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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur | Fionnuala & Eibhlin

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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du CréateurCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP classique
Date du sujet 29 Réconfort 5:12 des Exaltés
Participants  @FIonnuala Vaël @Eibhlin Byrne
TW grossesses difficiles
Résumé Fionnuala et Eibhlin se retrouvent après vingt années à n'échanger que par lettres.

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Le château des Byrne était en effervescence en cette nouvelle belle journée qui promettait cependant de se terminer dans le fracas du tonnerre et de belles averses. A l'image de sa Dame qui tournait dans la grande demeure tout en donnant ses instructions, tout le monde s'agitait comme si l'on s'apprêtait à recevoir l'ensemble de la famille Princière et des grandes familles nobles de Starkhaven. Pourtant, il ne s'agissait que de la visite de sa sœur. Que ? Non, après vingt années à n'échanger que par lettre et à ne plus pouvoir visualiser le visage de son aînée, Eibhlin jugeait qu'elle ne méritait rien d'autre que le meilleur accueil possible. Alors elle fit préparer la chambre avec la plus belle vue ; demanda aux cuisines un faisan chasser dans leur forêt, rôti avec des figues d'Antiva ainsi que le meilleur gâteau du chef ; fit sortir et aérer la meilleure bouteille de sa cave, quant aux autres domestiques, ils furent prier d'astiquer et dépoussiérer les tentures et le château en général. Fidèle à sa réputation, Eibhlin n'oublia pas de les récompenser : ils auraient eux-même droit au même un festin et à de bons vins pendant que les deux Vaël profiteraient de leur retrouvaille. L'ambiance au château était ainsi plutôt joviale et festive, d'autant qu'Eibhlin s'était montrée bien souriante et un peu plus permissive depuis qu'elle avait ouvert cette lettre.

Je t'attends avec impatience avec ma sœur, je t'attends depuis si longtemps. Pourquoi n'es tu jamais revenue ?

En fin d'après-midi, alors que le vent se lève doucement et que l'air enfin se rafraichit, Eibhlin fait un tour dans les jardins. Elle qui n'a jamais vraiment connu les plantes s'est pris depuis son mariage un grand intérêt pour les fleurs et les plantes médicinales. Bien sûr le jardin contient aussi une grande partie potagère un peu plus loin, mais elle en laisse le soin à ses jardiniers. Ici avec les conseils précieux des dalatiens, elle essaye et s'amuse, et se met à collectionner les plus belles fleurs de Thédas. Et pour occuper son impatience à voir arriver sa sœur, elle compose un bouquet de grâce cristalline et d'achillée.

« Messerah, un cheval à l'horizon ! » Crie alors un garde à la porte du rempart.

Enfin.

Eibhlin soupire, soudainement partagée entre la peur et la joie. Elle confie son bouquet à sa domestique qu'elle retrouvera plus tard dans un vase ; elle n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, Eloren sait ce qu'elle a à faire, elle ne connait que trop bien sa Dame. Dame qui s'approche de la porte pour avoir vu sur la route de terre qui monte depuis Corintamh. Le cœur battant, elle voit le cheval passer d'un nuage de poussière à un animal bien distinct puis sa cavalière qui passerait d'ailleurs aisément pour un homme. Est-ce ce qui lui permet de voyager seule ? Ça et son entrainement de chercheuse ? D'ici, elle ne distingue pas sa tenue et se demande si elle est venue dans son armure ou si elle a choisi une tenue plus légère, plus appropriée pour un dîner en famille. Et la question alors s'impose, est-elle venue en tant que sœur ou en tant que chercheuse ?

Eibhlin réajuste son élégante robe prune qu'un délicat ruban vert et or vient serrer juste sous la poitrine, laissant le reste du corps libre de ses mouvements sous le drapé du tissu brodé. Bientôt la cavalière a passé la grille ouverte, et se tient devant la porte renforcée, encore plus immense sur son cheval face à la jeune femme. Elle la dévisage longuement, redécouvre ses traits, familiers mais perdus de vue. Elle a changé bien sûr, mais maintenant elle est sûre qu'elle l'aurait reconnu malgré tout. Et puis elle sourit et ouvre grand les bras, n'ayant qu'une envie : reproduire cette embrassade d'il y a vingt ans.

« Fiona ! » Un ton enjoué, heureux. Il n'y a rien d'autre à dire, ce seul mot suffit à tous les discours et à tous les bienvenues du monde. Sa sœur, sa sœur enfin !

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
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Illustration : Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur | Fionnuala & Eibhlin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1591
Autres personnages : Linnarel - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur

Tandis qu’elles longeaient la route de terre battue, foulaient la vaste et plate plaine entourant les champs de Starkhaven, une certaine excitation commençait à animer leurs deux cœurs d’ordinaire retenus. Elles tâtaient le sol, jugeaient de sa stabilité et de son absence de terriers, constataient la présence réduite de badauds : l’une comme l’autre sentaient bien que cela n’allait pas tarder. Entre ses doigts gantés, les rênes se tendaient, appelaient à lâcher du lest pour aller de l’avant ; dans sa bouche, le mors se resserrait, et ce pas tant pour la ralentir que pour la retenir.

La vue était encore bien dégagée : elles étaient encore assez loin des grandes forêts des territoires environnant Starkhaven. Tandis que le soleil continuait de monter par-dessus leurs têtes échauffées, elles apprécièrent soudain de pouvoir voir sur des centaines de mètres, sans maison pour les déranger, sans passant pour les juger, sans risque avéré… Femme comme jument, elles sentirent que c’était le bon moment.

Le désir fut aussi soudain que l’ordre : le bond en avant précéda la pression des mollets, et les rênes se tendirent avant que la première foulée de galop ne tape l’herbe séchée par un été toujours plus chaud. Un petit hoquet, mélange de plaisir et de surprise, s’échappa des lèvres de la cavalière tandis que sa monture se défoulait enfin.

Pour la coursière, exilée des écuries orlésiennes pour découvrir un nouveau monde de champs et d’herbe, elle courrait enfin contre le vent, jouait avec la vitesse et assouvissait ses ardeurs naturelles ; pour la Chercheuse, la voilà qui quittait la cité, s’échappait des doutes et des problèmes, fuyait les responsabilités. Toutes les deux galopaient avec la folie de l’instant, unies simplement par la volonté de transgresser l’ordinaire. Elles filaient si vite que personne n’aurait pu les reconnaître ; difficiles à rattraper, elles s’éloignaient des codes et de l’étiquette, s’unissaient dans ces rares moments que seuls connaissaient le cavalier et son cheval.

Le temps perdit mesure, jusqu’au moment où elles se mirent à souffler de concert ; les arbres, vert du banquet de la Minantre, commençaient à pointer devant elles. Déjà, les foulées se faisaient plus lentes, et les mains se levèrent sur les rênes tendues ; et puis, du galop, on repassa à un amble plus doux, le temps de retrouver son calme, et puis au pas. Avec un petit rire, la cavalière flatta l’encolure de sa jument apaisée mais trempée de sueur, sous ce soleil bien agressif ; elle lui rendit les rênes, la laissant sécher. La course restait assez courte pour cette jument habituée à avaler des kilomètres.

Une petite famille paysanne, ayant observé leur arrivée rocambolesque et pouvant admirer sa fin, commencèrent à lancer un regard quelque peu courroucé à ce cavalier ; mais ils baissèrent rapidement la tête quand ils virent la stature de la femme, sa cuirasse étincelante et son épée au côté gauche. La paire les dépassa avec suffisance et ignorance, encore emportées par leur course si généreuse en sensations et peu enclines à s’attarder sur autrui.

« Merci, Trois. Je te promets de négocier avec Eibhlin ou sa cuisinière quelques fruits ou légumes. »

Naturellement, la jument ne répondit pas : c’était que Trois de cœur, orlésienne de son état, solide baie tirant son nom de cette petite pelote en forme de cœur sur son chanfrein et des trois balzanes ornant ses jambes, avait sûrement déjà pris ces friandises pour acquises. Ou du moins, c’est ce que Fionnuala se raconta, et ça la fit bien rire : elle se passa une main dans ses cheveux ébouriffés par le vent et se laissa porter par la légèreté de l’instant, oubliant même ce qu’elle voulait oublier.

L’étreinte fraîche de la forêt fut la bienvenue, et la Chercheuse se laissa sottement perdre par l’allure de sa coursière. Mais le danger qu’on pouvait attendre d’entre les arbres ne surgit pas : elle suivait la route, et rapidement, le château des Byrne apparut, au milieu de son petit village champêtre. Fionnuala tira un instant sur les rênes de Trois de cœur qui profita de la contemplation pour brouter le rare carré d’herbe bien verte qu’elle trouva.

Retour à la réalité. Retour à la famille. Quelle serait cette fois-ci l’accueil ? Il y avait vingt ans, c’était une petite fille qu’elle avait quittée, pas bien grande et les yeux vairons embués de larmes à l’idée de perdre sa grande sœur : les lettres s’étaient enchaînées, avec les années, et sa cadette était devenue son lien privilégié avec la cité. Comme un dernier lien avec les Vaël, lui racontant comment allaient leurs parents, lui parlant de sa propre vie, l’informant un peu sur Tiarnan, le fameux bâtard, lui rappelant parfois silencieusement d’écrire à Lachlann. Et puis, Fionnuala était partie à Vol Dorma, et Eibhlin s’était mariée : les lettres s’étaient amenuies, l’une ne souhaitant plus parler, l’autre étant bien occupée…

Même si l’on s’aimait, est-ce que les lettres ne se seraient pas arrêtées, à terme ? Aurions-nous perdu le contact ?

Réflexion imbécile : car maintenant, après vingt années passées loin l’une de l’autre, elles allaient enfin se revoir.

« Un dernier effort, Trois. »

Arrachant la jument à son pauvre carré d’herbe, sa cavalière la poussa vers le château. Elle n’eut pas le besoin de réfléchir à la route, puisque la terre battue par les sujets de sa sœur et de son mari lui traçait un chemin bien net.

« Fiona ! »

Quel nom si doux dans la bouche de sa sœur. Passant au petit amble les portes de son manoir, voilà qu’Eibhlin s’avançait dans son domaine : elle portrait une ravissante robe prune aux fines broderies, sa robe flottant légèrement sous ses pas. À côté d’elle, dans sa tenue de voyage encore humide de sa chevauchée – ce que son galop n’avait pas arrangé.

« Regarde-toi comme tu es magnifique !, s’exclama l'aînée. Tu étais déjà adorable petite, ceci dit : difficile de te résister. »

Fionnuala mit pied-à-terre, passant son bras dans les rênes de sa jument. Voyant sa sœur allait l’étreindre, alors que l’envie d’en faire de même la portait, elle l’arrêta d’une main chaleureuse sur son épaule, la prévenant d’un large sourire sincère, pourtant quelque peu amusé :

« Laisse-moi te retenir un instant : je suis trempée de sueur et mes vêtements de voyage sont salis. Et puis, il y a plus confortable qu’une cuirasse… J’ai cependant amené une tenue plus convenable ; bien que je te rassure, je n’égalerai jamais ton élégance en ton propre domaine. »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Qui pouvait lui arracher plus grand sourire, et lui offrir plus doux compliment ? Certainement son mari à l'occasion, mais les retrouvailles entre sœur avaient une toute autre saveur et ces mots encore plus. Peut-être parce qu'à travers les lèvres de Fionnuala, elle avait l'impression d'entendre ce qu'elle avait toujours rêvé qu'Eugénie lui dise. Fiona, après vingt longues années sans se voir voyait et reconnaissait la femme qu'elle était devenue, rien ne pouvait lui faire plus chaud au cœur. Elle posa la main sur la sienne, à défaut de pouvoir l'embrasser.

