Type de RP classique
Chapitre concerné chapitre 5
Date du sujet 15 Primeneige 5:13
Participants Mélisandre O'Hara, @Niall Molony
TW insultes (une)
Résumé Invitée par le chevalier-commandant, Mélisandre vient quérir ses conseils au Couvent des Murmures.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>15 Primeneige 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Le bien commun</a></li></ul><p><u>Mélisandre O'Hara, Niall Molony</u> Invitée par le chevalier-commandant, Mélisandre vient quérir ses conseils au Couvent des Murmures.</p>[/code]

- Je vais envoyer des gens se renseigner et enquêter. La voix assurée, Niall posa ses yeux d’un bleu clair sur la Soeur Chantriste. Il n’avait pas besoin de préciser que c’était une promesse, Soeur Silence connaissait depuis longtemps avec précision la valeur de sa parole. Et je compte sur toi pour Faye.

L’homme prit entre les siennes les mains de la vieille femme. Sa bouche s’étira doucement sans atteindre le sourire, ancrant davantage ses yeux dans les siens. L’air n’était pas à la fête. Il fit un infime mouvement du menton, elle l’imita, affichant un air entendu. Puis il lâcha ses mains et se retourna. Faisant voler ses jupes. Il reviendrait certainement rapidement. Depuis quelques mois, les cartes avaient été redistribuées entre ces murs. La reconstruction, les réfugiés. Demain, le siège. Alors les visites routinières du Chevalier-Commandant s’étaient faites récemment plus fréquentes.

Il emprunta le dédale des couloirs du Couvent des Murmures, se frayant un passage au milieu de son agitation. Il n’avait pas oublié la missive qu’il avait fait envoyer quelques jours plus tôt à la fille d’Allistair O’Bearáin. Ce n’était pas des paroles en l’air : il lui accorderait un peu de son temps s’il la croisait. Il n’irait toutefois pas la chercher dans le cas contraire. Il lui offrait cette opportunité pour le soutien que la jeune femme apportait à cet endroit et en souvenir de la camaraderie qu’il avait pu partager avec son père. Rien de plus. Rien de moins.

Mélisandre se trouva finalement sur son chemin et il planta son regard d’acier sur elle alors qu’elle effectuait une brève révérence. Il n’était guère sensible à ce genre de démonstrations, il répondit néanmoins par un bref mouvement de la tête.  

- Messerah O’Hara, bien sûr. Nous pouvons marcher. Il tendit la main pour l’inviter à se mettre en mouvement. Vous préférez discuter en privé ? Les oreilles trainaient partout, ici comme ailleurs. Mais peut-être que l’intérêt de la jeune mère était précisemment de faire savoir à tous ses intentions ? C’était au sujet du Clattercraft, enchaina-t-il tout de suite, pour rappeler qu’il n’était pas encore tout à fait atteint de sénilité. Et pour éviter qu’elle ne se perdre en formules de politesse excessives. Venons en au fait.

- Le temps nécessaire, répondit le Templier, avec son sérieux légendaire, à propos de ses disponibilités.

Le temps qu’il jugerait lui-même nécessaire évidemment. Cela pouvait aller de quelques minutes à plus, selon le répondant que lui offrirait son interlocutrice. Probablement guère plus, donc certainement. Mais qui savait ? Il ignorait jusqu’ici le sérieux de sa requête. Ce qui la motivait réellement. Surpris peut-être que celle-ci émane d’elle, petit brin de femme dans leur univers. Il lui tendait la main, mais c’était à elle de savoir en profiter.

Ils se mirent alors à marcher côté-à-côte. Sans faire attention à ceux qu’ils croisaient et qui regardaient avec curiosité ces deux personnages commencer à discuter. L’avantage du mouvement était qu’il serait tout de même moins discret de véritablement les épier et suivre l’intégralité de leur échange.

