctement, à supposer que ce ne soit pas une absurde invention pour se moquer d’elle. Elle grogne légèrement quand, amusée, l’antivane déclare être presque dans son état normal. « Moi aussi », qu’elle avoue finalement dans un demi sourire en reprenant une gorgée.

« Drôle de tenue, Sivoneii qui croit que j’reprendrais la mer, alors qu'j'voudrais plutôt reprendre à boire. » Elle hausse un sourcil, dubitative. Drôle de tenue ? Ce n’est peut-être pas la plus règlementaire, mais la capitaine ne semblait pas femme à s’insurger d’un peu d’originalité ou d’appropriation d’une norme établie. « Je suis… mage. » Ses mots sont lents et incertains. « C’est une robe de… » « Oh, les connards ! » L’elfe écarquille les yeux sous la stupeur et suit le regard de Mana-o-hani, pointant les deux templiers figés un peu plus loin. Bouche qui s’ouvre pour protester, lui dire de ne pas s’adresser à eux comme ça parce qu’elle pourrait avoir des ennuis, elle, et qu’à défaut d’être les esprits les plus aiguisés du Cercle, ils n’ont certainement pas choisi d’être là. L’antivane enchaine cependant, vive et piquante avant de tenter de tempérer la situation avec un semblant de maturité.

« S’rieux les gars, j’essaye de conclure là ! » Elle échange un regard incertain avec les templiers. Quelque chose dans l’attitude de la capitaine la met profondément mal-à-l’aise, dans sa liberté exacerbée peut-être et sa manière bien à elle de rire des conventions. C’était elle l’insoumise normalement, et elle n’avait jamais rencontré d’égale en la matière avant… Ou depuis. « Je ne bouge pas d’ici les gars. Vous pouvez aller vous détendre un peu, j’suis pas sûre que v’z’ayez envie d’la supporter longtemps. Y s’passera rien, c’pas trop dans mon intérêt de déconner en ce moment. » Niall veillait sur elle plus que d’habitude, et elle n’avait pas franchement envie de le mettre en rogne. Si l’antivane se sentait plus à l’aise sans eux, cela pouvait se comprendre, et elle aurait plus de chances d’obtenir des réponses aux questions qu’elle n’osait encore vraiment formuler. Elle n’avait pas vraiment le temps non plus d’ailleurs, sous le flot soutenu des conneries qu’elle débitait.

Ils se concertent en silence et se retirent prudemment, les laissant seules. Ambres qui se posent doucement sur le visage de Mana, curiosité perçant dans leur lumière. La trouve-t-elle attirante ou est-ce un jeu ? Qu’en est-il de ce qu’elle ressent, elle ? La capitaine est une belle femme, à n’en point douter, et elle n’aurait d’ordinaire presque aucun scrupule à tenter de profiter de la situation. Elle pourrait se perdre contre sa peau miel et chanter à ses murmures si elle ne la répugnait pas autant qu’elle l’attirait, dans ce tourbillon de teintes perdues, ces souvenirs sombrés. « Libres, enfin. » Elle lui tend la bouteille comme à regret – crainte de se haïr pour ce geste plus tard. « La prochaine fois, vise mieux, Mana-o-hani. J’m’en voudrais d’avoir à t’refaire la façade. » Lèvres qui se tordent à nouveau d’un demi-sourire, début de courbe franche mais contenue. Elle inspire longuement.

« Tu viens d’où, ma belle ? Il s’est passé quoi, pour qu’une aussi jolie perle s’échoue sur nos bas rivages ? » Dis m’en plus maintenant, par pitié. Eteins ces flammes curieuses que je puisse passer à autre chose et me détourner sans regrets autres que ne plus avoir de rhum. « Allez, sois pas radine quoi ! T’auras un bisou si t’es sage. » Sa main vient lui effleurer l’épaule. Caresse éphémère. « Pro-mis. »
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Teintes perdues - Mana