« L'élégance et la noblesse sont mes uniques armes, mais tu n'es pas en reste ma chère sœur et je t'en pris, sois libre de m'égaler ou de me surpasser ; j'ai assez de compétitions dans ma vie. » Eibhlin n'avait jamais considérer sa beauté comme exceptionnelle, ni comme une force tant son physique n'avait eu que peu d'importance dans sa vie ; le nom Vaël suffisant à dépasser n'importe quels à priori. Elle aurait été laide, qu'elle aurait eu droit aux mêmes louanges de ses prétendants, mais au moins, peut-être, aurait-elle développé un certain sens de l'humour face à toute cette hypocrisie. D'ailleurs elle se souvient d'une phrase qu'avait dite sa mère sans se souvenir de l'occasion « Faut-il en plus qu'on la félicite de ne pas être un laideron ? »

« Tu es toujours aussi impressionnante, Fiona, quoique j'ai grandi depuis, mais je ne parle pas tant de ta taille que de ce que tu dégages. L'Ordre doit trembler en te voyant arriver. » Elle lui sourit toujours, tendrement, sans avoir idée de ce qu'elle a pu traverser en tant que chercheuse. Être intimidante lui semble être un atout, autant pour elle-même que pour sa sœur. Elle continua avec un air malicieux. « J'ai entendu dire que tu avais fait une forte impression chez les Dragons de Rubis... Et d'ailleurs, je m'excuse encore de n'avoir pu te recevoir à ce moment là. » Elle s'était déjà excusée platement dans sa lettre, l'informant qu'elle n'était pas assez en forme pour la recevoir, l'invitant à contre cœur à revenir dans quelques temps. Mais le moment n'était pas venu de lui expliquer d'avantage ses soucis, alors elle la conduisit vers l'entrée du château pendant que les serviteurs s'occupaient de sa jument. Elle serait choyée, autant que sa maitresse. Eibhlin arpenta les couloirs avec sa sœur, lui montrant dans le même temps les quelques pièces importantes du château : la grande salle, le couloir qui mène à leurs appartements, jusqu'à ce qu'elles arrivent devant sa chambre. Alors elle la confia au bon soin de l'une de ses domestiques.

« Prends tout le temps dont tu auras besoin, Novera te conduira sur la terrasse quand tu seras prête. Tu excuseras Eiric, il est pris à Starkhaven... » Avec l'absence du Prince, le conseil travaillait d'arrache-pied, surtout avec le Grand Tournoi qui arrivait à grand pas sans la moindre directive... Eibhlin l'avait un peu mauvaise qu'il prenne place sur leurs terres. Elle ne savait pas si elle devait accuser la trop grande générosité de son mari ou une autre décision unilatérale de son père. Mais comme tout le monde s'en réjouissait hormis elle-même, elle n'avait jamais bronché et facilitait l'organisation du mieux qu'elle pouvait.

La jeune femme profita d'un instant de solitude pour profiter de la vue, le regard perdu en direction du clan dalatien, alors que le soleil amorçait sa descente vers l'horizon à l'ouest, disparaissant bientôt derrière les épais murs de pierre.

Détendue que seule sa sœur puisse la surprendre, se tenant toujours debout, Eibhlin posa une main sur son ventre et écouta son fort intérieur. Cet enfant qui peut-être voudrait bien s'accrocher et naître. Elle n'arrivait toujours pas à savoir ce qu'elle désirait vraiment. Pourrait-il être un frein à ses propres ambitions ? Ou tout le contraire ?

Fionnuala Vaël
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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur

Leurs mains se serrèrent, pression si douce, si légère : contrairement à d’autres empoignades, celle-ci ne portait aucun message, ni sous-entendu, hormis le seul bonheur de se retrouver enfin et de pouvoir parler de vive voix. Les lettres avaient toujours le don de ne pas percevoir la subtilité : du moins, la Chercheuse avait à plusieurs occasions constaté que sa jeune sœur ne saisissait pas certaines de ses tournures, plus subtiles et moi éloquentes que les autres… Pourtant elle s’était promis de ne pas s’entraîner au Noble Jeu avec elle. Fallait-il l’attribuer à sa jeunesse, puis aux limites de l’écrit, ou plutôt à une incapacité de saisir les allusions ?

La réponse ne tarderait pas à venir.

« L'élégance et la noblesse sont mes uniques armes, mais tu n'es pas en reste ma chère sœur et je t'en prie, sois libre de m'égaler ou de me surpasser ; j'ai assez de compétitions dans ma vie.
- Sauf que si je me souviens bien – et je suis persuadée que cela n’a jamais changé –, tu n’aimes pas perdre, Eibhlin. »

Et puis, tu as beau avoir un nouveau nom, tu demeures une pure Vaël. Et à la fin, nous gagnons toujours.

Fionnuala apprécia un instant se perdre dans ses yeux vairons, si agréables à capter et à faire vibrer de milles émotions. Elle était surprise que, vingt années après, ils ne la perturbaient toujours pas, quoique leur éclat était bien moins vif que dans ses souvenirs. Au contraire : Eibhlin les portait avec une dignité les transformant en de splendides bijoux, atouts incroyables, et elle devait grâce à eux réussir à s’imposer à plus d’un de ses sujets.

« Tu es toujours aussi impressionnante, Fiona, reprit la cadette, quoique j'ai grandi depuis, mais je ne parle pas tant de ta taille que de ce que tu dégages. L'Ordre doit trembler en te voyant arriver.
- Que tu crois. Souvent, plus grand l’on est, et plus les petits essayent de nous rabaisser : ajoute à cela le fait d’être une femme. Mais rien d’insurmontable pour Orlaïs. »

L’empire où ce sont les femmes qui dirigent en donnant l’impression aux hommes de tenir les rênes.

« J'ai entendu dire que tu avais fait une forte impression chez les Dragons de Rubis... Et d'ailleurs, je m'excuse encore de n'avoir pu te recevoir à ce moment-là.
- Ne t’excuse donc pas de ne pas avoir pu me recevoir, tu as tes obligations ; mais excuse-toi plutôt de m’avoir rappelé ce non-évènement. J’étais déjà peu fière d’y participer, encore moins de me faire insulter à chaque passe – quand je te parlais des petits qui cherchent tant à te rabaisser, cette mercenaire en était la plus parfaite illustration –, je t’avoue que je me serais bien passée de la suite. Si je suis encore à Starkhaven le jour où Amadis rentrera d’Antiva… »

… je lui dirais ses quatre vérités sur les mercenaires de sa compagnie, et lui demanderais par la même occasion ce qui lui a pris à Hasmal.

Après avoir pris soin de confier sa jument à ses meilleurs palefreniers, Eibhlin la conduisit à cette chambre qu’elle lui avait préparée pour la nuit, ne manquant pas de lui montrer les pièces les plus importantes du château. Fionnuala en profita pour se laisser promener, admira un instant la décoration, découvrit peut-être les Byrne à travers elle. Vieille famille riche, un peu trop champêtre à son goût - mais elle n'en dit rien à sa sœur.

« Prends tout le temps dont tu auras besoin, Novera te conduira sur la terrasse quand tu seras prête, lança Eibhlin lorsqu'elle arriva devant ce qui devait être sa chambre. Tu excuseras Eiric, il est pris à Starkhaven...
- Cela nous laissera plus de temps pour toutes les deux. Merci pour la chambre. »

Et, quand la maîtresse prit congé auprès de son invitée pour la laisser se changer et revêtir une tenue plus confortable, celle-ci chassa immédiatement ladite servante :

« Je n’ai pas besoin de ton aide. »

Ses mots sortirent avec plus de dureté qu’escompté, mais l’ordre fut saisi sans plainte. Seule sa cuirasse était ceinte, et elle ne manquait pas d’habitude pour la mettre et la retirer seule. Quant au reste de sa toilette, elle savait se débrouiller seule et en avait pris l’habitude. Ce n’était pas que les servants manquaient, même au service de l’Ordre des Chercheurs, plus austère que pouvaient l’être de nombreuses confréries de chevaliers – mais Fionnuala conservait une certaine pudeur qu’elle entretenait par sa solitude.

Elle congédia la domestique d’un dernier regard éloquent, puis ne prit que très peu de temps à observer la chambre et préféra se dépêcher de retrouver Eibhlin.

Ses ablutions faites, son corps rafraîchi, son pourpoint d’émeraude et d’or revêtu et ses souliers nettoyés, la Chercheuse ressortit plusieurs minutes après. Sans domestique à l’horizon, elle entreprit de retrouver sa sœur toute seule. Le Palais des Princes n’était plus un défi pour elle : un simple château de campagne ne saurait non plus l’être, à moins que les Byrne étaient épris d’architecture alambiquée, ce qu’elle ne constata pas, son chemin se dessinerait.

Peu de temps pour en découvrir plus sur cette vieille et vénérable famille havenoise : Novera réussit finalement à la rattraper dans les couloirs et la reconduisit avec grande politesse vers sa maîtresse.

« Me voilà, ma sœur, déjà mieux apprêtée qu’avant ! Où en étions-nous rendues ? »

À l’étreinte : et cette fois-ci, c’est elle qui s’avança vers sa cadette, et elle la prit chaleureusement dans ses bras, profitant de cette étreinte enfin bienvenue. Elle lui murmura à l’oreille tandis qu’elles continuaient de s’embrasser :

« Tu aurais de quoi nous désaltérer, par ces chaleurs qui s’annoncent ? Vin, eau, fruits, qu’importe ! Nul doute que la Dame de Corintamh saura recevoir sa propre sœur en sa demeure. »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Nous en étions à un sujet qui ne te plaisait guère et que je ne te ferais pas l'affront de te rappeler. Nous en étions à changer de sujet. Ou mieux, à cette embrassade que nous n'avions pu nous accorder.

« Cette tenue te va à ravir, ma chère Fiona. »

Eibhlin fondit dans les bras de sa sœur d'une tête de plus qu'elle et ne laissa apparaitre ses doutes qu'une fois hors de vue de la chercheuse. N'avait-elle pas vu ? Cela faisait deux fois qu'elle repoussait inconsciemment ses tentatives d'aborder ce sujet et la cadette était bien incapable de l'évoquer de front. Tant pis. Si l'occasion ne se présentait pas, elle le garderait pour elle encore un peu. Eibhlin chassa l'idée de sa tête et sourit. Après tout, pourquoi ne pas mettre de côté tous ses soucis pour une fois et simplement profiter de la soirée ? Des occasions comme ça, il y en avait si peu.

« Évidemment ! »

Et comme une démonstration qu'elle avait déjà tout prévu, les domestiques commencèrent leur défilé pour amener pichets et verres sur leur table alors qu'une desserte plus en recul se remplissait du repas qu'elles allaient pouvoir déguster ce soir. Eibhlin se détacha de sa sœur, à regret, emportant avec elle les souvenirs de leur dernière étreinte, vingt ans plus tôt.

« Tout cela en même temps, à ta convenance. Il y aussi de la cervoise. Et j'ai ouvert pour toi les meilleures bouteilles que contenaient notre cave. »

Le visage ferme et neutre, Eibhlin observa un instant le balai de ses serviteurs, à la manière d'une surveillante bienveillante. Puis ils s’éclipsèrent un à un, refermant la lourde porte derrière eux et les laissant enfin seules pour profiter de cette chaude soirée d'été.