- Je connais les rumeurs, déclara-t-il. Je comprends le besoin aussi. Il ne répondit pas directement à sa question sur les conseils. Après tout, c’était bien le but de cette discussion. Puis quel Chevalier-Commandant ferait-il s’il n’en avait pas ? Vous cherchez principalement à apaiser le quartier ou votre volonté est vraiment de vous débarrasser des trouble-faits ? Vous pouvez convenir que le timing est particulier… Alors que l’Enclin approchait d’eux, qu’un siège s’annonçait sur la ville. Ces vérités devaient être prises en compte et Mélisandre y avait nécessairement pensé.

Il posa son regard d’un bleu acier sur la blonde.

- Il y a une différence si vous le faites pour vous, ou pour le peuple que vous défendez, avait-il répliqué.

Son regard qui s’était un instant détourné de la jeune femme, revint vers elle, en coin. Il la sentait nerveuse. Irritée par cette situation. Ils ne reviendraient pas sur les derniers évènements qui avaient secoué le Clattercraft. Le Carta y avait pris ses aises, c’était un fait. Et avec lui, ses petites mains, chapardeuses, hérétiques. Niall n’aimait pas plus les hors-la-loi que Mélisandre. Il exécrait leurs pratiques et ne respectait aucune de leurs décisions, souillées par le pêché. Ça ne suffisait toutefois pas à l’aveugler.

- Je vous déconseille d’essayer de les déloger, enchaina-t-il, sans état d’âme. Conscient que cette affirmation ne plairait pas à l’aristocrate. Ils ne se laisseraient pas faire et nous n’avons pas besoin d’une guérilla interne actuellement. Sans mentionner qu’elle n’avait certainement pas les hommes pour s’y engager.

Il fit un signe de la main pour inviter la blonde à se glisser derrière une porte. Un raccourci qui menait là où lui seul savait où il allait. Ils poursuivirent leur chemin à travers quelques pièces, dont l’une faisait office de blanchisserie.

- La peur est un moyen avéré pour assoir le pouvoir, reprit-il. Punir. Faire des exemples. Ça fonctionne pour mater les rebelles.

Il en savait quelque chose. Cette peur, c’était l’arme des Templiers. La sienne tout particulièrement. Au sein du Cercle, comme face aux Apostats. Ils venaient de passer une porte et se retrouvaient dans une salle déserte. Le Chevalier-Commandant se stoppa alors pour planter plus franchement son regard glacé dans celui de Mélisandre. Il se moquait bien qu'elle s'en trouve ou non mal à l'aise. 

- Mais le timing vous donne peut-être une autre carte à jouer, ajouta-t-il toutefois.

La pièce était étroite mais intégralement nue. Vierge dans cet environnement bouillonnant et surchargé. Surpeuplé. Un havre de calme et de silence. Presque. Car le tumulte était tout près. Et les émois de leur propre chair se faisaient plus assourdissants.

- À s’entendre, déclara le Templier simplement, après avoir à son tour laissé son regard polaire s’égarer sur les murs. L’usage de la pièce entre ces derniers n’avait aucune importance.

Il reporta son attention sur Mélisandre, se demandant ce dont elle était capable. Si jeune. Si privilégiée. Inspirer la peur semblait être une proposition absurde - elle l’était - mais l’homme savait que les apparences étaient parfois trompeuses. Il suffisait de savoir s’entourer. Elle avait montré du cran du moins à venir le solliciter. À envoyer cette missive à Nucci également et dont le Premier Enchanteur lui avait parlé.

- Ces prochaines semaines, le mot d’ordre va être de survivre. Et que ça nous plaise ou non : ensemble. Vous, moi, eux, ajouta-t-il. Et tous ceux qui se réfugieront dans l’enceinte de Starkhaven. Si vous voulez reprendre le contrôle, c’est dans ce cadre-là qu’il faut le faire. Invitez tous les habitants de Clattercraft à participer à des sessions d’entrainement auprès de la Garde, à apprendre à combattre. Honnêtes gens comme hors-la-loi. Obligez les à s’impliquer dans le siège qui nous attend, le plus possible. Car occupés, ils ne pourront que limiter leurs méfaits.