« Bien. Nous ne serons plus dérangées. Je te sers du vin ? »

La maitresse des lieux remplit deux verres et en tendit un à son aînée. Elle qui ne buvait que de temps en temps ferait une exception pour l'occasion. Il ne pouvait en être autrement. Elle lui offrit un sourire triomphant et leva son verre. « A nos retrouvailles ! » Eibhlin huma le doux parfum de fruits de sa boisson, tentant d'en deviner les arômes - plutôt mûre et sous bois - puis y trempa délicatement ses lèvres. Voilà plusieurs mois qu'elle n'avait pas bu de vin du fait de ses soucis et le nectar n'en était que meilleur. Debout, elles pouvaient admirer la vue magistrale sur Corintamh, leurs champs et leurs forêts, avec à cette heure les torches qui donnaient vie au campement des Dragons de Rubis. Et puis le ciel prenait toutes sortes de teintes, rendant le spectacle encore plus fabuleux. Mais la jeune femme quitta rapidement la station debout pour aller s'asseoir, elle n'était pas à l'aise sur ses deux jambes à rien faire.

« Alors comme ça la Divine a jugé qu'il était nécessaire d'envoyer ses chercheurs sur notre pieuse cité... Je ne devrais pas m'en réjouir, mais puisque cela t'a ramené à nous, j'en suis très heureuse... » Son ton était doux, mais elle s'empressa d'ajouter. « Bien sûr, ce soir nous célébrons et je m'en voudrais de gâcher la soirée, alors n'hésite pas à changer de sujet dès que cela t'ennuie ma chère Fiona. Je m'excuse d'avance si je manque de tact... » Nous ne nous connaissons pas vraiment, après tout, ma sœur.

Fionnuala Vaël
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« Cette tenue te va à ravir, ma chère Fiona. »

Fionnuala adressa un sourire à sa sœur, mais le compliment l’atteignit beaucoup plus profondément : ce n’était peut-être qu’un pourpoint, tenue qui seyait mieux aux hommes nobles ou aux heures militaires, mais elle avait choisi avec soin son plus bel habit. On ne le remarquait souvent pas, haussant les épaules après avoir accepté que la femme, déjà spéciale par sa taille, puisse porter des habits d’homme en société.Alors, le commentaire d’Eibhlin la toucha sincèrement, même si la Chercheuse ne céda pas plus qu’un sourire. Elle savait que, dans le fond, elle portait bien le vêtement martial.

L’étreinte chaleureuse avait cette touche revigorante que l’aînée désirait ; une pointe d’amour attendu, et pour autant si agréable. Si satisfaisant de recevoir ce qu’on attendait… Caresses dans le dos, vieux souvenirs d’une petite fille que Fionnuala avait porté et avec laquelle elle avait joué. Le temps avait passé et la Chercheuse n’avait plus la force nécessaire, désormais.

« Tout cela en même temps, à ta convenance. Il y aussi de la cervoise. Et j'ai ouvert pour toi les meilleures bouteilles que contenaient notre cave, puis ajouta : bien. Nous ne serons plus dérangées. Je te sers du vin ?
- S’il te plaît. »

Le sourire ne quittait plus ce visage carré, qu’on croirait pourtant plus habitué aux airs stricts et aux moues feintes. Le service de la Dame de Corintamh était conséquent : elle en avait même trop fait ! Sa sœur n’était pas aussi exigeante ; en réalité, quand on l’invitait – et elle n’était pas souvent invitée d’aussi bon cœur –, la chercheuse savait ce qu’on contentait de ce qu’on lui donnait. Surtout avec autant de bienveillance…

Alors, servie en vin, ignorant les domestiques comme elle avait précédemment congédié l’Elfe, Fionnuala leva son verre de cristal et accompagna la harangue de sa sœur :

« À nos retrouvailles !
- À nos retrouvailles, et à ta chaleureuse hospitalité. C’est une belle soirée qui nous attend. »

De son attitude naturellement détendue, Fionnuala s’accouda sur le rebord de la terrasse, jouant doucement avec la pierre sous la pulpe de ses doigts. Cette pierre légèrement ocre, qu’on pouvait observer dans toute la grande cité, à en vomir pour cherchait un peu de verdure ; ici, pierre et plante se mêlaient avec un naturel appréciable. Malgré elle, portant de temps en temps le verre à ses lèvres, la voilà qui se perdit dans la contemplation.

La grande famille des Byrne, n’était-ce pas ? Installés ici depuis tellement longtemps que les archives havenoises elles-mêmes les considéreraient indélogeables, leur domaine respirait le champêtre : les forêts, les écuries, les chants des oiseaux et le ballet des domestiques,… ; à l’intérieur, les trophées de chasse, les cordages et les décorations un peu vieillissantes,… Vieille et assurée, la famille Byrne, puissante et riche ; et bien respectée. D’autant plus maintenant qu’elle était désormais liée aux Vaël, comme cela avait dû être le cas dans les dernières ères – pour ce qu’en déduisait la Vaël, peu férue d’héraldique et de généalogie.

Une place que l’on ne plaindrait pas. Pourtant, Fionnuala observa un instant sa cadette dégustant son jus de fruit, et se demanda si elle y était bien. Le doute l’étreignit : jamais elle n’avait lu de plaintes dans les lettres. Mais avant son départ pour Vol Dorma, Eibhlin lui avait souvent demandé comment elle trouvait Orlaïs et Val Royeaux, adolescente fière d’ajouter qu’elle maîtrisait l’orlésien ; et puis, dans les champs tévintides, la Chercheuse avait égaré quelques-uns de ses courriers, contenu qu’elle n’avait que rapidement lu et quasiment tout oublié. Mais sa sœur n’avait-elle jamais évoqué le désir de voyager ? Oh, elle n’en était plus sûre… et peut-être valait-il mieux aborder la question avec finesses.

La maîtresse des lieux coupa court à toute contemplation et réflexion, silence entendu et non pas désagréable, par une remarque bien intrigante :

« Alors comme ça la Divine a jugé qu'il était nécessaire d'envoyer ses chercheurs sur notre pieuse cité... Je ne devrais pas m'en réjouir, mais puisque cela t'a ramené à nous, j'en suis très heureuse... Bien sûr, se rattrapa-t-elle avec empressement, ce soir nous célébrons et je m'en voudrais de gâcher la soirée, alors n'hésite pas à changer de sujet dès que cela t'ennuie ma chère Fiona. Je m'excuse d'avance si je manque de tact...
- Ne t’inquiète pas », fut-elle rassurée d’un sourire et d’un ton apaisés.

Tu viens donc toi me poser des questions ? Ça change un peu. Auras-tu tes réponses ?

N’était-ce pas intrigant, oui, que la Divine envoie ses Chercheurs dans une cité normalement toute acquise à sa cause ? La question valait la peine d’être posée, et Fionnuala y répondrait le moment venu. Comme elle le souhaiterait. Il était vrai qu’après près d’un mois à Starkhaven, la balance des convictions restait encore branlante : sa famille ne l’avait pas encore surprise au point de la croire totalement perdue ou fragile…

Entre Chantrie et Vaël : un jour, je cesserai de jouer sur les deux tableaux.

« Tu as raison, ajouta-t-elle à son tour. Ne nous embêtons pas encore avec ces questions-là : je resterai assez longtemps pour que nous en discutions dans d’autres circonstances que nos retrouvailles. »

Fionnuala ne cacha pas, par ces quelques mots, que les raisons de sa présence n’étaient pas toutes heureuses ; mais elle préféra laisser à ce moment l’innocence et le bonheur. Quelque chose lui disait que cela ne tarderait pas à changer. Alors, autant s’enquérir des choses heureuses :

« Raconte-moi plutôt comment tu te portes toi, en ce moment ! Quelles sont les nouvelles ? »

Se retournant sur ce balcon de pierre, laissant aller son dos vers le vide et ses cheveux à la brise légère de la soirée, elle continua d’un ton quasi-désinvolte, cherchant la détente aux questions sérieuses :

« Quelles sont les belles histoires sur ton splendide domaine ? Ça change sérieusement des murs du Palais des Princes. Tu me diras, on respire beaucoup mieux ici. Rien qu’à y remettre les pieds, je m’y sentais plutôt mal… à mon avis, le marbre a une fâcheuse tendance à taper sur la tête. »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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Ce soir nous ne travaillons pas, ce soir nous ne sommes ni dame, ni chercheuse, ce soir nous célébrons ! Juste Fionnuala et Eibhlin. Cela suffira-t-il à nous couper des drames dont la famille ne manque pas ? Peut-être, à force d'intention et de bienveillance, il nous sera permis de nous aventurer sur des sujets délicats sans hausser le ton. Nous portons tant de bagages que la moindre question est susceptible de réveiller nos démons.

Pour le moment, les sœurs semblent s'entendre sur leur objectif de la soirée. Renouer, discuter, apprendre à se connaître réellement et surtout passer un agréable moment. Bien confortablement assise, Eibhlin sirotait son vin, admirait la vue et sa sœur, sa stature, cette force inébranlable qu'elle semblait posséder et qui lui donnait un charisme qu'elle ne reconnaissait que chez quelques rares personnes. Fiona tenait de leur père, cela ne faisait pas de doute et depuis l'altitude de son siège, elle paraissait encore plus grande. Mais la maîtresse de maison peinait à se détendre, autant qu'elle n'arrivait pas complètement à apprécier son vin. Les soucis du quotidien ne pouvaient s'oublier si facilement et la première question de Fiona ne fit que l'y renvoyer.

Quelles sont les nouvelles ? Que répondre à cette vaste question ? Son trouble cependant ne perce qu'à peine sur son faciès maitrisé. Elle balaye la question rapidement, esquivant une partie.

« Depuis ma dernière lettre, il n'y a pas grand chose à raconter je le crains, la vie suit son cours à Starkhaven... » Au rythme de son Prince, absent depuis trop longtemps. Un autre sujet à éviter sans doute. Mais la sagesse de l'aînée parle pour elle, et la discussion prend une direction bien plus douce pour les deux protagonistes.

La cadette avait accepté son destin de la même manière que ses aînés : avec une soeur dans l'ordre et un frère au Cercle, elle avait toujours su que l'on attendrait d'elle qu'elle fasse un mariage avantageux et remplisse son devoir d'épouse. Elle s'y était préparée assez jeune et ne s'en était jamais plainte, même si la vie de sœur l'avait attirée dans sa jeunesse. Puis elle s'était persuadée qu'elle épouserait un étranger et découvrirait ce que son aînée lui décrivait dans ses lettres, jusqu'à que Kendric pique l'une de ses crises. Eiric Byrne s'était vite imposé comme la meilleure solution possible et en cela, elle avait extrêmement bien placé ses cartes. Elle ne voulait pas d'un mari trop âgé, ni d'un mari qui ne sache se plier à son bon vouloir, ou pire encore. Eibhlin se devait de tout contrôler, c'était sa manie et cela marchait plutôt bien avec un homme comme Eiric. Fiona savait déjà beaucoup de choses sur leur mariage, elle lui avait presque tout raconté dans ses lettres, jouant habilement des mots pour ne pas y laisser quoique ce soit de compromettant. Et notamment que le changement de vie n'avait été si facile. Maintenant, elle se réjouissait de Corintamh, de son histoire, des Byrne.