Une approche gagnante sur plusieurs points car elle bénéficierait aussi à leur Cité et ce qui l’attendait. Oh certes, tous ne saisiraient pas la lance ainsi tendue, mais il n’en fallait que quelques-uns. Pour inciter les autres, donner l’exemple. Car Starkhaven ne tiendrait que si tout le monde y mettait du sien, n'est-ce pas ?

Mélisandre choisit une analogie déplacée. Une maladresse de bourgeoise, qui oublia un instant les origines malheureuses du Chevalier-Commandant. Un précepteur ? Il en aurait probablement rigoler s’il avait eu le moindre humour. Savait-il même véritablement ce que c’était ? Sa mine se ferma légèrement, si c’était possible.

- Vos privilèges de naissance vous aveuglent, Messerah. Le banditisme est au moins autant une question d’opportunité que de volonté. N’étaient pas cancres, tous ceux qui n’avaient jamais eu l’occasion de s’asseoir sur les bancs de l’école. Que serait-il d’ailleurs lui-même devenu si son chemin n’avait pas croisé celui de Sœur Silence ? Les Élites ne sont pas dépourvus de gens malhonnêtes, lui rappela-t-il au passage, avec une certaine sévérité.

Les brigands fortunés existaient en effet. A la pelle ! Mais ils façonnaient eux-mêmes les lois pour s’en accommoder. Ça n’en faisait pas des citoyens plus vertueux. Aux yeux du Templier, la seule véritable noblesse était celle de la Chantrie. Il méprisait autant les complots de châteaux que les trafics du Carta.

- Et ne supposez rien pour eux, sans savoir. Brasser les gens fait aussi parfois des miracles, ajouta-t-il. Ils étaient tous plein d’idée reçue sur les autres. Mais forcer des inconnus à cohabiter, travailler ensemble, combattre ensemble, cela tissait des liens qui pouvaient envoyer valser tous les préjugés. Votre père vous a déjà raconté comment nous étions devenus amis ? Lui, le Templier, orphelin des rues, et ce garçon de bonne famille. Une question qui attisait la curiosité et à laquelle il coupa court. Demandez-lui. Non, Niall n'avait aucune intention d'épiloguer sur sa vie.

La situation ne disposait d’aucune issue véritablement idéale et encore moins favorable. Faire confiance au premier venu paraissait effectivement insurmontable. Et d’autant plus si ce dernier était un malfrat notoire. Niall n’aimait pas ça plus que la jeune femme qui lui faisait face. Pourtant, ce n’était pas une bataille qu’ils gagneraient seuls. Ce n’était pas le combat du vice contre la vertu. Mais bien un duel entre vivants, et morts. Et il ne faisait clairement pas mention du Clattercraft. Ce dernier était finalement le cadet de ses soucis. Qui gagnerait le quartier à la fin n’avait guère d’importance, pour l’heure. Le tout était déjà de le maintenir debout.

L’homme se contenta de dévisager Mélisandre encore une fois. Il ne prétendrait pas essayer de chercher à la comprendre. Un fossé les séparait, que ce soit par leurs naissances respectives, leurs sexes, mais aussi les années d’expérience. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle ferait de ses conseils. Il comprit néanmoins que le temps qu’il avait à lui dédier s’était écoulé.

- Bien, si c’était tout, j’ai à faire, affirma-t-il alors, congédiant au passage cette Lady sans réelle manière. J’ajouterai tout de même que si vous obtenez des informations, en ce qui concerne des Apostats, alors je pourrai évidemment m’impliquer.

Il arqua un sourcil. Un simple rappel. Il ne crachait sur aucun type d’informateur. Ce ne serait qu’un ménage ciblé, mais en retirant une poussière, ici, puis là, progressivement l’ensemble deviendrait éventuellement moins mal famé. D’un geste, il invita la blonde à le suivre, quittant cette salle pour retrouver l’agitation, juste avant de rejoindre un Cloitre.

- Vous retrouverez votre chemin ? Bonne journée, Messerah. Saluez votre père pour moi.