« Je dois bien avouer que le palais ne me manque pas... Peut-être est-ce le marbre... ou la hauteur du plafond... Ou ses couloirs déserts. Les Vaël devraient avoir une demeure de campagne pour respirer un peu de bon air si tu veux mon avis ! Sans doute sais-tu que le deuxième enclin s'est terminé ici à la fin de l'ère de la Divine ? L'archidémon Zazikel a été tué juste là, par le Garde des Ombres Corin, dans ces grandes plaines où les tentes des Dragon de Rubis et du tournoi sont installées. Le nom du village est en son honneur, cela signifie le "repos de Corin." » Elle lui montre la direction, pourtant évidente, d'un grand geste du bras. « Il se dit que c'est son souffle sur la roche locale qui a fait cette roche avec laquelle le chateau a été construit. Mais certaines archives laissent à passer que ce château est encore plus vieux que ça. » Elle pointe les forêts du doigt puis se lève pour la rejoindre et se rapprocher de cette direction. « Par là-bas, dans les collines, la roche affleure. Il n'y avait pas de forêt à l'époque, ou peut-être ont-elles brûlées à cause de l'archidémon. Juste là d'ailleurs, il y a un grand clan dalatien qui est installé, tu verras quand le soleil aura passé l'horizon, toutes leurs torches s'allumer. C'est un spectacle que j'apprécie toujours. » La cadette sourit, le regard figé en direction du clan, à la fois si proche et si loin. Elle aime, elle aime un peu trop et cela se voit dans la douceur qui émane soudain de ses traits. Pensée pour son Archiviste en particulier. Instant de perdition fugace qu'elle oublie en se retournant vers son ainée, vraisemblablement plus détendue.

« Et de ton côté Fiona, quelques histoires à me raconter que tu n'as jamais eu la place de mettre dans une lettre ? Ou bien depuis ton retour ? As-tu rencontré notre frère ? »

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
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Illustration : Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur | Fionnuala & Eibhlin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1591
Autres personnages : Linnarel - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur

« Sans doute sais-tu que le deuxième enclin s'est terminé ici à la fin de l'ère de la Divine ? L'archidémon Zazikel a été tué juste là, par le Garde des Ombres Corin, dans ces grandes plaines où les tentes des Dragon de Rubis et du tournoi sont installées. Le nom du village est en son honneur, cela signifie le "repos de Corin." »

Fionnuala connaissait la leçon d’histoire : dans son adolescence entre deux livres chantristes, elle avait dévoré les mémoires d’un frère chantriste témoin – rédigeant son ouvrage cent ans après – des fameux évènements. À l’époque, les exploits de Corin, le Garde des ombres, lui avaient offert rêves et espoirs – l’habit bleu avait alors ce souffle de l’aventure si attrayant pour une fille coincée dans son lit. La vie, et ses désillusions, s’étaient ensuite chargées de rétablir la vérité, et ses convictions.

Mais l’aînée n’eut pas le cœur à faire de même avec sa cadette, assez satisfaite de mettre en avant ses connaissances, de montrer qu’elle vivait bien sur une terre de légendes. La Chercheuse se convainquit, en cet instant, que la vérité ne prévalait pas sur la satisfaction de raconter une bonne histoire.

« Il se dit que c'est son souffle sur la roche locale qui a fait cette roche avec laquelle le chateau a été construit. Mais certaines archives laissent à passer que ce château est encore plus vieux que ça.
- Oh ? Les archives sont souvent plus ennuyeuses que les légendes ; mais elles ont au moins le mérite d’être vraies. »

Elle pointe les forêts du doigt puis se lève pour la rejoindre et se rapprocher de cette direction.

« Par là-bas, dans les collines, la roche affleure. Il n'y avait pas de forêt à l'époque, ou peut-être ont-elles brûlées à cause de l'archidémon. Juste là d'ailleurs, il y a un grand clan dalatien qui est installé, tu verras quand le soleil aura passé l'horizon, toutes leurs torches s'allumer. C'est un spectacle que j'apprécie toujours.
- Quelle étrange chose que les Enclins, n’est-ce pas ? », murmura doucement Fionnuala, son verre à la main.

Chassez le naturel, il revient au galop.

Parler des Dalatiens n’intéressait pas particulièrement la Chercheuse : peu lui importait désormais la rêverie de sa cadette, de ce que le pittoresque du clan pouvait lui apporter comme réconfort… Ses propres réflexions errèrent aux Enclins, à leur poids sur le monde et à combien la continuelle crainte de leur retour pouvait pousser à certaines… tolérances. Une longue gorgée réchauffa son gosier, sa gorge et son estomac, et elle laissa ses lèvres s’animer d’elles-mêmes.

« Crois-tu que la terre se soit réellement remise du combat de Corin contre Zazikel ? Ou bien qu’elle porte encore enfouie dans ses collines, au cœur des racines de ses arbres, les fruits et les douleurs de nos ancêtres ? Avant que les Vaël ne dirige Starkhaven. Les récoltes sont pourtant belles, les Marches Libres foisonnent, et l’on oublie que les engeances ont pourri et retourné la terre. Que le rocher qui affleure, là-bas, a été formé par le souffle du dragon. Aujourd’hui, Zazikel n’est qu’un lointain souvenir, qu’on trouve dans ces archives ennuyeuses et dans des villes champêtres… »

Toujours accoudée au rebord de son balcon, Fionnuala sentait son corps se tendre vers ce fameux point qu’Eibhlin avait indiqué. Loin, à l’horizon, elle se penchait : comme si elle espérait peut-être atteindre sur les lieux anciens du combat la Vérité que le soleil illuminait encore.

« La Chantrie nous enseigne qu’ils sont la conséquence de notre plus grand péché, que nous devons tous l’expier pour que le Créateur veuille bien nous absoudre… Qu’en cela fallait-il honorer la Garde des ombres : pour leur sacrifice. Précepte indéniable : mais ceux qui vivent aujourd’hui méritent-ils sans critique le respect gagné par leurs prédécesseurs ? Car le dernier Enclin a quasiment deux siècles. Deux siècles de privilèges et de cécité sur les actions des gens de Weisshaupt. Au nom d’Enclins désormais si anciens qu’ils ne savent plus qu’effrayer les gens et ce, au point qu’ils en oublient de réfléchir ? Ils s’ennuient et se retrouvent à se mêler de ce qui ne les concerne pas… Est-ce vraiment tolérable ? Respecter les paroles d’Andrasté ? »

Non. Combien de criminels ont fui leurs responsabilités en prenant l’habit bleu ?

Fionnuala en avait connu une, en Orlaïs : si elle était arrivée deux heures plus tôt dans sa planque dans un taudis de Val-Chevin, l’Apostate ne lui aurait pas échappé ; la famille du petit Elfe aurait eu réparation. Mais la longue traque qui s’en était suivie n’avait fait que déboucher sur cet homme, puant le griffon et lui plaquant le « Droit de conscription » à la figure, la forçant à rentrer bredouille à Val-Royeaux après avoir transpiré sang et sueur sur la route…

Au-delà de l’humiliation, la déception dans les yeux de cette mère de famille avait été une profonde injustice.

« Chacun sa place dans son monde… Est-ce donc une leçon si compliquée à retenir ? », conclut-elle lentement de sa réflexion.

Cette leçon que la Chercheuse suivait, avec le plus de droiture possible. Mais ce n’était pas tout à fait le moment, ni l’endroit, ni la compagnie, pour faire l’étalement de ses convictions.

Fionnuala préféra suivre Eibhlin sur le chemin du changement de sujet.

« Et de ton côté Fiona, quelques histoires à me raconter que tu n'as jamais eu la place de mettre dans une lettre ? Ou bien depuis ton retour ? As-tu rencontré notre frère ?
- J’ai ainsi un peu commencé à répondre un peu à ta question… Pardonne-moi pour cet égarement. J’ai eu quelques différends avec la Garde. »

Se décrochant de la rambarde, la Chercheuse se retourna, et se décida à porter son attention entière à sa sœur cadette : oublier le passé et ses rancunes. C’était que l’adulation facile de la Garde des ombres avait une fâcheuse tendance à l’agacer.

« Dis-moi seulement : de quel frère parles-tu ?, rectifia Fionnuala avec un sourire. Je n’ai pas encore retrouvé Lachlann, bien que cela ne saurait tarder ; mais j’ai déjà rencontré Tiarnan, oui. »

Autant forcer le trait positif, non ?

« Une rencontre bien agréable. Tellement dommage qu’à son âge, il soit à ce point livré à lui-même… C’est un bon garçon, difficile d’en dire autrement : mais à vingt ans, ça le pousse à la bêtise. Ce n’est pas normal pour un héritier de n’être encadré comme ça par… personne. Je ne comprends pas plus que lui ce que Père attend. »

Attrapant la dernière lichette de vin, Fionnuala regarda Eibhlin par-dessus la coupole, puis fit un geste pour se servir un nouveau verre – et peut-être à sa sœur, si elle en avait besoin. Assoiffée de vin… et de réponses.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Eibhlin savait que ce qu'elle racontait n'était que des fables, relativement connues de tous. Elle n'avait guère le temps de se pencher sur le passé alors que le présent occupait bien chaque heure de ses journées, et même plus. Elle n'a pas mieux à raconter, et le fait avec une pointe de fierté certes, parce qu'elle a appris à aimer Corintamh, parce que les villageois en tirent une certaine fierté eux aussi, non parce qu'elle croit précisément à tout cela. Néanmoins, elle aime ces légendes, elles donnent souvent plus à ceux qui les entendent que des faits, de toute façon perdus, car c'est leur héritage. Héritage bien partiel certes. Les Byrne pourraient engager un érudit pour étudier tout cela, ainsi que l'histoire du château, si on leur soufflait l'idée. Ils étaient trop terre à terre pour y songer eux-mêmes et Eibhlin n'était pas bien différente. Pour eux ce qui comptent c'est la solidité des murs, la qualité des récoltes et que les forêts regorgent de gibier et de bois.

La réaction de sa sœur ne fut certainement pas celle qu'elle aurait pu imaginer, mais elle s'en réjouit finalement. Des choses un peu frivoles, balancées à la volée pour tenter de trouver un sujet de discussion qui s'il ne prenait pas serait rapidement mis de côté, Fionnuala semblait tirer quelque chose de bien plus profond.

« Où veux-tu en venir ? » Questionna Eibhlin, simplement curieuse, alors que son aînée marquait une pause. La réponse arriva aussitôt.  La Garde des Ombres, la garde qui pouvait conscrire qui elle souhaitait des pires criminels au plus dangereux des apostats. Cependant, chaque garde finissait par offrir sa vie et eux aussi seraient jugés au moment de rejoindre le Créateur.

« Deux siècles depuis le dernier enclin et encore plus depuis que Corin a terrassé Zazikel, et il n'en reste que des contes pour enfants. Et pourtant, la Garde a subsisté tout ce temps. Je crois comprendre ton point de vue, mais peut-être parce que je ne l'ai pas vécu personnellement, je ne suis pas aussi dure que toi avec la Garde. Que sont-ils sans enclins ? Des hommes et des femmes désœuvrés, ce que je n'envie pas. Crois-tu pour autant que la menace n'existe plus ? Qu'un nouvel enclin ne se déclenchera pas ? Nous avons encore bien des pêchés à expier. Et plus les années passent, plus la Garde a intérêt à se montrer présente et vigilante, à ne pas se faire oublier alors que le reste du monde se complaît à perdre de vue cette menace. Peut-être que c'est ce que les engeances attendent ? Que la Garde sombre, et l'humanité avec ? »

Les mains posées sur la pierre encore tiède, Eibhlin contempla l'horizon avec la sagesse des anciens. « Deux siècles que nous vivons dans une paix relative, crois-tu que notre génération aura cette chance elle aussi ? Et que crois-tu qu'il va se passer lorsque les Gardes des Ombres viendront, tels les corbeaux de mauvais augure, nous annoncer un nouvel enclin ? Qui aura envie d'y croire ? Combien de morts devrons nous déplorer parce que nous nous reposons sur nos lauriers ? Qui seront les grands dirigeants de ce monde, capables de mettre leur égo de côté pour accepter la tragique réalité qui les attendra et agir ? Ou bien seront-ils juste fous à espérer que ce ne soit qu'une mauvaise blague, ou pire, à prier que les autres nations s'en départissent elles-mêmes, le plus loin d'eux possible ? Les quelques criminels qui auront été sauvés gratuitement n'auront que peu d'importance alors que nos terres seront à nouveau souillées, et nous prierons tous à nouveau que Corin et ses comparses nous sauvent... »

La jeune femme soupira. Cette réflexion bien sûr elle ne se l'était pas faite toute seule, et elle ne pouvait que remercier Sœur Silence pour un tel enseignement un jour où elle avait exprimé quelques doutes similaires à ceux de sa sœur. Des doutes remontés par des familles endeuillés qui réclamaient la justice que la garde leur avait enlevé.

« Compliquée non, mais amer et parfois plus risquée qu'on ne le croit. » Et soudain Eibhlin ne parlait plus de la Garde, mais d'elle-même, son regard changea brièvement, moins détaché et plus nostalgique. De cette vie et de rêves enterrés, et d'autres choses auxquelles la gamine, et même la jeune femme n'avait jamais pensé. Les responsabilités du mariage, cette place de femme, d'épouse, de fille. Elle fixa un instant sa sœur avec le poids de mots qui ne voulaient toujours pas sortir. Non, même elle peinait à trouver sa place et se battait encore pour en obtenir une qui n'était pas, d'office, la sienne. Alors comment blâmer ces criminels et ces apostats qui veulent simplement vivre ?

« Chacun sa place, peut-être, parfois il faut du temps pour la trouver. Mais la Garde des Ombres en est une, dont on ne revient pas d'ailleurs. »

On n'a jamais vu un garde ne plus être garde, du moins pas qu'elle le sache, ce qui était assez formidable quelque part : C'était un engagement à vie.

Lorsque tout lui sembla dit sur ce sujet un brin tendu, Eibhlin offrit une chance de bifurquer dans une autre direction. Ce que sa sœur saisit, après s'être excusée, pour aucune raison songea la cadette. « Je t'en pries Fiona, ton opinion est instructif, il vient de tes expériences. Tu n'as pas à t'excuser. »

Ainsi, la discussion se poursuivit sur leur cadet. Eibhlin hocha la tête pour lui signifier qu'elle parlait bien de Tiarnan, puisque Fiona devait très bien connaître Lachlann, et la laissa continuer. L'avis de sa sœur lui parut déroutant. Elle s'éloigna du muret après lui avoir tendu sa coupe et fit quelques pas sur la terrasse, tapotant des ongles sur son verre et en avalant de grandes gorgées.

« C'est encore un garçon... Doux comme un agneau et bien vain pour son âge, cependant. Nous avons grandit comme ça Fiona, livrés à nous-même, chacun de notre côté. Quoique Père s'occupait beaucoup de lui, il a eu cette chance, jusqu'à peu. Alors ne peut-il pas trouver un peu de force en lui pour faire ce qu'on attend de lui ? J'ai du mal à m'imaginer qu'il sera notre Prince un jour, lui, le fils bâtard. Est-ce vraiment sa place ?

Je ne comprends pas non plus la volonté de notre Père. Il a voulu que je reste ici, Pourquoi ? Pour que...
» Eibhlin s'arrêta nette, sentant la colère lui monter aux yeux, et la gorge sèche qu'elle hydrata en finissant son verre d'une traite. Le destin de Tiarnan et le sien semblaient irrémédiablement imbriqués, mais pour Eibhlin, il n'y avait toujours que de l'amour pour l'un et du dédain pour l'autre. Ne la considérait-on comme rien d'autre qu'une farce ? L'avait-il garder là uniquement pour qu'elle assiste à l’ascension de son bâtard de frère, impuissante ? Qu'elle assiste à la gloire et à la reconnaissance qu'on ne lui accorderait jamais, à elle ? Au fond, elle espérait juste qu'on lui montre une autre voie, qu'on apaise sa colère et qu'on les réunisse enfin, frère et sœur, et peut-être que Fiona était la bonne personne pour ça.

Elle reposa son verre sur la table. « Pardonne-moi... Je l'ai laissé livré à lui-même, moi aussi, comme je l'ai toujours été. J'ai voulu lui écrire parfois... Il n'est pas vraiment responsable après tout... Enfin... »
Sa responsabilité, ça n'avait jamais été le soucis, mais elle avait quand même passé sa vie à lui reprocher d'exister et elle ne savait toujours pas ce qu'elle devait faire et ressentir à son sujet. La jalousie était prégnante, et la culpabilité longtemps refoulé. Et en même temps, il ne faisait rien pour lui donner tort. Elle secoua la tête, se sentant complètement idiote. Pourquoi était-elle là, presque à pleurer, avec des pensées tellement contradictoires qu'elle ne savait plus ce qu'elle pensait sur rien ?

Les yeux humides, elle se retourna vers sa sœur, doucement, la main sur son ventre. « Non, pardonne-moi, mon corps me joue des tours et par moment je ne sais plus ce que je dis, ou ce que je pense. Ce qui m'appartient ou ne m'appartient pas. En réalité, je suis terrorisée par ce qui m'arrive Fiona... »

Déboussolée de ne pas savoir, d'être changeante, indécise, perdue, insupportable. Ce n'est pas moi, je ne suis plus moi, porter la vie me transforme et je ne sais comment accueillir ce changement. Alors qu'il serait plus simple de camper sur ses positions. Mais tu n'as pas d'enfants Fiona et n'en aura jamais, tu ne peux pas savoir ce que cela fait. La peur viscérale d'être une mauvaise mère, de ne pas aimer comme je n'ai pas été aimée par mes géniteurs. Et toutes ces erreurs que je ne voudrais pas commettre à nouveau... Si seulement je survie.

Fionnuala Vaël
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Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur

Tandis qu’Eibhlin déroulait sa réponse sur la Garde des Ombres, Fionnuala demeura silencieuse.

Elle demeura silencieuse parce qu’elle entendait sa sœur justifier, encore et toujours, la présence et le pouvoir des hommes et des femmes en bleu : litanie apprise dès l’enfance, peur encrée dans leurs cœurs à force de fables et de peintures, qu’on ne nettoyait qu’après avoir assisté à la Vérité. Elle demeura silencieuse parce qu’elle entendait sa sœur blâmer les dirigeants égoïstes et les paysans apathiques : litanie apprise dans l’adolescence, pointer les plus grands pécheurs du monde quand explosait l’horreur, pour ne pas regarder les nuances de gris dans les ombres que la Vérité ne demandait qu’à éclairer. Elle demeura silencieuse lorsqu’elle entendait sa sœur invoquer Corin, héros plein de gloire et protecteur de ses terres : litanie appris adulte, tirer de la fierté de ses combats et s’inscrire dans des figures mythiques pour se sentir exister, que la Vérité ne prenait plus le temps de déconstruire.  

Une paix relative ? J’appellerais ça plutôt une guerre constante : les corps s’amassent à cause de la folie des hommes et l’on vient nous dire que ça pourrait être pire, qu’on pourrait faire face à des engeances. Au motif que ce sont des monstres et non des hommes, ce pourrait être pire ? C’est oublier notre part de monstruosité ; pour cette raison, nous devrions accepter que des criminels vivent mieux que les mendiants.

Fionnuala laissa ses yeux errer à l’immensité du monde aux fenêtres du château des Byrne. Aux fumées de Corintamh, où l’on se réfugiait après une journée chaude ; aux cimes de la forêt, où apparemment résidaient les Dalatiens si chers au cœur de sa sœur ; aux monts et collines, que le Créateur et les archidémons auraient modelés. À la vie qui continuait sa route, qu’importent les pensées d’une femme désenchantée et vieillissante, trop habituée à marcher dans le sens inverse de la course du soleil : droit vers les ombres pour retourner leurs secrets et laisser derrière elle, au matin suivant, une vision pittoresque à ceux qui n’avaient rien vu.

Reste donc à tes champs et tes forêts, ma sœur : c’est mieux ainsi. Chacune sa place. Je serais incapable de les rendre aussi jolis et prospères, ni même de rendre tes sujets aussi heureux et apaisés.

Plus tôt, la Chercheuse avait clos la conversation sur la Garde des Ombres : elle fut convaincue d’en rester là. Eibhlin n’aurait pas à gérer ce genre de questions : son monde à elle était loin des conflits politiques entre institutions, surtout lorsque l’une d’entre elles n’avait pas d’intérêt à exister hors des pires malheurs du temps. Non, ses réflexions n’étaient que celles d’une noble appelée à gérer ses terres, pragmatique, en lutte avec les affres de la météo qu’on savait déjà présentes l’année dernière et qui reviendrait l’année prochaine : évidemment qu’elle pensait qu’il était nécessaire de se préparer aux catastrophes à venir, qu’elle appliquait ce schéma nécessaire. Elle en oubliait que pour les Enclins, on parlait en siècles, rendant la menace moins… immédiate.

Même si, en bonne Thédosienne, Fionnuala priait le Créateur de ne jamais connaître les Enclins de son vivant. La vue de Zazikel dans les murs de Starkhaven suffisait à cela.

La discussion n’en demeurait pas moins close. La question de la place passa également rapidement, bien que Fionnuala se serait attendu à plus de la part d’Eibhlin, qu’elle avait devinée en conflits avec sa position : mais, finalement, elle paraissait s’en être satisfaite. Au point d’en terminer avec la Garde, la citant comme un endroit dont on ne revenait pas n’était pas une mauvaise acception ; mais il existait de nombreux corps et institutions dont on ne revenait pas.

Le Cercle de Magie ou l’Ordre des Templiers, par un hasard exemple, ma sœur. Qu’en est-il du Trône de Starkhaven, Eibhlin ?

Leur conversation dériva sur Tiarnan, et la Chercheuse reprit de son attention : si l’avis de sa sœur sur la Garde des ombres lui avait définitivement paru banal, celui sur leur frère lui importait beaucoup plus. Car Eibhlin avait joué un rôle dans cette histoire, son aînée le savait : qu’aurait-il à en dire ?

« C'est encore un garçon..., murmura calmement la Dame après quelques gorgées de vin. Doux comme un agneau et bien vain pour son âge, cependant. Nous avons grandi comme ça Fiona, livrés à nous-même, chacun de notre côté. Quoique Père s'occupait beaucoup de lui, il a eu cette chance, jusqu'à peu. Alors ne peut-il pas trouver un peu de force en lui pour faire ce qu'on attend de lui ? J'ai du mal à m'imaginer qu'il sera notre Prince un jour, lui, le fils bâtard. Est-ce vraiment sa place ? Je ne comprends pas non plus la volonté de notre Père. Il a voulu que je reste ici, Pourquoi ? Pour que... »

Livrés à nous-mêmes…

« Je suis sincèrement désolée que tu n’aies pas la vie que tu aurais souhaitée, Eibhlin. »

Mais je ne suis pas là pour changer l’ordre des choses, ma sœur. Et j’ose croire qu’Il fait en sorte que nous n’arrivions pas au mauvais endroit au mauvais moment.

« Je constate simplement que Père et Mère ont su placer leurs enfants, continua l’aînée. Peut-on seulement le leur reprocher ? Regarde la chance que l’on a aujourd’hui, chacun à une position de choix, sans que nous ne soyons en concurrence. Une situation de rêve pour toute famille noble qui se respecte. Écoute, Eibhlin : le Créateur lui-même a voulu que Tiarnan naisse Vaël et notre Père a choisi d’en faire son héritier et successeur. Je ne suis personne pour remettre leurs décisions en question ; d’autant moins que s’il le désire, notre frère est totalement à sa place. La force, il l’a sûrement, mais elle est inutile et futile si tout le monde l’abandonne. »

Qui a été là pour lui préparer son chemin ? Quand un enfant monte sur un trône, ce n’est jamais son seul œuvre ; c’est une réalisation commune de son entourage. Quand un héritier monte sur un trône, c’est une famille, un conseil, une aristocratie que l’on couronne… Vous étiez où, tous, pour protéger et construire Tiarnan, le jour où il prendra sa place ?

Fionnuala écouta et observa Eibhlin reposer son verre, la sentit émotive et touchée par ses pensées, par les mots qu’elle prononça, vibrant de milles émotions :

« Pardonne-moi... Je l'ai laissé livré à lui-même, moi aussi, comme je l'ai toujours été. J'ai voulu lui écrire parfois... Il n'est pas vraiment responsable après tout... Enfin... »

Il n’est pas responsable mais il gênait… Gène-t-il encore ? Pauvre garçon.

« Non, pardonne-moi, mon corps me joue des tours et par moment je ne sais plus ce que je dis, ou ce que je pense. Ce qui m'appartient ou ne m'appartient pas. En réalité, je suis terrorisée par ce qui m'arrive Fiona...
- Te pardonner de quoi, ma sœur… ? »

La phrase de Fionnuala demeura en suspens quand elle comprit que la conversation avait à nouveau totalement changé de sens pour prendre une direction inattendue et inconfortable. Car en plus de ces yeux extrêmement mouillés et de ces virevoltes constantes, les doigts d’Eibhlin s’étaient retrouvés à caresser le bas de son ventre. Et son regard appelait… qui ? quoi ? comment ?

La Chercheuse devint immédiatement blême. Depuis sa bouche sèche, un poids lourd descendit le long de sa gorge, plomba son estomac, irradia ses entrailles, et mourut dans son propre bas ventre… Eibhlin était enceinte. Livrée à un corps qu’elle devait apprendre à ne plus maîtriser pour les prochains mois, responsable pour deux, peut-être plus : il y avait de quoi être terrifiée. Car sa terreur, Fionnuala la ressentit, en ce moment, dans toutes les parcelles de son être, et cette émotion soudaine la pétrifia. Combien de fois avait-elle elle-même perdu le contrôle sur son propre corps, figé, tordu ; combien n’avait-elle eu plus que son cœur pour pleurer et sa gorge pour hurler ?

« Douce Andrasté… »

Invoquer la Prophétesse n’était peut-être pas l’acte le plus pieux et croyant qu’elle ait pu faire : mais elle seule comprenait sa détresse. Et la pardonnerait, par pitié, de cet alcool qu’elle désirait soudain : elle se décrocha de son promontoire pour s’approcher de la bouteille de vin, et de s’en servir un grand verre qu’elle vida d’une traite après avoir trouvé le courage de proclamer :

« À ta santé, et à celle de ton enfant… Tu n’as aucun pardon à demander. La nouvelle est merveilleuse, Eibhlin. Un miracle, dit-on habituellement : maintenant que je le vois, je suis si heureuse de l’apprendre que je veux bien y croire. »
Son propre verre reposé sur la table, Fionnuala s’avança vers Eibhlin et entoura soigneusement ses mains avec les siennes. Les serra tendrement. Tenta avec vigueur de réconforter ses doutes :

« Et c’est normal que tu aies peur, mais tu n’as pas à t’inquiéter. Tu es bénie du Créateur et Andrasté te protégera tant que tu porteras cet enfant… et même après. Tu es forte, et nous sommes là pour te le rappeler quand tu l’oublieras. C’est normal que tu aies peur mais tu n’as rien à craindre… »

Il n’y a que de l’amour, ici. Seulement, elle sentait ses propres doigts trembler autour de la poigne chaude de sa sœur, malgré le vin censé lui alléger les pensées, la ramener dans le présent plutôt que dans le passé. Dans un sourire ému, Fionnuala partagea son bonheur à cette nouvelle, et chassa le reste de ses pensées :

« Combien de temps cela fait-il ? Qui donc est au courant, dis-moi ? »




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

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« Je suis sincèrement désolée que tu n’aies pas la vie que tu aurais souhaitée, Eibhlin. »

Si Eiric était là, il adorerait entendre cela, mais sans doute saurait-il voir l'hypocrisie de son épouse. N'est-il pas ce que tu souhaitais Eibhlin, tout ce dont tu rêvais ? Qu'on se le dise, elle aimait qu'on la plaigne, elle aimait être la victime des humeurs de son père. Ô comme c'était opportun que de pouvoir utilisé le moindre petit évènement pour se lamenter sur son propre sort. Avait-elle déjà pleuré, seule, cachée au milieu de ses draps ? Jamais. Pas plus qu'elle n'avait éprouvé de regrets, encore moins lorsqu'il s'agissait de son mariage. Au moins était-il venu la chercher, au moins avait-elle existé à ses yeux. Après quoi elle avait su rebondir formidablement. Kendric voulait qu'elle reste, qu'elle soit toujours là, à portée de main, c'était mieux que ce qu'elle n'avait jamais obtenu. Elle avait donc embrassé ce retournement de situation et s'était alors sentie investie d'une nouvelle mission : auprès de sa famille, auprès de sa cité ; qu'elle perdait de vue parfois. Sa sœur semblait décidée à le lui rappeler ce soir.

Toi aussi, tu as une place, tu te trompes peut-être juste de siège ?

Elle aurait aimé que la discussion sur leur frère se poursuive, qu'elles creusent d'avantage ce que son aînée en pensait. Totalement à sa place... Ces mots lui paraissaient durs, ainsi prononcés par cette sœur respectée tant ils étaient en contradiction avec ses aspirations. Vingt ans qu'ils étaient en conflit tous les deux afin de trouver leur place et cela sonnait comme une accusation : Il est à sa place, lui. C'est donc moi qui ne suis pas à la mienne ? Alors pourquoi est-il autant livré à lui-même ? Pourquoi est-ce que ça ne te surprend même pas ? Quel rôle joue-tu là-dedans, Eibhlin ?

S'il n'y avait pas ses hormones pour se jouer d'elle, en aurait-elle même pris conscience ? Elle se refusait à culpabiliser depuis toujours, balançait le moindre remord par-delà les murs de son château. Ils étaient enfants, puis jeunes, ce n'était pas de sa faute. Elle aussi, elle avait été livrée à elle-même, mais elle avait été vilaine avec lui puis avait opté pour l'ignorance. Méritait-il un tel traitement de sa sœur la plus proche ?
Ne mens pas Eibhlin, tu n'étais pas si seule, les elfes t'ont aimé, certaines ont même été des mères et des sœurs pour toi. Tu as eu de l'amour et tu ne l'as jamais rendu.

« Te pardonner de quoi, ma sœur… ? » De ne pas m'excuser à la bonne personne ?

Apprendre qu'elle allait mettre au monde un enfant l'avait bouleversé d'une façon inimaginable. Les certitudes devenaient des doutes, les doutes, des évidences. A ton tour Eibhlin. La première fois, elle avait pleuré toutes les larmes de son corps en réponse au sourire émerveillé de son époux. Elle avait pleuré en privé bien sûr, mais peut-être avait-il entendu. Sa perte avait été un soulagement, malgré la douleur et la peur de mourir. Comment être mère avec Eugénie pour seul exemple ? Il n'y avait pas que son corps qu'elle ne comprenait plus, sa tête aussi. Dès le deuxième, néanmoins, ce ne fut pas la même souffrance.



« Fiona... » Son ton est sérieux sans être sévère, un brin suppliant, elle essaye de ne pas trembler, de ne pas se montrer trop sèche non plus. « C'est ma quatrième grossesse en moins de deux ans. Si je te dis que je suis terrorisée, il faudra plus que quelques bonnes paroles et prières pour arriver à me rassurer... Même si j'apprécie le geste, évidemment. » Elle pose une main sur l'avant-bras de son ainée et le sert affectueusement, comme si les rôles s'étaient curieusement inversés. Elle lui sourit, s'y force puis soupire. « J'ai passé trois semaines alitée. Je... Non, pardon, pardon, je ne voulais pas t'inquiéter plus que de raison. En ce moment, je me porte assez bien comme tu peux le voir, et c'est tout ce qui compte. Les autres n'ont pas duré aussi longtemps alors nous nous autorisons à un peu d'espoir. Comme tu peux le voir, c'est tout récent, personne n'est au courant. »

Eibhlin remplit leur verre d'une nouvelle portion du précieux et sirupeux liquide, puis elle lui tend le sien et lève sa coupe avant de la porter à ses lèvres. Cette nuit ne connaîtra pas de limite, même pour elle qui boit si peu d'ordinaire. Eibhlin sourit, pour faire bonne figure toujours.

« Ce n'est tant la grossesse que je crains, même si j'ai eu peur pour ma propre vie, c'est l'après. Comment être mère quand tout ce que j'ai connu est Eugénie, Fiona ? Serais-je seulement capable d'aimer ? Je n'ai même pas été une sœur correcte... Je n'arrive pas à dissocier les deux, Tiarnan, cet enfant, tu comprends ? Tout est lié. Et puis, si tu savais tous les sauts d'humeur que j'ai, c'est... C'est épuisant, vraiment. Je ne suis plus si sûre d'être dans le juste, comme je ne suis plus sûre de grand chose, et j'aimerais tant qu'il me prouve le contraire mais il est si exaspérant à chaque fois que je le croise. Que ferais-tu si tu étais à ma place ? »

Regard implorant de celle qui cherche les conseils de son aînée.

Fionnuala Vaël
Fionnuala Vaël
Chercheuse de la Vérité
Chercheuse de la Vérité
Fionnuala Vaël
Personnage
Illustration : Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur | Fionnuala & Eibhlin Dmgh

Peuple : Humain.
Âge : 38 ans.
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1591
Autres personnages : Linnarel - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur

La question de Tiarnan et de la place des Vaël s’en trouva rapidement balayée : il semblait qu’Eibhlin n’en avait pas grand-chose à faire – ou peut-être à redire, finalement. Il fallait reconnaître que l’autre sujet présentait une certaine urgence, et que la Chercheuse aurait eu grand mal à rembrayer sur un sujet comme celui de la Garde des Ombres, ou même de la famille…

Sa bouche s’était asséchée, à la Fionnuala accroupie aux côtés de sa cadette dont elle tenait encore les mains. Mais rapidement, elle comprit combien tous ses mots tapaient à côté et ses remarques tombaient à plat ; encore une fois, la voilà bien inutile à parler de sujets de femmes. La honte commença à la gagner et, couplée à la situation, au ventre de sa sœur soudain imaginé arrondi, la forcèrent à un mutisme honteux. Oui, de la honte : chose inhabituelle et normalement combattue avec force et vigueur, elle la rendit ici totalement impuissante.

« Fiona... C'est ma quatrième grossesse en moins de deux ans. Si je te dis que je suis terrorisée, il faudra plus que quelques bonnes paroles et prières pour arriver à me rassurer... Même si j'apprécie le geste, évidemment. J'ai passé trois semaines alitée. Je... Non, pardon, pardon, je ne voulais pas t'inquiéter plus que de raison. En ce moment, je me porte assez bien comme tu peux le voir, et c'est tout ce qui compte. Les autres n'ont pas duré aussi longtemps alors nous nous autorisons à un peu d'espoir. Comme tu peux le voir, c'est tout récent, personne n'est au courant. »

À quoi t’attendais-tu comme réponse ? Quel désir n’ai-je su satisfaire ?

Par contrition, l’aînée baissa les yeux en apprenant les malheurs de sa sœur ; elle ressemblait à une gamine rabrouée et n’y trouva rien à redire, tant elle n’en avait rien su. Rien su de ses douleurs et de ses épreuves. Peut-être aurait-elle pu comprendre les expériences d’Eibhlin, mais elle se sentit illégitime à toute remarque et toute comparaison : et, à vrai dire, pas totalement à sa place. Secret bien mal partagé…

Eibhlin lâcha ses mains pour attraper son avant-bras, le serra : rôles inversés sans que ce n’ait vraiment de sens. Fionnuala devait reconnaître qu’elle n’avait rien demandé pour être dans cette situation : mais de quel droit se plaindrait-elle ? Aucun. Alors elle céda face à la situation bien malaisante. Au moins avait-elle gagné un nouveau verre de vin au passage.

« Ce n'est tant la grossesse que je crains, continua la cadette, même si j'ai eu peur pour ma propre vie, c'est l'après. Comment être mère quand tout ce que j'ai connu est Eugénie, Fiona ? Serais-je seulement capable d'aimer ? Je n'ai même pas été une sœur correcte... Je n'arrive pas à dissocier les deux, Tiarnan, cet enfant, tu comprends ? Tout est lié. Et puis, si tu savais tous les sauts d'humeur que j'ai, c'est... C'est épuisant, vraiment. Je ne suis plus si sûre d'être dans le juste, comme je ne suis plus sûre de grand-chose, et j'aimerais tant qu'il me prouve le contraire mais il est si exaspérant à chaque fois que je le croise. Que ferais-tu si tu étais à ma place ? »

Oh Créateur, que cette discussion est gênante.

Eibhlin lui lança un regard implorant, et Fionnuala se sentit fondre sur place tant elle se sentait inutile. Mais quelle idée que de lui demander à elle ce qu’elle pouvait en penser, non ? Elle qui n’avait pas une vie classique de laïque, de femme, elle ne s’était pourtant jamais sentie aussi… homme ? Beaucoup d’histoires moquaient la gaucherie des maris penauds devant leurs épouses en train de créer la vie ; quelle honte, quelle imbécilité, que d’y compter en ce moment ! Et pourtant, l’aînée s’hasarda à une réponse.

« Je… je… je crois que je ferais de mon mieux, non ? Mais nul doute que tu le fais déjà, et plutôt bien… »
« Penser à lui, continua Fionnuala, se sentant forcée de compléter, m’en occuper, comprendre ses besoins, l’écouter un peu… assurer son avenir… enfin… c’est un peu bête ce que je te dis là… mais je n’y connais rien de plus… »


Ses joues rosissaient à mesure qu’elle y pensait, à mesure qu’elle combattait la tristesse et l’absence par la gêne. Elle constatait avec stupeur le tremblement de ses mains, sur lequel elle n’arrivait pas à avoir le moindre contrôle. Non, non, mais par le Créateur : comment s’était-elle retrouvée dans cette situation ?

Comment s’était-elle trouvée dans cette situation en parlant d’un enfant… non, de Tiarnan… Oh. Mince. D’une moue contrite, extrêmement embêtée, Fionnuala se rendit compte de sa méprise : partie dans cette introspection causée par l’enfant à venir d’Eibhlin, elle n’avait pas compris que sa sœur demandait conseil sur son plus jeune frère. Mince… Alors, elle tenta de se reprendre, reprendre le fil de la conversation :

« La question est compliquée, car j’étais absente vingt ans : que sais-je d’être sœur ? Tiarnan naissait peu après que je parte, je le découvre adulte : je ne sais pas comment il était avant »
Doucement, Fionnuala reprit sa contenance, bien que la chaleur sur ses joues mettait bien longtemps à se dissiper. À la place, elle commença à marcher, faisant les cent pas pour se livrer bien plus à sa réflexion et son argumentaire qu’à de vieux souvenirs.

« … mais comme je t’ai dit, Eibhlin j’ai vu un jeune homme seul. Tellement seul. Il a le plus gros poids de notre famille sur ses épaules et, pourtant, personne ne l’aide. Je t’entends, ma sœur, mais je crois que tu n’es pas la seule fautive : c’est de la nôtre, à tous. Tous les Vaël, Père et Mère en tête, nous trois ensuite. Tous les conseillers. À tous… Un gamin ne monte jamais seul sur un trône. »

C’était une remarque que la Chercheuse avait déjà maintes et maintes fois livrée : comment pouvait-on à ce point ignorer cette œuvre collective, pour préférer des luttes intestines ? Debout en plein milieu de la terrasse, elle reporta à nouveau son attention sur sa sœur et continua :

« Sauf que le jour de la passation est encore loin, je l’espère : tout n’est pas perdu. Je crois que tout est encore à construire. En tout cas, je te le dis, je n’ai pas attendu son approbation pour commencer. Toi et moi, Eibhlin, pouvons encore agir et faire quelque chose pour lui. »

Elle s’approcha de nouveaux d’elle à grands pas, et reprit ses mains : elle espérait cette fois-ci ne pas se tromper dans ses mots.

« Tu as tout entre les mains, ma sœur, pour penser à l’avenir : et si tu estimes, dans ta sagesse, que cet enfant et Tiarnan sont liés, ils peuvent tous les deux compter tes réalisations. Ton honneur. Je pense qu’Andrasté comprendra ta rédemption, et que le Créateur saura l’écouter. »

Tu es si jeune, Eibhlin : tu as l’avenir et l’énergie, tu as la beauté et l’implacabilité, tu as le pouvoir et les convictions… Oui, tu as tout pour œuvrer à la plus belle des cités.

« Ça pourrait commencer par lui trouver un bon parti pour qu’il se marie… Tu ne crois pas qu’il soit temps ? Tu connais mieux que moi les familles havenoises. »

Qu’on lui sorte avant qu’il ne soit trop tard cette apprentie mage de la tête…  De ce que j’ai compris, on n’a pas le temps de s’ennuyer dans un ménage.

Fionnuala s’assit dans son siège, saisit le verre à nouveau plein et en but une bonne gorgée. Elle comprit alors que leur sœur venait des les remplir… Sa main était bien lourde sur la bouteille.

« Ceci dit…, ajouta-t-elle. Tu es sûre que le vin soit une bonne idée, pour toi ? »



Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

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Peut-être qu'elle aurait souhaité dire quelque chose de plus explicite qu'un regard, mais sans doute que la fierté l'en empêcha. Et alors que les deux sœurs se dévisageaient, il semblait qu'elles ne se comprenaient pas entre les lignes et dans les non-dits. Après tout, elles ne se connaissaient pas. Eibhlin lâcha sa main pour reprendre sa coupe et fut quelque part soulagée que la discussion reprenne sur Tiarnan. Elle se déporta contre le muret de pierre pendant que sa sœur faisait les cents pas, écoutant attentivement ce qu'elle avait à dire, et hochant doucement du menton à chacune de ses affirmations bien que cela remuait vivement le couteau dans la plaie béante que ses parents avaient laissée sur son cœur. Elle buvait une gorgée de vin de temps en temps, d'avantage pour masquer ses lèvres tremblantes que par soif ou envie.

Bien sûr que toute la famille était responsable, bien sûr que ce n'était pas normal que le Prince-héritier soit si seul, ce dont elle n'avait pas conscience d'ailleurs et qu'elle exprima à voix haute. Oh comme elle aurait aimé à l'époque que quelqu'un les mette dans la même pièce constamment et la force à l'aimer coûte que coûte. Au lieu de cela, Lachlann l'avait encouragé dans sa haine. Et puis elle n'avait jamais supporté de voir le regard que Père avait pour lui quand il ne lui en accordait aucun. Petite fille invisible dans un gigantesque palais, elle avait toujours fait presque tout ce qu'elle voulait, et n'avait appris que très tardivement et douloureusement le refus ou l'échec.

Elle tenta de trouver une contenance et de chasser ses idées noires en remplissant leur verre - pourtant l'alcool ne devait pas aider - mais à peine avait-elle reposé la bouteille que la chercheuse s'imposa à elle, son regard gris plongé dans le sien, asymétrique. Des paroles justes et sensées qui raisonnèrent jusqu'au plus profond de son âme. Son visage s'illumina doucement, sans sourire pour autant, de cette piété qu'elles partageaient. Faire de Tiarnan le meilleur Prince possible pour Starkhaven, cela pourrait être son œuvre et elle saurait s'y dédier corps et âme pour que le Créateur pardonne ses fautes. Envahie par la foi, elle serra un peu plus fort les doigts de son aînée et bénit ses précieux conseils. Elle irait prier la prophétesse de lui donner la force.

« Ça pourrait commencer par lui trouver un bon parti pour qu’il se marie… Tu ne crois pas qu’il soit temps ? Tu connais mieux que moi les familles havenoises. »

Une façon plus concrète et pragmatique d'aborder le sujet, et un bon début, effectivement. Fiona s'assit et Eibhlin, pendant qu'elle réfléchissait, alla chercher le plat pour le ramener sur leur table. Soudain, l'aînée s'écria : « Ceci dit... Tu es sûre que le vin soit une bonne idée, pour toi ? » et la cadette se voulut rassurante, bien qu'un peu décontenancée : « Et bien... Je... Je ne bois pas souvent de vin, déjà, en général, ni tellement d'autres alcools. Et encore moins depuis un an et demi. Je voulais juste profiter, ce soir avec toi, et ne rien me refuser. Mais oui, tu as raison, j'ai assez bu pour ce soir. » Et force est de constater que la sensation était déjà un peu trop grisante pour ce qu'elle voulait bien tolérer. Disant cela, elle avait récupéré deux assiettes et des couverts tout en jetant son vin pour le remplacer par de l'eau. Une simple évocation que cela soit mauvais suffisait à lui faire prendre des décisions irrévocables, tant tout était source d'angoisses concernant l'enfant à venir. Grossesse difficileOn lui dirait de mettre trois pierres sous son coussin pour protéger son enfant à venir qu'elle le ferait sans tarder. Quel qu’en soit sa vie ensuite, cet enfant devrait naître ou l'emporterait dans sa tombe, elle en était certaine.

« Je t'en pris, sers-toi. »

Et puis elle s'assit à son tour et reprit le fil de leur conversation. « Tiarnan est jeune, il a encore le temps... Néanmoins il serait temps qu'il commence à se poser la question... En effet. Et qu'il tâte le terrain auprès de Père. Je ne sais pas s'il doit viser une famille havenoise ou une alliance étrangère, mais je peux l'aider... S'il le souhaite. » Tiarnan déjà en âge de se marier, ou à minima de se fiancer, elle n'y avait jamais songé. Comme le temps file sous nos yeux, alors que nous laissons les querelles nous éloigner... Eibhlin prit une grande inspiration avant de reprendre.

« Tu sais... Notre relation avec Tiarnan est inexistante, si ce n'est extrêmement délicate. Je marche constamment sur des œufs avec lui alors je ne me risquerais pas à lui imposer quoique ce soit, ni même à en avoir l'air, que le Créateur m'en garde ! Mais je peux évoquer avec lui les familles havenoises convenables et prestigieuses et lui présenter des jeunes femmes en âge de se marier. Surtout pour lui faire comprendre que s'il ne s'y intéresse pas rapidement, les parents le feront à sa place. Après tout, tu as bien raison, s'il veut prendre sa vie en main et choisir la personne qu'il aura à ses côtés sur le trône, il doit commencer à s'en inquiéter dès maintenant. Et je ne souhaiterais pour rien au monde, ni pour lui, ni pour notre cité, qu'il fasse un mauvais mariage qui le rendrait malheureux. »

Tout en répondant, Eibhlin se servit de ce délicieux - elle n'en doutai pas - faisan, et en avala un morceau avant de continuer.

« As-tu déjà abordé le sujet avec lui ? Que je sache dans quoi je mettrais les pieds. »

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Pronom.s personnage : Elle
Origine : Starkhaven, en son coeur même puisqu'elle a vu le jour au Palais des Princes.
Occupation : Chercheuse de la Vérité : ça suffit déjà à occuper pas mal ses journées, surtout quand il faut tout égrainer dans une ville que vous ne connaissez pas.
Localisation : Crèche non loin de la Cathédrale, dans le Mirestreet, mais passe ses journées à parcourir la cité de Starkhaven ou encore aller jusqu'à Cairnayr.
Pseudo : Kietah
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Yore par Oleg Kapustin.
Date d'inscription : 24/06/2021
Messages : 1591
Autres personnages : Linnarel - Nucci Mansilla - Khaiki Keltarr.
Attributs : Capacité de combat : 18.
Capacité de tir : 8.
Magie : 14.
Endurance : 13.
Force : 14.
Perception : 16.
Agilité : 11.
Volonté : 17.
Chance : 10.

Classe : Templier, niveau 3.
Sorts : Prière à Andrasté (3 PM) : après une prière à la Prophétesse, Fionnuala protège tous ses allié(e)s et elle-même en leur offrant +2 à leur Défense magique jusqu'à la fin de la rencontre.
Frappe vertueuse : à chaque coup porté sur un mage, Fionnuala lui retire 7 points de mana.
Purge du Créateur (6 PM) : Fionnuala peut mettre fin à tout sort en cours d'invocation, ou aux effets encore présents d'un sort.

Feuille
Joueur

 

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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur

Eibhlin la rassura., et ce fut l’un des gestes les plus beaux et doux qu’elle avait reçus depuis des mois – des années, même.

Oui, alors que son aînée cherchait ses mots, tentait de se rattraper, de passer de la grossesse de sa cadette à Tiarnan, de sauver les meubles devant elle, alors que le ridicule l’avait déjà frappée et livrée à elle. Oui, malgré tout cela, Eibhlin la rassura : elle attrapa ses mains, les serra doucement, chercha son regard. L’apaisa. Oui, elle semblait comprendre la détresse de Fionnuala, et sans question aucune, essaya et réussit à la réconforter.

D’une étreinte des doigts, d’un regard. D’un geste qu’elle n’avait plus tant l’habitude, qu’elle essayait de donner, de retrouver… Si les mots de Fionnuala n’étaient pas si importants, alors elle se serait jetée dans ses bras.

Mais la Dame de Corintamh ne parut pas satisfaite de ce court échange, car elle lâcha leur étreinte et la libéra à son flot de paroles. Mais, lorsque la plus âgée des deux revint au sujet de leur plus jeune frère, qu’elle lui répéta ses craintes, elle crut percevoir chez sa cadette une oreille. Une écoute. Attentive. Une sensation pour aller de l’avant. La conforta dans l’idée qu’elle pouvait lui faire confiance… mais n’était-ce pas un peu trop simple ?

Pourquoi ne s’est-il rien passé ces dernières années s’il suffit que je débarque pour faire réaliser ?

Le moment… ?

« Tiarnan est jeune, il a encore le temps... Néanmoins il serait temps qu'il commence à se poser la question... En effet. Et qu'il tâte le terrain auprès de Père. Je ne sais pas s'il doit viser une famille havenoise ou une alliance étrangère, mais je peux l'aider... S'il le souhaite.
- Je pense que oui. En tout cas, il est le premier à m’en avoir parlé – vous avez vraiment une tendance à aborder avec moi les sujets les plus pertinents… »

Les plats commençaient à arriver, et Fionnuala, invitée par sa sœur, en profita pour se resservir un verre de vin, remplir un fond pour sa sœur – après tout, pourquoi pas –, et écouta ce que celle-ci avait à dire :

« Tu sais... Notre relation avec Tiarnan est inexistante, si ce n'est extrêmement délicate. Je marche constamment sur des œufs avec lui alors je ne me risquerais pas à lui imposer quoi que ce soit, ni même à en avoir l'air, que le Créateur m'en garde ! »

Oh, je peux imaginer, j’ai cru constater. Il suffit seulement parfois de le secouer un peu, parce que j’ai bien l’impression que ce n’est pas souvent arrivé.

« Mais je peux évoquer avec lui les familles havenoises convenables et prestigieuses, continua Eibhlin, et lui présenter des jeunes femmes en âge de se marier. Surtout pour lui faire comprendre que s'il ne s'y intéresse pas rapidement, les parents le feront à sa place. Après tout, tu as bien raison, s'il veut prendre sa vie en main et choisir la personne qu'il aura à ses côtés sur le trône, il doit commencer à s'en inquiéter dès maintenant. Et je ne souhaiterais pour rien au monde, ni pour lui, ni pour notre cité, qu'il fasse un mauvais mariage qui le rendrait malheureux.
- Alors, si l’on est d’accord là-dessus, on peut espérer que les choses vont avancer. »  

Le soleil déclinait, au loin, et ses rayons traversant la balustrade laissaient de nombreuses ombres dansantes, tableau agréable et changeant avec douceur au fil des minutes. Elle se surprit à jouer un petit peu avec ses doigts, entre noir et blanc.

« As-tu déjà abordé le sujet avec lui ?, relança Eibhlin, sortant Fionnuala de sa courte rêverie. Que je sache dans quoi je mettrais les pieds.
- Oui, et l’aînée rangea ses mains sur ses cuisses, et il est terrifié à l’idée que Père débarque au Grand Tournoi avec un plan tout prêt. Ce qui m’étonne, par contre, c’est plutôt qu’ils n’en ont jamais parlé avec les parents… Enfin. Il aimerait surtout avoir son mot à dire. Mais ça me paraissait plus cohérent qu’il en parle avec toi qu’avec moi. »

En haussant les épaules, Fionnuala se servit à son tour le repas, et picora tout en discutant – avec les manières, évidemment, pour ne pas indisposer sa cadette.

« Si tu veux le peu d’avis que je puisse avoir, une famille havenoise serait la meilleure idée, compte tenu de sa naissance. Ça rendrait ses appuis plus solides dans la cité, calmerait la plupart des nobles qui sont de vraies hyènes à son égard. Maintenant, il doit y avoir pas mal de parents intéressés… S’il vous faut un gros chien de garde, du type molosse alamarri, pour faire fuir les vieux grabataires les plus tenaces, tu pourras compter sur moi. Je peux même jouer l’espèce de tante folle et gâteuse comme on en trouve souvent en Orlaïs. »

Avec un petit sourire, l’aînée se décida enfin à réellement manger – elle devait reconnaître qu’elle avait effectivement extrêmement faim.




Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient est le cri de ralliement des esprits obtus. Quand les hommes disent que les choses étaient mieux, ils veulent invariablement dire qu'elles étaient mieux à leurs yeux, parce que dans leur jeunesse, leurs espoirs étaient encore intacts. Le monde semble forcément plus sombre quand on s'approche de la tombe.

Joe Abercrombie.

Fionnuala s'exprime en Sandybrown (#F4A460)
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Cela faisait du bien d'éponger un morceau pour éponger ce vin qu'elles avaient bu un peu trop vite. D'ailleurs Eibhlin fut étonnée de voir sa sœur la resservir, même si ce n'était qu'un fond, car c'était trop tard pour elle, elle craignait ce vin désormais et elle n'y toucha plus, se servant simplement un verre d'eau à côté. Fidèle à elle-même, elle ne saisit pas l'ironie dans les propos de son aînée et acquiesça simplement. Tout sujet semblait cohérent avec elle, cette grand sœur bien plus âgée, plus sage et avisée, quand bien même elle avait dévoué sa vie à la chantrie. Comme on venait chercher le réconfort de la Révérende-Mère, on venait voir Fiona, d'autant plus qu'elle avait été absente si longtemps...

Mais pourquoi n'avait-elle pas songé à tout cela elle-même ? Maintenant il lui semblait évident qu'elle était la mieux placer pour lui trouver un bon parti et cela augurait quelque chose de nouveau et de bon. Elle espérait juste que leur père ne serait pas aussi pénible avec lui qu'il l'a été avec elle et pour le coup, elle était bien incapable de prédire ses réactions. Qui le pouvait de toute façon ? Père et Tiarnan étaient assez proches, serait-ce un frein ou une aide ? Quant à Eugénie, elle en faisait son affaire personnelle et se jura de l'empêcher d'y mettre son grain de sel. Il y avait beaucoup de choses en jeu dans un mariage, et Eugénie ne voyait que la moitié, la partie visible mais la vie intime était bien trop importante pour être négligée. Surtout pour un garçon comme lui. Et Eibhlin espéra alors qu'il ne connaissait rien à l'amour, car elle ne voulait pas être celle qui lui expliquerait que l'amour n'a rien à voir là dedans, que les sentiments rendent fous et bêtes, aussi merveilleux soient-ils... Disait-on, car qu'en savait-elle, elle ? Néanmoins, de la tendresse et de l'affection rendait la vie commune bien plus tolérable.

Eugénie et Kendric en avaient-ils partagés un jour ? Elle n'osa pas questionner Fiona.

« Une tante folle et gâteuse ? Le pauvre, il va se liquéfier de honte si tu lui fais ça. Et tu vas faire fuir les jeunes filles. »

Une noble havenoise... Eibhlin commençait déjà à lister les potentielles prétendantes. Maintenant, tout ceci était très facile à dire ici, entre sœur, alors que la rancœur et le passé pouvaient être mis de côtés. Qu'en serait-il face à lui ? Saurait-elle s'y prendre correctement ? Oserait-elle tout simplement lancer le sujet ou même juste aller le voir ? Rien n'était certain alors que cela faisait déjà des mois qu'elle repoussait toute tentative de renouer le dialogue. Car elle n'avait pas attendu le retour de Fiona pour penser à se rapprocher de son frère... Mais il y avait toujours mieux à faire.

Elles continuèrent ainsi de discuter et même, rirent de ce futur mariage et des rencontres à venir. Eibhlin avait bien quelques anecdotes sur certaines demoiselles à éviter à tout prix. Et puis la conversation dévia sur des choses plus légères, portée par l'alcool dans leur sang. Le reste de la soirée fut calme, plein de rires et de bons souvenirs en création. Elles passèrent également le lendemain ensemble où Eibhlin vit faire le tour de ses terres à sa sœur avant de la laisser repartir à contre cœur.

Viendrait un autre temps pour des discussions plus sérieuses sur la raison de sa présence.

Fin du RP.
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Attendre et s'en remettre à la juste volonté du Créateur | Fionnuala & Eibhlin